Unis et rassemblés pour gagner en 2021 Comme dans toutes les régions, les adhérents du Parti Communiste Français de la région NouvelleAquitaine étaient amenés à se prononcer sur la stratégie pour les élections régionales des 13 et 20 Juin prochains. À plus de 68% ils se sont prononcés au niveau régional, pour travailler à la construction d’une liste de rassemblement de la gauche et ont désigné 4 chefs de file : Alain Baché des Landes, Edwige Gagneur de Charentes, Isabelle Larrouy des Pyrénées-Atlantiques et Frédéric Rauch du Lot-et-Garonne. Dans notre département, près de 91% des communistes ont validé cette démarche. Après plus de 6 mois de discussions, rencontres et accords, ce choix fort des communistes doit aujourd’hui pouvoir aider la gauche à conserver la région Nouvelle-Aquitaine avec l’objectif d’impulser de nouvelles orientations et propositions qui devront être mises en œuvre dans l’institution. Forts de cette volonté de rassemblement, et sans en ignorer les difficultés, les communistes vont devoir œuvrer pour mettre en échec les ambitions de la droite et de l’extrême-droite. Le rassemblement de gauche tel qu’il semble pouvoir se construire, peut permettre d’atteindre cette ambition. Face à ces dangers affichés, nous devons œuvrer et tout mettre en place pour que l’ensemble des forces qui se revendiquent de gauche, puisse se rassembler dès le premier tour. D’autres régions nous donnent ainsi l’exemple, c’est le cas dans les Hauts-de-France, et ce pourrait être le cas aussi en Provence-Alpes-Côte-D'azur. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, l’apport des communistes dans ce rassemblement sera un appui déterminant pour les travailleurs en lutte, et sera un atout essentiel pour une dynamique de gauche. Dans l’immédiat, il nous faudra participer à l’écriture du programme et faire des 10 propositions adoptées à la Conférence Régionale, un guide pour son contenu et un guide pour les politiques qui seront décidées durant le prochain mandat. Dans notre département, avec le choix de rassemblement pour les élections départementales, nous aurons à mener de pair ces deux campagnes. Si les candidates et candidats auront un rôle majeur à y jouer, la force communiste avec ses militant(e)s sur les territoires aura toute sa place pour prendre part aux initiatives de campagne. Si pour l’heure quelques incertitudes demeurent sur la façon dont elle pourra se construire, il peut être imaginé dès aujourd’hui d’avoir une campagne originale. En plus des tracts et journaux qui ne manqueront pas d’exister, pourquoi ne pas réfléchir, puisque les beaux jours devraient être de retour, à des réunions et meetings de campagne en plein-air sur les places publiques ou pourquoi pas dans des lieux sportifs de
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LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F. S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41
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plein-air. Une campagne de proximité et dynamique peut aider à la mobilisation et doit surtout avoir l’ambition d’aller à la rencontre de celles et ceux qui aujourd’hui pour de multiples raisons, ce sont éloignés de la politique. Les campagnes électorales départementale et régionale que nous allons mener peuvent nous servir de renforcement, et peuvent aussi aider à préparer les futures échéances électorales que seront la présidentielle et les législatives. De tout cela, sachons nous en servir pour également préparer la conférence nationale sur notre stratégie pour les élections présidentielles. Conférence nationale qui sera elle-aussi originale, puisqu’elle se tiendra sous forme de visioconférence les 10 et 11 Avril prochains. Le prochain Conseil Départemental désignera la délégation qui y participera. Nous reviendrons la semaine prochaine sur le texte qui a été adopté samedi dernier par la direction nationale de notre Parti et qui sera soumis à la discussion et au choix des communistes pour les échéances de 2022. Un agenda et un calendrier qui va nous falloir aborder avec beaucoup d’ambition politique et également beaucoup d’envie pour peser sur les choix et décisions qui font le quotidien de chacune et chacun et qui sont des enjeux de société pour demain. Alain BACHE Secrétaire départemental du PCF Mouvement national d’occupation des théâtres
Le théâtre de Mont-de-Marsan occupé
L’initiative lancée nationalement « Mouvement national d’occupation des théâtres » s’invite également à Mont-de-Marsan. Ainsi, une centaine de personnes, acteurs du monde culturel, mais aussi citoyens, se sont retrouvées ce Mardi 16 Mars à midi à Mont-de-Marsan pour commencer l’occupation du Théâtre de Molière, Théâtre de Gascogne. Parce que depuis un an, le monde de la culture meurt d’incompréhension des politiques. Parce qu’il faut enfin s’allier et initier un mouvement collectif pour le retour de la culture dans nos vies. Le Parti Communiste Français s’associe pleinement à ces initiatives. ■
Conseil Départemental des Landes
Ce 8 mars 2021, débat d’orientations budgétaires C’est dans un contexte de crise sanitaire persistante que s’inscrivent les orientations budgétaires de l’assemblée départementale : crise de la pandémie, avec ses conséquences économiques et sociales ; crise des filières aviaires, avec les incertitudes de reprise d’activité. Les solidarités, l’aménagement durable du territoire et la citoyenneté sont les trois principaux enjeux du budget 2021. Les missions de solidarité et de cohésion sociale se poursuivront pour être aux côtés des plus fragiles et de tous ceux qui seront atteints par les conséquences économiques et sociales de la pandémie. A ce jour, le montant global des dépenses que le Département a engagé dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 représente 15 M€. Le travail conduit par le comité des Nouvelles Solidarités se traduira par des mesures de lutte contre l’isolement, d’inclusion numérique, d’accès aux droits et aux services, de mobilités solidaires et de soutien aux entrepreneurs. Le plan bien vieillir sera élargi aux personnes en situation de handicap. Le champ de l’inclusion sera réaffirmé par le projet d’un nouvel établissement de prise en charge des jeunes autistes de 15 à 25 ans et lieu ressource pour les familles. L’assemblée affirme également vouloir se mobiliser davantage en faveur de l’accompagnement des jeunes, qu’ils soient peu ou pas qualifiés ou déjà diplômés. Le soutien aux communes et aux intercommunalités avec le programme « Petites villes de demain » viendra compléter l’action politique en faveur de la revitalisation des centres bourgs pour poursuivre l’aménagement équitable du territoire sous plusieurs dimensions :le schéma de transition énergétique, le plan départemental de l’habitat, le plan d’inclusion numérique et la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs. Il faudra aussi répondre aux incidences des intempéries avec des interventions renforcées sur la maintenance de la voirie et des ouvrages d’art. Le budget poursuivra le plan de déploiement du très hautdébit qui sera accompagné d’une stratégie d’inclusion numérique. Le deuxième axe des orientations budgétaires investira le champ du« propre »dans le cadre d’une politique de transition écologique et solidaire. Il s’agit de soutien aux travaux de rénovation énergétique de l’habitat, à l’ancrage local de l’alimentation, au développement des mobilités alternatives à la voiture individuelle, à la préservation des espaces naturels et de la biodiversité. Enfin, s’agissant de la citoyenneté, le Département entend poursuivre l’action publique avec les acteurs économiques et sociaux, le monde associatif et les citoyens. Après une année blanche en raison de la crise sanitaire, le coup d’envoi du deuxième budget participatif sera donné au mois d’avril. Il est également prévu de maintenir le soutien au monde sportif, culturel et associatif, avec notamment la reconduction du Fonds de solidarité aux associations. Mais, pour la première fois, l’assemblée départementale
ne votera plus de taux, puisque la taxe foncière a été transférée au bloc communal. Les orientations budgétaires 2021 s’élèvent donc à 519,6 M€ (500,5 M€ en 2020), soit +3,8 %. Elles comprennent : - le maintien d’un haut niveau d’investissement à hauteur de 116,2 M€ - une progression des dépenses de fonctionnement pour un montant de 403,4 M€ - les recettes d’investissements prévisionnelles s’élèvent à 67,1 M€ et les recettes de fonctionnement à 452,5M€ - les dotations de l’Etat sont en baisse : 60,5 M€ alors que les besoins ne cessent d’augmenter. Les prévisions relatives à la Dotation Globale de Fonctionnement DGF (56,8 M€) tiennent compte de l’évolution de la population (+0,2 M€) et de l’écrêtement prévisionnel de la dotation forfaitaire (-0,3 M€) Celui-ci est applicable aux départements dont le potentiel financier est supérieur à 95% de la moyenne nationale (le Département des Landes est concerné par ce dispositif depuis 2018). Les ressources fiscales et assimilées s’élèvent à 137,7 M€ (137,5 M€ en 2020), sachant que le nouveau schéma de financement des collectivités locales entre en vigueur en 2021, que la taxe foncière des départements est transférée aux communes en compensation de la suppression de la taxe d’habitation, et qu’en substitution de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties TFPB, une part de TVA est accordée aux départements. Il est à noter que, dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de Finance 2021, le Gouvernement a fait passer un amendement « surprise » modifiant les termes de la LF 2020 fixant les modalités d’évolution de la fraction de TVA à compter de 2021 au lieu de 2020. Les départements ne pourront bénéficier en 2022 de l’effet rebond attendu, après la récession de 2020, de la croissance de la TVA entre 2020 et 2021. La baisse des dotations de l’État aux collectivités opérée depuis ces cinq dernières années (moins 12,5 milliards) pour notamment financer le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE), a durement impacté l’action des collectivités. Alors que la population augmente dans les Landes, au nom de l’austérité il faut réduire les dépenses. Alors que les chiffres du chômage gonflent et que la réforme du chômage va aggraver la situation de nombreuses femmes, d’hommes et de jeunes, que la souffrance psychologique sociale et économique s’installe, le dogme libéral persiste : il faut réduire la dépense publique. Des mesures alternatives existent. Il est urgent de fermer le robinet de la distribution d’argent public aux grosses entreprises sans contrepartie comme c’est le cas avec le CICE. Une meilleure progressivité de l’impôt est nécessaire. Taxer les dividendes qui atteignent des niveaux indécents et rétablir l’ISF sont les mesures indispensables pour une meilleure répartition des richesses et une nouvelle redistribution qui passera nécessairement par un service public de qualité rendu aux populations.■
Sur la situation du Département en matière d’Égalité Femmes /Hommes
Eva Belin, Conseillère départementale et Maire d’Ondres est intervenue en indiquant que : « Le Conseil départemental avance sur des sujets bien précis en développant des moyens importants pour prévenir les violences, pour accompagner les victimes et les personnes fragiles – je pense aux enfants et aux personnes en situation de handicap. Et faciliter l’accès aux droits sexuels, mais aux droits en général, en communiquant avec les jeunes et en partenariat avec les centres hospitaliers du territoire, me semble être aussi un point fort sur lequel il est effectivement temps d’avancer. D’ailleurs, la motion qui nous sera proposée tout à l’heure permettra aussi d’y contribuer. Enfin, ce rapport révèle un axe de travail fort, pour d’une part garantir l’accès aux emplois cadres et aux postes à responsabilités dans notre institution et d’autre part, traiter de l’égalité salariale à fonction égale (25% d’écart encore aujourd’hui) ». S’agissant du territoire elle ajoute : « N’oublions pas le taux de chômage, car le taux d’inactivité des femmes est doublé par rapport à celui des hommes. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les pensions de retraite. Je ne vous cache pas que le principe de s’engager dans un « label égalité professionnelle » m’a d’abord laissé un peu perplexe. Puis finalement je me suis dit que cela pouvait effectivement contribuer à corriger des habitudes et s’engager vers de nouvelles pratiques managériales car ce label traite : de l’égalité professionnelle, de la gestion des ressources humaines, de la parentalité dans le cadre professionnel. Aussi, pourquoi ne pas conditionner les aides publiques aux entreprises, à une politique salariale non-discriminante ? C’est peut-être aussi une piste d’action ». S’agissant des femmes dans la sphère politique, elle conclut : « Enfin, il me semble qu’il faudrait aussi évoquer, toujours sur le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes, la question de la représentation dans nos instances républicaines. Où sont les femmes dans l’espace politique ? Et bien mes cher(e)s collègues, le résultat n’est pas brillant. Dans le pays (territoire ultramarin compris), sur les 18 régions, 14 Présidents sont des Hommes pour seulement 4 Femmes Présidentes. Sur 100 départements : 84 sont présidés par des Hommes et seulement 16 par des Femmes. Enfin, depuis les dernières élections municipales, sur tout le territoire nous pouvons compter 1.000 communes de plus qui sont dirigées par des femmes. Ce qui porte à 20 %, la proportion de femmes parmi les maires, et je pense que tout le monde en conviendra, ce chiffre reste trop faible. Plus localement, sur notre département qui compte 327 villes et villages : 246 Maires sont des Hommes et seulement 81 Maires sont des Femmes. Pour finir, s’agissant des communautés de communes ou communautés d’Agglo que compte le Département, sur 18, 14 sont présidées par des Hommes et seulement 4 par des Femmes. Nous avons des femmes sénatrices depuis seulement 2011, et permettez-moi d’avoir une pensée pour mon amie Pierrette FONTENAS, 1ère femme à siéger au Conseil Général des Landes en 1988, femme active et engagée qui n’a pas ménagé ses efforts pour se faire entendre et respecter dans cet hémicycle. Alors nous avançons certes, mais à tous petits pas. L’exigence du partage du pouvoir à égalité entre femmes et hommes est une question de justice et de démocratie essentielles. D’ailleurs, elle doit s’accompagner d’un véritable statut de l’élu. Et en ce 8 mars, journée internationale de luttes pour le droit des femmes, force est de constater que nous avons encore de nombreux défis à relever ! ».■
MOTION pour l’ouverture en urgence du RSA pour les jeunes de 18-25 ans
« En 2018, la France comptait 5,3 millions de pauvres, vivant avec moins de 885 euros par mois, soit 8,3% de la population. Parmi eux, plus de la moitié (52%) était âgée de moins de 30 ans, dont un tiers étaient des enfants et des adolescents grandissant dans une famille pauvre selon « le rapport sur la pauvreté en France » de l’Observatoire des inégalités paru en novembre 2020. Pour l’Observatoire, la situation est d’autant plus inquiétante que cette crise inédite frappe une population qui se paupérise déjà depuis une vingtaine d’années. Entre 2002 et 2018, le taux de pauvreté des 18 à 29 ans a déjà progressé de plus de 50 %. Et pourtant les jeunes en deçà de 25 ans n’ont accès à aucun des dispositifs sociaux (hors jeunes actifs), ni, par conséquent, droit au RSA. Aujourd’hui, un jeune peut voter, se salarier, payer des cotisations, être prélevé de l'impôt sur le revenu, mais se voit pourtant refuser l'accès au RSA. Ils ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire. Nombre d’entre eux se sont retrouvés isolés, désocialisés, en détresse psychique, dans des universités fermées, écartés du marché de l’emploi ou obligés de se brader. 30% des 18-25 ans ont renoncé à l’accès aux soins pendant la Covid-19 faute de moyens. 55% des étudiants ont éprouvé des difficultés pour boucler leur budget alimentaire. 1 jeune sur 6 a interrompu ses études avec la crise. Les parcours d’insertion pour ceux qui ne sont plus étudiants sont devenus des parcours du combattant. Les associations caritatives, le Secours Catholique, ATD Quart Monde ou le Secours populaire n’ont cessé d’alerter. Les Restos du Cœur soulignent que la moitié des personnes aidées par l’association ont moins de 25 ans. En proportion de la population active, le taux de chômage des jeunes actifs est jusqu’à 3 fois plus élevé. Plus de 35% des jeunes actifs occupent un emploi précaire. L’âge moyen d’accès au premier CDI est proche de 29 ans et va encore reculer. Les jeunes payent un lourd tribu à la crise. Dans ce contexte, pouvons-nous continuer à observer cette situation sans réagir alors que le gouvernement déploie des aides pour les entreprises et les salariés touchés par les conséquences de la pandémie ? Comment pouvons-nous justifier le fait de laisser des jeunes dans une situation indigne dans notre pays ? Le Conseil Départemental : - propose qu’un véritable plan d’aide en faveur des jeunes soit mis en place, notamment pour les plus fragiles d’entre eux, qu’ils soient étudiants avec peu ou pas d’aides familiales, ou en difficulté dans leur recherche de premiers emplois, voire menacés de basculer dans l’extrême précarité, - demande d’étendre de manière exceptionnelle et temporaire le RSA pour les 18-25 ans, de confier au département l’attribution de cette allocation d’urgence, à l’Etat de prendre ses responsabilités en finançant l’intégralité de ce revenu minimum, - rappelle que le Département s’était déjà fortement mobilisé en 2016 au côté d’autres départements en faveur de l’expérimentation du revenu de base,que le Département est déjà compétent pour « le RSA jeune actif », - réaffirme que le RSA pour les 18-25 ans constituerait une réponse immédiate et concrète aux situations de pauvreté des jeunes majeurs et serait ainsi une première étape d'une démarche d'ensemble à destination de la jeunesse, qu’avant d’entamer une quelconque réflexion sur le monde « d’après », il s’agit dès aujourd’hui de ne pas oublier celles et ceux qui auront vu leur jeunesse et leur avenir durablement marqués par l’épidémie de la Covid-19. » Sur le public si important que représente la jeunesse, nous ne pouvons que regretter qu’une partie de l’opposition n’ait pas souhaité prendre part au vote, l’autre partie s’étant abstenue.
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De son coté, Jean Marc Lespade a rappelé la mobilisation de la jeunesse qui réclame un plan d’urgence en commençant par une augmentation des bourses et des APL. Il a précisé que ces jeunes sont la tranche d’âge la plus durement impactée par la hausse du chômage et a évoqué l’attitude honteuse du Gouvernement qui a présenté sa réforme de l’assurance-chômage qui devrait entrer en vigueur dès le 1er juillet ; réforme qui intervient en pleine crise économique. M. Lespade a conclu son propos en relevant les estimations de l’Unédic, qui informe qu’un nouvel allocataire sur trois verra son indemnité diminuée de 24 % en moyenne. « Les conséquences vont être extrêmement graves pour nos jeunes déjà en grande précarité et dans une détresse psychologique forte. Ces jeunes dénoncent fermement cette réforme, et appellent le gouvernement à retirer immédiatement ce dangereux projet. ». ■
LA COMMUNE N'EST PAS MORTE
Silhouette élancée, béret vissé sur la tête, visage avenant, déterminé mais ouvert aux autres, il est aussi un modèle de discrétion, de courage et de fidélité à ses engagements. Communiste et militant syndical à la CGT, il est de toutes les luttes, de tous les engagements que sa santé lui permet. C'est Guy Sallanne, né le 10 mai 1945 à Capbreton, dans une famille de travailleurs. En 1965, les usines d'engrais SATEC et SOCADOUR dépendant du groupe GARDINIER, s'installent dans la zone portuaire de Boucau-Tarnos, à proximité de l'usine sidérurgique des Forges de l'Adour qui vient de fermer. Guy Sallanne est embauché à SOCADOUR à 21 ans début 1966, dans la mouvance des grandes luttes syndicales et politiques menées pour la reconversion du site abandonné par le groupe sidérurgique. Guy Sallanne milite activement avec ses camarades pour des conditions de travail dignes. Peu à peu, il gravit les échelons de l'engagement syndical dans l'usine où il deviendra secrétaire général du syndicat et au niveau local où il sera élu secrétaire de l'Union Locale des syndicats CGT de Boucau-Tarnos. Domicilié à Bayonne puis Labenne, Guy et Annie son épouse, tous deux militants très engagés au PCF comme à la CGT, fondent leur famille avec leurs deux filles qui feront partie de l'équipe de basket de Labenne que Guy et Annie soutiennent et animent avec l'esprit sportif qui les caractérise. Dans, les années 1984, le groupe Gardinier envisage l'abandon de ses usines d'engrais, dont SOCADOUR. Avec ses camarades, Guy engage une lutte acharnée contre la multinationale, pour sauvegarder les emplois et à défaut, négocier une rupture avec des conditions de départ et de reclassement les plus favorables possibles. Après son licenciement le 31 août 1987, il décide de se reconvertir pour un nouveau métier. A 42 ans, il suit une formation Afpa de septembre 1987 au 22 juillet 1988, passant avec succès un diplôme de maintenance. Par son engagement, il est marqué partout à «l'encre rouge» et il finit par être embauché à Escobois à Castets du 19 septembre 1988 au 21 mai 2004 où il devra s'adapter à de nouvelles conditions de travail et de nouveaux rapports sociaux dans un désert syndical. C'est là qu'il prendra sa retraite après avoir emménagé à Pey avec sa famille. Belle famille qui s'est agrandie avec des petits-enfants adorables et adorés. Sa santé déjà fragile, a décliné fortement ces derniers mois et il s'est éteint le 25 février 2021 à l'hôpital de Bayonne, entouré de l'amour des siens. Dans ses dernières volontés, il a exprimé le désir que ses camarades gardent de lui le souvenir bien vivant du lutteur courageux et discret sur lui-même, soucieux d'affronter les défis de la vie pour un avenir meilleur. Selon ses volontés, la crémation a eu lieu le 3 mars dans la stricte intimité familiale. Ses combats portent les ferments de l'avenir.
On l'a tuée à coups de Chassepot/ A coups de mitrailleuse/ Et roulée avec son drapeau/ Dans la terre argileuse/ Et la tourbe des bourreaux gras/ Se croyait la plus forte_Tout ça n'empêche pas, Nicolas,/Qu' la Commune n'est pas morte! …C'est la hache de Damoclès/Qui plane sur leurs têtes/ A l'enterrement de Vallès/ Ils en étaient tout bêtes/ Fait est qu'on était un fier tas/ A lui servir d'escorte_C'qui prouve en tous cas, Nicolas,/ Qu' la Commune n'est pas morte!_Bref, tout ça prouve au combattant/ Qu' Marianne a la peau brune/ Du chien dans l'ventre et qu'il est temps/ D'crier "Vive la Commune!"/ Et a prouve à tous les Judas/ Qu' si ça marche de la sorte_Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,/ Qu'la Commune n'est pas morte! Extrait du chant révolutionnaire «Elle n'est pas morte» écrite en mai 1886 par Eugène Pottier (1816-1887, poète révolutionnaire auteur de «l'Internationale») et mis en musique par Rémi Victor Parizot (1819-1866, compositeur). La Commune de Paris débute dans la nuit du 17 au 18 mars 1871 avec la provocation de Montmartre où Adolphe Thiers (17971877) décide de reprendre aux Parisiens des canons achetés par souscription en vue de défendre Paris. La mobilisation du Comité de vigilance de Montmartre dont Louise Michel (1830-1905) est l’une des principales animatrices lance la lutte. Au soir de la journée, le Comité central de la garde nationale occupe l’Hôtel de ville et devient la seule autorité responsable. Il exercera tous les pouvoirs du 19 au 26 mars 1871, dans l’attente des élections communales. Le 26 mars 1871, les élections ont lieu et désignent les 92 membres du Conseil communal de Paris qui compte 25 ouvriers, d’où le nom de Commune de Paris. Le 28 mars, le Comité central de la Garde nationale passe le pouvoir à la Commune élue. Qualifier les Communards de cœurs vaillants, c'est faire référence à la construction de la basilique du SacréCœur, dite du Vœu national, située au sommet de la butte Montmartre à Paris 18ème. La décision de la construire en 1873, achevée en1923, s’inscrit dans «un contexte de recharge sacrale» et l'ordre moral conservateur. Elle visait à expier la défaite de Napoléon III à Sedan face aux Prussiens et la confiscation des états pontificaux, à la suite du départ des soldats français, ultime rempart du pape Pie IX menacé par l’unification italienne. La défaite de la France dans la guerre franco-prussienne de 1870 était assimilée à une punition divine après un siècle de «déchéance morale» depuis la révolution de 1789 et les «attentats sacrilèges» contre les droits de l’Église et du Saint-Siège sur les Etats pontificaux, hormis le Vatican laissé au pape. Pour obtenir «la miséricorde du SacréCœur de Jésus-Christ», était faite la promesse d'ériger à Paris un sanctuaire. La réaction entendait par là détourner l'histoire avec le massacre de sang-froid par les Versaillais mené contre le peuple de la Commune de Paris, par Adolphe Thiers, président d’une République dont il avait prophétisé qu’elle «serait conservatrice ou ne serait pas». Le carnage de la «semaine sanglante» du 21 au 28 mai 1871 s’acheva au «mur des Fédérés» du cimetière du Père-Lachaise par d’ultimes fusillades. La République finit par s’imposer non sans mal contre cette «République versaillaise de massacreurs». Elle fit le choix en 1880 de l’amnistie pour les communards, exilés ou déportés. N'oblidà’m pas lors messatge revolucionari (N'oublions pas leur message révolutionnaire) Roger La Mougne, d'après l'excellent dossier de l'AGAUREPS-PROMETHEE, site ci-dessous: https://agaurepspromethee.wordpress.com/2021/03/01/ lettre-du-mois-de-lagaureps-promethee-n-151-mars-avril2021/
G.D.
Roger La Mougne
A Guy Sallanne, ami et frère de luttes