FAÇADES FAÇADES happening street circus
Un soir, un arrondissement : attendez la nuit et suivez leur trace…
Les acrobates (pas toujours) anonymes sont de retour ! Après les fire escapes new-yorkais, ils vont s’attaquer aux échafaudages parisiens. Un soir, un arrondissement. Inscrivez vous sur le site, vous recevrez des énigmes à résoudre, des indices à collecter qui vous permettront de décrypter ce programme et de nous trouver !
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Des arbres alignés, des bancs de suspension Des chaises guillemets qui sont en discussion Un jet d’eau dessiné en point d’exclamation Des arcades rangées comme interrogation Des virgules ailées rythment la narration Autant d’oiseaux zélés en pleine agitation Le texte composé a sa ponctuation Et finit par trouver un peu d’inspiration Les mots qualifiés se font compétition Dans ce jardin dicté par ses habitations Des colonnes coupées rêvent d’élévation Quand un Buren buté les veut sans finition Palais royal est né dans l’imagination D’un poète égaré dans cette rédaction Luis Sanchez-Guerra
02 04 - 75002 J’aime flâner sur les grands boulevards Y a tant de choses, tant de choses Tant de choses à voir On y voit des grands jours d’espoir Des jours de colère Qui font sortir le populaire Là vibre le cœur de Paris Toujours ardent, parfois frondeur Avec ses chants, ses cris Et de jolis moments d’histoire Sont écrits partout le long De nos grands boulevards Jacques Plante
03 04 75003 Le marché des Enfants-Rouges est couvert comme le ciel de Paris. Ensemble, ils valsent entre deux saisons sur un air élégiaque. J’y entre comme une revenante en des contrées familières. Chacune des échoppes qui l’occupent protège affectueusement ses arômes et saveurs si recherchés, agrumes colorés ou primeurs juste livrées. Les denrées en rangs serrés bravent le froid et l’humidité. Les commerçants les réchauffent de gestes intuitifs; chaque mouvement prend la forme de ces instants d’éternité que l’on arrache parfois aux jours insoumis. C’est le marché de toutes les solitudes. Sous la cape silencieuse de cette matinée d’avril, je feins de lire pour m’abandonner à la poésie des lieux. Ariane Moffat
Je n’aime plus la rue Saint-Martin Depuis qu’André Platard l’a quittée. Je n’aime plus la rue Saint-Martin Je n’aime rien, pas même le vin. Je n’aime plus la rue Saint-Martin Depuis qu’André Platard l’a quittée. C’est mon ami, c’est mon copain Nous partagions la chambre et le pain. Je n’aime plus la rue Saint-Martin C’est mon ami, c’est mon copain. Il a disparu un matin Ils l’ont emmené, on ne sait plus rien On ne l’a plus revu dans la rue Saint-Martin Pas la peine d’implorer les saints, Saint Merri, Jacques, Gervais et Martin Pas même Valérien qui se cache sur la colline. Le temps passe, on ne sait rien André Platard a quitté la rue Saint-Martin.
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09/04 75009 Ici chacun douc’ment oublie l’ombre d’une vie passée d’une femme de décombres Dans ce cliché funèbre on cherche l’oubli d’un parfum d’une voix On éteint l’impact encore brûlant de lèvres entrouvertes humides et douces Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs Y a des vieux gars tatoués partout qui racontent leurs souvenirs Y a des voyageurs tristes pardessus et valises Y a des bookmakers qui ramassent les mises la nuit Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs On peut tout ach’ter tout vendre le meilleur et le pire Une vieille clocharde la gueule défoncée Rentre avec sa poussette et se met à gueuler à boire Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs ... Les garçons-bouchers
Le quartier de la Chapelle, en sa partie nord, est resserré entre des murs nus dissimulant des usines, des gares de marchandises, des voies de chemin de fer, des gazomètres, des trains sales et des locomotives haut-e-pied. Les fumées des réseaux de l’Est et du Nord, se mêlant aux fumées d’usines, noircissent des immeubles conçus avec économie et les rues, peu passantes, ont un aspect de province flétrie, cernée par un désert de rouille et de charbon. C’est un paysage littéraire où les promeneurs d’une âme sensible, en écoutant les trains siffler dans une brume souillée, se surprennent à prier Dieu pour que la vie ne soit pas démesurément longue. Marcel Aymé
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L’une et l’autre n’étaient séparées que par quelques pierres, piédestal de l’échafaud. Si le jeune homme détournait les yeux de ce sombre spectacle et si son regard montait vers la gauche, il apercevait une autre porte, la porte d’un cimetière : le Père-Lachaise. Alors il fuyait à droite et descendait hâtivement vers la vie, vers la liberté, vers Paris, par cette partie de la rue de la Roquette qui rejoint la place Voltaire, que l’on appelait alors la place du Prince-Eugène. Gaston Leroux
Le soleil joue avec les cafés sur la place. Le vieux chat, en rêvant, flâne entre les tableaux. Un Japonais heureux - clic ! - le prend en photo. L’orgue de Barbarie, au lointain, pleure et passe… Le ciel au vent nerveux joue avec un rapace. Un vieux peintre fourbu apprête ses pinceaux. Montmartre tend l’oreille à ses refrains vieillots. La nuit, le piano du Lapin devient vivace ! Le jeune chevalier, au jardin, droit, fait face. Devant le bateleur s’arrêtent les badauds. La vigne attend sa fête au flanc nord du coteau. Le grand moulin, muet, dans la brume s’efface… Anonyme
J’y retourne quelquefois, J’y revois mon enfance, C’est pareil qu’autrefois, Mais n’a plus le même sens J’ai plusieurs souvenirs, Qui en moi se bousculent Et puis tous ces délices Quand les chevaux basculent Ce manège magnifique A gardé son secret, Un jouet romantique, Un pan de mon passé C’était souvent le but, Lorsque j’étais petit, Le grand Parc de la Butte, Dans un coin de Paris. Anonyme
20/04 - 75020 J’ai quitté le port de Belleville Un bout de bois, un bout de toile Echangé contre un sac de billes Je vais conquérir les étoiles Le port, le bistrot, les voiliers Le bruit de la mer sur la grève Quand je dors à Aubervilliers C’est là que j’ai ma vie de rêve. La nuit m’embarque dans ses rêves Je sais que je vais voyager Il faut savoir quitter la grève Et partir vers Aubervilliers La joue posée sur l’oreiller Je quitte le port de Belleville J’embarque pour Aubervilliers, Je sais que le soleil y brille
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Anonyme
Avril sera parisien !
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