fenschdaal, la vallée de la fensch - partie I carnet sensible

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sous la direction de Marc Bigarnet

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notice de pfe partie 1 : carnet sensible ensal 2020



FENSCHDAAL la vallée de la fensch LA RECONQUÊTE DU SITE DES HAUTS FOURNEAUX D'HAYANGE

partie 1 une vallée industrielle

serfass.loïc

sous la direction de Marc Bigarnet ENSAL 2020



En m’interessant au site des hauts fourneaux de Hayange, j’ai découvert un site hors normes, de part ses dimensions, son importance dans la vie de la vallée, et l’attachment qu’y portent les personnes qui plongent dans les entrailles de l’aciérie. Aucune carte ne saurait reproduire le bruit des aciéries, tournant jour et nuit, l’odeur âpre qu’il s’y dégageait, la fumée permanente dans les rues sombres de la vallée, le feu ardent qui emplissait la vallée d’une lumière rougeâtre à chaque coulée. Aucun plan ne saurait montrer l’importance de ces cathédrales d’aciers dans le coeurs des habitants et des ouvriers qui y ont travaillés, qui ont vécu à ses cotés. Des générations d’ouvriers, maniant le feu, travaillant chaque jours dans ces monstres d’acier crachant leur flamme orange pour produire l’un des meilleur acier au monde. Ce carnet est l’occasion pour moi de vous faire voyager à travers une vallée où est inscrit à jamais la culture sidérurgique, en laissant égalemnt parler les anciens ouvriers, les artistes, les photographes qui nous transmettent une interprétation du site sidérurgique qui leur est unique. Je laisse ici le soin à chacun de se faire sa propre interprétation, son propre voyage à travers la vallée du fer. Les photos non créditées sont personelles.


“Viens dans ce pays, “Viens voir où j’ai grandi“ Bernard Lavilliers . Fensch Vallée . 1976


9 une histoire 29 un paysage 63 des hommes 93 un patrimoine



CHAPITRE 1

UNE HISTOIRE


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1704

Jean Martin Wendel loue les forges de Hayange en signant un contrat avec le roi de france. L’industrie sidérurgique s’installe dans la vallée.

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Jean Archimbaud Un Haut Fourneau vers 1700-1750 gravure sur bois 1937

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Daniel Delboy Les Hauts fourneaux en 1910 photographie noir et blanc 1910

Daniel Delboy Les voies ferrées et les hauts fourneaux de l’usine du Patural à Hayange (Moselle) entre 1920 et 1930. photographie noir et blanc 1920-30

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Anonyme Les Hauts fourneaux en 1950 photogtaphie noir et blanc 1950

RenĂŠ Canta Les Hauts fourneaux en 2008 photogtaphie couleur 2008

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1720

1727

1769

Jean Martin Wendel loue les forges de Hayange en signant un contrat avec le roi de france

Réhabilitation de la maison achetée en 1704, « le château », sur les bords de la Fensch à Hayange

La famille Wendel est anoblie et devient Famille de Wendel

Premiers essais de subtitution du coke au charbon à Hayange

1779

1793

1803

1822

Signature du marché des navires de guerre de Louis XVI

Révolution Française : les usines de la famille de Wendel mises sous séquestre

François Ier de Wendel rachète les usines de la famille placées sous séquestre 10 ans auparavant

Première coulée au coke à Hayange

1850

1857

1866

Construction de la cité Gargan à Hayange, première cité industrielle de la vallée

Mise en place d’un système d’indemnités maladie pour tout le personnel (sécurité sociale mise en place en 1945)

1871

Mise en place d’un système de retraites pour tout le personnel (système de retraite français instauré en 1945)

1880

1892

1906

1915-1918

Fondation de la société « de Wendel & Cie »

Construction du bureau Central

Construction des hauts-fourneaux Patural à Hayange

Mise sous séquestre des forges et usines d’Hayange et de Moyeuvre par les autorités allemandes

1935

1939

1948

1978

Restauration du château acquis en 1704 par Humbert de Wendel

Mise sous séquestre des forges et usines de Wendel par les autorités allemandes

Création de SOLLAC, regroupant 9 sociétés sidérurgiques

Crise de la sidérurgie : nationalisation de SOLLAC, qui deviendra ARCELOR en 1981

1988

2006

2013

Fermeture de la mine de Hayange

Arcelor devient Arcelormittal après sa fusion avec l’industriel indien

Mise sous cocon du dernier haut-fourneau de Hayange, qui ne se rallumera jamais

1704

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Création de la société « Les Petits Fils de François de Wendel »


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Jean Archimbaud Saint Eloi Patron des Metallurgistes gravure sur bois 1937

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Anonyme Le Château de Wendel à Hayange en 1901 carte postale colorisé 1901 © espace archives arcelormittal france

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LA FAMILLE SIDÉRURGIQUE DE WENDEL

Jean Martin Wendel 1665-1737

Charles I de Wendel 1708-1784

François Ignace de Wendel 1741-1795

Marguerite d’Hausen 1718-1802

François I de Wendel 1778-1825

Charles II de Wendel 1809-1870

Sollac

(Société Lorraine de Laminage Continu)

1948 Sacilor 1968 Arcelor (privatisation) 1981 Arcelormittal 2006 François II de Wendel 1874-1949

Henri de Wendel 1913-1982

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LA BÉNÉDICTION DES HAUTS FOURNEAUX D’après Bénédiction d’un haut fourneau, par Les Petits-Fils de Wendel & Cie à Hayange (Moselle), édité en 1937. Cet ouvrage, historique et rare, fixe « les rites de la bénédiction des Hauts Fourneaux dont la tradition constante remonte à l’acquisition des forges de Hayange par Martin Wendel en 1704 ».

I. EN BAS DU FOURNEAU L’officiant récite la prière suivante pour bénir le nouveau fourneau : Benedicto Fornacis Fusoriæ Metallicæ Dieu tout-puissant et éternel, de qui procèdent toutes chose créées, et qui, par une admirable disposition de Votre bonté, avez voulu qu’elles servent à l’usage des hommes; Vous qui, tantôt en maitrisant la violence des flammes avez préservé les trois jeunes gens jetés dans la fournaise ardente, tantôt en augmentant leur puissance, avez fait dévorer ces hommes qui avaient précipité ces saints jeunes gens dans le feu : bénissez, nous Vous en supplions humblement, ce fourneau et détournez-en les astuces et les ruses du démon et rendez-le utile et productif. Que les ouvriers professionnels sachent obtenir par la vertu d’un feu bien réglé un métal convenable. Accordez-leur aussi qu’en même temps augmente en eux la grâce au salut. Par le Christ Notre Seigneur. Amen Il bénit ensuite des croix de cire en récitant la prière suivante : Solemnis Benedictio Crucis Nous Vous en supplions, Dieu Saint, Père tout-puissante Dieu éternel; daignez bénir cet emblème de la croix afin qu’il soit un remède salutaire pour le genre humain, qu’il produise un affermissement d la foi, un progrès dans les vertus, une rédemption des âmes, qu’il soir soulagement et protection, ainsi qu’une sauvegarde contre les attaques furieuses des ennemis. Par le Christ, Notre Seigneur. Amen Bénissez, Seigneur Jésus-Christ, cette. Croix par laquelle Vous avez racheté le monde de la puissance des démons. Par Votre Passion Vous avez vaincu l’instigateur du péché qui se réjouissait de la prévarication du premier homme commise par la manducation du fruit défendu.

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Que cet emblème de la crois soit béni au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Que tout ceux qui prieront et se prosterneront devant cette croix trouvent la santé du corps et de l’âme. Par le même Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Amen L’officiant place ensuite une croix de cire sur chaque colonne et sur chaque porte-vent du fourneau. Il bénit ensuite le feu en récitant la prière suivante : Benedictio Ignis Seigneur Dieu, Père tout-puissant, lumière qui ne connait aucun déclin, Vous qui êtes le Créateur de toute lumière : sanctifiez ce nouveau feu. Accordez-nous la grâce, après avoir traversé les ténèbres de ce siècle, de pouvoir parvenir jusqu’à Vous qui êtes la lumière qui ne s’éteint jamais. Par le Christ Notre-Seigneur. Amen. Le parrain ou la marraine allume alors sur ce feu une torche préparée à l’avance et va ensuite enflammer les copeaux placés au trou de coulée et à chacune des tuyères tandis que l’officiant renouvelle la bénédiction. II. EN HAUT DU FOURNEAU L’officiant récite la prière suivante sut le minerai et le coke : Benedictio ad Omnia Ô Dieux dont le Verbe sanctifie toute chose, répandez Votre bénédiction sur ces chose créées. Accordez à tous ceux qui, d’un coeur reconnaissent, se seront servis d’elles, selon Votre Loi, et conformément à Votre sainte Volonté, la grâce de trouver par Vous, après avoir invoqué Votre saint Nom, la santé du corps et la protection de l’âme. Par le Christe Notre-Seigneur. Amen Et aspergatur aqua benedicta. Après la prière, l’officiant jette une pelletée de coke et de minerai dans le fournau. Le parrain ou la marraine fait de même et ensuite les assistants. La bénédiction étant terminée, les croix de cire sont distribuées aux assistants et au personnel du fourneau. Vient ensuite la première coulée.

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Jean Archimbaud Bénédiction d’u Haut Fourneau gravure sur bois 1937

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Jean Archimbaud Allumage d’un haut fourneau gravure sur bois 1937

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Jean Archimbaud La première coulÊe gravure sur bois 1937

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2013

Mise sous cocon du dernier Haut Fourneau d’Hayange, qui ne se rallumera plus jamais.

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††† ADUJUTORIUM NOSTRUM IN NOMINE DOMINI. QUI FECIT CŒLUM ET TERRAM. DOMINE, EXAUDI ORATIONEM MEAM. ET CLAMOR MEUS AD TE VENIAT. DOMINUS VOBISCUM. ET CUM SPIRITU TUO. †††

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La Vierge de Hayange 2019 D’un poid de 6,5 tonnes, et d’une hauteur de 7m, sur un piedestrale de granit de 14m, elle est construite en 1903 grâce à la fonte issu de l’inauguration des Hauts Fourneaux. Elle surplombre hayange et protège la sidérurgie par ses bras ouverts.

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CHAPITRE 2

UN PAYSAGE


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“Tu ne connais pas, mais t’imagines C’est vraiment magnifique une usine C’est plein de couleurs et plein de cris C’est plein d’étincelles, surtout la nuit“ Bernard Lavilliers - Fensch Vallée . 1976

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Thierry Speth Vue du vestiaire des Hauts Fourneaux Joeuf, Avril 1985

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Thierry Speth Haut Fourneau J1, depuis le bassin rĂŠfrigĂŠrant nord Joeuf, Mars 1985

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Viens, petite sœur au blanc manteau Viens, c’est la ballade des copeaux Viens, petite girl in red blue jean Viens, c’est la descente au fond de la mine Viens donc, grand, shooter du désespoir Viens donc visiter mes laminoirs Viens donc chevaucher les grands rouleaux Et t’coincer la tête dans un étau Viens, petite femme de St-Tropez Nous on fume la came par les cheminées Et si le bonheur n’est pas en retard Il arrive avec son gros cigare Viens dans ce pays Viens voir où j’ai grandi Tu comprendras pourquoi la violence et la mort Sont tatouées sur mes bras comme tout ce décor Pour tout leur pardonner et me tenir tranquille Il faudrait renier les couteaux de la ville Viens petite bourgeoise demoiselle Visiter la plage aux de Wendel Ici pour trouver l’Eldorado Il faut une shooteuse ou un marteau La vallée d’la Fensch, ma chérie C’est l’Colorado en plus petit Y a moins de chevaux, moins de condors Mais ça fait quand même autant de morts Mes belles femelles de métal Je t’invite dans mon carnaval Ici, la cadence c’est vraiment trop Ici, y a pas d’place pour les manchots

Viens, dans mon pays Viens voir où j’ai grandi Tu comprendras pourquoi la violence et la mort Sont tatouées sur mes bras comme tout ce décor Pour tout leur pardonner et me tenir tranquille Il faudrait renier les couteaux de la ville Tu ne connais pas, mais t’imagines C’est vraiment magnifique une usine C’est plein de couleurs et plein de cris C’est plein d’étincelles, surtout la nuit C’est vraiment dommage que les artistes Qui font le spectacle soient si tristes Autrefois y avait des rigolos Ils ont tous fini dans un lingot Le ciel a souvent des teintes étranges Le nom des patelins s’termine par «-ange» C’est un vieux pays pas très connu Y a pas de touristes dans les rues Viens, dans mon pays Viens voir où j’ai grandi Tu comprendras pourquoi la violence et la mort Sont tatouées sur ma peau comme tout ce décor Pour tout leur pardonner et me tenir tranquille Il faudrait renier les couteaux de la ville Viens, petite sœur au blanc manteau Viens, c’est la ballade des copeaux Viens, petite girl in red blue jean Viens, c’est la descente au fond de la mine Viens, c’est la descente au fond de la mine Bernard Lavilliers . Fensch Vallée . 1976

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Pascale Boillot Grand haut fourneau acrylique et pigments sur bois 1994

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Pascale Boillot Réservoirs à gaz acrylique et pigments sur bois 1996

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Thierry Speth Gueulards des Hauts Fourneaux n°4 et n°5, vus depuis le Haut Fourneau n°7 Rombas, Février 1985

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Thierry Speth Vue du Haut Fourneau J1 Joeuf, Avril 1985

“On dirait le soir des navires de guerre Battus par les vagues, rongés par la mer Tombés sur le flan, giflés des marées Vaincus par l’argent, les monstres d’acier.“ Bernard Lavilliers . Les mains d’or . 2001

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Thierry Speth Vue du Haut Fourneau J1 Joeuf, Avril 1985

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Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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Jean-Baptiste SĂŠcheret Le nouveau rĂŠducteur de minerai monotype sur papier gris 1991

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Jean-Baptiste SÊcheret Le nuage sur l’usine monotype sur papier gris 1991

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Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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CHAPITRE 3

DES HOMMES


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Tristan Jeanne-Valès Quai d’enfournement de batteries. Cokerie photographie, tirage baryté 1993

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Tristan Jeanne-Valès Quai d’enfournement de batteries. Cokerie photographie, tirage baryté 1993

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J’peux plus exister là J’peux plus habiter là Je sers plus à rien, moi Y’a plus rien à faire Quand je fais plus rien, moi Je coûte moins cher Que quand je travaillais, moi, d’après les experts Bernard Lavilliers . Les mains d’or . 2001

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Agathe Piquet Greg, mĂŠtallo Ă Florange photographie couleur 2016

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Thierry Speth Deux ouvriers chalumistes de l’entreprise SOTRASI Hagondange, Juin 1986

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Thierry Speth Départ à la retraite A droite, le contremaître Michel Vitrani, et à gauche, le chef Fondateur Martoranon, à l’occasion de son départ à la retraite, en 1985 Rombas, Février 1985

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Entretien avec Claude Schlosser Ancien respondable personnel à la DRH de l’usine Qui êtes-vous ? Claude SCHLOSSER. Les Hauts Fourneaux de Hayange, c’était une affaire de famille : 132 années passées dans l’Usine. Eugène le père : 45 ans d’ancienneté, Claude, 44 ans et Robert le frère 43 ans d’ancienneté dans l’usine De WENDEL. A noter que l’usine de HF est appelée également « Installation à Feux Continus ». J’ai fait ma carrière professionnelle en sidérurgie. Formation par la voie de l’apprentissage au métier de fondeur puis conducteur de fours à très haute température. Ensuite, régulateur des circuits divers de gaz et d’eaux. Après une formation rationnelle et pratique sur les chantiers (sur le tas), accès aux emplois de Contremaître puis de chef de fabrication. Par la suite, après une Ecole d’Ingénieurs, emploi d’ingénieur de fabrication. Par la suite, Responsable personnel à la DRH. Comment pouvez-vous décrire la vie de l’usine ? Au niveau de l’usine sidérurgique de la vallée, c’était une ruche humaine produisant de l’acier sous forme de tôles et de barres diverses. L’usine à l’époque, était une « entreprise de Main d’œuvre » . Au pied du Haut Fourneau, le personnel fondeur était chargé de l’évacuation des produits en fusion puis du nettoyage du plancher de coulée. Ensuite, remise en état du plancher, préparation de la future coulée : rigoles, machines diverses... Surveillance des installations. Comment pouvez-vous décrire la vie quotidienne dans la vallée ? Les hommes ? généralement, de grands travailleurs : usine, jardin, champs. Peu de sorties culturelles. Parfois le dimanche, les hommes assistent à un match de football. Pour beaucoup, l’usine était « leur vie ». Les femmes ? pour l’essentiel, femmes au foyer. Les sidérurgistes vivaient dans des cités, propriété De Wendel: cités ouvrières, cités des employés. Ces cités étaient bien entretenues et il faisait bon y vivre. Comment pouvez-vous décrire la place de l’usine dans la vallée et dans votre vie quotidienne ? De l’usine, le personnel s’en était « approprié ». « mon usine, mon HF, ma barre à déboucher, ma tuyère, mon busillon ... » Malgré une pollution importante, l’ensemble du personnel avait un grand respect des « usines nourricières ». Dans chacune des usines, le HF, par sa prestance et sa fière allure était considéré comme le « phare » des installations.

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Où habitiez-vous ? Comment alliez-vous à l’usine ? J’habitais une cité ouvrière de laquelle j’y ai gardé un excellent souvenir. Elle était située à environ 4 km des installations sidérurgiques. Le trajet maison usine se faisait à bicyclette, à pied ou en empruntant le « train des ouvriers et des employés », train spécialement prévu pour le transport du personnel. Comment avez-vous vécu l’annonce de la fermeture des Hauts Fourneaux ? Les innombrables restructurations des usines sidérurgiques nous avaient quelque peu « préparés » aux futures fermetures et arrêts d’installations. Malgré cela, les arrêts ont créé un choc dans la vallée tant chez le personnel, chez les commerçants, dans le monde de l’éducation .... A titre personnel, je m’étais préparé à quitter éventuellement la région pour les usines de Solmer ou de Dunkerque. La fermeture des usines avait créé un traumatisme chez les exploitants. Ils se sont toujours battus durement pour le fonctionnement des HF. Aujourd’hui, voir des HF en bon état, à l’arrêt mais condamnés à la démolition est une situation intolérable. Qu’est-ce qui pour vous a profondement changé dans votre quotidien? Mes travaux à la DRH m’avaient éloignés des HF. Il en est de même pour la mise en retraite quelques années plus tard. Toutefois, le monde des hautsfournistes est un monde spécial et j’ajoute : ce ne sont pas les années de retraite qui ont enlevées (ou pu enlever) le sable de coulée ou le béton restés collé aux chaussures... Que vous évoque la présence des Hauts Fourneaux aujourd’hui éteints dans la vallée ? La présence des HF éteints évoque 300 années de travail dur et passionnant pour les sidérurgistes. Le passage de témoin était correct entre les générations. A l’époque, la formation du personnel se faisait essentiellement sur les chantiers. Par la suite, les écoles de la profession ont pris le relai. Oui, les Hauts Fourneaux éteints n’effacent pas les efforts, la transpiration de nos anciens pour lesquels nous avons le plus grand respect. Pour vous, quel devrait être l’avenir du site des Hauts Fourneaux ? Il faut voir le HF comme un maillon de la chaine sidérurgique : en amont du HF, la mine et en aval : l’aciérie, la coulée continue, les laminoirs à chaud et à froid puis les installations de traitement de surface. Préserver seulement un HF, ce serait une initiative ordinaire car cela existe déjà à Uckange, Luxembourg-Belval, Allemagne. Par contre, envisager une installation pédagogique du type : 1 HF, un convertisseur d’aciérie à

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proximité, un élément de coulée continue, une ou plusieurs cages de laminoir pour ensuite présenter des produits finis, fabriqués sur le site, là, ce serait exceptionnel et rare. Racontez ici tout ce qui vous parait important à ajouter à ce sujet. Si les anciens ont été traumatisés par les arrêts d’installation, pour les JEUNES ? Ces jeunes sont touchés par le manque de travail dans la vallée. Heureusement, le Luxembourg a besoin de main d’œuvre ! La mémoire sidérurgique est ancrée dans P, Q, R, S. P comme Production, Q comme Qualité, R comme prix de Revient, S comme Sécurité. Technicité, rigueur, qualité, amélioration des conditions de travail, sécurité et travail en équipe étaient entre autres, les maître-mots des responsables du site. Auparavant, dans les usines il y avait un patron, un propriétaire industriel qui passait périodiquement sur les chantiers. Aujourd’hui, cet aspect a disparu : des financiers invisibles oui et l’usine est vendue ici ou là ou encore échangée avec d’autres sociétés avec trop souvent des pertes d’emplois (parfois, sournoisement, mise à l’arrêt pour déconstruction). Cette pratique est mal vécue tant par les travailleurs, les habitants et le tissus économique local. L’arrêt des usines et les mises en retraite anticipée du personnel ont entrainé une grande perte locale des savoir-faire, des compétences..... Elle a généré dans la vallée un chômage important. Le personnel jeune et qualifié quitte la vallée. La démogra- phie s’en trouve très affectée. Remarque : de cette situation très tourmentée, il reste encore une petite partie des usines sur Hayange : Usine de St Jacques productrice de rail pour le TGV Usine Arcelor-Mittal productrice de tôle revêtue pour l’automobile.

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Thierry Speth Fondeur après une coulée de laitier Joeuf, Mars 1985

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Thierry Speth Au Haut Fourneau J1, poste de nuit Joeuf, FĂŠvrier 1985

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Thierry Speth Lamineur au train 525 Hagondange, Juin 1985

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Entretien avec Jacques Corbion Président de l’association le Savoir-fer Qui êtes-vous ? Présentez-vous en quelques lignes : Votre nom, votre évolution au sein de l’entreprise, votre poste, votre histoire.. CORBION Jacques - Tourangeau d’origine - en 3ème année à l’École Centrale, j’ai choisi ‘Mines Métallurgie’. Des contacts m’ont rapproché de la Sidérurgie wendélienne que j’ai épousée en 1961 et servi (la sidérurgie) pendant 30 années : 20 ans aux Hauts Fournaux de Patural à Hayange et 10 ans au service de la Formation du groupe (au profit des sociétés (Lorfonte, Sollac et Unimétal)). Comment pouvez-vous décrire la vie de l’usine ? Une vie rythmée par les postes de 8 heures, 7 jours/7. Chaque Haut Fourneau est comme ‘un être humain’ avec ses périodes de ‘bonne santé’ et ses ‘phases de maladie’ : cela tient à la qualité des matières qu’on lui donne à digérer, à la manière dont on le fait et du rythme qu’on lui impose. Il peut y avoir également les défaillances humaines. En outre, la période vécue a été malmenée pas les chocs pétroliers, les fermetures d’Usines et les sureffectifs temporaires, avec des départs à 55, puis à 50 ans. Comment pouvez-vous décrire la vie quotidienne dans la vallée ? Dans la Vallée : il y a la période des sirènes lors des changements de poste avec les ruées près des portiers; le passage dans les bars/cafés était monnaie courante; il y avait un trafic de bus très important; les rues étaient noires de monde ... Et puis les choses se sont tassées avec la fermeture des Usines. Des commerçants ont dû baisser le rideau et les festivités ont, elles aussi, pâti de cette réduction d’activité ... Comment pouvez-vous décrire la place de l’usine dans la vallée et dans votre vie quotidienne ? Nombre de noms de rues ou de cités témoignaient de la vie de l’Usine, avec certaines cités à la porte de l’Usine. Nombre d’activités culturelles, voire cultuelles étaient soutenues par l’Usine. En tant que cadre dans un service de Haut Fourneau, l’ensemble des activités personnelles étaient quasiment ‘jour et nuit’ tournées vers l’Usine. Trois cadre dans le service: nous étions de service 24/24, une semaine sur trois, avec passage deux fois les samedi et dimanche, si tout était normal... Où habitiez-vous ? Comment alliez-vous à l’usine ?

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J’habitais à 2, puis 1 km de l’Usine : quelques rares déplacements en vélo, très rarement à pieds, tout le reste étant fait en voiture. À cette époque les cadres habitaient à proximité de l’Usine pour être à pied d’œuvre rapidement. Les choses ont bien changé; nombre de nos successeurs ont pu habiter en ville (Thionville et même Metz). Comment avez-vous vécu l’annonce de la fermeture des Hauts Fourneaux ? Une annonce catastrophique, après avoir consacré -corps et âme- 20 ans de ma vie à ce beau métier, d’autant que dès ma 1ère année, j’ai été chargé du cours Haut Fourneau dans l’école locale de la Sidérurgie (ÉMON Thionville, puis CFS de Fameck) et qu’en plus je me suis investi dans la réalisation d’un ouvrage sur le vocabulaire de notre métier et de ceux des techniques amont (agglomération, cokerie et mines -fer et charbon-). Qu’est-ce qui pour vous a profondement changé dans votre quotidien? Étant à la retraite lors de la fermeture, les liens se distendant tout naturellement au fil du temps qui passe, je n’ai pas noté de contraintes particulières. Cependant le bruit des Usines n’est plus là, et les quelques correspondants auxquels je rendais visite de temps à autre ont été mutés ailleurs. Que vous évoque la présence des Hauts Fourneaux aujourd’hui éteints dans la vallée ? De chez moi je vois la silhouette supérieure de ‘mes bécanes’ -nom affectueux qui leur était parfois donné- qui sont en train de pourrir, mais elles sont encore là. J’aurai aimé re-parcourir les allées de ce lieu une dernière fois. C’est la fin d’une épopée de presque un siècle qui se termine. Tout, dans ce monde, a un début et ... une fin ... Pour vous, quel devrait être l’avenir du site des Hauts Fourneaux ? Tout doit-il disparaître ??? Ne serait-il pas utile, pour le patrimoine, de garder un ou deux éléments originaux, spécifiques ??? Je ne pense pas qu’il faille en faire un parc de loisirs, mais plutôt une zone industrielle (petite et moyenne industrie), à condition que des travaux de désenclavement de la vallée soient entrepris, avec branchements sur l’autoroute et traversées multiples de la Fensch, pour suppléer le ‘Pont Molitor’ et le ‘passage à Niveau de la rue De Gaulle’ ... Que devrait-il rester pour vous ? Que devrait-il disparaitre ? Pourquoi ? À conserver, comme dit plus haut, ce qui est original et unique ; le reste,

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même si cela fait mal au cœur pour ceux qui ont connu, est voué, au recyclage !!! C’est l’éternel cycle sur cette terre (nous buvons certainement à tel ou tel moment de l’eau qui a pu être ingurgités par des dinosaures) !!! Racontez ici tout ce qui vous parait important à ajouter à ce sujet. Toute cette sidérurgie de la vallée -qui a traversé les deux grandes guerres n’aurait pas existé telle que nous la connaissons si un certain Jean-Martin Wendel n’avait pas posé son sac à Hayange en 1704, et si tous ses descendants -avec leurs qualités et leurs défauts-, mais surtout des ’Techniciens avisés, n’avaient cessé d’enrichir, de perfectionner, de développer les installations et procurer par le fait même de milliers d’emplois à la population locale et à nombre d’immigrés peu à peu assimilés ...

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Thierry Speth Démolition des Hauts Fourneaux n°2 et n°3 Hagondange, Mars 1985

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Philippe Schlienger Epreuves d’acier : Fragments d’une forge photographies, tirages barytés 1995

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Philippe Schlienger Epreuves d’acier : Fragments d’une forge photographies, tirages barytés 1995

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Jean-Pierre Cisek À la cantine huile sur toile 1997

Jean-Claude Crépin Intérieur ouvrier huile sur toile 1999

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François Claude, CÊcile de Gaulle Les demoiselles de Forbach huile sur toile 1999

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Thierry Speth Salle des commande des Hauts Fourneaux n°2 et n°3 en cours de destruction Hagondange, Mars 1985

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Thierry Speth Accident de la poche à fonte «sf 354» « C’est ma photo préférée. Lorsque j’ai vu les fondeurs essayer de passer l’élingue, j’ai pensé : “c’est fantastique ! Je suis témoin de la prise d’“Iwo Rombas“, allusion à “Iwo Jima“ », Thierry Speth Hagondange, Mars 1985

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notice de pfe carnet sensible

Thierry Speth Reféction chiot à laitier « J’avais peur pour le gaillard qui se contorsionnait là » Joeuf, Avril 1985

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fenschdaal des hommes

Thierry Speth Au Haut Fourneau n°7, entretien chiot à laitier Rombas, Février 1985

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notice de pfe carnet sensible

Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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fenschdaal des hommes

Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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notice de pfe carnet sensible

Catherine Gardone Forges de Syam, Naissance de la forme laminĂŠe photographie noir et blanc 1989

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fenschdaal des hommes

Catherine Gardone Fonderie de Gray. CoulĂŠe sur la chaĂŽne tournante photographie noir et blanc 1989

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CHAPITRE 4

UN PATRIMOINE


notice de pfe carnet sensible

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fenschdaal un patrimoine

Il existait en Lorraine 168 hauts fourneaux au total. En 40 ans, la quasi-totalité des hauts fourneaux de la région, présents dans 35 usines ont disparu, sans laisser de trace du passé sidérurgique. Il en reste aujourd’hui seulement 5 encore debouts, dont trois à Hayange.

Pont-à-Mousson (en activité)

Uckange (classé MH)

Hayange

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notice de pfe carnet sensible

Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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fenschdaal un patrimoine

Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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notice de pfe carnet sensible

Sylvain Salomovitz Uckange huile sur toile 2000

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fenschdaal un patrimoine

Sylvain Salomovitz Aciérie Unimétal à Rombas huile sur bois 1993

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notice de pfe carnet sensible

Pascale Boillot Neuf objets industriels acrylique et pigments sur bois 1999

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fenschdaal un patrimoine

“Au fil des décennies, de nombreuses mines de fer et de charbon, ainsi que de multiples usines ont fermé. Elles ont emporté avec elles tout un vocabulaire forgé par plusieurs générations d’ouvrier issus d’horizons différents. Il m’a semblé important de conserver la mémoire de ce patrimoine linguistique qu’aucun ouvrage n’avait pris soin de relever“ Jacques Cordion, président de l’association « Le savoir-fer »

Cigare : Autre nom de la poche tonneau. Ce wagon cylindrique transporte la fonte liquide du haut fourneau à l’aciérie. Ses parois intérieures sont revétues de réfractaires.

vent. Il permet d’observer la zone de combustion au nez de la tuyère. Manteau : Terme inhabituel employé pour désigner le blindage du haut-fourneau.

Gueulard : Orifice supérieur du haut-fourneau par lequel on charg l’aggloméré de minerai de fer et de coke.

Minette : Nom familier donné au minerai lorrain

Laitier : Coproduit d’élaboration de la fonte du haut-fourneau, il résulte d la fusion de la guangue du minerai de fer, des stériles du coke et des additions minérales enfournées.

Skip : Appareil élévateur discontinu, constitué par une benne de grande capacité (jusqu’à 30t) mue par un treul, dont le vidage s’opère par basculement ou par ouverture du fond. On utilise le skip pour alimenter le haut-fourneau

Lunette : Aux hauts-fourneaux de Patural, c’est un organe de visée monté sur le coude porte-

D’après Jacques Corbion, Le Savoir … Fer / Glossaire du HautFourneau, 1980-2019

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notice de pfe carnet sensible

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fenschdaal un patrimoine

Tristan Jeanne-Valès Soufflage du haut fourneau n°3 photographie, tirage baryté 1993

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notice de pfe carnet sensible

Philippe Roux Haut fourneau Ă Longwy gravure sur lino 1999

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fenschdaal un patrimoine

Philippe Roux sans titre gravure sur lino 1999

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fenschdaal un patrimoine

Tristan Jeanne-Valès Hall de l’aciérie photographie, tirage baryté 1993

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Tristan Jeanne-Valès Loco coke-car photographie, tirage barytÊ 1993

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fenschdaal un patrimoine

Tristan Jeanne-Valès Cokerie. Quai de défournement. photographie, tirage baryté 1993

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Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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fenschdaal un patrimoine

Hervé Lequeux “Vie d’ouvriers“ photographie noir et blanc 2012

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StĂŠphane Gaudry Destruction du haut fourneau 6 Ă Seraing (HF6) photographie couleur 2016

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fenschdaal un patrimoine

Un grand soleil noir tourne sur la vallée Cheminées muettes, portails verrouillés Wagons immobiles, tours abandonnées Plus de flamme orange dans le ciel mouillé On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts Bouffés par les ronces, le gel et la mort Un grand vent glacial fait grincer les dents Monstre de métal qui va dérivant J’voudrais travailler encore, travailler encore Forger l’acier rouge avec mes mains d’or Travailler encore, travailler encore Acier rouge et mains d’or J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir Mes poumons, mon sang et mes colères noires Horizons barrés là, les soleils très rares Comme une tranchée rouge saignée sur l’espoir On dirait le soir des navires de guerre Battus par les vagues, rongés par la mer Tombés sur le flan, giflés des marées Vaincus par l’argent, les monstres d’acier J’voudrais travailler encore, travailler encore Forger l’acier rouge avec mes mains d’or Travailler encore, travailler encore Acier rouge et mains d’or J’peux plus exister là J’peux plus habiter là Je sers plus à rien, moi Y’a plus rien à faire Quand je fais plus rien, moi Je coûte moins cher Que quand je travaillais, moi, d’après les experts J’me tuais à produire pour gagner des clous C’est moi qui délire, ou qui devient fou? J’peux plus exister là, j’peux plus habiter là Je sers plus à rien, moi, y’a plus rien à faire Je voudrais travailler encore, travailler encore Forger l’acier rouge avec mes mains d’or Travailler encore, travailler encore Acier rouge et mains d’or Travailler encore, travailler encore Forger l’acier rouge avec mes mains d’or Bernard Lavillier, Les mains d’or, 2001

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notice de pfe carnet sensible

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fenschdaal un patrimoine

Thierry Speth Démolition des Hauts Fourneaux n°2 et n°3 d’Hagondange Mars 1985

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notice de pfe carnet sensible

Thierry Speth Démolition des Hauts Fourneaux n°2 et n°3 Hagondange, Mars 1985

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fenschdaal un patrimoine

Thierry Speth Démolition du pot à poussière du Haut Fourneaux n°1 Hagondange, Mai 1985

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notice de pfe carnet sensible

Thierry Speth Démolition du pot à poussière du Haut Fourneaux n°1 Hagondange, Mai 1985

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fenschdaal un patrimoine

Thierry Speth Dynamitage raté des pots à poussières Hagondange, Mai 1985

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notice de pfe carnet sensible

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fenschdaal un patrimoine

Thierry Speth Démolition du pot à poussière du Haut Fourneaux n°1 Hagondange, Mai 1985

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REMERCIEMENTS Chaleureux remerciements à Jacques Corbion, pour son aide précieuse dans la conception de ce carnet. La majorité des images sourcées sont issues de la collection personnelle de Thierry Speth, gracieusement transmises par Jacques Corbion, et du livre Usines, édition Un sourire de toi et j’quitte ma mère, 2000 Serfass Loïc, ENSAL 2020



FENSCHDAAL

LA VALLÉE DE LA FENSCH notice de pfe partie 1 carnet sensible

serfass.loïc sous la direction de Marc Bigarnet ENSAL 2020


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