Actualités - Grand débat - photo 15 février 2019 - numéro 148 - Édition imprimée n°20 Journal d’informations spécialisées disponible tous les 1ers et 15 de chaque mois Edition digitale gratuite - Edition papier sur abonnement / un an 80€ ttc / Editions LEMPICKOM sarl
édito
Attention, les enfants prennent le volant !
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Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris Directrice de publication : Hélène Manceron Administration : Hervé Borruel Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez Conception maquette : Stanislas Marçais Crédit photo (sauf mention) : LNM Contact : 100pour100news@sfr.fr Imprimeur : ESAT - Les Ateliers de la coopération 13, rue Georges Auric - 75 019 Paris Numéro de CPPAP en cours
Pendant que les pouvoirs publics échouent à mettre en place la transition énergétique, la jeunesse mondiale se mobilise pour le climat. « Nous, collégiens, lycéens et étudiants, avons notre mot à dire face à l'inaction de la majorité de nos aînés. C'est notre avenir qui est en jeu », déclarent les représentants français du mouvement Friday for Future initié par Greta Thunberg, une Suédoise de 16 ans. Encore faiblement relayé dans l’Hexagone, l’appel à sécher les cours pour sauver la planète a déjà fait tache d’huile en Australie, Allemagne, Suisse, Amérique du Nord, Royaume-Uni, Pays-Bas, Ouganda... Pour la cinquième mobilisation consécutive, 20 000 lycéens et étudiants en Belgique et plusieurs milliers de jeunes Néerlandais ont protesté ce 14 février contre l'inaction climatique. Pas de casseurs, juste des banderoles et des pancartes qui interpellent parents et grands-parents : « Visiblement vous préférez votre voiture à vos enfants (et nous préférons notre avenir à votre confort) ! » ; « Changez le système, pas le climat ! »… Un appel à une grève internationale pour le climat a été lancé pour le vendredi 15 mars car, disent-ils, « personne n’a envie d'étudier ou de travailler pour un futur qui n'existera pas. […] Si les adultes ruinent nos espoirs par leur inaction, nos efforts auront été inutiles. Même le regret sera impossible. » 224 universitaires anglais, et non des moindres, ont signé une pétition afin de soutenir la mobilisation des jeunes Britanniques, conscients que leurs enfants auront « parfaitement le droit de se fâcher sur l'avenir que nous leur léguerons si des mesures proportionnées et urgentes ne sont pas prises. » Comme dit la sagesse universelle, « nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Hélène Manceron
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15 février 2019 - numéro 148 - édition imprimée n°20
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Taxis/VTC : un équilibre sur la brèche ! développement durable (CGEDD) réalisent régulièrement des rapports sur « la régulation du secteur des voitures de transport avec chauffeur et des taxis » mais tous n’ont pas la faveur des médias ! Contrairement à l’édition 2015 qui dénonçait la non-application de la loi dans
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interview
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Taxi : Prendre son avenir en main T par les plates-formes numériques Uber
andis que la dérive du modèle VTC promu taxis et VTCistes loyaux dénoncent le non-respect des nouvelles lois et consort n’est plus un scoop, un nouveau régissant l’activité, les applications rapport vient à nouveau bousculer le secteur. disruptives tentent d’arrêter la Même si le ministère des Transports semble débâcle. s’en être saisi avec précaution, les prochains L’IGAS qui agace débats sur la LOM risquent de voir fleurir L’Inspection générale des affaires des propositions d’amendements relatives au sociales (IGAS) et le Conseil transport individualisé de personnes. Alors que général de l’environnement et du
terrain
Do you speak taxi ? L’œil du pro
Alain Griset président national de l’Union des entreprises de proximité – U2P
nous vous faire découvrir un autre artiste du taxi, photographe amoureux de Paris et de son métier. « Taxis selfies », mélancolie sur la voie publique, âpreté du bitume, élégance d’un reflet de soleil sur les courbes d’une carrosserie… Dans son blog « Do you speak taxi ? » et sur Instagram, Ajdin partage ses deux passions : taxi et photographie. Un atout dans la guerre d’image entre taxis et plates-formes VTC !
Si le récent Salon des Taxis a permis de souligner les préoccupations sectorielles des chauffeurs de l’Hexagone, il a également fait ressortir des préoccupations partagées par tout chef d’entreprise de proximité. Dans le cadre d’un Grand débat national lancé par l’Union des entreprises de proximité et qui s’achèvera fin février, Alain Griset, président de l’U2P, invite artisans, commerçants et professionnels libéraux à se mobiliser et livre à votre web journal son analyse des perspectives qui s’offrent aux taxis.
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A Teigne et ses savoureux dessins, laissezprès vous avoir présenté Michel de la
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Taxis/VTC : un équilibre sur la brèche ! > > > Suite de l'article pages 3
le secteur du transport public particulier de personnes, celle remise le 31 janvier à Élisabeth Borne, ministre des Transports, a bénéficié d’un bon relais médiatique. Est-ce à cause de l’implication des plates-formes VTC largement mises à contribution par les rédacteurs afin de pallier le manque de données statistiques des administrations publiques sur le secteur ? Quoi qu’il en soit, le rapport leur est plutôt favorable, tout en faisant mine de s’attacher à améliorer le sort de conducteurs précarisés par la volonté desdites plates-formes à vouloir multiplier la perception de commissions sur des prestations low cost… Dans un communiqué commun, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Élisabeth Borne ont salué le travail de la mission et assuré que « certaines [plates-formes] vont désormais faire l’objet d’un examen approfondi par le gouvernement dans le cadre des travaux actuellement menés pour un développement équilibré du secteur du transport particulier de personnes ». Comité Acte II Réunissant le 12 février le Comité national des transports publics particuliers de personnes, Élisabeth Borne a pu prendre le pouls du secteur. Face à la « hausse significative des cas de fraudes constatées dans le secteur VTC », la ministre a réaffirmé la pleine mobilisation des services de l’État pour démanteler les réseaux de fausses cartes VTC, appelé les plates-formes à s’assurer du respect des obligations légales, tout en espérant faciliter les contrôles sur le terrain par la diffusion, en 2019, de cartes professionnelles sécurisées pour les conducteurs VTC. La présentation des recommandations du rapport de l’IGAS et du CGEDD lui a permis de recueillir les premières réactions des acteurs du secteur. Côté taxi, malgré l’accueil favorable à la création de sousclasses dans le code NAF 4932Z qui englobe actuellement et sans distinction taxis, VTC, véhicules motorisés à deux ou trois roues ainsi que véhicules sanitaires légers, les organisations professionnelles ont rejeté l’essentiel du rapport. Ouvrant la concertation, la ministre a invité les acteurs du secteur à lui transmettre leurs propositions afin de les étudier en vue de leur introduction éventuelle par voie d’amendement au projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) dont les séances publiques débuteront mi-mars au Sénat. Jungle du T3P Alors que les transporteurs loyaux rêvent d’une politique à la hongkongaise – saisie des véhicules, doublement des amendes et allongement des suspensions de permis afin de dissuader les conducteurs qui transportent
Les organisations professionnelles ont rejeté l’essentiel du rapport de l’IGAS et du CGEDD.
La ministre a réaffirmé la mobilisation l’État pour démanteler les réseaux de fausses cartes VTC, appelé les plates-formes au respect des obligations légaleset remplacera les cartes professionnelles VTC par un modèle sécurisé. des passagers illégalement pour le compte des plates-formes disruptives –, les taxis de France continuent leur modernisation à marche forcée ! Après Paris et Nice, c’est Toulouse qui met en place des forfaits pour desservir son aéroport et sa zone de chalandise. Pour autant, les chauffeurs de taxi n’accueillent pas le développement de ce nouveau tarif commercial avec enthousiasme, inquiets par les mesures de circulation à prendre pour en assurer la viabilité. Côté VTC, les investissements marketing dissimulent mal le fiasco du modèle et les plates-formes numériques cherchent à renverser la tendance : Chauffeur privé devient Kapten afin de favoriser le low cost sous
couvert d’internationalisation, Citygo interprète à la Heetch le covoiturage si bien qu’il s’est fait rappeler à l’ordre par le ministère des Transports… Pour les chauffeurs VTC – dont les revendications de tarif minimum, droit de stationnement sur la voie publique et détaxe trahissent leur désir de devenir taxis –, seules les décisions de justice sont en capacité de faire reconnaître enfin leur subordination. HM
Plus d’info : Rapport IGAS « La Régulation du secteur des voitures de transport avec chauffeur et des taxis » - Accéder au rapport Communiqué du ministère des Transports, « Comité national des transports publics particuliers de personnes » - Accéder au site
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Taxi : Prendre son avenir en main Alain Griset, président national de l’Union des entreprises de proximité – U2P Lire l'article sur le site
aspects me paraissent essentiels : le consommateur doit être placé au cœur des préoccupations des chefs d’entreprise ; on ne fait pas ce que l’on veut mais ce que le client achète. En second, il faut accepter que le modèle économique change et anticiper son évolution. Quels sont les défis à relever ? Les femmes et les hommes chauffeurs de taxi, qui ne comptent pas leurs heures et qui ont investi dans leur outil de travail, n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent. Beaucoup sont inquiets mais pour décider de son avenir, il faut le prendre en main ! Il est important que la profession redevienne un interlocuteur incontournable des autorités organisatrices de mobilité (AOM). Transport de proximité, le taxi est un moyen de diminuer la circulation des véhicules particuliers en ville et cette solution doit être apportée clefs en main aux collectivités. En ruralité ou dans les territoires périurbains, où l’organisation de transports en commun représente un investissement disproportionné, c’est encore à eux de montrer leur caractère indispensable. La profession doit réfléchir aux alternatives que le taxi peut proposer sans craindre de faire évoluer le métier. Ancien de la profession, je me souviens que déjà, en 1990, à Lille, les taxis travaillaient en complé-
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"Il faut accepter que le modèle économique change et anticiper son évolution."
prises de proximité représentant les ¾ des entreprises avec des enjeux multiples. Qui peut diminuer la fracture territoriale que dénoncent les gilets jaunes ? Ce sont nos entreprises, qui peuvent s’implanter au plus près de nos concitoyens. Afin de participer au grand débat initié par le président de la République et faire entendre les revendications pour le développement des petites entreprises, nous allons mener nos propres Alain Griset débats sur l’ensemble du territoire et lui présenter nos propositions. Dans un monde bâti sur le modèle des grandes entreprises, nous souhaitons mentarité des transports collectifs en et nous devons faire comprendre nos besoins. assurant le service public de transport Propos recueillis par HM en continuité de la ligne de métro. Plus d’info Pourquoi inviter les chefs d’entreprises indé- Site U2P dédié au Grand débat - Accès à la page pendantes à contribuer au Grand débat ? Au niveau de l’U2P, j’ai la chance d’avoir un panel de 2 800 000 entre-
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ors du Salon des Taxis 2019, de nombreux débats ont abordé des revendications plus larges et partagées par de nombreux chefs d’entreprises de proximité. Organisant une consultation des chefs de très petites et de moyennes entreprises afin d’apporter leur contribution au Grand débat national qui s’achèvera fin février, l’Union des entreprises de proximité (U2P), organisation patronale interprofessionnelle représentant 2,8 millions de TPE-PME dans les secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, multiplie les réunions dans les territoires. Alain Griset, son président, invite les chefs d’entreprises de proximité à se mobiliser et, ancien taxi, partage son analyse du secteur. Quelles sont, selon vous, les perspectives de la profession ? Je constate que la mobilité est un enjeu croissant de notre société. Le taxi doit trouver sa place dans cette dynamique car il en a les moyens, mais ce n’est pas gagné d’avance. Face aux nouvelles exigences des consommateurs, aux évolutions techniques, technologiques et intellectuelles – intelligence artificielle, véhicule autonome – qui semblent remettre en cause l’activité, il faut que les taxis, même s’ils ne sont pas les plus rétifs, s’adaptent afin de ne pas être pris de court. Deux
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Do you speak taxi ? L’œil du pro Lire l'article sur le site
« C son métier et par la photogra-
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hauffeur de taxi passionné par
phie, je montre la réalité de cette activité à travers mon objectif. Mes armes ? Mon Huawei Mate 10 Pro, ma Lexus IS 300h et mon Lumix GX80 offert par ma femme ! » C’est ainsi qu’Ajdin Tukurovic – son nom d’artiste –, chauffeur de taxi parisien de 36 ans, se présente en toute simplicité. Sous la bannière « Do you speak taxi », il partage son goût pour l’esthétique, les voitures et les voyages. Rencontre. Contrepoison Ayant grandi à Bourges, Ajdin est taxi parisien depuis 8 ans et avoue avoir toujours voulu « faire taxi avant de l’être ». « D’abord découragé par les rumeurs qui faisaient croire que si t’as pas 200 000 € pour une licence, t’as rien, je suis passé à l’action après un retour de voyage pour devenir l’un des taxis pour moi les plus prestigieux, taxi parisien ! » Il découvre enfin le métier en même temps que la capitale. En 2013, alors locataire, il prend de plein fouet l’explosion de la concurrence déloyale et de ses applications numériques. « J’étais focalisé sur les VTC et je ne voyais plus le travail. C’est un véritable cercle vicieux ! » Dégoûté de la violence quotidienne, il quitte la profession. « Après 4 mois de réflexion, Instagram et commence l’aventure Do Communauté internationale j’ai finis par revenir à Paris et reprendre you speak taxi ? « Aujourd’hui, quand Ajdin a réalisé plus de 2 500 clichés qu’il diffuse sur goût au taxi. À l’époque, je prenais déjà certains de mes collègues vont travailler les réseaux sociaux et la communauté Do you speak ? rassemble plusieurs milliers de membres. « Les « D’où que l’on soit, les chauffeurs partagent un même goût pour le métier et font taxi réseaux sociaux m’ont permis d’entrer en contact avec des chauffeurs de taxi partout dans le monde, anglais, alleattention à son image. » mands, turcs, algériens, portugais… D’où que l’on soit, les des photos avec mon smartphone. Un à reculons, moi, tous les matins, je prends chauffeurs partagent un même goût pour le métier et font ami m’a décidé à les publier et je suis le volant en me demandant quelle avenattention à son image. Dans de nombreux pays, les collèdevenu accro ! » Il crée un compte ture la journée va m’offrir ! » gues cultivent un esprit de corps reposant sur la loyauté et la solidarité. En Turquie, ils sont capables de se relayer sur une même partie de dominos en fonction de la charge en station ! En France, la multiplicité des communautés et des organisations professionnelles ne permet pas d’être réactifs. Chacun réagit en fonction des intérêts de son groupe et tout le monde critique systématiquement les initiatives des autres. Avec la photo, il n’y a plus de polémique. » Un artiste insolite, à découvrir et suivre sans modération ! HM
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L’U2P (Union des entreprises de proximité) représente 2,8 millions de TPE-PME dans les secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises françaises. Elle constitue ainsi la première force patronale du pays. Son action est relayée partout sur le territoire grâce à 110 U2P de région et de département. L’U2P est composée de quatre membres, la CAPEB (bâtiment), la CNAMS (fabrication et services), la CGAD (alimentation de proximité) et l’UNAPL (professions libérales), ainsi que d’un membre associé, la CNATP (travaux publics et paysage). Par l’intermédiaire de ces 5 composantes, 120 organisations professionnelles nationales sont affiliées à l’U2P. u2p-france.fr