Un groupe GDR renforcé pour répondre aux urgences du pays « J’ai la grande fierté d’annoncer le retour du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) à l’Assemblée Nationale. Composé à ce jour de 22 députés (NDLR) contre 16 lors de la précédente législature, notre groupe a reconduit André Chassaigne comme Président ! (André Chassaigne poursuit actuellement des discussions avec d’autres députés qui pourraient nous rejoindre encore). C’est une excellente nouvelle car la constitution du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer, épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens. Nous aurons à cœur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leurs espoir, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité. Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l'élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la nouvelle union populaire écologique et sociale. Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Ecologiste (CRCE), dont sa présidente Eliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines. L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de "La France des Jours heureux" seront au cœur de cette rentrée parlementaire. C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République le mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien. Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique et notamment son projet de réforme portant l'âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation. J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif, pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays. En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat : l’augmentation de 15 % du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté
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la convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires la hausse des pensions de retraites sur le montant du SMIC réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites la baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé.
Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque Centrale Européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME. Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j'ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives. Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j'ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France. Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine. Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l'Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la Paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques. »■ Fabien Roussel secrétaire national du PCF député du Nord
Groupe Communiste, Ecologique et Citoyen (CEC) - région Nouvelle-Aquitaine
SEANCE PLENIERE CHARGEE POUR LES ELUS Au lendemain du second tour des élections législatives ce lundi 20 juin, les membres du Conseil régional étaient réuni·e·s en séance plénière avec pas moins de 39 dossiers à l’ordre du jour. Dès les traditionnelles déclarations préalables de chacun·e·s des président·e·s de groupe, l’actualité électorale a rapidement montré qu’elle était dans tous les esprits. Et pour cause notamment, l’élection de 6 député·e·s du Rassemblement National dans la région NouvelleAquitaine (2 en Gironde, 2 en Lot-et-Garonne, 1 en Dordogne et 1 en Charente), parmi lesquels 3 siègent sur les bancs de notre hémicycle régional. Dans ce contexte, triomphalisme et provocation étaient le fil conducteur de leur attitude au cours des 2 jours de séance. Outre le RN, 4 autres conseillers régionaux ont été élu·e·s ou réélu·e·s député·e·s : le président du groupe écologiste Nicolas Thierry sous les couleurs de la NUPES (Gironde), Bastien Marchive (Deux-Sèvres), la sortante Geneviève Darrieussecq (Landes) ainsi que le sortant Florent Boudié (Gironde) pour la « majorité » présidentielle.
Entendre le malaise qui s’installe dans nos territoires
Le président du groupe communiste Alain Baché a d’abord rappelé dans son propos introductif qu’aucune force politique ne pouvait se prévaloir d’une quelconque victoire, notamment au regard du niveau record de l’abstention, puis a félicité les candidat·e·s de la NUPES de la région, victorieux ou non, pour avoir contribué à redonner des couleurs à la gauche en signant la fin de ses compromissions avec le libéralisme. Mais il a également alerté sur l’indéniable et tout aussi inquiétante montée de l’extrême-droite dans notre région, ce qui appelle une vigilance collective sur le malaise qui s’installe dans nos territoires. Le lien a ainsi été fait d’abord avec la situation catastrophique des services publics de santé dans notre région. Notre groupe avait d’ailleurs adressé à ce sujet un courrier au directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine le 23 mai dernier : Orthez, Marmande, Montmorillon, Bordeaux-Pellegrin, Oloron, Saint-Junien, Jonzac : la liste des villes concernées par des services de santé en déliquescence s’allonge et confirme l’absolu nécessité de l’abandon des politiques libérales à l’origine de ce désastre. Alain Baché est également revenu sur les épisodes de chaleur et de sècheresse sans précédent de ces dernières semaines. Ils mettent en évidence l’importance fondamentale du sujet de la gestion de l’eau, son accès à la fois aux producteurs et aux usagers. Nous souhaitons une mise en place de véritables assises de l’eau, afin de pouvoir en assurer une gestion publique et sa bonne préservation pour éviter tout conflit d’usage.
Contre l’ouverture des TER à la concurrence, pour le renouvellement d’une convention avec la SNCF pour 10 ans
Ce premier jour de plénière coïncidait avec une mobilisation sociale de première importance, celle des cheminots de la région contre les perspectives d’ouverture à la concurrence de la gestion de nos TER. Loin d’être une mobilisation parallèle, celle-ci concerne donc directement notre institution qui a compétence dans les mobilités et les trains régionaux. Logiquement, la manifestation s’est donc terminée devant l’hôtel de région pour revendiquer le renouvellement d’une convention entre la Région et la SNCF sur la gestion des TER pour 10 ans, durée maximale possible. Notre groupe soutient de toute évidence sans réserve les revendications de l’intersyndicale (CGT, UNSA, SUD-rail et CFDT). C’est pourquoi nos élu·e·s sont descendu·e·s rejoindre les cheminots en cours de séance à l’arrivée du cortège, aux côté de certain·e·s élu·e·s écologistes de la Région et de nos autres camarades communistes élu·e·s et militant·e·s. Frédéric Mellier pour notre groupe (mais aussi en tant que président de la commission infrastructures et mobilités) a été invité à prendre la parole et a rappelé notre engagement sans faille pour mettre en échec toute tentative d’ouverture des TER à la concurrence, et plus généralement nos ambitions pour un véritable plan rail (réouvertures de lignes comme Blaye-Saint-Mariens, Mont-de-MarsanBagnères-de-Bigorre ou encore Agen-Auch). Seul l’opérateur public historique est à même de gérer les trains, en tant que service public par nature non rentable. Il en va de l’intérêt premier des usagers autant que des cheminots qui font fonctionner ce service public. L’ordre du jour de la séance plénière en tant que tel a donné lieu à plusieurs interventions des élu.e.s de notre groupe. Parmi les sujets de premier plan, Alain Baché s’est exprimé sur le compte administratif de l’exercice budgétaire 2021, qui est un document comptable dont la validation clôture définitivement le budget de l’année précédente. Si nous nous sommes réjouis des importants taux de réalisation qui apparaissent dans le dossier, nous avons aussi exprimé le besoin de dépenses de fonctionnement préservés à bon niveau pour assurer les moyens suffisants nos services, notamment dans les lycées dont la gestion se trouve particulièrement impactée par la flambée des factures énergétiques.
Aller vers de réelles conditions au versement des aides aux entreprises
S’en est suivi le débat sur le nouveau Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII), qui constitue la feuille de route structurante de l’action économique de la Région. Isabelle Taris, qui avait porté les propositions de notre groupe sur le sujet au cours des derniers mois, est intervenue en précisant nos satisfactions sur certaines avancées. Parmi elles, la mention des « éco-socio-conditionnalités », qui sont des critères de versement d’aides financières régionales aux entreprises. Notre vision des aides économiques va dans le sens d’un projet collectif au service de l’intérêt général, pour une ré-
industrialisation et pour le développement harmonieux de chaque territoire sans mise en compétition. C’est pour cette raison que nous souhaitions de réelles conditions au versement des aides aux entreprises, qui doivent être amenés à travers le guichet régional à respecter strictement l’égalité femmes-hommes (salaires, mais aussi évolution de carrière), l’inclusion des personnes en situation de handicap, une mise en formation des salarié·e·s tout au long de leur parcours et la transition vers un modèle environnemental vertueux. Isabelle Taris a également avancé l’idée de territorialisation des aides, de manière à pouvoir aider plus significativement des entreprises situées dans des territoires plus vulnérables, davantage que dans les zones attractives comme le littoral et la métropole bordelaise. Cet objectif de développement harmonieux entre territoire se trouve inclus dans le schéma proposé, ce dont nous nous félicitons. Satisfaction également de voir validée notre idée de conférence des acteurs économiques, qui aura pour but de définir des objectifs concertés et chiffrés en termes d’emploi, de formation, de stratégie de filières et d’aménagement des territoires à long terme, en associant directement les organisation syndicales, les acteurs de la formation, de l’enseignement supérieur, etc. D’ici la fin de l’année, un nouveau règlement d’intervention en matière d’aides aux entreprises nous sera proposé pour décliner les orientations de ce schéma. Il va de soi que nous prendrons toute notre part à son élaboration et veilleront scrupuleusement à ce que nos propositions y soient concrétisées.
Seuls les déchets agricoles doivent servir à la méthanisation
Autre domaine et autre schéma à l’ordre du jour, à propos de la biomasse. A travers ce dossier, la Région s’engage dans une stratégie pour la valorisation énergétique de nos déchets ménagers et agricoles. Béatrice Tariol a défendu pour notre groupe le principe de méthanisation collective, tout en attirant l’attention sur l’ineptie que serait l’usage de biens agricoles céréaliers à des fins énergétiques. Seuls les déchets agricoles doivent servir à alimenter les méthaniseurs, et non les productions normalement vouées à l’alimentation comme les céréales. Par ailleurs, certains déchets organiques doivent aussi être maintenus sur la terre car nécessaires à la régénération des sols et participant à leur fertilité. Notre camarade a aussi insisté sur le risque d’un prélèvement excessif de la ressource en bois, et a exprimé pour cela notre volonté de voir les pouvoirs d’intervention de l’ONF renforcés. Ce dossier était aussi l’occasion d’avertir sur les conséquences du projet Florian à Lannemezan (65), qui concurrencerait directement les scieries de toute la chaîne des Pyrénées et transformerait de manière irrémédiable l’environnement écologique et climatique de ses forêts. Nous souhaitons que les forêts des Pyrénées soient exploitées et gérées dans le respect du milieu naturel. La présentation d’une convention multi partenariale dans le cadre de l’Observatoire Régional de la Côte a donné l’occasion à Brahim Jlalji pour notre groupe d’évoquer un sujet majeur qui affecte notre littoral : celui du recul du trait de côte. Si La loi climat résilience de 2021 prévoit le financement des études
cartographiques de l’érosion dans leur quasi-totalité, rien n’y est mentionné concernant le soutien à d’éventuelles mesures d’accompagnement pour les communes concernées. Ré-ensablement, construction de digue, végétalisation des dunes sont autant d’actions à ne pas négliger et dont l’efficacité a fait ses preuves. La préservation du littoral doit s’inscrire dans une démarche globale. Ont également été présentées en séance des mesures de soutien pour l’aide alimentaire des jeunes en situation de précarité, que notre camarade Isabelle Larrouy a saluées. Elle a rappelé à ce propos le chiffre désastreux de 1,5 million de jeunes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France. Dès 2020, la Région a permis la distribution de plus de 145 000 paniers composés de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. A l’origine, ce plan était de nature exceptionnelle et nous nous félicitons donc de cette volonté de construire une réponse durable à la précarité de nos jeunes citoyens et citoyennes. A elles seules, les collectivités territoriales ne peuvent pas éradiquer la pauvreté et la précarité. En revanche, couplé à des aides d’Etat telles que l’allocation d’autonomie pour les jeunes d’un montant de 1063 euros, ce plan pourrait permettre de réduire drastiquement les difficultés auxquelles font face nos jeunes.
Les tensions de recrutement trouvent leurs origines dans la dévalorisation des métiers, des conditions de travail et des rémunérations
Dans la suite de l’ordre du jour, le plan régional de réduction des tensions de recrutement a permis d’aborder un sujet tout aussi important, sur lequel Edwige Gagneur – par ailleurs déléguée à la formation professionnelle pour les personnes en situation de handicap – est intervenue. Elle a pu rappeler à cet effet les véritables causes de cette situation, dans laquelle beaucoup d’emplois demeurent non pourvus alors que face à cela, il reste un très grand nombre de personnes privées d’emplois. L’orientation professionnelle des jeunes est susceptible de poser question d’une manière générale. Un grand nombre de jeunes quittent leur cursus scolaire sans aucune formation et sans diplôme. Dès lors, cet état de fait dresse les contours d’un frein évident dans l’insertion des jeunes dans l’emploi, laissant donc des postes non pourvus par inadéquation. Quant aux fameuses « crises de vocation », trop souvent analysées hors de leur cause sociale, elles trouvent précisément leurs origines dans la dévalorisation des métiers, des conditions de travail et des rémunérations. L’emploi passe par la reconnaissance de l’utilité sociale et donc par des garanties protectrices qui consolideront l’attractivité du métier. C’est précisément pour cette raison que nous ne pouvons pas rester inertes face à la destruction des statuts, des conventions des droits individuels et collectifs et au fait essentiel de percevoir un salaire pour pouvoir tout simplement vivre, et vivre bien. Puis à l’occasion de la présentation du règlement d’intervention en faveur des tiers-lieux, Fanny Castaignède s’est exprimée à ce propos en défendant en particulier l’implantation de ces structures dans les Suite et fin page 4
zones rurales. Il s’agit de penser les tiers-lieux comme des laboratoires, fondés sur la mise en commun des savoirs et des compétences, permettant de faire émerger de nouvelles formes de pouvoir.C’est en ce sens qu’il faut envisager un axe de développement tourné vers des enjeux participatifs et populaires, qui peuvent être vecteurs d’une dynamique de changements dans nos manière de travailler, de produire et de consommer. En clair, il ne s’agit pas pour nous de considérer que les tiers-lieux doivent se substituer aux missions que nous estimons être celles du service public, ni d’en être dépendant, mais de donner la possibilité aux habitants de consolider territorialement le lien social et repenser la participation citoyenne.
Un vœu pour la réouverture de la ligne ferroviaire Agen-Auch aux voyageurs
En fin de séance, au moment dédié à la présentation des vœux et motions portées à l’initiative des groupes politiques, le groupe communiste par la voix de Frédéric Mellier a présenté un vœu pour la réouverture de la ligne de train Agen-Auch aux voyageurs. Plus précisément, nous avons rappelé la responsabilité de l’Etat, qui doit impérativement concrétiser un engagement financier. L’ex-Premier Ministre Jean Castex s’était lui-même exprimé à ce sujet en février dernier, formulant explicitement son soutien à la réouverture aux voyageurs de la ligne Agen-Auch après la relance déjà prévue du fret sur cet axe. Nous attendons désormais une contribution claire et concrète de la part de l’Etat. Le retour du train aux voyageurs permettra notamment de relier entre elles les préfectures du Lot-et-Garonne et du Gers, en desservant également Astaffort, Lectoure et Fleurance. Notre vœu a été adopté à l’unanimité ! Nous veillerons dorénavant à ce que le gouvernement s’engage sur ce dossier.■
La Fête des Pins reportée mais le placement des bons de soutien maintenu
Pour des contraintes matérielles, techniques et humaines, nous reportons la Fête des Pins qui devait se tenir ces 2 et 3 Juillet à Tarnos. Nous allons organiser un repas fraternel à l’automne prochain. Cependant, nous continuons le placement des bons de soutien et le tirage se fera fin septembre. Alors on profite de l’été pour placer un maximum de bons de soutien.■ CARNET Notre camarade Albert LABORDE de Pouillon, Bébert comme il était appelé, est décédé il y a quelques jours, vaincu par cette cruelle maladie contre laquelle il luttait avec courage. Il était connu et apprécié pour ses nombreuses qualités. Homme de convictions, il est reste fidèle jusqu’au bout à son idéal communiste. A son épouse Albertine, à ses enfants et petitsenfants et toute sa famille, la Fédération des Landes du PCF et le journal Les Landes Républicaines, adressent leurs sincères et fraternelles condoléances.■
JUSTICE AU TRAVAIL Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs-émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. La justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin. Or, depuis bientôt un demi siècle, la foi en un «ordre spontané du marché» a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous. Ériger ainsi en norme fondamentale à la poursuite par chacun, de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais se transpose sur d’autres bases non démocratiques telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de peau ou l’orientation sexuelle. La «justice sociale» est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale. C'est une des raisons de la dangereuse élection du RN dans les institutions de la Vème République. Il s’agit de dépasser l’opposition entre ce qu’on nomme le social et le sociétal pour tenir compte non de ce que les gens sont, mais de ce qu’ils font, c’est-à-dire la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun. La pandémie de COVID a mis en lumière le sort des «travailleurs essentiels». L’hôpital fonctionnerait mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience des taches qu’ils accomplissent, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. Plus généralement, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font. La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient de devoir «soigner des indicateurs plutôt que des malades». Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Des cadres dirigeants ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus «déconnectés» ou «hors sol». Derrière la propagande vantant la liberté supposée «d’autoentrepreneur», c’est la structure féodale du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la «tenure servile» que lui concédait le seigneur moyennant redevance. Les plateformes veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant «déconnectent», sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité Sociale. Les réformes El Khomri et Macron ont cherché à libérer les entreprises des conventions collectives en engageant une course à la baisse des rémunérations au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité des produits. Seule la négociation collective de branche permet de tirer vers le haut à la fois la qualité et le pouvoir d’achat. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il faut des réformes permettant aux travailleurs de mettre leur habileté et leurs connaissances au service du bien-être commun. Que caù trabalha mensh per trabalha tots é travalha mélhe (Il faut travailler moins pour travailler tous et travailler mieux). ■ Roger La Mougne