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Metro Verlaine
sur les bons rails
XAVIER-ANTOINE MARTIN VALÉRIE BILLARD
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Presque 4 ans après son album inaugural, Cut-up, Metro Verlaine revient avec un nouvel opus dont le titre, Funeral party, est à la fois un hommage à The Cure—groupe qui a toujours guidé les Normands—mais aussi le reflet d’une période plutôt sombre.
Ceux qui connaissent Axel Verlaine savent que la simple évocation de Manchester, ville honnie par les uns et adulée par les autres, suffit à lui donner un large sourire, lui le fan de Joy Division et de Manchester United. Pourtant, c’est un peu plus au sud que ce deuxième album prend réellement sa genèse: «En 2018, on venait juste de sortir Cut-up, ça m’a fait du bien d’aller prendre l’air et de voir ce qui se passait dehors. C’est à Londres que j’ai alors découvert Fontaines D.C. et Squid sur lesquels j’ai immédiatement accroché. Ça a été un déclic qui nous a amenés à être un peu plus rugueux sur l’écriture et l’enregistrement de nouveaux morceaux.» au départ, j’avais besoin de cela pour commencer à écrire», et très rapidement le groupe a assez de titres pour commencer l’enregistrement, avant que la crise sanitaire ne vienne contrecarrer les plans: «Raphaëlle et moi devions partir aux États-Unis pour enregistrer l’album avec Jarred des Vacant Lots. Et est arrivée la Covid 19 et tous les projets sont tombés à l’eau...» Comme pour beaucoup d’autres groupes, s’en suit une période de doutes et même de découragement qui fort heureusement souvent se transformera en renaissance: «Quand j’ai compris que ça allait être plus long que quelques mois, de rage j’ai supprimé pas mal de morceaux prévus initialement et j’en ai composé de nouveaux. Pour cela, comme pour Cut-up, j’ai écouté en boucle l’album Faith [NdlR: album de The Cure, 1980], il m’apaise beaucoup pendant les phases de création. Il s’écoute en entier, tu as 45 minutes pour ne pas penser à autre chose. En plus, c’était pour moi une période de deuil, mêlée à la période de Covid, qui elle-même était une période de deuil. Quand j’ai décidé de garder le nom Funeral Party [NdlR: titre sur Faith], ça m’a fait du bien... il y a une certaine dose d’humour noir là-dedans.»
Axel avait dès le départ en tête de faire un disque différent du premier, de ne pas être là où l’on pourrait attendre le groupe, d’où une musique qui va plus qu’à l’accoutumée puiser dans les groupes de la scène new-yorkaise du temps du CBGB, comme Blondie et Television : « Toute cette scène, on l’avait déjà en nous. Le nom Metro Verlaine, on s’amuse toujours à dire au gré de nos envies que c’est soit en rapport avec le poète, soit à Tom Verlaine. Il y a peut-être plus d’influences américaines, mais de celles qui nous sont propres. », avant de rajouter : « On avait décidé avec Raphaëlle d’écrire des morceaux “à l’instinct”, c’est comme ça qu’est arrivée cette couleur un peu plus crade, genre CBGB. »
Mais en même temps, hors de question de mettre de coté l’influence de Cure : « J’ai beaucoup écouté leurs premiers albums pour comprendre comment ils étaient passés de Three imaginary boys à Seventeen seconds, ou de Pornography à The head on the door... »
Finalement, l’album est enregistré à Évreux avec Arthur Guégan, par ailleurs bassiste du groupe. Si Axel écrit les textes et la musique, Raphaëlle joue également un rôle important notamment dans les lignes mélodiques de chant et en apportant un regard aiguisé sur les compos. Quant au choix du label, Axel explique : « On a regardé les labels avec lesquels on voudrait travailler, sans trop se soucier de la taille parce qu’on sait qu’avec la crise c’est compliqué. On a beaucoup discuté avec Kids are lo-fi, le label des We Hate You Please Die, et la
proposition d’une collab avec Le Cèpe Records nous plaisait bien. On sort un peu du schéma habituel, ça demande d’être un peu plus créatif. »
Le groupe reprend la route pour défendre ce superbe album qu’est Funeral party, dont le dernier titre “Never say goodbye” présage déjà de nouvelles choses à venir. Metro Verlaine peut tracer, tous les clignotants sont au vert. i
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