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en restant pacifique

Tuto piñata

ou comment se défouler avec panache tout en restant pacifique

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Envie de délivrer le lupus de Hobbes qui rôde en vous vainement ? De détruire Cités et Monts drastiquement ? De fracasser du dur, d’une batte et d’un bond ? De pulvériser et à la fin radier (rageur, soyez-en sûr) vauriens et vils vautours ? Ni séance de psy, ni bâton dynamite, ici, point sans détour, la violence annoncée ne s’exercera que par couleurs criardes exposées sous vos yeux. Choix de la forme et du matériel :

Il existe plusieurs possibilités : a. La team Extrême Orient réclamera probablement les droits d’auteur de ce tuto sans pour autant nous donner d’indication bien claire, si ce n’est un rite agraire en Chine. J’aurais peut-être dû leur demander des précisions… ?

b. Les plus romains d’entre nous privilégieront quant à eux une cruche en argile à remplir de graines, le but étant dans ce cas-là de faire tomber le vase d’un poteau à l’aide d’un bâton (merci Marco Polo, mais les lecteurs ne seront peut-être pas très emballés…).

c. Le camp des Espagnols est donc le modèle dont s’inspire ce tuto dans toute cette Histoire, puisque c’est de leurs missionnaires ayant colonisé le Mexique au XVIe siècle que la piñata la plus connue a pu naître. Étoile à 7 branches décorée de papier coloré symbolisant les péchés capitaux et le Mal, la forme creuse en terre cuite suspendue doit être cassée à l’aide d’un bâton, les yeux bandés. Ainsi, le fidèle, guidé par sa foi en Dieu, peut libérer le Bien (les bonbons pour nous) lors des posadas (réjouissances entre voisins au Mexique) ayant lieu un peu avant Noël, le 16 décembre.

N.B. Il semble que les Amérindiens soient aussi impliqués : certaines peuples auraient eu un rite incluant des pots en argile. Les missionnaires s’en seraient donc inspirés pour mieux faire accepter la religion chrétienne aux autochtones, par le biais des piñatas.

Sinon, pour nous, Français moldus, il existe l’option patron en carton (des modèles sont facilement accessibles sur internet) représentant une forme selon notre gré. Ou le ballon de baudruche, pour les moins doués. Il vous faudra donc : -> Soit du carton, soit un pot de fleur avec des trous au fond, soit un ballon de baudruche -> Beaucoup de papier journal -> Du papier crépon pour la décoration (facultatif) -> De la farine -> Du sel -> De l’eau -> De la corde ou de la ficelle solide -> Un bâton -> Un bandeau ou un foulard

Les étapes de réalisation :

1. Fabriquer de la colle à papier mâché (2 tasses de farine, 2 tasses d’eau, 1 cuillère à soupe de sel)

2. Découper une multitude de bandes de papier journal de 3 à 5 cm de large sur 15 à 20 cm de long (prévoir plusieurs couches de papier mâché).

3. Ménager un espace sans papier mâché par lequel faire passer les surprises contenues dans la piñata pour l’étape 7. > Version avec ballon : ne pas recouvrir de papier la zone proche autour du nœud du ballon. > Version avec le pot de fleur : prévoir de nouer deux segments de corde distincts au fond du pot (bas de la piñata) s’il y a 4 trous ou plus. S’il n’y en a pas assez, faire passer une corde à travers 14

chaque trou et former un gros nœud au bout pour faire butoir. Puis, recouvrir le pot et son ouverture (haut de la piñata) de papier mâché, sans oublier de laisser un trou par lequel faire ressortir la corde, qui servira aussi à introduire les surprises. > Version avec le patron en carton assemblé : découper un trou pour pouvoir faire passer les surprises.

4. Tremper les bandes de papier mâché dans le mélange et les plaquer contre le ballon de baudruche / pot de fleur / le patron en carton en les entrecroisant. 5. Répéter l’opération deux ou trois fois, en laissant sécher entre chaque couche de papier. 6. La déco : Pour les puristes, utiliser des franges de papier crépon de différentes couleurs, mais il est aussi possible de laisser s’exprimer librement votre âme d’artiste. 7. Faire éclater le ballon 8. Remplir la piñata de surprises, bonbons etc. 9. Pour le ballon et la forme en carton : percer deux petits trous autour de l’ouverture par laquelle vous avez introduit vos surprises pour y faire passer une ficelle/ corde.

>>> Variante pour une version plus solide : prévoir de la corde en chanvre par exemple, faire des triples nœuds (ou quadruple, ou centuple s’il le faut : ne pas lésiner !), ajouter des renforts au niveau des trous en utilisant du carton ou du bois. En bref, veiller à ce que ce soit assez solide pour ne pas que la piñata s’écrase par terre avant même le début du jeu ! >>> Variante bis destinée au flemmard puriste qui a de l’argent ou au curieux amateur de jolies choses ou à ceux qui ont tenté ce tuto mais qui l’ont foiré et qui veulent voir à quoi ressemble une piñata quand elle est réussie : Au 25 rue des Vinaigriers, vous trouverez la plus ancienne boutique de piñatas de Paris. Celles-ci sont fabriquées par des détenus dans les Yvelines, et Elena Farah, l’initiatrice de ce projet, est la première à avoir fondé une société vendant des piñatas en France. Pour en savoir plus, le site de La Piñata : https://www.lapinata.fr/boutique Solène Roy

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