BON ESPRIT #1

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Le bon esprit c’est évident. Bien que faire preuve de bon esprit n’est pas un objectif, au final, c’est un sentiment qui nous rassemble. C’est comme boire un coup avec les collègues. C’est aussi tirer partie de ce qui rend nos proches heureux et nous fait évoluer. Le bon esprit, il voyage pour mieux rentrer chez lui, il est curieux et pluridimensionnel. Ce n’est pas nous, c’est eux, c’est vous, c’est ce pourquoi nous sommes fier. En clair, le bon esprit c’est une idée simple, c’est le partage, promouvoir le talent, le laisser s’exprimer sans se répéter. La rédaction est fière de vous et tient à ce que vous le sachiez. Ce n’est pas l’esprit saint, c’est le bon esprit.


LOUIS MOUNIS

MORGAN LACROIX

S’il mène ce projet parmi tant d’autres, c’est parce qu’avant tout le bon esprit c’est un peu lui. Louis est un brillant étudiant en architecture à Paris. C’est parce qu’il s’investit dans tout ce qui est cher à ses yeux, la famille, les amis, la culture, le sport, les voyages, qu’il est en mesure de rendre au fil de ses différents projets un esprit de partage et de création sans cesse alimenté par l’interdisciplinarité. Fort d’expériences dans le milieu créatif (architecture, design, musique, graphisme, vidéo), il est aujourd’hui sur le point de livrer avec ce magazine ce qui serait une synthèse de son esprit collaboratif et curieux. Un bon esprit en fait.

Morgan c’est le coup de pouce bon esprit dont le magazine avait besoin pour exister. Bien qu’encore jeune, il est fort de nombreuses expériences, et a multiplié les rencontres. Il est bon esprit parce qu’il vit à fond. Étudiant en Art installé à Berlin, il développe son travail à travers différentes recherches à la fois plastiques et littéraires. Passionné pour tout ce qu’il fait, il communique une curiosité et une ouverture sur l’autre. Bien que vivant en Allemagne, il reste un fidèle soutien pour son entourage français. C’est aussi à travers son expérience du bon esprit que la génèse de ce magazine est devenue possible.



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HUGO TORDJMAN Actuellement en fin d’études à l’ Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA), Hugo Tordjman est un jeune cinéaste au talent fou. Maitrisant différents supports, il propose une panoplie de ses expériences et des cultures qu’il a pu découvrir (skate, BMX etc). Il vient nous présenter son regard sur ses propres travaux mais aussi sur ceux qui l’ont inspiré et son talent culinaire caché. BE : Pour commencer j’aimerais que tu imagines pour nous qu’est ce que ça dirait une rétrospective de ta vie avec Scorcese aux commandes ? H : Scorcese est un réalisateur qui a une obsession concernant la famille, et les rapports humains au centre de cette famille. Nous on est des triplés donc il se focaliserait sûrement sur un de mes frères ou moi je pense, il raconterait la vie d’un frère dans une famille de triplés… 5

BE : Bon j’ai commencé à parler de Scorcese parce qu’on sait que ça fait partie de tes favoris. Alors est ce que Scorcese c’est le genre de réal’ qui t’a poussé à prendre la caméra ? et si oui j’imagine qu’il est pas le seul donc qui sont tes maîtres ? H : Alors y en a beaucoup ! Mais oui, Scorcese clairement, en particulier son Raging Bull, ce sont des images, un mixage son, et des mouvements de caméra qui m’ont beaucoup influencé ; toutes les scènes de combats de boxe par exemple sont pour moi d’une puissance incroyable et très novatrices. Après dans mes influences notoires, il y a le cinéma Soviétique : Dziga Vertov L’Homme à la caméra c’est le plus important. Y a aussi Eisenstein (Sergeï) avec Le Cuirassé « Potemkine » ou Octobre. C’est le style soviétique, de l’image violente, ils faisaient du travelling avec tout ce qu’ils trouvaient. En fait L’Homme à la caméra c’est l’histoire de la ville d’Odessa du lever au coucher du soleil, c’est hyper documentaire. Ils appelaient ça le «cinéma vérité» en fait, et c’est un homme qui prend sa caméra et qui va filmer toute la ville du matin au soir en disant « je ne veux pas de mise en scène », il filmait la vérité tout de suite et pour moi c’est une de mes références ultimes : la réflexion, les mouvements de caméra, le style… Après quand j’étais en troisième j’ai découvert Terrence Malick et là c’est un cinéma complètement différent, hyper onirique, contemplatif.

J’ai commencé par découvrir son premier film, La balade sauvage et là ça a été un petit déclic pour moi qui s’est intensifié quand j’ai vu La ligne rouge, à partir de ce moment là je me suis dis je veux filmer la lumière du jour. Parce qu’en fait, Malick, c’est un réalisateur qui ne filme qu’en lumière naturelle, c’est différent, il y a une réflexion énorme. Mais le méga-déclic il est venu avec Le nouveau monde, Les moissons du ciel et malgré tout The tree of life (du même réalisateur), critiquable mais pour moi juste incroyable. C’est ce qui m’a fait être obsédé par l’extérieur et la lumière du jour. Dans mes vidéos tu verras toujours des flares, du soleil, des entrées de lumière, des lumières orangées, des levers, des couchers, des crépuscules, ça c’est mon côté Terrence Malick… (Flare : entrée d’une source de lumière directe dans l’objectif.) BE : Parmi tes médiums on retrouve la photo, tu en pratiques pas mal, donc est ce que tes sources d’inspirations c’est souvent les mêmes que pour le cinéma ? Tu mixes un peu les deux ? H : Y en a un qui m’influence beaucoup c’est Anton Corbijn, c’est le réalisateur qui a fait Control, le film sur Ian Curtis du groupe Joy Division. C’est un film qu’il a fait tout en noir et blanc et lui il vient de la photo ; il a fait énormément de photos et de clips, il est surtout connu pour ça et son film sur Ian Curtis est incroyable. D’ailleurs il a eu la Caméra d’Or à Cannes, qui récompense le premier film le plus audacieux, personnellement c’est le prix que je rêve d’avoir un jour si jamais je fais un film, c’est pour moi le plus prestigieux pour un premier film. Donc Corbijn c’est une référence, c’est un génie du noir et blanc aujourd’hui. Après je me suis laissé influencer par de la peinture, ça peut paraître cliché mais pour moi c’est Edward Hopper. J’étais plus jeune quand je l’ai découvert et je pense que ça a un peu changé ma vision des choses en fait ; c’était dans un film de James Gray qui s’appelle Two lovers. Dans les bonus du film Gray explique à quel point il a été touché par les images de Hopper et à quel point elles interviennent dans ses films, comment il fait des plans-tableaux. Hugo à la caméra et Nicolas Nalet en assistant



Hugo, Bibliothèque Nationale de France


Quand j’ai vu Two lover, je me souviens c’était sur Canal, c’est la première fois que j’avais une vraie émotion de «grand» grâce à du cinéma, c’était quelque chose qui était trop mature pour moi. Il y avait une scène sur la plage notamment qui est une référence direct à Hopper et là j’ai commencé à être obsessionnel. Mais celui qui m’a mis à la photo c’est Romain Bonne. J’avais acheté un boitier pour filmer parce que j’étais obsédé par ça, mais sans jamais avoir l’approche de photo et comme avec tout boitier 5D, 7D etc tu as une caméra qui te sert à l’origine à prendre des photos, j’ai commencé la photo et je pense que sans Romain je serais pas à ce niveau d’exigence avec moi même et à ce niveau de recherche esthétique, je pense que c’est à lui que je dois ce truc là en tout cas. BE : Et dis moi concernant ton public, ou celui que tu vises ça se passe comment ? À l’origine c’était pour mes potes. C’est un truc tout bête mais dès le début ma réflexion ça a été, je veux faire quelque chose qui remplacerait le PowerPoint au mariage. Ce que je voulais c’était avoir un souvenir esthétique de mes potes. Mais en fait la réflexion va beaucoup plus loin que ça, j’ai commencé à me dire que mes potes m’ont tellement vu avec une caméra depuis que je suis gamin qu’à un moment c’est comme si la caméra n’était plus là. Donc tout ce que je filmais dégageait une émotion naturelle, leurs émotions n’étaient plus jouées. Il n’y a plus eu le côté fictionnel, et depuis je me sers d’émotions naturelles. Quand j’arrive au montage je raconte une histoire à partir de ces émotions là, c’est ce que j’ai toujours fait que je veux toujours faire. Et c’est là que ça se rapproche un peu de Dziga Vertov, un «cinéma vérité», c’est raconter une histoire à partir d’émotions réelles. Donc pour revenir à la question j’ai commencé comme ça, en faisant des vidéos pour mes potes avec mes potes. Ma première vidéo pour mes eux je m’en souviens encore je ne l’avais même pas mise sur internet. Et en fait après j’ai commencé à me focaliser un peu plus sur ces souvenirs d’amitié, on faisait beaucoup de bmx à cette époque là donc je filmais beaucoup de vélo puis y a eu un moment où j’ai carrément lâché le mien pour me focaliser uniquement sur la vidéo. J’ai commencé à faire que ça, de la vidéo de vélo, de la vidéo de skate, et pour moi elles visaient un public hyper ciblé. À aucun moment je n’avais la prétention de me dire que ça allait plaire à quelqu’un que je ne connaissais pas. La première vidéo qui était un peu plus travaillée que les autres, c’était Seven days with a 7D, et bon celle là elle a d’abord eu un petit succès chez mes potes puis après ça a commencé à être un peu partagé, j’ai eu quelques compliments, ça fait super plaisir, d’autant que c’est un travail personnel que je prends trop de plaisir à faire, donc avoir un retour c’était carrément cool ! Et à partir de là je me suis dit: «je veux continuer dans cet univers». Le but est devenu: arriver à faire quelque chose d’assez esthétisant pour devenir universel.

J’ai jamais eu la prétention de réussir à faire ça; comment en filmant une émotion, un trick de vélo, de skate ou une situation tu peux arriver à toucher quelqu’un qui habite à l’étranger et qui va partager ta vidéo ? Parce qu’il va dire j’ai ressenti une émotion, et ça pour moi c’est le truc le plus important. Puis ça a commencé à être un petit peu partagé sur des sites de vélo, des sites de skate, des sites qui répertorient des travaux esthétiques, Fubiz ..! Mine de rien ce furent des méga-fiertés. BE : Et donc du coup cet univers du vélo tu continues à t’en inspirer dans ton travail à l’école ? H : Clairement, ça c’est sur. Ça peux même gêner les gens avec qui je bosse parfois mais mon style n’est pas fermé, je m’ouvre très souvent à autre chose. J’ai commencé très tôt à faire de la steadicam, j’avais 18 ans. Le truc c’est que c’est vraiment un matosse de caméra hyper rapide, ça va très vite, et il faut stabiliser, tu passes ton temps à faire des travellings avec ça, d’aller de haut en bas etc. Et quand j’ai commencé à filmer le skate, c’était une caméra très proche du sol, tu filmes avec une poigné et ça je pense que mine de rien, ça reste dans mon boulot de cinéma. Quand je raconte une histoire quand je suis à l’école, c’est très souvent du steadicam et de la caméra très proche du sol et des travellings, donc oui je pense qu’on retrouve comme ça la petite touche skate/vélo, c’est un influence qui se ressent vraiment. Il y a le film d’un mec, Joachim Trier, qui vient du skate. Son film, Oslo 31, sorti en 2011 m’a beaucoup marqué. Ce mec a réussi à faire un long métrage et franchement c’est incroyable d’avoir réussi à adapter ce style au cinéma. BE : Alors là, question spécial magazine… nous on t’a expliqué ce que ça représentait pour nous, maintenant c’est quoi pour toi le BON ESPRIT dans ton boulot, dans ta vie ? H : Pour moi le bon esprit c’est un peu philosophique, c’est des petits instants de vie qui font le BON ESPRIT. Dans mon travail y a un moment où je cherche à me satisfaire de petits bonheurs simples et mes influences les plus importantes en vidéo c’est exactement ça. C’est par exemple entendre ton son préféré en soirée, ça dégage quelque chose de tellement bien que pour moi ça peut être ça le BON ESPRIT, c’est ces petits moments. Quand y a une fille qui te plait et que tu la bouffes des yeux, si elle t’embrasse sur la bouche, ça c’est le BON ESPRIT ! Après, tu as le moment où tu es avec tes potes et le soleil va se coucher à ce moment là, tu vas être à un endroit incroyable sans même avoir réfléchi et là tu te retrouve dans un instant de pur bonheur ! C’est ça pour moi, tout ces petits pics de la vie quotidienne qui rendent les choses extraordinaires, c’est ce que j’ai envie de raconter dans mes vidéos. Avec mon pote Nico avec qui je fais de la vidéo on dit d’une image qu’elle a le « spirit ». Même avec mes frères je parle souvent comme ça. Avoir le « spirit » ça veut dire que tout est réuni pour que tout soit parfait. Tu vois, pour te raconter une histoire hier j’étais avec mon frère Théo.

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On est allé chercher McDo, lui était en skate, moi en vélo, on avait la bonne humeur. À un moment la lumière était tellement parfaite que j’aurais tué pour filmer cet instant. Il y avait des ombres sur les murs, toutes ces petites choses là, c’est des instants de vie qui contribuent à faire voir « l’extraordinaire dans l’ordinaire ». BE : Dis nous, c’est ta dernière année d’étude là, qu’est ce que tu compte faire ensuite, tu as des projets perso ? H : Oui clairement j’ai beaucoup de choses en tête. Après entre ce que je rêve de faire et ce dont je suis capable, je ne sais pas… Mais mon objectif ultime ce serait de réaliser des films ça c’est sur. Réaliser de la fiction aussi même si ce n’est pas mon domaine de prédilection. Enfin dans l’ordre ce n’est pas la fiction qui m’intéresse le plus, moi j’aime raconter des histoires quand elles sont réelles. Faire un tour du monde pour capturer des images. Représenter une marque ça ne me dérangerait pas par exemple, j’ai déjà bossé pour plusieurs marques, c’est quelque chose que j’aime bien.

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Photo prise par Hugo à Nîmes

Puis y a un truc qui m’obsède, c’est essayer d’embellir la réalité, immortaliser un moment et le rendre encore plus beau. Tu vois des marques, qui sont des marques pleines d’argent comme GoPro ou Red Bull, mine de rien ce sont des marques qui font ça, ils font le tour du monde pour trouver les plus beaux endroits, les sports les plus extrêmes et immortaliser ces moments où les uns et les autres se rencontrent. Moi évidemment c’est un truc qui m’intéresse. Et par rapport aux films, je me suis fait une réflexion un peu personnelle sur le métier. Quand tu vois un film au cinéma, le travail a été fait en équipe et chaque membre d’une équipe a un job très réduit. Alors que moi quand je suis sur une vidéo, je vais l’écrire, la shooter, l’étalonner, la monter puis la partager et c’est la satisfaction du travail fait seul ou avec une petite équipe de trois ou quatre personnes qui me plaît. En cinéma quand tu es cadreur, tu fais ce qu’un réalisateur te dit de faire. C’est rare d’avoir une vraie relation comme à l’époque de la nouvelle vague. À l’époque il y a un cadreur avec son réalisateur et là c’était un échange qui était bien différent. Et justement ce qui me dérange dans le cinéma c’est que l’émotion que tu vois à l’écran, tu ne le ressens pas quand tu fais le film, elle est créée au montage. Tandis que moi ce que j’aime faire dans mon boulot cinématographique ou vidéo, c’est ressentir l’émotion au moment où je tourne l’image pour la partager ensuite. En fait en cinéma c’est l’image qui m’attire le plus et c’est le cinéma en dernier lieu, même si j’ai envie de faire des films, ça c’est sûr. BE : Belle façon d’appréhender ta pratique ! Donc dernière question, ceux qui te suivent sur Instagram salivent souvent à la vue de tes gnocchi. Alors au BON ESPRIT on s’ait dit qu’on ne te laisserait pas partir sans te soutirer ton secret ! H : Alors généralement le secret de la recette c’est de toujours cuire ses condiments d’abord séparément pour en tirer le meilleur, puis ensuite les cuisiner avec les gnocchis.

Image extraite d’une de ses vidéos

Photo prise par Hugo à la Défense Page de droite: (haut) image tiré de son film (bas) photo prise lors du montage son




MARGOT COURGEON On est le lundi 21 avril, il est 21h46, on est dans un bar tranquille à Abesses, le Tagada Bar, en compagnie de Margot Courgeon qui a bien voulu nous accorder cette interview. On est ravi de t’avoir avec nous ce soir, non seulement parce que tu es la première représentante du sexe féminin dans BON ESPRIT mais aussi parce que tu es la seule et unique fille de ce pilote de BON ESPRIT. BE : Alors, on aimerait savoir, en guise de première question, si d’après toi, l’art c’est un milieu qui aujourd’hui encore continue de privilégier la gent masculine au détriment de vous, les femmes ?

BE : Venons-en à ton travail, tu veux bien nous en parler un peu ?

M : Oui dans ma fac et dans toutes les écoles d’art je pense, quand tu regardes les concours, les prépas, les beaux-arts etc.

M : Je fais un travail en volume : des mobiles en verre principalement. Un mobile c’est une sorte de sculpture que l’on pend au plafond et qui peut tourner sur elle-même. Donc je travaille le verre depuis un petit bout de temps maintenant et je fais des mobiles assez géométriques. Ça fait partie de tout un travail de recherche sur le thème astral, c’est un thème qui me passionne depuis que je suis petite bien que je ne sois pas une experte scientifiquement parlant. J’aime retranscrire à travers des volumes la beauté de ce qu’on peut voir dans l’espace. C’est important pour moi de faire des mobiles parce que ça implique un mouvement dans l’espace, quant aux formes, en ce moment c’est essentiellement des sphères liées entre elles par des tubes (cf. illustrations).

BE : Et du coup, est ce que tu pense qu’on peut identifier le sexe d’un/d’une artiste à travers ses œuvres ?

BE : Est-ce qu’avant ça tu explorais cette univers dans le bidimensionnel ou tu fais des volumes depuis toujours ?

M : Non je ne pense pas non plus. Il faut faire du cas par cas pour ce genre de chose. Un homme peut tout aussi bien faire un travail connoté féminin qu’une femme, c’est trop personnel pour qu’on puisse déterminer, sans autre information que l’œuvre, si l’artiste est un ou une. On peut toujours se faire une idée mais ça reste de la spéculation pure et simple.

M : Non j’ai fait du dessin, j’en fais encore pas mal ; mais aujourd’hui ce sont surtout des dessins des recherches plus que des travaux plastiques aboutis. En fait je créais toujours tous mes mobiles en passant par le dessin, je remplis des carnets de croquis en même temps que je travaille le volume.

M : Non je pense que ce n’est pas le cas. J’ai l’impression qu’il y a plus de filles que de mecs dans les écoles d’art et du coup il risque d’y avoir, dans les générations à venir, plus de femmes artistes que d’hommes artistes. Après évidemment aujourd’hui il y a plus d’homme qui sont connus, je pense que ça va être équilibré d’ici quelques années. BE : Il y a plus de filles que de garçons dans ton école ?

BE : Ta pratique est déjà très singulière pour une étudiante en 2nde année de licence d’Arts-Plastiques, d’autant que les études d’arts-plastiques sont plus généralistes que les Beaux-Arts par exemple, alors qu’est ce qui t’a amené vers ce travail du verre dans l’espace ?

Margot

M : Mes premiers mobiles étaient en bois et polystyrène, des matériaux dits «pas très nobles», on m’a donc d’abord reproché que mes matériaux n’étaient pas adaptés à mes concepts ; c’est là que je me suis orientée vers le verre. Puis ensuite on m’a reproché de trop m’enfermer dans cette pratique et en réalité ce n’est pas le cas parce que je considère que je suis toujours en phase d’exploration de ce matériau.

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J’expérimente dans le but de produire une pièce dont je sois vraiment satisfaite. Il se trouve que ma dernière pièce est concluante. Elle représente pour moi une étape importante dans ce que j’appellerais « ma phase verre ». Mais il est évident que je vais, d’ici peu, aller explorer d’autres pratiques. BE : On reviendra sur la direction que vont prendre tes projets, pour l’instant j’aimerais que tu nous parles plus de toi, de ta vie à Paris… Tu es bordelaise, alors est ce que la province te manque ? M : Oui ça me manque beaucoup la province… mais j’aime bien Paris aussi. Je suis venue ici seulement pour faire mes études et même si je ne le regrette pas du tout c’est sur que la vie parisienne c’est autre chose que la vie à Bordeaux parce qu’ici tout est trop speed. Moi je suis quelqu’un de calme, de peu stressé, ça n’a pas été évident de me faire à cette vie, mais en deux ans j’y suis quand même bien arrivée je trouve ! J’apprécie beaucoup avoir un tel accès à la culture et à un bon enseignement supérieur à Paris. Malgré tout je retourne assez souvent à Bordeaux. BE : Il n’y avait pas la filière que tu voulais à Bordeaux pour tes études ?

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M : Si, il y avait aussi une fac d’arts-pla’ mais elle n’est pas très réputée, puis quoi qu’il en soit Paris reste une capitale dans le monde de l’art, habitant en France je pense que c’était inévitable pour moi d’y passer, c’était un besoin pour moi d’avoir accès à tous les musées, à toutes les galeries auxquelles on n’a pas accès en province. Puis je bénéficie du label Sorbonne (rires).

BE : Tu nous parles d’éventuelle poursuite d’études à Berlin, en Espagne ou au Portugal, pourquoi ces destinations ? On pourrait penser que c’est par rapport au coût de la vie ou alors c’est l’esprit, les bassins culturels que ça représente ? M : L’Espagne et le Portugal c’est essentiellement pour la culture et le cadre de vie, c’est le Sud, il fait beau il fait chaud, les gens sont ouverts d’esprit, ce sont des critères que je ne retrouve pas au Royaume-Uni par exemple. Après Berlin, c’est aussi le cadre de vie, l’ébullition artistique qu’il y a là-bas évidemment. BE : On a presque fini. Comme tu le sais, le BON ESPRIT magazine repose sur le partage de nos sphères créatives à chacune et chacun, donc est ce qu’il y aurait des noms en particulier que tu aimerais voir dans les pages de nos prochains numéros ? M : Alors j’en ai trois : le premier c’est Antoine Geiger, c’est un étudiant qui fait de la photo et de la sculpture, il a un univers à lui qui est incroyable. Ensuite il y a Mounir Ayache, c’est la personne avec qui j’expose à l’Espace QuinzeQuinze, il fait de la vidéo et son univers se rapproche pas mal du mien, c’est-à-dire qu’on travaille sur le même thème mais avec des approches très différentes. Et enfin, Romain Hubert mon acolyte de la fac.

BE : Question magazine on la pose à tous nos interviewés, ce serait quoi selon toi le BON ESPRIT ? M : Le BON ESPRIT c’est la joie de vivre, la simplicité. Quelqu’un de tolérant, qui sait profiter de petites choses et ne se prend pas la tête, il a un BON ESPRIT. BE : Je reviens maintenant sur tes projets pour l’avenir : voyages, master, expos, écoles ? M : Oui j’expose à partir du 15 mai dans une petite galerie qui s’appelle Espace QuinzeQuinze à Paris. Je suis très contente c’est ma toute première exposition, c’est au 56 rue Notre Dame de Nazareth, le lieu est tenu par quelqu’un de très sympa, vous êtes tous invité à venir. Sinon je compte terminer ma licence à la Sorbonne puis tenter des écoles à l’étranger : les Beaux-Arts de Berlin ou pourquoi pas en Espagne ou au Portugal. Autrement je rêve de voyager à Cuba depuis deux ans, donc j’essaye d’économiser pour pouvoir passer un séjour d’un mois voire plus là-bas. Entre temps j’aimerais voyager un peu en Europe, retourner à Berlin puis aller à Prague, Amsterdam, Bruxelles aussi.

Interstella





KOALAGOON Koalagoon, duo composé de Louis Lancelle et Arthur Aigon, offre un univers totalement planant dans lequel il fait bon vivre. Formé fin 2013, le groupe se veut libre de créer et d’évoluer dans des directions et supports différents. Ils ont pris le temps de nous accorder une interview pour nous parler Etienne Daho et falafel. BE: Première question: Koalagoon est ce que c’est un nom de cocktail tropical ou l’un nom d’un animal transgénique? [A] Je dirais que c’est ni l’un ni l’autre, peut être une envie d’expérimenter dans cet art déchu qu’est la musique. Je vois les choses comme ça personnellement. [L] Faut que j’aille reprendre une bière !

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BE: À présent on va vous proposer un espèce de portrait chinois: si je vous dis une couleur? [L] Le pourpre, parce que c’est la couleur de l’amour et de la gloire.

Coté Pokemon, comme starter ça sera plutôt Salameche, Bulbizard ou Carapuce ? [L] Moi j’ai toujours commencé avec Pikachu, il est cool. [A] Moi je dirais Sacha. Vous êtes plutôt Skrillex ou Ghetta ? [L] Alors il faut savoir que Katie et David ont divorcé donc quand j’ai appris ça j’ai espoir que pour baiser, il fasse de la bonne musique. [A] Moi j’aimais bien le show de Skrillex au Tomorrowland, je trouvais ça vraiment bien… BE: Louis tu es à Paris, Arthur à Marseille, comment vous est venu l’idée de travailler ensemble?

Un animal?

Un joueur de foot?

[L] La genèse du projet c’était pendant les vacances de Noël 2013, j’écoutais un album de Connan Mockasin et je me suis dit qu’en fait c’était cool. Alors j’ai pris ma guitare, j’ai fait pareil puis j’ai fait écouter à Arthur et il m’a dit qu’il fallait rajouter du soleil. Voila, ça a commencé comme ça.

[A] Ribéry. [L] Jean Marie Le Pen.

BE: Est ce que vous êtes possédé par Etienne Daho ? Car on a vraiment l’impression qu’il est avec vous en studio.

Une ville ?

[A] Moyen, Etienne Daho il est trop triste. [L] Oui il est triste mais il est loveur. [A] Sauf que lui il est pas beau aussi ! [L] Oui mais sommes nous beaux ? (rires) [A] Bien sur ! [L] Pour en revenir à Daho, la comparaison a souvent été faite au niveau vocal. En réalité c’est parce que j’essaye de camoufler ma voix au maximum et finalement ça donne Daho. [A] En fait Louis c’est Etienne Daho mais ça fait des années qu’il le cache. Et ça m’énerve qu’il cache un talent comme ça !

[A] Une baleine. [L] C’est parce que ça fait penser à ta mère.

[L] Actuellement Stockholm ! [A] Ou Oulan-Bator, car il y a de très bon kebabs et des bon falafels. [L] Exact, ils font les falafels du désert et il n’y a que là que l’on peut en trouver. Plutôt USA ou URSS? [L] Etant le fils spirituel de Gorbatchev j’aurais tendance à dire USA, après Gorbatchev il était sympa quand même. [A] Oui plutôt Allemagne de l’Est, genre stasi, les trucs sympas quoi.

Pochette de leur EP en écoute sur leur soundcloud.




BE: Parlons d’avenir, est ce que vous faite ça pour le plaisir de la musique ou au fond de vous, vous aimeriez que Timbaland vous recrute ?

BE: Vous avez parlé d’EP, on peut espérer un petit live cet été dans le sud de la France? Paris et Marseille réuni sur scène ?

[L] Je t’avoue que depuis que je perds au pari sportif j’aimerais bien que cela me rapporte de la tune ! Mais sinon l’avenir c’est que l’on va sortir un EP pour l’arrivée des beaux jours et ensuite on va enregistrer une maquette dans un studio à Nîmes (celui du père d’Arthur). A partir de cette maquette on va essayer de bouger à droite à gauche pour voir si cela peut séduire et nous rapporter des sous pour les paris sportifs. Et sinon Timbaland, j’apprécie vraiment l’artiste car musicalement il fait des choses très bien niveau percussions, vous écouterez 4 minutes to save the world avec Justin Timberlake et Madonna, il y a de très bonnes percussions. Avec Nelly Furtado c’est très bon aussi, n’ayons pas peur de le dire !

[L] Ça serait un peu Cavani featuring Valbuena, le classico. Alors on ne sait pas trop car on ne sait pas comment gérer nos lives; faudrait prendre des musiciens mercenaires. [A] Des mexicains ! [L] Oui c’est vrai que j’ai déjà vendu des albums au Mexique quand je faisais de l’électro ! D’ailleurs en parlant de ça hier je suis allé dans un club et il y avait de l’électro et je me suis fait chier. Et c’est là que je me suis dit que peut être le monde est entrain de changer, qu’il y a un putsch qui se prépare dans les caves. Je pense qu’on atteint la fin de la techno, dans 20 ans il n’y aura plus de techno…

BE: Donc ça serait avec quel artiste que vous aimeriez collaborer concrètement ? [A] Au revoir Simone ! [L] Carrément ! On a un lien intime avec elles (rencontre lors d’un concert à Nîmes en février 2014). [A] Avec Fauve aussi ! [L] (rires) Ouais je voudrais collaborer avec Fauve pour qu’en studio on puisse leur dire que c’est de la merde ce qu’ils font et leur taper sur la gueule. BE: Et votre univers graphique un tantinet fluokid on en parle ? [A] Non non, à présent on se base sur des choses plus terre à terre, plus sombres. Genre l’icône pour l’EP ça serait Romy Schneider, l’actrice principale de La Piscine. Un truc assez simple avec une typographie genre Futura. [L] On est plus dans la mouvance des gens qui font des photographies normcore, genre des trucs fait à l’arrache avec un appareil photo jetable. Un truc simple avec de belles couleurs. BE: C’est quoi le BON ESPRIT pour Koalagoon? [A] (Avec un accent du sud très prononcé) C’est des couleurs de soleil, le bleu de la mer tu vois. Moi je suis à Marseille là et je regarde par la fenêtre et je vois la mer. Je vois l’horizon et derrière il y a l’Afrique du Nord, c’est le soleil c’est l’exotisme.

Photo de l’EP par Étienne Gallais

BE: Dernière question, si vous étiez naufragé sur une île déserte avec 3 musiques dans votre walkman ce seraient lesquelles ? [L] Moi je prendrais pour commencer l’extraordinaire Extended version de Like a prayer par Madonna qui dure 8 minutes. [A] Moi je prendrais rien, j’aime pas la musique: ce que j’aime c’est le silence. En fait je prendrais Silence de John Cage. [L] En dernière musique je prendrais de la hardtech. Je détesterais tellement que je n’aurais pas envie de l’écouter et la musique ne me manquerait pas. Ou peut être une musique de lover vu que l’on serait tous les deux sur une île déserte ; il faudrait que l’on fasse l’amour et j’aimerais que ce soit gentleman. [A] Ouais genre Elvis Presley, un bon slow même si ce n’est pas ma génération.

KOALAGOON EP tracklist

https://soundcloud.com/koalagoon 1. Seagulls 2. Stockholm 3. The lust beach 4. Sunrise & Love Blood 5. Blue

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DANIELE SONNINO BON ESPRIT s’est déplacé jusqu’à Londres pour rencontrer Daniele, étudiant en design graphique. On s’est retrouvé autour d’une bière, rien d’étonnant en Angleterre, pour parler de ses travaux mais aussi de son avenir et de ce que vous, lecteurs, devriez faire si vous venez sur Londres.

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BE : We enjoy have our first interview abroad with you Daniele ! First of all can you introduce yourself to our readers ?

BE: Nous sommes contents d’avoir notre première interview à l’étranger avec toi Daniele ! Avant tout est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?

D : I’m Daniele Sonnino, I was born in Italy then I moved to England when I was a child. I move to London four years ago to study art. I did a foundation, which is a year of specialisation, and then I choose an degree of illustration. After a while, I practice it in a way more oriented in graphic design because I did an internship, which introduce me to mix illustration and graphic design.

D: Je suis Daniele Sonnino, je suis né en Italie puis j’ai déménagé au Royaume Unis quand j’étais petit. Je me suis installé à Londres il y a quatre ans pour étudier l’art. J’ai fait une année un peu générale puis je me suis orienté en illustration. Après un moment, ma pratique s’est orienté vers le design graphique car j’ai fait un stage qui ma sensibilisé au mélange de l’illustration et du design graphique.

BE : Can you tell us a bit more about this influence in your illustration approach ? And maybe few words about your technic ?

BE: Parles nous un peu plus de cette influence dans ton approche illustrative et de tes méthodes de travail ?

D : I’ve been heavily influence by design magazine and I like the idea to illustrate or design something in a really informative way. Especially Stephan Walters is one of my reference in this kind of practice, for instance he’s always keep a structural and analytic point of view in his publication but it’s still really illustrative. In my work, I like to reduce shapes, lines, symbols, that’s how I like to work, to be more direct through images.

D: J’ai été fortement influencé par des magazines de design. J’aime l’idée de dessiner de façon communicative et informative. Plus particulièrement Stephan Walters est une de mes références dans cette approche, notamment j’apprécie sa manière de faire voir les choses sous un angle très structuré et analytique mais qui reste néanmoins de l’illustration. Dans mon travail j’aime réduire les formes, les lignes, les symboles, c’est comme ça que je cherche à être plus direct avec mes images.

BE : Would you like to speak about your teamwork for the window of a furniture’s shop in London ?

BE: Pourrez tu nous parler de la création d’une vitrine avec ton équipe pour un magasin de meubles à Londres ?

D : Sure ! That was great. First because it was a collaboration, I enjoyed worked with those people of my school team. We made a window installation for a shop call Pitfield, which takes old furniture to make it new so we used that language. Then we found some pieces of wood, few rubbish and we create a city, also a robot and an aquatic monster. That was a lot of fun and it’s great to collaborate with the other cause you learn more.

D: Bien sur ! C’était super. D’abord parce que c’était un vrai travail d’équipe, j’apprécie travailler avec ces personnes de mon école (London College of Communication). Nous avons réalisé une installation pour la vitrine d’un magasin qui s’appel Pitfield, ils font du neuf avec du vieux donc a essayer d’utiliser ce langage aussi. On a trouvé du bois, quelques déchets et on a créé une ville, un grand robot et une créature aquatique. On a pris beaucoup de plaisir and c’était génial car l’on apprend beaucoup plus en travaillant ensemble.

Daniele




BE : What about your location : London ? Maybe would you like to go abroad while or after your studies ?

BE: Et à propos de ton lieu de vie, aujourd’hui Londres ? Eventuellement tu souhaiterais partir à l’étranger ?

D : I’d really like to move when I’m done because I need to meet new people and try to learn a new language maybe. I would like to learn Spanish. London is great to study but we all want to leave one day and discover something else.

D: J’aimerais vraiment bouger après mon diplôme. J’ai besoin de rencontrer de nouvelles personnes, apprendre une nouvelle langue, pourquoi pas l’espagnole… Londres est une ville géniale pour étudier mais un jour ou l’autre j’imagine qu’on a tous envie d’aller voir autre chose ailleurs.

BE : Do you expect a special job in the future or you don’t already think about it ? D : I’d like to work with graphic enterprise, but mostly keep the freedom of creativity. I hope I could use graphic design to earn money while I work on open project. Continue on this way of emulation between illustration and graphic design. I’d like to have some experience abroad like in Copenhagen or Berlin why not… BE : Now comes the special magazine question, what does the BON ESPRIT mean for you ? D: I would say in really short answer that BON ESPRIT for me is listening good music and collaborate with other people, that’s enough for me (laugh). BE : For our readers who never came to London what could you advise them to do while their first journey ? D : Allright so hire a bike, it’s £2 for 24 hours and go from pub to pub around town, you will get really drunk, I should not advise it, it’s dangerous, but this is just so fun.

BE: As-tu des attentes concernant un job en particulier ou tu restes ouvert à plusieurs possibilités pour l’avenir ? D : J’aimerais travailler avec des entreprises de graphisme, mais avant-tout garder la liberté de créer. J’espère pouvoir utiliser le design graphique pour gagner ma vie tout en travaillant sur des projets ouverts. Également je voudrais préserver cette émulation entre illustration et design graphique, pourquoi pas à l’étranger ; Copenhague et Berlin me tentent assez. BE: À présent la question spécial magazine : le BON ESPRIT ça signifie quoi pour toi ? D : Simplement pour moi le BON ESPRIT c’est écouter de la bonne musique et collaborer avec différentes personnalités, c’est tout ce que j’aime. (rires) BE: Pour les lecteurs qui n’ont jamais mis les pieds à Londres qu’est ce que tu leur conseillerais d’expérimenter en premier ? D : Ok, alors il faut qu’ils louent un vélo, c’est £2 pour 24h, et qu’ils se rendent de pub en pub à travers Londres, très vite ils seront très saouls. Mince je devrais conseiller ce genre de chose, c’est dangereux, mais c’est super fun !

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ADRIEN LESTRAT C’est au milieu du jardin de son école d’architecture que l’on rencontre Adrien. Pour cette dernière interview, on vous présente un étudiant qui possède désormais une collection de carnets de dessin plutôt impressionante ! On va donc parler avec Adrien de ses dessins évidement mais aussi de son avenir en tant qu’architecte. BE: Pour commencer est ce que tu pourrais décrire aux lecteurs ton parcours?

BE: Du coté des influences, que ce soit pour les typographies ou les dessins, où puises tu tes sources d’inspiration?

A: J’ai commencé par avoir mon bac S ensuite j’ai fait une mise à niveau en art appliqué (MANAA) à Sèvre. A présent je suis en troisième année à l’Ecole Spéciale d’Architecture (ESA) à Paris.

A: Je vais à droite à gauche, je n’ai pas vraiment de références exactes. Je m’inspire de choses anciennes ou plus contemporaines, dans la vie de tous les jours. Lorsque je voyage je prend aussi des photos que je vais redessiner.

BE: Dans tes dessins tu accordes pas mal d’importance à la typographique, ça vient d’où ?

BE: Et aujourd’hui que tu es en architecture est ce que tes dessins ont évolué vers quelque chose de plus scolaire ou tu continues à dessiner librement ?

A: C’est une sorte de passion qui a pris à la fin de la MANAA, j’aimais bien reprendre certaines typographies. Au début je les redessinais et à présent je fais mes propres typos. BE: Question support, tu travailles exclusivement sur papier ou tu diversifies ? A: Alors je dessine surtout sur papier et en grande partie dans mes carnets. Avant chaque dessin je commence la plupart du temps par faire des croquis sur des feuilles volantes puis ensuite je le fais au propre sur mon carnet. Depuis mon premier carnet j’ai pu vraiment progresser; on le remarque rien qu’en regardant mes traits. Mais en soi ces carnets je les fais surtout pour le plaisir plutôt que par ambition. BE: Donc en soi tu amasses une grande quantité de carnet si je comprend bien? A: Exactement, actuellement j’en suis à mon septième! Cela vient surtout du fait que j’ai une grande variété dans mes dessins, je ne souhaite pas dessiner avec un seul style, j’en cherche constamment d’autres. Je réalise souvent des séries par styles mais très courtes, cependant il y a tout de même des thèmes et personnages qui reviennent.

Adrien

A: C’est quand même très scolaire déjà de le faire dans un carnet, cependant j’ai parfois envie de sortir de ce format qui peut être restrictif. Quant au niveau du rythme c’est toujours aussi régulier et j’essaye des fois de rapprocher le contenu de mes dessins avec l’architecture mais ce n’est pas toujours le cas. BE: Est ce qu’en étant en architecture tu trouves moins de temps pour dessiner? A: Je continue de trouver le temps pour. On a toujours le temps ! BE: Ok ok, et est ce que tu essayes de retrouver ton univers graphique dans tes projets d’architecture? Cela ne doit pas être évident j’imagine. A: Oui j’essaye des fois mais étant donné que l’on a qu’un seul projet par semestre cela fait peu d’opportunités pour le faire. Mais les deux derniers j’ai quand même pu avoir pas mal d’échanges graphiques. Le dessin peut me servir comme moyen de représentation pour mon projet mais aussi souvent comme base de celui-ci, à partir de croquis.

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BE: Penses-tu continuer à dessiner comme tu le fais aujourd’hui une fois ton diplôme en poche?

BE: Et en tant que dessinateur si tu devais le représenter ça serait quoi?

A: J’espère oui.

A: Pas évident. Je vous le dirais quand j’en serai au volume 50 je pense, au volume 7 je n’en suis pas encore là ! (rires)

BE: Question spéciale magazine, c’est quoi le BON ESPRIT pour toi ? A: Le bon esprit… c’est du soleil, des amies et du bon temps !

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MER Nous souhaitions remercier Margot, Hugo, Daniele et Adrien mais aussi toutes les personnes qui nous ont soutenu pour la rĂŠalisation de ce premier numĂŠro, tout particulierement Alain Madalle (papi).


RCI

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