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édito
L’effet chenille
La nuit est tombée et la pluie bat la chaussée. À l’abri dans mon taxi, je m’en remets à l’expertise de mon chauffeur pour qu’il me ramène par l’autoroute à la capitale. Brusquement, la circulation ralentit, les signaux de détresse clignotent pour avertir du danger, les écrans d’info trafic sont devenus rouges et nous proposent hystériquement de nouveaux itinéraires. Je m’inquiète : « C’est incroyable qu’ils fassent des travaux à cette heure ! » « Ce doit être un accident grave vu la congestion qu’il occasionne. » « Ne devrions-nous pas changer de chemin ? »… Mon chauffeur philosophe : « Moins on va vite, plus on va vite. » Quinze minutes après, comme si de rien n’était, nous reprenons notre rythme de croisière. Surnommé « effet chenille », « effet accordéon » ou encore « embouteillage fantôme », le phénomène trouve son explication dans l’étude de la dynamique des fluides. Les voitures en circulation peuvent en effet être considérées comme un fluide qui s’écoule dans un tuyau. « Il suffit qu’un chauffeur agressif reste trop près de la voiture qui le précède pour qu’il soit obligé de sur-réagir en freinant brusquement au moindre ralentissement. Si des conducteurs respectent des distances de sécurité faibles et d’autres plus grandes, la circulation peut s’arrêter ponctuellement… et des vagues d’accordéon, séparées de deux à quinze minutes, se propager vers l’arrière sur plusieurs kilomètres », explique Ludovic Leclercq, chercheur au Laboratoire ingénierie, circulation, transports de Vaulx-en-Velin. Face à cette situation, la municipalité de Houston aux États-Unis a décidé d’agrandir le tuyau en ajoutant de nouvelles voies. Fausse bonne idée car au lieu de réduire les embouteillages, de 45 minutes le trajet moyen est passé à plus d’une heure ! Une solution serait de limiter le nombre d’automobilistes autorisés à emprunter la route mais la plus efficace, aux dires des experts, consisterait à réduire la vitesse de circulation sur ladite voie. En 2014, lorsque le périphérique parisien est passé de 80 à 70 km/h, la mesure a eu pour effet 36 % de bouchons en moins… Avec aujourd’hui une vitesse moyenne de 37 km/h, son passage à une vitesse limitée à 50 km/h ouvre tous les espoirs !
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
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1er octobre 2024 - numéro 283 - édition imprimée n°125
actualités
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Taxis / T3P : Ministre, transport partagé et périph
Si l’activité des taxis a repris depuis la fin de la période estivale et olympique, la profession est dans l’attente de l’aboutissement des discussions pour le renouvellement du protocole d’accord pour le transport conventionné par l’Assurance maladie. Accueillant un nouveau ministre, les taxis restent dubitatifs sur les effets de la réduction de la vitesse entrée en vigueur sur le périphérique parisien. Nouveau ministre
Les mobilités n’ont pas été oubliées dans le gouvernement Barnier. François Durovray, administrateur d’Île-de-France Mobilités depuis 2010 et président du conseil départemental de l’Essonne, a été nommé ministre délégué aux Transports. Spécialisé dans le secteur, il est également président de la commission Transports, mobilités et infrastructures de l’Association des Départements de France et vice-président du Groupement des autorités responsables de transport. Dans les médias, il a déclaré que ses objectifs prioritaires étaient de
trouver des solutions pour « les trajets longs du quotidien » des Français qui n’ont d’autres choix que de prendre leur voiture ainsi qu’un « nouveau mode de financement des infrastructures » Transports conventionnés
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale doit être bientôt présenté au Parlement, les discussions entre fédérations de taxi et représentants de l’Uncam ont repris pour définir les conditions du renouvellement du protocole d’accord pour le transport conventionné par l’Assurance maladie. « L’Uncam veut imposer un tarif national. Des modes de calcul de facturation de la prestation de transport par taxi nous ont été transmis mais pour l’instant, aucune donnée tarifaire », nous confie une source proche du dossier. De son côté, l’Assurance maladie vient de lancer une campagne de communication auprès du grand public pour promouvoir le transport simultané de plusieurs patients. « Si l’état de santé du patient le permet et lorsque la prescription médicale de transport porte sur un transport assis professionnalisé (VSL ou taxi conventionné), le transport médical partagé est la norme », assènet-elle sur son site internet.
Bataille du périph
À partir de ce mardi 1er octobre, la limitation à 50 km/h du périphérique parisien entre en vigueur dans entre la porte des Lilas et la porte d’Orléans. L’arrêté municipal paru au Bulletin officiel de la Ville de Paris ce lundi 30 septembre entérine la décision municipale qui fait polémique. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et le nouveau ministre des Transports, François Durovray, ont déjà affiché leur opposition. Annonçant une mise en place progressive – le temps de changer la signalétique – pour être généralisée le 10 octobre à l’ensemble du boulevard circulaire, le premier adjoint à la mairie de Paris, Patrick Bloche, rassure : « On ne va pas verbaliser les automobilistes dès le 1er octobre, il va y avoir une période de transition. » À noter qu’un dépassement de la vitesse maximale sur une voie limitée à 50 km/h est sanctionné d’une amende de 4e classe, soit 135 euros pour un excès inférieur à 20 km/h et peut aussi coûter le retrait de points. L’axe dispose déjà de 18 radars automatiques mais des contrôles routiers pourront être mis en place par les forces de police. Actuellement, la vitesse moyenne de circulation en journée est estimée à 37 km/h et l’abaissement à 50 km/h ne devrait avoir d’impact majeur qu’aux horaires décalés. Seconde ambition de la municipalité pour l’évolution du périphérique : conserver la voie réservée mise en place pendant les jeux Olympiques. La voie la plus extérieure du périphérique deviendrait l’exclusivité des bus, des taxis et du covoiturage à partir de deux passagers. Contrairement à l’abaissement de la vitesse, cette décision devra obtenir l’accord de la préfecture de police de Paris. HM
Directrice de Publication : Hélène Manceron
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entreprises
Assemblée générale FNDT 2024 : réunis pour le taxi
Organisée les 21 et 22 septembre à ClermontFerrand sous la houlette de Pascal Jeanpetit et de son équipe des Taxis Autonomes Puydomois (TAP 63), l’assemblée générale 2024 de la Fédération nationale du taxi a marqué un nouveau temps fort de l’organisation professionnelle. Débats et échanges sur l’actualité et les enjeux clefs de la profession, renouvellement des instances, découverte d’offres dédiées au métier et partage de moments de convivialité ont rythmé ces deux journées.
Débats sans tabous
Au premier rang d’une actualité professionnelle intense, les négociations en cours pour le renouvellement du protocole d’accord pour le transport conventionné par l’Assurance maladie. L’enveloppe budgétaire allouée au transport de malades par taxi doit être prochainement présentée à l’Assemblée nationale dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Si l’audit réalisé par le cabinet KPMG a fourni un cadre objectif sur les contraintes qui pèsent sur les entreprises de taxi, les négociations restent difficiles dans un contexte économique dégradé. Soulignant l’importance de trouver un accord, la Fédération a détaillé les propositions de l’Uncam sur lesquelles les participants ont pu partager leur expertise. Réunissant des chefs d’entreprises de taxi de tout l’Hexagone, l’assemblé a également débattu de l’évolution de la convention collective de la profession, s’est félicitée de l’évolution prochaine du code NAF qui permettra de distinguer les entreprises taxis du reste du T3P et fait le point sur les procédures judiciaires engagées par l’organisation. Des partenaires engagés
Sur l’espace d’exposition organisé par le TAP 63, les partenaires invités ont présenté leurs offres dédiées aux entreprises de taxi. Entreprise emblématique du Puy-de-Dôme, Michelin a répondu aux nombreuses questions techniques des participants sans manquer de recueillir leur expérience du terrain. La Caisse d’Épargne Auvergne-Limousin a quant à elle détaillée l’offre sur mesure qu’elle a définie en fonction des besoins de la profession. L’opérateur de compétences Opco EP a informé sur la formation des salariés des entreprises taxi et présenté son site web qui expose les critères de financement disponible pour la branche taxi. Réseau de centres comptables, In Extenso a présenté les services et l’expertise déployée spécifiquement pour l’activité taxi. Appsolu, éditeur de logiciel qui réunit plus de 8 000 taxis, a exposé les derniers développements de son outil métier ainsi que [...]
Pendant un week-end les représentants départementaux de la FNDT ont pu échanger, rencontrer des partenaires de leur métier et profiter de moments de convivialité.
L'équipe de la Caisse d’Épargne Auvergne-Limousin autour de Pascal Jeanpetit, hôte de l'événement.
Michelin a présenté sa gamme de pneumatiques.
La MFA, l'OPCO EP, In Extenso, ATA Electronics, Norauto ... ... et Appsolu sont venus à la rencontre des participants.
Dîner au stade de rugby Marcel-Michelin.
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Assemblée générale FNDT 2024 : réunis pour le taxi
Partenaire
[...] l’application Taxis Club qu’il promeut auprès des passagers. Les entreprises ATA Electronics et Norauto ont également partagé leur savoir-faire et leurs nouveautés auprès des congressistes. Enfin, pour remercier les nombreux chefs d’entreprise de la confiance accordée à leurs services, la MFA, Mutuelle Fraternelle d’Assurances, a offert un apéritif aux participants. Temps fort de l’organisation
Lors du renouvellement des instances, l’assemblée a réélu à l’unanimité Emmanuelle Cordier à la présidence de la Fédération ainsi que les représentants qui composent le bureau de l’organisation. La FNDT a confirmé sa participation au Salon des taxis 2024. Accueilli avec générosité et élégance par Pascal Jeanpetit et son équipe, les participants ont eu l’occasion, malgré un ordre du jour intense, d’approfondir les liens qui les unissent tout en découvrant le patrimoine riche et varié de l’Auvergne : visite de l’entreprise Michelin, dîner au stade de rugby Marcel-Michelin, fief de l’ASM, déjeuner au restaurant panoramique du Puy-de-Dôme, grand site de France inscrit au patrimoine de l’Unesco.
HM
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Emmanuelle Cordier a été réélue présidente de la FNDT.
Bureau de la FNDT (de gauche à droite) : Frédéric Delerce, Dominique Buisson, Emmanuelle Cordier, Alain Poncet, Christophe Van Lierde et Yazid Ziani.
innovation
Faure taxi, le taximètre de demain ?
É quipement de métrologie emblématique, le taximètre n’a connu que peu d’évolutions depuis 1977. Faure Taxi dévoile aujourd’hui un modèle inédit, connecté par Bluetooth au lumineux et à changement de tarif automatique… Fini les câbles et le papier ? Nous avons rencontré Nicolas Faure, fondateur, afin qu’il nous présente son produit.
Comment vous est venue l’idée de cette innovation ? Ingénieur des systèmes embarqués chez Alpine, je prends un jour un taxi et le chauffeur se trompe de tarif… en ma faveur ! C’est en l’écoutant m’expliquer ses contraintes de manipulation que m’est venue l’idée de développer un compteur qui change les tarifs automatiquement à Paris. L’une des principales difficultés des chauffeurs de taxi réside dans la complexité de la tarification, notamment à Paris avec ses 3 tarifs différents applicables dans 21 situations définies par la préfecture et les 54 communes définissant les contours des 3 zones de la capitale ! Aujourd’hui, notre start-up 100 % made in France compte changer la donne avec la commercialisation d’un nouveau système breveté de détection automatique de tarifs. Faure taxi existe depuis deux ans et compte désormais huit salariés et une chaîne de sous-traitance d’une vingtaine de personnes. L’ingénierie est basée à Brétigny-sur-Orge, en Essonne, et l’assemblage à Limoges. Inscrivant cette innovation dans une démarche écoresponsable et faisant la part belle au savoir-faire français, nous sommes au cœur du plan de relance de l’industrie.
Quelles sont les qualités de Reflexion ? Héritier du savoir-faire aéronautique, militaire
et automobile de nos ingénieurs, notre taximètre est une révolution. Système embarqué de pointe, puissant et fiable, couplé en Bluetooth au lumineux ainsi qu’à une imprimante, Reflexion simplifie la vie de nos clients : réglage de l’heure automatique, détection de tarif automatique en fonction de l’heure et de l’emplacement, filtrage des forfaits disponibles, mise à jour des tarifs à distance, navigation simple, réglage de la luminosité automatique, horodateur inclus, consommation nulle à l’arrêt, reprise de course en cas de coupure, historique des courses privé et sécurisé… Nous avons travaillé avec la société Starplast pour garantir un équipement amélioré tant au niveau de son étanchéité que de sa solidité. De plus sa consommation électrique divisée par 140 n’oblige plus les chauffeurs à se déconnecter lorsqu’ils partent en vacances ! Notre matériel est
garanti pendant toute la durée d’engagement, soit 6 ans maximum, et dispose d’un numéro de série en cas de vol.
Quelles perspectives pouvez-vous d’ores et déjà annoncer ?
Ce que nous proposons va au-delà de la simple automatisation. Nous offrons aux chauffeurs de taxi un outil puissant qui révolutionne leur quotidien professionnel. Avoir un contrôle total sur leurs données et la possibilité de les partager facilement avec des partenaires commerciaux représente une avancée majeure pour toute la corporation. Le partage de données offre de nouvelles opportunités de collaboration avec les assureurs mais aussi avec les clients, par exemple en envoyant directement des factures pdf à l’Assurance maladie. Notre système est homologué et a un fort potentiel. Nous avons travaillé avec des chauffeurs ainsi que des sociétés de taxis afin d’ajuster notre matériel au plus près des demandes du métier. Aujourd’hui, notre développement s’attache à construire un réseau d’installateurs, dont 30 ont été d’ores et déjà sélectionnés. Notre objectif ? La qualité de service auprès des taxis.
Propos recueillis par HM
Plus d'infos : Faure.taxi
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Nicolas Faure, fondateur.
