BON ESPRIT
Vol. 3 - Mazel
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Le bon esprit c’est évident. Bien que faire preuve de bon esprit n’est pas un objectif, au final, c’est un sentiment qui nous rassemble. C’est comme boire un coup avec les collègues. C’est aussi tirer parti de ce qui rend nos proches heureux et nous fait évoluer. Le bon esprit, il voyage pour mieux rentrer chez lui, il est curieux et pluridimensionnel. Ce n’est pas nous, c’est eux, c’est vous, c’est ce pourquoi nous sommes fier. En clair, le bon esprit c’est une idée simple, c’est le partage, promouvoir le talent, le laisser s’exprimer sans se répéter. La rédaction est fièrs de vous et tient à ce que vous le sachiez. Ce n’est pas l’esprit saint, c’est le bon esprit.
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The ‘good spirit’ is evident. Even if it is displayed the good spirit itself is not the goal. In the end it’s a feeling which gathers people together. It’s like having a drink with your buddies. It also takes advantage of what makes our friends happy and makes us evolve. The Good Spirit travels to come home better, he is curious and multidimensional. It’s not us, it’s them, it’s you, it’s the things we are proud of. Clearly ‘the good spirit’ is a simple idea, it’s about sharing and promoting skills, to let it speak without repeating itself. The editorial staff is proud of you and wants you to know that. It’s not the Holy Spirit, It’s the Good Spirit.
PATRIKK OSTROWSKY......p6 DANS LA PELLICULE DE.......p14 JONAS MEIER..........p16 LIVE AU PONT..........p26 LA BACCHANALE............p32 ABRAXAS...........p42
Deniz Basman
Patrikk Ostrowsky 6
©Romina Pilloni
Patrick a étudié ce qu’on appelle communément en Allemagne «Freie Kunst» ce qui signifie littéralement «Art Libre» et qui correspond à un cursus général des Beaux-Arts en France. Il se spécialise en «art de l’image / peinture et graphisme» pour l’année à venir.
BE: Est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose à ta mini- biographie en haut de page ? P: Je pense que l’essentiel est dit dans la biographie et je ne vois pas ce que je devrais ajouter, à part peut-être que je vais étudier des choses en plus prochainement. Mais ce ne sont que des cours d’approfondissement qui ne comptent pas comme une filière à part entière : ce sont des cours auxquels je participe au sein de mon cursus. Les études que je fais sont intitulées « Art Libre » et tous les cours que je peux choisir en plus sont, par exemple, des cours magistraux sur des époques précises de l’histoire de l’Art ou en Philosophie ça va porter sur certains philosophes, certains courants esthétiques. A part ça, je ne vois pas quoi dire de plus. BE: Nous avons découvert ton travail à travers l’un de tes portfolios, est-ce que tu voudrais nous en parler pour donner une idée au lecteur de ce en quoi il consiste ? P: Alors un portfolio, c’est l’assemblage de plusieurs tra-
vaux réalisés pendant une certaine période définie : une période qui peut s’étendre sur un ou deux ans comme sur un mois. Au final, un portfolio c’est en quelque sorte une petite expo dans laquelle on montre ce que l’on fait. Il permet d’offrir une vue d’ensemble à celui qui le regarde et plus particulièrement à quelqu’un avec qui on veut parler de son travail, c’est comme un catalogue d’exposition ou une publicité de notre travail. BE: En te posant cette question nous voulions aussi savoir ce que tu as à raconter sur les travaux que tu donnes à voir dans ce portfolio. P: Dans un premier temps il y a des dessins, des dessins qui ont vu le jour pendant une visite à la Schaubühne, un théâtre de Berlin où je me suis concentré sur les mouvements de mains des protagonistes, plus précisément le mouvement de la main droite : j’ai essayé de suivre la ligne formée par le mouvement de la main droite. Ça c’était donc une série de trois. Je voulais montrer tous les médiums auxquels j’ai recours : dessin, peinture et ins-
Patrikk Ostrowsky interview Morgan Lacroix traductions Melina Deinzer Camille Perrier
Patrick has studied what is commonly called in Germany «Freie Kunst» which literally means «Free Art», which corresponds to a general curriculum of Fine Arts in France. He specialises in «art picture / painting and graphics» for the coming year.
BE: Do you have something to add to your mini-biography? P: I think the main things are said in the biography and I don’t know what I should add, except maybe I’ll study more subjects very soon. But these are only in-depth courses that do not count as a full course: these are options I choose. The studies that I am doing called «Free Art» and the extra courses that I can choose are, for example, lectures on specific eras of art history or philosophy that will focus on some philosophers or some aesthetic trends. A part from that I don’t have anything to add.
what we have done. It allows you to offer an overview to the beholder and especially to someone with who you want to talk about your work. It’s like an exhibition catalog or an advertisement.
BE: By asking you this question we wanted to know what you have to say about your work. P: First of all it’s mostly drawings which have emerged during a visit to the Schaubühne, a theatre in Berlin, where I focused on the movements of the hands of players, specifically the movement of the right hand: I tried to follow the line formed by the movement of the right hand. That was a series of three. I wanted to show BE: We discovered your work through one of your all the mediums that I use: drawing, painting and insportfolios, Can you talk about it for us to give the rea- tallation. For the painting, I chose a still life and for the der an idea of your work? installation, I chose the most recent one. P: Well, a portfolio is the assembly of several works carried out over a defined period, a period that may last any amount of time (a month, on year, two years…). A portfolio is really a kind of exhibition where we can show
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tallation. Pour la peinture, j’ai choisi des natures mortes et pour l’installation, j’ai choisi la plus récente.  BE: Aussi ton portfolio démontre une certaine flexibilité dans tes choix de médium avec cette installation vidéo au milieu de travaux bidimensionnels, est-ce récent ? P: L’installation vidéo était vraiment quelque chose de nouveau pour moi. Je n’avais pas vraiment réfléchi auparavant si je travaillerais avec de la vidéo ou non, en fait c’est arrivé assez spontanément pendant une discussion avec un ami. J’ai pensé que ça servirait mieux mon projet qu’un travail en 2D. C’est là que j’ai décidé de m’aventurer à faire une installation vidéo pour la première fois. C’était nouveau pour moi et donc aussi passionnant de sortir de la 2D et d‘essayer de nouvelles choses : la sculpture, la 3D, de nouveaux médiums. Ce n’était pas le cas avant mais c’est plutôt cool. BE: Est-ce que tu penses que tu continueras à travailler avec la vidéo ? Et qu’est-ce qui te plait ou qu’est-ce qui t’intéresse chez elle ? P: Si une opportunité se présente, je travaillerais dans tous les cas avec la vidéo parce que je trouve ce médium
BE: Also your portfolio demonstrates flexibility in your choices of medium. For example the idea of a video installation in the middle of two-dimensional work, is it recent? P: The video installation was really something new for me. I didn’t really think about it before. Actually it happened quite spontaneously during a discussion with a friend. I thought it would serve my project better than a 2D work. Then I decided to make a video installation for the first time. It was new and therefore exciting to get out of 2D and to try new things: sculpture, 3D, new mediums. This was not the case before, but it’s pretty cool. BE: Do you think you will continue to work with videos? What makes working with videos so interesting for you? P: If an opportunity presents itself, I will definitely work with video installations because I find this medium fascinating. Since there are moving images, it allows me to express more movement. But showing a video like that also brings out an impressive strength. When you think about cinema or even just moving images, they have a much greater presence and impact. The difficulty concerning videos for me is that they require an
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passionnant dans le sens où ce sont des images mouvantes, grâce à elle je peux avoir plus de mouvement. Mais ça a aussi une impressionnante force de montrer une vidéo comme ça. Quand on pense au cinéma ou même juste aux images en mouvement, elles ont une tout autre présence, un tout autre impact. Mais la difficulté de la vidéo, pour moi, c’est que ça demande énormément de technique/technologie pour la réalisation : du coup je suis dépendant d’autres personnes. Mais si ça se présente, je refais de la vidéo dans tous les cas, je trouve que c’est un super médium, ça n’appartient pas aux classiques, c’est quelque chose de nouveau. J’ai récemment découvert une création de Pipilotti Rist, une artiste suisse qui travaille beaucoup avec la vidéo, je veux plus me pencher sur son travail prochainement, il m’intéresse beaucoup. BE: Berlin est reconnue pour être la capitale culturelle et alternative de l’Allemagne. Qu’est ce qui, après y avoir étudié un an l’Histoire de l’Art, t’a poussé à te réorienter en Art à Munich ? P: La raison principale est simple, j’avais candidaté à Munich et à Berlin, j’ai été pris à Munich et je n’ai jamais reçu de réponse de Berlin. Finalement, avec le recul, je
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excessive amount of technical/technological realisation work. This means I depend on other people. But if an opportunity presents itself I will definitely use video art again. It is a great medium, it doesn’t belong to the classics and it is something new. I recently discovered a creation by Pipilotti Rist, a Swiss artist who works a lot with videos. I want to go more into depth with her work, I find her very interesting. BE: Berlin is known to be the cultural and alternative capital of Germany. After studying arts history there for a year, what made you change to studying arts in Munich? P: The major reason is simple. I had applied in Munich and Berlin and I was accepted in Munich but never heard back from Berlin. After all, with perspective, I think that Munich is a better place to study in. It is easier to thrive and consecrate oneself to art there than in Berlin. The experience I have of Berlin is that everything is too much, too fast and too agitated to be able to study intensively. Moreover, Munich has many advantages: I mean it is smaller, more compact and therefore the exchanges among the city’s artistic circle are stronger than in Ber-
trouve Munich mieux pour les études. On peut mieux s’y épanouir et on peut mieux se pencher sur l’art qu’à Berlin. Parce qu’à Berlin, l’expérience que j’en ai faite c’est trop, trop vite, trop agité pour qu’on puisse vraiment bien et intensivement y étudier. Munich a par ailleurs des avantages: je veux dire que c’est plus petit, plus compact et que donc les échanges au sein de la ville, au sein du milieu artistique sont plus forts qu’à Berlin où quasiment tout le monde peut prétendre avoir à faire à l’art. BE: Est-ce que d’un côté ce n’est pas dérangeant que Munich ne propose pas forcément le même choix ou la même diversité en matière d’Art et de Culture ? P: Le choix qu’on a à Berlin est bien mais je trouve que le fossé en matière de choix n’est pas si important. Du moins je pense que si on veut vivre en tant qu’artiste après les études, Berlin c’est super dans tous les cas parce que tu as tant de possibilités. Mais pendant tes études, ce n’est pas du tout si mauvais que tu sois plus limité. Parce que du fait que tu sois plus limité, tu as certes moins de choix, mais tu es aussi plus libre dans ton cheminement : tu peux moins t’éparpiller à faire n’importe quoi n’importe où. Tu as quelques endroits précis, quelques institutions précises que tu trouves à Munich avec lesquelles tu peux travailler. Tu peux y candidater, y apprendre, etc. C’est pour ça que je trouve que c’est parfait pour les études.
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BE: Six expositions en un peu plus d’un an c’est gratifiant pour toi et ton travail. Est-ce que ça le serait plus pour l’un que pour l’autre ? P: Alors c’est plus important pour mon travail que pour moi-même parce que je veux que mon travail soit vu et à travers les expositions j’ai l’occasion de le montrer à un public. Ca m’oblige aussi, dans mon processus, à terminer mes créations, à les terminer jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à être exposées. Et je pense que c’est plus important pour mon travail que pour moi parce que sinon je ne travaillerais que pour moi et lui resterait au placard en quelques sortes. Le fait qu’il soit vu apporte énormément, à travers la réaction des autres notamment. Pour faire court, c’est mieux et c’est plus important pour mon travail et pour ma manière de travailler que pour moi personnellement. Je ne tire pas un gros prestige d’avoir exposer six fois, ou quatre ou cinq, ce qui m’importe plus c’est que je peux montrer, ce que je fais à l’occasion d’expositions. BE: Le portfolio d’un étudiant se renouvelle relativement souvent, qu’est-ce qui a d’ores-et-déjà changé dans le tien depuis que tu nous l’a fait parvenir ou qu’est-ce que tu aimerais changer si ce n’est pas déjà fait ? P: Dans tous les cas, je veux remplacer les dessins par de nouveaux que j’ai réalisés pour un nouveau projet. Je pense aussi que je vais réorganiser la présentation des peintures puisque c’est une série à la base, mais que pour l’instant je n’en montre que deux. Puis, je vais probablement intégrer deux ou trois esquisses de travaux récents parce que je crois que c’est intéressant de pouvoir voir ... comment dois-je le dire ... comme le début d’un projet. Ce n’est pas quelque chose d’abouti, de fini mais un nouveau point de départ pour aller vers quelque
lin where anyone could claim to be in contact with art. BE: Is it not disturbing that Munich does not necessarily offer the same choice or even diversity in terms of art and culture? P: The choice we have in Berlin is good but I think the gap in term of choices is not that important. At least I think that if you want to live as an artist after graduation, Berlin is great because there are so many possibilities there. But during your studies, it’s not bad at all if you’re limited. Because you’re more limited, you certainly have fewer choices, but you’re also freer in your journey: you can be more concise. There are a few specific locations, some specific institutions that you find in Munich with whom you can work. You can apply there, learn things, etc. That’s why I think it’s a perfect city for studying. BE: Six exhibitions in a little over a year, that’s gratifying for you and your work. For which is it more important? P: It’s more important for my work than it is for me because I want my work to be seen and through the exhibitions I’ve got the opportunity to show it to the public. In my whole process it also makes me finish my creations. I mean finish them until they’re ready to be exposed. I think it’s more important for my work than for me otherwise I would work for me and my work would be put aside somehow. The fact that it is looked at, brings a lot through people’s reactions for example. To cut it short it’s better and more important for my work and the way I’m working than it is for me, personally. Having done four, five or six exhibitions doesn’t bring me much prestige actually. The thing about which I care the most is having the opportunity to show what I can do during those exhibitions. BE: You talk a lot of pictures, are you going to change something in the text? Through your words, I found that your thinking is on very specific things. Do you have new things to say? P: Hmmm yes, I wrote new texts, and I want to put more of them and I would like to have simpler texts. Because at the time I wrote I didn’t really knew what I was saying. Now it’s different and my texts will reflect this change. I think I am going to make a big presentation text and then explain each of my project by one or two sentences. BE: The portfolio of a student is renewed quite often, what has changed in yours since we saw it or what you would like to change if it is not already done? P: In any case, I want to replace my old drawings with the new ones that I made for a new project. I also think I’m going to rearrange the layout of the paintings specially because it’s suppose to be a series, but for now I’m only showing two of them. Then, I’ll probably integrate two or three sketches of recent work because I think it’s interesting to see ... how should I say it ... the beginning of a project. This is not something that is finished but it’s a fresh start to something. And since that, in the meantime, I have set the video installation up (it was only in sketch form in the portfolio so far), I plan to post pictures of the exhibition so that it is easier to understand what is going on.
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chose. Et du fait qu’entre temps j’ai exposé l’installation vidéo, qui n’était que sous forme d’esquisse dans le portfolio jusqu’à présent, je compte mettre des photos de l’exposition pour qu’on puisse mieux se représenter ce que ça donne. BE: Tu parles beaucoup d’images, est-ce que tu vas modifier quelque chose au niveau du texte ? Grâce à tes mots, on a pu constater que ta réflexion porte sur des choses bien précises. Est-ce que à ce niveau là il y a du nouveau ? P: Hmmm oui, j’ai écrit de nouveaux textes, je veux en mettre d’autres, et je crois que j’aimerais avoir des textes un peu plus simples aussi. Parce que ceux qu’il y a maintenant, à l’époque où je les ai rédigés, je ne savais moi- même pas encore trop où je voulais en venir. A présent, c’est différent et ça va l’être. Je pense que je vais faire un gros texte de présentation et expliquer ensuite chaque projet par deux ou trois phrases.
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BE: Qu’est-ce que tu attends du futur ? (Naturellement, il n’y a pas de bonne ou mauvaise direction pour répondre à cette question.) P: Je souhaite faire un Erasmus à Rome l’année prochaine, j’espère que ça va se faire. J’étais là-bas il y a quelques mois, en février, et j’ai envie d’y retourner pour toutes les œuvres qu’on y trouve, pour mieux découvrir les vieux maîtres. Il y a aussi une exposition qu’on va avoir en janvier, qui est relativement importante à Munich puisqu’elle fait partie d’une des grandes institutions de la ville et qui a donc une certaine renommée, pour laquelle je veux créer une œuvre que j’espère réaliser dans les prochains mois, pour pouvoir exposer. Et puis, de manière générale, j’espère que tout se passera bien (sourire). BE: Tu t’apprêtes à te spécialiser dans l’art de l’image et on aimerait savoir par conséquent comment estce que tu te représenterais ce qu’on appelle le BON ESPRIT ? À défaut d’image mentale, qu’est ce que ça t’inspire? P: S’il y a un bon esprit comme je me le suis imaginé, alors c’est soutenir des artistes dont on aime le travail, c’est d’être ouvert et se préoccuper vraiment de ce qu’ils font. Que ce soit des artistes, des amis, il s’agit de vraiment leur prêter attention et dans ce sens aussi de réaliser quelque chose ensemble. Parce que je crois que c’est difficile dans le milieu artistique, ou juste quand on est seul en général, de faire son chemin. Et s’il y a quelque chose comme le Bon Esprit qui existe, qui nous accompagne et nous guide, une sorte de destin, alors je crois que dans ce sens ce n’est pas un hasard si on se retrouve ensemble pour un projet, à rencontrer certains artistes. Je pense que c’est important qu’on soit ouvert à ça, c’est toujours bon de rencontrer de nouvelles personnes et d’avoir de nouveaux points de départ. Oui, j’espère que quelque chose comme ça existe, quelque chose qui nous anime, si c’est le Bon esprit, ce serait super ! contact p.ostrowsky@gmx.de
BE: What do you expect from the future? (Of course, there is no right or wrong answer to this question.) P: I want to do an Erasmus exchange year in Rome next year, I hope it will happen. I was there a few months ago, in February, and I want to go back to see all the masterpieces you can admire over there, to discover the old masters. There also is an exhibition that will be in January, which is relatively large in Munich because it is part of one of the great institutions of the city and therefore has a certain reputation. I want to create a work that I hope to achieve in the coming months, in order to expose it during this exhibit. And in general, I hope everything will go well (smiles). BE: You’re getting ready to specialise yourself in the art of image so we’d like to know how you would picture yourself what we call le BON ESPRIT ? If you don’t have a mental picture, what does it inspire you ? P: If there’s a good spirit the way I’ve imagined it, then it is supporting artists whose work you appreciate. It is being open-minded and feeling concerned about what they do. Whether they are artists or friends it’s really about giving them attention, and it is also something making something happen together. Because I think it’s really hard in the artistic environment or when you’re basically alone “to find a way through”. And if something such as le “Bon Esprit” (=good spirit) does exist, “goes with” us and guides us, a kind of destiny, I think that if you meet artists while working on a project together, it’s not by coincidence. I think it’s important to be aware of that. It’s always good to meet new people and give a fresh start to your work. I do hope that something like that exists, something that drives us. If it’s actually le Bon Esprit, that would be great!
Gier
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Est-on entrain d’emprunter un tournant dans la jeune histoire de la photographie ? Évidemment ! Mais ce tournant n’est peut être pas celui auquel on s’attendait. Le boum de la photographie numérique ou digitale laisse ou nous a lais-
‘Dans la pellicule de’ Robin Maïo
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sé penser qu’elle sonnerait le glas de l’art photographique. Ce constat devrait nous sembler pessimiste et désuet car il faut bien l’admettre ; trop souvent nos angoisses face à l’immense abîme des possibilités qu’ouvrent les avan-
cés technologique, prennent le dessus par rapport à notre reconnaissance de leurs bienfaits. C’est le cas de la virtualisation des images que l’on capture, aujourd’hui à l’aide de toute sorte d’appareils électroniques. Parmi eux et en première ligne
les smartphones. Avec des «pellicules» pouvant contenir des milliers de photos, l’horizon des sujets photographiables s’est considérablement élargi. Alors qu’il ne fallait justement pas gaspiller une photo au détriment d’une autre, les smartphones nous autorisent aujourd’hui à tantôt capturer des sujets sans importance tantôt multiplier les angles d’approche de sujet qui nous sont chers jusqu’à atteindre une perfection relative. Quel meilleur exemple que le concept de selfie pour illustrer
«Il faudrait que je fasse du sport.» Robin Maïo
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ce comportement qui nous pousse à réitérer photo après photo la tentative de capture de l’image parfaite de soi. Si Instagram constituait une source certes intéressante pour aborder ces nouveaux aspects de la photographie, nous avons choisis l’immersion directe dans la «pellicule» d’un de nos lecteurs pour affirmer l’importance de chaque photo, même la plus insignifiante ou la plus «ratée». - Morgan Lacroix
JONAS MEIER
interview Louis Mounis traduction Deniz Basman
«Je suis aller faire mon échange en Angleterre après je suis parti à Berlin un puis à présent je suis retourné en Angleterre et là je me dis qu’il faut que je reparte encore. Tout les bons graphistes c’est ça qui fait leur force : le mélange de culture.»
‘Putes’ - 2010
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«This made me want to discover differents cultures. I did an exchange year in England, then I went to Berlin and now I’m back to England. I’ve been telling myself that I should move again. That’s how you become a good graphic designer: by mixing cultures.»
‘City as a library’ - 2012
‘City as a library’ - 2012
BE: Salut, sur la bio que l’on peut trouver sur ton site tu dis que c’est à l’âge de 12ans que tu t’es intéressé au graphisme dans le studio de ton père. Peux tu nous en parler ? J: Alors mon père est graphiste, il a un travail différent de celui que je pratique. En gros, après l’école j’allais dans son studio dessiner ; faire des vecteurs, essayer de nouvelles choses. Je pense que je suis rentré vraiment dans le graphisme comme ça. Ensuite, j’ai même commencé à faire des petits travails pour lui, c’est une histoire de père et fils même si après on a une manière complétement différente de faire du graphisme ; lui est dans quelque chose de plus publicitaire, travaux pour des galeries alors que je suis dans quelque chose beaucoup plus artistique.
BE: Hi! We learned from the biography that’s on your site that you became interested in graphic design when you were 12 years-old, at your father’s studio. Could you talk about that? J: My father is a graphic designer, and after school I used to go to his studio to draw, to create vectors, to try new things. I think that’s how I really got into graphic design. Afterwards, I even started doing small works for him: it’s the story of a father and his son, even though we have a completely distinct way of designing. He is more into advertorial work (for galleries, for example) where as what I do is much more artistic. BE: 10 years have passed, and today, we are working in London at the publication agency Ditto Press. We have been from France to Switzerland, and and from Switzerland to England. Could you present your path
‘Lighter than air’ - 2012 ‘Tinquely museum’ - 2013
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BE: Donc aujourd’hui, 10ans plus tard, tu travailles à Londres dans une agence de publication Ditto Press. Ton parcours t’a fait passer de la France à la Suisse, de la Suisse à l’Angleterre. Est-ce que tu peux le présenter aux lecteurs ? J: La Suisse c’était une coïncidence ; j’ai fait les arts appliqués à Nîmes et le système français pour rentrer dans une école est assez particulier : en gros c’est les ordinateurs qui choisissent les gens par rapport à leur dossier ce qui est complétement absurde car en art appliqué on est dans un truc qui est très diversifié. Et moi j’avais pas forcément des bonnes notes aux lycées mais grâce à mon père et au fait que je pratiquais depuis un moment j’avais un niveau beaucoup plus élevé que les gens de ma classe. Ça m’a donc un peu dégouté de demander une école en France alors qu’en Suisse ils ne te demandent même pas tes notes ils regardent seulement tes capaci-
to our readers? J: Switzerland was a coincidence. I went to the School of Applied Arts in Nîmes, and the French system to integrate a school is quite particular: to put it roughly, students are chosen automatically by an operating system in regards to their files (which is completely absurd because applied arts is a very wide and diverse area). Even though I didn’t have particularly good grades in high school, I was more advanced then most people of my class thanks to my father and to the fact that I have been practicing for a while. This system put me off the idea of trying to go to a school in France, and I knew that in Switzerland, when you appy, only your creative capacities are taken into consideration. I hardly knew the school I went to before applying, but a lot of people told me to try my luck, and it ended up being one of the
tés créatives pour t’accepter. Cette école en Suisse que je ne connaissais à peine plusieurs personnes m’ont dit de la tenté et il s’avérait que c’était une des meilleures écoles d’Europe surtout grâce à son directeur à l’époque qui s’occupait de chaque entretien avec les élèves. Après le style suisse est tout de même assez particulier ; tu as un langage qui est hyper fort et ils ont beaucoup de règle. C’est ce qui m’a donc donné envie de mélanger les cultures, je suis aller faire mon échange en Angleterre après je suis parti à Berlin un puis à présent je suis retourné en Angleterre et là je me dis qu’il faut que je reparte encore. Tout les bons graphistes c’est ça qui fait leur force : le mélange de culture. Et ce studio où je suis allé à Londres avant d’aller à la Saint Martins School est super fort car ils sont quatre et il y a : un anglais, une suédoise, un japonais et un français. BE: Sur ton site on retrouve certains de tes travaux réalisés durant ta licence, on peut voir que tu as exploré différents formats et techniques de publication durant cette période. Est-ce que tu en as fait une méthode de prédilection pour certaine ? J: Le graphisme est hyper informatisé aujourd’hui, moi je passe mes journées à travailler sur un ordinateur alors que pendant mes études j’ai essayer de travailler le plus manuellement possible, je m’intéresse vachement à ce qui est procédé, photographies… Et au final quand tu rentres dans le monde du graphisme mis à part quelques studios qui travaillent encore à la main tu es toujours dans l’informatique. Donc j’essaye maintenant de sortir de ça et repartir dans quelque chose de plus artisanal où tu travailles avec tes mains et pas juste assis sur une chaise à bosser sur ton ordinateur. Donc clairement ma technique dans laquelle je vais continuer de me diriger c’est le travail manuel, l’artisanat, le livre qui est un objet hyper intéressant, les techniques d’impression, la sérigraphie, la presse typographique (tel Gutemberg), pour arriver au point où tu peux autoproduire ton travail, créer ton image. Et créer une image est un vrai aboutissement car tu te rends compte que quand quelqu’un te donne un travail c’est un service, il te donne ce qu’il veut et toi tu créais une image à son attente. BE: Tu penses qu’à termes tu souhaites travailler surtout dans la publication ou rester assez libre de basculer d’une pratique à l’autre ? J: Si on me dit maintenant tu vas être graphiste toute ta vie je préfère me casser et aller élever des chèvres quelque part. Pour moi c’est hyper important d’être pluri disciplinaire ; de faire à la fois du graphisme mais aussi collaborer avec des artistes, faire des pièces d’art, du design de produit, de la scénographie, vraiment toucher à tout. Pour moi et comme beaucoup d’autres personnes si je me focalise trop dans un truc au bout d’un moment j’en ai marre et ça m’ennuie. C’est vraiment très important et c’est aussi pour ça qu’avec le travail sur le livre tu peux toucher à pleins de choses. BE: Depuis quelques temps la publication connaît un engouement important, que ce soit dans l’art, l’architecture ou même le sport. Est-ce que tu penses que les gens désiraient ce retour au magazine objet alors que le numérique est omniprésent ? J: Moi je suis dans le papier clairement même si on ‘RIP’ - 2010
best schools in Europe, especially thanks to its director who at that time did personally all the interviews with applicants. However, the swiss style remains a bit peculiar: it is a very strong language with many rules to follow. This made me want to discover differents cultures. I did an exchange year in England, then I went to Berlin and now I’m back to England. I’ve been telling myself that I should move again. That’s how you become a good graphic designer: by mixing cultures. The studio where I worked in London before going to the Saint Martins School was a brilliant one because they were 4 people: a British, a Swedish, a Japanese and a French. BE: On your website, we can see some of your works that you did during your licence degree. It was a period where you have explored different formats and publication techniques. Have you stuck with some of them? J: Graphic design is very computerized these days. I spend my days in front of my computer, where as during my studies I tried to work as manually as possible. I am very interested in the processus of it, in photographies… In the end, when you enter the graphic design world, you always work on a computer, with the exception of a few studios. These days, I’m trying to outdistance this and to do something more artisanal where I work with my hands and I don’t just sit on a chair in front of my desk. So, clearly, the technique towards which I will gravitate is manual and handcraft work, printing techniques, silkscreen printing, typographic press (such as Gutemberg) in order to reach a point where I will be able to auto-produce my work, and create my image on my own. And creating an image is a true achievement because you realize that when someone commissions you for work, it is an assistace. He gives you what he wants and you create an image according to his expectances. BE: Do you think that you want to stay in the publishing area or do you plan on being free enough to be able to go back-and-forth between multiple practices? J: If someone tell me “You’ll be a graphic designer for the rest of your life”, I prefer leaving and raising goats somewhere. For me, being multidisciplinary is very important, as well as collaborating with artists, doing works of art, design objects, scenography: I truly want to try it all. I, like many people like me, get bored of something quickly if I’m too focused on it. Working on a book enables you to do a lot of things. BE: Publishing has be getting more and more popular for some time now, whether it be in arts, in architecture or even in sports. Do you thing people wanted this return to the real object that is a magazine while everything has become digital? J: I clearly am sticking to paper even though everyone has be saying over and over again that paper publishing is dead. You can’t earn money with a publishing house anymore since producting books is not profitable anymore, except for the truly notorious ones. Digital is interesting but personally, I don’t with it, I am more regressive than progressive. And I plan on staying this way as long as possible. I understand that every is becoming digital these days, especially for the newspapers: there
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nous dit beaucoup le papier c’est fini. Aujourd’hui tu ne gagnes plus d’argent avec une maison d’édition parce que ce n’est plus rentable de produire des livres à part si tu as vraiment un notoriété qui est hyper importante. Le digital c’est intéressant après moi je ne suis pas du tout dedans, je suis plus régressiste que progressiste. Je vais rester le plus longtemps possible dans le papier plutôt que de basculer dans le digital (rire). Après je comprends que tout ce numérise maintenant, surtout pour les journaux ; il va y avoir des journaux jusqu’à que la génération de nos grands parents meurt et on passera dans une génération numérique. Pour tout ce qui est de l’informations je trouve ça bien que l’on passe dans le numérique surtout quand c’est des journaux qui sortent tout les jours avec une grosse consommation de papier, ça a quelque chose de très éphémère. Mais je pense que le livre va se perdre un petit peu et va devenir un objet de luxe. C’est un art qui ne doit pas se perdre.
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BE: Quand tu bosses sur une nouvelle publication, comment commences-tu à travailler dessus au niveau du processus ? J: Quand tu es graphiste tu ne connais pas tout donc avant chaque publication que l’on te donne il y a une phase de recherche qui est hyper intéressante. Même quand tu créais ton propre projet cette phase de recherche existe. Il faut que tu t’investisses pour savoir de quoi tu vas parler et pouvoir créer ce langage qui va par dessus le langage qu’on te donne. Chaque publication est différente. Après chaque graphiste à son style, moi j’utilise plus certaines typographies. En Suisse il y a vraiment cette idée où le but du graphiste c’est que quelqu’un ouvre une publication et n’a pas besoin de lire une ligne pour comprendre de quoi ça parle. Du coup même en faisan une mise en page tu dois traduire une idée et ça en découle différents choix. BE: Est-ce que tu as des influences précises dans la publication ou tu te bases plus sur des choses que tu vois au quotidien ? J: Les mouvements artistiques qui m’influencent sont le graphisme français dans les années 60 70, l’état du ‘City as a library’ - 2012
graphisme actuel n’est pas au top même si il commence à remonter, mais dans les années 60 70 ils étaient les meilleurs au monde. Et je suis vraiment passionné par tout ce qui est couverture de roman, de livre à cette époque, où il y avait encore tout de manuel rien d’informatisé. Après le but ce n’est pas de refaire exactement ça et d’arriver dans un objet qui est ancien mais plus réussir à moderniser ces mouvements anciens. Même le graphisme qui commence dans les années 30 m’intéresse avec ce travail typographique sur des affiches qui communiquent à la masse. BE: Aujourd’hui tu es chez Ditto Press, quel est ton rôle chez eux ? Est-ce qu’à terme c’est le genre de pratique que tu souhaites avoir ? J: Alors depuis trois mois c’est entrain de vachement changer, on a déménagé. A la base c’est un studio de risographie (procédé d’impression) mais maintenant on a aussi une galerie et un bookshop ; ça prend de la notoriété rapidement. Mon rôle chez eux c’est d’être designeur, je suis le seul graphiste du studio et qui a rien avoir avec le studio de risographie. Donc les clients viennent, me proposent un projet qu’ils veulent faire par Ditto et moi je fais le projet en gros. Ensuite il y a mon boss qui est graphiste aussi et qui est le directeur artistique ; donc moi je fais le graphisme et lui supervise le projet. Après il y a parfois d’autres graphistes qui se rajoutent en freelance quand Ditto a envie de publier quelque chose. Cependant l’informatique reste un gros problème pour moi donc j’essaye de trouver une porte de sortie pour étudier l’artisanat et à long terme commencer des études d’art pour travailler sur l’image et ainsi avoir cette double casquette d’artiste et graphiste.
will be printed newspapers as long as the generation of our granparents live, and then it will become the digital era. I actually find it useful to have a digital support when it comes to news and passing on information, especially for the daily newspapers regarding the wasted paper and resources, it is something ephemeral anyway. But books will get rare and become some sort of luxury objects, and it is an art that shouldn’t disappear. BE: When you are working on a new publication, how to you begin the process? J: As a graphic designer, I don’t know everything about the subject of the publication I will be working on, so there is a first phase of research that is very interesting. Even when you create your own projects, this research phase exists. You really have to put a lot into it to know your subject perfectly and to be able to create this language that completes the one you’re given. Each publication is different. Each graphic designer has his own style. I use some typographies more than others. In
become a preeminent means of communication. BE: You are working at Ditto Press. What is your role? Is it the type of practice that you would like to have at some point? J: Well, it’s been changing a lot these last few months, since we have moved. Originally, Ditto Press is a risograph studio, but now we also have a gallery and a bookshop; it’s been gaining notoriety in a rapid way. I am working as a designer, I am the only graphic designer in the studio and have nothing to do with risographs. Clients propose a project that they want to do with Ditto Press to me and I make it. There is also my boss, who is a graphic designer also, and who is the artistic director; I do the design and he supervises. When Ditto wants to do a publication, sometimes we work with other freelance graphic designers. The digital and computerized aspect of it all remains a problem for me, and I am trying to find an exit to study crafts and to have these two roles of artist and graphic
‘Obama’ 2012
‘Childhood memories about sexuality’ - 2011
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Switzerland, there is this idea that a graphic designer’s aim is to make anyone understand what the publication is about without having them to read one line. So, even if it is only the layout you’re doing, you have to translate an idea and that implicates making choices. BE: Do you have specific references in publishing ou do you get your inspiration more from what you see in the everyday life? J: In terms of artistic movements, I am very influenced from the French graphic design in the 60s-70s. I don’t think that what’s being done today is very high-quality, even that it’s been getting better. But during those years, the French were really the best. I am very passionate about book covers. Needless to say that the goal is not redoing exactly what they did and to end up with a bygone object, but rather succeeding in modernizing these past movements. I am also interested in the graphic design that begins around the 30s, especially concerning the typographical work on posters that had started to
‘Lighter than air’ - 2012
C’est très utopique comme vision mais j’essaye de la conserver car peut être dans quelques années faudra peut être que j’arrête de vivre comme un clochard et que je commence à gagner de l’argent en faisant du graphisme. BE: Londres est le lieu idéal pour développer ta pratique ou pour la publication en générale ? J: Londres est une ville vraiment intéressante car il y a pleins de choses qui se passent. Tu as un nombre de studio de graphisme incroyable, énormément de galeries donc tu as du travail intéressant pour les graphistes. Je pense que Londres c’est hyper bien pour apprendre mais je rechercherais plus à long terme un endroit où il se passe presque moins de chose et il y a donc plus à créer car ici il y a tout qui a déjà été fait. Aller dans des villes qui n’ont pas encore évolué comme dans les pays de l’Est, le Portugal... BE: Et à présent ça t’inspires quoi le terme bon esprit pour toi ? J: Le bon esprit c’est garder ses utopies ! Les garder le plus longtemps possible, quand on est jeune on a pleins de rêves, on a ce bon esprit. Après peut être qu’on le perd un peu avec l’âge avec ce facteur économique qui arrive et qu’on se prend dans la gueule. Mais vraiment garder ses utopies.
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BE: Pour terminer est-ce que tu souhaites nous présenter une personne qui pourrait être publié dans un prochain numéro ? J: Il y a mon grand ami Léo Fourdinier qui est aux Beaux Arts de Nîmes, qui est artiste et qui fait de très très belle choses. Je te dis quelqu’un de Nîmes car je trouve assez intéressant de choisir des gens d’ici qui sont ensuite parti autre part, faire un peu le journal des gens qui font des choses ici. Léo a un très bon esprit. contact http://jojojojojo.com
designer. It is a very utopic vision but I’m trying to keep it, because I might have to stop living like a homeless person and make some money in the near future. BE: Is London the best plact to develop your practice, or regarding publishing in a general way? J: London is a very interesting city because there are a lot of things that are going on. There is so many graphic design studios and galleries, so there as interesting work to do for designers. I think London is a very good place to learn, but in the long haul, I would rather look for a place where there is less going on and where there is more to do because here, everything has already been done. Why not less developed cities such as those of Eastern Europe, or in Portugal… BE: Today, what comes to your mind regarding the term “bon esprit”? J: Bon esprit is sticking to your utopias! And as long as possible. When we are young, we are full of dreams, and we have that bon esprit. We tend to lose it a bit when we age, when the economical worries set it and that we suffer from them. But really, for me, it’s keeping those utopias alive. BE: To conclude, would you like to introduce us to someone who could be interviewed in our next issue? J: My very good friend Léo Fourdinier who is studying at the School of Arts at Nîmes, who is an artist and who does beautiful things. I’m choosing someone from Nîmes because if find it interesting to talk about people who are from there and left, to promote them in some way. Léo is very “bon esprit”.
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‘Lighter than air’ - 2012
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Live au Pont
10/11 juillet photos: Louis Mounis
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LA BACCHANALE interview Louis Mounis traduction Romain Sadi
IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale.
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IMPORTANT NOTICE: this is not a party. This is not a live performance. This is a Bacchanale.
BE: Peux-tu nous présenter le concept de la Bacchanale et nous dire qui en sont les fondateurs ? V: On a créé le projet à quatre et une cinquième personne s’est rajoutée par la suite. Il y a Martin qui s’occupe de la communication, Adrien du côté légal et administratif, François de l’aspect technique, moi de la conceptualisation et du booking et Jérôme qui, depuis un an, se charge de l’aspect audiovisuel du projet. L’idée de la Bacchanale était avant tout de proposer notre propre vision d’une soirée aboutie. Ça allait un peu à l’encontre de la vision traditionnelle des événements mais dans notre cas on voulait vraiment insister sur un caractère immersif. Pour cela, on va travailler sur l’aspect sensoriel de l’invité au delà du musical traditionnel, on insiste sur le visuel, le choix de l’espace, etc. Pour te dire on a même essayé d’inclure des odeurs ! L’idée
BE: Could you introduce us the concept of « La Bacchanale » and tell us who are the founders ? V: When we created the the project we were four, then a fifth person joined us. Martin is in charge of the communication, Adrien of the legal and administrative part, François of the technic side. I run the conceptualization side of the project and the booking. Jérôme busies himself working on the audiovisual aspect of the project for one year. The idea of « La Bacchanale » was to redifine a way to party and a night-world we thought quite limited in Montréal. In that purpose, we spoke about creating full-immersion events. In which ones we would use the sensory aspect, in equal proportions between the visual, musical and space approaches. We even tried to work on the smells. We had the desire of working on the 5 senses to revise the signification of
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de travailler les sens c’est ce qui nous différencie d’une certaine manière. De notre propre expérience Montréal n’offrait que deux types d’événements : la soirée underground de petite capacité dans un loft ou une salle louée pour l’événement, et le gros show de type concert dans les salles de spectacle habituelles. Mais il n’y avait dans aucun cas de logique d’immersion, de monde parallèle et éphémère dans lequel on essayait de transporter les gens. Notre vision c’est donc d’essayer d’aller chercher les lieux appropriés au style musical de l’événement et à la thématique qu’on définit. Proposer un line-up approprié et cohérent. Puis enfin travailler l’espace pour lui donner un caractère totalement éphémère. Au final tu peux revenir deux fois dans la même salle mais ne pas vivre du tout la même expérience. Par exemple, en septembre, on fait jouer Rodhad et Robert Hood, dans un espace où on a aussi fait jouer Super Flu je sais pas si tu connais mais ça n’a pas grand chose à voir. Et au final les vibes seront totalement différentes. Donc pour résumer la Bacchanale, c’est un festival le temps d’une soirée qui n’arrive qu’une fois tous les 2-3 mois, c’est un endroit, un moment et une expérience où les gens acceptent de se laisser porter et de rentrer dans cette sorte de monde parallèle et imaginaire qu’on leur propose.
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BE: Et toi tu as fait HEC (Haute Ecole de Commerce), tout comme Martin (Adrien était à Science Po Concordia, François en génie informatique à Polytechnique et Jérôme en média expérimental à l’UQAM). Est-ce pendant vos études que vous est venue l’idée du projet ? V: Vis à vis de nos études, nos rôles à chacun dans le projet sont assez concordants et cohérents. C’était l’idée sinon on aurait été plutôt mal barré ! Le concept vient d’expériences qu’on a pu vivre ensemble et chacun de notre côté. Avec l’équipe, on se connait depuis 15 ans, pour le meilleur et pour le pire. On a fait le tour des festivals en Europe, Sziget, Monegros, Dimensions, Kazantip, etc. Des soirées et événements dont on se souvient (pas toujours!) mais qui au final, c’est certain, nous ont affecté dans notre perception d’un événement «parfait». Et c’est ça au final qui a lancé la Bacchanale. Pour mon anniversaire, j’ai voulu faire un événement «parfait» selon ma vision : bon son, open bar, un trip immersif avec des blacklights et du body-painting fluo, ça a rassemblé 150 personnes, c’était vraiment cool et ça a plu. Par la suite, Martin et Adrien ont repris l’idée et le nom pour financer un projet humanitaire et ont rassemblé 300 personnes. A ce moment-là, naturellement, on s’est mis à rêver de booker l’artiste du moment qu’on adorait, Stereoclip, et de faire ça à plus grande échelle. On a donc fait en Septembre 2012 l’Art de la Bacchanale, ce qui correspond à notre première vraie production et cette fois avec 600650 personnes. Avec du recul, le bordel que ça a été pour organiser cet événement nous fait marrer mais sur le coup c’était pas facile ! Petite anecdote pour te donner une idée, on a quand même du acheter 185 bouteilles de coca à l’unité au supermarché parce qu’on n’avait pas encore de carte pour aller au magasin de gros... Et ça c’est un exemple parmi d’autres ! Bref, après ça on a continué en essayant toujours de grossir, de se diversifier, d’améliorer l’expérience proposée et de fil en aiguille on en arrive à aujourd’hui. En parallèle, par la suite on a crée Orphée, avant tout
a party. Until then, in Montreal we had the impression that it was either a kind of underground party quite limited or a concert which is a big show where everything is ruled by the artist and slanted to him. But there was neither immersive approach nor any intention to send people into a kind of parallel universe. The fact is that, each event takes place in a specific place. Knowing that, the place must be servant of the theme and under no circumstances the other way around. For example in September, we will be in a cinema studio which looks alike a warehouse. We will propably go for a Berliner theme as we call out from Detroit a Dj who is one of the roots of Techno music : Robert Hood. There will be big masses of rubble and flying stuff. We will try to creat a post-apocalyptic space. BE: You studied in HEC (« High Business School »), as Martin did. Adrien got a degree in Science Po Concordia (Political Science). François studied computing engineering in Polytechnique and Jérôme studied experimental medias in Lucarne. Did the idea of the project take form in your minds during your studies ? V: Each of us play a part in the project that match our studies. Even so, I’m the guy who brought the idea. From a party I had in Paris which went this way. I came back from Montreal and told myself that it didn’t exist out there. So I organized a party, for my birthday. It was exactly the same as Paris’ one, with about 150 persons and it worked really well. But, back then I did not have the intention of founding any project yet. Then Martin and Adrien experienced the concept once again during a raising funds party for a humanitarian project. It was yet another frank success. From that moment, we thought that it worked actually very well and that we had to try to go bigger. From about 150 persons to 300 or even 600. We succeeded in reaching this amount of persons but we financially got it all wrong and we lost €2000. But we learn on the job. In spite of that money loss the party was great. People were really excited. There was a real craze for the project. From then on we decided to organize a third then a fourth and a fifth party and started to work for project much more seriously. You could define « La Bacchanale » as rare events which take place each quarter. We do not want it to be only about an artist in a room. This requires a lot of time and work from us. That is why we created a side-project called « Orphée » (Orpheus) whose aim is to focus on making booking in a room. That is to say, without any immersive aspect we work on through the « La Bacchannale ». This structure deals with every kind of music : RAP, Reaggae, Electro-music, Trip-Hop... « Orphée » deals with everything
IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. IMPORTANT NOTICE: ceci n’est pas une soirée. Ceci n’est pas un concert. Ceci est une Bacchanale. 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pour se permettre de faire plus de shows, les Bacchanales étant trimestrielles, et puis pour pouvoir se diversifier. Aujourd’hui, on fait donc avec Orphée de l’électro mais aussi du Rap, du Reggae, du Dub, on ne se limite pas. La seule règle en soi, c’est de proposer des artistes qui nous plaisent et qu’on soutient. Tout ce qu’on aime et qu’on ne peut pas faire avec Bacchanale, c’est Orphée qui le fait. BE: Vous êtes 5 à travailler sur le projet mais, pour chaque soirée, vous êtes à peu près combien ? V: Pour un événement, on fait tout à 5 sauf le jour J où là, par contre, on recrute des amis pour nous aider à monter la salle, à faire le bar, etc. On a donc des gens que l’on paye pour nous aider mais jusqu’à l’événement on gère tout à 5. Après pour tout le reste, on a aussi une super graphiste, Mélo, le programmeur du site Clément, et une petite équipe qui se monte pour un projet qui sortira en 2015. BE: Penses-tu que Montréal est un bon cadre pour développer ce genre de projet? V: Je pense que c’est intéressant pour deux raisons. Premièrement, on est d’inspiration européenne et, à Montréal, il y a une communauté venue d’Europe qui
«La Bacchanale» can not. BE: The whole project rely on you five. But how many are you working on each party ? V: It is all on us five apart from D-day. At that point we need to hire some buddies to help us setting up the room, making the bar. D-day’s organization is really temporary. There’s a staff we actually pay for but we’re all the five of us until the last moment. BE: Do you think Montreal could be the good environment to develop that kind of project ? V: That is really interesting for two reasons. First we are prompted by european culture. And out there in Montreal there is a strong european community always growing. What we do there is just at the right time, at the right place.We are in such times when WHV (temporary visas allowing people to work in a foreign country while travelling over there) were doubled. Moreover in France there is a real enthusiasm for Montreal. For this reason we do have a targeted audience which is already quite sensitive to that kind of event or to the brand of artists we brought them. This all makes our market flourishing. On the other hand, the interseting thing in Montreal is that, it is a busy area. There is a lot
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est extrêmement grandissante ; ce qu’on fait, on le fait au bon endroit au bon moment. On est à une période où démographiquement les PVT (des visas temporaires permettant de voyager dans des pays étrangers tout en y travaillant) ont été doublés. Comme tu le sais surement, en France il y a un grand enthousiasme pour Montréal. On a donc une partie de notre public cible, des jeunes étudiants ou travailleurs européens, qui grandit naturellement. Grâce à ça on a un public qui est déjà assez sensible à notre genre d’événements et au style d’artistes que l’on amène. Après tout le challenge pour nous ça a été de passer de la soirée de Français à la soirée qui rassemble un public mixte : Québécois, Anglophone, Français, etc. Mais Montréal c’est une ville qui a été déjà pas mal éduquée par des festivals de musique électronique comme Mutek ou Piknic Electronik, ça a donc été plus facile. Puis c’est naturel, tu commences ton projet avec ton réseau puis le réseau s’étend à tout un tas de gens que tu connais pas, qui aiment ton trip mais qui proviennent d’environnements différents. Montréal c’est aussi vraiment intéressant artistiquement en ce moment, il se passe pas mal de choses et ça bouge beaucoup. Enfin de mon point de vue ce qui est cool c’est que Montreal est une grande ville donnant l’impression d’être un petit village ; par exemple, dans mon domaine
of young people. From an artistic point of view a lot of things are happening. It is quite crazy to see everyone raise each other. In fact, it is a big city giving you the impression of being a small village. For example, in my special field every actor know each other, talk to each other. If I have any problem, I can call my competitor and ask him for some help. There is a good emulation unlike in Paris where the market is really bigger and where consequently the competition is way fiercer. Then our personnal challenge towards all the all thing is to touch Quebeckers who do not necessarily have the same habits and customs as we do. You can find more North-American influences in their music (pacemusic , dubstep...) which european people totally denigrate. BE: On your website, we can see that you work on the scenograhy with different djs, vjs, artists. Are these persons people you already know or artists you appreciate and you would like to invite ? V: At first, we did not know anybody. So we had to call people in universities, go and get very young gifted people who are looking for things to write down their book. It was not easy for us to pay a fee which levelled with the work done. Since then, we now have a VJ, we figured him out, little by little. His name is Diagraph
tous les acteurs se connaissent, tout le monde parle avec tout le monde. Parfois on se fait la guerre le temps d’un soir, parfois on travaille ensemble mais dans tous les cas si j’ai un problème, je peux appeler mon concurrent pour lui demander un coup de main. Il y a une bonne émulation contrairement à Paris, je pense, où le marché est plus gros et donc où il y a probablement moins de communication entre les acteurs. BE: Sur votre site, on voit que vous travaillez avec différents DJs, VJs, artistes pour la scéno. Ce sont surtout des connaissances à vous ou plutôt des artistes que vous appréciez et que vous souhaitiez inviter ? V: Au début, on ne connaissait personne donc on a du lancer des appels dans des universités, on est allé chercher des artistes de notre âge qui pouvaient accrocher au projet vu qu’on était loin d’avoir les moyens d’aller chercher des professionnels. Et puis même, on ne les connaissait pas. Par la suite, on a travaillé avec des gens de plus en plus installés et par exemple, on a un VJ, Diagraf, qu’on a adoré lorsqu’il a joué à un de nos événements et que depuis on fait plus ou moins revenir à chaque fois. On est encore très loin de connaître tout, mais on commence à connaître de plus en plus d’artistes locaux, qu’il s’agisse de musique, de visuels, de graff, et donc selon le style de l’événement on va plus appeler un tel ou un tel, etc.
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BE: Depuis votre première soirée en 2012, qu’est-ce qui a évolué dans ces soirées, dans leur concept ? V: Déjà le professionnalisme, ça n’a rien à voir ! Au début, tu veux faire un événement mais tu n’y connais rien. Tu empiles des DJs sans cohérence, tu prends du mauvais matériel, tu n’as pas de permis, etc. Ça a un aspect amateur qui est super plaisant mais après quelques événements tu deviens naturellement de plus en plus pro. Pour te donner un exemple, à mon anniversaire on avait fait un open-bar sauf qu’au lieu de distribuer des verres, on posait directement les bouteilles sur le bar et les gens se servaient. Totalement illégal d’un point de vue sécuritaire et ça fait énormément de gâchis. Ça, c’est typiquement le truc que tu ne fais plus après 1 ou 2 événements. Donc ouais, c’est réellement le professionnalisme que tu gagnes au fur et à mesure des événements. Tu apprends à connaître le comportement des gens qui viennent et à anticiper les problèmes et les différentes attentes ; si je ramène tel artiste, est-ce que les gens préféreront faire la grosse fête ou est-ce que les gens seront plus là pour écouter la musique donc dans ce cas est-ce que je vais vouloir rajouter des subs, comment je vais orienter mon soundsystem, etc. BE: Est-ce que vous avez d’autres projets à court et long terme comme sortir du cadre de Montréal ? V: Quand tu avances, je pense qu’il faut obligatoirement avoir une vision à long terme, même si beaucoup trop ambitieuse c’est pas grave. Aujourd’hui, les événements qu’on propose se différencient mais c’est encore à la hauteur de nos petits moyens. L’idée c’est d’améliorer l’expérience et c’est ce sur quoi on va vraiment travailler cette année. Autour de cette expérience, on rassemble une communauté locale mais aussi internationale grâce aux touristes, aux vidéos d’avant et d’après soirée, les photos etc. Et peut-être qu’à long terme, on sera ca-
and in that case, if we need a projection we will automatically ask him. Because we know him and his work. We start knowing more and more artistic collectives and their specialities. As a result, we make a study of their book and make a decision according to what we need for our party. We have a new project, we did not talk about it yet through which one we will be able to stimulate dream and imagination. We are writing a kind of comics (illustrated series ?) we are going to add on our website which is also being renewed. We have a scriptwriter who works on the writing of a completely fantastic story where our character Baccha -an elephant- is sent to worlds where space and time are different. There it discovers some stuff and permits us to transmit some of our events’ values such as the lifestyle (La Bacchanale is inspired by The Burning Man). Beside this, there are three illustrators working each week on the rest of the story in which one YOU are the hero. You have decisions to make and these choices will lead you to different illustrations and will build a singular story. Every possible way created join together all around an event which will confront everything each one would have been able to discover through the illustrations he came across. Until now we created events which had each one their own concept. From now on we group together every concept to make one big yearly event. We are currently at the writing stage of the project. We are still not sure this could event come out. So we do not speak too much about it, just in case. BE: Since your first party in 2012, what did evolve in those nights, in their concept ? V: First of all the professionalism. It has nothing to do with the former ones. In the beginning you just want to create an event. You hire Dj’s who do not have any musical unity from one to another. You choose bad material, you do not even know that you need a licence to sell alcohol so your party is illegal, you do not know the prices. There’s a totally amateur side which is really pleasing. We first wanted to make an open bar but instead of distributing glasses we thought about simply putting the bottles at the bar and people would have helped themselves. It would have been way too much waste... Professionalism is definitely the thing you earn little by little after each event. It changes everything cause you learn about people’s behaviour. This way you can anticipate the different problems and expectations. If I bring this artist are people going to party hard or will they rather be there to enjoy the music ? In the last case I’d choose to boost my sound system for example. BE: You spoke about an illustrations project you have but do you have other ones in the short or long term such as stepping out of Montreal’s surroundings ? V: That would be the dream ! When you go ahead you must have a long-term vision. Today we don’t have the means up to what we want to achieve. As soon as we get it I’m firmly convinced that the whole organization could move from a city to another just like « Le Cirque du Soleil » (=Sun’s Circus). But in order to permit yourself this kind of fun you first need a quite appreciative audience. In the medium-term, we already have two artists looking for a second date in Brooklyn. Given that New-York isn’t very far from Montreal we may set up
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pable de se déplacer à la manière du Cirque du soleil, par exemple, qui va de ville en ville avec une thématique qui tourne. Évidemment il te faut un public conquis pour te permettre ça, mais bon c’est le rêve ! BE: Par votre réussite, on peut penser que vous devez inspirer pas mal de jeunes étudiants à Montréal ou même à l’étranger, qu’est-ce que tu peux leur conseiller ? V: Déjà je pense qu’il ne faut pas chercher l’argent, l’argent c’est seulement après un moment ce qui récompense ton travail, mais c’est clairement pas l’aboutissement. Sinon t’es mal parce que la base d’un projet entrepreneurial c’est que tu travailles comme un chien et que pendant un (long) moment, tu ne te paies pas. Après, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de prendre des risques, de toujours vouloir chercher plus loin et de se planter. Je pense que réfléchir avant d’agir c’est évidemment essentiel mais qu’il faut aussi savoir apprendre sur le tas et faire des erreurs ; on en a faites, on s’est retrouvé dans des situations dont tu n’as même pas idée et au final ces erreurs tu ne les refais pas deux fois.
the whole concept here then take it all down, put it all in a truck and go to New-York. We do have some people in touch over there to help us for the communication and we’ll try to move the product in something smaller in order to watch people’s reaction towards our initiative. This idea, if it finally takes shape should see the light of day in November. We also made inquiries about the Palais de Tokyo (Tokyo Palace) in Paris at the YOYO (The Palais de Tokyo’s new club). Nothing’s sure for now, we first have to make a market research. But the two destinations that interest us the most are Paris because we know the city as we come from there ; and New-York because it’s the nearby big city which can have an interest in that kind of product. I can add that in the long-term it would be more like a festival than a party. It would last 24 hours. We want to create an all system around this ; to have our own Bacchanale currency, our codes, some values, some rituals may be like the Burning Man’s one when you have to cover yourself in dust when joining the festival. People coming would enter like in a country so that it wouldn’t only be a sound and visual experience anymore.
BE: C’est la question que l’on pose à chaque personne, pour toi c’est quoi le Bon Esprit ? V: Alors, j’ai découvert le Bon Esprit avec l’interview de Lola mais pour moi c’est une initiative de jeunes et de rêveurs et, à partir de ce moment-là, je soutiens forcément. C’est un magazine culturel, pour ma part c’est quelque chose que je lis peu mais c’est un projet jeune et qui demande du courage donc j’ai beaucoup de respect. Full support les gars !
BE: Due to your success, we may think that you could inspire many young students in Montreal or even abroad, which advices would you give them ? V: Not to seek after money and not to be scared of always wanting to dig further. When you succeed or fail in something, two choices come to you. And you always have the choice of growing up. I think you must know how to learn on the job, make mistakes ; we did some, we found ourselves into big situations you can’t even imagine and finally those mistakes you don’t make them twice. You don’t have to be scared about growing too fast BE: Est ce qu’il y a un ami à toi ou un artiste que tu and kicking some doors down. connais que tu souhaites présenter au magazine ? V: Je vais parler de Groj qui est un artiste producteur BE: This is the question we ask to each person ; for montréalais qui produit du son pointu mais accessible et you, what’s le Bon Esprit (Good Spirit) ? que l’on connaît personnellement depuis un an. En plus V: I discovered le Bon Esprit through Lola’s interview. d’être un gars cool, depuis que je le connais ,selon moi, But for me it’s an initiative from young people and I il suit une marge de progression énorme et à chaque fois obviously support it. It’s in a cultural magazine and it’s il me bluff. Il joue pas mal à Montréal et a fait une petite something I don’t usually read but I support the protournée européenne cet été. Il produit du très bon son et ject as anything young and which demands to be brave quand il joue tout le monde danse, peu importe le lieu, to actually do it. I have a lot of respect for this kind of avec le sourire donc Bon Esprit et les lecteurs je vous le work. Creating a project which joins together each one’s conseille. dreams I think it’s beautiful and great. I fully support it.
contact http://bacchanale.org
BE: Is there a friend of yours or an artist, you know and you’d like to introduce to the magazine ? V: I’m going to speak about Groj who’s an artist/producer from Montreal who products some sounds and who we know for one year as we made him play for one of our parties. Since then he keeps improving and I’m really impressed each time I hear him play. He performs in Montreal very often. He was also on a small tour in Germany and in France and he’s supported by a large number of big artists. Each time he plays, he always knows how to make people dance whatever the place. And he does it with a big smile ! So Bon Esprit and the readers I urge you to listen his work.
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C’est grâce, notamment, à ABRAXAS que j’ai eu une révélation sur ce qui est pour moi un tournant majeur dans ma vie de jeune. Ce #3 de BON ESPRIT que vous avez sous les yeux est presque un hors-série ; il illustre l’effort tout particulier que représente la rédaction d’un magazine sur juillet-août. Finalement, et c’est là où je veux en venir, j’ai le sentiment qu’une transformation profonde s’est opérée au cours de cet été – comme si le travail été devenu vacance et les vacances travail – c’est assez surprenant non ? Je le disais, je dois cette révélation à ma rencontre avec le groupe ABRAXAS qui a été pour moi une des accalmies de la tempête estivale qui s’est abattue sur moi au cours de la période de rédaction de ce BE#3. Jeudi 07 août 2014 – Avec Louis (Mounis), on doit couvrir ce soir le premier live de KOALAGOON que vous avez pu découvrir à travers une interview un peu décousue dans le BE#1. La musique appelant la musique, quelques heures avant leur performance, on a callé l’interview en visio-conférence d’ABRAXAS dont je suis en charge. Je fais donc connaissance avec, de droite à gauche, Tino, Jonas, Solal et Léon. Les quatre sont amis depuis l’enfance. À tour de rôle ils m’expliquent ce qu’ils font « half-time » de leur vie, à côté de la musique ; Tino est aux Beaux-Arts, Jonas à Polytechnique, Solal est technicien lumière et Léon en fac de physique. C’est formidable de voir à la fois un tel éclectisme et une telle cohésion au sein d’un groupe. Moi qui suis de 1993 comme eux, j’ai vu tellement de groupes de lycée se séparer avant d’entrer dans les études supérieures que je suis en admiration devant la volonté et les affinités qui ont rendu leur succès actuel possible. ABRAXAS le groupe de PROTODANCEPOP « Il y a une foule de groupes qui s’appelle ABRAXAS » me dit Jonas sa bière à la main. Eux ce n’est pas le démon – Abrasax – qui les a inspirés mais plutôt le second album du groupe Santana. C’est un malheureux hasard si Wikipédia répertorie dans l’onglet «mu-
It is maintly thanks to Abraxas that I had a revelation on what representss a turning point in my life as a young man. This 3rd issue of “Bon Esprit” you are reading, is almost a “special issue”; it illustrates the particular effort that editing a magazine in July-August involves. Finally, and that’s my main point, I have the feeling that a deep change took place during this summer - as if work meant holidays, and holidays meant work. Quite surprising, don’t you think? As I said, I owe this revelation to my meeting with the Abramaxas group, who did represent in my eyes, a lull during the summer storm that descended upon me while writing this 3rd issue. Thursday, August 7, 2014. With Louis (Mounis), we must cover tonight the first live of Koalagoon that you have already heard of in our first issue through a somewhat disjointed interview. Music calling for music, we managed to set up the Abraxas interview I am
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in charge of, in visioconference, a few hours before their performance. So, I met, from right to left, Tino, Jonas, Solal and Leon. The 4 of them are childhood friends. In turn, they tell me what they do “half of the time” with their life, beyond music; Tino studying in the School of Fine Art, Jonas at Polytechnic, Solal is a light technician, and Leon is learning physics at University. It is great to see such eclectism as well as cohesion within a group. Born in 1993 like them, I have seen so many groups from my school years, split up before starting university studies that I felt a lot of admiration for the willingness and deep kinship that made their present success possible.
sique» de sa page d’homonymie liée au mot Abraxas : « un groupe de rock progressif » qui leur collerait bien à la peau ; ce n’est pas eux ! Aujourd’hui, ils font de la protodancepop ! Aux antipodes de la non-originalité du nom de leur groupe, leur style de musique est un pied de nez à demi-avoué à la vague «indie» qu’ils qualifient de « fourre-tout ». Leur style est en effet difficilement indentifiable car à la croisée des chemins entre rock psychédélique, funk et pop anglaise. Ils brouillent d’autant plus les pistes qu’ils intègrent ici et là des éléments d’éléctro et s’amusent à associer des qualificatifs plus farfelus les uns que les autres à leur musique en écoute gratuite sur SoundCloud.
Abraxas, Protodancepop group, There are many groups whose name is Abraxas Jonas tells me, holding his glass of beer. As far as they are concerned, they did not get their inspiration in the demon - Abraxas” but rather in the second album of Santana. It is an infortunate coincidence if Wikipedia lists in the “music” tab of their homonymy page linked to the word Abraxas : “ a group of progressive rock” that they
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C’est une histoire de PHACOCHÈRE, Ils me font comprendre que pour eux il n’y a rien d’interdit quand il s’agit d’éviter de se prendre la tête, ils sont comme ça. Tel leur « totem » le phacochère, héros de leur premier album auto-produit, ils revendiquent un style de vie dans lequel tout s’orchestre au mieux pour optimiser aussi et surtout les moments de délassement. C’est ça d’après eux le bon esprit, se bouger pour mieux se reposer. C’est ce qui semble aussi être la clé de leur productivité et de leur originalité, car c’est bien dans les moments de détente extrême, quand on lâche prise, que surgissent comme de l’absurde les idées les plus folles et à la fois les plus représentatives de nos influences profondes. Certains y verraient une sorte d’extravagance mais je perçois plutôt une réelle spontanéité qui, de concerts avec leur philosophie, les conduit tantôt sur la scène du théâtre de la Cigale tantôt à l’enterrement cérémoniel de leur feu poussin Poussiflex, tout naturellement. Leur succès actuel, ils ont l’air de l’appréhender simplement. Ils préparent leur pro-
would be stuck with.; it is nothing to do with them. Today they do protodancepop! In total opposition to the lack of originality of their group’s name, their style of music thumbs its nose half admittedly to the “indie»wave, that they describe as a rag bag. Their style is definitely difficult to identify, as it is at the crossroads between psychedelic rock, funck and English pop. They confuse the issues even more by integrating here and there some électro elements, and by taking pleasure in associating the most weird adjectives to their music that can be listened for free on SoundCloud. It is the story of a wart hog, which everything falls into place so as to also and above all optimize the moments of relaxation. This is what they call good spirit”, move to relax better. This is also, seemingly, the key of their productivity and originality as it is during a total state of calm, when we let go, that the most crazy ideas, the most representative of our deepest influences, pop up from a nonsensical world. Some would see it as a kind of extravagance, but I see it more as a true spontaneity that linked to their philosophy can take them either on the stage of la Cigale, or at the funeral ceremony of their dead chick Poussiflex, in the same way. Their present success, they seem to apraise it naturally. They are quietly preparing their next EP (???) “Totem” (supposed to come out in October, and co-produced with Samla Music in Paris). With around 15 concerts this year, they remain level headed and explain to me that (after the preparatory class of Tino and Jonas, the HTD of Solal and the 1st year of University of Leon) they still have the opportunity to practice their music in Solal’s cellar, and that it is a good thing. Stage performance, Summer is the best period to go to some music festivals here and there. Bon Esprit attended to This is not a Love Song, Weather Festival, World Wild Festival and Live au Pont. Generally speaking, I was struck by a question after my various summer musical experiences: do we attend a concert to see or to listen? The question is natural as the emergence of electronic music on the public scene, lets say the techno, could almost prevent us to open our eyes during a DJ set or the live performance of an artist like Marcel Dettman for example. Since there is
They tell me they consider nothing as forbidden when it comes to avoid complications, they are like that. Similar to their “totem” the wart hog, hero of their first album (self produced) they claim a lifestyle in
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chain EP « Totem » (annoncé pour octobre et co-produit avec Samla Music à Paris) tranquillement. Avec une quinzaine de concerts cette année, ils gardent la tête sur les épaules et m’expliquent qu’ils ont de nouveau (après la prépa de Tino et Jonas, le BTS de Solal et la première année de fac de Léon) l’occasion de travailler sur leur musique dans la cave de Solal et que c’est tant mieux. De la performance sur scène, L’été c’est le bon moment pour aller se faire un festival ici ou là. BON ESPRIT est allé à This is not a Love Song, Weather Festival, World Wild Festival et Live au Pont. D’une manière générale, j’ai étais frappé par une question après mes différentes expériences musicales de cet été : va t-on voir ou va t-on écouter un concert ? La question est légitime car l’émergence de la musique électronique sur la scène populaire, admettons la techno, pourrait presque nous faire passer l’envie d’ouvrir nos yeux pendant un dj set ou une live performance d’artiste comme Marcel
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Dettman, par exemple. Tandis que subsiste un public, sûrement majoritaire, qui est toujours friand d’effets de lumière, de jeux de scène et d’énergies visuellement palpables. Le débat est ouvert mais pour ceux comme moi qui apprécient l’un et l’autre ou s’en accommodent simultanément ou non, on cherche un peu partout les formes hybrides de concert qui nous raviront autant les yeux que les oreilles. Vous l’aurez compris c’est une longue introduction pour parler des performances scéniques d’ABRAXAS. Je l’ai dit plus haut, ils ont assuré entre 2013 et 2014 une quinzaine de concerts. Personnellement, je regrette de n’avoir encore pu assisté à l’un des leurs, mais il faut dire que ce que j’ai pu voir sur les extraits disponibles sur internet est susceptible de susciter votre intérêt. En effet, le groupe semble dégager une énergie débordante quand ils se produisent en live. Aussi ils n’hésitent pas à penser costumes, phrases d’introductions/transitions, jets de confettis et autres interactions avec le public. Au-delà de la performance musicale, il y a donc encore une dimension humaine qui relie les artistes à leurs spectateurs qui ne sont ici pas seulement auditeurs. Ils prennent beaucoup de plaisir à se produire sur scène et ça se sent. Parce qu’ils savent que je vais écrire ça pour les embêter ; les ABRAXAS sont déjà comme le 280 de McDo, «victimes de leur succès» parce qu’hipster-indé malgré eux et c’est ce qui fait leur charme. Continuez à vous en battre les c******s, vous êtes jeunes et beaux, mangez cinq fruits et légumes par jour et élevez des poussins !
still an audience, probably the majority, who is always fond of lighting effects, stage acting and energies visually tangible, we have an open debate, but for people like me who appreciate both, or put up with them simultaneously or not, we are looking everywhere for hybrid kinds of concerts that will delight both our eyes and ears . As you probably guessed, it is a long introduction to talk about Abraxas stage performances. As already said, they gave about 15 concerts between 2013 and 2014. Personnally, I regret not to have been able to attend any of them yet, however I must say that the internet available extracts I have been able to see, are likely to arouse your interest. Indeed the group seems to reveal a bursting energy when they appear in a live show. Also, they make a point to insist on costumes, introduction/transition sentences, confettis dropping and other interactions with their audience. Beyond the musical performance, there is also a human dimension that connects the artists and their audience who are not mere listeners. They enjoy being on stage and it is obvious. As they know I am going to write this to tease them; the Abraxas are already like the Mac Do 280, the victims of their own success, because they are hypster-Indie against their will, and that’s what makes them so attractive. Continue not to give a shit, you are young and handsome, eat 5 fruit and vegetable a day and do chicks farming…
contact https://soundcloud.com/abraxasofficial
Live at La Cigale
Remerciements / Thanks Patrikk Ostrowsky, Jonas Meier, Tino, Solal, Jonas, Léon (ABRAXAS), Victor, Martin, Adrien, François et Jérôme (La Bacchanale), merci pour leur coopération dans l’élaboration des articles les concernant. Merci aussi à Deniz Basman, Michèle Miro, Camille Perrier et Romain Sadi grâce à qui ce BE#3 est disponible dans sa quasi totalité en anglais. Mélina Deinzer et Channel Roig pour leurs aides précieuses dans l’élaboration du magazine. À Aurelia Civiero à qui l’ont doit la photo de la 1ère de couverture de ce BE#3 Enfin un grand merci à nos proches et nos lecteurs pour leurs soutiens.
Suggestions / Submission Pour toutes suggestions / remarques / critiques / tribunes, merci de vous référez à la planche contact communiquée ci-dessous ; c’est avec grand plaisir que nous les considèrerons. For every kind of submission thanks to contact us.
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L O U I S M O U N I S Founder of Bon esprit age: 21 past: Nîmes present: Paris studies: architecture mounis.louis@gmail.com
M O RGA N LACROIX Associate at Bon Esprit age: 21 past: Nîmes present: Berlin studies: art
CAMILLE PERRIER Internship at Bon Esprit age: 20 past: Nîmes present: Paris studies: applied letters at Sorbonne camilleperrier02@gmail. com
m o rg a n lac ro i x . a r t @ gmail.com
Deniz Basman