LB n°68 : MAGIE/

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Sommaire

La numismatique, c’est fantastique! Pile ou face? p. 4-6

5conseils pour enchanter votre garde-robe! p.7-10

Moteur. Prestidigitation. Action! p.11-14

De l’autre côté de la plume p.15-17

La sorcière, un symbole féministe? P.18-20

Quel super pouvoir aimeriez-vous avoir? p.21

Sorcière mirobolante p.22-25

Horoscope p.26-27

Mots croisés p.28-29

louvreboite.fr p.30

Edito

Bienvenue à toutes et à tous, en particulier aux petits nouveaux, pour cette année qui débute ! L’équipe du Louvr’boîte vous réserve de belles surprises à venir… À commencer par un numéro plein de magie ! Quoi de mieux à l’approche d’Halloween ?

Attention les yeux, vous croiserez, au détour de nos pages, le grand Méliès, le poétique Miro, d’incroyables légendes pragoises… Vous aurez même droit aux confidences les plus intimes de Zeus (on sait que vous attendez tous celles de Maximilien Durand, mais c’est pour vous faire patienter). Vous cherchez un petit moment de détente après l’HGA ? Ne manquez pas la rubrique mode, l’horoscope et les mots croisés. Et faites un petit tour sur notre site… il se pourrait que quelques sorcières vous y attendent.

Bonne lecture, Cassandre et Marie, les rédactrices en chef

Louvr’Boîte

Quatorzième année

N°68, 0,50€

Directeur de publication : Cassandre Bretaudeau

Rédactrice en chef : Marie Vuillemin

Responsable communication : Raphaëlle Billerot-Mauduit

Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, Coralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier, Romane Demonet

Couverture : Suzanne Floc’h

Ont contribué à ce numéro : Adrien Barbault, Anouk Hubert, Aubin Maudeux, Axel Martin, Blandine Adam, Cassandre Bretaudeau, Coralie Gay, Djama Espinola-Serrano, Dylan Brune-Armessen, Elio Cuillère, Flora Fief, Hippolyte Campe, Jeanne Berlande, Jo Callas, Johanna Ruyant, Lilou Feuilloley, Lilou Corbet, Louise Gaumé, Lyse Debard,

Marie Vuillemin, Mathilde Bailly, Matteo Vassout, Mélissande Dubos, Naïs Ollivier, Noémie Carpentier, Raphaël Papion, Raphaëlle Billerot-Mauduit, Sofiya Pauliac, Solène Roy, Suzanne Gauthier, Suzanne Floc’h, Victoria Larrieu

École du Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. louvrboite.fr

Courriel : journaledl@gmail.com

Facebook : fb.com/louvrboite

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ISSN 1969-9611. Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

Non, la pièce n’est pas truquée pour un quelconque tour de magie, mais avouez que s’en remettre au hasard pour prendre une décision avec ce genre de monnaie pourrait vite poser problème. Et c’est plus signifiant que ça en a l’air. Laissez vous guider, voici la petite histoire.

Commençons par le commencement : à qui appartiennent ces deux portraits ? Facile ! C’est écrit. Bon, je vous donne un coup de pouce, il s’agit d’Aurélien (AVRELIANVS) et de Wahballath (VABALATHVS). Le premier est empereur romain et le second, roi de Palmyre.

Contexte !

Nous sommes en 270 après Jésus-Christ. Tout le Proche Orient est occupé par les Romains… Tout ? Non, un petit royaume syrien peuplé d’irréductibles Palmyréniens résiste encore et toujours à l’envahisseur.

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La numismatique, c’est fantastique! Pile ou face?

Cette année là, Odénath, roi de Palmyre, meurt, laissant derrière lui sa femme, Zénobie et son fils, Wahballat, alors âgé de onze ans. Autant dire qu’il n’est pas en âge de régner et que c’est Zénobie qui assure une forme de régence. Elle parvient tout de même à faire reconnaître son fils par l’empereur. Ce dernier, qui a déjà pas mal de problèmes en Gaule, a peu d’énergie à concentrer en Orient. De son côté, Zénobie a décidé qu’elle ne se laisserait pas dicter sa conduite par qui que ce soit. Alors, quand il s’est agi de faire frapper monnaie, elle a produit quelques séries quelque peu… provocatrices.

Penchons nous un peu sur l’iconographie. Ici, Aurélien est considéré empereur et auguste, il se fait représenter en buste portant une couronne radiée. Jusque là, tout va bien, même si représenter le roi Wahballat sur l’autre face, c’est lui donner une importance assez grande. La suprême provocation intervient quand on regarde la petite lettre en dessous du buste d’Aurélien, en exergue. Sur notre monnaie, c’est la lettre H. C’est ce qu’on appelle la marque d’atelier. Dans notre cas, cela signifie qu’elle a été frappée dans le sixième atelier d’Antioche. Et cette marque, elle est traditionnellement apposée… au revers !

Ça annonce la couleur des intentions de Zénobie pour le royaume de Palmyre. En 270, elle envahit l’Égypte avec une armée de 70 000 hommes et se fait proclamer reine. Elle se tourne vers l’Anatolie en 271 et Aurélien disparaît complètement de la monnaie, au profit de Wahballat, qui se fait appeler auguste alors que Zénobie se proclame impératrice de Rome.

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Cela va sans dire, les échanges sont tendus. Aurélien décide de s’occuper de la situation en 272. Il lui envoie des lettres lui ordonnant de se rendre. Nicomaque devait traduire les réponses de Zénobie en grec, puisqu’elle dictait ses lettres en syriaque (même si elle connaissait très bien le grec). Elle est catégorique : suivant l’exemple de Cléopâtre, plutôt mourir que de se rendre. « Tu me dis de me rendre, comme si tu ne savais pas que la reine Cléopâtre a préféré la mort à toutes les dignités qu’on lui promettait.». Elle continue d’affronter l’empereur. Les troupes d’Aurélien franchissent le Bosphore en 272 et après combats à Antioche et Emèse, Zénobie est capturée alors qu’elle tente de s’enfuir vers l’empire sassanide.

Elle est alors exilée à Rome avec son fils Wahballath, après quoi les sources les concernant se font rares. On pense même que Wahballath est mort en route. Pourquoi l’exil ? Parce que l’empereur trouve indigne de faire périr une femme. Pourtant, à en croire ses dires dans l’Histoire Auguste, elle fut une remarquable adversaire, et ce, déjà du temps de son époux : « C’est grâce à elle qu’Odénath vainquit les Perses, mit Sapor en fuite puis parvint à Ctésiphon ».

Un règne assez bref pour Zénobie, mais dont les divers rebondissements ont su marquer les esprits des auteurs de l’époque.

Noémie 6

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conseils pour enchanter votre garde robe!

L’automne arrive et vous ne retrouvez plus votre bon vieux grimoire de mode ? Ne vous tracassez plus, notre rubrique pour fashion victim est là ! Comme par enchantement, ces conseils seront plus efficaces qu’un philtre d’envoûtement sur vos admirateurs.

Le retour de la chaussure magique! Plutôt poulaines ou bottes de sept lieues ?

Les longues chaussures biscornues des sorcières ne vous font pas peur? Adoptez les poulaines pour une vibe so XIVe siècle ! Ces superbes chaussures pointues égayeront vos tenues les plus ennuyeuses : avec leur extrémité pouvant aller jusqu’à 30 cm au bout du pied, vous garderez les envieux à distance. Attention, cependant, car une étude de l’université de Cambridge menée par la paléopathologiste Jenna Dittmar publiée en décembre 2021 a montré que les porteurs de ce type de chaussures avaient de très nombreuses fractures résorbées.

Aïe… Pensez donc à vous équiper de béquilles!

Plutôt boots ? Les bottes de sept lieues émerveilleront autour de vous, tant par leur solidité que par leur praticité. Eh oui ! Cerclées de fer pour garantir des chutes à cheval, elles font référence dans l’œuvre de Perrault aux chaussures que portaient les « postillons », les facteurs sous l’Ancien Régime. Ils parcouraient en moyenne sept lieues par jour, soit une trentaine de kilomètres. Magique ! Avec elles, vous enjamberez quatre kilomètres en un pas. Plus possible d’être en retard en TDO désormais.

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Conjurer le mauvais sort qui plane sur votre chevelure

L’été se termine et vos cheveux ont plus l’air d’avoir subi de la magie noire que blanche ? Pas de panique nous avons les bons conseils pour vous. Sur le modèle de Samson, influenceur capillaire biblique, devenez un nazir, personne consacrée à Dieu par un vœu temporaire ou permanent et qui ne pratique plus certaines activités. Fini les verres en terrasse et les rendez-vous chez le coiffeur : en effet, un nazir ne boit plus de vin, ni ne se coupe les cheveux. C’est comme cela que notre héros vétérotestamentaire aurait obtenu sa force exceptionnelle. On connaît la suite puisque la coupe courte ne lui a pas trop réussi…

Rappelez-vous, on parle là du SUPERBE chapeau de fée qui composait votre déguisement de carnaval pour vos 5 ans ! N’était-il pas adorable ce couvre-chef conique avec son petit voile en son sommet ? Eh bien son histoire fait moins rêver. En effet, cette coiffe était mal vue dans la seconde moitié du XVe siècle, à l’époque où elle était très à la mode. Ça craignait de débarquer avec ce genre de couvre-chef à l’église : le prêtre ne se privait pas de faire un petit sermon sur la vanité des tenues et c’était vraiment la honte pour la dame.

Notre conseil :

si vous voulez faire preuve d’originalité dans votre costume d’Halloween, privilégiez la coiffure à cornes, elle aussi du XVe siècle. Les dames qui la portaient étaient accusées de ressembler au Diable ou à de grosses limaces ! A vous de voir !

Ce qu’il ne faut plus porter cet automne :
le « joli » chapeau de fée
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Talisman, amulette… Bien accessoiriser sa tenue ensorcelée

Les fameuses amulettes en forme de scarabée sacré. Si vous optez pour le look momie, placez votre amulette en malachite sur votre poitrine pour s’assurer lors du Jugement de l’âme que votre propre cœur ne témoignera pas contre vous ! Les Égyptiens pensaient que le scarabée remplaçait celui-ci pour assurer

Un ravissant bracelet rituel vaudou en cuir recouvert de cauris et d’un doux mélange de sang séché et de talc, entre autres. Venant de la population Fon au Bénin, ce bracelet était porté par le prêtre pour lui donner de la force dans ses cultes. Un « sofio », un élément métallique, symbole du dieu de la foudre, Hébiéso, surmonte le tout.

Dans tous les cas si vous trouvez un bracelet sur votre chemin, petit conseil : ramassez-le. En effet, une prêtresse du dieu en question négligea à plusieurs reprises un de ces accessoires aperçu sur son chemin. Lorsqu’elle le récupéra, celui-ci lui serra si fort le bras qu’il révéla sa nature « vaudou ».

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Pour sublimer un ensemble simple, nous vous conseillons les bijoux à valeur apotropaïque, prophylactique ou rituelle. Deux choix s’offrent à vous :

Enfin quoi de mieux que de se débarrasser de la concurrence pour être seul à resplendir ? Quelqu’un vous fait ombrage et prétend avoir plus de classe que vous ? Faites-le disparaître avec panache en vous inspirant du conte popularisé par les frères Grimm, Blanche-Neige (1812). Dans cette version, la méchante reine n’en est pas à sa première tentative avec la pomme empoisonnée. Avant cela, elle tente de tuer Blanche-Neige en l’étouffant avec un lacet pour corset puis en la coiffant d’un peigne vénéneux. Des alternatives élégantes qui feront du défunt une véritable victime de la mode !

Autre option : Si vous êtes plutôt adepte d’un style sobre mais gore,

le choix d’une tunique trempée dans du sang de centaure puis d’Hydre de Lerne et enfin d’un peu d’huile d’olive semble tout indiqué pour vous. Nous ne pouvons que vous recommander de vous adresser à Déjanire, l’épouse d’Héraclès, pour toutes les contre-indications. En effet, cette dernière s’est vue conseiller cette technique par le centaure Nessos (qui venait de tenter de la violer donc ses conseils n’étaient peut-être pas les plus bienvenus). Elle offrit par la suite la fameuse tunique imbibée à Héraclès alors qu’elle était en pleine angoisse de se faire tromper. Pas de pot, l’habit enflamma littéralement le héros qui préféra mourir tant il souffrait…

Ainsi, nul besoin de baguette magique ou de pouvoir occulte pour hypnotiser par votre allure, seuls ces conseils vous suffiront. Puisez dans les inspirations les plus féeriques et maléfiques pour parfaire votre look de saison. En bref, misez sur de l’exceptionnel, du terrifiant, du fantastique pour le retour de l’automne !

Faites-le avec style, empoisonnez votre pire ennemi
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Mathilde Bailly

Rêver et faire rêver, n’est-ce pas là un caractère fondamental de la magie ? Cette dernière peut être définie sous plusieurs sens, et se subdivise en de nombreuses sous-catégories dont fait partie la prestidigitation. Elle se veut en effet être une source importante de divertissement, de joie, voire de fascination, et ne se cantonne pas aux notions de sorcellerie ou d’esprits démoniaques entraînant méfiance et peur chez les populations.

La magie au sens moderne où on l’entend se caractérise davantage par la constitution d’illusions et de trucages voulant créer des phénomènes surnaturels, épatants, extraordinaires ! Cet amour pour les illusions et l’imaginaire est le cœur de l’œuvre et de l’ambition artistique d’un des piliers du cinéma en France, Georges Méliès, définissant lui-même son travail ainsi : « Donner l’apparence de la réalité aux rêves les plus chimériques ; il faut réaliser l’impossible et le faire voir. ».

Tout d’abord retraçons le parcours de ce cinéaste fantastique, souvent considéré comme l’inventeur des premiers trucages et effets spéciaux du cinéma. Né en 1861 à Paris, Georges Méliès se voit contraint de suivre la carrière professionnelle de son père, à savoir la fabrication de chaussures, au lieu d’étudier les arts comme il aurait tant aimé le faire.

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Finalement, c’est dans le domaine de la prestidigitation, l’art de produire des illusions en présentant des tours, que l’on peut plus généralement intégrer dans le domaine de la « magie simulée », qu’il décide de faire carrière. Ainsi, il achète le théâtre du prestidigitateur Robert-Houdin où il présente de très nombreux tours et spectacles. Mais c’est sa rencontre avec le cinéma qui marquera à jamais l’ambition professionnelle et artistique de Méliès, suite au visionnage de L’arrivée d’un train en gare de Louis Lumière en 1895.

Dès cette année-là, il commence à réaliser ses premiers courts-métrages puis crée sa société de production Star Film en 1897 avec son célèbre studio de cinéma dans sa propriété de Montreuil. Intégralement en verre autour d’une structure métallique, il permet une exposition exceptionnelle à la lumière, idéale pour tourner ses futurs chefs-d’œuvre. Ce sanctuaire d’art totalisant va faire naître un univers imaginaire qui durera presque quinze ans. Costumes, décors, mise en scène importés du théâtre et les choix des thèmes travaillés vont largement y contribuer.

Cet attrait pour le cinéma ne va en aucun cas éloigner Méliès de ses talents et de ses compétences de prestidigitateur, bien au contraire ! Même si certaines de ses productions ont pu avoir un sens plus ancré dans la réalité, voire politique, comme L’Affaire Dreyfus en 1899, l’univers de la magie et de l’enchantement s’exprime pleinement dans ses films.

La grande spécificité de Méliès est l’utilisation de trucages dans ses films, inspirés de ses spectacles de prestidigitation. Pour cela, il utilise différents procédés, d’abord dans sa manière de filmer avec des gros plans, des « zooms » en approchant la caméra et l’utilisation de nombreux décors. Mais c’est surtout dans le montage que la magie opère.

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L’utilisation de « cuts » lui permet de faire disparaître ou apparaître des objets, des personnages, le tout amplifié par l’utilisation du décor comme un dégagement de fumée par exemple. Aussi, Méliès joue avec les pellicules au montage, permettant la superposition de plusieurs éléments comme un dédoublement de personnages, de parties du corps en faisant des surimpressions, des grossissements, des fondus enchaînés, ou bien encore de « couper » des personnes en deux, similaires à de célèbres tours de magie. Le cinéma est ainsi un moyen de diffuser cet art populaire sous forme de mise en scène presque théâtrale de ses spectacles de prestidigitation, mais derrière une caméra. Son génie a su voir tout le potentiel de cette récente invention en créant un cinéma de vue à « transformations ».

L’autre caractéristique importante du cinéma de Méliès est certainement l’omniprésence de la féérie, des mythes, de l’imaginaire et même du burlesque dans ses films. Son ambition est de faire rêver les spectateurs. On se retrouve ainsi transporté aussi bien dans des laboratoires de savant fou que sur la Lune. Parmi ces figures de la féérie, on retrouve celle de la sirène dans le film éponyme (La sirène, 1904), des références à des célèbres contes pour enfants comme celui de Barbe-Bleue assassinant ses différentes femmes (Le chaudron infernal, 1903), mais

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aussi des figures antiques très appréciées au XIXe siècle notamment les Sélénites, habitants de la Lune, liés à l’intérêt pour l’astronomie (Le voyage dans la Lune, 1902).

La figure du magicien se mêle aussi aux innovations scientifiques et technologiques qui sculptent le XIXe siècle ainsi que le développement de ce qu’on appellerait aujourd’hui la science-fiction. Georges Méliès s’inspire de plusieurs œuvres de ses contemporains telles que De la Terre à la Lune dans la collection des voyages extraordinaires de Jules Verne publié en 1865 mais aussi Les premiers hommes dans la Lune de H.G Wells paru en 1901. Ces deux œuvres ont une importance capitale dans la réalisation de ce qui est certainement le film le plus célèbre de Georges Méliès, à savoir Le Voyage dans la Lune sorti en 1902.

Cette folle aventure s’arrête avec le début de la Première Guerre Mondiale stoppant net les productions de Méliès qui, à cause de problèmes financiers trop importants, se voit contraint de mettre fin à sa carrière. Bon nombre de ses pellicules ont ainsi été fondues pour en faire des talons de chaussures. Heureusement, de nombreuses copies sauvegardées ont permis de redécouvrir l’œuvre de Méliès notamment lors du « Gala Méliès » organisé en 1929. Georges Méliès s’éteint finalement en 1938, marquant à jamais le cinéma par son imagination et sa créativité sans limites et inspirant encore aujourd’hui les plus grands réalisateurs.

Raphaëlle Billerot-Mauduit

Sources :

France Culture, Georges Méliès, maître de l’illusion, 2021 : https://www.youtube.com/watch?v=pU9Ri-oRxG8

MANNONI, Laurent. Méliès : La magie du cinéma. Paris, Flammarion, 2020, 400p.

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De l’autre côté de la plume

Aimable lecteur, prononce avec moi à haute et intelligible voix la formule “etîob’rvuol” en dessinant avec ta baguette magique un parallélépipède rectangle de 5 grenouilles de profondeur, 6 cartes de tarot de hauteur et 18 lapins blancs de longueur…

Boum ! Vzzzzz, splatch ! Sapristi ! Nous atterrissons sur une immense étendue blanche rectangulaire qui sous notre poids se froisse, monte sur ses grands chevaux typographique et se retourne, Fuuuit !, nous envoyant valser dans l’envers du décor.

Mais quel décor, bigre ! Des centaines de pages, certaines un peu racornies, d’autres pas encore sèches, froufroutent tout autour de nous. Diantre, je viens d’apercevoir une boîte de conserve rouler à deux pas d’une pyramide… Ça veut dire que le sort a fonctionné !!! Nous voici donc… de l’autre côté de la plume, dans l’envers du décor du Louvr’boîte ! Et comme je fais partie du journal, follow the guide !

L’ambiance de cette vaste grotte est plutôt reposante. Aaaa…tcha ! Snif ! Désolée, je fais une petite allergie à la poussière, on doit être au milieu des archives du journal. C’est drôle, certaines pages s’illuminent de temps à autre… Sont-elles tirées de leur sommeil par un oisif lecteur désireux de consulter sur louvrboite.fr une antique interview de Maximilien Durand ?

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Toutes ces archives ne remontent pas à Mathusalem, mais treize années et des poussières, ça commence à en faire, de la dithyrambe journalistique ! Mais finissons donc de traverser ce boyau tortueux, j’aperçois de la lumière au bout.

Fichtre ! Sur quoi ai-je donc glissé ? Un numéro esseulé tout triste…

“Tu t’es perdu mon petit ? Tu cherches tes lecteurs ?... Comment ?! Ah, quelle tragédie ! Eh oui, le covid n’a épargné personne, tu sais. Allez, courage mon p’tit, un internaute viendra sûrement te dépoussiérer un d’ces quatres ! Tiens bon !”

Cette lumière… C’est celle d’un vieux vidéo-projecteur en aile de Flore ! Et ces rires, ces regards de connivence, cette ambiance électrique digne d’une finale de Coupe du monde, ces envolées lyriques… Je reconnais tout ça : bienvenue en réunion de la rédac’ ! C’est lors de ce rituel - où toute nouvelle bouille est la bienvenue -, au milieu de ces idées qui fusent, que naîtra le 68e petit frère de cette grande fratrie ! Si tu veux assister une fois dans ta vie à cet instant fort émouvant, envoie-nous un p’tit message via les réseaux et hop ! Tu feras partie de la famille !

La réunion finie, nous voici face à une immense paroi alvéolée, je crois qu’il s’agit du sommaire du prochain numéro en cours. Regarde ! Dans la première alvéole en haut tout à gauche, on aperçoit les deux rédactrices en chef en train de potasser leur édito. Deux étages en dessous, on peut voir le reflet d’une boule de cristal montée sur deux lions couchés miniatures et une longue lunette qui dépasse et qui est orientée vers Saturne. C’est là-dedans que les voyantes dédiées aux edliens lisent leurs destinées hautes en couleur…

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Je te propose que nous nous approchions un peu et que nous nous servions de ce bout de grille de mots croisés comme échelle pour aller voir les autres rubriques du journal aux étages du milieu ! Hop ! Par ici, ce sont les chroniques, les apARTés scientifiques, les débats, les tutos, les pages d’actu, les traits d’humeur, et de ce côté-là, tout ce qui est un peu artistique : les nouvelles et poèmes, les caricatures, bandes-dessinées… Si on suit cette artère, on devrait déboucher sur… Mazette ! Que c’est beau… Dans cette salle géante pleine de sceaux de peinture et de faisceaux de projecteurs, c’est la prochaine couverture qui est en cours de réalisation ! Je pense qu’il vaut mieux ne pas les déconcentrer, alors partons sur la pointe des pieds jusqu’à la salle suivante.

Et la voici ! Avec toutes ses machines, c’est la salle des maquettes, celle que je trouve la plus amusante. Cet engin-là fabrique des caractères typographiques de tailles, polices et couleurs variables. Ces ciseaux géants me foutent un peu les jetons, je dois te l’accorder, mais ils sont nécessaires pour agencer le titre, le chapeau, les illustrations, les paragraphes…

Maintenant, faisons un saut dans le bureau du BDE pour récupérer les prochains numéros à vendre. Direction l’amphi Rohan pour proposer les numéros aux rêveur. se.s, aux affamé.e.s de lecture, aux curieux.ses, aux espiègles, aux Je-veux-savoir-tout-sur-tout… C’est le moment d’échanger sur tes coups de cœur du dernier numéro et de repartir, lecteur, tout joyeux et paré au décollage pour un nouveau numéro qui décoiffe !

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Sorcière mirobolante!

La Sorcière… à la fois effrayante, fantastique, historique, rêvée, savante, scandaleuse, érigée en muse, mise au ban de la société : il s’agit là d’une figure éminemment plurielle qui a nourri un imaginaire collectif depuis des siècles. A la Renaissance, des peintres comme Jérôme Bosch s’intéressent de près aux figures monstrueuses, créatures-hybrides implantées dans un univers fantastique et irréel à la fois attirant et repoussant. C’est précisément cette dualité dans la figure de la sorcière, inquiétante et enchanteresse à la fois, que l’on retrouve dans la gravure en couleurs La Sorcière réalisée par Joan Miro en 1969 (99 cm x 59,5 cm).

A première vue, rien ne permet d’affirmer que la figure représentée est celle d’une sorcière. C’est avant tout le titre de l’œuvre qui nous oriente vers cette piste - il est, par ail leurs, peu surprenant de rencontrer chez ce peintre des créatures imaginaires rêvées telles que la Femme Toupie (1974). Ici, une figure semble lever les bras vers le ciel, comme invoquant des forces surnaturelles. Par ses contours noirs et épais, elle se détache de l’arrière-plan relativement clair : cette figure spectrale dépasse alorsdu fond beige comme si elle allait sortir du cadre : on est bien face à un personnage « hors norme » à la fois puissant et marginalisé. La silhouette sombre tachetée de rouge et dotée de mains-crochets (ou crochues) peut dès lors faire écho à la représentation de la sorcière maléfique et effrayante que l’on voit ap

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paraître à partir du XVème siècle (cf. Albrecht Dürer, La Sorcière, 1501 ou Hans Baldung Grien, Les Apprêts du Sabbat, 1510). Toutefois la production artistique de l’époque ne se cantonne pas à ce type de représentation de la sorcière : chez Lucas Cranach, la figure de la sorcière apparaît sous le signe de la beauté et de la luxure (cf. La Mélancolie, 1532). Outre la question de “l’inquiétante étrangeté”, d’autres éléments semblent insister ici sur le caractère surnaturel, tel que le halo vert qui ironiquement vient auréoler le personnage de la sorcière. Ou encore la présence de couleurs particulièrement vives surgissant à plusieurs endroits sur la toile et pouvant symboliser l’apparition de phénomènes magiques, inexplicables. On note donc un fort contraste plastique entre la figure noire plombante, fixe au premier plan et

traitée en aplats noirs, et les éléments de l’arrière plan plus vaporeux, aériens, légers jaillissant comme des corps célestes qui tournent, en mouvement. Une figure mi-sérieuse, mystérieuse…

Cette sorcière revêt une puissance mystérieuse et le format vertical de l’image semble l’accompagner dans son élévation. On observe le recours à la ligne serpentine (on s’éloigne d’un univers rationnel, statique pour préférer une certaine déviance). Des symboles se résumant à quelques traits noirs et fins ornent et gravitent autour de la mystérieuse figure. Parmi ces “encres de signe” (Queneau), on peut considérer une paire d’ailes qui pourrait évoquer l’envol des sorcières. L’hypothèse d’une« femme-chaudron » pourrait également faire l’ob

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jet d’une relecture originale du mythe de la sorcière traditionnelle. La tête et les membres inférieurs (qui se répondent par la couleur et la symétrie) sont séparés par un tronc particulièrement large et rond qui pourrait faire songer à un chaudron. De ce récipient circulaire où des touches de couleurs rouge, noir, jaune sont juxtaposées se dégage une nuée verte qui se propage à travers la toile.

Ce jet de la couleur du soufre - longtemps associé au démoniaque et à la mauvaise odeur - se disperse par gouttelettes et se répand dans les airs…

Magie picturale et poésie des formes

Difficile de savoir ici quelle portée l’artiste a voulu conférer à son œuvre : hommage

? Réhabilitation de la figure ? Célébration du mythe

? Loin d’être un choix anodin, la figure de la sorcière entretient un lien particulier avec l’imaginaire et la magie de l’imprévu chers à l’artiste-poète. Miro écrit : « Le rêve gouverne ma peinture. Le tableau doit être fécond. Il doit faire naître un monde. »

Ici, l'œuvre doit avant tout être appréhendée comme une poésie tant par l’univers onirique qui s’en dégage que par l’ambivalence des signes qu’elle propose. Ainsi sommes-nous face à une figure divisée, marquée par la scission entre réel et imaginaire, condamnation et libération. Par ailleurs, l’absence de perspective empêche d’assigner le personnage à un espace rationnel : la figure naît de l’irréel.

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Ni séductrice, ni maléfique, la figure de la sorcière se révèle puissante, vibrante et libre comme l’art. Cette liberté se retrouve dans les choix plastiques de Miro (éléments mi-figuratifs, mi-oniriques à la symbolique mystérieuse) et dans la liberté qu’il laisse au regardeur d’interpréter comme bon lui semble : regard poétique qui fait appel à l’imaginaire de chacun.

Cette quête picturale éminemment poétique s’éloigne donc des représentations traditionnelles et par là d’une réalité particulière, matérielle, historique. C’est avant tout la puissance de création de l’imaginaire et l'universalité du mythe - en tant que dénominateur commun de l’humanité - qui fascinent Miro. Ainsi, la figure comme la peinture revêt une dimension spirituelle, opérant le ravissement du spectateur.

Miro bolante 25
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Personnages dotés

Horizontales :

1- Elle a un petit frère nommé Flèche et elle peut devenir invisible

2- Rose et violet, il disparaît pour ne laisser que son sourire

3- Protecteur de Mulan

4- Princesse sélénite née dans une pousse de bambou

5- Il protège Chihiro et est à la fois dragon et garçon

6- Petite et réputée jalouse, elle porte des pompons aux pieds

7- Elle divertit Albator en jouant de la harpe et en trinquant avec lui

8- Famille colombienne résidant dans l'Encanto

9- Elle sauve Aurore en atténuant le sort mortel qui lui a été jeté.

10- Sorcier et conseiller du sultan d'Agrabah

11- Héritière légitime de la Vallée du vent

12- Sorcier se surnommant

M. Pendragon

13- Justicières magiques protégées par les planètes du système solaire

14- Il serait le fils du soleil

15- Sorcière acariâtre, elle dirige un établissement de bains publics

1 A 2/C 4 D E 6 7 8/G 9/I J K N 11 12 14 15
MOTS CROISES
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de super-pouvoirs

A- Chandelier magique du château de la Bête

B- Demi dieu très tatoué et métamorphe

C- Il est la flamme qui fait fonctionner le château ambulant.

D - Bleu, il exauce trois vœux.

E- Sorcière qui se balance au bout d'un parapluie

F- Elle a la peau bleue et possède des pouvoirs psychiques qui aident Ulysse (31) à se sortir des mauvais pas.

G- Susceptible, elle ne supporte pas de ne pas avoir été invitée à la naissance d'Aurore.

H- Prince d'Euphor, il dirige le robot Goldorak.

I- L'enfant qui ne grandit jamais

J- Il aide Arthur à accéder au trône.

K- Elle donne vie à Olaf grâce à ses pouvoirs glacés.

L- Elle enlève sa voix à Ariel.

M- Esprit légendaire de la forêt et croisement entre un chat et un panda

N- Chamane de sa tribu, elle aide Kenai à se retransformer en Homme.

EDITION SPECIALE A 3/B F 5 8/G H K L M 10 13 14
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Voilà le nouveau lien favori de ton navigateur pour ce mois de novembre ! Car oui, le Louvr’Boîte s’exporte aussi sur internet avec un incroyable site qui te propose de continuer ta lecture et ta dégustation avide de ce numéro Magie depuis ton téléphone ou ton ordinateur !

Au programme :

• Effectue notre nouveau test pour savoir à quelle maison de Poudlard tu appartiens ;

• Plonge dans l’univers du photographe vietnamien Dinh. Q. Lê mis à l’honneur au musée du Quai Branly ;

• Découvre les “witch marks” ;

• Apprends-en plus sur les vertus médicinales des plantes,

• Et les cinq plus impressionnants miracles du Bouddha ;

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• Ou bien continue ta lecture avec une lettre d’amour au Maggi !

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louvrboite.fr

Crédits

Couverture : © Suzanne Floc’h

p.4 : pixabay ; © Coralie Gay

p.6 : © Coralie Gay

p.7-10 : © pixabay

p.11-14 : © canva

p.15 : ©; Blandine Adam

p.16 : © Blandine Adam

p.17 : © Blandine Adam

p.18-20 : © Romane Demonet

p.28-30 : © canva

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