Les Landes Républicaines N° 2 391

Page 1

Des syndicats aux petits patrons, levée de boucliers contre la réforme des retraites de Macron Les syndicats présentent un front uni face à la volonté de l'exécutif de repousser l'âge légal de la retraite, quitte à utiliser l'article 49.3 pour y parvenir. Même les organisations de petits patrons critiquent l'absence de concertation et un bras de fer dans la rue sur cette question est désormais inévitable. Les syndicats de salariés au complet, de la CGT à la CFDT en passant par FO, l'UNSA et la CFE-CGC, ont détesté les déclarations d'Olivier Dussopt de lundi 19 septembre. Le ministre du Travail a tiré du rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), la conclusion qu’il n’y avait qu’un levier à actionner : faire travailler plus longtemps tous les actifs afin de prévenir des déficits à moyen terme. Le gouvernement envisage de reculer l’âge l’égal de la retraite ou d’augmenter la durée de cotisation pour solder sa pension à taux plein. Mais le successeur d’Élisabeth Borne rue de Grenelle a aussi répété que l'exécutif comptait procéder par de simples amendements apportés au projet de loi de finances 2023. Si nécessaire en utilisant l’article 49.3 : la réforme serait alors considérée comme adoptée, sauf si une motion de censure de l’exécutif était déposée dans les 24 heures à l’Assemblée nationale. « Cette obstination d’Emmanuel Macron à réformer les retraites ne nous surprend pas, puisque le rythme de ces dépenses anticipées – +1,8 % en termes réels entre 2022 et 2027 – n’est pas compatible avec le pacte de stabilité que l’exécutif a soumis en juillet à la Commission européenne, lequel limite la croissance des dépenses publiques inférieure à 0,6 % tonne Michel Beaugas, en charge de ce dossier chez FO. Mais tous les syndicats de salariés contestent ce dogme de l’allongement des périodes travaillées ! Nous pensons au contraire que c’est en augmentant les recettes des retraites que nous pourrons les équilibrer dans la durée, comme le démontre parfaitement le rapport du COR. » CGT, FO, CFDT et UNSA ont déjà prévu de se retrouver le 3 octobre, pour organiser si nécessaire une journée de mobilisation de défense des retraites et du pouvoir d’achat. Cependant, si le gouvernement accélérait et choisissait dès cette semaine de passer par voie d’amendement après réception du Conseil de suivi des retraites, les syndicats avanceraient ce rendez-vous immédiatement. « En jouant avec le feu et la précipitation, l’exécutif prend un risque sérieux de dérapage, avertit Philippe Martinez. Car il sera très difficile de stopper la mobilisation des salariés qui défendent leurs pensions et leur pouvoir d’achat, dans un contexte tendu par l’inflation et la crise énergétique. » Le patronat de l’U2P, l'Union des entreprises de proximité, qui représente plus de 100.000 petites entreprises, artisans et commerçants partage d’ailleurs cette analyse. « Il est essentiel que les partenaires sociaux soient placés au cœur du processus de réforme dans la mesure où la question des retraites est au cœur du dialogue social et doit laisser une large place à la négociation et à la concertation. », insiste dans un communiqué cette organisation. L’U2P somme également Emmanuel Macron de ne pas poursuivre plusieurs lièvres à la fois, en engageant une réforme des retraites qui viserait aussi à « contribuer au

RÉPUBLICAINES

LES LANDES HEBDOMADAIRE DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F. S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41

Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr

Abonnement annuel 25€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN

C.P.N° 0621P11523 – N° 2391– Jeudi 6 octobre 2022

financement d’autres risques », tels que la dépendance notamment, comme l’a déjà évoqué le chef de l’État.

Baisse de l'espérance de vie

Le débat autour de cette réforme est d’ores et déjà si crispé que le bras de fer entre les syndicats, la rue et l’exécutif sera difficile à éviter. Pour les premiers, le rapport du COR démontre surtout que les dépenses de retraites du pays resteront stables dans le temps, à 13,9 % du PIB. Qu’ensuite, si les régimes de pension deviennent légèrement déficitaires de 2022 à 2032 (- 0,5 à 0,8 % du PIB), c’est essentiellement parce que l’État prévoit d’économiser sur la masse salariale publique, notamment en réduisant les traitements indiciaires de ses fonctionnaires territoriaux et hospitaliers qui cotisent à la CNRACL (Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales), un régime spécial. Enfin, dernier argument choc : du fait de la réforme Touraine déjà votée, l’âge de départ à la retraite à taux plein va passer de 62 à 64 ans. À terme, lorsque des jeunes qui finissent leurs études à 23 ou 24 ans devront cotiser 43 ans, ils en auront 66 à 67 ans à l’heure de jouir de leur pension. « Or, l’augmentation de l’espérance de vie ralentit, avertit Gérard Mardine, en charge de retraites pour la CFECGC (Confédération française de l'encadrement Confédération générale des cadres). Nous devons donc avoir un débat sur toutes les hypothèses du COR, comme sur la répartition des salaires et des profits distribués aux actionnaires avant de réformer les retraites ! » Pourtant, comme le relève le rapport du COR, il suffirait d'augmenter de 1,4 point le taux de prélèvement des retraites en 2032 pour atteindre l'équilibre du système de retraite.■

Plus de 500 manifestants ont défilé dans les rues de Mont-de-Marsan ce 29 septembre pour leur pouvoir d’achat et contre la réforme des retraites. Au niveau national, ce sont plus de 250.000 personnes qui ont manifesté.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.