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Rome. La cité et l’empire

Première exposition temporaire organisée au lendemain de celle que le Louvre-Lens avait consacré à Picasso1 Rome. La Cité et l’Empire lançait le public sur les traces d’une histoire certes familière à bien des égards, mais complexe. Comment Rome, petite cité du Latium parmi d’autres, a-t-elle fini par devenir la capitale d’un des plus vastes empires de l’histoire ? Que signifiait l’idée même de romanité ? Derrière les clichés souvent associés à la puissance romaine, à quoi ressemblait le quotidien d’un habitant de l’Urbs ? Servie par une scénographie élégante et par le constant souci d’une médiation capable de s’adresser à tous, l’exposition s’est affirmée comme un véritable succès populaire. Preuve que l’éclat de la Rome antique et son écho dans l’histoire fascinent toujours, plus de quinze siècles après la fin de l’Empire romain d’Occident.

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La Richesse Du Louvre

À la faveur de la fermeture temporaire des salles romaines du Louvre, l’exposition a permis de présenter à Lens plus de 300 pièces habituellement exposées à Paris où elles ont pu prendre un autre relief dans les espaces sobres et élégants du musée, dans une scénographie adaptée à leur beauté souvent monumentale, l’exposition laissant la part belle à des statues fréquemment impressionnantes, comme celle de la déesse Rome dont le corps incomplet mais puissamment évocateur accueillait les visiteurs dès leur arrivée.

Rome n’étant pas fait que de marbre, les neuf espaces successifs de l’exposition ont aussi joué sur l’intimité en proposant aux visiteurs une véritable redécouverte de la vie romaine au travers d’un choix généreux de pièces importantes et rarement prêtées par le Louvre. Vaisselles, poteries, monnaies, mosaïques, fresques, bustes de grands personnages, de romaines ou portraits de romains plus anonymes, comme ceux particulièrement touchants des tombes du Fayoum… Prises dans leur globalité, les pièces venues du Louvre reflètent la spécificité d’une collection qui est avant tout une collection d’art et notamment d’œuvres italiennes, patiemment rassemblées au fil du temps par des collectionneurs privés avant de rejoindre les salles du palais du Louvre.

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Rome En Deux Volets

Après une introduction destinée à rappeler le cadre géographique et chronologique qui fut celui de Rome, grâce à quelques œuvres majeures à même d’évoquer les grandes étapes de l’histoire d’une Rome qui fut successivement royale, républicaine et impériale, l’exposition s’articulait en deux grands volets. Le premier s’attachait à définir la romanité comme réalité institutionnelle et culturelle. Que dit-on lorsqu’on se dit romain ?

Prestigieuses, elles incarnent autant l’imaginaire de la Rome antique que la recherche de prestige de leurs détenteurs d’hier, fascinés par la puissance d’un Empire sans cesse redécouvert par les humanistes et les érudits de l’époque moderne, avant que la science archéologique et historique ne vienne préciser le portrait d’une cité sans égale dans la Méditerranée et dans l’Europe antique.

À la fois distante et familière, par la trace qu’elle a laissée dans la culture et dans les arts, des peintures modernes aux péplums du cinéma contemporain, Rome est autant un imaginaire qu’une réalité dont le portrait se peaufine encore aujourd’hui, au gré des travaux des historiens, des chercheurs et des spécialistes de l’art antique.

De la cité de Rome à la Ville et à l’Empire, cette question fondamentale trouvait une réponse en trois sections qui évoquaient la ville et ses institutions, la figure de l’empereur chargé d’incarner cette réalité politique avant de pointer le caractère éminemment ouvert d’une civilisation qui n’a pas cessé de s’enrichir et de construire en intégrant des apports extérieurs – qu’on parle là de dieux, de peuples ou de coutumes. Le second volet s’intéressait aux marques tangibles d’un pouvoir central qui de Rome, s’exerçait à l’échelle de l’Empire, territoire immense s’il en est. La présence de l’empereur dans les provinces, l’urbanisation et la monumentalisation de cités où les élites locales cherchent vite à imiter le modèle de l’Urbs circulations et échanges au sein de ce vaste ensemble, réuni par des pratiques sociales et culturelles partagées, au premier rang desquelles les spectacles et les fameux jeux romains, les banquets ou la diffusion dans tout l’Empire d’objets du quotidien, des plus luxueux aux plus banals, produits à l’identique et déclinés en grande série à partir des modèles imaginés dans les ateliers

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