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Taxis de Cannes, fidèles à leur légende
Travaux titanesques, vidéoverbalisation, voisinage avec Monaco… Le quotidien des taxis cannois n’est pas toujours facile sous le soleil de la Côte d’Azur. Réunis en un syndicat dont ils célèbrent cette année le 140e anniversaire, ils font face aux difficultés et accueillent les nouveaux candidats à la profession. Rencontre avec Philippe Ciarapica, président de la Chambre syndicale des patrons taxis et membre du Comex de l’UNT.
Face aux travaux
La mer scintillante et les mimosas fleuris des collines avoisinantes feraient oublier l’hiver et les difficultés de circulation. « Les travaux sont une restructuration durable des réseaux souterrains, la création d’un système de thalassothermie et une réfection totale de la légendaire Croisette confiée après un concours international à un cabinet d'architecte de renom. Ils ont débuté en 2017 par l’agrandissement des plages. La phase impactant la circulation, et de fait notre activité, a débuté l’année dernière », explique Philippe Ciarapica, présidentde la Chambre syndicale des patrons taxis. « Nous avons un rendez-vous de suivi mensuel avec la directrice générale des services et l’adjoint au maire concerné afin de travailler sur le positionnement des stations provisoires et des sens de circulation. Nous nous adaptons phase par phase et heureusement, les travaux seront suspendus durant les gros événements. Nous restons néanmoins conscients que nous ne sommes pas les seuls à subir. Notre action doit être ferme et intelligente. »
Devant les difficultés
« Avec un système de vidéoverbalisation qui permet de sécuriser la ville nous devons malgré tout être attentif et défendre nos taxis lorsqu'ils se font verbaliser à tort lors de la prise en charge ou la dépose de clients sur la voie publique », ajoute Philippe Ciarapica. De même face au difficile voisinage avec les taxis de Monaco. « Les relations avec les taxis du Rocher ont toujours été compliquées mais aujourd’hui, c’est chacun chez soi sauf pour le médical ! Depuis le 1er janvier 2023, il y a beaucoup de contrôles à l’aéroport de Nice car la loi est désormais appliquée de façon réciproque. Cela pose un problème pour les clients croisiéristes qui font escale à Cannes et veulent faire un tour de la région. Nous n’avons plus la possibilité de les attendre le temps de leur visite en principauté », complète-t-il. Le dernier nuage à l’horizon : la dématérialisation imposée par la CPAM. « Le nouveau dispositif va présenter un surcoût pour les chauffeurs. La multiplication et la complexification des procédures risquent de les décourager. Les chauffeurs qui réalisaient peu de transport de malades vont abandonner avec des conséquences sur la disponibilité auprès des assurés », prévient-il.
Une organisation ancestrale « Cette année nous célébrons le 140e anniversaire de notre syndicat, créé le 5 janvier 1883. À l’époque, le tampon du syndicat comportait en son centre une mouche car il s’agissait de cochers », raconte Philippe Ciarapica. « Nous détenons le recueil original des assemblées générales du syndicat. À l’époque, il y avait 128 cochers mais avec l’avènement des véhicules automobiles, il n’y avait plus assez de place en station. Les anciens avaient le choix soit d’enlever des licences, soit de travailler un jour sur deux. Cette mesure a toujours été maintenue et nous travaillons en station à tour de rôle, sauf lors des gros événements et de la saison estivale car il faut toujours être plus actif que réactif ! » Tourné vers l’avenir le syndicat partage ses locaux avec le centre de formation FT06 : « Cela fait 9 ans que notre centre existe », explique Carine, secrétaire du centre de Formation Taxi 06. « Nous sommes une petite structure, ce qui nous permet de suivre le processus de A à Z, avec très souvent 100 % de réussite ! Deux sessions sont organisées par an et une cinquantaine de candidats embrassent, chaque année, le métier. » Avis aux candidats !
Propos recueillis par HM
Plus d’infos : www.centre-formation-taxi-06.com