Les Landes Républicaines N° 2 406

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Résolution du conseil national du PCF4 et 5 février 2023

Contre la réforme des retraites, les communistes mobilisés pour gagner

Les premières journées de mobilisation ont montré un rejet massif par les Françaises et les Français du projet de réforme des retraites du gouvernement portant l'âge légal de départ en retraite à 64 ans et allongeant la durée de cotisation.

Jours après jours, les mensonges du gouvernement ne parviennent pas à masquer la brutalité de sa réforme : ce sont les ouvrier·es, les employé·es, celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui exercent des métiers pénibles les plus précaires, les femmes, les jeunes, l'immense majorité du monde du travail, qui seront touché·es. Ce sont les plus belles années à la retraite, celles en bonne santé,qui sontfrontalement attaquées. Pour les communistes, comme pour l'immense majorité du pays, c'est inacceptable !

Nous sommes pleinement mobilisé·es aux côtés des salarié·es et de l'intersyndicale, avec l'ensemble des forces de gauche et écologistes, pour que le gouvernement retire sa réforme.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, avec les parlementaires des groupes GDR et CRCE, poursuit le travail avec tous les groupes de gauche et écologistes de l’Assemblée nationale et du Sénat pour amplifier, avec l’ensemble des

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communistes, l’intervention de nos forces dans cette mobilisation à l’heure de l’ouverture du débat parlementaire.

ous appelons également à faire grandir le mouvement des maires et élu·es solidaires avec le mouvement social par des appels unitaires dans tous les départements. Et nous invitons à faire connaître le contenu néfaste de la réforme des retraites en diffusant largement le numéro horssérie de L’Humanité, journal acteur de la lutte actuelle. Rien n’impose une réforme d'une telle violence, d'autres solutions sont possibles pour garantir un système plus juste, plus solidaire et plus efficace Ce que veut en réalité le pouvoir, c'est contraindre le pays à subir de nouveau une austérité budgétaire drastique, comme l'exigent les marchés financiers et la Commission européenne à leur service. Cette politique est chaque jour davantage rejetée par les peuples européens comme le montre, au-delà du mouvement dans notre propre pays, la puissante mobilisation des travailleuses et

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4000 personnes dans les rues de Mont-de-Marsan ce mardi 7 février pour la 3eme journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Rendez-vous ce samedi 11 février à 10 h sur le parvis de la Gare de Dax pour la 4eme journée de mobilisation. On ne lâche rien !

S.A.R.L. « LES LANDES RÉPUBLICAINES » 6-8 rue des Forgerons – BP34 40001 MT DE MARSAN Cedex Tél. 05.58.46.41.41 Directeur de la publication : Alain BACHE e-mail : landes.rep@wanadoo.fr Site : http://pcf40.free.fr Abonnement annuel 25€ Imprimé : L.R. MONT-DE-MARSAN C.P.N° 0621P11523 – N° 2406 – Jeudi 9 février 2023 HEBDOMADAIRE
DE LA FÉDÉRATION LANDAISE DU P.C.F. LLEES S LLANDE ANDE

travailleurs britanniques.

La réalité du travail est si dure que repousser l'âge de la retraite serait insupportable pour des millions de salarié·es subissant déjà l'intensification de l'activité, des conditions difficiles pour des salaires amputés par une inflation élevée, des contrats courts et horaires décalés jusqu'à l'uberisation. La voie du progrès, c'est au contraire la transformation profonde du travail, la création d'emplois, l'augmentation des salaires et l'égalité professionnelle femmes-hommes, la formation, la prise en compte des qualifications et de la pénibilité. La voie du progrès, c’est de répondre aux immenses besoins de service public et de productions nouvelles écologiques et sociales. C’est là un vrai projet decivilisation. Notre projet est celui d'une retraite à taux plein à 60 ans pour toutes et tous, intégrant la prise en compte des années d'études et de formation, du nombre d'enfants, de la pénibilité avec des droits au départ anticipés et une Sécurité sociale du XXIe siècle, bien commun de ses cotisant·es. Nos propositions de financement reposent sur des innovations comme la création d'une cotisation sur les revenus financiers des entreprises ; une modulation à la hausse des cotisations sociales pour les entreprises qui attaquent l'emploi, les salaires et la formation.

En effet, au moment où six millions de nos concitoyennes et concitoyens sont complètement ou partiellement privés d’emploi, la sécurisation de l’emploi et de la formation n’est pas seulement une exigence puissante de nos concitoyennes et concitoyens, c’est la clédu progrès social.

Elle appelle la création de nouveaux pouvoirs d’intervention des salarié·es dans l’entreprise comme dans la société. Pour toutes ces raisons, le

UN NUMÉRO SPÉCIAL POUR GAGNER LA BATAILLE DES RETRAITES UNDOCUMENTEXPLICATIF&PERCUTANT

Leprojetdeloi...

Les analyses, les décryptages de ceux qui luttent pour l'abandon de la réforme des retraites...

Les alternatives et les arguments pour combattre ce projet...

Les politiques et les syndicalistes engagé.e.s contre laréforme...

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monde du travail n'a pas d'« effort » supplémentaire à faire. Tout appelle à transformer le travail pour lui redonner un sens. Il faut permettre à chacune et chacun de s’émanciper d’un système qui considère les êtres humains comme une simple force de travail exploitable à merci, jusqu’à ce qu’elle soit « usée ». Il est temps pour notre société d’entrer dans une nouvelle relation avec les entreprises. La priorité doit cesser d’aller à la rentabilité du capital. Elle doit aller au développement de toutes les capacités humaines. La journée du 31 janvier a été marquée par une mobilisation historique, avec la participation de 2,8 millions de manifestant·es, à travers 258 manifestations dans toute la France.

9 travailleuses et travailleurs sur 10 rejettent la réforme et les 2 tiers de la population soutiennent ces mobilisations.

Face à une telle levée en masse, l'obstination de la Première ministre à affirmer que le recul de l'âge de départ est « non négociable » est une provocation et un déni de démocratie.

En outre, nous condamnons la manœuvre visant à permettre que la motion référendaire d'extrême droite soit présentée à l'Assemblée nationale en lieu et place de celle portée par André Chassaigne, président du groupe GDR-Nupes, au nom de l’ensemble des groupes de gauche et écologistes.

En agissant ainsi, le gouvernement montre que pour préserver les intérêts du capital avec sa réforme, il est prêt à prendre le risque de permettre au RN , qui défend en réalité un projet de régression pour notre système de retraite, d'apparaître comme un recours alors qu'il ne l'est en rien, bien au contraire, tant son projet antisocial, xénophobe et raciste menace gravement la République. La réalité, c’est que le président Macron craint le référendum, nous continuons de l’exiger.

Plus que jamais nous appelons à l'amplification de la mobilisation, les 7 et 11 février prochains et à la poursuite d'initiatives communes des forces de gauche et écologistes pour le retrait de la réforme et l’exigence d’une bonne retraite avec l’organisation de temps forts politiques, meetings et réunions publiques partout en France.■

Tourrin ; Omelette aux lardons ; Croupions de canard sur le grill ; Salade

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Réforme de retraites : Les femmes pénalisées

Pour cette seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la vague est plus forte encore que lors du 19 janvier. Partout dans le pays, dans les grandes villes et les souspréfectures, dans le public et le privé, le rejet des mesures d’âges (64 ans et durée de cotisations) est massif dans les mobilisations et les sondages. À l’Assemblée, l’Exécutif, acculé et sans majorité, multiplie les manœuvres, en creusantdangereusementlacrisedémocratique. Plus le gouvernement explique l’indéfendable, plus son improbable service après-vente s’accroche à des éléments de langage soufflés par les marchés financiers et le patronat, plus le pays rejette cette contre-réforme, plus il est question de la vie au travail, d’un choix de société, de ce que devrait être une juste répartition des richesses produites.

Deux nouvelles journées, le 7 et le 11 février, sont inscrites à l’agenda pour faire déferler de nouveau une exigence massive et non négociable : le retrait ! Partout dans ses discours, Fabien Roussel martèle à juste titre ce chiffre effarant des inégalités femmeshommes lorsqu’il parle des retraites : « Les femmes touchent une retraite inférieure de 40 % à celles des hommes. »

Derrière ce chiffre choquant, il y a la réalité de la pauvreté des femmes en France, il y a un système qui dysfonctionne.

En retour, cela veut dire que résoudre cette inégalité, avec une autre réforme des retraites, est une solution profonde et structurelle qui bénéficierait à toutes les générations.

Voilà quelle est la mécanique que nous dénonçons : alors qu’elles font plus d’études, les femmes sont aujourd’hui, dans leurs carrières, pénalisées par rapport aux hommes à la fois sur les salaires (de plus de 22 % inférieurs à ceux des hommes), sur leurs promotions, sur leur déroulement de carrière. Elles sont victimes de très fortes inégalités professionnelles et in fine cela se répercute sur les retraites.

Ces inégalités résultent aussi d’une durée de carrière hachée, en raison de la garde des enfants, du manque de place en crèches, des congés parentaux, aides à la famille, aux personnes âgé·e·s, aux personnes en situation de handicap… et de temps partiels subis. Le taux d’activité des hommes est de 92 %, tandis que celui des femmes est de 84 %. En France il existe, depuis 1972, de multiples lois pour l’égalité salariale et professionnelle qui ne sont pas appliquées, c’est un véritable scandale d’État, car ses lois sont non contraignantes.

Dans leur vie professionnelle, les femmes subissent de nombreuses contraintes au travail, qui non seulement ne permettent pas de construire une carrière dans de bonnes conditions, mais constatons aussi que cela prive le monde du travail de talents et de forces considérables. Si le taux d’emploi des femmes et leur rémunération étaient égaux à ceux des hommes, le PIB de la France bondirait de 6,9 %. Il est évident que la réforme des retraites de Macron

est un recul pour les droits des femmes, la Première ministre a dû le reconnaitre contrairement à ses déclarations initiales. Mme Élisabeth Borne annonce : « La fin de la décote à 67 ans, quel que soit le nombre de cotisations, bénéficie aux femmes ». Elle le dit : le minimum retraite annoncé à 1.200 euros ne va concerner que les salarié·e·s ayant cotisé tous les trimestres. Autant dire que pour les femmes c’est un pur scénario de science-fiction ! Pour survivre, les femmes qui le pourront vont être incitées à travailler jusqu’à 67 ans pour avoir accès à une pension à taux plein. Alors qu’en moyenne l’espérance de vie en bonne santé des femmes est de 64 ans. Mais cet âge en bonne santé est évidemment moindre pour les femmes dans les métiers avec beaucoup de pénibilité, qui sont loin d’être reconnus comme tels : les métiers d’aides à la personne, les crèches, les ménages et autres métiers à horaires décalés… Et ce sont précisément elles qui ne peuvent pas cotiser tous leurs trimestres ! La double peine serait organisée contre elles.

Dessolutionsexistent:

- Établissons l’égalité professionnelle : Les femmes travaillent, concentrées dans seulement 12 familles professionnelles sur 87 et qui sont non reconnues et sous payées, alors que depuis plus de 30 ans elles sont plus diplômées que les hommes. Elles occupent des postes moins qualifiés, moins valorisés. La société patriarcale les maintient dans un statut d’infériorité. Le patronat utilise le travail des femmes afin d’étendre la précarité, la flexibilité et le temps partiel à l’ensemble du monde du travail.

- Établissons l’égalité salariale : La situation se dégrade pour le pouvoir d’achat des femmes en France. En s’intéressant à la différence salariale, on s’aperçoit tous les ans que les femmes travaillent gratuitement au moins un mois et demi par an. Non seulement un même travail doit être payé au même niveau quel que soit le genre du salarié·e qui l’effectue, mais nous revendiquons qu’à travail de « valeur » égale, le salaire soit égal.

- Enfin l’assignation des femmes, dès le plus jeune âge, à certains métiers plutôt qu’à d’autres : 48 % des femmes occupant un emploi étaient cantonnées dans quatre secteurs d’activité : la santé et les services sociaux, l’éducation, l’administration publique et le commerce de détail. Une telle répartition des métiers est un handicap pour l’avenir du pays, quand on sait, par exemple, les difficultés auxquelles s’exposent les jeunes femmes pour engager un cursus d’ingénieur, alors que la France a besoin de 10.000 ingénieur·e·s supplémentaires par an.

Derrière la bataille pour les retraites, tout le monde voit bien qu’il s’agit d’un choix idéologique de société majeur pour l’ensemble dessalariées,pourlasociété. ■

La petite histoire du siège du PCF – 3

Belleville, terre de la révolte

C’est sur le territoire de l’ancienne commune de Belleville, sur le terrain qui appartenait à « La maison des syndicats » que sera construit le siège du PCF. Des années plus tôt, Maurice Thorez en avait déjà émis l’idée, souhaitant voir le futur siège édifié sur ce « haut lieu du mouvement ouvrier national et international».

Le Mur des fermiers généraux avec ses barrières d’octroi, les travaux d’Haussmann, la révolution industrielle, son rattachement à Paris et l’enceinte de Thiers ont façonné l’histoire de Belleville et de sa population que Jules Vallès appelait « la classique terre de révolte ».

Prélude à la prise de la Bastille, le 12 juillet 1789, la population dévaste et incendie les barrières d’octroi, synonymes d’injustice. Sur les 55 barrières qui entouraient Paris, Belleville en comptait sept ; elles seront rétablies en 1798. Au lendemain de la Révolution, se constituent à Belleville des sociétés populaires proches des Jacobins, qui gèrent la commune, organisent des fêtes et des banquets et où la chanson devient un outil de propagande.

À partir de 1840, l’activité des sociétés chantantes dans les goguettes de Belleville, les banquets comme celui réunissant 1 200 convives à Belleville le 1er juillet 1840 où, pour la première fois, le terme de communiste fut utilisé pour qualifier le rassemblement, vont concourir à une fermentation politique de la classe ouvrière qui entrera de plain-pied dans la révolution de 1848. Les ouvriers bellevillois prendront part aux combats et formeront le dernier îlot de résistance.

Son rattachement à Paris en 1860 éclate Belleville entre le 19e et le 20e, le 11e et le 10e arrondissement. Le développement démographique de Belleville connaît un rythme supérieur à celui de Paris ; il n’y a là aucune infrastructure digne de ce nom, l’insalubrité règne, l’habitat est précaire et surpeuplé. Un vrai décor des Misérables de Victor Hugo. Au demeurant, cet « enfant déguenillé qui descendait par la rue Ménilmontant... » n’était autre que Gavroche qui deviendra le symbole de la révolte dans l’imaginaire collectif.

Le caractère ouvrier et populaire de Belleville s’affirme et renforce sa conscience de classe et sa vocation de terre d’accueil de différentes immigrations. Belleville prendra une large part à la Commune de Paris de 1871 ; elle en sera le dernier bastion et les derniers combattants seront fusillés au Père-Lachaise et au cimetière de Charonne.

En 1877 se crée la Bellevilloise, la première coopérative ouvrière parisienne. Dans ce vivier ouvrier et révolutionnaire, la CGT installe la Maison des syndicats en 1921, sur l’espace occupé aujourd’hui pas le siège du PCF. Plusieurs organisations ouvrières s’y installent, comme le Secours rouge international. L’URSS offre en 1925 son pavillon de l’exposition des Arts déco, et cette

installation accueillera la première université ouvrière, ainsi qu’une contre-exposition coloniale en 1931 et, en 1936, le comité antifasciste qui enregistre les volontaires pour les Brigades internationales.

À l’appel du PCF, les Bellevillois, environ un millier, descendent le 9 février 1934 à la manifestation antifasciste Place de la République.

Le 23 août 1944, Madeleine Riffaud fête ses vingt ans. Elle dirige une escouade de FFI-FTP et bloque un train allemand à la gare de Ménilmontant ; les nazis fuient par le tunnel de Belleville mais doivent se rendre. Pendant ce temps, rue de Ménilmontant, un autre groupe de résistants bloque deux autres trains et arrête les soldats nazis.

Cette tradition de Belleville se traduira par l’élection de députés communistes dans les 19e et 20e arrondissements (3 en 1967, 4 en 1973 et 2 en 1978).■

GérardPellois

Hommage

Nicole, femme d'humanité, nous a quittés

Lors de la première réunion des «Etats généraux des campagnes de France» tenus le 3 avril 2009 à Saint-Germain -du-Puy dans le Cher avec les députés André Chassaigne et Jean Lassalle, avec des citoyens d'horizons divers pour exprimer leurs inquiétudes et formuler leurs espoirs, leurs désirs, le journal «La Terre» rapporta ces propos :

« J'ai envie de mourir tous les jours, j'ai envie que tout ça s'arrête ». Dans la salle des fêtes de Saint-Germain-du-Puy, la phrase jetée par Nicole Pinglaut, l'institutrice retraitée qui ose dire tout net qu'elle ne supporte plus de voir ainsi démolir tout ce qui a fait sa vie, frappe juste. On se regarde, on ne sait trop quelle contenance prendre. « Mais là vous me redonnez espoir, vous redonnez du sens »

Juste un petit mot de plus, mais qui change tout.

Telle était notre camarade et amie que nous retrouvions régulièrement à la Fête de l'Humanité, tant que ses forces le lui ont permis. Avec Michel Pinglaut son époux et les camarades du Cher, notre stand landais a noué un partenariat solidaire d'échanges fraternels et culturels qui ne se dément pas au fil du temps.

Nicole vient de décéder vendredi 3 février 2023, emportée par la maladie.

A Michel Pinglaut et toutes et tous les camarades et ami-e-s du Cher notre amitié et nos sincères condoléances. Jojo

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