Les Landes Républicaines N° 2 408

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Mardi 7 mars, grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites

10 H, manifestation aux Arènes de Mont-de-Marsan (départ à 10 h 30 et retour aux Arènes)

15 H, opération escargot des Arènes de Mont-de-Marsan à la Fontaine Chaude de Dax

17 H, manifestation à Dax, place de la Fontaine Chaude (départ à 17 h 30 et retour Fontaine Chaude) *** *****

Mercredi 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes et contre la réforme des retraites

10 H, manifestation à Mont-deMarsan, Place Saint Roch

Le gouvernement dit que son projet permettra d’« améliorer la prise en compte de la pénibilité » au travail. Ces déclarations sont en contradiction avec la politique menée depuis 2017 puisque les dispositifs existants ont été affaiblis par l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.

En effet, la loi Touraine de 2014 avait allongé progressivement la durée de cotisation à quarantetrois annuités. Mais elle avait aussi créé le Compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P). Ce dispositif non rétroactif permettait aux salariés exposés à des conditions de travail éprouvantes d’accumuler des points pour financer des formations, un temps partiel sans baisse de salaire ou un départ à la retraite jusqu’à deux ans plus tôt.

À l’origine, le C3P prenait en compte dix facteurs de risques :

 Les « contraintes physiques marquées » : manutentionmanuelledecharges,postures pénibles,vibrationsmécaniques;

 L’« environnement physique agressif » : agents chimiques dangereux, travail en milieu hyperbare, températures extrêmes, bruit;

 Les « rythmes de travail » : de nuit, en équipessuccessivesalternantes,répétitif.

Ces facteurs sont qualifiés selon des seuils réglementaires de temps et d’intensité. Par exemple, un salarié pouvait faire reconnaître le bruit comme facteur de pénibilité si son niveau d’exposition quotidienne (huit heures) atteint 81 décibels en moyenne six cents heures par an.

Ces facteurs de risque ont été réduits par Macron en 2017. Emmanuel Macron avait déclaré devant le patronat, lors de la campagne présidentielle, en mars 2017, « je n’aime pas le terme de pénibilité, donc je le supprimerai ». ès son accession au pouvoir, le C3P a été remplacé par le Compte professionnel de prévention (C2P). Le gouvernement ne s’est pas contenté de supprimer le mot « pénibilité », il a aussi réformé son financement et retiré quatre facteurs de risques : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. y a donc moins de bénéficiaires depuis la réforme de la pénibilité de 2017, particulièrement moins d’ouvriers.

Dans la majorité des cas (61 %), les demandeurs

utilisaient leurs points pour partir plus tôt en retraite : une possibilité ouverte seulement aux salariés âgés d’au moins 55 ans et pouvant avancer le départ de deux ans au maximum. C’était pour eux le principal intérêt de cette possibilité. Plutôt que de réintégrer les quatre facteurs de risques supprimés au C2P, le gouvernement a choisi d’insérer trois « risques ergonomiques » (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) au sein d’un nouveau Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle doté d’un milliard d’euros pour 5 ans et le déplafonnement des points du C2P. Ceci n’ouvre aucun droit à une retraite anticipée. Jusqu’ici, un salarié ne pouvait cumuler plus de cent points au cours de sa carrière (soit vingt-cinq ans d’exposition à un facteur ou douze ans et demi pour plusieurs facteurs). La réforme prévoit de supprimer cette limite.

C’est une mesure à double tranchant, car peut envoyer le message que la durée d’exposition n’est pas grave puisqu’on va gagner des points. Mais on ne cumule pas sans conséquence sur la santé.

Dans cet esprit, le gouvernement veut aussi renforcer le suivi médical des salariés exposés aux facteurs de risques ergonomiques en créant une visite obligatoire de fin de carrière, à 61 ans, de favoriser un départ anticipé dès 62 ans à taux plein pour ceux qui ne sont pas en mesure de continuer de travailler. Actuellement, le dispositif de retraite anticipée pour incapacité permanente d’au moins 10 % à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle donne droit, sous certaines conditions, à une retraite à taux plein à 60 ans. Ce départ anticipé sera donc repoussé de deux ans avec la réforme des retraites.

On s’éloigne de la définition légale de la pénibilité qui mentionne des risques professionnels « susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur sa santé », et non des incapacités déjà avérées.

Enconclusion,onpassed’undroitreconnuàune appréciation conjoncturelle. Les médecins du travail déclarent que ce n’est pas à eux de prendre ces décisions de mise en retraite. Ils seront d’ailleurs bien dans l’impossibilité de traiter ces dossiers compte tenu de la pénurie de professionnels dans le domaine de la médecine dutravail.■

La nouvelle réforme ne résout en rien la question de la pénibilité au travail : elle l’aggrave

Les règles de vie du Parti communistemises en débat

Le parti communiste a adopté un projet de modification des statuts qui est désormais soumis à la discussion des adhérents en vue du congrèsdeMarseille.

Une nouvelle étape est franchie dans le processus de congrès du PCF

Le Conseil national a opté pour une mise à jour plutôt qu’une réécriture complète. En effet, le travail de réflexion nationale, co-piloté par Véronique Mahé, secrétaire départementale de la Loire-Atlantique et Jérémie Giono, secrétaire départemental de l’Isère, ne révolutionne pas les règles en vigueur mais a débouché sur une série de propositions de modifications adoptée par 56 voix pour, 10 contre et 28 abstentions.

Une actualisation du préambule des statuts réaffirme la visée du Parti communiste français composé d’un « collectif d’adhérents librement associés, porteurs ensemble d’un projet révolutionnaire d’émancipation individuelle et collective faisant reculer jusqu’à leur dépassement, le capitalisme comme toutes les formes d’exploitation, de dominationetd’aliénation».

Dans les dispositions concrètes du texte, une plus grande place est faite à l’organisation de l’activité militante en cellule de proximité « rassemblant les communistes qui souhaitent agir ensemble,surleurlieudevieoudetravail»

Ensuite, une section dédiée aux adhérents du PCF vivant à l’étranger est créée pour permettre aux communistes d’organiser leur activité et d’impulser leurs batailles électorales pour briguer les sièges des députés et sénateurs représentant les Français de l’étranger.

Promotion des femmes aux responsabilités

Sur la partie du texte définissant « un parti féministe », un débat s’est développé autour de la pertinence de mettre en place des binômes paritaires aux fonctions de direction.

Une partie de la direction, considérant qu’il s’agissait d’un moyen de promouvoir la prise de responsabilité des femmes dans l’organisation communiste, l’autre redoutant une dilution des responsabilités et l’impossibilité pour des femmes, d’exercer seules, une fonction de direction.

« Partout où des binômes sont possibles, proposonsàlacamaradefemmed’assumerseule la responsabilité, fixons-nous l’objectif d’avoir autant de femmes que d’hommes, secrétaires de section et secrétaires départementales », a proposé Fabien Roussel.

Vers la fin de la présidence du Conseil national

En lieu et place du président ou de la présidente du

conseil national, une présidence collégiale est proposée afin d’animer et de coordonner « les commissions thématiques » et d’organiser les séances du conseil national.

Si le projet est adopté, chaque instance devra désormais élire en plus de son trésorier ou de sa trésorière, ses responsables à l’organisation et à la formation.

Enfin, il est proposé d’intégrer dans la « commission de médiation, règlement des conflits et différends statutaires », le dispositif « Stop violence » mis en place depuis quatre ans pour prévenir et sanctionner les violences sexistes et sexuelles.

En revanche aucune modification n’a été discutée sur la partie concernant l’organisation des congrès et qui permet à 300 adhérents de proposer des textes alternatifs à celui proposé par le conseil national.

Letextedebasecommunedediscussion,portant sur les orientations politiques et le projet de révision des statuts seront envoyés aux adhérents afin qu’ils puissent les amender pendant les congrès de section et congrès départementaux avant le congrès national prévu àMarseilleles7,8,9et10avril. ■

Congrès de section

SectionduDax-Nord:

Mercredi 1er mars à 15 h, local de la section à SaintPaul-Lès-Dax

Le congrès se terminera par un repas convivial.

SectiondeMorcenx:

Vendredi 3 mars à 18 h, salle du Tursan à Morcenxla-Nouvelle

SectiondeMont-de-Marsan:

Mardi 7 mars à 18 h, Maison des associations, Bld de Candau, salle du rez-de-chaussée à Mont-deMarsan

Mardi 14 mars à 18 h, Maison des associations, Bld de Candau, salle du 1er Etage à Mont-de-Marsan

SectiondeTyrosse/Soustons:

Samedi 11 mars de 9 h à 17h, salle de Burry à Saint -Vincent-de-Tyrosse

SectionduSeignanx:

Samedi 11 mars à 9 h (journée), local de la section à Tarnos

Congrèsdépartemental

Samedi25etdimanche26marsàpartirde8h. SalleduTempsLibre SAINT-PAUL-LES-DAX

La petite histoire du siège du PCF – 5

Les constructeurs

Oscar Niemeyer est assisté par un groupe de constructeurs, le plus souvent communistes ou compagnons de route. Jean Nicolas, ancien déporté, architecte de formation, est le secrétaire général du Ve Congrès international d’architecture moderne (CIAM) de Paris en 1937. Membre de la commission « Architecture et urbanisme » du Comité central, il joue un rôle essentiel dans l’organisation des commandes municipales parmi les architectes communistes. Il contribuera à l’essor d’agences innovantes comme l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) créé en 1960 par Jacques Allégret,quiœuvreradansla«banlieuerouge».

Jean Deroche, architecte, membre de la direction de l’UEC en 1956, s’investit dans son journal Clarté avec Paul Chemetov, puis dans la revue du PCF La Nouvelle Critique. Il rejoint l’AUA en 1962 et y forme un duo, très actif en banlieue, avec Paul Chemetov.

Jean Deroche assiste Oscar Niemeyer avec lequel « très vite des points d’accord fondamentaux se sont dégagés (...), des liens très réels se nouaient entre nous. » Deroche se met « au service (du projet) en oubliant autant que faire se peut certaines de nos habitudes de penser et de faire » et « se forme à une nouvelle gymnastique (...), une architecture véritablement didactique. »

Paul Chemetov, diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, intègre l’AUA en 1961. Il est une figure emblématique de la Seine-Saint-Denis par la construction de logements sociaux, d’équipements collectifs, la rénovation de quartiers... Tout comme Jean Deroche, il assiste Oscar Niemeyer dans la première tranche de la construction (1968-1971).

Jacques Tricot, communiste, est directeur du BERIM (Bureau d’études et de recherches pour l’industrie moderne), dont l’un des fondateurs en 1948 fut Raymond Aubrac. Pour le BERIM, le souci était de respecter les idées maîtresses d’Oscar Niemeyer.

« L’essentiel de la recherche porte toutefois sur les difficultés... avec, d’une certaine manière, la tentative d’éliminer ces difficultés plus que de les résoudre. »

Jacques Tricot sollicitera Jean-Maur Lyonnet pour assister Oscar Niemeyer pour la seconde tranche de

la construction (1978-1980)

Jean-Maur Lyonnet, architecte communiste, est dirigeant CGT des bureaux d’architectes, de la fédération CGT du bâtiment. Il reprend le projet du Volcan du Havre, celui de la Bourse du travail à Bobigny, de même que celui de l’ancien siège du journal l’Humanité et la deuxième tranche du siège du PCF. Jean-Maur Lyonnet est le mandataire parisien d’Oscar Niemeyer.

Jean Prouvé, résistant, ferronnier d’art, est architecte. C’est à lui que l’on doit le système d’ouverture des ouvrants mais surtout cette façade en verre appelée mur-rideau qui donne tout son éclat au bâtiment, une technique qu’il avait déjà utilisée en 1937 pour la Maison du Peuple de Clichy. C’est lui qui réalise également les premiers éléments architecturaux préfabriqués, du mobilier, des maisons démontables...

Albert Giry, communiste, entré dans la Résistance à 14 ans, est maire-adjoint de Romainville, maître de conférences en physique, ingénieur en acoustique. Il œuvre également au Volcan du Havre et à la Bourse du travail à Bobigny

Jose Luis Pinho est un architecte brésilien choisi par Oscar Niemeyer. Celui-ci ne pouvait être en permanence sur le chantier et Jose Luiz Pinho le supplée pour transmettre le savoir-faire brésilien. Athos Bulcão, peintre et céramiste brésilien, a toujours travaillé avec Oscar Niemeyer, depuis Brasilia à qui l’on doit les revêtements azulejos du bâtiment.

Deux autres architectes, Anastase Gattos et Joseph Daïdonne, sont également cités dans divers documents.

Sans oublier la vingtaine d’entreprises, les secrétariats et les centaines d’ouvriers associés à ce chantier.■

GérardPellois

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