Pour le maintien des élevages de volailles en plein-air
RÉPUBLICAINES
LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F.
Le 16 novembre, à l’appel de la Confédération Paysanne du Béarn auquel s’était associé le syndicat MODEF 40 (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux), plus de 300 personnes se sont rassemblées devant la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) de Pau pour soutenir les éleveurs de volailles en pleinair. Au prétexte de la lutte contre la dissémination de la grippe aviaire, de nouvelles d i s p o s i t i o n s gouvernementales exigent des petits éleveurs qu’ils enferment leurs canards, poulets, etc... Ces élevages qui n’ont pas les moyens de réaliser des infrastructures coûteuses sont donc condamnés. De plus, les éleveurs refusent la claustration de leurs volailles, claustration qui contredit formellement la conduite de l’élevage en Plein Air, qui bénéficie d’un Label de qualité plébiscité par les consommateurs. La représentante de la Confédération Paysanne, qui participe habituellement aux négociations avec les instances nationales, a insisté sur la façon violemment méprisante dont les « petits » on été traités cette fois-ci par les représentants gouvernementaux, leur sort ne méritant pas que l’on s’y attarde. A mettre en miroir avec la situation des salariés de « Labeyrie Fine Foods » de St-Geours-de-Maremne en grève depuis plus de 3 semaines et que le MODEF des Landes a rencontrés. Ces salariés, en grande majorité des femmes, sont au travail dès 3h du matin dans des conditions difficiles (froid, cadences), traitant aujourd’hui des produits de qualité moindre (ennuyeux pour une marque de luxe), pour des salaires au niveau du SMIC et sans perspective de progression. Malgré leur lutte courageuse, ils n’ont pour le moment obtenu ni hausses de salaires ni amélioration de leurs conditions de travail, alors que Labeyrie a distribué 16 millions d’euros à ses actionnaires qui sont, pour 92,36 %, la coopérative Lur Berry et un fonds d’investissement. Ce système agro-industriel écrase de la même manière éleveurs et salariés. Au représentant de l’État venu confirmer aux éleveurs que les contrôles d’élevages seront effectués et les manquements à la claustration sanctionnés, le MODEF demande si les mêmes contrôles avec contravention seront appliqués aux transports de volailles venant en ce moment depuis le grand-ouest de la France et aussi de l’Espagne ; sachant que les transports sont des vecteurs avérés de transmission de la grippe aviaire. Réponse confuse ! Aujourd’hui, les éleveurs ont donc « le choix » entre deux types d’infraction : la désobéissance à la loi ; et le risque de maltraitance animale à laquelle les expose la claustration. Plusieurs des syndicats et groupements qui les représentent ont décidé d’intenter une action en justice afin de contester cette disposition qu’ils refusent.
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La mobilisation des consommateurs, visible ce mardi 16 novembre devant la DDPP, sera aussi très utile pour que perdure une agriculture de qualité avec des productions locales et soucieuses de la préservation de notre environnement.■
Inéligibilité pour les racistes « Les femmes et les hommes qui représentent la Nation doivent être exemplaires. C’est pourquoi les condamnés pour incitation à la haine ne doivent pas pouvoir être élus ». Rendre inéligible pour cinq ans les individus condamnés pour incitation à la haine Depuis quelques années, nous voyons se développer en France, sur les réseaux sociaux, dans les médias et les prises de parole publiques, des discours discriminatoires et racistes d’une rare violence. La campagne présidentielle a encore accentué la déferlante, rythmée par des propos racistes, antisémites, parfois brandie en étendard par ceux qui ne rêvent que de diviser notre pays. Etre élu est un honneur et une responsabilité. Il est normal qu’un mandat s’accompagne d’un certain nombre de règles et de devoirs. Il est logique que le respect des droits qui constituent le socle de notre modèle républicain en fasse partie. Une homme ou une femme condamné.e pour incitation à la haine raciale ne peut pas prétendre à incarner la fonction élective. Le racisme et l’antisémitisme sont un délit D’ailleurs, cette peine d’inéligibilité existe déjà pour des élus qui détournent de l’argent public ou commettent des agressions sexuelles. Il ne s’agit nullement de restreindre la liberté d’expression, qui est l’une des libertés les plus précieuses en démocratie. Bien au contraire. Celui qui prononce des propos racistes ou discriminatoires et s’abrite derrière la liberté d’expression dévoie ce droit. Les député•e•s communistes ont déposé une proposition de résolution qui sera débattue ce 2 décembre à l’Assemblée nationale. Elle demande une meilleure application de la loi de 1881 prévoyant une peine d’inéligibilité pour les auteurs d’infractions racistes ou discriminantes. ■
27 MORTS DANS LA MANCHE : LA POLITIQUE DE L'EUROPE EST CRIMINELLE ! 27 migrants, sans doute en majorité Kurdes, sont morts le 24 novembre en tentant de traverser la Manche. Deux autres sont dans un état grave. En France comme en Grande-Bretagne, les gouvernants feignent de s'émouvoir. Quelle hypocrisie! La semaine dernière, dans un entretien à l'AFP, le préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord, Philippe Durieux, annonçait que les traversées en petites embarcations avaient doublé ces trois derniers mois. Entre le 1er janvier et le 31 août, 15. 400 migrants l'ont tenté (dont 3 500 récupérés «en situation difficile»), contre 9.500 en 2020. Depuis le verrouillage du port de Calais et de l'eurotunnel en 2018, ces voyages dantesques se multiplient. A Calais et sur 120 kilomètres de côte, le gouvernement français, de concert avec les autorités britanniques, a pour seule politique de réprimer les migrants. Voici quinze jours, la police ravageait même le camp de Grande-Synthe, lacérant les tentes, jetant les sacs de couchage dans des bennes, confisquant tous les effets personnels, réduisant un peu plus au désespoir des hommes, des femmes, des enfants, poussés à tout risquer, même leurs vies, pour partir. Le ministre de l'Intérieur rejette la faute sur les passeurs. Ceux-ci doivent évidemment être poursuivis et condamnés sévèrement. Mais là où l'on met des barbelés et où l'on se refuse à traiter avec dignité des êtres humains n'ayant pour seul tort que de fuir la misère et les guerres, on encourage les filières mafieuses. L'Union européenne se barricade, elle construit des murs, mais elle reste indifférente au sort d'une immense partie de la planète, ravagée par le pillage des multinationales, soumise à des dictatures féroces, rendue invivable par la dérèglement climatique. Ce cynisme est criminel. Les dirigeants du Royaume Uni vont maintenant jusqu'à menacer de prison celles et ceux qui auront réussi à débarquer sur son sol. Un projet de loi déposé en octobre et à l'examen, prévoit de les renvoyer vers les côtes françaises, au mépris du droit de la mer. Pour Boris Johnson, tout est bon pour faire croire qu'il tiendra sa promesse du «Take Back Control». De chaque côté de la Manche, des associations comme le Secours catholique œuvrent pour aider les migrants. Elles sauvent notre honneur et l'honneur de toute l'Europe. Le drame des migrants ravive la mémoire collective des exodes qui ont marqué l'histoire tragique de notre continent au XX° siècle. La solution à cette tragédie humaine n'est certainement pas de mieux organiser la traque des migrants. Le gouvernement français doit cesser de faire croire aux Français que ces derniers vont retourner dans des pays en proie au chaos, comme l'Érythrée, l'Éthiopie, le Soudan, la Syrie ou l'Afghanistan. L'urgence est plutôt de dénoncer les accords du
Touquet, qui imposent à la France d'assumer un rôle indigne des valeurs de sa République, et d'agir auprès des autres gouvernements européens afin que se mettent en place au plus vite des voies sécurisées permettant de sauver des vies aujourd'hui menacées. Au-delà, l'Union européenne a le devoir de renoncer aux mesures qui enfoncent des milliers d'êtres humains dans la précarité et la clandestinité. L'heure est à la mutualisation de ses dispositifs d'accueil et d'intégration. Le président de la République propose de convoquer en urgence une réunion des pays concernés par le défi migratoire. Si elle voit le jour, une telle rencontre doit permettre de définir enfin une politique d'humanité, et d'ouvrir le chemin à une aide solidaire au développement des pays dont les ressortissants sont conduits à l'exil pour échapper à leurs souffrances.
Les communistes de la Fédération des Landes du PCF ont participé ce samedi 27 Novembre au rassemblement à l’appel du MRAP, du Mouvement pour la Paix, la LDH... à Mont-de-Marsan.■
François Moncla, un humain tout simplement !
Homme de gauche engagé, lecteur assidu de L’Humanité, François Moncla a passé toute sa vie professionnelle à EDF et a milité à la CGT et au Parti Communiste Français. Il est décédé ce 28 Novembre 2021 à l’âge de 89 ans à Pau. Il restera une légende du rugby pour le XV de France où il a évolué pendant plus de 10 ans. En 2014, à 82 ans, il était candidat sur une liste d’union de la gauche avec notre camarade Olivier Dartigolles, lors des élections municipales à Pau. « Après tout ce que j’ai vécu, je crois à la solidarité des hommes. S’aider les uns les autres pour accéder à une vie meilleure », déclarait François Moncla.■
Petite histoire des journalistes et réalisateurs communistes à la radio-télévision (4) Mettre fin à la tutelle gaulliste sur l’ORTF et « libérer l’information » : ces revendications étaient au cœur des manifestations de mai 1968 ; de très nombreuses affiches vont fleurir sur ce thème, genre « La police vous ment tous les soirs à 20 h ». À la Maison de la radio, une partie du personnel vote la grève le 17 mai. Il faudra encore quelques jours pour que le mouvement s’installe, pour y rallier toutes les catégories de l’Office (journalistes, administrateurs, employés, techniciens, réalisateurs, etc.), pour dépasser la peur de représailles gaullistes aussi. Mais cette grève sera une des plus fortes du mouvement de 68, elle va durer jusqu’au 13 juillet, soit 43 jours. À partir de la déclaration de grève, l’accès de la rue Cognacq-Jay (où se trouve alors la première chaîne) est interdit aux grévistes ; ils se rabattent sur la Maison de la radio. Un témoin de ce mouvement, le chroniqueur d’art Adam Saulnier, raconte : « Les délégués syndicaux et autres représentants du personnel siègent sans discontinuer. Raoul Sangla préside dans le rôle du bon chérif. Rue Cognacq-Jay, c’était le cinéma avant Hitler et le cinéma soviétique des premières années ; nous sommes à la Maison de la radio dans le cinéma américain. » C’est donc le communiste Raoul Sangla qui anime les échanges au studio 112, réquisitionné par l’Intersyndicale, les débats du « Parlement des 15 000 salariés de l’ORTF ». La grève est studieuse, les débats remettent tout en cause, la politique de l’information et celle des lettres, des arts, du théâtre, du cinéma, du sport, des loisirs, des connaissances. On n’en finit plus d’échanger, de rédiger, de voter. De Saulnier encore : « Des slogans fleurissent sur les murs de Paris. Les murs de la Maison de la radio ne sont pas en reste : « Studio 109, studio sang neuf ! ». C’est au studio 109 que se tiennent les assemblées générales. Ou « L’émotion tue les motions, les motions tuent l’émotion ». « L’Union des journalistes de la télévision » (UJT) est formée des journalistes qui avaient voté la grève (97 voix contre 23) ; elle publie en juillet des « Notes d’information concernant la crise de l’ORTF et la grève des journalistes de la télévision » qui critique la politique d’information menée jusque-là et propose une réforme ambitieuse de l’ORTF, autour de trois axes : indépendance, impartialité, participation des personnels. Il y eut une autre forme d’action spectaculaire du personnel en lutte, et Stellio Lorenzi y prendra une part active : l’opération « Jéricho ». Il s’agissait de faire tourner - au sens propre, faire le tour - les grévistes autour de la Maison (ronde) de la radio, une manif tournante en espérant faire tomber les murs de la censure… Au terme de la grève, des avantages sont obtenus au plan des salaires notamment, mais rien ne bouge du
côté du système d’information. Au contraire, le pouvoir qui a senti un m om ent le m édia lui échapper ne pardonne pas. Dès 1968, une première vague de licenciements va éliminer, entre autres, nombre de salariés « rouges » : 64 journalistes et 30 pigistes sont concernés (une émission de FR3, le 4 novembre dernier, parlait de 102 licenciements). Sans parler des « placardisés ». Une seconde vague interviendra en 1974, sous Giscard d’Estaing, avec 274 journalistes touchés et 50 mises à la retraite. (La même année, 1974, marque la fin du monopole de l’ORTF, le glissement progressif vers l’audimat et la télé pub). On parlera même un temps de 500 journalistes syndicalistes, communistes, socialistes - qui auraient été licenciés ou écartés entre 1968 et 1980.■ Gérard Streiff Visite de la ministre déléguée en charge de l’Autonomie
LE COMPTE N’Y EST PAS !
Ce lundi 29 Novembre, lors d’une visite à Mont-deMarsan, la ministre déléguée en charge de l’autonomie a dévoilé l’enveloppe nationale qui sera consacrée aux Ehpad, à savoir 108 millions d’euros, sans dire que celle-ci allait courir sur plusieurs années. Si bien sûr nous pouvons nous réjouir de ces intentions, il n’en reste pas moins que cela est très insuffisant au regard des besoins. En premier lieu la question du bien-être des personnes âgées ne peut pas se résumer qu’au financement des Ehpad ou des établissements spécialisés, mais doit tenir compte du nombre de personnels soignants qu’il faut pour bien fonctionner et apporter le confort nécessaire aux résidents et aux patients. Et là le moins que l’on puisse dire c’est que rien n’est annoncé. Dès lors une question se pose : comment humainement répondre à l’ensemble des problé matiques de l’acco mpagne ment au vieillissement et à la perte d’autonomie de la population ? Il ne suffit pas de remercier ou d’applaudir, mais bien au contraire d’apporter des réponses concrètes pour répondre aux cris d’alarme des syndicats et du personnel travaillant dans ces milieux, et aussi à l’impérieuse nécessité de prendre soin de celles et ceux qui aujourd’hui résident dans ces établissements, mais aussi de celles et ceux qui pour l’heure ne peuvent y accéder, faute d’un manque de place et de moyens. Alors oui à une modernisation, mais aussi et surtout à la création de places supplémentaires en prenant également en compte les initiatives qui peuvent naitre sur tel ou tel territoire avec les décisions prises, ou qui pourraient être prises, par les élus de proximité, à condition que les moyens puissent leur être donnés. C’est ce qui manque dans les annonces d’hier puisque nous restons à moyen constat.■
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VRAI PLAISIR DU TAF Travailler, c'est trop dur et voler c'est pas beau/ Demander la charité, c'est quelque chose j'peux pas faire/ Chaque jour que moi je vis, on me demande comment je vis/ Je dis que j'vis sur l'amour et j'espère de vivre vieux... Moi je prends mon violon, et j'attrape mon archet/ Et je joue ma vieille valse pour faire mes amis danser/ Vous connaissez, mes chers amis, la vie est bien, bien trop courte/ Pour se faire des misères, allons danser ce soir... Extrait de la chanson «Travailler c'est trop dur» créée en 1975 par Zachary Richard (Ralph Zachary Richard, né le 8/09/1950 à Scott en Louisiane, auteur-compositeur-interprète et poète américain de musique acadienne et de zydeco) puis reprise en 1978 par Julien Clerc (né Paul-Alain Leclerc le 4/10/1947 à Paris 19ᵉ, chanteur français). Selon un sondage réalisé par le groupe AEF (Agence Éducation et Formation, groupe de presse professionnelle et numérique), 2/3 des français souhaitent se reconvertir, changer d'horizon pour un nouvel emploi, un métier plus en phase avec leurs valeurs et passions. On le comprend aisément lorsque le taf se limite à son côté primaire, soit amasser un pécule. Il peut alors se transformer en enfer. Personne n'ignore d'ailleurs que le travail trouve ses racines dans le mot latin médiéval trepalium (instrument de torture). Le taf s'inscrit-il lui aussi dans cette veine horrifique? Un article d'Alice Develey publié le 05/12/2017 dans Le Figaro revient sur son histoire qui, bien que dénuée de toute idée douleur, dérive de la peur. A ses premières heures, le taf est employé pour faire part de notre terreur. Le mot viendrait de l'onomatopée «taf», bruit que font nos fesses qui s'entrechoquent sous l'effet de la peur. En 1605, il fut écrit: «Il le faudroit une fois enuoyer en ambassade au Roy d'Espagne, pour voir s'il ferait point tif et taf, comme le cordonnier, et si on feroit point d'esguillettes de sa peau». Si le mot naît au début du XVIIe siècle, il faudra toutefois attendre le XIXe siècle pour le voir fleurir en France. Le taf fut d'abord employé en argot. Le mot deviendra populaire en littérature chez Balzac (Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847), Zola (L'Assommoir, 1877) et Goncourt (Journal, 1878) dans la formule «avoir le taf». Une expression qui équivaudrait peu ou prou aujourd'hui à «avoir la frousse, les foies, la pétoche». Notons pour cette dernière locution que le mot «pétoche» dérive du verbe «péter». Un terme qui n'est pas sans avoir de lien avec le fessier de notre taf. Le taf accepte dès 1899 une nouvelle signification pour désigner la part de butin. «Avoir son taf», c'est avoir sa part, son compte, note le dictionnaire «Le Petit Robert». Si le mot taf est aujourd'hui compris comme un équivalent du terme métier, il est totalement absent pour son homophone féminin «taffe» qui désigne une bouffée de cigarette et son verbe «taffer», attesté en 1994. Pour l'anecdote, le taf s'employa un temps dans la formule «prendre son taf». Celle-ci signifiait alors «prendre son pied». Signe que, dans tout plaisir, il est bien question d'un travail! L'origine du mot taf fait débat et certains feraient remonter ses sources non pas à une onomatopée mais à l'acronyme de «travail à faire». Salah Guemriche (né le 6/05/1946 à Guelma, essayiste et romancier algérien, ancien professeur de français) note cette hypothèse dans son livre «Petit dico à l'usage des darons et des daronnes qui désespèrent de comprendre leurs enfants» (éditions du Seuil, 2007). En août 2020, l'Humanité a créé la revue numérique TaF (Travailler au Futur: https://travailleraufutur.fr/). C'est tout-à-fait d'actualité et bien utile aux militant-e-s actuels. Alors, travail qui libère ou qui asservit? Qu'es la claou de l'aviéner (C'est la clé de l'avenir).■ Roger La Mougne