Les Landes Républicaines N° 2 396

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Hommage de Fabien Roussel à Marcel Paul « L’héritage de Marcel Paul nous rend plus forts dans la bataille pour la reconstruction d'un grand service public de l’énergie Voici quarante ans, disparaissait Marcel Paul à l’âge de 82 ans. L’ancien président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP) revenait de la cérémonie du 11 novembre 1982 à l’Arc de Triomphe, où il s’était entretenu avec le président de la République François Mitterrand, quand il décédait dans son appartement de Saint-Denis, en début d’après-midi. Rescapé du camp de concentration de Buchenwald, Marcel Paul se consacrait depuis 1963 à entretenir le souvenir des combattants de la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale. Il avait été, à Buchenwald, l’un des principaux artisans du « comité des intérêts français », organisation créée dans ce camp de concentration à l’image du Conseil national de la Résistance, et présidée par le colonel Henri Manhès. Quand la Deuxième Guerre mondiale éclata, cela faisait déjà plus de quinze ans que Marcel Paul s’était engagé, d’abord au sein de la CGT, puis dans les rangs du Parti communiste. Enfant de l’assistance publique, Marcel Paul était devenu ouvrier électricien au lendemain de la Première Guerre mondiale, grâce à la formation qu’il avait reçue en s’engageant dans la Marine nationale. Embauché en 1923 à la Compagnie Parisienne de Distribution de l’Electricité – dont on peut lire le sigle CPDE encore aujourd’hui sur quelques trottoirs parisiens –, Marcel Paul travaillait d’abord à la production d’électricité à la centrale de Saint-Ouen, puis à la distribution dans l’un des arrondissements du centre de Paris. Le jeune militant s’engagea alors progressivement dans la bataille pour un statut unique des personnels des sociétés électriques de la région parisienne. En parallèle, il contribua à mettre sur pied, au début des années 1930, un premier réseau d’œuvres sociales pour le personnel des services publics comprenant un dispensaire, un service juridique et un groupement d’achats en commun. C’était l’époque où les syndicalistes de la CGTU mettaient en pratique la théorie du syndicalisme à bases multiples qui connaitra son apogée après la victoire électorale du Front populaire (avec la création de colonies de vacances pour les enfants, de centres de formation professionnel pour les chômeurs, de maisons de repos pour les travailleurs convalescents, etc.). Conseiller municipal de Paris de 1935 à 1938, Marcel Paul défendit à l’Hôtel de Ville la vie quotidienne des habitants des quartiers populaires ou encore les revendications du personnel des services publics. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, il était désigné secrétaire général de la fédération CGT réunifiée de l’éclairage. Il y défendit entre autres la constitution d’un syndicat de cadres affilié à la CGT. Par ailleurs, il s’intéressait de plus en plus aux questions de politiques énergétiques. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Marcel

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C.P.N° 0621P11523 – N° 2396– Jeudi 17 novembre 2022

Paul devint ministre de la Production industrielle. Son nom allait définitivement être attaché à cette grande réalisation directement inspiré du programme du Conseil national de la Résistante : la nationalisation du gaz et du l’électricité et la création d’EDF – GDF. Considérant l’incapacité du marché du gaz et de l’électricité à satisfaire les besoins de la population, Marcel Paul s’employa à la nationalisation d’un maximum d’entreprises, sans pour autant faire disparaître toutes les compagnies privées. En parallèle, il accompagna cette nationalisation d’une politique sociale ambitieuse, offrant à l’ensemble des électriciens et des gaziers un statut national du personnel imaginé à partir de tous les statuts existants jusqu’alors. Pour finir, il avait prévu de donner aux usagers une place au sein du conseil d’administration, mais la Guerre froide eut raison de ce projet. C’est alors que Marcel Paul redevint secrétaire de la fédération CGT de l’éclairage, après un passage à la tête du Conseil central des œuvres sociales (CCOS). C’est cet héritage si précieux, garant de l’indépendance de la France et du droit à l’énergie pour tous, qui est aujourd’hui fragilisé par plus de deux décennies de libéralisation européenne accompagnée par les gouvernements français successifs. Pire, ces politiques nourrissent la grave crise énergétique en France et en Europe en désarmant notre pays face aux mécanismes spéculatifs mondialisés. Avec la création d’un « marché de l’énergie » et la mise en concurrence des opérateurs publics, avec la loi NOME de 2010 et la création de l’Arenh, avec les projets de démantèlement de notre opérateur public intégré, les gouvernements libéraux s’attaquent pierre par pierre à cet édifice, imaginé, construit sous l’impulsion de Marcel Paul et des travailleurs de l’énergie. Les communistes de 2022 sont quant à eux fidèles à cet héritage en s’opposant aux logiques capitalistes et en rassemblant les usagers, les travailleurs de l’énergie, les acteurs économiques et les collectivités publiques autour d’un projet : la reconstruction d’un grand service public de l’énergie, de la production à la distribution, adossé à un opérateur public intégré au nom d’EDF, et l’abrogation de la loi NOME et de l’ARENH. C’est cette voie, initiée par Marcel Paul dans les conditions de son époque, qui permettra aujourd’hui de résoudre la crise énergétique, source de pénuries et de restrictions pour les familles, d’explosion des prix pour les collectivités publiques, des coûts pour les entreprises et de perte de souveraineté pour notre pays. C’est donc ce combat que le PCF, ses parlementaires, ses élus et militants, vont amplifier dans les prochaines semaines, avec la même détermination que celui qui nous a quittés il y a 40 ans, et à qui nous rendons aujourd’hui hommage, notre camarade Marcel Paul ».■


Ensemble, défendons les arts et traditions de nos départements ! Comme dans bon nombre de collectivités, le conseil municipal a adopté une délibération qui fait suite à la proposition du député LFI Aymeric Caron visant à interdire la corrida. Samedi 19 novembre, les villes taurines appellent à la mobilisation. Des rassemblements sont prévus à Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne… Les citoyens et les élus sont appelés à ce rassembler ce jour-là. Ci-dessous la délibération adoptée au conseil municipal de Mont-de-Marsan. « La Ville de Mont de Marsan a adhéré à la Charte d’Esprit du Sud en faveur des libertés et de la diversité des expressions culturelles. Conformément à cette Charte selon laquelle, dans un monde qui se globalise au risque de provoquer la disparition de nombreuses cultures minoritaires, il est indispensable de rappeler - comme les États membres y sont engagés par les conventions de l'UNESCO de 2003 et 2005 sur la protection et la promotion des patrimoines culturels immatériels et de la diversité des expressions culturelles - que celles-ci, tant qu’elles ne portent pas atteinte aux Droits de l’Homme, doivent être respectées et pouvoir se transmettre en toute liberté. Les différentes formes de chasse, de pêche, de tauromachies, les arts et pratiques de l’agriculture, de l’élevage, de la gastronomie, ainsi que les manifestations folkloriques, sportives et culturelles, la valorisation et la transmission des langues régionales participent de cet Esprit du Sud qui repose sur un patrimoine ancestral amplement partagé dans nos régions, et qu’il appartient à l’État de préserver. 1. La tauromachie est une culture ancestrale enracinée dans les régions du Sud, documentée depuis 1289 à Bayonne et inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel français depuis 2011. 2. Interdire la corrida équivaudrait à abolir leur liberté culturelle et à priver ces territoires de leur identité. 3. L’interdiction des corridas équivaudrait à interdire la profession de torero inscrite au répertoire des métiers en 1936 par le Front Populaire et bénéficiant du statut d’artiste intermittent depuis 1977, ainsi que celle d’éleveur dont le rôle est primordial dans la conservation d’écosystèmes fragiles impropres à toute autre forme d’exploitation, ainsi que dans la préservation d’une biodiversité très riche. 4. L’interdiction porterait un coup fatal au commerce des 56 villes taurines qui bénéficie de l’importante économie induite par les corridas, seul spectacle vivant à ne bénéficier d’aucune subvention publique en France. 5. Le député Caron est la voix de l’antispécisme à l’Assemblée nationale. Interdire la corrida n’est pour lui qu’un premier pas qui permettrait d’attaquer ensuite toutes les formes « d’exploitation » des différentes espèces par l’homme. 6. Les députés qui voteraient l’interdiction des corridas seront un jour sommés d’interdire toutes les

formes de chasse, de pêche, d’équitation, d’élevage, le foie gras, les animaux de compagnie en ville, l’alimentation carnée, les abattages rituels, etc… 7. Selon le député Caron et divers sociologues, la corrida est moribonde. Quel intérêt les députés auraient -ils donc à l’interdire au risque de soulever la colère des populations discriminées, alors qu’il suffit d’attendre sa disparition ? UNE INTERDICTION POLITIQUE CONTRAIRE À LA HIÉRARCHIE DES NORMES 8. La France est le pays des libertés et ne peut pas devenir celui des interdictions en cédant aux injonctions d’une police des mœurs cynique dont la volonté de déconstruction des institutions et de morcellement de la société n’est plus à démontrer. Quel intérêt les députés attachés à l’état de droit auraient-ils à dérouler le tapis rouge devant LFI ? 9. La France a inclus dans son bloc de constitutionnalité « la préservation du pluralisme des courants d’expression socioculturels ». Interdire la corrida serait inconstitutionnel. 10. La France s’est engagée à garantir la liberté et la diversité des expressions culturelles en ratifiant la Convention de l’UNESCO de 2005. À ce titre, une loi d’interdiction serait en contradiction avec le bloc de conventionalité. 11. Le Parlement Européen a précisé le 5 mai 2010 que l'article 13 du traité de Rome sur le fonctionnement de l'Union Européenne prévoit que "les États membres doivent tenir pleinement compte des exigences du bien être des animaux en tant qu'êtres sensibles, tout en respectant les dispositions législatives ou administratives et les usages des États membres en matière notamment de rites religieux, de traditions culturelles et de patrimoines régionaux". Interdire la corrida contreviendrait donc aussi au droit européen, ainsi que le CE l’a rappelé dans une décision récente en matière d’abattage rituel. Ayant entendu son rapporteur, après en avoir délibéré, le Conseil Municipal, Condamne la PPL Caron qui porte atteinte à la liberté culturelle, à l’identité et à l’économie des territoires ainsi qu’au mode de vie de leurs populations, au mépris de l’importance environnementale et écologique de l’élevage extensif du taureau en matière de préservation d’écosystèmes fragiles et de la biodiversité, Demande au Gouvernement de protéger les nombreuses cultures et filières menacées par l’antispécisme radical dont le porte-parole à l’Assemblée Nationale est le député Caron qui, après la corrida, souhaite interdire toute forme d’interaction avec l’animal, telles que l’élevage, la chasse, la pêche, la consommation de viande, l’équitation, les animaux de compagnie en ville, les autres tauromachies, … Appelle la représentation nationale à rejeter cette proposition de loi porteuse d’une idéologie anti humaniste et discriminatoire dont l’objectif d’effacement des cultures populaires et de déconstruction des institutions n’est plus à démontrer.■


Modef des Landes

Elévation du niveau de risque relatif à l’influenza aviaire Suite à la décision du ministère de l’agriculture de porter le niveau de risque de l’influenza aviaire de « modéré » à « élevé » sur l’ensemble du territoire, la présidente du Modef des Landes, Mélanie Martin a de suite adressé un courrier à la préfète des Landes, Françoise Tahéri. « (…) Je vous adresse ce courrier, au nom du Modef des Landes, afin d’attirer votre attention sur plusieurs complexités auxquelles les éleveurs font face dans le cadre de l’élévation du niveau de risque relatif à l’influenza aviaire. Le stress subi par les animaux, quel qu’il soit, réduit leur immunité donc leur résistance aux virus, notamment celui de l’IAHP. Sont facteurs de stress pour nos animaux tout changement de cadre de vie, les transports, a fortiori lorsqu’ils sont longs. Au vu du contexte, et comme il n’y a pas de foyer dans les Landes, il apparaît donc indispensable d’agir sur deux leviers. 1- Animaux démarrés et claustration Si la claustration est rendue obligatoire dans tout le pays dès lors que le niveau de risque est « élevé », elle est surtout source de problèmes comportementaux lorsqu’elle est imposée à des animaux en fin d’élevage qui n’ont connu que le plein -air. La promiscuité entre congénères, le rythme de vie déstabilisé par les paillages incontournables dans les bâtiments, par le rationnement de l’alimentation et de l’abreuvement, sont autant de facteurs de stress constants, qui, en plus de donner lieu à des comportements violents entre animaux, les rendent sensibles aux virus. Nous vous demandons donc d’autoriser les animaux en fin d’élevage à rester en plein-air. D’autant qu’aucun foyer n’est déclaré dans les Landes. 2- Transports et biosécurité Dans la même logique d’éviter trop de stress aux animaux, mais aussi dans le contexte d’endémisation du virus en France et en Europe et comme on vous a déjà alertée sur le sujet dans notre précédent courrier, le transport d’animaux venant de départements contaminés voire de pays de l’Est de l’Europe est un non-sens. Les animaux arrivent dans des états sanitaires déplorables et le risque demeure que le camion amène le virus dans l’élevage de destination après l’avoir potentiellement essaimé sur tout le trajet. Nous renouvelons donc notre demande d’interdire, dans les Landes, toute circulation de camions venant de départements contaminés et

de pays étrangers. La disproportion de traitement entre les différents facteurs de risque d’introduction et de diffusion du virus est insupportable aux yeux des éleveurs, quelles que soient leur filière parce que les risques que l’État et les interprofessions leur font prendre sont trop grands après tant de mois et d’années de crise. Lors de la réunion IAHP en Préfecture le 26 octobre dernier, vous vous appuyiez sur la théorie du Maréchal Foch pour la mise en œuvre de votre action départementale. Il nous semble impératif de redéfinir les « objectifs clairs » de votre stratégie afin de viser juste et ne pas prendre une fois encore l’élevage plein-air comme cible quand c’est en réalité la structuration segmentée de la filière et la claustration qui sont les véritables fléaux de cette crise par le stress qu’elles génèrent et les risques de diffusion qu’elles créent. Si les éleveurs ont pris tout au long de ces années, et continueront cette année encore, leur responsabilité face aux épizooties, il relève de votre responsabilité de représentante de l’État d’instaurer un minimum de justice et d’équité dans le traitement de cette crise. Cela serait salvateur à la fois pour les éleveurs et la filière dans son ensemble. Sinon, le pire est à craindre et le comité départemental de prévention du mal-être agricole que vous avez mis en place le mois dernier aura tout intérêt à être opérationnel rapidement. (…) ».■

Le train en Chine

Partie de zéro la Chine est devenue la principale nation ferroviaire en une décennie. Le premier chemin de fer à grande vitesse a été construit en 2008 entre Pékin et Tianjin avec une longueur totale de 113 km. C'est alors que la Chine a commencé son décollage pour atteindre le maillage actuel. ■


Ensemble préparons le39ème congrès du PCF

Dans le rapport au conseil national du mois de septembre, Fabien Roussel appelait notamment à faire le bilan de la séquence électorale et pointait trois enjeux pour le 39ème congrès. Agir pour le renouveau du communisme français afin de relever les défis de la période. « Nous avons à faire le bilan de ces 4 années, dont deux sous pandémie, faire le bilan de notre activité mais aussi de cette belle campagne des présidentielles qui, je l'entends beaucoup chez les camarades, a permis de nous déployer et de parler à des millions de nos concitoyens. Tirons toutes les leçons en matière d'activité, de liens tissés, d'adhésions réalisées, de rayonnement de notre parti et de nos idées ». Travailler aux initiatives à développer pour « construire un mouvement populaire majoritaire ». C'est le deuxième enjeu. « Nous voulons construire, avec le salariat, l'alliance de toutes les classes et forces sociales qui ont intérêt à la sortie des logiques capitalistes. C'est dans cette perspective que nous souhaitons que le rassemblement de la gauche et des écologistes soit utile et trouve les moyens de dépasser les limites qu'il a rencontrées à l'occasion des dernières législatives. Au-delà, se pose l'autre question clé, qui est celle de notre capacité à dialoguer avec les citoyens, les travailleurs du projet communiste pour construire leur unité en faisant primer le combat de classe sur toutes les assignations identitaires, qu'elles viennent des forces d'extrême-droite, de droite mais aussi de certains à gauche ». Enfin, troisième enjeu de notre Congrès, c'est bien sûr la question du fonctionnement et du renforcement de notre parti, qui est notre outil commun pour mener ces batailles politiques. Nous devrons évaluer collectivement nos statuts, plus généralement nos modes de fonctionnement à tous les niveaux, pour déterminer les évolutions nécessaires au déploiement et au renforcement de notre parti. « Et si beaucoup a été fait pour être le parti de l'initiative communiste, beaucoup reste à faire pour construire, comme nous l'écrivions au dernier congrès », une organisation de proximité, qui fait de la politique partout, des quartiers aux entreprises, une organisation qui se développe dans la société, dans les mouvements populaires, le travail d'analyse et d'élaboration politique, théorique et d'échanges nécessaires, une organisation qui travaille en direction de toutes les couches sociales, en proposant des axes programmatiques et en développant l'éducation populaire. ■

LA SANTE AUX URGENCES

...Oui, célébrons ceux qui n'célèbrent pas / Encore une fois, j'aimerais lever mon verre à ceux qui n'en ont pas / À ceux qui n'en ont pas / À ceux qui n'en ont pas / Frotter, frotter, mieux vaut ne pas s'y frotter, frotter si tu n'me connais pas / Brosser, brosser, tu pourras toujours te brosser, brosser si tu n'me respectes pas ...Oui, célébrons ceux qui n'célèbrent pas / Encore une fois, j'aimerais lever mon verre à ceux qui n'en ont pas / À ceux qui n'en ont pas … Pilote d'avion ou infirmière, chauffeur de camion ou hôtesse de l'air / Boulanger ou marin-pêcheur, un verre aux champions des pires horaires / Aux jeunes parents bercés par les pleurs, aux insomniaques de profession / Et tous ceux qui souffrent de peine de cœur, qui n'ont pas l'cœur aux célébrations / Qui n'ont pas l'cœur aux célébrations. Extrait de la chanson «Santé» sortie le 15/10/2021 par Stromaé (né Paul Van Haver, le 12/03/1985 à Etterbeek, auteurcompositeur-interprète et producteur belge). Dans la pandémie, on célébrait les personnels soignants en première ligne. Aujourd’hui, le ministère de la Santé a décidé de prendre des mesures pour fermer ou limiter l’accès des citoyen-nes aux services d’urgence. Cette décision peut mettre la vie de nombreuses personnes en danger. L’ouverture des services d’urgence dans les hôpitaux publics dans les années 1960 a été une véritable révolution. Elle permet à tous les citoyennes, des plus pauvres aux plus riches, d’accéder à des soins et à des équipements médicaux disponibles 24/24. Mais depuis plus de 20 ans, les différents gouvernements ont décidé de ne pas faire du système de santé leur priorité. Malgré l’augmentation importante de la population et de l’espérance de vie, ils continuent à réduire les coûts de santé. Aujourd’hui, la situation s’est encore aggravée. Après avoir été épuisés par deux ans de pandémie et confrontés à une pénurie de soignant-es, une centaine d’hôpitaux publics français sont contraints de fermer leurs services d’urgence. Le gouvernement devrait accorder plus d’attention aux conditions de travail et aux salaires des travailleurs de la santé afin que les services d’urgence des hôpitaux publics puissent continuer à fonctionner et à sauver la vie de nombreux patients. Il faudrait qu'il mette les moyens pour apporter des solutions plus sereines face aux crises des services d’urgence car appeler le 15 qui est déjà surchargé ou mettre des secouristes pour faire du tri face aux urgences ne sont pas des solutions sérieuses et durables. Depuis des mois, des années, les personnels hospitaliers, soignants ou non alertent et luttent pour que cessent les fermetures de services, d'hôpitaux de proximité, de maternités, contre l'abandon de filières de soins comme la psychiatrie ou la pédiatrie. Ce n’est pas seulement un combat des soignant-es, des infirmier-es et des médecins, mais c’est un combat de tous. La fermeture des services d’urgence a des conséquences directes sur nos vies. Nos dirigeants ne passeront jamais plusieurs heures ou jours sur un brancard à attendre des soins, mais pour nous, cette situation peut nous arriver très facilement. La santat per tots qu'es la santat d'ue nacion (la santé pour tous, c'est la santé d'une nation).■ Roger La Mougne


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