Les nouveaux codes du Lyon libertin

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LEs Les NOUVEAUX nouveaux CODEs codes DU du LYON Lyon LIBERTIN libertin

Merci à Daniel, le patron du Diamant, de nous avoir laissé organiser une séance photo dans son club.

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La pratique de l’échangisme est en plein essor à Lyon, où on dénombre autant de clubs spécialisés qu’à Paris ! L’arrivée d’une nouvelle clientèle, plus jeune, expliquerait cet engouement qui ne se dément pas depuis une dizaine d’années. D’autant qu’au-delà des établissements “traditionnels”, se développent également de nouvelles pratiques, plus festives, même si le sexe reste au centre du jeu. TRIBUNE DE LYON I 343 I Du 5 au 11 juillet 2012

© OLIVIER CHASSIGNOLE

DOSSIER RÉALISÉ PAR LUC HERNANDEZ, LUCILE JEANNIARD ET JULIE LANGLOIS.


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Si de nouveaux lieux “traditionnels” continuent de s’ouvrir régulièrement, les pratiques, elles, évoluent sous l’influence d’une nouvelle clientèle. Avec l’avènement du porno et la tombée des tabous, beaucoup plus de jeunes Lyonnais, souvent à peine âgés d’une vingtaine d’années, s’adonnent aux jeux sexuels du libertinage. Sans toujours respecter les codes habituels du milieu, ce qui crée parfois des tensions comme le raconte une échangiste que nous avons interviewée (lire p.20). D’autre part, avec les nombreux divorces, beaucoup de couples de deuxième noce s’accordent aussi des plaisirs à plusieurs. Fait nouveau, l’échangisme, longtemps orchestré par les hommes, serait aujourd’hui un plaisir largement initié par les Lyonnaises. NOUVELLE CLIENTÈLE Si ces nouvelles pratiques peuvent être le signe d’une nouvelle maturité sexuelle, elles ne doivent pourtant pas cacher que la majorité des sex-clubs lyonnais restent des lieux de débauche franchement glauques, sentant l’ammoniaque sans toujours respirer la propreté, où la notion de plaisir se confond trop souvent avec le laisser-aller de quelques patrons en mal d’affaires juteuses, au propre comme au figuré. Pour le plaisir, mieux vaut choisir un vrai professionnel, libertin dans l’âme, qui choisit sa clientèle et entretient son lieu. La scène gay en a fait l’expérience. Après l’explosion des sex-clubs jusqu’au début des années 2000, la communauté gay se cantonne aujourd’hui à un nombre plus restreint d’établissements, mais ce sont souvent les meilleurs qui ont su per-

durer. D’autres s’ouvrent à la polyvalence pour tenter de survivre: gay, échangiste, SM ou gang bang selon les jours. Méfiance, vous risquez pratiquement à coup sûr d’être déçus… en plus d’être surpris si vous vous trompez de jour par inadvertance! Notre guide vous permettra de vous y retrouver (voir page 22). VIVE LE DÉGUISEMENT Vous n’aimez pas les clubs trop glauques et trop fermés ? Heureusement, il existe des endroits de rencontre plus festifs et moins chers, où le sexe reste au centre du jeu. C’est le cas des soirées “Middle gender”, qui regroupent depuis cinq ans sur les réseaux sociaux des hommes et des femmes lyonnais qui ont envie d’inverser les genres. Ni gay, ni hétéro exclusivement, mais ouvertes à ceux qui restent ouverts, ces soirées ont fait fureur ces derniers mois avec leur “fringothèque” : une bibliothèque de vêtements et accessoires où mademoiselle peut choisir une moustache et monsieur un soutien gorge pour s’amuser avec les sexes. Sur le même principe, Chantal La Nuit a ouvert l’année dernière à Lyon son Bunny Slut Club, qui se réunit deux ou trois fois par an à Saint-Georges. La fringothèque est ici clairement orientée queer et trans, et les soirées parfois “un peu gore et décomplexées” sont basées sur le déguisement et la musique électro. Une façon de proposer une alternative au milieu gay. Près de

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200 personnes de 30 à 40 ans se regroupent pour des trips avant tout masculins : après la soirée “Bâtiments travelos publics”, c’est le thème “Love bizzard” qui se tiendra à la rentrée. Les Big bisous sont ardemment sollicités. Tout aussi alternatif mais plus soft, le Lavoir public sur les Pentes de la Croix-Rousse a lancé il y a seulement quelques jours sa Des rendezsaison “Only Porn”. L’objecvous autour tif: des rendez-vous “à parudes cultures tion menstruelle” (tous les deux mois en fait), autour pornogrades cultures pornographiques pour phiques de toutes obé“réinventer la diences, pour “réinventer la sexualité hors sexualité hors de tout carcan”. Carte blanche à des artistes, de tout performances, atelier d’écricarcan”… ture “autour de l’anus” avec les joyeux lurons du collectif U Porn. Certaines soirées dépasseront le cadre de la conversation comme celle de Laure Giappiconi, intitulée “La sortie se trouve à l’intérieur”. La comédienne, travaillant dans un des deux derniers théâtres érotiques de Paris, s’y livre à un strip-tease participatif avec accessoires, en demandant au public à chaque fois qu’elle enlève quelque chose ce qu’elle doit faire et si elle doit aller plus loin. Une belle façon de casser le voyeurisme passif et de faire naître un peu d’érotisme dans la pornographie.

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yon, capitale de l’échangisme ? Le titre a longtemps désigné la bien nommée capitale des Gaules. Aujourd’hui, Lyon semble encore avoir de belles nuits devant lui : plus d’une trentaine de clubs “libertins”, qu’ils soient hétéros ou gays, cernent l’agglomération. Soit l’équivalent de ce qu’on peut trouver en région parisienne. Proportionnellement au nombre d’habitants, Lyon arrive donc largement en tête. Discrets les Lyonnais, mais chauds.

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“VOUS VENEZ SOUVENT ICI ?” REPORTAGE. Nos journalistes sont allés se frotter aux soirées échangistes de Lyon. Bilan : ils ont bien essuyé quelques tentatives de séduction mais n’ont rien vu de cru ou de vulgaire…

Bulles Roses : sexe et raffinement

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Les coins câlins ont beau avoir un mignon petit nom, ce ne sont finalement que des pièces aveugles avec des matelas en plastique alignés…

© OLIVIER CHASSIGNOLE -- PHOTO D’ILLUSTRATION

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trente minutes au Sud de Lyon, nous voilà arrivés dans un petit quartier résidentiel de Simandres. Coincé entre deux maisons, le portail des Bulles Roses s’ouvre à notre arrivée. A l’extérieur, on entend des voix d’enfants qui jouent dans le jardin d’à côté… Fred, le patron, nous accueille comme de vieux amis. Nous tentons une poignée de main, mais ici, on se fait chaleureusement la bise. A l’intérieur : une grande maison avec piscine, transats, parasols et barbecue… Sans oublier le sable fin. Mais la couleur rose bonbon qui domine et la musique d’ambiance nous rappellent qu’ici, c’est un club échangiste. A côté de nous, un couple d’une quarantaine d’années, assez BCBG, sirote une bouteille de rosé. Robe noire vaporeuse au décolleté très échancré pour Cécile, et petite chemise blanche sur pantalon de toile pour Christophe, son mari, qui tient un bar à Lyon. “Ça fait 15 ans que nous sommes dans le milieu, pré“Entre nous, nous parlons de cise-t-elle. Mais personne dans mon cul de façon tout entourage ne se à fait naturelle” doute de ce que je fais la nuit.” De son côté, son mari insiste sur le raffinement du lieu: “Désormais, nous ne venons qu’ici, car Fred veut faire de son établissement un étoilé du Michelin de l’échangisme. On est loin de l’ambiance beauf qui règne dans la plupart des clubs.” Pendant plusieurs heures, on discute sexe, esprit libertin et on parle même de Dominique Strauss-Kahn, que Christophe et Cécile ont côtoyé lors d’une soirée privée il y a quelques années à Paris… “Entre nous, nous parlons de cul de façon tout à fait naturelle”, glisse Cécile, en nous jetant des regards concupiscents. Vers minuit, on s’aventure à l’intérieur du club. Ambiance cosy, voire presque romantique avec ses bougies blanches et ses murs roses. Plusieurs couples commencent à arriver. Les lumières tamisées échauffent les esprits. “Lorsque vous allez dans un restaurant pour faire un article, vous goûtez les plats… Alors pourquoi ne pas goûter en venant ici ?”, s’amuse Christophe en nous regardant droit dans les yeux. Mais c’est pour nous une question d’éthique journalistique, nous ne mélangeons pas travail et plaisir… Coordonnées page 22.

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sun City : le contrat de générations lement tout le monde n’était pas en serviette en sortant du vestiaire, entouré par un bal de préservatifs. Les plus timides iront tout droit se réfugier dans la piscine. La salle du jacuzzi est absolument incroyable, aux dimensions surréalistes, mais ne favorise pas forcément les rapprochements. Les cabines en dédale, innombrables, attendent ceux qui seront parvenus à conclure. L’immensité du lieu, sur 2 800 m2 répartis sur trois étages, permet à chacun d’étalonner ses strates de plaisir. Idéal pour un sauna, un des plus grands d’Europe, le Sun City n’est pas forcément l’endroit rêvé pour la drague. Visiblement, la nouvelle polyvalence du lieu n’encourage pas les gays à en faire leur

lieu d’élection. Du coup, dans la pièce principale, tout le monde a l’air aussi figé que les statues hindoues de la déco, même si, avec un peu de patience, il est toujours possible d’y trouver chaussure à son pied. Les affamés pourront directement franchir le Rubicon jusqu’aux salles les plus hard : backroom, sling et cie. Notre conscience professionnelle ne nous a pas poussé jusque là. Coordonnées page 23.

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utrefois only gay, le Sun City, situé rue Sainte-Marie-des-Terreaux dans le 1 er arrondissement, est depuis un an un club échangiste. Mais du dimanche au mardi, il conserve ses vieilles habitudes masculines. Et pour rajeunir l’atmosphère, il Le jacuzzi aux incite les moins de 26 dimensions ans à venir surréalistes ne le mardi en favorise pas leur proposant un tarif forcément les rapprochements. préférentiel. Si vous voulez expérimenter le contrat de génération de François Hollande avant qu’il le mette en œuvre, cet endroit est fait pour vous. A peine une douzaine de personnes le soir où nous y étions, mais quelques petites crevettes aux yeux pétillants qui attendent que les gros matous veuillent bien tendre la papatte, et plus si affinités. Le silence est d’or, mais le regard parle pour deux. La déco est largement inspirée de l’hindouisme, tendance Indiana Jones. On pourrait croire une sorte de Buddha Bar de province, si seu-

Le Why Not : De la convivialité à la tentation

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rrivés dans l’une des impasses de la rue Gambetta, le lieu semble mal famé. La rue est sombre et la devanture du club donne envie de rebrousser chemin. Mais en pénétrant dans le Why Not, place aux sourires et à la convivialité. La chemise ouverte laissant apparaître un tatouage, Eric le barman prend soin de nous demander si nous sommes déjà allés dans un club échangiste. Nous répondons par la négative. Avec un regard d’envie qui met un peu mal à l’aise, il nous invite à découvrir les lieux. La salle principale a l’allure d’une boîte de nuit, si ce n'est la présence de cages en fer, d'un sauna hammam ou de coins câlins à l'étage. Au comptoir, quatre couples discutent séparément. Chacun s’observe et se caresse. Accoudés au bar, deux célibataires d’une vingtaine TRIBUNE DE LYON I 343 I Du 5 au 11 juillet 2012

“Ici, c’est un lieu convivial. N’hésitez pas, si vous souhaitez coucher sur un fauteuil ou sur le bar.”

d’années, fixent chacune des jeunes femmes. L’un des couples part s’isoler dans une salle située au fond de la pièce. Au même moment, un célibataire vient nous aborder. “Bonjour, je m’appelle Thomas. J’ai 25 ans. Je ne veux pas vous déranger, juste vous parler. Vous venez souvent ici ? Moi c’est la troisième fois et j’adore ce lieu. Les gens prennent le temps de se parler et vous savez, on n’est pas obligé de pratiquer ! préciset-il tout en me regardant fixement. Ça change des autres clubs de Lyon comme le Kama ou le Bambou. Là-bas, c’est dégueu’ ! Les gens se sautent dessus.” Justement, le monde est petit : Daniel, le patron du Diamant est présent parmi les couples. Comme un client lambda. Le barman prend le micro : “Allez, les hommes, venez sur le bar. Mettez-vous nus et faites l’hélicoptère pour ces dames…” Puis il se dirige vers nous et se met à nous parler du club : “Vous savez ici c’est un lieu convivial. Mais les gens sont des diesels. Ils ont tendance à se regarder longuement avant de passer à l’acte. Et avec la nouvelle clientèle, depuis cinq-six ans, les couples osent moins se lancer. Mais n’hésitez pas, si vous souhaitez coucher sur un fauteuil ou sur le bar…” Coordonnées page 22.

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“L’échangisme c’est la liberté” INTERVIEW. Cinq ans déjà que Dragana et Eric pratiquent l’échangisme à Lyon, dont ils connaissent tous les endroits spécialisés. C’est d’ailleurs dans l’un de ces clubs que Dragana a fêté ses 40 ans au mois de juin. Mais il n’est pas toujours simple de mener une vie de libertin, surtout avec des enfants en bas âge… Dragana (au centre), vit avec Eric (à droite). Un soir, elle a rencontré dans un club Jean-Marc (à gauche) : depuis, le trio s’amuse ensemble dans les soirées lyonnaises.

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Comment en êtes-vous venus à pratiquer l’échangisme ? Dragana : J’en avais entendu parler, mais je ne pensais pas que j’oserais sauter le pas. Et puis des amis libertins nous ont donné une première adresse de club à Paris il y a quelques années. Depuis on continue à Lyon. On a pratiquement fait tous les clubs de Lyon. J’aime particulièrement Le Move et le Sun City, le plus beau club que j’aie fréquenté. Mais on se limite à une ou deux soirées par mois car nous avons des enfants. Nous faiI 20 I

sons aussi des soirées privées, avec une dizaine de couples… Chacun amène un truc à grignoter ou une bouteille, et hop, c’est parti…

C’est vous ou votre compagnon qui aviez envie de fréquenter ces endroits? D’habitude ce sont les hommes qui proposent ce genre de choses. Là, c’est moi qui souhaitais essayer. Notre première soirée, c’était pour la Saint-Valentin. Petit à petit, nous avons découvert différents clubs lyonnais, fait des rencontres… Nous nous sommes rapidement

créé un cercle d’amis dans le milieu lyonnais.

Quels types de relations entretenez-vous avec les autres couples? Il n’y a aucune ambiguïté : il y a le monde de la nuit et celui du jour. Quand on ressort d’un club, on n’est plus dans le même contexte, on revient à la réalité. En dehors des clubs, on est raisonné car on a tous des enfants, un travail… Mais on aime garder des relations amicales avec les couples avec qui nous pratiquons. D’ailleurs, nous sortons souvent en TRIBUNE DE LYON I 343 I Du 5 au 11 juillet 2012


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club avec notre groupe d’amis, sans forcément avoir des relations sexuelles uniquement entre nous. Construire des relations amicales, c’est ce que nous aimons aussi dans le libertinage. Et comme nous n’attendons rien, cela ne dérape pas en relations amoureuses.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’échangisme? La convivialité, les rencontres humaines. On peut pratiquer sans être jugé. Et puis, on se courtise, on instaure un jeu de séduction, on discute énormément, on aime rire ensemble. Il peut même se passer des soirées sans qu’on aille jusqu’à la relation sexuelle. On se caresse et puis on peut arrêter sans même donner d’excuses. Dans ces clubs, il n’y a pas de limites, mais il ne faut pas non plus se sentir obligé d’aller jusqu’à la relation sexuelle. Ce n’est pas de la prostitution ! L’échangisme, c’est la liberté.

Un couple peut-il rester équilibré en pratiquant l’échangisme? Rares sont les couples qui sont fidèles toute leur vie… Alors autant pratiquer l’échangisme, au moins les choses sont claires. Et puis ça entretient la relation de couple. Les femmes ont toutes une période

dans leur vie où elles se sentent davantage maman que femme, et mettent de côté leur vie de couple. Le risque, c’est que l’homme aille voir ailleurs… Quand je pratique l’échangisme avec mon homme, au moins nous sommes ensemble.

Votre famille et vos proches sont-ils au courant? Non, ni mes enfants ni ma famille proche. D’ailleurs, ce style de vie n’est pas toujours simple… Même si nous nous affichons sur des sites, nous faisons très attention. Croiser des gens que je connais dans une soirée échangiste ne me gêne pas du tout. Quand on fréquente ce milieu, on ne cherche pas à l’étaler au grand jour. C’est vraiment un autre monde. Mais je fais ce qui me semble bon et je n’ai pas à me justifier. Je suis plus dérangée par les personnes infidèles… Entre être infidèle ou être libertin, pour moi, il n’y a pas photo.

Quelles sont vos limites? Une relation avec une femme ou avec deux hommes, c’est fait. Mais, le hard ou le sadomasochisme, jamais. Et je ne veux pas faire d’orgies non plus car tout le monde se saute dessus et ça me gêne.

Vous trouvez que le milieu

COUVERTURE échangiste est en train d’évoluer? Oui, on dirait que la pratique se développe. A Lyon il y a beaucoup de clubs. Le problème de certains lieux, c’est de laisser entrer trop d’hommes seuls. Ça vire limite à l’obscénité ou à la vulgarité. En fait, il y a un peu deux sortes de libertinage: le hard et l’érotisme. Le hard c’est quand ça devient machinal, quand on pratique l’échangisme sans même prendre le temps de discuter un minimum, de se détendre, d’instaurer une certaine complicité. On se saute direct dessus. Ce n’est pas mon truc.

Certains patrons assurent que la présence de jeunes pratiquants perturbe les habitués? C’est vrai qu’en règle générale les jeunes n’ont pas l’esprit libertin. Notamment les jeunes hommes seuls qui, comme ils paient plus cher leur entrée, considèrent qu’il faut qu’ils en aient pour leur argent… Et ils ont tendance à prendre les filles pour des prostituées, ne respectent pas l’hygiène et prennent beaucoup de risques. Les codes du libertinage se perdent, ils sont beaucoup plus dans le hard. Les hommes passent d’une fille à l’autre sans se laver les mains ou même sans changer de préservatif. L’envers du décor, c’est aussi souvent de vrais problèmes d’hygiène dans certains clubs.

Les adresses incontournables dans l’agglomération HÉTÉRO

Le Diamant.

Le Diamant Malgré un cadre confiné, le lieu qui réunit une clientèle allant de 25 à 50 ans se différencie par la diversité des soirées “trans, bi ou femme ronde” confie Daniel, le patron. Côté décoration : une salle avec fauteuils et deux barres de pole dance, une autre avec des lits en cage. Seulement deux soirées couples mixtes par mois.

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24 rue des Macchabées, Lyon 5e. 04 72 57 76 90 ou 06 07 04 77 93. Ouvert du mercredi au samedi de 22 à 3 heures et le dimanche de 18 à 23 heures. 30 euros pour les couples et gratuit pour les femmes seules.

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COUVERTURE Le Luxor

entouré de marbre. Spécialités : orgies romaines, soirées femmes bi ou débutants pour un club qui annonce une moyenne d’âge de 35 ans. Lire notre reportage page 19. 80 cours Gambetta, Lyon 3e. 04 72 71 05 02. Ouvert du lundi au vendredi de 14 à 20 heures et de 22 heures à 5 heures. Le samedi de 23 heures à 5 heures uniquement pour les couples. 30 euros en semaine. Femmes seules : 10 euros en semaine et 20 euros le samedi.

Histoire d’ eau Un sauna de 600 m2 avec ciel étoilé, deux jacuzzis aux couleurs changeantes, une piscine, un coin câlin avec une cage SM en bois et une douche verte en mosaïque. A la carte : soirées gang bang le mardi, couples le jeudi ou trio le samedi. Chaque mercredi, des “soirées découvertes” sont organisées pour les débutants. La clientèle va de 20 à 60 ans. © FANNY MAYEUR

Avec sa grande porte grise encadrée par deux lanternes d’un rouge flamboyant, le Luxor fait figure de repère de vampires. A l’intérieur, atmosphère tamisée aux couleurs noires et rouges et parsemée de statuettes égyptiennes. Ce club de 450 m2 s’étend sur trois étages avec bain à remous, hammam et sauna… Mais aussi salles vidéos, table tournante, cabines à trous, cheval d’arçon ou coins SM… 11 place Gabriel-Rambaud, Lyon 1er. 04 78 27 00 96. Ouvert du lundi au dimanche de midi (14 heures le week-end) à 19 heures, et du mardi au samedi de 20 h 30 à 1 heure (3 heures les vendredis et samedis). De 15 à 50 euros. Gratuit pour les femmes seules.

1 rue Romarin, Lyon 1er. 04 72 00 83 83 ou 06 76 41 06 26. Ouvert du lundi au dimanche de 14 à 19 heures et à partir de 21 heures. Gratuit pour les femmes, 40 euros pour les hommes.

Les Bulles Roses Lire notre reportage page 18. 2440, route de Marennes, Simandres. 07 60 66 19 15. Ouvert le jeudi (14-18 heures et 21 heures-4 heures), le vendredi (14-18 heures et 21 heures-5 heures) et le samedi (21 heures5 heures). De 30 à 50 euros.

Xtrême Center Depuis son ouverture en 2001 à Pierre-Bénite puis à Villeurbanne, X’trême Center est l’un des plus grands hypermarchés du sexe lyonnais avec 300 m2 de sextoys, perruques, lingerie coquine et huiles de massage… 29 boulevard de l’Europe, Pierre-Bénite,

04 78 50 82 63. 18-20 rue Georges-Courteline, Villeurbanne. 04 78 89 01 36. Ouvert du lundi au samedi, de 10 à 20 heures.

Le Bambou Club Ames sensibles s’abstenir : la spécialité du lieu, c’est le gang bang. Les plus softs, pourront aussi passer un simple moment de convivialité autour d’un verre. “On prend le temps de répondre aux attentes comme lorsqu’un couple recherche une fille…” raconte Chantale, présidente de l’association. Plusieurs coins câlins. 50 rue Saint-Georges, Lyon 5e. 04 78 37 64 05 ou 06 14 40 41 21. Ouvert du mardi au dimanche à partir de 15 heures jusqu’à l’aube. Tarif : Tarifs : 30 euros par couple avec open bar. Hommes seuls : 65 euros.

Le Move Institution du libertinage à Lyon, “le club fait aussi discothèque et attire les jeunes qui ne veulent pas se mélanger” explique François, le patron. Coins câlins avec miroir mural et salles réservées aux jeux SM dans une atmosphère chargée : couleurs flashy, tableaux de femmes nues, lustres, colonnes romaines et coussins panthère pour une clientèle qui va de 25 à 50 ans. 32 quai Arloing, Lyon 9e. 04 78 37 08 82 ou 06 88. Journée et soirée mixte les mercredis et jeudis. Soirée couple et femmes seules le vendredi à partir de 22 heures.

Eros store Canards, œufs vibrants, lingerie et tenues sexy, costumes et jeux érotiques… Cet hypermarché du sexe dispose aussi d’un parking privé pour “entrer et sortir en toute discrétion”. Ainsi qu’un cinéma permanent pour les plus curieux. 7 rue des Plâtriers, Lyon 9e. 04 72 29 11 18. Du lundi au samedi de 10 à 20 heures.

sauna Club Ambiance burlesque pour ce lieu grivois à la couleur rose bonbon et aux fauteuils noir et blanc. “On n’est pas une usine”, précise une responsable. Pour les voyeurs ou les débutants, un coin équipé de glory holes, de miroirs sans tain ou encore un box à trou. Une zone SM est également prévue. Les amateurs de gang bang ont rendez-vous les derniers jeudis du mois. La moyenne d’âge est de 40-50 ans. 12 rue Sainte-Catherine, Lyon 1er. 04 78 39 03 90. Ouvert de midi à 19 heures du lundi au vendredi et de 20 h 30 à 1 heure. Le dimanche à partir de 17 heures. 20 euros pour les couples, de 30 à 40 euros pour les hommes seuls.

Why Not Passé la devanture vieillotte, on pénètre dans un cadre moderne comprenant une piste de danse illuminée par des néons ou un jacuzzi I 22 I

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A Xtrême Center.

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9 impasse du château rouge, Brignais. 06 99 23 24 06. Ouvert du jeudi au samedi et certains dimanches dés 20 h 30. 40 euros la soirée avec open bar et 10 euros le buffet.

La Différence Situé dans une zone industrielle, la Différence est recommandée par “France coquine 2011”. A l’intérieur, deux ambiances distinctes : le pub avec sa piste de danse et le coin naturiste avec hammam, sauna et salle de gym. Le tout dans une décoration “douce et féminine”, loin du style discothèque. “A la Différence, les clients en ont pour leur argent”, garantit Dominique, la responsable du club.

2 place de la Gare, Tassin-la-Demi-Lune. 04 78 34 34 41 ou 06 64 68 50 95. Ouvert les mardis et jeudis de 20 heures à 3 heures, les vendredis et samedis de 22 heures à 4 heures. De 20 à 60 euros selon les soirées.

GAY

Double side Elu meilleur sauna par les lecteurs de Têtu en 2011 et 2012. C’est LE sauna où les gays en mal d’amour se donnent rendez-vous. Clientèle variée, lieu TRIBUNE DE LYON I 343 I Du 5 au 11 juillet 2012

Le Premier sous-sol L’entrée est on ne peut plus discrète, mais ouvre sur un des plus grands sex-clubs de la ville. Plus de 1 000 m2 où se perdre en débauche sur deux niveaux, avec déco chiadée, vidéos, backroom et cabines isolées pour les timides.

8 rue Constantine, Lyon 1er. Ouvert de midi à 3 heures du matin 7 juillet, 5 heures les vendredis et samedis. 04 78 29 85 22. De 12 à 16 euros selon l’horaire, 10 euros pour les moins de 26 ans. www.doubleside.fr

7 rue Puits-Gaillot, Lyon 1er. De 14 heures à 4 heures du matin 7/7, jusqu’à 7 heures les vendredis et samedis. 04 72 98 34 75. 9 euros, 6 euros pour les moins de 25 ans.

Le BK 69

Le Men club Il vient de fêter ses 25 ans, mais il n’est pas pour autant réservé aux détenteurs de la carte jeunes. Du tatoué, du costaud, tous les trips sont permis, surtout quand on garde ses rangers. Sling, uro, cage et urinoirs pas tout à fait faits pour uriner, le Men est un des sex-clubs gay les plus hards et les moins chers de la ville. Blacklight le premier weekend de chaque mois.

56 rue Paul-et-Marc-Barbezat, Décines. 04 78 49 29 64 ou 06 30 80 85 37. Ouvert en journée du lundi au vendredi et en soirée du jeudi au dimanche. De 20 à 60 euros. Gratuit pour les femmes seules, sauf le samedi soir.

2 cours d’Herbouville, Lyon 4e. 04 72 07 04 70. 5 euros l’entrée en plus de la carte de membre, gratuite. www.lemenclub.com © FANNY MAYEUR

Le Kama Le Kama, qui fête ses 15 ans, se donne des airs de boîte de nuit. Dans la salle principale : un bar illuminé de néons bleus, une vaste piste de danse et des barres de pole dance. Le tout dans une déco métal et inox. Les coins câlins se trouvent au sous-sol. Là, ambiance château fort sur fond de lumière rouge : les salles voûtées avec leurs pierres apparentes sont délimitées par de grandes grilles. Les moins de 25 ans ne sont pas admis.

vendredi et samedi. 9 euros, 6 euros pour les moins de 25 ans. 04 78 39 98 69. www.letrou.fr

clean et chaleureux, déco moderne en panneaux métalliques, le Double Side est devenu une institution des rencontres entre hommes. Bains à remous, espace sauna et pièces glory hole, chacun peut trouver le plaisir à sa mesure. Journée bears (très poilus) le 3e samedi du mois.

C’est le club 100 % gay tout terrain où se mélangent les fantasmes les plus débridés. Crunchboy vient y faire ses soirées de porno amateur et les fans de sneakers se donnent rendez-vous le 28 juillet. Mais c’est la Foire aux lopes, à la mode berlinoise, qui tient le pompon : les lopes en collier et cagoule se tiennent prêtes avant l’entrée des mâles en rut. Mais, attention, on n’est pas chez les échangistes : c’est une à la fois ! Rendez-vous le 4e vendredi du mois, soit le 27 juillet pour la prochaine.

MIXTE sun City Lire notre reportage page 19. 3 rue Sainte-Marie des Terreaux, Lyon 1er. 04 72 10 02 21. Gay du dimanche au mardi exclusivement, de midi à 3 heures du matin. 16 euros. 10 euros pour les moins de 26 ans le mardi.

Le Sun City, gay, devient l’Eclipse du Sun, hétéro, du mercredi au samedi.

1 rue de Thou, Lyon 1er. 09 53 01 24 85. 10 euros maxi. www.bk69.fr

Le Trou On ne pas faire plus clair, ou plutôt plus sombre : pas de préliminaires, des plans cul cash avec de l’étalon qui a du pied dans la chaussette, Le Trou est le “hot cruising” club de Lyon. Les soirées “fog light” où la clientèle est à poil et plongée dans le brouillard avec une simple lampe frontale, font fureur. Le lieu gay le moins cher et le plus hard de Lyon, pour ceux qui savent ce qu’ils veulent. 6 rue Romarin, Lyon 1er. Ouvert 7/7 de 14 heures à 3 heures du matin, jusqu’à 6 heures les © FANNY MAYEUR

Le Velvet Club Ambiance velours et intimiste. Au centre de la piste de danse, la devise du Velvet est imprimée en lettres rouges : “Le bien-être est un état qui touche au plaisir, à la sérénité de l’esprit et l’équilibre du corps à l’harmonie de soi et les autres.”

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