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La mobilité alternative n’est plus une option
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by link2fleet
Depuis quelques années, la mobilité est devenue le nouveau cheval de bataille des sociétés de leasing. Toutes proposent leur propre offre de solutions complémentaires ou non à la voiture de société. link2fleet les a donc mis autour de la table lors d’un webinaire pour débattre sur les enjeux de la mobilité alternative.
par Jeroen Evens
»Le business-model des loueurs a fortement évolué ces dernières années. Pour rester concurrentiels, ils ont aussi dû s’adapter aux besoins du marché en devenant eux-mêmes acteurs dans cette transition vers la mobilité alternative et durable. Aujourd’hui, il n’est donc pas étonnant de trouver une solution de leasing de vélo, de car-sharing ou une carte de mobilité dans leur offre, en complément de la voiture de société. Si certains de ces services ont été développés spécifiquement, d’autres sont le fruit de collaborations avec des partenaires, comme l’expose Marie Lejeune (Commercial Director d’Athlon). « Notre offre est assez large dans le sens où nous avons déjà commencé à proposer de la mobilité alternative depuis plusieurs années à nos clients. Par exemple : ajouter un vélo de société dans le budget de sa voiture, ou utiliser une carte pour payer tous les déplacements. Pour cela, on travaille avec des partenaires et cela peut être aussi bien dans le cadre d’un leasing, d’un budget de mobilité sur mesure, ou d’un plan cafétéria. Pas seulement d’un budget de mobilité fédérale. Cela dépendra de ce que l’employeur veut offrir comme possibilités à ses collaborateurs. »
Et la voiture n’est pas toujours un must dans le package de mobilité. « On propose non seulement de la mobilité alternative, mais aussi toute la consultance pour arriver à sortir la voiture du package et n’avoir plus que des solutions de mobilité. Franchir le pas vers le budget de mobilité fédéral prend du temps et nous sommes en mesure d’aider nos clients à ce niveau. »
Le grand gagnant ? Le vélo pardi !
Tous les loueurs s’accordent à le dire : la solution de mobilité qui remporte le plus grand succès est le vélo, qu’il soit en leasing, ou en achat. « Une majorité de nos clients l’offre à leurs employés, confirme Philippe Kahn (Mobility Solutions Expert chez Arval). « En seconde position, on note de plus en plus d’intérêt pour le car-sharing et les poolcars. Notamment ces solutions qui passent par une app pour partager les véhicules au sein d’une société. C’est aussi une solution idéale pour celui qui n’a plus nécessairement besoin d’une voiture au quotidien, mais cherche une solution pour des déplacements professionnels ou privés occasionnels. Les apps de mobilité gagent aussi en popularité. Elles aident les employés à trouver le meilleur moyen de se déplacer d’un point A à un point B et réduisent la charge administrative et la gestion du budget de mobilité chez les employeurs. »
Comment s'y prendre
Reste que mettre en place une politique de mobilité n’est pas toujours chose aisée. Les entreprises ne savent pas toujours par où commencer. Philippe Moriau (expert de KBC Autolease) donne quelques pistes à suivre pour bien débuter. « Il n’y a pas de solution miracle pour toute une société, car chaque situation est différente. Il faut commencer par analyser les besoins de mobilité de chacun. L’aspect géographique va fortement influencer. Si vous êtes en Wallonie, vos besoins ne seront pas les mêmes qu’en Flandre et encore moins qu’à Bruxelles. Il faut aussi que ce projet soit porté par l’entreprise, qu’il y ait une stratégie de durabilité au sein de l’entreprise. En fonction de la structure de la société, il faudra se demander si on a, en interne, les ressources nécessaires pour se lancer soi-même dans ce projet ou s’il faudra dédier cette tâche à une équipe de consultance. Certaines grandes entreprises ont certainement une équipe dédiée à la mobilité, mais la réalité est toute autre dans les plus petites structures.
1 » Le vélo est la solution de mobilité qui remporte le plus grand succès après la voiture évidemment.
Il est important de d’abord mettre en place une structure de mobilité pour voir vers où on veut se diriger, puis, déterminer les budgets comme on le faisait pour les voitures. Sur base des informations récoltées et d’un calcul financier, on va alors rédiger la politique de mobilité. Une fois celle-ci mise en place, le suivi et la communication ont toute leur importance pour mener à bien l’initiative ».
Budget propre ou fédéral ou plan cafétéria ?
S’il existe bien un cadre légal pour le budget de mobilité, certaines entreprises décident toutefois de développer leur propre version du budget de mobilité. Kristof Cuyvers (Business Intelligence & Consultancy chez ALD Automotive), expose les avantages et inconvénients de chaque solution. « Proposer une politique de mobilité est un atout pour les entreprises afin de rester concurrentielles dans la guerre des talents. Si on opte pour un budget de mobilité propre, il y a certains avantages, notamment le fait qu’il n’y a pas de décompte pour l’employé. Il y a aussi une gestion moins complexe et moins de limitations au niveau du choix des voitures par exemple. Le désavantage, c’est par contre que le cadre légal est très compliqué, un souci que le budget fédéral de mobilité résout. Par exemple, les éléments de mobilité alternative du pilier 2 ne sont pas taxés dans le budget fédéral, alors que ça peut être le cas dans un budget de mobilité propre à l’entreprise. C’est ce qui explique que le budget de mobilité fédéral gagne de plus en plus en popularité. » Et pour cause : 30 % des participants à notre webinaires proposaient déjà le budget de mobilité fédéral à leurs collaborateurs, et 37 % annoncent qu’ils allaient le mettre en place prochainement. Certaines entreprises ont aussi du mal à comprendre la nuance entre le budget fédéral de mobilité et le plan cafétéria. Philippe Kahn (Arval) résume : « Il n’est actuellement pas possible d’intégrer le budget de mobilité dans un plan cafétéria. Le budget de mobilité est pour l’instant limité aux employés qui ont droit à une voiture de société. Il a aussi pour objectif de réduire les files sur les routes et d’offrir des alternatives aux employés qui peuvent combiner la voiture avec d’autres solutions durables. Un plan cafétéria a un tout autre objectif : l’optimisation fiscale du salaire. » En conclusion à ce débat, Marie Lejeune (Athlon) estime que le budget fédéral de mobilité est sur la bonne voie. « Au fur et à mesure des évolutions du cadre légal, on a senti une croissance de l’intérêt pour le budget de mobilité. Le fait qu’aujourd’hui, il permet par exemple à certains d’obtenir le remboursement de leur crédit hypothécaire est encore un argument supplémentaire en sa faveur. » n