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édito
Une vie de taxi selon l'IA
Assistant à une conférence lors du Sommet de Paris sur l'intelligence artificielle, je monte dans le premier taxi en attente. À peine avais-je annoncé ma destination que mon chauffeur se retourne vers moi, ennuyé : « Je veux bien vous conduire, Madame, mais la circulation dans le secteur est totalement neutralisée pour l'événement. » Pour se justifier, il me montre l'itinéraire biscornu qu'indique son GPS. Je l'abandonne et plonge dans le métro. Curieuse, j'essaie « Quelle est la vie d'un taxi ? » sur ChatGPT. Instantanément, l'IA américaine me présente une vie « variée et intense ». Elle détaille les horaires irréguliers, la variété des rencontres, la connaissance de la ville, les revenus, l'indépendance. Le descriptif n'est pas inexact mais superficiel. Je décide de solliciter la chinoise DeepSeek sur le même sujet. Elle me définit une vie de « liberté, de défis et de rencontres ». Plus concrète, elle énonce la contrainte qu'impose la circulation, les inconvénients du métier sur la santé des chauffeurs et l'évolution de la profession. Elle ajoute : « Avec l'arrivée des applications de VTC, beaucoup de chauffeurs utilisent désormais des applications pour trouver des clients. » Aïe ! C'est loin d'être comme cela que ça se passe ! Joueuse, je soumets enfin la française Mistral à la question. Lissant la réalité comme ses congénères par des arguments lénifiants, la start-up française, créée en avril 2023 et déjà épinglée pour non-respect du RGPD, gratifie l'aspect technologique du métier par un couplet digne d'un hors-sujet : « Avec l'essor des applications de covoiturage comme Uber et Lyft, de nombreux chauffeurs de taxi utilisent également des technologies similaires pour trouver des clients et optimiser leurs trajets. » Aïe ! Aïe ! Aïe ! Courroucée par les résumés de ses alertes d'actualité réalisés par l'IA d'Apple et estampillés BBC, la BBC a mené son enquête et constaté le désastre. « La BBC […] est assez enthousiaste sur la façon dont l'IA est utilisée pour améliorer les titres, les contenus audio ou la traduction d'articles dans d'autres langues. Mais pour ce qui est des contenus et de leur résumé, il apparaît qu'au moins une fois sur deux, elle raconte n'importe quoi », rapporte le site Futura. Ceux qui envisageaient grâce l'IA de mettre leurs neurones en vacances sont désormais prévenus !
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
Crédit photo (sauf mention) : LNM
Contact : 100pour100newstaxis@gmail.com
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15
février 2025 - numéro 292 - édition imprimée n°133
actualités
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Taxis/T3P : Tensions et déceptions
Alors que les vacances d’hiver battent leur plein, les conflits entre taxis et VTC ubérisés se multiplient, d'autant que les dispositions renforçant le contrôle des transports publics particuliers de personnes ont disparu de la proposition de loi « Sûreté dans les transports ». Si les tarifs 2025 sont enfin parus, les négociations pour le renouvellement du protocole d’accord pluriannuel des transports conventionnés stagnent.
Tarifs 2025
L’arrêté du 20 janvier 2025 relatif aux tarifs des courses de taxi pour 2025 est paru au Journal officiel le 1er février dernier. Actualisant la course type de + 1,71 %, il offre peu de nouveautés.
Seul le forfait Aéroport de Paris-Orly-Paris rive-droite est augmenté de 1 € pour les taxis
parisiens. La lettre E en bleu devra être apposée sur le cadran du taximètre.
Transports de malades
Face à l’échéance des conventions locales au 1er février, l’Assurance maladie avait transmis pour avis aux fédérations de taxis un avenant cadrant les transports de malades par taxi pour l’année 2025, avenant qui n’a pas recueilli l’adhésion des organisations professionnelles. Alors que stagnent les négociations entre l’Uncam et les fédérations de taxis pour le renouvellement du protocole d’accord pluriannuel des transports conventionnés, de nombreuses entreprises de taxi s’inquiètent des conséquences sur la pérennité de leurs entreprises et l’emploi de leurs salariés. Tendant de profiter de la situation, des plateformes VTC déploient leur lobbying dans les médias.
Loi sûreté dans les transports
La proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports a été adoptée ce mercredi 12 février par l’Assemblée nationale. Les dispositions du texte – examiné en deuxième lecture par la commission des lois du Sénat –relatives aux transports publics particuliers de personnes ont disparu. « L’amendement du gouvernement, qui était très bien, a été déclaré irrecevable. Les dispositions devront faire l’objet d’une nouvelle loi », explique une source proche du dossier.
Affrontements en Savoie et Charente-Maritime Alors qu’une rixe avait éclatée entre taxis et VTC ubérisés à la gare de Moutiers en Savoie, six véhicules dont 3 appartenant à des VTC, ont été incendiés dans la nuit du 10 au 11 février.
Réclamant un renforcement des contrôles à l’encontre des chauffeurs d’applications comme Uber, une centaine de taxis et de VTC ex-Grandes remises ont manifesté devant la préfecture de Savoie ce mercredi 12 février. Ils ont été reçus par le préfet mais la tension reste explosive dans un contexte de pleine saison des stations de ski. En Charente-Maritime, alors que la tension est palpable depuis plusieurs mois, le conflit entre taxis et VTC ubérisés est monté d’un cran depuis l’agression d’un taxi mi-janvier à La Rochelle.
HM
Plus d’info : Arrêté du 20 janvier 2025 relatif aux tarifs des courses de taxi pour 2025 – Lire sur Légifrance
Hommage à Jean-Jacques
Sa disparition le 7 février dernier a ému la communauté des taxis parisiens. Figure de la profession, Monsieur Jean-Jacques Papon est décédé à l’âge de 74 ans. Nombreux sont ceux qui l’avaient rencontré à la base arrière de l’aéroport Charles-de-Gaulle, lors de manifestations ou des éditions du Salon des taxis. Le verbe haut, incollable sur les véhicules, il fut également un des personnages clefs du film documentaire « La Base ».
Le mercredi 19 février, un cortège partira à 13 h de l’hôpital Saint Louis pour l’accompagner au cimetière intercommunal de Tremblay-en-France pour une cérémonie civile qui se déroulera à 15 h 15.
Nous adressons nos condoléances à sa famille ainsi qu’à ses amis.
Écouter la chanson hommage à Jean-Jacques
Directrice de Publication : Hélène Manceron
Publirédactionnel
En 2025, G7 fête ses 120 ans
Excellence, service, innovation, cette année, G7 fête ses 120 ans. Depuis 1905, la marque cultive la qualité du service taxi avec pour objectif la satisfaction des Parisiens comme des visiteurs au bénéfice des chauffeurs qui lui font confiance. Tout au long de l’année 2025, le leader historique du transport parisien va déployer une campagne anniversaire où chacun sera invité à (re)découvrir la richesse et la modernité qui anime G7 depuis sa création.
Depuis ses débuts, G7 s'est inscrite dans une trajectoire de modernité. Se distinguant par sa capacité à innover pour répondre aux exigences de chaque époque, la marque n’a cessé de développer un service d’excellence auprès des passagers tout en assurant une qualité de travail aux chauffeurs. Tout au long de 2025, G7 retracera l'histoire de la marque et de la mobilité dans la ville autour de plusieurs opérations de communication. Une histoire au cœur de la mobilité En 1905, la Compagnie Française des Automobiles de Place, ancêtre de G7, est créée par le comte André Walewski. Précurseur, il rompt avec les fiacres hippomobiles pour mettre à disposition des chauffeurs et de la clientèle les premiers taxis à moteur. Il crée un écosystème solide comprenant des ateliers de service pour les chauffeurs et des garages employant plus de 500 ouvriers. Lors de la Première Guerre mondiale, la Compagnie mobilise 250 chauffeurs avec leurs véhicules pour contribuer à l’épopée des taxis de la Marne. La flotte de Renault AG1 transportera les soldats jusqu’aux abords de la ligne de front, contribuant ainsi à fonder un symbole fort d’unité de la société française.
120 ans d’innovations au service des Parisiens Au fil des ans, G7 a su évoluer pour répondre aux attentes d’une clientèle en constante évolution. En 1964, lancement du premier service de radio-taxi G7 permettant aux passagers de commander leur taxi et ainsi rapprocher les taxis des clients. On peut enfin commander un taxi depuis chez soi. Cette innovation fait évoluer le travail des chauffeurs et modifie le comportement des Parisiens. Les années 1980-1990 sont marquées par de nombreuses innovations : le GPS est intégré dans les véhicules, l’outil de travail des chauffeurs s’informatise. En 1984, G7 crée le Club Affaires, un service prestigieux constitué de berlines haut-de-gamme. La marque renforce sa notoriété et réaffirme sa position de leader du secteur. En 2004, G7 lance la flotte G7 Access dédiée aux personnes à mobilité réduite. Puis en 2007, la flotte G7 Green qui deviendra la première flotte de taxis hybrides et électriques d’Europe. En 2008, l’application G7, l’une des premières applications de taxi au monde, est disponible sur les stores. Cette innovation va une nouvelle fois transformer le comportement des clients et développer le travail des chauffeurs. Avec l’introduction de
technologies modernes et de services adaptés, G7 s’impose comme un acteur visionnaire mettant en avant des solutions responsables et innovantes pour simplifier les déplacements et contribuer activement à la ville de demain. Aujourd’hui, G7 est le premier choix des Parisiens.
Depuis 120 ans, la ville est belle avec G7
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Taxi Renault type AG1
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tribune
Ubérisation : Quand l’illégalité devient la norme sous l’œil complice de l’État
Nous sommes taxis et nous refusons de nous taire. En 2024, près de 200 entreprises de taxis ont disparu, et 2025 s’annonce encore pire. Pendant que nous subissons contrôles, charges et réglementations, les plateformes VTC prospèrent dans l’illégalité avec la bénédiction de l’État. Ce n’est plus une concurrence, c’est un massacre économique organisé.
Un vol à ciel ouvert
Chaque année, 2,3 milliards d’euros disparaissent dans les paradis fiscaux.
Pendant que nous finançons la Sécurité sociale, les retraites et les services publics, les plateformes engrangent des milliards sans payer leur part.
Un taxi verse 22 500 € de charges sociales, soit deux fois plus qu’un VTC, qui ne paie que 11 000 € pour un chiffre d’affaires de 50 000 € HT. 38 % des chauffeurs en micro-entreprise devraient être salariés, mais les plateformes les exploitent sous statut précaire, sans protection, sans droits.
Fraude massive, impunité totale
Les taxis sont traqués, sanctionnés au moindre faux pas.
Pendant ce temps, les VTC échappent à tout contrôle :
- Maraude illégale aux gares et aéroports.
- Facturation abusive, l'offre et la demande, prix multipliés par un algorithme.
- Seulement 1,2 % des 850 000 courses VTC quotidiennes sont contrôlées.
Nous sommes soumis à des règles strictes. Les
plateformes imposent les leurs, et l’État laisse faire.
Patients en danger : quand l’État sabote le transport TAP
L’ubérisation détruit le transport public, mais c’est bien l’État qui menace directement le Transport
Assis Professionnalisé (TAP).
La CNAM prévoit une baisse de 30 % des tarifs TAP, menaçant 40 % des taxis conventionnés et mettant en péril l’accès aux soins de milliers de patients, surtout en milieu rural. Qui assurera demain les trajets médicaux vers les hôpitaux ?
Qui accompagnera les patients en soins réguliers ?
Sans taxis conventionnés justement rémunérés, des patients resteront abandonnés.
Une jungle sans règles
Les tensions explosent : agressions, menaces, courses-poursuites, altercations armées.
Passagers et chauffeurs deviennent des cibles.
Nous le dénonçons depuis des années. L’État regarde ailleurs. Complicité d’État, silence criminel
Les Uber Files ont révélé ce que nous savions déjà : Uber a infiltré les plus hautes sphères du pouvoir.
Les lois existent, mais elles restent lettre morte, permettant aux plateformes d’imposer leurs propres règles. Dans plusieurs pays, Uber a été interdit (Danemark, Hongrie, Chine).
En France, les taxis, les chauffeurs et les usagers sont sacrifiés au profit des multinationales.
Nous ne disparaîtrons pas sans nous battre
Notre métier est attaqué. Notre avenir est menacé. Jusqu’à quand accepterons-nous cette trahison ?
Nous sommes taxis.
Nous refusons de disparaître.
Mais combien de temps tiendrons-nous encore face à l’indifférence générale ?
David Bouchereau et Laurent Dayraut Groupement Départemental des Syndicats d’Artisans Taxi de la Charente-Maritime
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