100% NEWS TAXIS n°293

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mars 2025 - Numéro 293 - Édition imprimée n°134

100pour100news.com

édito

Parole aux taxies

De retour à la gare, notre taxi arrive pour venir nous chercher. Clients habituels, nous échangeons avec ce fidèle lecteur sur les articles des précédents numéros : inquiétude sur le résultat des négociations sur les transports conventionnés, conflits entre taxis et VTC ubérisés, nouvelles modalités d’obtention de détaxe… « De quoi parlerez-vous dans le prochain ? », me demande-t-il. « En préparation du 8 mars de cette année, nous donnerons la parole aux femmes chauffeures de taxi. » « Ah oui ! C’est vrai que c’est la fête des femmes », me répond-il. Non, le 8 mars 2025 n’est pas la fête des femmes mais la Journée internationale des droits des femmes. Ni une journée à thème, ni une commémoration mais une date symbolique pour faire le point sur les avancées et les régressions de l’égalité entre les femmes et les hommes : écarts de salaires, temps de travail, retraite, violences sexistes et sexuelles, prise en charge des tâches domestiques et familiales… À l’appel du collectif Grève féministe et de plusieurs syndicats, des manifestations contre les inégalités sont programmées dans tout le pays. Cette grève rappelle les combats qui sont encore à mener et alerte sur les atteintes aux droits des femmes qui s’amplifient partout dans le monde, notamment dans les pays où les extrémistes arrivent au pouvoir et où la guerre fait rage. Dans le taxi, la féminisation progresse mais si le métier est structurellement égalitaire, les préjugés sociaux freinent encore la mixité. Pourtant, n’en déplaisent aux clichés sur les femmes au volant, les statistiques montrent que ce sont bien les hommes qui sont à l’origine de 84 % des accidents mortels. Heureusement, les progrès technologiques ont permis de faciliter et optimiser le travail, et ce n’est pas la peur de l’indépendance qui freine la gent féminine : 55 % des créateurs d’entreprise sont des femmes. Côté salariat, la loi pour l’égalité professionnelle femmes/hommes oblige les entreprises de plus de 50 salariés à assurer cette égalité depuis 2012. Certaines, comme G7, se sont donné pour objectif d’avoir 10 % de femmes au sein de leur flotte dans les prochaines années. À noter pour les candidates, le compteur assure une égalité de rémunération, conduire un véhicule ne demande plus une force physique particulière, l’affiliation aux centraux radio et le développement des paiements dématérialisés ont largement sécurisé la profession.

Dans cette édition, la parole est à celles qui font le métier : chauffeures, cheffes d’entreprise, représentantes d’organisation professionnelle et clientes.

Hélène Manceron

Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris

Directrice de publication : Hélène Manceron

Administration : Hervé Borruel

Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez

Conception maquette : Stanislas Marçais

Crédit photo (sauf mention) : LNM

Contact : 100pour100newstaxis@gmail.com

Imprimeur : ESAT - Les Ateliers de la coopération 13, rue Georges Auric - 75019 Paris

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1er mars 2025 - numéro 293 - édition imprimée n°134

interview

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FNDT : Contre la concurrence déloyale et l’effondrement du transport de malades

Négociations qui patinent sur le transport de malades, conflits qui se multiplient contre la concurrence déloyale des VTC ubérisés : le contexte politique et économique pèse sur l’activité. Nombreux sont les chefs d’entreprise taxi inquiets des perspectives de 2025. Emmanuelle Cordier, première femme présidente d’une organisation professionnelle taxi, partage son éclairage. Où en sont les négociations sur le transport conventionné ? Pour l’instant, aucune date de réunion n’a été programmée depuis que la Caisse nationale a demandé aux fédérations leurs avis sur l’avenant prolongeant l’actuelle convention pour 2025. Nous attendons la parution au Journal officiel de cet avenant qui semble conditionné à la loi de financement de la Sécurité sociale tout juste votée par les parlementaires. Les échanges avec l’Uncam concernant le renouvellement du protocole quinquennal pour le transport de malades durent depuis près d’un an. Dans ces négociations, les dés sont pipés. Les fédérations n’ont qu’un pouvoir consultatif et nous risquons à tout moment d’être frappés par une décision unilatérale comme nous l’avons déjà subi. La FNDT et la FNAT travaillent ensemble. Nous ne sommes pas partisans de la politique de la chaise vide. Nous devons retourner au front et continuer à faire des propositions. Il est difficile pour les chefs d’entreprise de ne pas pouvoir se projeter,

légitimité de nos arguments mais il n’y a aucune application sur le terrain. Il semble plus facile de créer de nouvelles lois que de faire respecter celles adoptées par les parlementaires. On peut se demander si le business de l’examen VTC profite seulement aux plateformes. Nous avons d’ailleurs demandé que le nombre de candidats VTC soit recensé par CMA France. La précarité des VTC dont la carte professionnelle n’offre aucun avenir est dangereuse. En démocratie, on ne se fait pas justice soi-même mais l’inapplication de la loi remet en cause le contrat social. Où sont les politiques pour lesquels nous avons voté et qui devraient nous défendre, où sont ceux qui viennent nous chercher lors des élections ? La révolte gronde dans les départements. Il y a un risque majeur de désordre sur la voie publique. Quelle est votre politique ?

d’avoir l’inquiétude que l’activité ne soit pas pérenne. Comment assumer les augmentations réglementaires sur les salaires ? Va-t-on devoir licencier pour maintenir a minima l’équilibre économique de nos entreprises ? Il est pénible que les technocrates méprisent la réalité de l’activité pourtant démontrée par un audit objectif réalisé par le cabinet de conseil KPMG. Que faire face à la concurrence déloyale des VTC ? La FNDT a demandé un rendez-vous auprès du ministre des Transports. Il est nécessaire que le gouvernement prenne conscience de la situation et des risques de débordements qui se multiplient et s’intensifient. La profession est révoltée du mépris de la réglementation T3P en vigueur. Son respect est la seule voie d’apaisement. Dans de nombreux territoires comme en Savoie, à Toulouse, nos représentants locaux ont alerté des risques mais les préfets semblent démunis. Il y a pourtant des jurisprudences qui attestent de la

La FNDT a évolué et son fonctionnement s’est professionnalisé. En 2024, de nombreux départements nous ont rejoints : l’UTV 83 du Var, l’OST 31 de Haute-Garonne, l’OST 09 de l’Ariège et l’USTL 42 de la Loire. Nous ne sommes pas là pour vendre du rêve mais pour défendre nos adhérents. En interne, nous avons organisé un calendrier régulier de visios qui permettent aux représentants départementaux d’apporter leur pierre à l’édifice ainsi que de partager leur expertise comme leur expérience. Notre fédération s’enrichie du travail collaboratif de nos différentes instances. Nous nous attachons à résoudre les problématiques concrètes. Nous travaillons avec des conseils spécialisés, ce qui nous permet de bénéficier d’une expertise juridique efficace. Adhérente à la CPME, notre fédération entretient un contact étroit avec les représentants des autres professions. Nous invitons tous ceux qui veulent défendre la noblesse de notre métier et la pérennité de nos entreprises à adhérer dans leurs départements auprès des organisations professionnelles affiliées FNDT. Plus nous seront nombreux, plus nous renforcerons la représentativité de notre profession.

Propos recueillis par HM

Directrice de Publication : Hélène Manceron
Emmanuelle Cordier, présidente FNDT.

Taxis : Parcours de femmes entreprise

est épanouie et pourtant, elle en a traversé des hauts et des bas. « Mon permis est mon seul diplôme et j’y tiens !

Si le nombre de femmes chauffeurs de taxi est encore minoritaire dans la profession, la féminisation est en marche. Souvent plus discrètes que leurs collègues masculins, en ville comme en campagne, elles sont à la tête de nombreuses licences et d’entreprises. Saisissant l’opportunité d’émancipation professionnelle du métier, nombreuses sont celles qui témoignent de la réussite de leur parcours. Nous avons eu le plaisir d’interviewer Stéphanie de Cugesles-Pins en PACA et Nadège, taxi parisien. Un métier pour redémarrer Stéphanie aura 14 ans de taxi au mois de juin prochain. Au volant de sa BMW X3, son sourire est aussi lumineux que le soleil de Méditerranée. « Après un BTS d’action commerciale, je débute ma carrière professionnelle dans une banque. Au bout de 7 ans, je ne supportais plus l’ambiance de bureau. Enceinte de mon deuxième enfant, je mets à profit mon congé maternité pour trouver une autre solution. Mon ex-mari était ambulancier. Lorsqu’il a suggéré que je devienne taxi, je me suis dit pourquoi pas ? » Sa carte professionnelle en poche, elle contacte une institution pour enfants malades qui recherchait des transporteurs. « J’ai transformé mon congé parental en congé sabbatique pour tester le métier. C’était le top pour commencer ma carrière ! » Taxi parisien depuis 27 ans, Nadège

Mère de 5 enfants, je suis devenue maman très jeune. Femme au foyer, le taxi m’a permis de m’émanciper. »

« Je suis née dans une famille de taxis de banlieue », poursuit-elle.

« Mon grand-père, mon père, mon oncle, ma mère étaient taxis ainsi que mon ex-mari que j’ai aidé durant sa formation. Après notre séparation, je suis retombée sur ses cours et je me suis rendu compte que je me souvenais de beaucoup de choses. » Nadège obtient son CDC en 1998. « C’est le métier qui convient à mon caractère, à mon besoin d’indépendance. »

Cheffes d’entreprise

Après ses débuts, Stéphanie acquiert la licence d’une collègue à Cuges-lesPins. « J’accompagne des patients en rééducation ou en soins. Aujourd’hui, je sais pourquoi je me lève le matin alors que quand tu es dans la banque, la question est de savoir combien tu as vendu d’assurances vie dans ta journée. » « Maintenant que j’ai constitué ma clientèle, je n’ai plus la pression du patron mais il faut compter 10 à 12 heures par jour dans la voiture auquel s’ajoute le travail administratif. Tu n’as pas un salaire exorbitant à la fin du mois mais tu as ta voiture, ton assurance, ta mutuelle, etc. L’expérience fait que tu gagnes du temps en devenant efficace. » De son côté, Nadège avoue que « 2024 a été une année difficile à cause des JO. On nous avait promis des clients. Résultat, nous n’avons eu ni chiffre d’affaires, ni

vacances. » Elle ajoute néanmoins : « J’ai choisi d’être taxi parisien car je trouve que l’on est plus libre car on a besoin ni de constituer une clientèle ni d’en subir les exigences. Je préfère travailler la nuit, c’est une autre ambiance. Les clients sont moins stressés, il y a moins de pollution. Au bout de 8 ans, j’ai fini par m’affilier à un central radio pour dégager du temps pour mes enfants, d’abord aux Taxis Bleus et maintenant chez Alpha Taxis. J’apprécie la dimension humaine d’Alpha Taxis, la considération dont les équipes témoignent tant aux clients qu’aux chauffeurs. Ce sont de vraies personnes et non un serveur vocal qui prennent en considération gratuitement les clients que je vais prendre en charge. L’affiliation permet d’enchaîner les courses, d’être plus efficace, de gagner du temps. » Conseils de pro Pour devenir taxi, « il faut aimer conduire et anticiper la circulation », explique Nadège. « Faire confiance à son instinct et savoir prendre le dessus dans les situations délicates. Il faut garder son sang-froid en toutes situations. Ne pas oublier de prendre soin de soi et de sa santé car nous sommes des cheffes d’entreprise qui doivent d’abord compter sur elles-mêmes », complète-t-elle. « Je conseillerais aux femmes qui s’intéressent au métier de taxi de le devenir si elles en ont marre de faire ce qu’elles font », partage Stéphanie. « Mais attention », prévient-elle, « il ne faut pas compter ses heures. Tu gagnes bien ta vie si tu bosses. Finies les pauses déjeuner et les 5 semaines de vacances qu’offre le salariat. C’est le prix de la liberté. » Une qu’elle aura réussi à convaincre, c’est sa fille, 23 ans, qui vient de passer son permis taxi !

Propos recueillis par HM

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Nadège, taxi parisien.
Stéphanie, taxi de Cuges-les-Pins.
©Gescop

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tribune

Non aux chauffeurs pour femmes !

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Alors que s’annonce la Journée internationale des droits des femmes 2025, nous tenons à dénoncer comme discriminatoire le développement par les plateformes VTC des services de transport réservés aux femmes. « Uber by women », « Women for women » chez Bolt, lancés à grand renfort médiatique fin 2024, proposent aux femmes d’être conduites par des femmes au prix d’un temps d’attente plus élevé. Les femmes ne seraient que des proies et les hommes des prédateurs incurables. Stigmatisés par leur sexe, ils seraient moins dignes de confiance, plus susceptibles d'être une menace, ce qui est une généralisation injuste. Ces initiatives et leur engouement médiatique sont les stigmates d’une société qui abandonne l’égalité homme-femme et la mixité. Au prétexte de garantir la sécurité des passagères, cette restriction à des conductrice féminines crée une distinction qui repose uniquement sur le genre. Ce type de pratique ouvre la porte à toutes autres formes de ségrégation. Les plateformes lanceront-elles des services dédiés LGBT ou en fonction de l’origine, de l’appartenance vraie ou supposée à une ethnie, de l’âge, de caractéristiques génétiques de leurs passagers et de leurs conducteurs ? Alors que les jeux Paralympiques ont donné un coup de projecteur sur la nécessité d’une ville inclusive, l’initiative des plateformes VTC est une

régression. Est-ce une mesure en réponse aux nombreuses exactions et violences commises par de trop nombreux conducteurs de VTC dont les victimes, femmes ou hommes, se sont révoltées sous la bannière #UberCestOver ? Si l’objectif poursuivi est la sécurité des personnes, seules l’éducation et la formation des conducteurs peuvent permettre l’évolution des mentalités. De même la répression et le contrôle des conducteurs sont essentiels pour marquer les limites des comportements individuels. Les plateformes ne devraient-elles pas plutôt améliorer leur sélection et arrêter d’entretenir le turn-over de chauffeurs ayant eu leur examen dans une pochette-surprise ? Au lieu de développer un merchandising segmentaire, les plateformes seraient bien avisées d’investir dans le SAV car les contacter pour quelque raison que ce soit

reste généralement mission impossible. Les taxis ne sont pas exempts de mauvais éléments mais la brèche dans laquelle ils peuvent s’infiltrer est mince. La communauté professionnelle est exigeante car les clients de l’un peuvent être les clients des autres. Les centraux radio, le major en tête, surveillent étroitement les retours passagers pour garantir une fiabilité au bénéfice des chauffeurs, hommes et femmes, qui leur sont affiliés. Les chauffeurs de taxi sont les clients des plateformes dédiées qui se doivent de faire respecter la fiabilité collective. À l’inverse, les conducteurs de VTC se sont que les tâcherons de leurs plateformes.

Pour lutter contre les violences familiales, les préfectures ont mis en place des dispositifs pour exfiltrer les victimes. Les chauffeurs de taxi y participent afin d’aider les femmes victimes de violences conjugales à se rendre dans un lieu sûr, comme un centre d'hébergement, une maison d'accueil ou un commissariat. Qu’ils soient hommes ou femmes, les chauffeurs de taxi participant à ce dispositif aident les victimes à fuir une situation dangereuse ou abusive. Le professionnalisme n’a pas de sexe ! Fathi, Hélène et Renée

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