Les Landes Républicaines N° 2 325

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Maryse Montangon : quelles réponses à cette crise sanitaire, économique et sociale ? Cela fait plus d’un an que la planète fait face au développement de la pandémie du COVID-19. Dans cette situation, il y a besoin de comprendre où en est le système de santé, quelles sont les raisons des décisions prises. Comprendre comment les pratiques de santé se sont dégradées ces dernières années ? Et surtout comprendre les enjeux qui se cachent derrière les décisions prises tout en faisant le lien avec les acteurs qui structurent notre système de soin. Dans ce cadre-là, Maryse Montangon, responsable des questions de santé au PCF nous livre quelques éléments de réflexion pour aider à comprendre les réalités auxquelles nous sommes confrontés, et auxquelles la société se doit de répondre. Dans cette situation, il faut : - Comprendre pourquoi la vie quotidienne des Françaises et Français, comme celle de millions de gens à travers le monde, a basculé dans la peur, l’angoisse de voir leur santé et celle de leurs proches se dégrader, parfois très sévèrement, jusqu’à la mort, au contact d’un virus et de ses variants. Inondé.e.s d’informations journalières chiffrées et fortement médiatisées (nombre de cas Covid 19 dépistés, nombre d’hospitalisations, nombre de lits de réanimation occupés, nombre de morts etc…), d’injonctions contradictoires depuis le début de la crise sanitaire, d’un manque total de démocratie quant aux prises de décisions préventives, les gens veulent comprendre et ne pas être réduits à un élément statistique acceptant avec fatalité ce qui leur tombe sur la tête. - Comprendre pourquoi ce qui caractérise aujourd’hui la relation des priorités thématiques et des enjeux économiques dans les programmes de recherche, ce ne sont assurément pas des enjeux de santé publique mais une recherche de rentabilité des investissements consacrés à l’effort de recherche, comme l’a dit le chercheur Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille, spécialiste des coronavirus dans le journal du CNRS en mars 2020  : « la recherche de nouveaux traitements thérapeutiques est un investissement sur le long cours. La recherche engagée sur les coronavirus a pâti de la crise financière de 2008, qui a conduit les États à rediriger leurs soutiens économiques vers d’autres pans de la société et des politiques de recherche qui ont réduit les budgets alloués à la recherche fondamentale. » - Comprendre le pourquoi de notre forte dépendance industrielle dans le domaine de la santé, avec deux cas d’école qui ont agité l’opinion lors de cette pandémie : l’usine de masques à Plaintel dans les Côtes d’Armor qui après le désengagement de l’état et le rachat par une entreprise américaine a été fermée et délocalisée en Tunisie et celle de Luxfer en Auvergne, unique fabricant de bouteilles à oxygène (cruciales durant l’épidémie) fermé par un fond spéculatif. Ces ruptures industrielles agissent toujours sur le même modèle stratégique d’obtention d’une rentabilité financière maximale, le lien avec la santé devenant accessoire. - Comprendre pourquoi l’entreprise Sanofi entend supprimer 400 postes dans la recherche et dans le même temps distribue 4 milliards de dividendes en 2020 à

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ses actionnaires, alors qu’elle a bénéficié de centaines de millions d’euros de crédit impôt-recherche, donc de fonds publics, au cours des dix dernières années. - Comprendre pourquoi, alors que l’espoir de pouvoir en finir avec cette pandémie se dessine avec l’arrivée des vaccins, et que cette performance scientifique et technologique concerne la sécurité sanitaire du monde entier, elle demeure un enjeu de pouvoirs et d’argent entre les mains de l’industrie pharmaceutique au détriment des populations les plus pauvres et fragiles. Alors que partout dans le monde des voix de citoyen.ne.s, de chercheuses, chercheurs et scientifiques du monde de la santé s’élèvent pour faire de ces vaccins un bien commun de l’humanité avec une levée des brevets permettant un partage de la maîtrise des technologies et un libre accès à leur fabrication, leur production et leur distribution dans chaque pays, parallèlement un autre virus menace cette solidarité internationale : la finance et sa très influente branche des Big Pharma qui a décidé de faire de l’argent sur la pandémie. En France et en Europe, l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) lancée le 30 novembre 2020 fait campagne pour que la Commission européenne légifère afin de faire des vaccins et traitements anti Covid un bien public mondial librement accessible à toutes et à tous. Le PCF fortement impliqué dans cette campagne rappelle combien cette démarche européenne peut déboucher sur l’aspiration universelle à une maîtrise publique du médicament, de la recherche à la production et à la distribution. C’est le sens de notre proposition d’un pôle public du médicament français et européen voire mondial. - Enfin, comprendre pourquoi, depuis un an, les personnels hospitaliers se retrouvent dans des « plans blancs », des pratiques de soins dégradées, des déprogrammations de patients avec des services de réanimation saturés alors qu’en 25 ans près de 100 000 lits ont été fermés ! Pourquoi, malgré les alertes répétées inlassablement par toutes les catégories de personnels hospitaliers sur le risque de rupture irréversible de l’hôpital public, le gouvernement laisse pourrir la situation accélérant ainsi la privatisation de notre système de santé. En attestent, malgré la crise sanitaire en cours, les restructurations qui continuent avec des suppressions de lits et de services systématiquement associées ; rien qu’en Île-de-France, les hôpitaux de Longjumeau, Orsay, Juvisy avec la prévision de 400 lits en moins avec la construction du futur hôpital Paris-Saclay, ceux de Bichat et Beaujon avec 300 lits en moins avec la construction de l’Hôpital Nord à Saint Ouen et l’arrêt programmé de la greffe cardiaque à l’hôpital Mondor à Créteil. C’est bien d’embauches massives (100.000 emplois pour l’hôpital et 300.000 emplois sur 3 ans dans les EHPAD) comme le

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La jeunesse veut reprendre son destin en main

8 avril : on amplifie la mobilisation ! Le mardi 16 mars, des milliers de jeunes ont défilé partout en France à l’appel de quatorze organisations de jeunesse. Un an après l’annonce du premier confinement, nous avons dénoncé avec force l’inaction du gouvernement face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve la jeunesse. Depuis plus d’un an maintenant, la situation des jeunes se dégrade. 22 % des jeunes actifs sont actuellement au chômage, plus d’un étudiant sur six est en situation de décrochage, le retard scolaire ne cesse de s’accumuler, et des dizaines de milliers de jeunes sont obligés de se tourner vers des organismes de distributions alimentaires. La précarité de nos situations, couplée avec le manque de perspectives quant à notre avenir, plonge de plus en plus de jeunes dans une détresse psychologique. Les mesures prises par le gouvernement pour y répondre ne sont pas à la hauteur. Pire, l’annonce d’un nouveau confinement sans aucun plan d’urgence pour la jeunesse plonge la nouvelle génération dans le désarroi le plus total. Pour les étudiant·e·s, si les repas à un euro et l’aide ponctuelle de 150 euros pour les boursier·ère·s en décembre sont à saluer, ils ne permettent pas de sortir les étudiant·e·s de la précarité. De même, l’aide de janvier annoncée par Emmanuel Macron n’a jamais vu le jour et l’ouverture des discussions pour une réforme des bourses se fait toujours attendre. Alors même que le nombre d’étudiant·e·s en décrochage est colossal, aucune annonce n’a été faite sur une possible reprise des cours en présentiel avant la fin de l’année universitaire, ni sur la mise en place de nouveaux moyens matériels ou pédagogiques pour le permettre. Pour les lycéen·ne·s, la situation n’est pas plus enviable. Alors que nous faisons face à une crise éducative sans précédent, le gouvernement continue la sélection à l’entrée de l’université. Avec la fin du caractère national du baccalauréat, car en contrôle continu, la sélection sera plus inégalitaire que jamais. Alors que les conditions d’études au lycée sont plus que jamais dégradées, le ministre de l’Éducation fait le choix de supprimer 1 800 postes de professeurs : en refusant d’investir dans le service public, c’est le quotidien au lycée et l’avenir de tous les élèves qui sont bradés. Pour lutter contre le chômage des jeunes, Jean Castex a lancé le plan “Un jeune, une solution” le 23 juillet dernier. Huit mois après, force est de constater que celui-ci ne fonctionne pas. Pire, en favorisant les CDD et les services civiques, il précarise encore davantage l’emploi des jeunes. Malgré les mobilisations d’ampleur depuis plusieurs mois et le contexte inédit dans lequel se trouve la jeunesse, le gouvernement refuse toujours d’écouter les revendications légitimes des organisations

étudiantes, lycéennes et de jeunesse. Fort du succès de la mobilisation, nous sommes bien déterminé·e·s à nous faire entendre. C’est pour ces raisons que nous appelons l’ensemble des jeunes à se mobiliser le 8 avril prochain. Nous demandons : Pour les étudiant·e·s :  Un plan d’urgence d’1,5 milliard d’euros contre la précarité étudiante, débutant par une augmentation immédiate des bourses et des APL.  La mise en place d’un filet de sécurité sociale pour l’ensemble des étudiant·e·s, garantissant une protection sociale supérieure au seuil de pauvreté.  La réouverture des universités à 50 % avec les moyens économiques et humains nécessaires et l’obligation d’enregistrer/filmer les cours et mettre un format écrit à disposition, afin de ne pas pénaliser les étudiant·e·s n’ayant plus de logement près de leur établissement.  L’embauche de personnels éducatifs, leur titularisation, la construction d’infrastructures pour rattraper le retard accumulé et faire face au décrochage. Pour les lycéen·nes :  La fin de Parcoursup et de toute plateforme sélective post-baccalauréat.  La non pénalisation des stages non réalisés au lycée et dans le supérieur.  Un plan de recrutement massif d’enseignant·e·s pour rattraper le retard. Pour l’emploi des jeunes :  L’ouverture immédiate du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans en insertion.  La suppression des contrats précaires pour tendre vers le CDI et la titularisation comme norme d’embauche.  L’interdiction de toute rémunération en dessous du SMIC, même pour les services civiques, stages et apprentissages.  Un plan de recrutement pour les jeunes dans la santé, l’éducation, les transports et l’énergie.  La rémunération des stages minimum au SMIC dès la première heure travaillée. ■


La force du PCF : et si on en parlait... 2020 a été une année particulière pour le PCF, puisque bon nombre d’initiatives publiques et populaires ont du être annulées. Et cela a eu des répercussions importantes sur les finances de notre Parti. La direction nationale et les directions départementales ont su réagir face à cette situation et ont pris des décisions afin de poursuivre l’activité du PCF sur les territoires. Par un travail minutieux de proximité, les militants sur les territoires ont su trouver les moyens pour rentrer chaque fois que cela était possible, en contact avec l’ensemble des adhérents. Avec le trésorier national du PCF, les fédérations ont décidé d’un plan de travail et c’est dans ce cadre-là que Denis Rondepierre s’exprime dans notre journal. Nous avons dû adapter notre activité militante et politique à cette nouvelle situation qui perdure. Mettre en place sur tout le territoire des initiatives de solidarité, de soutien à la population frappée durement par la maladie, le confinement, l’isolement, la perte d’emploi, la fermeture d’école… est devenue la priorité de l’activité militante. Nous avons engagé la bataille politique pour que les mesures sanitaires soient mises en place, hôpitaux, masques, tests et maintenant l’accès au vaccin pour tous. Alors que le gouvernement, lui, a continué d’avoir qu’une logique : préserver les intérêts du capital. Nous avons pu faire cela grâce à l’indéfectible apport financier des cotisant·e·s, des souscripteurs et souscriptrices, des reversements d’indemnités de nos élu·e·s malgré les pertes. Certes, au bilan, la vie de notre organisation fondée sur la proximité a été lourdement handicapée pour visiter tou·te·s nos adhérent·e·s et collecter leurs cotisations. Nous avons dû annuler les rencontres, fêtes, banquets …, tous ces grands moments de convivialité, de débat, de culture. Mais à l’image du 1er Mai, grand moment de souscription, malgré l’impossibilité de vendre le muguet, nous avons pu compter sur un élan exceptionnel de soutien avec la vente du brin de muguet virtuel. Nous n’avons pas renoncé à marquer notre Centenaire avec des conférences en visio, des vidéos, l’édition de remarquables ouvrages. Les expositions qui n’ont pu se tenir en 2020 sont prêtes pour être réalisées dès la levée des contraintes sanitaires. Oui, en 2020, souscripteurs/trices, cotisant·e·s, élu·e·s n’ont pas failli. Aussi nous avons engagé l’année 2021 avec un bilan de souscription national et départemental élevé. Cette souscription compense les pertes de cotisations que nous n’avons pas pu collecter et nous a permis de constituer une première réserve pour les échéances de 2022. Pour 2021, de nouveaux défis sont devant nous pour rassembler les moyens de nos batailles politiques. Celle contre la crise lourdement aggravée par la gestion gouvernementale de la Covid-19. Celle contre les lois liberticides, la poursuite de la casse des services publics... Celle pour faire élire dans nos régions et départements des élu·e·s garant·e·s de la défense des intérêts des

populations, permettant la mise en place d’une politique progressiste pour relever les défis : écologique, démocratique, sociaux dans les territoires. En 2021, les communistes travailleront à mettre tout leur poids pour que s’ouvre une perspective de changement en 2022. Nous serons prêts pour que soient mobilisés les moyens à la réalisation des décisions prises par les communistes en mai 2021, pour être pleinement utiles au changement en 2022. Nous allons nous déployer sur tout le territoire pour faire vivre la démocratie politique. Alors que nous sommes soumis aux lois de financement des partis politiques qui nous obligent à un travail, à des investissements humains et financiers extrêmement lourds compte tenu de la grande décentralisation de notre organisation. Nous sommes les seuls dans cette situation de par notre mode d’organisation à subir de telles contraintes. Nous avons relevé le défi en faisant valider nos comptes 2019 par la CNCCFP. Nous mettons tout en œuvre pour qu’il en soit de même pour les comptes 2020. ■

100 ans d’histoire de France et du PCF sur les murs

Le siège du PCF et son espace Oscar Niemeyer à Paris accueillent une programmation particulièrement ambitieuse, qui prévoit plusieurs initiatives. L’exposition « 100 ans d’histoire de France et du PCF sur les murs » organisée par la Fondation Gabriel Péri, véritable pilier pour la mémoire du PCF avec le concours des archives départementales de Seine-Saint-Denis, revient sur une véritable épopée politique ayant comme support l’affiche. L’exposition, articulée autour des grands combats historiques du PCF, est restituée en format numérique sur le site de la Fondation. Dans le même temps, c’est le street-artiste C215 qui met à l’honneur les figures communistes de la Résistance avec des portraits esquissés sur des unes de l’Humanité exposées sur des panneaux en métal autour de la coupole de Niemeyer. Une continuité de la riche histoire culturelle d’un parti ouvert à la création engagée, en opposition à l’austérité intellectuelle.■


réclament les syndicats, les communistes et leurs élues, dont l’hôpital public a besoin d’urgence avec des prérecrutements, des formations qualifiantes et une véritable reconnaissance salariale, d’un arrêt immédiat des restructurations et des fermetures de lits et d’un refinancement de notre Sécurité Sociale à la hauteur des enjeux de santé d’aujourd’hui. Oui, aujourd’hui les gens veulent comprendre pourquoi notre société d’aujourd’hui, la France du XXIe siècle, ne peut garantir le droit à la santé pour toutes et tous, le droit d’avoir accès à des services de santé de qualité quelle que soit sa situation sociale ou territoriale. Cette pandémie a des effets désastreux, notamment parmi nos aîné.e.s qui n’ont pas pu être correctement pris en charge dans un système hospitalier saturé, mais aussi bien au-delà des victimes de la Covid19 parmi tous les reports de soins et d’interventions, conséquences désastreuses d’une logique libérale appliquée année après années à l’hôpital public, logique de marchandisation de toute activité humaine. Cette santé que l’OMS définit comme un « état complet de bien-être physique, mental et social » n’est pas seulement l’absence de maladie, elle constitue une condition préalable à la quasi-totalité des activités humaines et, à ce titre, elle fait partie des droits humains fondamentaux. Et la liste est longue des effets délétères de cette crise sanitaire, économique et sociale sur la santé, entrainant détresse psychologique et misère sociale : perspectives d’emplois quasi inexistantes, malnutrition, menaces d’appauvrissement avec la baisse des revenus liée au chômage partiel, violences familiales, avec aujourd’hui huit millions de nos concitoyens et concitoyennes obligé.e.s d’avoir recours à l’aide alimentaire, dont une majorité de jeunes et d’étudiant.e.s, pour survivre. Les PSE, les fermetures de sites industriels se succèdent frénétiquement depuis le début de la crise sanitaire et de ses conséquences sur l’économie du pays, celle-ci servant d’effet d’aubaine aux multinationales et à leurs actionnaires qui, en délocalisant ou en concentrant leurs activités, espèrent réaliser de nouveaux profits. La liste est longue parmi les grands groupes : Bridgestone, Michelin, Vallourec, Renault, Verallia, Général Electric, Auchan, Sanofi, Total, Air France et sans doute bien d’autres, laissant dans le désespoir des milliers de salarié.e.s, et cela dans le contexte angoissant d’une situation sanitaire toujours très préoccupante. A la lumière ce cette pandémie, le modèle de croissance effréné du capitalisme avec, entre autres, la réduction de la valeur humaine au concept de marchandise et d’enrichissement potentiel, se retrouve aujourd’hui questionné par un nombre croissant de Françaises et de Français. Mais le pourquoi ne suffit pas… Sa critique grandissante n’entraîne malheureusement pas automatiquement la conviction qu’une autre alternative radicale est possible, qu’un autre projet de société est envisageable et crédible avec l’humain d’abord comme boussole, même si on peut se réjouir que sur la scène internationale s’ébauchent des démarches populaires vers des perspectives politiques et économiques progressistes. C’est assurément avec le mouvement social, avec les salarié.e.s en lutte, de l’usine à l’hôpital, les collectifs citoyens et les élu.e.s, que de telles perspectives politiques peuvent se débattre et s’envisager sérieusement, et on peut compter sur la ténacité et la persévérance des communistes pour changer ce monde qui s’assombrit dangereusement. ■

CHO CHO CHOMAGE RAZ-LE-BOL

Les hommes de la ville ont vieilli cet été,/ Les muscles inutiles, c'est si lourd à porter !/ Ils partent le matin aux petites annonces,/ Où l'on se retrouve cent quand il faut être deux./ Ils reviennent le soir, et leurs femmes renoncent/ A chercher la réponse dans leurs yeux... Les femmes de la ville ont vieilli cet été,/ Les plaintes inutiles, c'est si lourd à porter !/ Pour toi, voici le temps d'amours adolescentes/ Et tu lis le journal par d'autres déplié/ Que les matins sont longs, ô phrases décevante !/ Et les amours finissent avant qu'on ait osé... Les enfants de la ville ont vieilli cet été,/ La honte juvénile, c'est si lourd à porter !/ Les enfants de la ville grandissent en hiver/ Avec des yeux hostiles posés sur l'univers. Extrait de la chanson «Le chômage» écrit par Marcel Mouloudji (1922-1994 chanteur, auteur-compositeur-interprète, peintre et acteur français). La ministre du Travail a reçu, le 25 janvier 2021, les organisations syndicales et patronales à propos du sort réservé à la réforme de l'assurance chômage unanimement contestée par les syndicats. Ils ont exigé l’annulation de la réforme et démontré combien la crise sanitaire et sociale renforce la nécessité d’ouvrir l’assurance chômage à toutes celles et ceux privés du droit au travail. Tous les travailleurs, en particulier les plus précaires des secteurs les plus touchés par les mesures gouvernementales liées à la pandémie – intérimaires, saisonniers, extra-hôteliers, guides-conférenciers, etc. – demandent plus que des aumônes et exigent l’ouverture ou la prolongation de leurs droits. La ministre qui veut poursuivre la mise en place de cette réforme a présenté deux pistes : - un aménagement de la formule de calcul du salaire journalier de référence (SJR) d’où découle le calcul de l’allocation journalière (elle ne diviserait plus certaines allocations par 4 mais «seulement» par 2) - la recherche d’indicateurs pour décider de la date d'application selon la situation économique. En s’appuyant sur la décision du Conseil d’État en novembre 2020, la CGT a rappelé qu’il ne fallait pas que le gouvernement confonde deux objectifs : corriger des «injustices» ou faire des économies sur le dos des chômeurs. Ce n'est pas au peuple ni aux travailleurs, de payer la crise ! Exigeons : Augmenter les minima sociaux, le smic, les salaires et retraites, mettre en place le RSA pour les moins de 25 ans, assurer l’égalité professionnelle femmes-hommes, abroger la réforme du système d’indemnisation du chômage - Interdire les expulsions locatives et les coupures d’eau, de gaz ou d’électricité - Relever les APL, créer un fonds d’aide au paiement des loyers pour les ménages en situation d’impayé et relancer la construction de logements sociaux - Engager un plan de soutien aux collectivités locales, en restituant immédiatement les compensations qui leur sont dues, aux associations et à l’économie sociale et solidaire, permettant notamment la création d’emplois solidaires dans les quartiers populaires - Interdire les licenciements des grands groupes bénéficiant de fonds publics et taxer fortement les GAFA - Embaucher massivement à l’hôpital, dans les Ehpad, à l’école et dans l’ensemble des services publics, notamment par des pré-recrutements de jeunes, payés durant leur formation - Créer un fonds de sécurisation de l’emploi, de la formation et pour la transition écologique et faire contribuer le capital et les profits. La bataille continue unitairement pour faire annuler la réforme profondément injuste au détriment des chômeurs et obtenir des droits pour toutes et tous ! C'est ce que l'ensemble du monde du travail exigera, lors de la ses mobilisations: CHÔ, CHÔ,.CHÔMAGE, RAZ-LE-BOL! Tots amasses (Tous ensemble). Pétition : https://www.pcf.fr/ unis_contre_le_chomage_et_la_pauvrete_pour_lemploi_la_ dignite_et_legalite_republicaine Roger La Mougne


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