Grippe aviaire Réunion et manifestation organisées par le Modef Entre 80 et 90 agriculteurs se sont réunis à l’initiative du Modef, le lundi 16 janvier à Doazit à 20h30. Beaucoup d’interrogations sur la façon qu’ont l’Interprofession et le CIFOG de gérer la crise. Ils attendent que ces organismes fassent des propositions. Pour l’instant ils ne pensent qu’à la gestion du virus sans regarder l’activité économique. Les éleveurs demandent qu’on les laisse travailler. Pourquoi un abattage massif car jusqu’à présent, cela n’a pas permis d’éradiquer le virus. 95% des canards sont sains, pourquoi ne pas les laisser aller jusqu’au bout ? C’est un vrai gâchis économique et reflète une mauvaise image des producteur s. La vaccination ne marche que pour certaines maladies ( le choléra par ex.) Le H5N8 est hautement pathogène car il se mixe avec d’autres maladies. Il se développe rapidement dans les pays froids et qu’il soit arrivé par les oiseaux migrateurs est peu probable. L’importation de canetons des pays de l’Est est une vraie interrogation. Ce nouveau problème dans la filière « foie gras » met à mal beaucoup d’éleveurs. Ils n’en peuvent plus,
30% des indemnités de 2016 ne sont toujours pas versées. Certains pensent mettre la clef sous la porte et changer d’orientation. Ils ont beaucoup investi pour respecter et améliorer les normes sanitaires et de biosécurité. Les indemnités couvriront-elles leur manque à gagner ? Il faut repenser la façon de produire. Les petits producteurs qui travaillent en système autarcique ne sont pas touchés par cette crise. Il faut maîtriser les volumes, moins de densité en hiver peut être une solution. Le foie gras est un produit de luxe et il doit être produit comme tel. A vouloir produire toujours plus les industriels sont en train de tuer les petits producteurs qui préfèrent la qualité à la quantité. Cette crise a permis aux agriculteurs de prendre conscience qu’ une forte solidarité leur permettra de se défendre et de protéger leur avenir. « Dans les élevages industriels, la durée de vie des animaux est d’environ 1/60ème de ce qu’elle serait dans des conditions naturelles. C’est comme si l’espérance de vie d’un français n’était que d’1 an et 4 mois. » Matthieu Ricart.
Le PCF propose « un nouveau modèle agricole est possible »
Suite à la réunion de Doazit, le syndicat départemental du MODEF a appelé à un rassemblement le Jeudi 19 Janvier. Plus de 400 personnes se sont retrouvées devant la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Personnes). Parmi elles de nombreux producteurs et productrices de foie gras qui défendent un système de production à taille humaine qui respecte la nature, les hommes, les animaux avec une production de produits nobles. Les responsables départementaux du Modef étaient présents. Jean Mouzat, leur président national avait également fait le déplacement depuis la Corrèze. On notait également parmi les manifestants une délégation de la Confédération Paysanne. Christophe Mesplède, le responsable départemental du Modef, a salué une présence nombreuse malgré le peu de temps pour organiser la réussite de la cette manifestation. Il a rappelé les enjeux liés à la propagation du virus et reformulé les propositions du Modef qui demande l’abandon systématique de l’abattage des volailles. Il a salué et remercié les partis politiques, PCF et PS, qui ont appelé à participer à cette manifestation et qui soutiennent les revendications du syndicat. Dans le même temps, les organisations syndicales étaient reçus au ministère de l’agriculture.
Un nouveau modèle agricole, fondé non sur l’exigence de rentabilité mais sur de nouveaux critères d’efficacité économique, sociale et écologique : le développement des capacités humaines, la protection de notre environnement, l’égalité, la coopération et la solidarité des territoires. Moratoire immédiat, financier, fiscal de l’agriculture française pour permettre aux exploitations de retrouver leur équilibre économique et l’adoption d’une loi qui encadre strictement les marges et les pratiques de la grande distribution et fixe un prix minimum garanti aux producteurs. Instaurer une conférence annuelle qui donne lieu à une négociation interprofessionnelle, par production, avec la distribution, les fournisseurs, les producteurs en élargissant le champ de la représentativité syndicale. Création d’un fonds de soutien à l’agriculture paysanne et aux filières relocalisées ouvertes à des alternatives vivrières, courtes, de proximité et biologiques. Mise en œuvre d’un Plan de transition écologique de la production agricole avec comme perspective une agriculture sans OGM, autonome en ressources non renouvelables et participant à la santé publique et à la lutte contre le réchauffement climatique. Promouvoir une nouvelle Politique Agricole et alimentaire Commune (PAC) en Europe, cohérente et volontariste, qui réponde aux besoins des citoyen-ne-s et du marché intérieur avec pour objectif la souveraineté alimentaire et la transition écologique.