Et si le monospace faisait son grand retour ?

Il y a à peine 10 ans, presque chaque constructeur disposait d’au moins un monospace dans sa gamme. Mais l’arrivée massive du SUV, plus polyvalent, souvent plus esthétique et tout aussi spacieux, a relégué au placard le format monovolume. Définitivement ? Pas si sûr…

par Damien Malvetti

»Ils s’appelaient Renault Espace ou Scénic, Volkswagen Touran ou Sharan, Seat Alhambra, Ford Galaxy ou S-Max, Opel Zafira, Citroën C4 Picasso ou C8, Peugeot 806 et bien d’autres. Pendant un peu plus de deux décennies, ils étaient l’allié parfait des grandes familles. Sous leurs proportions généreuses, ils avaient la capacité d’embarquer une famille entière, de disposer de suffisamment d’espace pour les bagages et de nombreux espaces de rangements pratiques dans leur habitacle. Mais ce parti pris pour l’habitabilité avait un prix : les monovolumes affichaient généralement des formes rectangulaires imposantes et leur design passait sou- vent au second plan lors du développement d’un nouveau modèle.

Alors quand les premiers SUV ont fait leur apparition dans les gammes des constructeurs, affichant les mêmes caractéristiques pratiques que les monovolumes, mais sous une robe plus attractive, ces derniers ont rapidement vu leurs chiffres de vente dégringoler. Petit à petit, ils ont fini par disparaitre des catalogues.

Bye bye Espace

Même Renault, pourtant pionnier du genre avec la première génération de son Espace dans les années

80, a fini par céder. Désormais, les nouvelles versions d’Espace et Scénic ont succombé à la mode pour devenir de grands SUV ou crossover. Et pour ceux qui ne voulaient pas d’un gros SUV ? Le groupe Stellantis a trouvé la solution en renommant les versions ‘transport de personnes’ de ses modèles utilitaires pour en faire des noms plus attractifs pour les familles. On citera par exemple les Citroën SpaceTourer, Peugeot Traveller et même l’Opel Vivaro utilitaire qui a repris la dénomination Zafira autrefois utilisée pour désigner le monovolume de la gamme pour sa version familiale. Si ces véhicules proposent bien de l’espace pour une grande famille, ils n’en restent pas moins des camionnettes dans leur conception avec des prestations, un niveau de confort, voire d’équipements inférieurs à ce que proposent les voitures particulières.

La mode est un éternel recommencement Mais comme la mode est un éternel recommencement, y compris dans l’automobile, il se pourrait bien que le monovolume n’ait pas dit son dernier mot.

C’est Hyundai d’abord, qui a débarqué de nulle part avec le Staria qui, bien qu’également disponible en version utilitaire, affiche plutôt des lignes rappelant celles des monovolumes d’antan et des éléments de design hérités des derniers modèles ‘particuliers’ de la marque.

Plus récemment, Renault présentait la version familiale de son Kangoo à 7 places qui s’embourgeoise pour devenir une sorte de nouvel Espace, en tout cas si on considère le concept de base de ce modèle.

L’impulsion venue de Chine

Et puis, il y a quelques mois, Maxus sortait du segment utilitaire pour proposer un véhicule au premier abord un peu… particulier. Le Mifa9 est un véhicule 100 % électrique destiné au transport de personnes - jusqu’à 7 occupants - qui reprend largement les codes des monovolumes, mais y ajoute un niveau de confort, des matériaux et des technologies très haut de gamme. Avec lui, les Mercdedes Vito, Volkswagen Transporter et ID.Buzz ou Peugeot e-Traveller ont de quoi trembler.

Et la concurrence arrive en masse. Car le salon IAA de Munich nous a permis de découvrir toute une panoplie de nouveaux modèles (et marques) qui vont proposer leur propre véhicule destiné au transport de personnes. Cela n’étonnera personne, l’impulsion vient de l’Empire du Milieu.

BYD version luxe

BYD d’abord, via sa marque haut de gamme Denza, présentait le D9. Denza étant à BYD ce que Lexus est à Toyota. C’est avec ce modèle proposé soit en PHEV soit en full électrique que Denza fera son entrée sur les marchés européens. Sa longueur de 5,25m lui permet d’accueillir aussi jusqu’à 7 personnes à son bord dans une ambiance très prestigieuse. Les sièges individuels chauffants, massants et ventilés de la 2e rangée sont réglables dans plusieurs positions via un écran personnel positionné dans l’accoudoir tandis que le passager peut profiter d’un bel écran individuel accroché au siège avant pour regarder des films, consulter ses mails, naviguer sur le web, etc. Un compartiment chaud et un autre frigorifique sont également à disposition. La 3e rangée propose une banquette pouvant accueillir 3 adultes.

Forthing, l’autre lion

Autre marque présente en force à l’IAA de Munich, Forthing, dont le logo est un mélange du lion Peugeot, de l’emblème de Lamborghini et de la police de caractère de Porsche. De la copie en veux-tu, en voilà! Mais Forthing, c’est surtout une marque filiale de Dongfeng Motor Group, le numéro 2 en termes de production sur le marché chinois.

Et à l’IAA, Forthing présentait sur son stand des berlines, des SUV (évidemment), des citadines mais aussi deux… monovolumes! Sous l’appellation U-Tour se cache un grand van familial avec 7 sièges multifonction dont ceux des première et seconde rangées peuvent être réglés individuellement pour offrir tout le confort nécessaire à leurs occupants. Ici aussi, tout respire le luxe et le design extérieur fait montre de caractère et de dynamisme.

Juste à côté de ce U-Tour, l’U-Tour V9, encore plus imposant, proposait les mêmes caractéristiques dans un véhicule de 5,21 mètres de long.

Vous en faut-il plus pour vous convaincre du retour du monovolume ?! Ou vous pensez que ces modèles n’arriveront jamais chez nous ? Eh bien détrom- pez-vous puisqu’à peine les portes de l’IAA fermées, OneAutomotive, qui distribue déjà des marques du groupe Dongfeng (Serres, BAIC, DFSK) chez nous, annonçait l’ajout de Forthing à son catalogue et notamment cet U-Tour. n

Les Chinois sur tous les fronts

Vous l’aurez compris, les Chinois étaient représentés en force à cet IAA de Munich avec de nouvelles marques. Ce n’est pas que les marques européennes n’étaient pas présentes, mais leurs stands se trouvaient éparpillés un peu partout dans la ville. Et nous n’avons donc pas eu le temps de les visiter.

Au Messe, les Chinois étaient donc rois. Outre Forthing, Zeekr - dont vous avez pu découvrir notre premier essai dans ce magazine - et Denza, BYD disposait du plus grand stand et présentait trois nouveautés, la Dolphin, la berline Seal et le SUV Seal-U. Le stand de Serres proposait 3 modèles: les SUV 3, 5 et 7.

Mais une autre marque étonnait par la taille de son stand, j’ai nommé LeapMotor. Spécialisé dans le développement de voitures 100 % électriques, LeapMotor présentait à Munich une gamme complète allant de la petite citadine (T03) au grand SUV (C11), en passant par une berline (C01) pouvant développer 540 chevaux. Aucun importateur ni date de commercialisation en Belgique n’ont été annoncés pour LeapMotor, mais la marque est déjà implantée chez nos voisins français… ça ne devrait donc être qu’une question de temps. Tout comme pour Zeekr dont la commercialisation est déjà effective aux Pays-Bas.

par Nicolas

Essai Renault Trafic E-Tech Electric