FAIRE
Workshop au Mas Mirabeau Crédits Jaafar Fanchi
Relation dialectique entre architecture et artisanat
Rapport d’études Rapport d’études de deS6 S6
LiseMaruéjouls Maruéjouls Lise
Travail encadré par Laurent Viala Travail encadré par Laurent Viala
Sommaire
Introduction
1
I – Héritages 2 I.1 Territoire I.2 Valorisation Patrimoine et restauration
Arts & Crafts
2 4 4 5
II – Savoirs 6 II.1 Matière 6 Créativité 6
Dissociation main/tête Savoir-faire / savoir intellectuel pour l’architecte II.2 Transmission Compagnons du Devoir Cadre familial Chantiers participatifs
8 10 11 11 11 13
III – Défis 15
A – Savoir vivre dans son milieu 15 B – Changements de conceptions : retour du vernaculaire 17 Réemploi 17
La terre
18
Conclusion 20 Bibliographie
22
Chronologie
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Introduction Être curieuse par l’œil et la main, tel peut être défini mon rapport à l’architecture. La découverte de l’architecture peut donner une dimension plus transversale au regard sur les villes et le territoire. On peut lire dans les murs l’imbrication du passé et du futur, notamment à travers les cultures constructives. On y découvre un rapport à la matière qui interroge. Comment l’architecture peut-elle permettre à la fois de valoriser et entretenir les savoirs-faire, et d’en faire des outils d’innovation au service des transitions socio-environnementales ? L’architecture se positionne à un instant T, dialoguant avec le passé qui l’entoure et avec le futur auquel elle souhaite apporter des solutions. Ce travail vise à comprendre la place du Faire dans la conception architecturale actuelle tout en prenant en compte les héritages et défis du temps.
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ces repères, puisque l’acte créatif de l’architecte tend bien à proposer
I – Héritages
quelque chose de nouveau. Ainsi, l’individu ayant grandi en milieu rural avec sous ses yeux un mode constructif identifié, devra sortir de son contexte originel pour
I.1 – Territoire
se confronter à une architecture « extra-ordinaire », et pouvoir composer à partir de repères multiples, en accédant à des codes non
Toute architecture qui soit s’inscrit dans un contexte paysager,
accessibles dans certains milieux. Voyager à travers des territoires
socio-culturel, historique auquel elle doit se montrer attentive. C’est
variés permet d’observer les différentes cultures constructives, et de
grâce à ces facteurs que l’architecte peut concevoir un projet qui soit
les questionner face à leur implantation: densité, orientation, pentes
ancré et pertinent au vu des contraintes et atouts locaux.
de toits, hiérarchie et taille des percements, dispositifs de
Ce territoire dans lequel nous composons, a intérêt à être saisi en tant
ventilation, patios, balcons, mais aussi pierre porteuse, terre crue,
que bio-région comme l’expose Alberto Magnaghi. Selon lui le
terre cuite, bois… tant de détails répondant à des logiques
patrimoine territorial contient un gisement de savoirs dans lesquels
contextuelles qui contribuent à constituer une identité de lieu.
puiser : les cultures constructives en font partie intégrante. En effet l’habitat vernaculaire, bien qu’il ne fut pas dessiné par
Ce corpus de références s’étoffera au cours de notre parcours, nous
l’architecte mais érigé directement par l’artisan, est le premier à
donnant des clés de compositions pour comprendre l’architecture et la
répondre aux contraintes locales par des dispositifs transmis de
dessiner à notre tour. Néanmoins, l’architecte contemporain n’est pas
décennies en décennies.
restreint à la fenêtre de réalisations effectuées par son passé ou à en
Ce sont des savoirs-vivre reçus en héritage, puisque l’architecture
faire abstraction totale, il peut se positionner entre héritages et
nous précède et nous poursuivra comme nous dit Hannah Arendt « La
modernité comme l’exprime Boris Bouchet « Ce que disent nos pères,
réalité et la solidité du monde humain reposent avant tout sur le fait que nous sommes environnés de choses plus durables que l'activité qui les a produites, plus durables, même, en puissance, que la vie de leurs auteurs »1 Il nous appartient donc de nous servir de ces héritages en les mettant en lien avec notre époque. Pour autant il ne faudra pas nous limiter à
ce que pensent nos maîtres. C’est dans cet entre-deux que doit se construire notre culture contemporaine. Nos constructions. »2 Il nous faut puiser dans l’ensemble de nos savoirs, afin de les critiquer et de les repositionner dans notre époque. Ceci nous permet de composer à partir de ces fondements et de nous ouvrir à de nouvelles expérimentations.
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Hannah Arendt - Condition de l’homme moderne - 1983
Boris Bouchet - Pères et Maîtres - 2008
Pôle éducatif à Arras par Boris Bouchet – 2016 Dialogue avec l’existant et réinterprétation du mode constructif
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Pôle éducatif à Arras par Boris bouchet - 2016 Dialogue avec l’existant et réinterprétation du mode constructif crédits Benoit Alazard
I.2 – Valorisation Patrimoine et restauration
nous appliquons à le conserver. Les architectes des bâtiments de France œuvrent pour que ce patrimoine puisse être restauré soit de manière discrète, ou bien dans une opposition nuancée afin de ne pas tomber dans le pastiche, et assumer le passage du temps. Le cas de la
L'architecture est une expérience du temps long. Elle se tourne
Cathédrale Notre Dame de Paris illustre bien le débat qu’il puisse y
d’un côté vers le passé à travers la sauvegarde du patrimoine, et d’un
avoir entre partisans d’une reconstruction à l’identique, et ceux qui
autre vers l'avenir à travers l'innovation. Le présent en architecture
souhaitent donner un autre visage à l’édifice en assumant le passage
est aussi fugace qu’ailleurs : construire selon les modes d’un temps
de l’incendie.
c’est s’assurer d’être dégradé sans trop tarder. Prenons pour exemple la mode actuelle des maisons individuelles au
Mais il existe un entre-deux entre les bâtiments patrimoniaux et les
crépis blanc et aux menuiseries en aluminium noir que nous voyons
édifices neufs créés ex nihilo. L’architecture contemporaine peut
fleurir dans chaque lotissement : une uniformité qui n’inclut ni une
permettre de valoriser les savoirs-faire artisanaux. On parlera
adaptation au contexte, ni une mise en œuvre savante.
notamment d’espace « ayant du cachet » pour des ouvrages réunissant
Si l’architecture se résumait à ça, alors les savoirs-faire pourraient
des codes traditionnels dans un goût contemporain.
s’éteindre au profit de mises en œuvres mondialisées. Une maison
C’est la fonction de l’architecte de proposer des modes de
serait reproductible en série, comme une voiture achetée chez le
constructions pertinents, attentifs aux matériaux et à leur mise en
concessionnaire. A présent, cela ne dérange personne (quoi que)
œuvre. Il est en son pouvoir de proposer la pose d’une charpente
d’avoir la même voiture que son voisin, cependant la maison est un
traditionnelle plutôt que préfabriquée, mais aussi en son intérêt.
espace d’appropriation plus marqué que la voiture. Nous préférons
Car si face à la standardisation des matériaux à bas coût l’artisanat
vivre dans des villes, des maisons qui ont « une âme ». Cette âme ne se
est menacé, l’architecte doit avoir conscience de la béquille que
crée pas ex nihilo, elle est un produit de vestiges du passé, et de la
l’artisan représente pour lui. Un bon artisan ayant à cœur le travail
communauté que créent les habitants entre eux, à travers une
bien réalisé est la garantie d’un édifice fidèle aux dessins de
identité commune.
l’architecte. Alors, proposer un détail de réalisation demandant une complexité à
Le patrimoine, plus que de vieilles pierres sous nos yeux, est une trace
l’artisan, c’est ne pas le considérer comme une machine qui produit de
de nos ancêtres et diffuse cette histoire dans notre temps. C’est
manière systématique, mais le considérer en tant qu’homme pensant
pourquoi en Occident nous y accordons une reconnaissance et nous
et faisant : homo faber. Car si nous avons progressivement oublié
4
notre rapport à la matière, il semblerait que nous ayons aussi négligé le rapport aux gens qui construisent. Il y a donc une affaire d’humanisme derrière cela, comme le revendique souvent Philippe Madec « Aux interactions dynamiques
entre l’homme, les bâtiments et les éléments naturels se superposent alors les dialogues entre les gens : maîtres d’œuvre, maître d’ouvrage, maîtres d’usages, et artisans sur le chantier. »3
Arts & Crafts Au cours de notre ère industrielle, une période traita les matériaux au premier plan, dans une convergence entre l’art et la technique au sein de l’architecture. A la fin du XIXe siècle les mouvements intellectuels et politiques s'intéressent aux besoins architecturaux par rapport aux besoins de l'humain. C’est alors que William Morris (fondateur du parti socialiste en Angleterre) est le porteur d’un projet social avant d'être esthétique : renouer une collaboration entre artiste et artisans, en se référant à la tradition. C’est ainsi que le mouvement Arts & Crafts voit le jour, suivi pas l’Art Nouveau en France et Belgique avec Victor Horta et Henry van de Velde. [d’après le cours Art et Modernités de Catherine Titeux] A travers ces mouvements, le travail manuel de l'artisan et la qualité du produit sont valorisés, et une production de masse en série veut permette à tous d'accéder à la beauté de l'objet. Ils réinstaurent des ateliers où les artisans travaillent ensemble selon des savoirs-faire médiévaux afin de produire des objets raffinés et utiles, dans un but non lucratif et non purement décoratif. Ces mouvements nous permettent à travers un respect de la matière, d’étoffer notre pensée matérielle. L’idée du besoin humain de qualité
Crédits Lise Maruéjouls
Charpente apparente du Naturoptère de Sérignan par Yves Perret
architecturale dans son quotidien s’affirme donc après la révolution industrielle et la division du travail qui va à l’encontre de la pratique
Visite de site organisée par Robert Celaire
de l’artisan, qui réalise un ouvrage de A à Z. Les penseurs de cette
La charpente semble flotter dans le vide grâce à un système d’enchevêtrement
tâches, et on observe que un siècle et demi plus tard, les
époque ont saisi la perte de sens qui résidait dans la division des problématiques restent les mêmes.
3 Madec dans Viavino, Modernité Rurale – Jean Michel place - 2014
5
II – Savoirs On constate en effet un recommencement puisque le savoir intellectuel déconnecté du savoir-faire agit en défaveur du bien être humain. Pour preuve la reconversion fréquente de multiples ingénieurs ou cadres, qui quittent tout pour effectuer un métier « pourvu de sens » comme paysan ou artisan, au contact de la matière et de l’homme.
II.1 – Matière Créativité La matière, par essence manipulable et modulable est stimulatrice de créativité. Comme l’expose Arthur Lochmann dans La Vie Solide « l'artisanat est
l'inverse du travail aliéné. C'est un rapport libre et cultivé aux matériaux utilisés, par la mise en œuvre de savoirs-faire complexes et longs à acquérir. »4. La matière permet de se montrer curieux, de chercher en faisant, dans un processus itératif. L’architecte a donc intérêt à se plonger aussi souvent que nécessaire les mains dans la matière afin d’appréhender les techniques que les artisans mettent des décennies à maîtriser, pour ensuite les dessiner dans ses projets. Le projet trouve une richesse à adopter une démarche incrémentale, s’ajustant au fur et à mesure de son avancée. Pendant longtemps, églises et autres édifices étaient construits sans plans définitifs, à partir des indications successives des maîtres d’œuvre. 4
6
Arthur Lochmann - La Vie Solide | La charpente comme éthique du faire - 2015
Pourtant, comme nous verrons par la suite, le Faire est remplacé par la théorie dans notre cursus scolaire du secondaire au supérieur, ce qui a tendance à annihiler nos capacités d’initiative. Marine Dupont, architecte diplômée de l’ENSAM et attachée aux techniques de conceptions bioclimatiques explique que la matière lui permet de nourrir son imaginaire à travers le corps, en se détachant du trait. Elle propose une comparaison avec l’élaboration d’un plat : il y a la recette que nous avons en tête initialement, et puis il y a l’intuition avec laquelle nous composons finalement le plat, en nous détachant
des
instructions
tout
en
gardant
globalement
les
proportions en tête. « On peut trouver 1000 recettes de gâteaux au
chocolat différentes, suivant les goûts de chacun. Finalement l’architecture c’est assez assimilable à cette idée : chaque architecte ou artisan a une pratique propre, en s’appropriant différents outils, en réalisant différents mélanges, à travers différents corps. »5
5
Rencontre avec Marine Dupont architecte & Sylvie Wheeler artisane terre crue 29/04/21
Crédits Lise Maruéjouls
Chez Sylvie Wheeler Ingrédients pour différents enduits à base de terre crue
7
7
qui convie la tête et la main communément. Le projet peut tirer parti
Dissociation main/tête Aujourd’hui nous laissons peu de place à l’incrémental : ce qui est construit doit avoir été intégralement dessiné, afin de répondre aux attendus du maître d’ouvrage, aux normes requises et validations de bureaux de contrôle. Le
plan
comme
élément
de cette forme d'incertitude. C’est parfois aussi en passant par la maquette, en coupant un morceau de carton, que l’on se confronte réellement aux dimensions, et que l’on trouve les justes mesures de nos édifices. Cela nous permet aussi
de
communication
graphique
est
systématiquement effectué à travers l’outil numérique. La conception
d’approcher des questions de matérialité au contact de l’existant sur le site de notre projet.
assistée par ordinateur (CAO) facilite les modifications de projet,
La querelle ingénieur/architecte est également révélatrice de cette
cependant elle freine aussi la prise de décision définitive, puisqu’elle
dissociation tête/main puisque elle conçoit que l’architecte est chargé
permet des modifications infinies : son impact a moins de poids qu’un
de produire un geste artistique, alors que l’ingénieur se charge de
trait ineffaçable, auquel on réfléchit à deux fois avant de tracer.
répondre à la faisabilité technique de cette idée. Les méthodes de
« Le trait du feutre a un poids » comme le revendique Bernard Kohn, tandis que le trait numérique est sans échelle, le zoom sur l’écran peut être infini, nous faisant perdre la vision d’ensemble du dessin. De même, alors que le dessin numérique est une variabilité de donnée, le dessin manuel sort de soi. De ce fait le dessin sur papier a une part d’inconnu : d’après Franck Hahn enseignant en Arts appliqués, le dessin a une part de hasard : « C’est comme la relation entre le conscient et l’inconscient : il y a une part de nous même que nous ne connaissons pas. Quand on dessine, on est parti sur une piste, et si l’on a le regard assez attentif on peut voir dans son dessin des possibilités que nous n’avions pas du tout envisagé. »7 Ainsi notre créativité aura plus tendance à affirmer une individualité à travers le dessin manuel
projet leur sont différentes, ce qui conduit à des issues écartées. Il est
6
6 7
8
Rencontre avec Bernard Kohn architecte et Franck Hahn enseignant à Lodève 28/04/21 Ibidem
intéressant de noter que dans d’autres temps les deux compétences n’étaient pas dissociées l’une de l’autre. Comme le traduit Richard Sennett « Telle est l’arrête du problème de
la compétence ; la tête et la main sont séparées intellectuellement, mais aussi socialement. ».8 Puisque fondamentalement, le manuel est déclassé. Il subsiste une valorisation des études et des métiers intellectuels (cadres, « grandes » écoles) et une dévalorisation des études et des métiers manuels (ouvriers, CAP). L’architecte doit pourtant avoir cette double compétence, en passant par une formation avant tout intellectuelle. 8
Richard Sennett – Ce que sait la Main | La culture de l’artisanat - 2008
Projet de S2 à l’ENSAM – plan masse réalisé à la main avant apprentissage de la CAO
9
9
Savoir-faire / savoir intellectuel pour l'architecte Est-ce pour cette raison que l’on entend souvent qu’un bon architecte a 50 ans ? Serait-ce l’acquisition de ces compétences diverses et précises qui demandent une rigueur et une curiosité bien au-delà de la sortie de l’école d’architecture ? Et l’école d’architecture par le format que nous connaissons, permet elle de nous transmettre dans un rapport d’équivalence le savoir intellectuel et le savoir-faire ? Il semble que l’école ne nous mette que très peu en situation de manipulation matérielle. Les stages et workshops sont très appréciés mais leur durée est ressentie comme insuffisante afin de se sentir assez confiant concernant la mise en œuvre des matériaux. Pourtant « les savoirs-faire se caractérisent par le fait d'être intériorisés,
incorporés. Ils comportent une dimension intuitive qui permet de reconnaître les traits saillants d'une situation et d'en dégager des règles d'action »9. Les savoirs-faire ne pourraient être transmis avec qualité s’ils ne sont abordés que par la théorie : il faut de l’expérience, par répétition d’opérations. Au cours de ces situations manipulées, on retient les solutions que nous avons choisies : c’est un processus d'appropriation du vécu. Au cours de ce travail itératif, nous viendra une intuition qui nous permettra de « sentir » intuitivement vers quel choix nous tourner. La main sentira une direction vers laquelle s’engager et la tête se souviendra des expériences menées à bien. Il faut parfois accepter de faire sans savoir.
9 Arthur Lochmann - La Vie Solide | La charpente comme éthique du faire - 2015
10
Si la formation initiale de l’architecte est avant tout intellectuelle, il se doit de compenser ce manque de savoir-faire par son initiative personnelle. Le contact avec le chantier a son importance, raison pour laquelle l’architecte vient repasser sa HMONP après un temps d’exercice en contact avec le terrain. Beaucoup d’étudiants ressentent aussi le besoin au cours du cursus d’effectuer une césure afin de mettre les pieds sur des chantiers pendant une durée significative. Le savoir-faire peut aussi s’exercer par le travail de maquette à la main.
Elle
peut
permettre
de
mesurer
l'écart
entre
nos
représentations mentales et l'objet support. A nous de sentir cette intuition à l’échelle 1/50e, 1/20e ou 1/10e pour l’envisager à l’échelle 1. Nous sommes responsables de ce que nous dessinons, il est donc primordial d’adopter une précision dans nos gestes créatifs, ce qui requiert un pragmatisme vis à vis des matériaux utilisés. 10
10
Maquette 1/20 de S2
II.2 – Transmission
Mais cette excellence n’a pas de valeur pour un Compagnon si elle est
Les savoirs que nous avons abordé, ont été transmis par nos anciens, et étoffés au cours des siècles. Certains ont été perdus, lorsque des cultures ne pouvaient assurer une passation d’aînés vers
gardée pour soi et emportée dans sa tombe. Le but est toujours, d’atteindre une maîtrise du métier jusqu’à être reconnu « maître compagnon » afin de pouvoir transmettre cette richesse à un autre
cadets. D’autres ont l’honneur d’être perpétués depuis le moyen âge.
jeune apprenti.
Compagnons du Devoir : une valeur fondamentale
n’est pas
Il s’instaure une relation quasi-familiale dans ces expériences qui
C’est notamment le cas des savoirs échangés dans les maisons
sans
rappeler
ce que
nombreux d’entre
nous ont
expérimenté, à une autre échelle, dans leur enfance.
compagnonniques. Celles-ci se sont depuis des siècles attachées à former des artisans jusqu’à l’excellence. La transmission y est une valeur fondamentale, et le mode d’apprentissage permet une diversité des sources de savoirs. Avant
tout,
les
Compagnons
du
Devoir
vivent
ensemble,
en
communauté, dans une mixité des corps de métiers. On y rencontre des ferronniers, des menuisiers, des tailleurs de pierre, des boulangers… Ils vivent sur leur lieu d’apprentissage et infusent du savoir de leurs aînés. A la fin de leur apprentissage à la maison, ils partent effectuer un tour de France d’une durée de 1 à 3 ans : ils seront accueillis chez des artisans eux même distingués de Compagnons du Devoir, avec qui ils arpenteront le terrain et contribueront à la réalisations d’ouvrages soignés. L’apprentissage du savoir-faire est organisé sur un temps long, afin que le mode d'acquisition privilégié pour le jeune compagnon soit l’erreur, par laquelle il apprendra et forgera son expérience, puis son excellence. 11
Cadre familial : héritage de passions Le cadre familial est souvent un lieu de transmission privilégié d’une passion, d’une profession, d’un talent. Il est fréquent que les trois convergent lorsque des familles sont médecins, architectes, ou pâtissiers de génération en génération. Nul ne s’avancera à contester que le point commun entre ces trois professions est la pratique avec passion. Explicitement ou implicitement, nous héritons certains savoirs de notre cadre familial, par mimétisme ou par transmission. Avoir un père, un oncle, bricoleur et une mère cuisinière ou couturière constitue bien souvent un héritage immatériel. Ce cliché auquel nombreux peuvent s’identifier, peut parfois poser des graines en chaque enfant, qui émergera par la suite dans l’affirmation de son identité.
Si l’artisan tient à cœur de réaliser avec soin son ouvrage, le parent tient quant à lui à transmettre à son enfant ce qu’il a acquis au cours de sa vie. C’est pourquoi il n’est pas rare, d’emprunter une direction dans un choix de vie, dont on comprendra plus tard le lien inconscient avec un pair ayant constitué un repère. En effet la transmission familiale s’effectue sur un temps long, par un format non académique. d’apprentissage
convient
D’une part
certainement
mieux
ce format à
certains
enfants que le système scolaire français dans lequel le rythme et les compétences à acquérir sont les mêmes pour tous. Sur le panel de connaissances acquises dans son parcours, l’individu retiendra avant tout, celles qu’il a apprises avec plaisir. D’autre part ce plaisir d’apprendre est justement souvent donné par un passionné, marquant son interlocuteur. Ainsi, si le savoir peut se répandre de main en main, et lorsque sa transmission est faite par passion, elle lui assure d’autant plus de valeur. L’artisan est justement celui qui « met le cœur à l’ouvrage » : sa passion le stimule au quotidien afin de réaliser l’ouvrage qui soit juste au 10e de millimètre. Stage de S4 Travail à la forge Crédits Lise Maruéjouls
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Chez Christophe, vigneron ferronnier, chaque enclume porte un prénom (Cunégonde, Germaine, Gudule) et les marteaux ne se confondent pas sous son œil : l’outil est personnifié. Interrogé sur sa formation initiale, il explique qu’il n’a pas réalisé de CAP ou quelque formation conventionnelle mais qu’il s’est formé par la pratique, il y a 30 ans de ça. Son savoir-faire lui a été transmit par Jeannot, un ainé très bon ami. C’est en 2009 qu’il décide que cette passion deviendra une part de sa profession.
Chantiers participatifs : apprentissage horizontal et volontaire Un autre cadre où l’on peut expérimenter un différent type d’apprentissage est celui des chantiers participatifs. Dans ce cadre il est permis à tous d’approcher la construction du bâtiment, par curiosité ou dans le but de projets personnels au travers d’un échange de bons procédés. Cela donne accès à une pédagogie expérimentale d’échelle 1, loin de la hiérarchie universitaire. D’une part, l’organisateur de chantier bénéficie d’une main d’œuvre gratuite et offre le toit et le couvert, tandis que d’autre part le bénévole acquiert des techniques de construction sans contrepartie financière. Le chantier participatif est donc un échange entre transmission de savoirs-faire contre service rendu. Lors de ces événements, nous pouvons témoigner de la passion et de l’émulation qui anime les chantiers. La transmission relie les générations avec patience. Ceux qui savent prennent le temps d’expliquer à ceux en cours d’apprentissage. Il y a une place à l’apprentissage par l’erreur, la présence de chacun est légitime. Peu à peu se soude un esprit d’équipe qui prend à cœur de réaliser un ouvrage collectivement, au moyen d’une écoute réciproque. Ces expériences nous permettent en tant qu’apprentis architectes de nous approprier des modes de construire, afin de mieux savoir composer la matière dans l’esquisse de nos projets. Cela nous permet de dessiner en définissant nos traits avec plus de confiance.
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Ces expériences développent aussi notre capacité d’écoute sur chantier afin de pouvoir établir un dialogue serein dans la perspective de notre pratique professionnelle. Pour autant, on ne rencontre pas uniquement des étudiants liés au domaine architectural sur ces chantiers, il y a aussi beaucoup de personnes en quête de sens, qui souhaitent acquérir des savoirs-faire afin de pouvoir auto-construire leur propre lieu de vie par la suite. Si ce besoin de savoir fabriquer soi-même son toit est de plus en plus prégnant, c’est peut être que ces individus se sentent agressés par l’architecture. L’artisanat alors, est un retour à la matière qui permet de se reconnecter à ses propres besoins, comme base saine de vie humaine. Il est notamment intéressant de s’interroger sur l’expression
« (re)prendre en main », qui est synonyme d’initiative personnelle, dans une dimension assez existentielle. La main revêt ici un sens positif puisque à l’inverse de « prendre en charge », elle véhicule l’idée que la dynamique de changement pour soi, venant de soi. C’est probablement pour cette raison que prendre en main la réalisation de sa propre maison n’a pas uniquement un but d’économie financière, c’est pour beaucoup une source d’accomplissement personnel.
14 La Mérigue 2021 Levée de portique à l’issue d’un chantier participatif Crédits Jaafar Fanchi
III – Défis III.1 – Savoir vivre dans son milieu
placé au même seuil qu’au siècle dernier, la tendance est à vouloir avoir plus chaud l’hiver et plus froid l’été. Pour autant, dans une optique de soutenabilité, le défi serait de pouvoir considérer le confort des usagers au seuil de ses besoins, en
Sous-jacente à la notion d’habiter, se tient la question des
réapprenant à porter un pull chez soi l’hiver, et ventiler la nuit l’été,
besoins humains : sommes nous seulement en mesure de les identifier
grâce à des usagers actifs. « L’équilibre est à trouver entre les
et de les jauger ?
habitants, leur habitat et leur environnement. »12 Ce sont des habitudes du quotidien qui portent une attention aux ressources naturelles existantes, notamment exploitées dans l’habitat bioclimatique. Des dispositifs passifs comme le puits canadien ou la serre bioclimatique permettent de tirer profit de l’environnement dans le confort du logement. Il s’agit de démarche valorisées puisque nous avons vu cette année le couple Lacaton & Vassal être récompensé du Pritzker Price notamment grâce à leur travail sur les espaces tampons greffés sur des bâtiments existants, offrant une plus-value de confort de vie aux usagers.
Le nombre d’habitants sur terre est croissant et arrivera jusqu’à 9 milliards d’humains d’ici peu, sur une surface au sol qui est elle limitée voir décroissante. Un enjeu urbain d’échelle mondiale consiste donc à réduire l’artificialisation des sols en luttant contre le mitage, afin de préserver les sols cultivables (penser une soutenance alimentaire
à travers une agriculture locale), ou de limiter le
ruissellement des eaux pluviales et les inondations, mais aussi de limiter l’îlot de chaleur urbain... Tout cela nous confronte à la nécessité d’accepter le partage de notre espace et de réduire notre consommation individuelle de ressources. Comme l’expose Philippe Bihouix, le besoin dans le logement s’associe
Il est donc primordial de nous reconnecter à nos besoins afin de
à la notion de confort, qui évolue avec les époques et les cultures « il
réapprendre à habiter avec notre milieu. Nous nous rendrons
s’agit de la progression du « confort » de la surface de logement moyenne, mais aussi de l’impact de l’idée sociétale : vieillissement de la population, atomisation de la société, taux de divorce, familles recomposées, célibat assumé ou subi... »11 Cependant, si les foyers évoluent, le confort tel qu’il est perçu aujourd’hui n’est pas non plus
potentiellement compte que certains besoins peuvent être mis en communs, ce pourquoi les solutions d’habitat partagé se multiplient. « Nous pourrions renoncer au machinisme à outrance à l’échelle individuelle. Il ne s’agit pas d’abandonner la machine à laver, mais celle ci pourrait être, comme certains outils (la perceuse), mutualisée dans l’habitat collectif, tandis que le presse-oranges électrique et la yaourtière maison disparaîtraient. » 13 12 La conception bioclimatique – 2014 - Jean pierre Oliva et Samuel Courgey
11
15
L’âge des low tech – 2014 - Philippe Bihouix – p.206
13
L’âge des low tech – 2014 - Philippe Bihouix – p.121
Crédits Lise Maruéjouls
Outils de Bernard Kohn Echelles humaines pour travail en maquette lors de projets participatifs
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III.2 – Changements de conceptions : retour du vernaculaire Certaines pratiques dévalorisées par le passé, connaissent un renouveau actuel à travers les changements de conception dans le contexte de crise climatique. C’est le cas des matériaux biosourcés et du réemploi des matériaux, autrefois propres au cadre vernaculaire et classes populaires, qui s’en extraient aujourd’hui pour prendre place dans les classes moyennes et supérieures. L’intérêt est écologique et social, puisque la surexploitation et raréfaction de la matière met en avant la nécessité soit de puiser dans un gisement local et renouvelable, soit de trouver un second usage à ce qui est déjà sous nos yeux, en réduisant nos déchets. Ainsi, si ces pratiques furent initialement des actes politiques et engagés, elles sortent des marginalités. Pour cause la conscientisation générale de l’urgence climatique, qui rend de puissants acteurs soucieux de leur image verte. Le bénéfice social se concrétise par une économie locale stimulée par ces pratiques, créant de nouvelles filières et des emplois.
expositions ou bâtiments assumant l’utilisation de matériaux revalorisés. A partir de l’existant, ce mode de conception par réaction les invite à une frugalité dans leurs réalisations qui amuse souvent le regard du visiteur. Le réemploi revêt une charge mémorielle qui contribue à « l’âme » d’un lieu, exhibant le passé dans une autre temporalité à travers des objets détournés, innovants, surprenants. Cette pratique génère cependant une complexité de mise en œuvre par rapport à un matériau neuf, mais investit l’enveloppe budgétaire d’un projet plus dans la main d’œuvre que dans le matériau. En effet dans un premier temps il existe le diagnostic ressources à effectuer avant toute opération de collecte de matériaux, qui demande une qualification précise : comme tout devis, celui-ci est facturé. D’autre part, pour la récupération du matériau on voit apparaître le métier de déconstructeur, qui demande un soin dans sa pratique, ayant une incidence sur le temps passé dans le curage d’un bâtiment, et donc sur son coût. Ensuite les matériaux sont stockés le plus souvent dans des plateformes de stockages créant aussi de l’emploi, où les matériaux y sont valorisés avant une deuxième mise en œuvre. Pour finir, les artisans, constructeurs ou particuliers qui font le choix de cette
Réemploi La seconde vie des matériaux se fraye aujourd'hui une place dans l’architecture contemporaine grâce à son caractère à la fois inédit et durable. Des agences telles que RotorDC ou Encore Heureux ont su faire-valoir des singularités reconnues à travers des
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démarche acceptent l’effort que demande l’adaptation du matériau lors de sa mise en œuvre. Cet effort stimule notre capacité d’adaptation puisque il ne suffit pas de suivre une notice, et ceci crée de nouveaux savoirs-faire !
D’un point de vue environnemental, le réemploi représente une réponse soutenable à la crise de matière que nous connaissons. Pour preuve, le matériau ayant été sauvé du circuit de la benne aura un coût moindre, ainsi qu’un bilan carbone équivalent à celui du transport, mais aussi une énergie grise nulle.
La terre Cet intérêt à propos de la provenance de la matière fait ressurgir un intérêt pour les matériaux biosourcés, et nous allons nous intéresser à la terre, qui déclassée jusqu’alors connaît un renouveau considérable. La terre est aujourd’hui un matériau révélateur des savoirs-faire vernaculaires mis de côté qui reviennent au goût du jour face aux enjeux climatiques. Pisé, torchis, BTC, adobes, tant de techniques constructives utilisant les différentes propriétés de la terre à travers le monde. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’usage de la terre revient au goût du jour en Europe face aux prises de consciences sur les enjeux environnementaux du XXIe siècle : c’est un gisement extrêmement abondant à faible énergie grise, dont les propriétés thermiques sont tout autant remarquables que les propriétés hygiénistes puisque la terre n’a pas d’effet nocif sur la santé, contrairement à bon nombre d’autres matériaux utilisés en conventionnel. Pour autant, de même que pour le réemploi, ces techniques de construction à base de terre demandent plus de temps de main
18 Cantercel 2020 Mur en pisé réalisé au cours d’une formation Crédits Lise Maruéjouls
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d’œuvre par rapport aux autres types de constructions conventionnels
La construction en terre n’est actuellement pas présente au sein de
(briques, béton…).
nos enseignements en école d’architecture, ce qui nous demande d’aller nous former de nous même auprès de spécialistes, comme à
Le parcours de Sylvie Wheeler, artisane spécialiste des enduits terre
Cantercel par exemple.
crue illustre parfaitement ce phénomène de regain d’intérêt. Elle raconte comment suite à plusieurs événements marquants du XXe
Pourtant, on peut citer l’exemple de l’architecte Whang Shu, lauréat
siècle, elle décida d’adapter sa pratique en réapprenant des
du Pritzker price en 2012 qui a su conjuguer réemploi et pisé à travers
techniques écartées des mises en œuvre conventionnelles.
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son projet de la Wa Shan en 2013. Ayant un fort intérêt pour l’existant
Initialement peintre en bâtiment, c’est suite à la crise du pétrole de
dans sa pratique en Chine, il y fait la démonstration que ces deux
1973 puis la crise de l’amiante qu’elle prend conscience de l’impact
pratiques peuvent sortir du cadre vernaculaire en les révélant comme
des matériaux du bâtiment sur nos vies et notre milieu. Lors d’un
des finesses architecturales. Selon lui, « l’architecture en tant que
voyage au Japon elle est séduite par les enduits intérieurs lumineux
création artificielle n’a de sens que si elle est une transposition de ce qui a été vu par l’homme dans la nature. »15 Il se pose la question de la quantité mise en œuvre de matériaux, et de la qualité de production. Il n’hésite pas à détourner des processus de l’architecture traditionnelle afin de les réinterpréter ; on y voit la trace de la main qui a appareillé et disposé les différents composants du mur.
qu’elle y voit (ignorant alors qu’il pouvait s’agir de terre), et en 1986 elle décide de s’engager dans une pratique durable de son métier. Le savoir-faire de la terre en France est à réapprendre. Elle se forme alors dans ses débuts aux côtés de Acterre par des expérimentations, en recherchant des recettes. C’est ensuite autour de Craterre où elle enseigne, que renaissent les savoirs-faire de la terre et leur transmission. Aujourd’hui elle met en avant le fait que la terre soit réservée à une clientèle aisée à cause de son coût de mise en œuvre, tandis que pour des artisans venus du continent Africain, cela semble impensable de se construire une maison en terre : cela peut être étiqueté comme un retour en arrière.
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Entretien avec Marine Dupont architecte & Sylvie Wheeler artisane terre crue 29/04/21
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Documentaire Arte Architectures – Wa Shan, La maison d’hôtes
Conclusion L’architecture témoigne de son temps à travers ses techniques de mises en œuvre et ses matériaux. L’essence de l’architecture comme lieu habité évolue peu dans le fond. Cependant dans sa forme, elle varie constamment et porte les traces des manières de penser prépondérantes à son époque. Les savoirs-faire pour leur part, vivent à travers l’homme : ils sont transmis ou s’éteignent. C’est en cela que la place de l’humain dans l’architecture est essentielle. Sa place en tant qu’architecte qui conçoit, autant qu’en tant qu’artisan qui réalise. C’est à travers ces têtes et ces mains que les modes d’habiter pourront garder une attention au bien être humain. Bien que l’artisanat puisse paraître archaïque comparé à de la préfabrication, son bilan social et environnemental dans la construction n’est que meilleur. Espérons que jusqu’au logement, nous soyons à l’avenir capables de choisir de consommer moins mais mieux, et d’intégrer le souci de la matière dans notre démarche de construire.
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Bibliographie Arendt Hannah - Condition de l’homme moderne - Calmann Levy, 1983 Bouchet Boris - Pères et Maîtres - Territoires - Matières ENSACF, 2008 Bihouix Philippe - L’âge des low tech - Seuil Anthropocène, 2014 Lochmann Arthur - La Vie Solide | La charpente comme éthique du faire - Payot, 2015 Madec & Gauzin Muller - Viavino Modernite Rurale - Jean-Michel Place, 2014 Oliva J.Pierre & Courgey Samuel - La conception bioclimatique – Terre vivante, 2014 Sennett Richard– Ce que sait la Main | La culture de l’artisanat - Albin Michel, 2008
Arte Architectures – Wa Shan, La maison d’hôtes, 2015 HENI Talks - William Morris: Useful Beauty in the Home, 2018
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Chronologie Bac ES
MANAA
L1 ENSAM
Option arts plastiques avec David Bioulès Approche de l’art moderne et de l’architecture
Dessin Pratique quotidienne
S1 – Pavillons éphémères D.Delgado
Stage dans un cinéma d’Arts & Essai
Photo Formation et visite de Visa pour image
Chantier participatif La Mérigue - Restauration patrimoine
Expositions Visites hebdomadaire de musées
S2 – Centre aviron et habitat léger G.Giraud
Voyages Croatie, Strasbourg, Madrid
Dessin Cours pratiques avec Marion Devillers
Pratique du théâtre avec Ludivine Bluche et Franck Ferrara Ateliers d’arts Apprentissage couture, dessin, poterie Voyages Italie, Londres, Amsterdam, New York, Berlin, Madère
Rencontres REESAP Strasboug (UNEAP)
Orientation Démarche pour l’intégration des Compagnons du Devoir en Ferronerie
Associatif De l’Hérault aux Grandes Ecoles Elue au CA de l’ENSAM
Associatif Elue CA et Maison des lycéens
Voyage Bruxelles
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L2 ENSAM S3 – Maison individuelle M.Rouaud Ambiances Robert Celaire S4 – Habiter en coeur de ville A.Neagu Architectures en temps de crise T.Guuinic De la révolution industrielle aux avant-gardes du XXe siècle C.Titeux Stage chantier de S4 Ferronerie Le Dire et le Fer Voyage Lisbonne Stage Pisé Cantercel Chantier participatif La Mérigue - Restauration patrimoine (Ardèche) Stage chez des paysans boulangers La ferme Reyne (Var)
L3 ENSAM
Poursuite...
S5 – Révéler le paysage Ramirez
Erasmus à l’UIC de Barcelone Master sur les habitats d’urgence
S6 – Habiter le littoral F.Chaignaud
ou
Stage chantier de S6 Eco’Mat38 association réemploi matériaux
ENSACF Master Eco-conception des Territoires et Espaces Habités
Rencontres Bernard Caunes, Yves Perret, Martin Drescher, NA!Architecture, Associatif Union Nationale des Etudiants en Architecture et Paysage (UNEAP) Elue à la CFVE de l’ENSAM Ecovolontariat Préservation du marais des Bouligons (Drôme)
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Lise Maruéjouls Mai 2021 Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier
Ce rapport d’études s’attarde sur l’intérêt de concilier l’idée de fabrication avec l’idée de conception. La volonté de reconnexion au savoir-faire, parallèlement au progrès technique dans le bâtiment se fait prégnante. Il s’agit ici d’observer la transmission de ces valeurs à travers la matérialisation de l’architecture.
Naturoptère Yves Perret Texture béton de chanvre Crédits Lise Maruéjouls