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Gaël Faure

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Steve Amber

Steve Amber

«J’ai été élevé au cul des vaches. Je ne peux parler que de cela.»

Ardéchois coeur fidèle

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Gaël Faure a commencé par un parcours assez classique : après son passage à la Nouvelle Star il signe chez une major, Sony, mais le musicien a envie d’autre chose. Sa liberté artistique acquise, il nous a récemment offert un très bel EP, L’eau et la peau.

Un EP naturaliste qui coule comme l’eau de source : « La nature a tellement de choses à nous enseigner. Elle nous aide à nous retrouver. Les dernières années que j’ai vécu à Paris je ne me sentais pas bien. Je suis parti et j’ai retrouvé la terre. Dans la Drôme Provençale où je m’étais installé je me baignais tout le temps. C’est là-bas que

PIERRE-ARNAUD JONARD

j’ai composé mon EP. Je me soigne en faisant des chansons, en espérant que ça soigne les gens. » Dans “La mémoire de l’eau” que l’on retrouve dans la version vinyle de son EP, le chanteur s’est inspiré d’un documentaire sur l’eau, capable de mémoriser les éléments: «L’eau est essentielle. Je voulais absolument écrire un titre sur cette mémoire de l’eau.» Et s’il parle si bien de cette nature, c’est qu’il en est issu, lui qui a grandi en terre ardéchoise: «Ma famille est une famille d’agriculteurs. J’ai été élevé au cul des vaches. Je ne peux parler que de cela.» Si la musique de Gaël Faure est douce et mélancolique, il y a dans ses textes une dimension politique qui invite à une vraie prise de conscience : « Quand j’entends Julien Doré dire qu’il fait des choses pour la planète mais qu’il ne faut pas être trop rentrededans, je suis moyennement d’accord. Je pense qu’il faut y aller. J’ai d’ailleurs fait un spectacle écocitoyen avec Cyril Dion. » C’est de cette même forme d’engagement que nait son amour pour Jean Giono : « Je suis fou amoureux de ses mots. Tout ce que j’ai pu lire de lui m’a transpercé. Regain est un livre qui m’a marqué. C’est mon père qui m’avait expliqué ce qu’est le regain et je trouvais ce mot très beau. Quand Giono parle de Paris et qu’il se sent dépaysé, son portrait du citadin reste aujourd’hui encore d’actualité. Dans Lettre aux paysans, il a tout compris. Je me suis lancé dans un spectacle autour de Giono dont j’ai donné quelques représentations : au Mucem à Marseille, dans le jardin de Manosque et à la Maison de la poésie à Paris. Je veux le refaire mais dans des fermes. J’avais ce projet durant la pandémie, mais je n’ai malheureusement pas pu aller au bout de ce rêve. » Tout cet univers fait que l’époque de la Nouvelle Star est aujourd’hui très lointaine : « Cette émission m’a mis le pied à l’étrier mais je n’en retiens rien de très bien. Je me vivais comme un campagnard dans la ville. Ce sont des souvenirs assez violents. Quand je suis retourné au village il y avait 30 000 personnes, c’était de la folie. Une maison de disque m’a proposé des trucs, mais non. Je voulais faire mes propres morceaux. On a toujours voulu me mettre sur des rails et j’en suis toujours sorti. Quand j’étais chez Sony, je sentais que je n’étais pas libre. J’ai rejoint une petite structure, Zamora. C’est indé et plus famille. Je m’y sens bien. » Aujourd’hui le musicien pense à un album : « J’ai des morceaux. J’attends de trouver les bonnes équipes. » i dfacebook.com/gaelfaure.music

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