Tour de France des régions
Fabien ROUSSEL au plus près des populations et des territoires Dans le cadre de son Tour de France des régions, Fabien Roussel s’est arrêté en Nouvelle-Aquitaine ces 21 et 22 novembre, et plus particulièrement en Gironde et dans les Landes. Le lundi 21 novembre Fabien Roussel a été reçu par Jean-Marc Pelletant, le Maire de Landiras (Gironde) afin d’avoir un échange sur les incendies qui ont fait rage cet été. Alain Baché, Béatrice Tariol et Frédéric Mellier, élus régionaux l’accompagnaient ainsi que Sébastien Laborde et Stéphane Lebot, conseillers départementaux de Gironde, Damien Delavoie, conseiller départemental des Landes, Serge Sore, conseiller régional et maire (PS) de Luxey, ainsi que les élus du territoire ravagé par les incendies. Avec les élus locaux du Sud Gironde, bilan sur les méga-feux dits « Landiras 1 et 2 » Dans un premier t e m p s , l e Commandant et Président de l ’ U n i o n Départementale des sapeurspompiers de Gironde, David Brunner a rappelé que les méga-feux de cet été sont les conséquences de la sècheresse et du réchauffement climatique. Il a ensuite expliqué le contexte de ces deux dernières années en terme de climatologie : de fortes pluies à l’été 2021, peu d’hydrométrie ensuite et en 2022, des températures anormalement élevées au printemps. Quelques jours avant les incendies, début juillet, les températures ont fortement augmenté contrairement à l’hydrométrie qui n’a cessé de baisser. Au pic de l’incendie, la température était de 42°C et le taux d’humidité de 10%, du jamais vu selon le commandant. En plus de ce gros feu, c’était en moyenne 20 départs de feux par jour engendrant jusqu’à 400 interventions par jour. Dans ce contexte particulier, il a été rappelé que 8 fois sur 10 c’est l’activité humaine qui déclenche l’incendie. Après avoir évoqué le contexte, le commandant a fait un point sur les moyens en rappelant que « la ressource du SDIS ce sont les hommes et les femmes (…), la réponse de sécurité repose sur les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires ». Le rôle des sapeurspompiers volontaires est essentiel car « sans eux, pas de réponse de proximité » donc il y a besoin d’un recrutement massif : il faut passer leur nombre de 217.000 à 250.000 à horizon 2050. Il en est de même pour les pompiers professionnels, ils sont aujourd’hui 40.000, et il faudrait un recrutement d’au moins 10.000
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professionnels. Tous les pompiers de France ont la même formation, ce qui change c’est la connaissance du terrain. D’un point de vu matériel il y a aussi des améliorations à faire, par exemple les normes européennes exigent des véhicules moins polluant, mais ces véhicules sont chers à l’achat et à l’entretien et ne sont pas adaptés ni au terrain, ni aux températures auxquelles sont soumis les véhicules lors d’un incendie. D’où des questionnements : doit-on continuer à suivre ces normes ? Ne peut-on pas avoir des dérogations ? Il faut également des véhicules plus adaptés et plus légers. A titre d’exemple, l’armée n’est pas contrainte. Il faudrait également dispenser les SDIS de la TICPE. Enfin, réfléchir au financement des SDIS, le Commandant a évoqué plusieurs pistes : augmenter la taxe spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA) et revoir à la hausse les dotations communales qui sont basées sur les données démographiques de 2002 (en Gironde +1,5% de population/an, on estime à 400.000 le nombre de personnes non comptabilisées). Pour finir, quelle gouvernance au niveau étatique ? Aujourd’hui les décisions (ex : déployer un canadair) sont prises par le ministère de l’intérieur. Mais est-il le mieux placé ? Pourquoi ne pas réfléchir à la mise en place d’un secrétariat d’état à la gestion du risque ? Secrétariat qui serait également en charge de réfléchir à une stratégie visant à informer les populations et faire de « l’éducation au risque » afin de développer, in fine, la culture du risque sur nos territoires. Après cette intervention très complète du Commandant, le Maire de Biganos et Président de la DFCI (défense forêt contre les incendies) Bruno Lafon a pris la parole. Le budget de la DFCI est aujourd’hui de 4 millions d’euros, il souhaiterait qu’il soit augmenté à 10 millions sur les trois départements (33, 40, 47). Il a également dit quelques mots sur la filière bois et sur les pressions exercées au sein de la commission européenne par les élus scandinaves : les normes sont faites par eux et pour eux. Une filière aujourd’hui aux mains de capitaux étrangers. Fabien a ensuite repris la parole, si replanter prend 5 années, puis ensuite entre 20 et 40 ans pour obtenir du bois vendable, n’est-il pas envisageable de profiter de ce temps long pour reconstruire la filière française du bois en mettant un maximum d’acteurs autour de la table ? En ayant toujours en tête que cela va demander une véritable volonté politique. Au-delà du bilan dressé, une réelle inquiétude demeure : et l’année prochaine ? Pour l’instant aucune disposition n’a été prise, ce n’est pas d’actualité du côté de l’Etat. Qu’en sera-t-il des moyens d’intervention mis à disposition pour le massif forestier pour l’été 2023 ? Après ces échanges, Fabien Roussel s’est rendu dans la forêt, aux abords des maisons de Guillos aux côtés Suite page 2
des deux adjoints, Florence Erceau et Jean-Marie Bagur afin de constater l’ampleur du feu. Pour indication, sur les 2200 hectares que compte la commune, 1900 sont partis en fumée. La question du logement HLM sur la commune de Pessac Après un repas fraternel, Fabien Roussel s’est rendu sur la commune de Pessac suite à l’invitation de l’amicale CNL (confédération Nationale du Logement) des locataires de Formanoir. En effet, la ville de Pessac a présenté un projet de démolition/réhabilitation de trois tours auquel s’oppose cette association qui préférerait une rénovation totale afin de ne pas déloger et reloger les habitants. Rencontre avec quatre salariés de l’AIA Après cette réunion, retour à la section de Bègles afin de recevoir quatre syndicalistes de l’AIA Bordeaux (Atelier Industriel Aéronautique). Cette entreprise est sous la tutelle du ministère de l’armée car leur activité principale est le maintien en conditions opérationnelles (MCO) et l’expertise des moteurs d’aéronefs militaires. Les ouvriers ont une formation et un « statut » particulier : ouvrier d’état. A l’AIA, sur 1000 emplois il y a 620 ouvriers d’état. Leurs salaires étaient avant indexés sur la métallurgie, ce qui n’est plus le cas. Pour autant, leurs rémunérations ne suivent pas non plus la courbe des salaires de l’industrie aéronautique. C’est aujourd’hui une des revendications des syndicats (1600€/mois pour un bac pro aéronautique avec statut d’ouvrier d’état contre 2000€/mois chez Dassault). C’est pareil pour tous les emplois, c’est pourquoi la CGT demande également une revalorisation de 10% sur toutes les grilles salariales. Cette question du salaire ainsi que le climat au travail et la perte de sens conduisent à la fuite des employés vers d’autres entreprises du secteur aéronautique. Il y a du travail mais aujourd’hui il y a une inquiétude sur la capacité à répondre à ces commandes. Il y a un manque de personnels sur différents métiers, il faut former des jeunes, Ferrocampus (ancien site de formation) pourrait être une réponse adaptée. In fine, toutes ces problématiques remettent en question la pérennité de cette entreprise et de ce secteur. « Fabien Roussel avec vous sans tabou » à Bègles
Ce ne sont pas moins de 300 personnes qui se sont rendues à la Salle Saint-Maurice de Bègles pour rencontrer et poser des questions au Député et Secrétaire national du Parti Communiste. Dans la salle était également présent Clément Rossignol Puech, le Maire écologiste de Bègles dont Fabien a salué l’arrêté interdisant les coupures d’énergie durant l’hiver (proposition formulée et soutenue par les élus communistes de Bègles).
Durant ces deux heures, le public a pu poser diverses questions auxquelles Fabien Roussel était invité à répondre. Plus d’une dizaine de thèmes ont été abordés : immigration, service public et convention TER, culture, nucléaire et crise énergétique, lutte contre les violences sexuelles et sexistes à l’approche du 25 novembre, Coupe du monde au Quatar, ZFE, déchets, aides publiques aux entreprises, urgence climatique. *** Le mardi 22 novembre direction les Landes et la ferme-auberge du Haza à Saint-Aubin Fabien Roussel, toujours accompagné de son équipe et des élus régionaux, s’est rendu dans le département des Landes, à Saint-Aubin en Chalosse chez Marion et Benoît Justes. Ces derniers sont éleveurs/producteurs de canards, passionnés par leur métier.
Fabien Roussel entouré de Marion et Benoît Justes et Alain Baché La matinée a débuté dans un premier temps avec une rencontre thématique sur l’agriculture et l’élevage. Une dizaine d’agriculteurs était présent et c’est Mélanie Martin, présidente du MODEF des Landes qui a pris la parole en exposant un certain nombre de difficultés auxquelles font face les agriculteurs/éleveurs : - pour l’instant, aucune indemnisation de l’année dernière suite à l’influenza aviaire - pression foncière sur la côte ce qui fait augmenter le prix des terres agricoles, comment font les jeunes agriculteurs pour s’installer dans ces conditions ? - incertitudes quant aux prix des céréales - faible rémunération des agriculteurs, éleveurs, producteurs.
A la suite de cette intervention, Fabien Roussel l’a interpellé : aujourd’hui quelle solution pour endiguer la crise de l’influenza aviaire ? Selon les éleveurs une seule issue : la vaccination et le maintien en plein air, actuellement bloqué par l’interprofession. La question de la vaccination est épineuse car elle ne correspond pas aux normes européennes, donc des canards vaccinés ce sont des canards qui ne pourront pas être exportés. Cependant, pour les éleveurs/producteurs comme Marion et Benoît ce n’est pas un souci car leurs produits ne sont pas fait Suite page 3
pour être exportés « ce sont des produits de luxe achetés par des gens d’ici ». Ce qui n’est pas le cas des canards issus de grosses exploitations type « fermesusines ». Benoît nous a ensuite présenté son exploitation : 4000 canards à l’année (contre 620.000/an pour les grosses exploitations), il fait tout lui-même, sur la ferme, de A à Z. Les canards grandissent jusqu’à 14 semaines puis sont gavés pendant 2 semaines. Au contraire, chez les gros industriels, les canards grandissent jusqu’à 10 semaines et sont gavés pendant 11 jours donc abattus à 13 semaines, grand maximum. Alors que chez Benoît et Marion, à cet âge, les canards sont toujours en train de grandir. Il y a une explication sanitaire à ces données bien précises : avant 14 semaines la plume du canard n’est pas étanche, la plume agit comme une pipette avec une goutte de sang à l’intérieur. Ainsi, si la plume se détache, vole et que l’animal est malade, le risque de transmission est important. A contrario, au bout de 14 semaines ce risque n’existe plus du fait de l’étanchéité complète de son plumage. Cependant, il ne faut pas mettre en opposition les agriculteurs car les « gros » sont également victime d’un modèle agricole dicté par la règlementation européenne et qui les oblige à produire toujours plus afin de réussir à se dégager un salaire décent. Fabien Roussel rappelle que le Parti Communiste prône une agriculture qui défende à la fois les agriculteurs et agricultrices et en même temps la terre et les animaux. « La vision que nous communistes défendons est révolutionnaire car il va falloir remettre en cause tout un modèle agricole ». Encourager un système agricole alternatif commence par favoriser les circuits courts dans la restauration collective, partout et surtout dans la ruralité. Le député André Chassaigne travaille également sur les questions d’agriculture (lois Chassaigne 1 et 2). Fabien Roussel nous a alors présenté leurs réflexions : - la mise en place d’un coefficient sur la valeur ajoutée pour une rémunération juste - la question d’une rémunération minimale fixe pour les agriculteurs/éleveurs pour leur travail « à l’année » : ils font vivre la terre - sur le foncier, les banques ont une responsabilité car elles refusent d’accompagner, proposition d’une banque publique à taux 0 pour les entrepreneurs français - même chose concernant les assurances, il faut réfléchir à un système d’assurance public. Nous avons conclu cette discussion par une visite de la ferme durant laquelle Benoît et Marion ont pu nous montrer directement tout ce qu’ils nous ont expliqué auparavant. Et de manière encore plus concrète nous avons eu la chance de goûter aux produits de la ferme directement lors d’un repas concocté par l’équipe de la fermeauberge. Durant ce déjeuner, différents élus locaux de la ruralité ont pris la parole et ont pu échanger avec Fabien Roussel avant son retour à Paris en début d’après-midi. Il a été question de l’aménagement du territoire avec la
« zéro artificialisation des sols » à l’horizon 2030, de restauration scolaire avec les expériences de circuitscourts, de mobilité, de la présence de services publics en milieu rural, de moyens pour les collectivités pour faire face aux dépenses et besoins. 2 jours de rencontres intenses et passionnantes !■
Avec les élus ruraux
A l’appel de la Coopérative des Elus Communistes, Républicains et Citoyens
Mobilisation SAMEDI 10 DECEMBRE à 11 h devant la Préfecture des Landes à MONT-DE-MARSAN
Face à la crise énergétique, climatique, économique et ses conséquences sur nos concitoyens landais et l’ensemble de nos collectivités, Face à l’austérité financière imposée par un Etat autoritaire qui ne cesse de maltraiter nos services publics, Alors que la côte d’alerte des finances des collectivités territoriales est désormais atteinte voire dépassée, La coopérative des Elu(e)s Communistes, Républicains et Citoyens Landais, appelle l’ensemble des élus du département qui refusent cette fatalité, à cette importante mobilisation. Pour exiger du gouvernement : de réinstaurer le tarif réglementé de vente de l’électricité et du gaz pour les collectivités territoriales, les entreprises, et le maintien pour les ménages de décider du blocage des prix et de l’application d’un taux de TVA réduit sur les factures énergétiques des collectivités et de leurs groupements d’agir contre la spéculation sur les prix de l’énergie, en permettant à la France de recouvrer une maîtrise publique efficiente de sa production énergétique, capable de protéger la population et les services publics de dégager des moyens importants pour la rénovation thermique des logements et bâtiments publics et pour le développement des lignes ferroviaires du quotidien de renoncer à son projet d’une nouvelle baisse des recettes des collectivités.■
Aire-sur-l’Adour
Ça pétitionne pour le retour du train Samedi 26 novembre, des membres du collectif communiste interdépartemental 40-32-65, banderole déployée, étaient sur le marché pour distribuer des tracts et faire signer la pétition en faveur du ferroviaire afin de relever les défis d’aujourd’hui (voir ci-contre). Très bon accueil, 135 signatures recueillies en 2 heures, de nombreuses discussions intéressantes. L’argumentation communiste : « le transport ferroviaire public voyageurs et fret, enjeu social et climatique majeur », « Enjeu d’aménagement du territoire » est partagée par de nombreuses personnes. Des entreprises, comme par exemple le groupe Agralia qui a donné son accord pour que notre prochaine manifestation se tienne sur son site d’Airesur-l’Adour (voir communiqué ci-contre), sont également intéressées par la réouverture de la voie ferrée Morcenx-la-Nouvelle/Bagnères-de-Bigorre. Plusieurs associations qui s’opposent à l’important trafic de camions sur nos routes -que nous avons rencontrées ce mois de novembre- et qui exigent une réelle solution à ce problème, seront présentes le samedi 10 décembre pour débroussailler la voie ferrée avec nous. Dans sa résolution du 2 juillet 2022, parmi les 10 propositions pour la France qu’il est possible de mettre en œuvre dès les prochains mois, le Conseil National du PCF a formulé, notamment, que l’Etat
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engage un plan conséquent de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour l’égalité des territoires, le climat, la réouverture des petites lignes SNCF. À ce jour, l’action de notre collectif a permis de premières avancées comme la réouverture au fret du tronçon Tarbes/Bagnères-de-Bigorre en 2024 et la prévision d’un accord Etat/Région en NouvelleAquitaine sur le tronçon Mont-de-Marsan/Barcelonedu-Gers. Mais c’est la réouverture complète de la ligne qu’il est nécessaire, indispensable d’obtenir rapidement. Les prises de position d’élus, les souhaits exprimés par des entreprises, les nombreuses pétitions des populations, les rassemblements qui s’opèrent depuis que nous avons lancé la bataille du rail le 21 mai 2018 sont encourageants pour aller plus loin. Pour gagner complètement cette bataille, il est indispensable que les communistes œuvrent à faire grandir cette intervention populaire. En menant de pair discours et action, ils contribueront à redonner du sens, de l’intérêt dans l’investissement politique. Gagner la réouverture complète de cette voie ferrée permettra d’apporter des réponses concrètes pour que nos territoires ruraux ne soient plus délaissés, pour un service public de transport vertueux écologiquement et moins cher que le routier, pour un meilleur aménagement du territoire créant les conditions d’un développement économique. Alors le 10 décembre à 15 h, sur le site d’Agralia à Aire, soyons nombreuses et nombreux à se rassembler pour débroussailler la voie.■ Christian DUPRAT du Collectif pour la reconquête du ferroviaire