Incendies en Gironde
Au contact des acteurs de la forêt A l’occasion de la présence d’André CHASSAIGNE sur le Bassin, la Fédération PCF de Gironde et les sections locales, organisaient une rencontre d’élus nationaux et locaux avec des habitants « évacués » et des acteurs de la forêt. Une journée d’écoute et de confrontation d’avis riche d’enseignements. André CHASSAIGNE, Député du Puy de Dôme, Marie-Claude VARAILLAS, Sénatrice de Dordogne, Alain BACHE, Président du groupe PCF à la Région, Stéphane LEBOT, Vice-président en charge de l’agriculture, Alimentation, Mers et Forêt au Département, Sébastien LABORDE, conseiller départemental, Claude MELLIER, conseillère métropolitaine en charge des Grandes Infrastructures de Transport, Fred MELLIER, conseiller régional. L’ampleur de la mobilisation des élus en cette période de congés fait preuve de l’intérêt porté au sujet du jour et à la recherche de solutions adaptées au contexte nouveau que révèlent ces perturbations climatiques récurrentes. Le « LA » est donné en préalable : si chacun a déjà réfléchi à la question et y va de ses propositions, la priorité de l’initiative est donnée à l’écoute de ce qu’ont à dire les acteurs. Il sera bien temps (notamment lors des débats dans les assemblées locales, au Parlement et au Sénat) d’en tirer les conclusions pour apporter notre voix originale, notamment celle partant de la défense des Services Publics. Sans se désintéresser de Landiras, c’est la zone de La Teste qui avait été ciblée, car elle présente une singularité avec la présence de la Forêt Usagère. Le topo présenté par Jean QUERBES en préliminaires était ainsi le bienvenu.
Jean Querbes, carte à l’appui, présente la Forêt Usagère « On a perdu la culture collective du risque » La matinée est consacrée aux habitants et usagers de la forêt. Parmi les milliers d’évacués à Cazaux et La Teste, Sylvie raconte la situation anxiogène vécue par les habitants de La Teste face à l’absence d’information alors que les habitants de Cazaux étaient invités rapidement à quitter leur domicile et que les fumées et
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autres déchets d’incendies envahissaient déjà La Teste. Près d’une semaine entre la déclaration de l’incendie et l’ordre d’évacuation ; un temps interminable ! Lucas, dont la mère travaille à l’EPHAD du Pyla, fait état de l’impréparation de la maison de retraite face à de tels risques et l’absence d’un plan d’évacuation adapté. Les personnels se sont ainsi trouvés en difficultés pour gérer l’anxiété des résidents. Sylvie reste très remontée face aux conditions spartiates d’accueil (un gymnase avec deux sanitaires seulement et sans douche). Le traumatisme physique et psychologique est là, visible ou non, et il devra être pris en considération. A l’évidence, les dispositifs d’alerte font défaut ; « dans le temps, il y avait les sirènes et la population savait les interpréter ». Il en est de même pour les dispositifs d’information et d’accueil d’urgence. Constat unanimement partagé que les Collectivités et les services de l’Etat doivent tirer les leçons des dysfonctionnements, même si la solidarité a été un grand marqueur de la période. Où l’on découvre un particularisme survivant du XVème siècle Autre immersion dans la relation de la population avec la Forêt, la rencontre avec les administrateurs de l’ADDUFU. L’Association de Défense des Droits d’Usage et de la Forêt Usagère, créée en 1920, a deux objectifs : ♦ la protection du massif forestier, de sa flore et de sa faune, ♦ la préservation des droits d’usage et des modes de gestion de la forêt usagère. Christine PENY, sa Présidente et quatre autres membres du Conseil d’Administration, nous accueillent pour expliquer les enjeux de la Forêt Usagère. Celle-ci s’étend sur 3.860 hectares sur la commune de la Teste de Buch. C’est une forêt naturelle régie par des « Baillettes et Transactions » depuis 1468. Les usagers de la Forêt Usagère sont de deux ordres : ♦ les propriétaires de parcelles (sol uniquement) ; environ 400 propriétaires pour 150 parcelles, qui exploitaient la résine jusque dans les années 70. Ils ne peuvent s’opposer aux droits d’usage, ♦ les usagers (habitants du « Captalat » couvrant les communes de La Teste, Gujan-Mestras, Arcachon, Cap-Ferret et les propriétaires de parcelles), qui disposent de plusieurs droits : récolte de bois de chauffage (bois morts) ; sciage de bois d’œuvre sous conditions d’utilisation pour habitation personnelle dans la zone du Captalat. La Forêt Usagère est incluse dans le site classé de la Suite page 2
Dune du Pyla depuis 1994 et Natura 2000 depuis 2007. L’ADDUFU insiste sur le caractère social de ce système ancestral car il permet l’accès aux bois de chauffage et d’œuvre ( s auf c oût de la prestation). Les différents services de l’Etat (dont l’ONF), les communes, les collectivités territoriales, les usagers et les propriétaires ont des conceptions différentes de la Forêt, ce qui induit une conflictualité permanente. La dernière en date portant sur le besoin d’élargissement de la Piste 214 pour en faire un pare-feu plus efficace. Bien que se disant favorable au projet d’élargissement, l’ADDUFU s’y est opposée, craignant que la vente des bois coupés ne respecte pas la Transaction de 1917 (répartition précise du fruit de la vente des bois coupés entre propriétaires, usagers et Caisse syndicale) car l’opération a été menée par la DFCI sous injonction de la Préfecture. Le conflit autour de la piste 214 met en lumière un point d’achoppement : la mise en œuvre d’un Plan Simple de Gestion de la Forêt auquel l’ADDUFU s’est toujours opposée (toujours par crainte de remise en cause des Droits d’Usage). Les élus sont attendus sur deux débats sensibles à venir : - replantation ou laisser-faire naturel ? - pérennité des Droits d’Usage alors que 80% de la Forêt Usagère ont été endommagés. Débat sur lequel avance André Chassaigne : « Le problème de la gestion forestière, c’est le statut des forêts. Nous avons en France des forêts nationales ou communales qui sont du domaine de l’Office national des forêts (ONF), et sur lesquelles il y a obligation d’avoir un plan de gestion : ça implique le risque incendiaire, le débroussaillage et la surveillance des départs de feux. Il y a aussi des forêts privées, où un plan de gestion est obligatoire au-dessus de 25 hectares de surface. Mais la forêt de La Teste, d’où est parti un des incendies, est une forêt usagère, un cas particulier et unique. Elle est soumise à un droit qui date du XVe siècle, avec des propriétaires et des usagers qui ne se sont pas mis d’accord sur un plan de gestion clair. Il y a quelque chose d’irrésolu sur ce point. »
tempête de feu ». La priorité a donc été donnée à la sauvegarde des personnes et des biens. La Forêt Usagère est, dans ce contexte, plus compliquée encore à gérer compte tenu des difficultés d’accès (pas de Plan de Gestion, donc pas de débroussaillage), sol sableux. Ce que confirme le responsable à la Prévention des Risques à l’ONF de Gironde : « le rapport commandé par le Ministère de l’Agriculture sorti en janvier soulignait le statut juridique particulier de cette forêt mais alertait sur les risques d’incendies ». La question des moyens revient de façon lancinante. Tant en matière de prévention (l’ONF a été amputée de 3.000 emplois en dix ans), que d’intervention (pompiers professionnels, maillage du territoire, pompiers volontaires, formation, moyens aériens et terrestres...). Le tout-pompiers professionnels n’est pas viable car la surveillance de la forêt se doit d’être quotidienne. Il y a donc besoin de 50.000 volontaires supplémentaires, selon les organisations de pompiers. Les moyens financiers donnés aux SDIS sont donc essentiels. En dehors d’un accroissement des budgets, deux pistes sont revendiquées par les pompiers : ♦ supprimer le malus écologique sur l’achat des engins d’incendie, ♦ supprimer la taxe sur les produits pétroliers payée lors de l’achat des carburants (à l’image de ce qui se pratique pour la Gendarmerie et l’Armée). Renforcer le système de santé pour soulager les pompiers (80 % de leurs interventions concernent leurs missions pré-hospitalières en matière de secours et de soins d’urgence aux personnes). La question des moyens ne se découpe donc pas en tranche et en choix : c’est un tout. Ce en quoi abonde André Chassaigne : « Notre flotte est en partie vieillissante, avec parfois des problèmes de maintenance. Certes, il existe désormais un mécanisme européen, rescUE, qui est une flotte de bombardiers d’eau et d’hélicoptères à destination de tous les États membres de l’Union européenne (UE). Le fait qu’on puisse avoir une protection civile à l’échelle du continent est une bonne nouvelle : cela montre qu’on peut faire de belles choses au niveau de l’UE. Mais des solutions pourraient aussi être mises en œuvre au niveau français. Airbus a testé des avions A400M (avions de transport militaire – NDLR) modifiés avec des réserves d’eau amovibles. Ce sont des avions rapides, puissants, qui peuvent transporter de gros
« Le besoin d’accroissement des moyens est un tout » Autre séquence : l’échange avec le Commandant David BRENNER, Président de l’Union Départementale des sapeurs-pompiers de Gironde. Tous les éléments étaient réunis pour des feux de grande ampleur : 1ère canicule en juin, sécheresse, faible hygrométrie, nature inflammable des pins et du sous-sol (tourbe, lignite), vents d’est. Dans ces conditions, les pompiers ont été confrontés à une « Le commandant D. Brenner Suite page 3
volumes d’eau (20.000 litres, trois fois plus que le Canadair) : j’ai posé le 9 août une question au gouvernement pour savoir pourquoi ils ne sont pas déployés. J’attends la réponse à la reprise des sessions parlementaires. Car la nouvelle commande de Canadair, elle, ne sera livrée qu’en 2026. » Revisiter l’organisation née des incendies de 1949
Un auditoire attentif et réactif Bruno LAFON, Maire de Biganos et Président de la DFCI Aquitaine pointe plusieurs enjeux à relever : On ne peut laisser le puits de carbone que représente la forêt à la merci du marché. La disparition du gemmage et l’affaiblissement du secteur des scieries (entre autres), ont déstructuré la filière bois ; ce sont maintenant les papeteries qui font les prix. Cela pose la question de la politique industrielle et de l’intervention équilibrée dans la forêt. Un constat : il n’y a plus de secrétariat d’Etat à la Forêt. L’organisation actuelle de la DFCI résulte de l’incendie de 1949 (82 morts). Si la coordination avec les propriétaires forestiers, l’ONF, les pompiers fonctionne bien, l’ampleur des phénomènes exceptionnels liés aux changements climatiques nécessite d’améliorer la prévention. Le pin maritime est pointé du doigt ; mais c’est celui qui, par son besoin quotidien d’eau, est le mieux adapté aux sols marécageux. Ce qui n’interdit pas d’implanter d’autres espèces à la marge. La prévention ne peut pas s’exonérer de la généralisation et du suivi de leur application de Plans de Gestion (débroussaillage, points d’eau, fossés, pare feu, ponts,...). Ils sont aujourd’hui obligatoires pour les parcelles supérieures à 25ha (dans ce contexte, le sujet de la Forêt Usagère est sensible). Ce qui renvoie à la réflexion nécessaire à avoir sur le modèle de gestion des forêts privées. Là aussi, la question des moyens de la DFCI est posée : répartition mieux équilibrée des financements entre les DFCI, aide au reboisement de Landiras et La Teste (coût estimé à 43M€), recrutement de bénévoles pour la surveillance des massifs. Un besoin de services publics en résonnance avec les attentes des populations En point final de cette journée qui en appelle d’autres, la conférence de presse a permis aux élus de préciser qu’il s’agissait d’un point de départ d’une réflexion afin de tracer les contours de ce que sera leur action à
venir : renforcement des moyens de prévention et d’intervention à la hauteur du défi climatique, relecture des obligations réglementaires (plans de gestion), information et implication des populations en prenant en considération l’expression des acteurs de la forêt, soutien au volontariat, renforcement de la responsabilité de l’Etat (pourquoi pas un secrétariat à la Protection Civile ?), renforcement des Services Publics et des moyens des Collectivités Territoriales.■ Glossaire ADDUFU : Association de Défense des Droits d’Usage de la Forêt Usagère ; ASA : Association Syndicale Autorisée (organisation de base des DFCI) ; CRPF : Centres Régionaux de la Propriété Foncière ; DFCI : Défense de la Forêt Contre les Incendies ; ONF : Office National des Forêts ; SDIS : Service Départementaux d’Incendie et de Secours.
Après une belle séquence provençale, l’université d’été du Parti Communiste Français prend ses quartiers en Alsace. Analyses, propositions, projet, ateliers pratiques, découvertes, fraternité… les ingrédients traditionnels du cocktail Université d’été sont réunis pour cette édition 2022 dont nous avons bien besoin pour comprendre le plus finement possible la mouvante séquence écoulée et dégager des chemins d’avenir. Les temps forts : Vendredi 26 août à 13 h, ouverture de l’université d’été 21 h à 23 h 15, projection du film « Murder in Paris » avec Jacqueline Derens, ancienne militante contre l’Apartheid. Murder in Paris est un documentaire thriller politique qui retrace les mobiles de l’assassinat de la militante antiapartheid, Dulcie September. Le spectateur voyage au cœur de Paris en mars 1988 à la poursuite de la justice en 2021. Un film d’Enver Samuel. Samedi 27 août à 12 h, allocution de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord Dimanche 28 août à 12 h, clôture de l’université d’été avec Fabien Gay, directeur de l’Humanité et sénateur de Seine-Saint-Denis. Tout au long de l’université d’été, réagissez sur les réseaux sociaux avec #uepcf
Faisons de la nouvelle édition de la Fête un événement exceptionnel de la rentrée politique Les 9, 10 et 11 septembre prochains. Cela repose beaucoup sur chacune et chacun d’entre nous. Avec bien sûr, un nouveau site et un beau défi à relever pour les équipes de la fête et pour les militants, bâtisseurs et animateurs de la fête pendant tout son déroulement. Avec également, un contexte de crise très préoccupant par la multiplicité de ses formes : crise économique, sociale, crise climatique, crise énergétique, alimentaire … et par la violence de ses conséquences pour notre peuple et pour le pays. Avec enfin, un contexte politique issu des élections présidentielle et législatives et l’ambition de Macron de mettre en œuvre son projet dans le cadre d’une recomposition de l’Assemblée nationale, où la gauche a renforcé sa présence avec la coalition de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, mais où les forces de droite et d’extrême droite disposent de 3/4 des sièges. D’ores et déjà, nous avons lancé notre campagne d’été pour répondre aux urgences du pays, avec les matériels militants du parti, dont celui pour la défense du pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires. Sur ce sujet, les parlementaires communistes sont à l’offensive, à l’Assemblée et au Sénat. Et plus que jamais, l’intervention et la mobilisation populaire vont être décisives. Elles sont incontournables pour construire, dans le même mouvement, les conditions solides et durables d’une alternative politique de gauche, qui s’attaque enfin aux causes de cette crise multiforme du capitalisme. De nombreuses luttes se déroulent en ce moment même dans les entreprises et les services publics, parfois avec des succès, avec l’exigence qu’un projet politique leur donne des perspectives. Et les communistes ont une grande responsabilité dans cette période pour nourrir cette intervention populaire, pour donner confiance au mouvement social, pour mener la grande bataille d’idées qui permette de renouer avec la perspective d’un véritable changement de majorité et de politique. Face aux idées de renoncement, aux projets de division et de haine, remettons dans les têtes les idées révolutionnaires et ce bel horizon des Jours heureux ! Dans ce contexte, la fête de l’Humanité, premier événement politique de la rentrée, a évidemment une importance toute particulière. Adressons-nous largement aux syndicalistes, aux progressistes, aux citoyen·nes qui s’interrogent sur l’avenir de notre société, à toutes celles et ceux que nous avons rencontrés pendant la campagne de la présidentielle et des législatives, à participer à la Fête de l’Humanité au PlessisPâté / Brétigny-sur-Orge. Ils y partageront des moments de fraternité comme nulle part ailleurs, des temps de débat politique très riches, participeront directement à la construction de ce rassemblement populaire agissant pour résister et pour que la gauche devienne enfin majoritaire dans le pays. Et évidemment, ils pourront assister à des évènements musicaux de qualité, avec un plateau encore une fois exceptionnel. Pour ces raisons, nous appellons chacune, chacun à œuvrer pour faire de cette nouvelle fête une grande réussite populaire et politique. Cela passe dans un premier temps par acheter et faire acheter le bon de soutien à la fête à 35 euros, qui donne accès à ce grand événement et à faire de cet été un grand moment de rencontre et de mobilisation communiste. Pour ce faire, tu peux contacter la Fédération ou un communiste de ton secteur.■.
BLANC BONNET ET BONNET BLANC
Ainsi font, font, font,/les petites marionnettes/Ainsi font, font, font,/trois p'tits tours et puis s'en vont...Les poings aux côtés,/ Les petites marionnettes/ Les poings aux côtés,/ Marionnettes, sautez, sautez...Ainsi font, font, font,...La taille cambrée,/ Marionnettes, marionnettes/ La taille cambrée,/ Marionnettes, dansez, dansez...Ainsi font, font, font,...Et le front penché,/ Marionnettes, marionnettes/ Et le front penché,/ Marionnettes, saluez, saluez...Ainsi font, font, font,... Célèbre comptine composée au 15ème siècle par un anonyme. L'innocente chansonnette s'applique bien au jeu de bonneteau de certains députés (bonneteau, jeud'argent, jeude dupes de l'ordre de l'escroquerie). Sous couvert de deux lois, l’une prétendument pour protéger le pouvoir d’achat, l’autre modifiant le budget en cours d’exécution, se sont dessinés les contours de l’alliance des droites et de la macronie, largement imprégnée de celle-ci avec les ministres Le Maire et Darmanin. Le séisme de l'élection législative passé, les groupes de droite à l’Assemblée et au Sénat jouent un rôle décisif. Ils infléchissent de nombreux textes de loi encore plus en faveur du grand patronat contre les intérêts populaires. Ils ont bien défendu le pouvoir d’achat des grands groupes capitalistes en refusant les augmentations de salaire et la taxation des «surprofits», mais ils ont avancé encore plus vers la destruction des droits sociaux. Pour ne pas avoir à augmenter les salaires et préserver le capital de l’intervention des mouvements sociaux, ont été inventés des mécanismes comme le rachat des RTT ou l’augmentation du plafond d’exonération de l’impôt sur le revenu sur les heures supplémentaires, l’augmentation de la fameuse prime dite Macron, défiscalisée et exonérée de contribution aux caisses de la Sécurité sociale. La cohérence de ces dispositions tient à la mise en pièces des droits sociaux et à une surexploitation plus grande encore du travail salarié alors que la Sécurité sociale sera mise en difficulté. Contrairement à leurs dires, ce n’est pas le travail qui est au cœur du dispositif, mais «l’exploitation du travail», ce qui n’est pas la même chose ! Quant aux prix, aucune disposition n’est prise pour les contenir. La ristourne sur les carburants cache un financement de Total par l’État. Celui-ci paie en apparence pour le consommateur qui n’en profitera qu’en automne, mais c’est le contribuable qui paiera l’addition. La fin de la redevance de l’audiovisuel, voulue par l’extrême droite avant d’être reprise par M. Macron, peut être le coup de grâce porté à l’audiovisuel public que Mme Le Pen propose de privatiser totalement. Pour le vendre à qui ? Peut-être à Netflix ou Amazon. C’est une conception de la souveraineté, de la diversité et de l’exception culturelle qui plaît aux capitalistes américains. Les électrices et les électeurs ont-ils voulu voter pour un bloc des droites à l’Assemblée ? Bien sûr que non. Ils ne s’attendaient pas à ce que la formule «Blanc bonnet et bonnet blanc»* puisse à ce point s’appliquer à l’actuelle situation. La «politique politicienne» comme les arrangements entre amis du capital contre les intérêts des travailleurs pourtant seuls producteurs de richesses, sont une spécialité de la droite, de l'extrême droite et du «ventre mou» des macronistes et des libéraux ennemis de la Nouvelle Union Populaire Écologique et sociale (NUPES). Ils doivent être combattus sans faiblir dans les usines, les quartiers, à la ville comme aux champs si nous voulons que la vie prévale sur les profits. N'es deishèm pas trompar (Ne nous laissons pas tromper).■ Roger La Mougne *«Blanc bonnet et bonnet blanc» fut prononcé par Jacques Duclos (1896-1975, dirigeant et candidat PCF) pour qualifier Pompidou et Poher candidats au 2ème tour de l'élection présidentielle de 1969.