BON ESPRIT #5

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BON ESPRIT



Vol. 5 - Dimension



BO

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Le bon esprit c’est évident. Bien que faire preuve de bon esprit n’est pas un objectif, au final, c’est un sentiment qui nous rassemble. C’est comme boire un coup avec les collègues. C’est aussi tirer parti de ce qui rend nos proches heureux et nous fait évoluer. Le bon esprit, il voyage pour mieux rentrer chez lui, il est curieux et pluridimensionnel. Ce n’est pas nous, c’est eux, c’est vous, c’est ce pourquoi nous sommes fiers. En clair, le bon esprit c’est une idée simple, c’est le partage, promouvoir le talent, le laisser s’exprimer sans se répéter. La rédaction est fière de vous et tient à ce que vous le sachiez. Ce n’est pas l’esprit saint, c’est le bon esprit.

ES PR

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The ‘good spirit’ is evident. Even if it is displayed the good spirit itself is not the goal. In the end it’s a feeling which gathers people together. It’s like having a drink with your buddies. It also takes advantage of what makes our friends happy and makes us evolve. The Good Spirit travels to come home better, he is curious and multidimensional. It’s not us, it’s them, it’s you, it’s the things we are proud of. Clearly ‘the good spirit’ is a simple idea, it’s about sharing and promoting skills, to let it speak without repeating itself. The editorial staff is proud of you and wants you to know that. It’s not the Holy Spirit, It’s the Good Spirit.



SO-HYUN BAE......p6 PAULINE & SOPHIA....p18 FEEDBACK....p26 THEOPHILE CHAUDIEU....p36 FOLKLORE....p50


SO-HY

So-Hyun by Andréa Corvo

Grâce à Antoine Geiger (cf. BON ESPRIT #2) nous avons eu le privilège de découvrir le travail de So-Hyun Bae. Instantanément séduits, nous avons entrepris de s’entretenir avec elle. Interview et images, pour le plaisir des yeux et de l’esprit !


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BAE Through Antoine Geiger (cf. BE#2) we had the chance to discovering the art of So-Hyun Bae. As soon as we saw her art, we tried to get in touch with her. Now here is an interview and pictures for the pleasure of both: eyes and spirit.


«J’ai un sentiment général d’hybridation de cultures internationales en moi» «I have a general feeling of hybridization of international cultures in me» BE: Pourrais-tu rapidement nous briefer sur ton parcours ? S-HB: Je suis née à Seoul et, à cause du travail de mon père, j’ai dû bouger parci par-là. Je suis arrivée en France quand j’avais trois ans, j’y ai vécu d’abord six ans et demi puis je suis retournée en Corée du Sud. Six mois plus tard, nous sommes partis aux Etats-Unis, en Virginie pendant un an et demi. Ensuite, je suis retournée en Corée pour 2 ans. Et enfin, mes parents 8 ont décidé que c’était mieux que je fasse ma scolarité en France plutôt qu’en Corée car l’enseignement y est radicalement différent. J’ai donc étudié dans une école bilingue à Paris entre la 4ème et la terminale. J’ai fait un an de classe préparatoire à l’atelier de Sèvre, puis j’ai intégré la Haute Ecole des Arts du Rhin à Strasbourg (Ecole des Arts Décoratifs) et je m’y plais, l’enseignement y est très bien. Après évidemment, Strasbourg ça change de Paris !

BE: Could you quickly brief us on your educational pathway? S-HB: I was born in Seoul and, because of my father’s work, I had to move here and there. I arrived in France when I was three years old, I lived there at first six years and a half then I returned to South Korea. Six months later, we left to Virginia, United States, for one year and a half. Then, I went back to Korea for 2 years. And finally, my parents decided that it was better for me to do my schooling in France rather than in Korea because education there is radically different. So I studied in a bilingual school in Paris from 8th grade to 12th in a high school. I did one year course to enter the ‘Grandes Ecoles’, at the workshop of Sèvre, then I joined the Arts University of the Rhine in Strasbourg (School of the Decorative arts) and I like it, the teaching there is very good. But of course, obviously Strasbourg is a bit different from Paris!

BE: Si tu devais t’identifier à une pratique, laquelle choisirais-tu ? S-HB: J’ai commencé par l’illustration mais, en entrant à l’école, je me suis réorientée vers le graphisme, aujourd’hui je vais même vers le webdesign. Pour répondre à ta question, je dirais que c’est plutôt au graphisme que je m’identifie le plus, un graphisme assisté par ordinateur même.

BE: If you had to become identified with a practice, which would you choose? S-HB: I began with the art of illustration, but then, right after entering the school, I changed to graphic design, today I even direct myself toward webdesign. To answer your question, I would say that it’s with graphic design that I identify myself the most, and even a computer graphic design.


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faire la gueule


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BE: L’illustration te tient toujours à cœur quand même non ? S-HB: Oui, ça me tient toujours à cœur.

BE: The work of illustration still always means a lot to you, right? S-HB: Yes,I still have it in mind!

BE: Qu’est-ce qui, en France, a influencé ta pratique ? S-HB: J’ai une attache particulière avec la France car c’est là que se trouvent mes plus vieux souvenirs. À cette époquelà, j’avais eu le sentiment d’être à part à cause de mes origines. Puis, quand je suis revenue, ce qui m’a marquée c’est une coupure du silence qui pesait pour moi en Corée ; là-bas c’était difficile

BE: What did have an influence upon your practice while in France? S-HB: I have particular ties with France because it is where my oldest memories come from. At that time, I had had the feeling to be different because of my origins. Then, when I returned, what struck me was the interruption of this deafening silence that bore down on me in Korea; over there it was difficult to


a - bruit du monde b - memories c - travaillé 3 d - cabane 6 e - travaillé 5 f - travaillé 1

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d’exprimer une personnalité singulière, à l’école on avait des uniformes, des cours de morale… En France, j’ai découvert les cours de philosophie, la possibilité d’avoir une opinion en désaccord avec celle des autres, ça m’a un peu intimidée au début. Mais c’est finalement ça qui m’a ouverte au développement d’une expression personnelle au travers d’un travail artistique. BE: Comment joues-tu de ta double culture dans ton travail ? S-HB: Personnellement, je ne me définis

express a specific personality, at school we wore uniforms, classes on morality… In France, we had classes of philosophy, the possibility to have a different opinion, to disagree with people, that intimidated me a bit at first. But it is finally what made me opened to the development of a personal expression through an artistic work. BE: How do you make use of your dual culture in your work? S-HB: Personally, I do not define myself entirely as Korean but neither completely


pas complètement comme coréenne mais pas non plus complètement comme française. Dans mon travail avec les langues par exemple, ce que je voulais exprimer c’était la diversité des expressions et de leurs moyens. Les français parlent beaucoup et moi je ne me sens pas à 100% à l’aise dans mon expression orale française, c’est un peu pareil pour l’anglais et le coréen, et il y a beaucoup d’expressions en français qui m’intriguent. Par exemple, j’avais appris cette expression : «avoir la langue bien pendue» et, dans une analyse tout à

évoquer couleurs mentales

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as French. In my work with languages for example, what I wanted to express was the diversity of expressions and their means. French speak a lot and I do not feel 100% comfortable with my French oral expression, it is a little bit similar for English and Korean, and there are many expressions in French which intrigue me. For example, I learnt this expression: «avoir la langue bien pendue» (wich literraly means to have the tongue well hanging out, a french expression to say that someone is not short for words) and, through a total literal analysis, I


fait littérale, j’ai tout de suite retranscrit cette expression en illustration dans mon esprit, c’est ce qui a donné vie à ces travaux sur les langues. A contrario j’ai aussi fait l’exercice inverse, à savoir, retranscrire des expressions coréennes en français, ce qui donne des résultats un peu bizarroïdes. Il y a aussi ce travail d’adaptation stylistique de l’alphabet latin à l’alphabet coréen le Hangeul. Ma personnalité s’exprime à travers le mélange de ces deux cultures et, évidemment, cela influence mon travail.

retranscribed at once this expression by an illustration in my mind ; this is what gave life to these works on languages. I also made the opposit exercise, which was to retranscribe Korean expressions in french. This produced results, somewhat weird. There is also this work of stylistic adaptation of the Latin alphabet to the Korean alphabet Hangeul. My personality expresses itself through the mixture of these two cultures and, obviously, it influences my work.

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erwan


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ĂŠvoquer couleurs mentales


BE: Dans un futur à moyen terme, tu voudrais à nouveau partir et expérimenter une nouvelle culture ? S-HB: Je pensais aller vers l’Allemagne parce que j’ai l’impression que, en termes de scène artistique, les choses basculent vers ce pays et je pense que j’ai des choses à apprendre là-bas. C’est vraiment ce que je recherche en fait, apprendre plus pour m’intégrer au mieux dans un monde qui se globalise. J’ai un sentiment général d’hybridation de cultures internationales en moi, je pense que l’Allemagne serait une perspective supplémentaire intéressante qui pourrait alimenter ce sentiment. Quoi qu’il en soit, je vais finir mon premier cursus de trois ans puis je verrai bien. BE: Aujourd’hui ton rapport à la scène contemporaine Coréenne est plutôt distant ou, au contraire, tu t’y intéresses de prêt ? S-HB: Travailler un jour à cheval entre l’Europe et la Corée pourquoi pas. J’ai travaillé très brièvement au Leeum, un musée fondé par Samsung à Séoul et ça m’a fait prendre conscience qu’entre le moment où j’avais quitté la Corée et maintenant, c’est-à-dire depuis 7 ou 8 ans, il y a une démarche d’ouverture et d’évolution dans la scène artistique sud-coréenne. Plus particulièrement aujourd’hui dans la mode, j’entends dire par des amis qui étudient dans ce domaine que la Corée du Sud est très en avance de ce point de vue-là. Mais globalement, mon rapport à cette scène est plutôt distant. BE: En ce qui te concerne, y a-t-il des indices qui te pousseraient à associer ton travail ou ton parcours à une génération singulière d’artistes ou de créatifs ? S-HB: Je n’y ai jamais vraiment pensé mais je suppose qu’inconsciemment oui, je dois suivre une certaine mouvance globale. Au final, il y a quand même énormément de diversité, on est tous rassemblés autour de l’art et chacun cherche sa manière bien à

BE: In a rather close future, would you want to leave again and experiment a new culture? S-HB: I thought of going towards Germany because I sense that, in terms of artistic scene, things tend to tip over towards this country and I think I have things to learn over there. It is really what I’m looking for in fact, learn more to integrate myself better into a world of globalization. I have a general feeling of hybridization of international cultures in me, I think that Germany would be an interesting additional perspective which could feed this feeling. In any case, I am going to finish my first three years cursus ; then I’ll see what comes next. BE: Today your relation with Korean contemporary scene is rather distant or, on the contrary, are you closely interested in it? S-HB: Why not working between Europe and Korea one day. I worked very briefly in Leeum, in a museum established 15 in Seoul by Samsung, and it made me aware that since the time I left Korea and now, that is 7 or 8 years, an opening and evolution took place on the South Korean artistic scene; particularly today in fashion, I hear by friends who study in this domain that South Korea is on an advanced level. But globally, my relation to this scene is rather distant. BE: As far as you are concerned, would theses indications urge you to link your work or your path to a singular generation of artists or of creative people? S-HB: I never been thinking about it before, but unconsciously I suppose yes, I have to follow a certain global sphere of influence. In the end, there is all the same a great deal of diversity, we are all gathered around art and each one looking for his own way to express himself. I think that there is a lot of diversity which gathers us most of all, in the end.


lui de s’exprimer. Je pense que c’est plutôt la diversité qui nous rassemble au fond. BE: C’est quoi la passerelle entre ton travail d’illustration et cette nouvelle direction à tendance graphique, design et informatique que tu empreintes ? S-HB: Dans mes illustrations, il y a toujours une forme de simplicité et de cadre précis. Je crois que dans mes travaux de graphisme, au-delà du fait qu’ils sont aussi des réponses à des sujets, je respecte toujours ce principe de sobriété, de simplicité pour rendre le message transmis plus direct. De la même manière, je cherchais à rendre mes illustrations plus parlantes. C’est un but en soi dans mon travail d’arriver à une clarification du message exprimé, c’est sans doute inconsciemment un caractère identitaire et cela aboutit à cet univers qui est le mien.

BE: What is the footbridge between your work of illustration, and this new way of graphic, design and IT trend that each one is looking? S-HB: In my illustrations, there is always a kind of simplicity and precise frame. All through my works of graphic design, I believe that, beyond the fact that they are also answers to subjects, I always respect this principle of sobriety and simplicity, to render more of a straight message. In the same way, I tried to make my illustrations more speaking for themselves. It is a goal in itself in my work to achieve a clarification of the expressed message, it is probably unconsciously an identitarian character and it leads to this personal universe.

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lien web: http://baesohyun.com le parasite


a - écailles 3 b -écailles 4 c - épinochettes

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A MANIFEST FOR THE ASCENSION

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PAULINE CHARLES & SOPHIA BENGEBARA Hello, You are in your 4th year of study at l’ESA(Ecole Spéciale d’Architecture). Pauline is in Seoul and Sophia in Buenos Alres. You’ve been collaborating since September 2013, whether it be at school or on personal projects binding architecture, art and cinema all together. Each and every of your projects has some sort of poetry and mystery. The work you have done on Edouard Cabay’s studio in December 2014 is the most glaring example of this. When architecture meets the Holy Spirit, Bon Esprit wants to understand how? We have a few questions to ask, sisters. Bon Esprit

Detail of the project here: http://edouardcabayatelier.blogspot.kr/p/sophia-bengebaraand-pauline-charles_27.html

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Quel est votre paramètre ?

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We could mesure the religious practices of the believers in the Beauvais Cathedral, which has transited from place of worship to place of tourism, thanks to the symbolic meaning of the candle. We wanted to regenerated sacred spaces in a small scale, such as the confessional, the chapel and the chair(?), but also on a much larger scale: the bell tower. Thus, the idea of the candle being the measurement tool of the sacred space was obvious. Our study on the combustion of the candles enabled us to also measure the cathedral’s spaces, which determined the location and the size of our interventions. These interventions consisted in the making of little engines which regenerated spaces by using the investment casting method. Therefore, the candle was not only a parameter but also a construction tool.


Le temps fait projet ?

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Temporality is the fondamental notion behind our thinking, since time makes our projet. It is constantly under construction and takes centuries to build up, as candles are being lit. On a perpetual cycle, the candles shift back and forth from being communication means towards God, and parameter and tool of construction. The believers’ practice is the only factor regarding the building of the spaces. This creation is in between two dimensions: the temporary and the temporal. Temporary, because some of our wax engines are destined to disappear once they become obsolete. And temporal, because others become the architectural skeleton of our creations.


Image créée, Image pensée ?

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Faut-il croire en l’ Architecture ?

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- Architecture is a powerful tool since it immerses us in an imaginary reflection that can, however, rapidly shift to a real construction. The will of always building higher in order to reach the skies gave birth to so many cathedrales, way before we had the idea of regenerating the bell tower of the Beauvais Cathedral during this project. In that sens, we believe in architecture and it’s constant evolution. Reaching the unreachable and making belief become reality. Amen!


Trois projets: stop

ou encore ?

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- AGAIN! As a muslim and a jew, regenerating a Cathedral using wax has been nothing but a way to enlighten ourselves on our beliefs and shared practices...


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a- wind map b- flow of the lead c- footprint of the cathedral through the experimentation of lead d- engineering of wax e- spatial cronstruction with the wax f- experimentation of the combustion of candles


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DANIELE SONNINO


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contact: http://danstrumentals.tumblr.com


BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS ABRAXAS BRAXAS BRAXAS ABRAXAS ABRAXAS ABRAXAS Yo Morgan on finit par réussir à écrire un quelque chose! Dis nous ce que t’en penses:

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Imagine la sensation lorsque tu ouvres des dizaines de boîtes contenant les CD de ton groupe ? Et bah c’est exceptionnel. Ca fait partie de ces moments où tu te dis « On a réalisé un truc incroyable ». Et c’est plutôt ce qu’on a ressenti lorsqu’on a reçu, après une longue attente, notre EP TOTEM. C’est juste un petit bout de notre groupe ABRAXAS. 5 titres sur une bonne trentaine de morceaux composés. Mais ces 5 titres ont maintenant plus d’importance pour nous vu tout ce par quoi ils sont passés : Entre la 1ère idée musicale jusqu’à l’avoir sur un CD, il s’écoule beaucoup de temps. Durant cette période, il faut arranger la musique, débattre sur la couleur du morceau, sa structure, réfléchir à des textes, faire une première maquette. Puis vient le temps merveilleux de l’enregistrement où tu passes une semaine, nuit et jour, dans un studio à tester des synthés, recommencer 15 fois chaque prise de voix ou de batterie tout en mangeant des kebabs. Quelque chose commence à se créer. On est excité. On veut l’EP dans nos mains tout de suite. Mais une fois que cette partie est passée, il y a encore de nombreuses étapes: Il faut passer du temps devant les logiciels à choisir la sonorité, commencer à donner la forme et la texture, revenir dessus dix fois. Puis tout ça passe aux mains des ingénieurs du son de génie : Rich Travali, qui a bossé avec Notorious BIG, Will Smith ou encore Paul Simon, puis Chab, qui a bossé avec Daft Punk, Sébastien Tellier, Air, Katerine et autres grands. Ensuite il faut réfléchir à la position de chaque titre, au nom de l’EP (« Totem » c’est un mot chouette) et puis enfin à tout l’artwork, qu’on a fait nous même. Puis viennent les négociations avec les distributeurs, la promotion, les premiers retours. Et voilà un jour tu peux dire devant tes 1000 CD emballés devant tes yeux, ou devant le nom de ton groupe sur Itunes et Deezer : « On a sorti un EP ». Ca fait du bien. Tu vas les vendre après un concert, tu vas en dédicacer un ou deux. On te dit que ça à l’air très joli dedans.


S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS ABRA S ABRAXAS S ABRAXAS ABRA ABRA Ce n’est pas tous les jours qu’une bande de potes réalise quelque chose de concret comme un EP (qui plus est de musique non électronique). C’est plus difficile et plus jouissif que ça en a l’air. C’est rare de se sentir fier de ce qu’on a fait. On a au moins la chance de ne pas faire de l’architecture ou du cinéma qui sont des formes d’art où le résultat concret est une chose encore plus rare, mais n’empêche qu’on a dû apprendre à patienter. Heureusement entre temps on a fait une vingtaine de concerts dans des lieux incroyables (La Cigale !!), réalisé de la musique pour des courts-métrages (« Glitch » de Antoine Brusco & Antoine Uderzo), bossé sur un remix (du groupe Elephanz), composé d’autres titres et préparé de nouveaux déguisements. Sans ça on ne serait pas satisfait car à notre âge on veut faire plein de choses et le plus rapidement possible. C’est donc génial de regarder derrière soi un peu et de se dire qu’on a fait quelque chose d’impressionnant pour notre niveau. Et puis ce n’est qu’un début on espère. On s’aperçoit que l’on avance par petits pas : un EP, puis un jour un Label, puis un autre jour un album… C’est comme ça que ça marche. Même si le milieu de la musique te donne l’impression que c’est impossible de réellement réussir, nous on a le sentiment de faire des bonnes choses. On reçoit des bonnes critiques, on nous dit « mec le 5ème titre de l’EP il est dingue » ou on apprend que untel a adoré, que machin veut qu’on joue à sa soirée, que telle radio va nous diffuser, qu’un magazine veut une interview etc. Si il fallait résumer musicalement TOTEM on dirait donc que c’est un concentré de nous à l’image de la longue période de sa réalisation : c’est le bordel mais c’est cool.

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lien web: http://lesfreresgarcia.tumblr.com


CÉLINE GARCIA LES FRÈRES GARCIA

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Patrick Ostrowsky

fig. a

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prologue Berlin, February 2015 34

Dear P, first, congratulation on your great Betonobjekt series! Once more I wish I could see that for real, but it will happen for sure… As I told you I had to write you concerning the next issue of BON ESPRIT. Generally we are progressing, slowly but still progressing, we even start to think on a pretty long term, so we’re hoping nice stuff will be coming up soon. Anyway, about the next issue BE#5, I’m in charge of an article that has the power of creating a new approach for the magazine. To promote the idea of being a kind of window open to a generation, we want to start a “keep in touch” campaign with people who appeared in our previous issues. When most of the media think in terms of visibility and consider people and stories as simple article’s topic, we would like to have another approach. It means that we will pay attention to how artists are evolving and what their artistic life really is, that is beyond a just one-time interview. Specifically, and if you’re up to, I’ll propose you to give me an update of what happened for you since the last summer, in a way that you’re completely free to figure out. That could a simple answer to this mail or a drawing our whatever else. I want you to feel free about the way of let the readers know what was going on in the last six month. I hope I was “clear” in a way and that you will enjoy the idea of it! I would be happy to answer any further question that could come. Take care my friend M.


epilogue Munich, April 2015 Hey M, after your nice proposal I tried to figure out what I can contribute and if there has been a key moment in the last months since our Interview. I guess there has been, but I can’t name it. To me it’s more a subtile change that interfuse more or less every part of my work, but I try to gather some thoughts about the last month and maybe there are some key moments! First of all, I think giorno per giorno, the work we showed in your magazine was like an starting point for me to realize that working as an artist has a lot to do with meeting and overcoming challenges that are emerging from your work. It’s a process that is not just about getting great ideas but also about the delight to transfer them into a vis-a-vis, to unshell a better idea of what you’re actually dealing with. To me, giorno per giorno has been of great siginificance as it opened a wider range of possiblilies that before seemed to be shuttered. Another thing I’d like to mention is the lecture of Ludwig Hohls ‘Die Notizen’ (The Notes)(fig.b). He was a swiss philosoph from the 20th century, not really famous, but I think he also denied to be known, which is also a very interesting attitude. His thoughts had a great impact on my reflecting on art, because he unmasked a lot of more or less false ideas about it. Besides he showed what it really means to work. There is a whole chapter just about his Definition of Work and another one about Art, but all in all he pondered about a lot of aspects in life as Insights, Literature and Pharmacists. It’s absolutely great to read and it inspired me a lot, especially for one of my last works - the concrete block series (fig.a). In this series I assembled different materials as concrete, water and wood to set them into a miniumum-to-maximum stress ratio. I guess the exhibition where I showed the object for the first time was also one of those important events in the last months. It was called ‘Komödie der Vereinfachungen’ (Comedy of simplifications) and all of us who exhibited there had been in touch with the book of Ludwig Hohl during the preparation of the show. Due to that it generated an exciting situation with intensive conversations and a-close-working together process on each art piece. In the end it was a very coherent group show that indicated the combined possibilites of us. And I hope there will be some more opportunities in which I put my works next to the pieces of those guys. Right now I’m working on two new objects, fortuantely, I’m able to show them in the end of april in Wiesbaden and Frankfurt. That’s the state of mind. Best P.

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ThĂŠophile Chaudieu


Rencontre avec Théophile qui, en pleine préparation de son master d’architecture à l’Ecole Spéciale d’Architecture, prend le temps de nous parler de son autre passion: la photographie. Le processus, les habitudes, le regard, chaque geste compte. Les paysages vidés de corps deviennent des espaces de mémoire, de fascination, que l’on a tous l’impression de connaître. Confession de Théophile sur ce sujet à Bon Esprit magazine. 37

Meeting with Théophile who while being preparating his master’s degree in architecture at the Ecole Speciale d’Architecture, takes the time to talk with us about his other passion: photography. The process, habits, perception, every acts counts. Landscapes emptied of body become spaces of memory, of fascination, that we all have the impression to know. Confession of Theophile about this to Bon Esprit magazine.


«Plaisir, fascination & abandon C’est d’abord des petits rituels qui rassurent, mettent de bonne humeur. Je choisis les appareils, je vérifie les batteries, je charge de nouvelles pellicules. Un mélange de sérénité et d’excitation s’empare de moi, je ne suis pas encore dehors et déjà dans ma bulle. Vient ensuite le plaisir de prendre le volant, d’enfourcher mon vélo, de partir à pied. Je suis dehors, je suis seul, je guette une rencontre. Rencontre avec un lieu, un objet, une personne. Cette rencontre vient d’abord de moi, avant de venir de ce qui m’environne. Il y a mon humeur, ma capacité à lâcher prise, 38 à me laisser aller à la contemplation. Je m’abandonne à mes sentiments, me laisse fasciner par ce que je vois. Mon imagination est en éveil prête à réagir à l’instant. Mais il y aussi un peu plus que ça. Il y a les études d’architecture qui ont posé sur mon regard un filtre fait de droites et de courbes, de pleins et de vides, d’artificiel et de naturel. Il y a les lectures qui fixent dans ma tête des images entre rêve et réalité et dont je cherche des traces tangibles. Parfois il n’y a pas de rencontre. Je ne suis pas tout à fait là et je manque ce qu’il serait possible de voir.»

«Pleasure, fascination and abandon First it’s small rites wich reassure, puts me in a good mood. I choose the cameras, I check the batteries, I load new dandruff. A mixture of serenity and excitement comes over me, I am not even outside but though I am already in my bubble. Then comes the pleasure of getting behind the wheel or getting on my bike or leave on foot. I’m outside, I’m alone, I’m looking for a meeting. Meeting with a place, an object, a person. This meeting comes at first from me, before coming from what surrounds me. There is my humor, my capicity to let it go, to lose myself to contemplation. I give it up to my feelings, fascinated by what I see. My imagination is on alert, ready to react. But there is a little more than that. There are the studies of architectures which put on my gaze a filter made by straight lines and by curves, by fullness and emptiness, by artificial and nature. There are the readings which fix images in my head between dream and reality and for which I look for tangible traces. Sometimes there is no meeting. I am not completely there and I miss what it would be possible to see.»

Théophile Chaudieu Théophile Chaudieu

lien web: http://theophilechaudieuphotographies.tumblr.com


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15 17 1 Pointe d’Almet, France, février 2010 / 2 Causse de Lacourt, France, janvier 2015 / 3 Causse de Lacourt, France, janvier 2015 / 4 Causse de Lacourt, France, janvier 2015 / 5 Causse de Lacourt, France, janvier 2015 / 6 Saint-Valéry-en-Caux, France, décembre 2011 / 7 Lommabuktens, Suède, septembre 2013 / 8 Saint-Malo, France, aout 2013 / 9 Saint-Malo, France, aout 2013 / 10 Deauville, France, février 2015 / 11 Trouville, France, février 2015 / 12 Deauville, France, février 2015 / 13 Trouville, France, février 2015 / 14 København, Danemark, septembre 2013 / 15 London, Royaume-Uni, octobre 2013 / 16 København, Danemark, septembre 2013 / 17 London, Royaume-Uni, octobre 2013 / 18 Le Palais, France, aout 2014

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«Tout ça c’était dû au fait qu’on n’était pas très d’accord avec les contraintes de clubs» 52

Rencontre avec 4 membres du collectif toulousain Folklore, le 19 février, qui a donné lieu à une assez longue discussion dont voici la synthèse : A meeting with 4 members of the Folklore collective from Toulouse (France) on February 19, that led to a long talk. Here is the summary :

editor: Mathias Pongy date: 2015/02/19


BE: Alors pour commencer, c’est quoi Folklore ? (Etienne) Un groupe d’amis créatifs, multidisciplinaires, qui a vu le jour en 2009. A la base, c’était plutôt une effervescence qui partait un peu dans tous les sens. On était juste une bande de potes qui voulait faire plein de choses. Folklore a pris sa forme actuelle fin 2012, il y a eu beaucoup de départs et d’arrivées depuis le début. (Philippe) Folklore c’est un peu comme une plateforme qui permet à chacun de faire ses projets personnels ou en groupe, un point de départ. Il y a Antoine qui fait du tatouage et un peu de graphisme avec moi. (Etienne) Hugo et moi on fait de la production musicale et, avec Alvaro et Alex, du DJing. Au niveau de l’association, il y a Nico qui s’occupe de tout ce qui est droit, je m’occupe avec Philippe de l’administration et Maxime est comptable/trésorier. Mais ce n’est pas comme si c’était un vrai organisme, un truc officiel. On veut garder une liberté, ne pas être identifié à quelque chose, oublier les étiquettes. On s’est formé en association légalement parce qu’on y était obligé. Tous les membres du groupe ont une voix, il n’y a pas de dirigeant. Lors des événements, tous participent à la préparation des lieux, on est aussi aidé par un groupe élargi qui peut arriver à 20 ou 30 personnes. (Hugo) Le principal travail de Folklore c’est la recherche sur la musique, ses mouvements stylistiques et sa présentation en soirée. BE: Parlez-moi de vos soirées. (Etienne) Les soirées c’est plutôt une idée, une ambiance particulière. On a essayé de remettre en question tous les aspects de ce qu’on pouvait trouver lors d’un événement et d’y faire correspondre nos idées. Ça va du mec de la sécu, sa manière d’agir, aux prix au bar, de la

BE: So, first of all, what’s “Folklore”? (Etienne) A multidisciplinary group of creative friends, created in 2009. At the beginning we were all wildly excited and things were going off in all different directions. We were just a bunch of friends itching for doing a lot of stuff. Folklore has turned into its current shape in 2012, there has been a lot of people going in and out since the beginning. (Philippe) Folklore is like a platform that allows everyone to make his own project, or his group project. It is a starting point. There is Antoine who is tattooing and he does some graphic design with me. (Etienne) Hugo and I are producing music and with Alvaro and Alex we are Djing. For the association, Nico is handling everything related to the law, Philippe and I are taking care of the administrative stuff and Maxime is our accountant/treasurer. But it is not like a real organization, an official one. We want to keep our freedom, not being identify to something 53 in particular, just forget about the labels. We turned into an association because we were legally forced to. Each member of the group has an equal voice, there is no leader. When we organize an event, everyone participates to get the place ready. We are also helped by a larger group from 20 to 30 people. (Hugo) Folklore’s main work is the research on music, the different kinds of musical movements and how to present it during events. BE: Tell me about your parties. (Etienne) Our parties are a concept, a specific vibe. We tried to call into question every aspect of a traditional event and to make it match our ideas. Starting with the security guy, his behavior, the prices at the bar, the place of the DJ and of the speakers, the way we treat the public and not forgetting the entry price. (Hugo) It was all linked to the fact that


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place du dj et des enceintes au traitement accordé au public, sans oublier le prix des places… (Hugo) Tout ça c’était dû au fait qu’on n’était pas très d’accord avec les contraintes de clubs aussi. (Philippe) Ouais, c’est en réaction à un mouvement. (Etienne) C’est à la fois une passion pour un mouvement alliée au désaccord avec les contraintes accompagnant des événements conventionnels. Quant à la musique qui nous plaît, on écoute plein de choses différentes donc c’est plus facile d’en trouver mais, dans le cadre où elle est partagée, on ne retrouve pas vraiment toutes les idées recherchées. Par exemple, quand tu vas dans certains clubs, que t’es accueilli par un videur qui te traite comme une merde, que tu dois aller directement aux vestiaires et payer 2€ par article, sans parler des consos. (Philippe) Il y a à peu près tout qui est fait pour altérer l’expérience que tu es venu avoir dans cet espace. Entre l’ambiance que tu veux avoir et ce que tu vas avoir, il y a plein de différences, ça te déprime. (Alvaro) Et à l’opposé totale de ça, il y a une culture qui nous parle à tous, les Sound systèmes dub, on s’y retrouve nettement plus. Il y a 50% de musique et 50% d’ambiance. (Etienne) Le son est primordial, le dj n’est pas mis en avant. (Alvaro) On raisonne avec, ce sont des messages de paix et d’amour, on les exprime pas de la même manière mais on les comprend. (Hugo) On les comprend et c’est ce qu’on essaie de faire lors de nos événements. Sur nos descriptifs on essaie de ne pas mettre les DJs en avant, le message est, en gros, venez comme vous êtes, apportez vos boissons et à manger. On essaie de laisser un maximum de libertés aux personnes qui vont venir. Le but est que les gens soient à l’aise, pas qu’ils restent plantés devant le dj : Tourne toi vers tes amis et danse ! (Etienne) Après, c’est un peu une position extrême de ne pas annoncer les artistes, c’est une manière d’accentuer un retour à la fête et pas juste la proposition d’un concert. BE: Ouais c’est pas juste le dj set et voilà. (Etienne) C’est ça, il y a vachement de virtualisation de la club culture avec les boiler room et tout le reste. On est pas contre, ça démocratise beaucoup la musique de qualité, mais l’idée d’être devant un écran, regarder un streaming revient quasiment à la même chose dans les clubs ; tout le monde est tourné dans le même sens comme si t’étais dans un cinéma, ce n’est pas forcement comme ça partout mais il y a cette tendance. Alors que quand il n’y a pas de


we didn’t agree with the nightclub’s confines. (Philippe) Yeah, it was in response to an existing movement. (Etienne) It’s a passion for a movement combined with a global disagreement with the confines of traditional events. As for the music we like... Well we are all listening to different kinds of music what makes it easier to find some but in the way it is shared we don’t find all the ideas we are looking for. For instance, sometimes you go to a nightclub where you are welcomed by a bouncer who treats you like crap then you have to go straight to the cloakroom where it is 2 euros per item, without mentioning the price of the drinks... (Philippe) Almost everything is done to degrade the experience you came in this place for. Between the atmosphere you want and the one you will suffer there are a lot of differences and it is kind of depressing. (Alvaro) And at the opposite of that, there is a culture that speaks to us all: the Dub sound systems in which we find ourselves a lot more. There is 50% of music and 50% of vibe. (Etienne) The music is essential, the DJ is not highlighted. (Alvaro) We think through that, these are peace and love messages. We don’t show it the same way but we understand it. (Hugo) We understand it and that’s what we are trying to put in place during our events. In our descriptions we try not to highlight the Djs. The point is ‘come as you are, bring your food and drinks’. We try to give a maximum of freedom to the persons who are coming. The goal is to make people feel comfortable, not having them standing in front of the DJ: turn around to your friends and dance! (Etienne) We know it’s an extreme choice not to announce the artists but it’s a way to emphasize on a trip back to the party and not to be only offering a concert. BE : Yeah, it’s not only the DJ set and we’re done. (Etienne) That’s it. The clubbing culture is becoming more and more virtual with the Boiler Rooms and everything. We are not against it, it enables to generalize a lot of “good quality” music, but the idea of being in front of your screen watching a show in streaming is nearly the same thing as being in most clubs: everyone is standing in the same way as in a movie theater. It’s not necessarily like that but it’s a trend. While when there are no announced Djs, when the speakers are all around, when the DJ is at the same level than the public we get back to the idea of a party and not just a musical show. Beside that we think it’s important to highlight creativity. Currently we don’t announce our Warehouse’s line-up but it might change, it’s also nice to present a project. But we prefer presenting and working on a specific project through itself rather than improving it by a person’s image or artists’ names. Our main goal is to

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DJs annoncés, que le soundsystem est tout autour, que le dj est à la même hauteur que le public, on retrouve véritablement l’idée de fête, ce n’est plus juste une présentation musicale. A côté de ça, on pense que c’est important de mettre en avant la créativité, actuellement on n’annonce rien dans nos line up des Warehouse mais on ne sait pas si on le fera toujours, c’est bien aussi de présenter des projets. On préfère présenter et travailler visuellement les projets en eux-mêmes plutôt que de les cultiver par l’image des personnages ou des noms d’artistes. Tout est dans le but de désamorcer un star system et de promouvoir une mise à égalité de tous les participants. Par exemple, From Loft to Paradise, c’est vraiment le projet et non le dj qui est mis en avant, c’est l’idée qu’on défend 56 principalement. BE: Du coup tu peux me parler de ce projet ? (Etienne) C’est une recherche sur la musique des clubs du Loft et du Paradise Garage entre 1970 et 1987 (ouverture du Loft en 70 et fermeture du Paradise Garage en 87) avec leurs DJs David Mancuso et Larry Levan. Le travail est de respecter ce qu’ils ont fait et d’apporter quelque chose de nouveau, mélanger des styles, éditer des tracks ou en produire de nouvelles. C’est un projet de recherche qui peut aboutir à autre chose. (Hugo) C’est du créatif pour l’instant, après ça peut, pourquoi pas, aboutir à un label ou autre chose. Il n’y a pas de nom sur From Loft To Paradise, c’est le nom de la soirée, du projet et ça remplace le nom d’artiste.

neutralize a “star system” and to promote equality between all the participants involved. For example, with “From Loft to Paradise” it’s the actual project that is highlighted, not the DJ. That’s the idea we are mainly defending. BE : As you mention it, what can you tell me about this project? (Etienne) It is a research about the music of the Loft and the Paradise Garage (two clubs) between 1970 and 1987 -opening of the Loft in 70 and closure of the Paradise in 87- with their Djs David Mancuso and Larry Levan. The work here is about respecting what they’ve done and to add something new, to mix the styles, to edit some tracks or producing new ones. It’s an ‘investigation” project that can result in something else in the end. (Hugo) For now it is just creative work but it can, why not, end in a record label or else. There is no name in From Loft to Paradise, it’s the name of the event, of the project and it replaces the name of the artist. BE : Speaking of nightclubs, I remember you’ve organized parties at the “Dynamo”... (Alvaro) The Dynamo (concert hall in Toulouse) it was like our starting blocks. I think it’s an uncommon place in France. There was a nice bouncer, nice prices, we were totally free regarding the music we wanted to play. (Hugo) This is the place were we started to spread our ideas. (Philippe) And it was also the moment when some people started following us.


BE: En parlant de club, je me rappelle que vous avez fait des soirées à la Dynamo… (Alvaro) La Dynamo (salle de concert toulousaine) c’était un peu les startingblocks. C’est une salle rare je pense en France, il y avait un videur cool, des prix cools aussi, on était totalement libre sur la musique qu’on passait. (Hugo) C’est là où on a commencé à diffuser nos idées. (Philippe) Et c’est aussi là qu’il y a eu des gens qui ont commencé à nous suivre. (Etienne) Un peu avant, le groupe était à deux doigts de couler à cause d’une mauvaise direction et d’une perte d’argent. Folklore, dans une ébauche de sa forme actuelle, a commencé à la première soirée à la Dynamo. C’était le résultat d’une effervescence des mois p ré c é d e n t s . On a fait plein de soirées dans nos apparts mais on les a grillés, les uns après les autres, avec le voisinage et la police qui venait. En a résulté un groupe d’amis unis et passionnés. A la fin de l’été, on n’avait plus rien à part une date à la Dynamo. Il y avait un peu le côté naïf du début. A cette période, on a commencé à voir des personnes revenir et une ambiance se créer. Lors de la première Dynamo, on était une grosse force de frappe : 50 complétement à bloc, galvanisés par la possibilité de faire une soirée à taille réelle. A la fin de cette soirée on était 300, on s’est tous regardés et on a eu l’impression d’être tous potes ; tout le monde discutait vachement fort, il y avait une espèce d’énorme vibe, c’est là qu’on l’a réellement ressentie pour la première fois.

(Etienne) Just before that, our group was very close to fail because of bad decisions and a loss of money. At the time of this first Dynamo party, Folklore was only a sketch of its current shape. It was the result of the ferment of past months. We had hosted a lot of parties in our flats but we got busted, one after another, with the neighborhood and the police coming at our doors. The consequence was that we turned into a group of close and passionate friends. At the end of the summer, we had nothing left to do except for one party at the Dynamo. As it was the beginning there was a naive mood. At the time we started to see people come again and a particular atmosphere was coming up. When we organized the first Dynamo, we were a huge strike force : 50 fired 57 up people, galvanized by the possibility of actually doing a real party. At the end of this event we were 300, we all looked at each other and we felt like we were all buddies : everyone was speaking really loud, there was some kind of special vibe and that’s the moment we first felt it. (Alvaro) There’s a special nice context. Toulouse is quite a small city, I remember when we were giving leaflets in the street that we could actually meet the guys who will be at our parties. You were directly giving them the flyer, there was an actual meeting contrary to an invite to a Facebook event. (Philippe) With the leaflets there’s someone who comes at you in the street and says “Hey, come with me we’re going to party !”, it’s an interesting connection.




(Alvaro) Il y a un contexte particulier qui est cool. Toulouse étant une ville relativement petite, je me souviens du moment où on flyait dans la rue, on pouvait rencontrer les mecs qui viendraient en soirée. Tu leur donnais le fly en personne, il y avait véritablement une rencontre, contrairement à une invitation à un événement sur Facebook. (Philippe) Avec les fly, il y a quelqu’un qui vient te voir dans la rue et te dit « Viens, on va faire la fête ! », c’était un rapport intéressant. La dernière dynamo c’était le tremplin pour passer à un truc plus complet. BE: Qu’est-ce qui vous a dirigé vers les raves ou warehouse ? (Alvaro) On a fait une soirée dans la cave d’un bar, on a ramené trois fois trop de son. (Etienne) Il y avait tellement de basses dans la cave qu’il n’y avait presque pas de place pour danser et, pour finir, à partir 60 d’une heure du matin les voisins ont pété un câble et les proprios ont coupé le disjoncteur pour que ça s’arrête. (Alvaro) Du coup, après la soirée, on était super énervé et on s’est dit « maintenant ça suffit on va trouver un spot, un endroit abandonné et poser notre son » c’était un peu extrême. (Philippe) C’était un peu de la frustration aussi. (Alvaro) On s’est dit qu’on n’était pas des assistés, qu’on pouvait faire une soirée sans que personne ne nous dise quoi faire. C’était un peu un fuck adressé à toutes ces contraintes qui bloquent pour rien. (Etienne) Quelques mois plus tard, en février 2012, on a un pote graffeur qui nous a indiqué un spot en centre-ville, à Palais de justice dans des anciennes facs, on s’est dit qu’il y allait avoir une soirée là-bas. (Philippe) Il y avait un système de garant, des amis d’amis pour garder une certaine sécurité par rapport aux gens qui viennent, c’était bloqué à 150 personnes.

The last Dynamo was a springboard to something more complete. BE : What did lead you to the idea of « raves » or warehouse parties ? (Alvaro) We made a party in a bar’s cellar and we brought way too much soundsystem. (Etienne) There was so many basses speaker that there was almost no room left for dancing. Finally, at 1.00 am the neighbours blew a fuse and the owners cut off the power in order to stop it. (Alvaro) So after the party, we were quite pissed off and we told each other ‘‘it’s enough, now we’re gonna find a spot, an abandoned place or something and install our sound there.’’ It was kind of extreme. (Philippe) We were a bit frustrated too. (Alvaro) We told each other that we were not people expecting everything to be done for them, that we were able to organise parties without anybody to tell us what to do. It was like a big fuck to all of those confines stopping us. (Etienne) Few months later, in February 2012, one of our friends, who is a graffiti artist showed us a place downtown, near ‘Palais de Justice’ in a former faculty. At this moment, we already knew that a party would take place there. (Philippe) We set up a ‘guarantor system’, friends of friends who where there to keep it safe regarding the number of people attending the event. It couldn’t go over 150 persons. (Etienne) On D-Day we made groups of 20 persons to whom we gave precise meeting points in the neighbourhood and every 15 minutes someone had to go pick them and bring them to the spot. During two weeks we had a lot of work on the site : breaking some walls down, removing the debris, securing the gates in order to prevent people from dispersing anywhere, installing foam and mattresses against the windows to soundproof etc… The day before the party we went there. We came in, whispering. We were really


(Etienne) Le jour J, on a fait des groupes de 20 auxquels on donnait des points de rdv précis dans le quartier et tous les quarts d’heure quelqu’un allait les chercher pour les ramener dans le spot. Il y a eu beaucoup de travail pendant deux semaines sur le site : péter des murs, enlever les débris, sécuriser les portes pour pas que les gens se dispersent dans le spot, installer de la mousse et des matelas contre les fenêtres pour isoler du bruit. La veille de la soirée, on y est allé et en rentrant on chuchotait, on était vachement impressionné par le son qu’il y allait avoir dans cet endroit hyper silencieux avec les voisins à 40 mètres. Jusqu’au dernier moment, la soirée n’était pas assurée d’être réalisée, il fallait faire rentrer les gens par une entrée dessoudée au chalumeau sauf que ça n’a pas marché, il nous restait juste un portail sur le côté qui a été ouvert à 5 grâce à une barre à mine seulement 1h30 avant l’évènement. Cette première soirée a marché de 23h à 6h du matin, on a eu de la chance. Le lendemain, le lieu était grillé. Plus tard, une partie des anciennes facs a brulé, maintenant tout est muré. Ça aurait été vraiment bien que ça devienne un lieu un peu alternatif à Toulouse, en plein centre-ville, il ne gênait pas vraiment les gens. C’est dommage car beaucoup de personnes y allaient pour détruire, au sol il y avait de tout. (Alvaro) L’idée c’était d’arriver pour construire quelque chose. Le deuxième spot se trouvait dans un resto U abandonné sur l’Île du Ramier, on n’a jamais été sûr mais on pense que c’était un point de deal ou de prostitution. Par hasard, on a trouvé une salle bien dissimulée en passant par un petit trou, à l’intérieur il y avait une habitation complète avec des canapés, des chambres, des réserves de nourriture, des talons et des vêtements d’enfants. Le lieu était hostile, à chaque fois on ne le sentait pas. Finalement on a décidé de le faire. On a commencé à quelques-uns puis,

impressed just by imagining the sound that there would be in this peaceful, silent place with the neighbours living 40 meters nearby. Until the last moment, we weren’t even sure that the party would take place. We wanted to bring people inside through an entry we had to unsolder with a blowtorch but it didn’t work. Five of us finally managed to open a gate on the side of the building thanks to a crowbar, and it was only one hour and a half until before the start of the event. We were lucky, and this first party went on from 11 p.m to 6 a.m. The next day the place was blown. Later on, a part of this former faculty burnt and now it has been all walled up. It would have been really cool if it had become a kind of alternative place in Toulouse, in the heart of the city. It didn’t even bother people. Some people went there only to smash things which is very unfortunate, you could find almost anything on the floor. (Alvaro) The idea was to build something. 61


spontanément, vu que la première avait marché, des gens se ramenaient pour nous aider. (Etienne) On était exposé par une ouverture ayant un vis-à-vis avec une cité U, elle a été bouchée pendant deux jours avec un peu tout ce qu’il y avait sur place, ça a donné une espèce de plateforme de 5 mètres sur 3. (Alvaro) Tu y allais, tu retrouvais du monde là-bas. En rentrant le soir, après avoir taffé toute la journée, il y avait des moments hyper lents, comme s’il avait neigé et que tout était au ralenti, c’était des moments très légers. (Etienne) On commençait à avoir des rêves ; investir le lieu dans la durée, qu’il soit tout le temps comme ça, que les gens passent quand ils veulent. (Philippe) On voulait installer une forme de routine dans le lieu. (Alvaro) Le monde actuel a tendance à nous aliéner, là au contraire tu te retrouvais dans un endroit où tu emmerdes tout ça 62 royalement. Tu vis d’une façon tellement opposée pendant deux semaines, moi c’est un des meilleurs souvenirs que je garde dans ma vie. BE: Du coup la soirée a eu lieu là-bas sans problèmes ? (Etienne) Non on s’est fait choper à 1h du matin, il restait un dernier groupe à faire rentrer lorsque les mecs de la sécurité de la cité U sont arrivés, on a eu de la chance que ce ne soit pas la police. BE: Il continue à en avoir des soirées comme ça ? (Philippe) Normalement, il devait y en avoir une autre en octobre. Elle devait se passer dans un tunnel à l’intérieur d’un pont. On a dû beaucoup nettoyer, c’était très physique et au final, la veille, Hugo s’est ouvert la tête. C’était un ressenti, si Hugo s’est fait mal comme ça alors qu’il était complètement conscient de ce qu’il faisait, on ne peut pas prendre le risque pour 100 personnes. On a décidé de

The second spot was located in an abandoned university restaurant on ‘l’Île du Ramier’ (= The Ramier Island, Toulouse). We never figured this out but we think it was a dealing and/ or prostitution place. By accident we once found a hole in a wall leading to a hidden room. Inside there was an entire habitation: sofas, bedrooms, food supply, high heels and children clothes. This place was hostile and each time we went there we had a bad feeling about it. But we finally decided to do it. At the beginning we were just a few persons but then, as the first party worked well, people spontaneously came to help us. (Etienne) A gap made us visible from the residence hall right across so we filled it with everything we could find there. It resulted in a huge platform of 5 meters by 3 meters. (Alvaro) Every time you went there, you could find people. On our way back, after we had worked for the whole day, time was very slow as if it had been snowing and everything was in slow motion. These were good moments. (Etienne) We began dreaming about flooding the place over time. We wanted it to be this way all the time, a place where people can stop by and hangout whenever they want. (Philippe) We were seeking to establish a kind of routine in this place. (Alvaro) Today ’s w o r l d tends to alienate us but back there you f o u n d yourself in a place


l’annuler, c’est les risques. BE: Vous pouvez parler de vos soirées warehouse ? (Etienne) C’était un peu après la Dynamo, c’est tombé par hasard. Un mec est venu nous voir lors d’une soirée pour nous dire qu’il aimait bien ce qu’on faisait et qu’il avait un entrepôt, on a tous pété un câble. On a donc investi l’entrepôt, il nous a laissé faire des soirées alors qu’il y avait tout le matos dédié à son activité professionnelle dedans. (Alvaro) C’est à l’entrepôt qu’on a vraiment concrétisé des idées musicales, notre définition de club prenait ses formes, surtout le week-end du 4 octobre (ils ont fait deux soirées d’affilée ce weekend-là à l’entrepôt). BE: Et niveau programmation musicale dans les warehouse, vous avez fait jouer des dj de votre collectif et des djs locaux? (Alvaro) Des djs locaux en priorité, locaux ou de pas très loin, et on a été très agréablement surpris. La scène locale, c’est important pour nous. (Etienne) T’es devant des mecs, ça fait 2-3 ans que tu joues face à eux, tu sais bien mieux comment t’amuser et faire la fête avec eux qu’un mec qui va arriver en avion après une tournée de 10 dates. (Alvaro) Il peut être passionné mais il n’y a personne de mieux placé que les DJs locaux pour jouer pour leur ville. (Etienne) On a rencontré d’autres mecs avec qui on va travailler, c’est des anciens qui, pour nous, ont autant

where you didn’t have to give a single fuck about all this. For two weeks we lived in a completely opposite way. Personally, it’s one of the best memories in my entire life. BE: So you did organise a party in there and you didn’t have any problem about it ? (Etienne) Actually no because we got busted at 1 a.m. We had one more group of people to bring in when the residence hall security guards showed up, and we were lucky it was not the police. BE: Do you still have parties like that ? (Philippe) We were going to have one in October 2014. It was supposed to take place in a tunnel inside a bridge. We had a lot to clean, it was very physical but in the end Hugo got a cut on his head. We had a feeling that if Hugo could hurt himself like that while being completely aware of what he was doing we couldn’t take the risk for a hundred persons. So we decided 63 to cancel it, that’s all part of the job. BE: Can you talk about your warehouse parties ? (Etienne) It was a few time after ‘La Dynamo’, it stumbled on us by chance. Some random guy came to us during a party to tell us that he liked what we were doing in general and that he owned a warehouse. We all went crazy. So we took possession of the premises, he letted us organize parties even if all the equipment dedicated to his personal activity was stored there. (Alvaro) It’s in the warehouse that we really made our musical ideas concrete. Our definition of ‘clubbing’ was taking shape especially during the weekend of October 4 (they had two parties in a row during this weekend) BE: And at the level of the programme during the ‘warehouses’ you played DJs from your collective and local DJs ? (Alvaro) Local DJs as a priority. I mean


de mérite que n’importe quel guest qui coute 3000€, sauf que là on joue entre potes et il n’y a pas de question d’argent. (Philippe) Ceux qui ont réussi grâce à une image ne sont pas nécessairement les meilleurs, c’est le souci des producteurs qui ne sont pas forcément de bon DJs. (Etienne) On ne crache pas là-dessus, mais pour ce qui est de ce qu’on défend, on essaie de se radicaliser un peu pour que les idées soient visibles. Il faut faire un peu plus pour que ça se voie. (Alvaro) Mais on espère qu’un jour, il n’y aura plus besoin de faire ce petit plus et que ce soit simplement naturel, qu’on 64 pourra dire « Viens, il y a les copains qui jouent, on va se marrer ». (Etienne)Tu peux voir et revoir jouer un mec pendant des années, s’il est bon le son sera toujours très bon et se renouvèlera, tu passeras à chaque fois une bonne soirée. (Hugo) C’est pour ça qu’il y a la recherche musicale derrière, pour essayer d’innover, d’apporter des choses nouvelles et de mélanger les genres musicaux. (Etienne) C’est vrai qu’on ne parle jamais de musique, plutôt d’idée alors qu’en fait c’est ce qui est vraiment le plus au centre. (Alvaro) Au final, tout commence sur discogs. (Etienne) Notre génération a accès à plus de musique que les générations précédentes. Tu peux te faire des cultures musicales très rapidement qui sont équivalentes à ce que tu pouvais faire en diggant semaines après semaines chez un disquaire. Il y a des playlists déjà toutes faites, on a des classiques, des labels précis à écouter, on sait tout d’avance. Du coup, ce qu’il faut aujourd’hui c’est que

local or from not very far from here, and we were very pleasantly surprised. The local scene is really important to us. (Etienne) You’re standing in front of people, you’ve played for them for 2-3 years, you know how to have fun and partying with them much better than a guy who would come here by plane after a ten dates tour. (Alvaro) This guy may be passionated but no one is in a better position than local DJs to play in their own city. (Etienne) We met some other guys with whom we worked. They are ‘ancients’ and to us, they have just as much merit as any guest who would cost 3000€ (£2200). Except that in such cases we play music between buddies and it’s not about money at all. (Philippe) Those who succeeded thanks to their image are not necessarily the best ones. It’s the same problem with producers who are not necessarily good DJs. (Etienne) We don’t spit on that but for what we fight for, we try to toughen ourselves a little bit in order to make our ideas visible. We really have to do a few more to make them visible. (Alvaro) But we do hope that one day, we won’t have to do this little extra anymore. We’d like it to be simply natural, that we’d be able to say ‘‘Come by, some friends are playing we’re gonna have fun !’’ (Etienne) You can watch the same guy play again and again for years. If he’s good then the music will always be good. It will constantly renew itself and, you’re always going to spend a good night. (Hugo) That’s why we have to do some


le niveau général augmente vu que les exigences augmentent aussi. BE: Qu’est-ce que vous comptez faire dans le futur ? Des projets ? (Philippe) Là, on est dans une période de transition, la dernière warehouse était il y a 5 mois. (Etienne) Le projet va se transformer, on va continuer les warehouse et les événements ponctuels pour investir des lieux mais on veut aussi un local où on ne gênerait pas le voisinage, qui servirait de background à une scène local, si des gens ont un projet ou du son qui nous plaît vraiment. On a plusieurs options et on espère que ça va se concrétiser. On voudrait que ce soit un lieu associatif qui serait la journée un lieu de création, d’ateliers, pouvant accueillir une effervescence. Tous les projets qu’on aimerait bien faire se grefferaient làdessus. (Hugo) Mettre en avant aussi toutes les branches de Folklore, mettre tous nos projets en place. (Philippe) Ce qu’on ressent le plus aujourd’hui c’est qu’on a besoin de plus de place. Un lieu pourquoi pas d’expositions, de scénographie et de conception d’espace. On veut prendre un espace, un moment, des personnes et s’exprimer de façon créative dans une sphère la plus étendue

musical research behind that, to try to innovate, to bring something new and to mix the different musical styles. (Etienne) It’s true that we never speak about music but rather about ideas while it’s actually what it’s all about. (Alvaro) Finally, it all begins on ‘Discogs’. (Etienne) Our generation has access to much more musical contents than the previous ones. You can shape your own musical culture extremely fast when the same thing would have taken you weeks and weeks digging for discs at a record store. There are ready-made playlists, classics, precise labels to listen to, everything is known in advance. What we need today is to raise the bar as the demands rapidly increase too. BE: What are your plans for the future ? (Philippe) Plans? We’re in a bridge period, last warehouse was 5 months ago. (Etienne) The project is gonna evolve, we’ll keep with warehouses and one-off events to occupy places but we also want 65 a space where we wouldn’t bother the neighbours, as a place to house the local scene, if there are projects or music we really enjoy. We’ve got several options and we hope that one of them will work out. We’d like it to be collective, a place that would be conducive to creation in the daytime, with workshops, where it would be possible to have an effervescence. All the projects we’d like to carry out would graft onto this. (Hugo) Also to highlight every branches of Folklore, set up all our projects. (Philippe) Our main feeling today is that we need more space. It might be a place to house exhibitions, a place for scenography or space design. We want a place, a


possible. Au final, ce qu’on a fait depuis un moment était principalement musical mais on est tous en train de se rendre compte que, maintenant, on veut mettre à profit les intérêts de toutes les personnes qu’il y a dans le groupe. Antoine fait pas mal d’édition de son côté, on veut lancer une branche d’édition collaborative vraiment affiliée à Folklore et, du coup, solliciter des gens désirant travailler autour de cette idée-là. On veut aussi concrétiser le projet de label/pressage des productions musicales de l’équipe auquel on réfléchit depuis un moment.

moment, people, and we want to express ourselves creatively in the widest possible sphere. In the end, what we’ve been doing for a while was mainly musical, but we’re all realizing that now we want to build on the interests of everyone in the group. Antoine is doing a lot of editing on his side, we want to launch a collective editing branch really affiliated to Folklore and, therefore, solicit people eager to work on this idea. We also want to work out the project involving a label/vinyl pressing of the group’s musical productions which we’ve been thinking of for some time.

Record from a warehouse party 15/04/04 by Folklore (QR code): https://soundcloud.com/folkloremusic/warehouse_040415_tascam_dr-05_dr0000_0488/sr6r3E web link: https://www.facebook.com/teamfolklore



Remerciements / Thank So-Hyun Bae, Pauline et Sophia, Théophile Chaudieu, Folklore et ceux qui ont accepté de nous donner des nouvelles, merci pour leur coopération dans l’élaboration des articles les concernant. Sophie Pin et Agathe Lévêque pour les traductions. Team Bon Esprit: Deniz Basman / Mathias Pongy / Channel Roig / Romain Sadi Enfin un grand merci à nos proches et nos lecteurs pour leurs soutiens.

Suggestion / Submission Pour toute suggestion / remarque / critique / tribune, merci de vous référez à la planche contact communiquée ci-dessous ; c’est avec grand plaisir que nous les considèrerons. For every kind of submission thanks to contact us.

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S S

Founder of Bon esprit age: 22 past: NĂŽmes present: Seoul studies: architecture mounis.louis@gmail.com

M O R G A N L A C R O I X Associate at Bon Esprit age: 21 past: NĂŽmes present: Berlin studies: art morganlacroix.art@ gmail.com



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