PRéambule Remerciements
mon premier stage en agence
J’ai pendant longtemps eu du mal à me projeter dans le métier d’architecte. C’est la dimension transversale de ce domaine qui m’a donné envie de rentrer en école d’architecture après ma MANAA. Les études m’ont tout de suite passionnée, par leur ouverture sur le monde et les défis contemporains qui se dressent devant nous. Pour autant, le syndrome de l’imposteur subsistait comme mon ombre durant toute ma licence en architecture. Je poursuivais le cursus avec intérêt mais en me disant que je ferais certainement un autre métier à l’issue du diplôme. Restait encore à trouver lequel… alors je fais des stages chez des artisans, dans une association pratiquant le réemploi, afin d’explorer d’autres filières du bâtiment qui auraient pu me convenir.
A l’issue de ma licence, j’ai réalisé que travailler à partir d’un existant m’attirait plus fortement: je postule alors dans le master Architecture Villes Ressources de l’ENSAG. C’est lors de cette 4ème année d’études en architecture que j’ai le sentiment d’enfin trouver ma place. Je rencontre des enseignant.e.s passionnant.e.s et inspirant.e.s, qui nous offrent leur regard tendre sur la ville et son passé, et qui me donnent envie d’exercer avec un fond militant pour la valorisation de l’existant et contre l’artificialisation des sols. Pour la première fois je me dis qu’exercer en tant qu’architecte pourrait m’épanouir.
Je prends conscience qu’il ne me reste plus que mon stage de ST3 pour me permettre de fonder mes projets professionnels avant mon PFE, car je n’ai jusqu’alors jamais eu d’expérience de stage en agence d’architecture.
Je fais le choix de prendre une année de césure afin de pouvoir effectuer un stage de 6 mois dans l’agence Tekhnê, le temps de pouvoir me plonger pleinement dans le monde professionnel, et de préciser mes aspirations personnelles.
Je tiens à remercier l’agence Tekhnê de m’avoir accueillie pendant ces 6 mois, et tout particulièrement Anne-Lyse Antoine et le pôle chantier qui ont eu à cœur de me faire découvrir une facette de l’architecture absente en école.
l’agence
Tri disciplinarité et spécialisation par pôles
Tekhnê est une agence d’architecture, de paysage et d’urbanisme fondée en 1990 à Lyon. Elle occupe les locaux dits “du 43”, un ancien hangar de construction de voitures transformé en bureaux autour d’un grand atrium central dans lequel grimpent des plantes. Cet espace est un noyau d’échanges lors des pauses quotidiennes.
Cette année, l’agence a fusionné avec l’agence Parisienne JAP pour donner Lieux F.AU.VES : Lieux pour Faire une Architecture et un Urbanisme Vivant, Éthique et Soutenable. Ce regroupement permet de diversifier les lieux d’exercice de l’agence, qui dans une démarche bas carbone se limite à répondre aux appels à concours dans un périmètre de 2h de transport. Les membres de l’agence se déplacent majoritairement en vélo ou en train dès que le lieu du chantier le permet.
Les projets réalisés sont essentiellement des équipements en marchés publics tels que des écoles ou des gymnases. A travers ces programmes socio-culturels, l’agence s’attarde à accorder une attention particulière aux valeurs écologiques et humaines. Ce sont ces valeurs émanant de leurs projets qui m’ont donné envie de rejoindre l’équipe lors de mon stage.
L’agence se compose d’une trentaine de personnes réparties entre différents pôles: pôle conception amont, pôle études, pôle chantier, pôle urbanisme et pôle paysage.
Trouver sa place au sein d’une si grosse équipe ne fut pas évident dans un premier temps, mais peu à peu, je pris mes marques.
L’avantage d’une sectorisation par pôles est que chacun possède son domaine d’expertise, qui peut être partagé au reste de l’équipe au besoin. Cet échange de connaissances est notamment possible grâce à un format d’échanges “Parenthèses” organisé occasionnellement entre midi et deux pour faire un retour d’expérience divers ou convier des professionnels.
Au cours de mon stage, j’ai pu naviguer entre les trois pôles architecturaux ce qui m’a donné un aperçu global de la profession d’architecte.
l’agence
l’équipe
LES ASSOCIÉS
Raphaëlle-Laure PERRAUDIN Architecte urbaniste – Présidente, Sophie DAVID Urbaniste – Directrice générale, Christian CHARIGNON Architecte urbaniste –Directeur général, Rémi PASCUAL Directeur administratif et financier, Sarah VIRICEL Architecte associée, Valeria CATALDI Architecte associée, Pierre-Yves MAURICE Paysagiste concepteur associé, Noémie ROUX Architecte associée, Noémie HENNEBELLE Architecte associée.
LES COLLABORATEURS
Alberto GIORGIUTTI Urbanisme, Albin LEPINE Urbanisme, Alexandre BELLANGER Architecture Études, Anne-Lyse ANTOINE Responsable Architecture Réalisation, Arthur VALLI BEREZIAT Architecture Concours, Audrey CARRIER Administration Développement, Camille LACOSTE Architecture Études, Catherine VERRIER Urbanisme Sociologie, Charles HOEFLER Architecture Réalisation, Clémence CHIROUZE Architecture Concours, Clémence GRIMOND Architecture Réalisation, Coline COGNET Urbanisme et paysage, Corentin JUGEAU Architecture Concours, Dania SOUMAILA Architecture Urbanisme, Delphine DION Développement Communication, Elodie RUSTE Comptabilité, Emmanuel GANZHORN Architecture Études, Fanny DAGOUSSET Architecture Études, Françoise LABEAUME Administration, Gaël JAFFRE Architecture Études, Hélène DE LA CROIX Architecture d’intérieur, Joséphine MARCHAND Urbanisme, Justine LEGRIS Architecture Études, Katia VICHARD Administration Développement, Laetitia ROGGEMAN Urbanisme, Luc PENET Architecture Réalisation, Olivier GRISON Architecture Réalisation, Sandra RÜDIGER Architecture Études, Sébastien TARDY Architecture Réalisation, …
pôle études
ÊTRE FACE aux réglementations
Lors de mon arrivée, j’ai commencé par intégrer le pôle études, ce qui m’a permis de plonger rapidement dans le bain normatif du métier. Effectuant ma première expérience en agence d’architecture, je découvre la rigueur nécessaire concernant les pièces graphiques d’un permis de construire, la rédaction de CERFA, de notices de PC4, PC12, PC39, PC40…
Les opérations sur lesquelles je travaille sont deux écoles: l’une à Feyzin, l’autre à Lyon. Je parcours les PLU les concernant, ainsi que les réglementations s’appliquant à ce type de programme.
Mes collègues chargés de projets sont très souvent en réunion et en échanges avec les maîtrises d’ouvrage. Parfois les échanges se passent bien, mais parfois il est plus compliqué de mener à bien les objectifs bioclimatiques lorsque les maîtrises d’ouvrage ne partagent pas les valeurs de l’agence. C’est dans ce pôle que sont pris les choix de certaines concessions à faire entre le dessin au stade esquisse et le dessin en phase pro. Pour autant le pôle études se tient très informé des dernières évolutions en terme de matériaux à mettre en œuvre. Les retours d’expériences du pôle chantier permettent d’encourager l’usage de certains matériaux ou au contraire de ne pas reproduire certains choix insatisfaisants. Dans la volonté bas carbone de l’agence, un document comparatif des fiches FDES des matériaux intérieurs a été produit, afin de servir de référence de base pour les choix de projets dans le cadre de la conformité à la RE2020.
Par ailleurs, lors de cette période, j’ai pu bénéficier d’une formation archicad à destination de toute l’agence, qui m’a permis d’acquérir des compétences spécifiques en import/ export d’IFC, ou de gestion de paramètres d’affichages. De manière générale, j’ai pu bien perfectionner ma maîtrise de ce logiciel pendant mon expérience de stage.
pôle concours
Concevoir en compétition
L’agence fonctionnant essentiellement avec des marchés publics, elle répond en flux tendu à des concours nationaux. Sarah Viricel, la responsable de pôle, profite des réunions hebdomadaires pour nous faire un point sur la situation de l’agence, les projets en cours et à venir, elle nous fait part de ses stratégies de réponses aux appels d’offres. Lorsqu’une réponse à un concours est reçue, qu’elle soit négative ou positive, les membres de l’équipe se questionnent sur les raisons pour se remettre continuellement en question.
Le concours sur lequel j’ai travaillé fut un complexe sportif à Besançon, avec un gymnase neuf et un second en réhabilitation, sur un site NPNRU à la Planoise avec un budget de 5,7 millions d’euros.
Nous étions en concurrence avec l’agence CRR de Clermont Ferrand, et Urbane Kultur de Strasbourg, et nous avons remporté le concours, avec une réponse à 6,8 millions d’euros.
Suite à la visite de site avec les concurrents, j’ai réalisé une analyse de site pour constituer un support lors de l’atelier de co-conception avec nos bureaux d’études et l’économiste du projet.
J’ai également construit la maquette 3D du projet sur Archicad. Même en période de conception, la pratique dans cette agence est essentiellement numérique : quelques rares dessins sur calques par-dessus des plans imprimés, une absence de maquettes. Les fichiers partagés de la maquette numérique permettent un travail simultané sur un même projet, mais ne permettent pas à mon sens de «collaborer». Si dans un premier temps j’ai eu une autonomie de dessin sur les propositions d’implantations, j’ai par la suite été supervisée par Corentin Jugeot une fois rentrés dans la définition de projet. Alors qu’en école le dessin de projet en groupe est le fruit de plusieurs réflexions s’enrichissant collectivement, je découvre la hiérarchie présente dans une agence qui aboutit au dessin de projet. En effet, Corentin qui me supervise a régulièrement des échanges avec Christian Charignon le directeur de l’agence, qui donne le fin mot sur les choix architecturaux. Je n’ai pas de place dans ces temps d’échanges, et au cours de l’été je cesse d’être conviée aux réunions avec les bureaux d’études et l’économiste, dans lesquelles j’étais certes observatrice, mais où je pouvais acquérir des connaissances. De plus, certains choix de réhabilitation provoquent mon interrogation vis-à-vis de la démarche que nous adoptons en master AVR. J’ai parfois la sensation désagréable que ma place a plus une vocation productive que d’apprentissage. Je regrette de ne pas avoir pu échanger avec les bureaux d’études fluides, thermique et acoustique afin d’assimiler des notions qui restent superficiellement abordées en école.
De plus, il me semble que la sectorisation par pôles de l’agence conduit à une spécialisation des salariés dans leur domaine, qui les rend bien compétents dans certaines missions, lesquelles ils ont réticence à déléguer. Par ailleurs les plannings de chantier sont définis en phase concours mais sont assumés par la suite par le pôle travaux, et en cela réside une difficulté de produire un document cohérent pour tous.tes
Le projet de complexe sportif est proposé en bois paille, et correspond au label biosourcé de niveau 3. L’avantage d’avoir un pôle paysage dans l’agence est de pouvoir solliciter nos collègues pour un dessin précis des abords du projet: nous concernant sur ce concours une doline inconstructible à renaturer. Concernant la partie en réhabilitation, se sont posés les enjeux de résistance de la charpente métallique existante pour supporter une isolation et des panneaux photovoltaïques: conserver et renforcer, ou déposer et refaire à neuf? Nous avons opté pour un isolant polyuréthane qui serait le plus léger à supporter. S’est posée la question du phasage des travaux également, pour permettre de construire le gymnase neuf sans stopper le fonctionnement du gymnase existant, et de pouvoir mettre en commun les locaux techniques. Nous avons également pris en compte le diagnostic amiante qui indiquait une présence dans les vestiaires existants que nous décloisonnions. J’ai pu proposer des principes de réemploi dans le projet, notamment les bancs des gradins avec le bois du bardage existant.
Au cours de ce projet, nous nous sommes heurtés à la difficulté d’échanges avec les cotraitants lors de la période de congés d’été, avec un rendu de concours en septembre.
Je suis restée essentiellement chargée de production graphique, outre les vues d’ambiances de perspectivistes, j’ai produit l’intégralité des planches de concours. Cette mission m’a permis de progresser en Archicad, d’apprendre Illustrator, d’acquérir des compétences en vision de planning (nous n’avons pas fait de charette), et de découvrir le champ normatif des équipements sportifs. J’ai notamment manipulé les états de rénovation dans Archicad pour répertorier ce qui est démoli, conservé, ou neuf afin de proposer des paramètres d’affichage permettant une lisibilité graphique de la réhabilitation.
J’ai également apporté mon aide à l’équipe lors de réponses à des faisabilités pour proposer des perspectives d’ambiance, notamment sur le projet urbain de Saint Paul Trois Châteaux et sur un projet de La Poste Immobilier à Lyon Beauvisage.
Cependant, ces tâches étant très similaires au travail que nous fournissons en école, je n’ai pas souhaité poursuivre mon expérience dans ce même pôle: j’ai demandé à finir mon stage dans le pôle chantier afin de découvrir la part du métier que l’on n’aborde pas en école. A l’issue du rendu de concours, j’ai changé de position au sein de l’agence.
pôle chantier
Oeuvrer collectivement
Mon expérience au sein du pôle chantier a été une profonde source d’enrichissement.
J’ai été accueillie par Anne-Lyse, une responsable de pôle très bienveillante. Dès le début, je suis considérée comme apprenante, et on me laisse une grande liberté d’initiative dans ma propre organisation.
Afin de conforter ma présence aux premières réunions, Anne-Lyse me dicte un certain nombre de mots et d’acronymes présents dans le jargon de chantier, afin que je puisse me renseigner sur leur signification. J’ai pu par la suite compléter ce mémo au jour le jour avec la suite des termes appris sur chantier.
Le pôle chantier est composé de quatre à cinq architectes (dont un archi-ingé), et d’un ingénieur. Chaque architecte est responsable de deux à trois chantiers suivant leur taille. Ils et elles passent une majorité de temps en dehors de l’agence, assumant seul.e.s la responsabilité d’architecte. Cette dimension m’a beaucoup surprise, le poids résidant sur les épaules d’une personne. Or chaque vendredi, une réunion de pôle travaux permet à chacun de faire un point sur l’avancée de ses chantiers suivis et de faire part des difficultés ou solutions rencontrées au sein de la semaine afin d’en faire part au reste de l’équipe.
C’est un moment fédérateur au sein de l’équipe, de partage et de soutien, allant des sujets légers comme le prix d’une chape au m², aux sujets plus sérieux comme un OPC en liquidation judiciaire. Les architectes de ce pôle, faisant face à de perpétuels aléas, font preuve d’un investissement émotionnel très intense à mon sens comparé aux autres pôles de l’agence.
J’ai eu différentes missions au sein de ce pôle, tuilant les unes avec les autres, ce qui me laissait une liberté d’organisation. Le fil rouge de cette expérience fût le suivi de chantier de l’université Laennec à Lyon avec Charles Hoefler, et une aide de dessin pour d’autres projets en parallèle. J’ai également réalisé un support de présentation pour une conférence donnée par deux architectes de l’agence au sujet de façades biosourcées, et j’ai participé au secrétariat technique en tenant à jour l’avancée des GPA sur une opération de logements. Le reste du temps, j’étais libre de visiter d’autres chantiers avec les différents collègues qui m’accueillaient volontiers à leurs côtés.
J’ai ressenti beaucoup d’excitation sur ces chantiers, à voir l’œuvre architecturale en processus d’élaboration, grâce à toute cette force humaine et matérielle. J’éprouve également une certaine tendresse pour le désordre relatif du chantier, particulièrement en réhabilitation, où les gravats laissent se révéler de nouveaux volumes, comme une mise à nu du bâtiment pour en conserver bien souvent son essence, avant de lui faire peau neuve. Il y a évidemment la vulnérabilité face aux forces de la nature qui se rappellent à nous sans arrêt sur chantier, où tant que le bâtiment n’est pas hors d’eau, un certain nombre
de travaux ne peuvent être engagés. Les ouvriers ont les corps marqués par leurs rudes conditions de travail.
Sur les différentes réunions de chantier auxquelles j’ai pu assister, j’ai observé différentes postures adoptées par mes collègues : Charles, la discrétion et l’écoute; Anne-Lyse, l’audace et la détermination; Olivier, le cynisme et la franchise; Clémence, la “gentille conne” (c’est elle qui le verbalise comme tel) mais jusqu’à un certain point; Gaël, le clair et serein. Chacun par sa force de caractère parvient à créer des relations d’échanges aboutissant à un bon déroulement du chantier. J’ai vraiment apprécié cette pluralité des postures, me rassurant sur le fait qu’il n’y ait pas de meilleure ou moins bonne posture à adopter professionnellement, mais seulement celle qui nous convient le mieux à trouver.
mes visites de chantier
Avec Olivier Grison, j’ai visité les chantiers du CERD de Vallières en construction neuve, où j’ai assisté aux OPR et à la levée de réserves; la réhabilitation et extension du groupe scolaire de Brignais; ainsi que la réhabilitation du collège de Passy face au Mont Blanc. Sur les opérations de réhabilitation, j’ai eu un regard critique sur ce qui est donné à voir de l’existant dans le dessin de projet. Si sur le projet de Passy on retrouve les poteaux préfabriqués apparents par endroits, et un respect en façade de l’aspect antérieur du bâtiment, sur le projet de Brignais on pourrait croire que le bâtiment est neuf que ce soit depuis l’intérieur ou l’extérieur. Pourtant, celui-ci présentait des poutrelles en arcs préfabriquées qui auraient pu être mises en valeur plutôt que de poser un faux plafond sommairement.
Passy Photo: BrignaisAvec
Clémence Grimond, j’ai visité la construction neuve d’un Gymnase bois paille à Creys Mepieux. J’ai pu observer la pose de charpente et de MOB. Il est assez surprenant de voir le peu de monde sur chantier : avec les éléments préfabriqués en atelier, l’entreprise de charpente ne nécessite que trois hommes afin d’assembler le tout sur place. J’ai également pu assister à une réunion VRD où nous avons parcouru le site avec les entreprises pour clarifier les différents raccordements.
Avec
Anne-Lyse Antoine j’ai suivi la réhabilitation de l’école de Saint Priest, sur diverses réunions : celle de chantier classique, mais aussi une réunion de synthèse, ou une réunion d’échange avec les enseignant.e.s de l’école et la municipalité. Le projet se compose d’un bâtiment neuf déjà livré et en GPA, d’un bâtiment actuellement en réhabilitation, et d’un bâtiment tiroir qui sera détruit à l’issue des travaux. Le projet est donc en site occupé: les nuisances créent de l’insatisfaction chez les usagers. Le bâtiment neuf tout en MOB fait pignon sur rue et celui réhabilité est un peu en retrait.
Le bâtiment réhabilité étant mis à nu, conservant principalement la structure porteuse et les allèges, la question de l’exposition à la pluie a fait revoir certains aspects du projet, comme le curage des chapes existantes, qui étaient initialement prévues conservées. Une surprise au niveau des menuiseries existantes a aussi apporté un lourd surcoût aux travaux : des cadres en aluminium coulés dans les modules préfabriqués se sont révélés sous les fenêtres de deuxième génération qui ont été retirées. Ceux-ci ne pouvant être retirés, il a été choisi de poser les nouvelles menuiseries en applique intérieure, en masquant le débord avec du bois. De plus, des rejingots ont été coulés sous chaque ouverture afin de rattraper leur niveau, ce qui eut un surcoût considérable dans le projet.
Ce type d’imprévus est révélateur de la capacité d’adaptation nécessaire en réhabilitation, ainsi que du coût élevé de ce type de projets lors du manque d’exhaustivité du diagnostic.
J’ai pu notamment assister Anne-Lyse sur l’ajustement de certains plans PAC sur ce projet. J’ai observé le rehaussement des acrotères et le travail de détail afin d’assurer la continuité d’isolant et d’étanchéité sur cet endroit masqué mais primordial dans le projet. J’ai assisté à la démolition de certaines portions du bâtiment existant, sous motif de redéfinition des accès dans le bâtiment. Lors de cette action, nous avons pu ressentir la perplexité des ouvriers effectuant leur tâche conformément aux plans des architectes, mais dans une pénibilité physique et sans en saisir le sens. C’est ici que le métier d’architecte requiert de l’humilité, et ces expériences de chantiers me font bien prendre conscience que nous ne pouvons pas ignorer que l’exécution de notre dessin soit assurée par des humains: nous devons le mesurer au cours de nos propositions. Dans cette situation, l’architecte de chantier se voit assumer des choix dont il ou elle n’est pas à l’origine dans une agence sectorisée par pôles.
Avec
Gaël Jaffre et Luc Penet j’ai suivi la réhabilitation de la MJC de Bron. Il s’agissait de la phase trois du projet: les deux premières phases livrées sont en activité à côté. Le jour de notre visite, nous avons fait la découverte de réseaux sous dallage amiantés qui n’étaient pas indiqués sur le diagnostic, et qui ont été mis au jour par les démolisseurs lors du cassage de la dalle. Ceci a posé la question de quelle manière consulter le désamianteur pour une intervention mineure (quelques mètres de contours de gaines dans un espace complètement curé et ouvert à l’air) à postériori de sa mission en évitant de perdre trois semaines dans le planning de chantier. Il s’avère néanmoins inévitable de passer par cette étape: le sujet de l’amiante étant lourdement réglementé, il n’est pas possible de passer outre les procédures mises en place.
Charles Hoefler, j’ai visité le chantier de la nouvelle caserne de Gendarmes Offner à Grenoble, et j’ai suivi au long cours la réhabilitation assez colossale de l’université de biologie Laennec à Lyon. Le projet se déroule en trois phases : Phase 1 avec remplacement de l’ensemble des menuiseries de la tour et nettoyage des pierres de façade, et réhabilitation des niveaux 4 et 5. Également installation des locaux techniques en R+8 avec la création d’une trémie centrale contre les ascenseurs pour faire cheminer tous les réseaux.
Phase 2 en réhabilitation de l’ensemble du socle Sud. Phase 3 en réhabilitation de l’ensemble du socle Nord.
Le début de mon suivi hebdomadaire de chantier a eu lieu pendant la livraison de la phase 1. J’ai pu observer les sessions d’OPR et de levées de réserves avec les entreprises.
Le projet s’effectuant en site occupé, il doit respecter les normes d’évacuation incendie tout le long de la durée des travaux, même lors des phases de confinement pour désamiantage. Sur le démarrage de la phase 2, nous avons dû proposer un espace d’attente sécurisé en toiture du socle pour évacuer la tour en cas d’incendie, pour ne pas percer le sas de confinement du désamianteur (sur une durée de trois semaines). De la même manière, le travail des chercheurs n’étant pas interrompu pendant la durée des travaux, nous avons échangé avec le directeur du centre de recherche entre la phase 1 et la phase 2 afin d’ajuster au mieux nos interventions. En effet, lors de la phase 1, des poussières de chantier se sont introduites dans les conduits d’air et ont perturbé certaines expériences. Lors de la phase 2, les travaux ont lieu à proximité d’un laboratoire P3 dont la continuité de service est primordiale pour l’université. Nous avons donc réfléchi à la mise en place de système de groupe d’eau froide provisoire pour garantir le maintien à -80°C des congélateurs pendant les coupures électriques dues aux travaux. Or à notre grande surprise l’installation électrique existante ne prévoyait pas de secours en cas de coupure de courant du P3. L’adaptation des réseaux en réhabilitation requiert une grande part de spécificités, et nécessite de faire des hypothèses pour comprendre les choix qui ont été faits à l’époque de construction, où les normes étaient bien différentes de nos jours. C’est dans ces circonstances que l’architecte se réfère à la compétence pointue des entreprises sur terrain, qui maîtrisent les détails de leur domaine d’expertise. Je trouve très stimulant cette dimension d’apprentissage des détails au long terme à travers le chantier.
J’ai assisté au démarrage de la phase 2 avec le désamiantage du Rdc et R+1 du socle Sud, ainsi que le ravalement de la façade préfabriquée au moyen d’un ragréage des trous dans le béton, puis d’un nettoyage au karcher et le passage d’un badigeon. L’entreprise a fait part d’une adaptation afin d’assurer la tenue du calendrier et le confort des usagers, puisqu’elle travaillait six jours sur sept pour effectuer les travaux bruyants en week-end, et pour prendre autant d’avance que possible avant les jours froids qui rendent impossible l’application de la lasure.
J’ai pu comprendre le sujet des consignations des réseaux nécessaire avant une réhabilitation.
J’ai également pu suivre les interrogations relatives aux reprises en toiture du socle réhabilité. Nous avons effectué des prélèvements à différents endroits de la toiture pour identifier la présence ou non d’isolant, et pour évaluer la résistance de l’étanchéité bitumineuse, dans l’hypothèse de sa conservation entre la purge de l’existant (gravillons, édicules, longrines) et la pose de l’isolant et de la nouvelle étanchéité. VOIR SCANS
J’ai suivi le début de la phase de désamiantage et saisi les différentes étapes nécessaires à cette opération: installation, démolition, confinement, désamiantage, et analyse. Avant et après ce processus, un contrôle visuel est effectué par une tierce personne mandatée
afin d’assurer la pleine exécution du cahier des charges. Il me semble que le sujet du désamiantage est souvent houleux en réunion, puisque cette intervention prend un temps assez considérable et très difficilement compressible dans un planning de chantier.
Le chantier de Laennec a été l’objet d’une visite de la Direction Immobilière de l’Etat, effectuant un tour des opérations bénéficiant du plan France Relance afin d’en observer l’aboutissement.
Déroulement d’une réunion type de chantier : Charles a procédé à une convocation successive des entreprises, en préparant un tableau de questions reprenant le compte rendu de réunion de la semaine précédente pour suivre l’avancée des interventions. S’ensuit une visite sur site avec les entreprises pour éclaircir certains points et poser des échéances. Il y a toujours un rapport de pouvoir implicite en réunion induit par le positionnement autour de la table. Charles se trouve face aux entreprises, c’est lui qui mène la réunion, tandis que le maître d’ouvrage se trouve à sa gauche, intervenant par moments. Afin de garantir la tenue des plannings, Charles s’assurait toujours de fixer des deadlines pour tout type de tâche auprès des entreprises. Il pose constamment la question “vous me faites ça pour quand?” ce qui installe une relation d’écoute mutuelle: il ne donne pas d’ordre verticalement, mais l’entreprise prend elle-même un engagement de planning. Il y a une nécessité à ce que le planning de travaux soit compréhensible par tous les acteurs du projet. Cela nécessite parfois de la pédagogie, ou la création d’un planning spécial “travaux de toiture” par exemple. En l’absence de planning, les entreprises ne peuvent pas anticiper leur location de matériel.
L’OPC, qui était supposé fournir ces documents, a été absent pendant la majorité de mon suivi. Il s’est avéré à la fin de mon stage que le bureau d’études duquel il était salarié était en liquidation judiciaire. Nous nous sommes retrouvés sans OPC sur ce colossal chantier: pas de suivi de la mission désamiantage, pas de suivi des entreprises en semaine, et pas de plannings de travaux adressés aux entreprises. Charles effectuant déjà l’OPC sur le chantier de la caserne Offner à Grenoble, il ne pouvait pas revêtir ce rôle supplémentaire. Cet événement a réaffirmé la nécessité de mettre en place une convention des cotraitants au moment du démarrage de projet pour éviter les mauvaises surprises dans le cas d’un travail d’équipe problématique. Son but est de fixer dans un contrat la répartition des honoraires à l’aide d’un.e juriste en début de chantier. Ainsi lorsqu’un BE est défaillant par exemple, il est possible d’opérer une mise en demeure et de récupérer son salaire lorsque nous effectuons ses tâches. Ce type de convention n’étant pas mise en place dans le cas cité, la responsable de pôle travaux est entrée en négociations avec le maître d’ouvrage afin de
récupérer la mission OPC chez Tekhne. Cette négociation fut remportée, et le suivi d’OPC fut par la suite repris par Luc Penet, l’ingénieur de l’équipe travaux. Suivre ce chantier a été très agréable, de par la richesse des apprentissages que j’ai pu avoir au sujet d’une réhabilitation en site occupé, et de par l’attitude volontaire des entreprises présentes sur chantier. Elles étaient toujours présentes aux réunions, échangeaient amplement entre elles au cours de la semaine et nous faisaient parfois part de problèmes déjà résolus à l’heure de la réunion hebdomadaire. Elles ne cherchaient pas à reporter une tâche sur un autre corps d’état et savaient partager l’espace lors d’interventions conjointes sur les mêmes niveaux. J’ai donc été ravie d’observer cette dynamique collaborative et l’attitude d’écoute présente sur cette opération, ce qui plonge le chantier dans un cercle vertueux, celui de cette œuvre collective.
Par ailleurs, le dessin de projet était bien mesuré en termes de réhabilitation, en conservant et rénovant les matériaux extérieurs de façade qui étaient pérennes, et en remettant à neuf tous les locaux de bureaux intérieurs qui étaient franchement vétustes.
Al’occasion d’un événement de rencontres de professionnels du bâtiment au sujet de façades biosourcées, Tekhnê a été invité à intervenir afin de présenter sa pratique architecturale bas carbone. Trois projets de nature et de composition différente ont été présentés, afin de montrer que le biosourcé peut trouver sa place dans toute sorte de projets, et qu’il donne sa place à l’expérimentation en termes de matériaux. En effet l’agence a une démarche de recherche et développement au sujet des matériaux mis en œuvre. C’est pourquoi suite à une réalisation de gymnase en bois paille, elle a pu généraliser ce principe sur les projets d’équipements sportifs suivants. Mon travail fut de retoucher les plans et coupes de ces trois projets pour les épurer et en simplifier la lecture d’un public extérieur.
J’ai également soigné le dessin des détails techniques, qui étaient le cœur du sujet abordé, ce qui m’a permis de m’approprier certaines spécificités techniques.
Les trois projets étaient le Gymnase de la Zac Bon Lait en bois paille à Lyon, livré en 2014; le groupe scolaire de St Priest en murs ossature bois, en cours de livraison; et la recyclerie de la Dombes en terre crue, en démarrage de chantier.
par la suite apporté mon aide aux projets des réhabilitations du collège de Passy, de l’université de Laennec et de l’école de St Priest au sujet du calepinage de faux plafonds. Si je fus assez perplexe lorsque mes collègues me présentèrent cette tâche comme étant satisfaisante, j’y pris vite un goût obsessionnel. Il y a presque une part de rubik’s cub dans l’exercice mental qui consiste à tout bien aligner et proportionner en fonction de chaque espace, en prenant compte des réseaux cheminant au dessus des faux plafonds, des spécificités des luminaires mis en place et de leur cône d’éclairement, des systèmes de ventilation, des ouvrants et des battants de portes et fenêtres etc… Il s’agit d’un niveau de détail auquel nous n’arrivons jamais en école, pour autant cette étape peut s’avérer assez clé dans l’ambiance des espaces intérieurs. Le cheminement de réseaux dans des joues de plafond en plâtre avec une hauteur sous plafond plus basse vient suggérer des espaces de circulation. Plusieurs projets de l’agence assument même de colorer ces plafonds pour affirmer des seuils dans des halls ou des couloirs. De même le traitement des revêtements de sol se dessine en miroir par rapport au traitement des plafonds. Dans les ERP, l’agence utilise souvent des sols souples tels que du linoléum ou du PVC selon les exigences réglementaires.
autre étape du projet souvent non aboutie en école que j’ai pu explorer au cours de mon expérience fut le choix des signalétiques. Sur le projet de Laennec, j’ai apporté des propositions concernant la signalétique en façade sur rue du bâtiment, mais aussi dans le hall central du bâtiment. Sur ce type de réhabilitation, aucune identité graphique n’était propre au bâtiment existant dans son ensemble, et lui donner une cohérence globale jusque dans le détail des numéros de portes est comme poser la cerise sur un gâteau.
Laboratoire d’Histologie et
Embryologie
Moléculaires
R U11 1 – UMR 5308 NSERM CNRS V RPATH
Pla eforme de s mu at on
C rcu t ECOS Ense gnement Psychomotric té
0
2 5
Amphithéâtre 5
Ense gnement Ergothérap e
6 7 8 5 2 5
Ense gnement Masso-K nes thé ap e
Ense gnement O thophon e
Ense gnement Aud oprothèse
Ense gnement O thopt e
2 3 4 2 5
Laborato re d H sto og e et Emb yo og e Mo éculaires
Sal es de TP H stolog e
Amph théâtre 5
0
1 2 5
0
Type 4C : Signalétique d'orientation, Totem d'entée : axonométrie générale
- Totem mural sur panneau alu plié ther molaqué RAL et rails de fixation invisibles
- Axonométrie et numérotation = pièces découpées à la for me alu ther molaqué RAL, fixation invisible pour pose en relief
- Pictos et texte d'identification = lettrage adhésif
- Police : isocpeur
em d'entée : axonométrie générale
2 5
2 5
Foyer étudiant
Salle des thèses
2 5
Laboratoire d’Histologie et Embryologie Moléculaires
Salles de TP Histologie
Amphithéâtre 5 Foyer étudiant
1 4 1 1
2 5 8 0 1 1
Salle du conseil
Administration IFMKDV + enseignement
Administration ISTR + équipes pédagogiques
Learning Lab
Salle des thèses Salle du conseil Administration IFMKDV + enseignement Administration ISTR + équipes pédagogiques Learning Lab
Parailleurs, j’ai apporté mon aide sur le suivi de la Garantie de Parfait Achèvement et des levées de réserves d’un ensemble de logements à Bassens. Suite à des problèmes de communication entre la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage, il n’existait plus de document à jour des interventions sur le bâtiment, et les entreprises ne répondaient plus aux sollicitations. J’ai donc référencé et classé toutes les fiches de GPA, et j’ai effectué des relances régulières des entreprises, jusqu’à réception des quitus d’intervention. La difficulté avec la GPA est qu’une fois l’entrée des occupants dans les logements, il devient difficile aux entreprises de pouvoir intervenir pendant leurs horaires de travail, où les occupants sont absents.
laqué RAL et rails de fixation invisibles écoupées à la for me alu ther molaqué RAL, fixation invisible pour pose en relief adhésif
excursions
Dans la démarche de recherche et développement de l’agence, les salariés sont libres d’aller assister à diverses rencontres pouvant contribuer à leur formation continue à propos d’architecture bas carbone. De ce fait, j’ai eu l’occasion d’assister à quelques rencontres inter-professionnelles.
J’ai pu assister à une rencontre dans le cadre des 5 à 7 de l’éco-construction à Lyon intitulée “(re)Bâtir en terre, qui l’eût cru ?”. Cette conférence abordait les aspects techniques, environnementaux, sociétaux, économiques, réglementaires, les gisements, les ressources, la fabrication, et les usages autour de ce matériau qui connaît un renouveau. Ce matériau étant sujet à de la recherche et des innovations, il a été abordé le paradoxe entre la conservation de métiers et de savoirs-faire très traditionnels, et la prévisible entrée sur le marché de produits et méthodes de mise en œuvre industrielles autour de la terre, pouvant menacer la pratique traditionnelle. Pour autant l’alignement de moyens industriels pourrait permettre de baisser le prix au m² d’un mur en pisé qui est actuellement bien supérieur aux techniques conventionnelles. La brique de terre crue est une méthode qui est déjà en cours d’industrialisation, comme le projet Cycle terre qui souhaite utiliser les terres d’excavation du Grand Paris afin de lancer une chaîne de production de briques. Le frein subsistant est principalement la réglementation en France. Cependant les réseaux de professionnels terre crue en France œuvrent pour proposer des règles professionnelles au sujet de ce matériau. Au vu de la crise de la matière et de l’énergie que nous connaissons, il est logique que l’usage de matériaux géo-sourcés et crus soit croissant dans les temps à venir.
J’ai également eu l’occasion d’assister à une revue de projet de Villes et Aménagements Durables sur les rénovations en matériaux bio et géo-sourcés. Les rencontres avaient lieu aux Grands Ateliers de Villefontaine, où j’ai pu découvrir et toucher les expérimentations terre d’Amaco. Nous avons écouté le retour d’expérience de trois projets de tailles et de matériaux différents. Le premier fut la rénovation thermique en béton de chanvre réalisée par North by Northwest sur un immeuble patrimonial à Paris. Richard Thomas et Grégoire Mouly (respectivement architecte et ingénieur) nous ont présenté les différents scénarios de réhabilitation qu’ils avaient envisagés, pour nous présenter le parti pris d’appliquer un enduit extérieur hygrothermique en ravalement chaux-sable-chanvre. Ils ont insisté sur l’importance d’un diagnostic précis afin de ne pas occasionner de pathologies par une intervention en rénovation. Ici, l’emploi du chanvre permet une circulation de l’humidité à travers l’enduit et évite l’apparition du point de rosée entre les couches du mur. Particulièrement en contexte urbain où les sols extérieurs sont imperméables, les murs des bâtis pompent de l’eau du sol pour l’évaporer dans l’air. Or ces murs humides nécessitent une vigilance
du point de vue de leur capacité hygroscopique : les enduits synthétiques ne laissent pas migrer la vapeur d’eau aussi bien que le chanvre, qui a un lambda de 0,14. Ils ont fait le choix de conserver la façade à l’identique en reproduisant les modénatures d’origine dans une volonté de conservation du patrimoine du quartier.
Le deuxième projet présenté par Christian Ochoa et Philippe Berger (respectivement architecte et charpentier) fut une conversion de grange en pisé en habitation. Leur intervention sur l’existant s’est voulue sobre en conservant les qualités du matériau terre. Pour autant, afin de maîtriser le comportement structurel du bâtiment suite à l’ouverture du volume pour implanter de larges baies, ils ont plaqué un exosquelette en bois aux murs de pisé pour ceinturer le volume. Dans ce squelette a été apposé un isolant en liège extérieur, afin de conserver le pisé apparent en intérieur. Le liège laisse aussi migrer la vapeur d’eau et ne pose pas de problème hygroscopique à la structure existante. Il aurait été possible de ne pas isoler le mur du Sud pour profiter des propriétés du pisé. Le retour des usagers témoigne d’un confort thermique, cependant avec les canicules de plus en plus fréquentes même les maisons en pisé subissent une surchauffe en Isère.
Enfin le dernier projet présenté par Guillaume Ameline, Benoît Rougelot et Philippe Rynnikiewicz (respectivement chargé de rénovation chez Alpes-Isère Habitat, architecte chez Landfabrik, et ingénieur AIS) est un projet en études de rénovation thermique en paille de logements sociaux en R+9 à Pont de Claix. Ils ont mené une étude pour observer la part de déperditions thermiques selon les parois et il s’est avéré que 22% des déperditions provenaient de la toiture, et 33% d’un des murs de façade. Or la proposition de rénovation thermique ciblée à une façade pourrait permettre des gains thermiques considérables. Pour autant, les murs béton existant présentant un isolant polyuréthane de 8cm, il serait plus cher de conserver cet isolant plutôt que de le déposer et de mettre en place le nouveau. Le système de fixation des bottes de paille à l’existant est la méthode en épines qui répond aux exigences sismiques 4 de la zone de Grenoble. De plus, un enduit extérieur terre permet d’atteindre un niveau coupe feu de deux heures. L’équipe de maîtrise d’oeuvre est accompagnée d’un bureau de contrôle qui analyse les risques sur ce projet parmi les premiers de cette hauteur en France.
En parallèle de mon stage, j’ai suivi le MOOC d’Amaco “Construire en Fibres végétales” qui m’a permis d’éclaircir dans mon esprit les propriétés de chaque type de fibres selon les cas de mise en œuvre. Ainsi j’ai pu comprendre que si la paille est abondante, elle s’adapte bien aux constructions neuves tandis que le chanvre qui pousse beaucoup en France aussi est plus adéquat dans le cadre de réhabilitations.
ATTESTATION DE SUIVI AVEC SUCCÈS
L i s e M a r u é j o u l s
a suivi avec succès le MOOC :
« C o n s t r u i r e e n f i b r e s v é g é t a l e s a u j o u r d ' h u i »
diffusé sur la plate-forme MOOC Bâtiment Durable par amàco
Délivré le : 21 novembre 2022
Nombre d'heures théoriques : 10h
Dans le cadre des rencontres Fi-Bois 69, j’ai pu assister à la visite de l’extension d’une école en chaux-chanvre réalisée par l’agence Commune à Lyon. Ce projet épuré est le résultat d’un travail bien mûri en collaboration entre architecte et artisan. Les panneaux préfabriqués en chaux chanvre sont coulés à l’horizontale ce qui permet un confort de manutention et une réduction de pertes de matière. Les menuiseries sont posées sur le banchage perdu en contrecollé finition stratifié noir, ce qui crée une immitation du bois marine, étant bien plus coûteux.
Les soubassements en béton de l’extension sont alignés au niveau des menuiseries du bâtiment existant, et tous les réseaux cheminent dedans.
Ceci simplifie aussi le traitement de l’humidité. Le chanvre pèse 380kg au m² et peut capter 5 fois son volume en eau. Le chanvre coulé a l’avantage d’avoir de l’inertie, contrairement à un mur en laine de bois par exemple. Afin de traiter les joints entre les panneaux une fois assemblés, un enduit chaux chanvre de 40mm est projeté sur site, pour finir par un enduit à la chaux de 20mm.
Par ailleurs, l’agence Commune a procédé à une valorisation du travail sur chantier à travers un carnet de route qui déroule l’avancée des travaux étape par étape et qui référence quelques anecdotes. Cette démarche propose une pédagogie du chantier et valorise en même temps l’humain qui est à l’œuvre.
incursions
Lepartage de connaissances au sein de l’agence s’effectue régulièrement via des temps d’échanges entre midi et deux, sous un format nommé “parenthèses”.
Lors de mon premier jour à l’agence, j’ai pu assister à une parenthèse animée par Alberto Giorgiutti, urbaniste au sein de l’agence, présentant son travail effectué à Mayotte, dans les villes de Kawéni et Acoua. Il opère une mission de conseil sur ces territoires en élaborant des fiches de lot, des objectifs d’aménagement urbain, et des fiches plus précises par secteurs après avoir posé un diagnostic. La manière d’envisager les terres n’est pas la même sur ce territoire d’outre mer, qui est soumis à de nombreux risques naturels (submersion marine, crues, chutes de rochers), et qui ne détient pas de récit mémoriel de son histoire. Là bas, la richesse se manifeste à travers la détention privée de terres, et il est difficile de mettre en place une forme de PLU. Néanmoins, il a été proposé un scénario selon quatre points : une renaturation des espaces en front de mer à travers une adaptation à la montée des eaux et une résistance face à ses dangers; une mesure du taux de logements à travers un périmètre d’urbanisation; une volonté d’amélioration sanitaire avec beaucoup d’installations à refaire; une perspective programmatique des bourgs afin d’accompagner leurs croissances. Des actions ont été proposées par temporalité, par spatialité, et par acteurs, constituant des cahiers d’actions mis à disposition des municipalités.
Par la suite, j’ai assisté à une restitution de Sandra Rüdiger et Anaïs Messeire d’une formation terre crue suivie chez Amaco. Cette formation leur a permis de manipuler la terre afin d’identifier les possibilités de mise en œuvre grâce au test Carazas. Elles sont revenues sur les avantages et inconvénients des méthodes suivantes : le pisé, la brique de terre comprimée (BTC), la bauge, les adobes, le torchis, la terre allégée, les enduits, et la terre coulée. Elles en retiennent que si la terre de site ne convient pas parfaitement à la construction après analyse, il est toujours possible soit de l’amender avec une autre terre afin d’obtenir les propriétés attendues, soit de trouver une meilleure terre disponible dans un rayon de 100km autour du site de projet (outre ce périmètre le bénéfice environnemental devient discutable). Il existe également différents matériaux terre prêts à l’emploi comme pour les enduits notamment. Il reste à jauger la bonne utilisation du matériau terre à l’endroit le plus adéquat, en cherchant à l’associer avec des fibres et du bois. Sandra travaille notamment sur le projet de la recyclerie de la Dombes où la terre de site est utilisée pour mettre en œuvre du pisé.
Luc Penet, ingénieur expérimenté au sein du pôle travaux, a partagé ses connaissances à propos des chapes et de leurs subtilités de mise en œuvre selon les projets. On distingue la chape ciment maigre, qui nécessite un joint tous les 30 m², et la chape liquide anhydrite qui peut couvrir 300m² entre joints. La première est moins coûteuse que la seconde et peut être façonnée pour former des pentes de sol, on peut y marcher dessus au bout de 24h et poser le revêtement de sol après 7 jours. La chape liquide est par principe auto-lissante et ne permet pas de créer de pente, elle convient aux grandes surfaces ou à la pose de plancher chauffant. Elle est très sensible à l’humidité : elle est proscrite dans les pièces d’eau et les cuisines, et peut se fissurer si elle est en contact avec de l’eau ou un courant d’air lors du séchage. Il faut compter une semaine de séchage par centimètre d’épaisseur de chape. Luc insiste sur la désolidarisation des structures en édifice neuf par le biais d’un assour.
Il arrive aussi que des entreprises soient invitées à parler de leur activité au sein de l’agence, afin que les architectes soient en mesure de mieux comprendre ou mieux adapter la prescription de certains produits dans les projets.
C’est notamment le cas de La fabrique qui est une agence de menuiserie lyonnaise qui a lancé une filière de réemploi de bois des huisseries en mobilier. L’entreprise de 25 membres travaille initialement à partir de bois de pays, grâce à une cartographie des usines de bois aux alentours. Suite à son rapprochement avec l’association 100 détours qui effectue du surcyclage de matériaux dans un objectif d’économie circulaire, La Fabrique a amorcé son activité de réemploi de bois. En s’adressant auprès de déchetterie notamment, elle constitue des points de collecte d’huisseries afin de démonter le bois des cadres et de le remettre en œuvre. L’avantage de ce gisement est qu’il s’agit souvent de bois de classes 3 et 4 pour faire face aux conditions extérieures, ce qui rend possible un usage de réemploi en mobilier urbain par exemple. Il semble notamment qu’à l’avenir, 20% des achats des collectivités locales en mobilier extérieur doivent faire appel au réemploi. A l’heure actuelle, la seule utilisation possible des matériaux de réemploi du bâtiment est depuis l’architecture vers le mobilier, principalement pour des raisons d’assurabilité.
Il a été discuté avec l’agence sur la méthode qui pourrait permettre d’intégrer ce type de mobilier dans le cadre de marchés publics, en l’intégrant probablement à un lot paysage dans les marchés.
Nous avons aussi reçu un employé de Soprema qui a clarifié les différences entre les membranes d’étanchéité proposées par la firme. En effet, la même entreprise propose les produits Soprema, Flag, Alsan, Sopranature et Soprasolar.
réflexions sur la pratique architecturale
La main maîtrise d’oeuvre
Ayant rédigé mon Rapport d’études au sujet du Faire en architecture, je me réinterroge suite à cette expérience sur la place de la main dans le dessin architectural. Lors de cette expérience de stage, je n’ai manipulé ni dessin sensible, ni maquette en carton. C’est un sujet sur lequel j’ai pu échanger auprès d’anciens camarades diplômés qui ont eux aussi le sentiment de passer l’intégralité de leur temps devant un écran d’ordinateur, créant une frustration quant à notre démarche créative. Il y a une contradiction entre le fait que nous possédons une aisance sur les logiciels du fait de les avoir manipulés en école, ce qui est valorisable sur nos CV, et le fait que nous sommes nombreu.x.ses à avoir un besoin de palpable, une envie de travailler avec nos mains. Certes nos compétences digitales sont effectives et utiles, mais nous ne souhaitons pas nous résumer à cela. On peut craindre de tomber dans une faille, qui est celle d’être réduit au rôle de la CAO, sans ne plus pouvoir accéder au chantier, où nous ne possédons pas d’expériences suscitant assez d’intérêt de la part des employeurs afin de nous vendre sous ce biais en sortant de l’école.
Comment accéder au chantier en tant que jeune architecte? C’est plus ou moins la question que j’ai posée à mes collègues du pôle travaux à l’issue de mon stage. La taille d’une agence influe sur son fonctionnement, et donc sur l’accès à la maîtrise d’œuvre d’exécution. Certaines agences peuvent même effectuer le dessin de projet puis sous traiter le suivi de travaux. La plupart du temps, un jeune architecte passe quelques années en bureau avant d’être envoyé sur chantier. Pour autant, Anne-Lyse me répétait “Lise, il n’y a qu’en faisant du chantier que l’on peut devenir un bon architecte” et je n’eus pas de mal à comprendre pourquoi. Je crois que le chantier apporte une lucidité sur le trait que nous dessinons. A travers ce trait il y a le plan, il y a la coupe, puis il y a le détail technique, il y a le plan d’atelier et de chantier, et il y a l’irrégularité des sols et l’épaisseur des matériaux. C’est aussi auprès des entreprises qu’il est possible de se former, sur le tas. Lorsque je questionne sur la formation afin de devenir OPC, on m’explique qu’il n’y a vraiment que l’expérience. Mais peut-on accéder à cet apprentissage sur terrain lorsque les employeurs demandent “quatre ans d’expérience minimum” sur leurs offres d’emplois? Olivier m’explique qu’il a directement plongé dans la maîtrise d’œuvre d’exécution après son double diplôme ingé-archi, que “c’était une énorme claque”. Il ne semble pas y avoir d’escalier sans chute entre l’école et le chantier. Néanmoins je suis sereine d’avoir côtoyé des femmes architectes dans ce domaine, n’ayant pas de complexe de crédibilité face à une écrasante majorité d’hommes dans leurs interlocuteurs. Ces femmes étaient rigoureuses et inspirantes.
L’humain le palimpseste
Anne Lyse dit toujours qu’il faut aimer l’humain pour faire du chantier. Le rôle principal de l’architecte est de coordonner les informations entre tous les corps d’état: le téléphone sonne très très souvent. En décrochant, on découvre souvent une mésentente, quelque chose qui cloche. Sur la durée d’un chantier et les nombreux problèmes rencontrés, il faut réussir à mettre de côté les ressentis, ne pas faire qu’un coincement aboutisse à un conflit interpersonnel, ce qui brouillerait les échanges. Malgré les aléas rencontrés, les architectes du pôle chantier parviennent à maintenir des postures collectives d’écoute de l’autre, sans rancune envers les cotraitants.
Je précise aussi qu’en interne à l’agence, un soin est apporté à l’organisation de travail et la tenue des deadlines, afin de s’épargner les charrettes.
Dans un projet en réhabilitation, vaut-il mieux conserver son langage initial ou prendre un penchant contemporain ? Il me semble que ce palimpseste est une richesse que l’on gagne à montrer. Comme un archéologue pointe ce qui était hier, avant d’accueillir aujourd’hui, la réhabilitation a sa part de fouille. On retrouve un rapport riche à la matière par rapport à un dessin de projet ex nihilo. L’importance du diagnostic est cruciale afin de s’épargner un maximum d’inexactitudes qui engendrent des travaux supplémentaires en phase chantier. La pratique en conception nécessite des va et vient sur chantier afin de s’assurer de la crédibilité du dessin.
Dans cette agence la culture du travail sur site n’est pas présente dans le pôle amont, ce qui crée une carence de remise en perspective des choix architecturaux, comme par exemple la position d’un ascenseur à privilégier en dehors du volume initial pour éviter d’énormes reprises sur la structure porteuse. Fatalement, on se rend compte que la pratique d’une agence sectorisée par pôles n’est pas adaptée à un dessin de projets en réhabilitation, puisque cette pratique nécessite de faire de la conception et du chantier.
Lors de la revue de projets aux Grands Ateliers sur la rénovation en matériaux bio et géosourcés, les retours d’expériences montrent qu’il faut oser expérimenter, et trouver les bons partenaires prêts à s’engager sur de nouvelles mises en œuvre. Le réseau de professionnels œuvrant pour ces nouvelles méthodes de faire permet une montée en compétences collective grâce aux expérimentations des uns et des autres. Leur engagement est coûteux puisqu’ils déploient une énergie considérable afin de se dresser face aux méthodes conventionnelles établies, en se heurtant aux normes et aux coutumes.
A travers leur devoir de conseil, les architectes sont les premiers à devoir défendre avec ferveur leur engagement écologique et social face à la crise de la matière et de l’énergie dans laquelle nous nous trouvons.
jalons de mon parcours
Je réalise que ce stage m’a permis de prendre du recul sur les apprentissages que j’ai reçu au cours de ma formation. J’ai pu notamment observer l’importance d’aborder l’architecture de l’existant comme une discipline bien spécifique qui nécessite une approche distincte du neuf. Je mesure la pertinence de la thématique du master Architecture Villes Ressources à l’heure où la part des projets incluant de la réhabilitation notamment en marchés publics est croissante. Je me souviens de mon S5 à l’école de Montpellier où ayant tenté d’aborder la réhabilitation en choisissant un site de logements vacants d’une ancienne cité minière, j’avais pataugé pour mener mon projet alors que mes camarades qui dessinaient du neuf avançaient avec bien plus d’aisance que moi. Je n’avais aucun corpus de références en matière de réhabilitation, et je me heurtais à une multitude de contraintes matérielles, structurelles, patrimoniales… je n’avais pas appris à poser un diagnostic de l’existant comme point de démarrage, et mon enseignante ne m’apportait aucune clé pour me guider dans cet exercice. Cette impasse dans laquelle je me sentais, ajoutée à l’isolement du confinement a bien failli me dégouter de l’architecture. Pour autant j’étais convaincue de la pertinence de ne pas artificialiser des sols dans un village fantôme tel que celui sur lequel nous travaillions, avec tant de murs laissés à l’abandon. Construire un projet neuf à côté de bâtisses aux volets fermés (dont la municipalité était propriétaire) me paraissait une aberration. Pour autant, lors de la présentation des projets aux élus, je fus réconfortée de constater que les locaux se projetaient mieux dans mon projet que dans ceux plus audacieux de mes camarades, et je fus désignée parmi les trois lauréates dont les projets furent présentés au conseil régional.
Cette expérience ambivalente, entre une impression d’être démunie au moment d’aborder de la réhabilitation en école, et pour autant une conviction que cet exercice soit pertinent et nécessaire, m’évoque un décalage à venir entre la formation dispensée dans certaines écoles, et notre profession.
J’ai la joie de me sentir armée grâce à la formation reçue en master à l’ENSAG, et je remercie mes enseignant.e.s de m’avoir transmis les clés de compréhension non pas de l’écriture mais de la réécriture de nos villes. Appuyé par cette expérience de stage, qui révèle le besoin de compétences dans le domaine de l’intervention sur l’existant, je me sens excitée de pouvoir exercer dans ce domaine. Suite au sentiment d’avoir trouvé ma place au sein du master AVR, ce stage s’est avéré confirmer mon goût pour la discipline, en approfondissant le rapport à la matière et au chantier.
Je compte donc aborder mon PFE en réinvestissant les notions assimilées au cours de mon cursus à l’ENSAM et à l’ENSAG mûries à travers cette expérience de stage, en défendant les valeurs de défense du vivant et de sobriété de l’usage de la matière.
Annexes
Annexes
semaine type pôle travaux
Matin Après-midi
Lundi
Recyclerie de La Dombes (Sandra et Olivier)
Mardi
Mercredi
Université Laennec à Lyon(Charles)
Logements à Bassens (Anne-Lyse)
Caserne Offner à Grenoble (Charles)
Gymnase à St Fons (Clémence et Luc)
Jeudi
Vendredi
Gymnase de Creys (Clémence)
Groupe scolaire à Brignais (Olivier)
MJC de Bron (Gael et Luc)
Groupe scolaire J.Jaurès à St Priest (Anne-Lyse) Collège de Passy (Olivier)
RÉUNION PÔLE TRAVAUX
NEUF RÉHAB
crédits photos
Les crédits photos de ce présent rapport sont identifiés par les noms en gras du précédent tableau. Toutes les photos et scans sont de mon crédit.