BICHE
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Nous tenons à remercier tous les gens qui nous ont aidé à relancer Biche. Tout particulièrement Marc Hess pour sa chouette photo de couverture (si cela vous plait, vous pouver jeter un coup d’oeil la dessus: Marc Hess ARTS / http://www.marchess.fr/), Martin Journot, charrette et à l’autre bout du monde, qui a quand même pris le temps d’écrire, de séléctionner ses photos - même au dernier moment - et de répondre à nos harcelements à toutes heures, ainsi qu’à tous nos «journalistes» qui se sont vraiment investis dans les articles!
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EDITO Pour son grand retour, Biche fais peau neuve! Nouvelle Team, nouveau format, nouveaux thèmes et articles récurrents, il y en aura pour tous les goûts ! Evidemment ce numéro ne sera pas parfait: c’est un peu notre «crash test», so soyez indulgents et n’hésitez surtout pas à nous faire parvenir vos retours. Ce que vous aimeriez en plus, ce à quoi vous n’avez pas accrocher, que ce soit sur le contenu, le contenant et le graphisme, on essaiera de se perfectionner dans les numéros suivants! Pour ce premier numéro, nous avons mis l’asso à l’honneur: ce qu’il s’y passe, les différents clubs et leurs travaux, tout cela n’aura plus de secrets pour vous. Donc si vous êtes intéressés, vous trouverez ici de quoi les contacter. Biche veut également vous faire voyager! Italie, Suisse, Autriche.. Certe, nous nous cantonnons à l’Europe dans cet édition, mais promis, la prochaine sera plus exotique!
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CERF l’asso.
7 Créée en 2012, l’association Cerf est une association à but culturel et transdisciplinaire. Elle accompagne des initiatives culturelles étudiantes favorisant l’interaction entre l’architecture et les formes d’expression artistique et culturelle les plus variées au sein de l’école. Pour cela Cerf coordonne de nombreuses activités et clubs.
Trésorière
Manon Lhomme
Secrétaire
Oriane Villesseche
Représentant des clubs
Guillaume Hergat
Présidente
Juliette Vauthier
Chargée des relations extérieures Ndizewe
Nsengimana
Vice Président
Clément Haize
Responsable communication
Contact : cerf.asso@gmail.com
Anaïs Yahubyan
8 Cerf est ouvert à proposer, encadrer, soutenir ou participer à la réalisation de workshops (La Fabricasens, Bellastock, Signal’ethik, Splash ! , Les jardins s’ENSAS, etc)
SPLASH ! propose aux étudiants de l’ENSAS d’exposer pendant deux semaines dans le hall de l’école leurs oeuvres ou projets artistiques. Il peut s’agir de tout art graphique ou audiovisuel : peinture, sculpture, écriture, photographie, cinéma, musique (...) La Fabricasens c’est 3 Jours, 5 Sens, 1 Matériau. CERF issue de l‘ENSAS, en collaboration avec l’ASEAU association strasbourgeoise des étudiants en aménagement et en urbanisme, et des étudiants de l’INSA, se propose de monter une manifestation pour mêler les étudiants autour d’un projet commun d’appropriation de l’espace et de la ville. Bellastock est une association d’architecture expérimentale originaire de Paris-Belleville. Les cycles de la matière et le réemploi en sont les obsessions. Un festival de construction annuel est organisé en Ile-deFrance, réunissant 1000 participants. Lors de cet événement les participants, essentiellement des étudiants du secteur architectural et artistique, vivent quelques jours sur un site dédié à la formation libre. Lors du festival, les participants sont alors confrontés à la matière et aux réalités de la construction. Il s’agit d’un temps d’expérimentation autour des techniques de mise en œuvre et d’assemblage, durant lequel les projets sont retravaillés et réadaptés par rapport à leur conception initiale. Le workshop Signal’Ethik est organisé au soutien de la Semaine de l’environnement chaque année par l’association Campus Vert Strasbourg. Le but : élaborer la signalétique des évènements qui jalonnent cette semaine, tout en favorisant une démarche de découverte et de créativité.
Les Jardins S’ENSAS Les petits nouveaux de Cerf
Qui à Strasbourg n’a pas rêvé de son petit coin de verdure ? Aujourd’hui Strasbourg est la dixième ville la plus verte de France. Cependant ne cherchons nous pas ces jardins extraordinaires pour sortir du béton et du métal ? Au premier rayon de soleil ne cherchons nous pas à nous évader dans un des parcs de la ville ? Les jardins s’ENSAS c’est un projet d’étudiants porté par l’association CERF qui vise à vitaliser et investir la terrasse du 5ème étage de l’école. L’idée est d’y aménager des bacs pour faire pousser des légumes, des fruits et des plantes aromatiques. Notre envie c’est aussi de créer un lieu confortable où l’on pourrait s’asseoir, discuter, et se sentir bien. Ce serait aussi un endroit propice à la réflexion et à l’évasion. Ce projet s’inscrit dans une idée globale de maraîchage urbain, de cohésion entre architecture et agriculture.
Il interroge aussi sur les espaces plantés comme moyen d’améliorer un cadre de vie. Nous aimerions grâce à cette petite installation, sensibiliser les étudiants en architecture à toutes ces questions. A l’heure actuelle le projet se construit autour des questions structurelles régies par les terrasses. Nous sommes accompagnés de professeurs pour élucider les problèmes liés aux charges d’exploitation de la terrasse et pour mener à bien le projet. Nous avons déjà déterminé les lignes directrices du projet et nous dessinons en ce moment les bacs et les sièges. Nous aimerions ensuite monter un dossier que nous présenterons à l’administration. Tous les étudiants motivés sont naturellement conviés à participer à ce projet ! Plus on est de fous, plus ça poussera !!! Fb : Les jardins s’ENSAS Clément Haize, Agathe Paoli, Valérian Hou
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CERF les clubs Club Photo
Club Musique
Pour des moments de détente entre photographes du dimanche, le club photo est là pour appréhender tout ton petit monde avec de nouveaux yeux. Au programme ; workshops, petits projets en tout genre et accrochages tout au long de l’année pour pérenniser notre travail. Aucun niveau particulier n’est requis, entre approche technique et esthétique tout est permis. Les thèmes abordés forment le seul cadre qui te guide. Ici on laisser parler la créativité, pas les charrettes.
Renait de ces cendres l’année dernière, le club musique accueille tout les passionnées afin de partager un moment en musique toutes les deux semaines. Du rock au jazz en passant par la variété et le blues, le club s’adapte à toutes les envies des participants. Le soir, dans une salle pas loin de l’école, le club se réunit pour répéter, écouter et improviser afin de pouvoir se représenter lors de soirées et d’événements comme les journées portes ouvertes de l’école. Ce sont toujours des moments de plaisir pour transmettre le son qui nous ressemble.
Amélie DIEMERT Fb :Cerf photo club Fréquence : à définir selon les possibilités de chacun
Guillaume Hergat et Louise Delpech Fb : Cerf club musique fréquence : les mercredi soirs (1 semaines sur 2)
11 Cette année le club cuisine continue, encore plus motivé que jamais. Le fonctionnement est simple, une réunion sera proposée toutes les trois semaines. Pour être au courant rien de plus simple, une affiche sera postée dans l’école avec la recette mise à l’honneur et un tableau d’inscription pour connaître le nombre de participant et ainsi organiser les apparts accueillant (parce qu’il est difficile de cuisiner à l’école). Bien évidemment le club est ouvert à tous, que vous ne sachiez cuisiner que des pâtes ou au contraire que vous ayez de l’expérience. L’essentiel c’est de se faire plaisir en cuisinant, et SURTOUT de se faire une bonne bouffe à la fin. OUBIE TA CHARRETTE, MET TES BASKETS ! Le club sport, un club tout nouveau, tout frais ! Au programme des sessions de course à pied et de natation tout l’hiver et dès le printemps une multitude de sports collectifs vous seront proposés. Et si pour toi le sport c’est que de temps en temps, pas de problème, viens nous rejoindre pour les sorties du club (randonnée, roller, ski, course d’orientation et pleins d’autres…) Noa Schumacher Fb : Club sport CERF Fréquence : à définir selon les activités
Claire TROTTIER Fb : Cerf club cuisine Fréquence : toutes les 3 semaines
Club Cuisine
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Club Danse
Club Rock Vous êtes seul chez vous le vendredi soir ? Vous ne savez pas comment occuper votre soirée, ou vous rêvez simplement de savoir danser ? Le club rock est là pour sauver votre soirée ! Ici pas de prise de tête, que tu sois seul ou accompagné, débutant ou confirmé le club rock te propose de découvrir plusieurs danses, le boogie woogie, le west coast, la bachata, la salsa et tout ça dans la bonne humeur. Et bien sur tout vos talents pourront être mis en application lors des soirées cerfs (parce que nous aussi on veut profiter !) fb: Club Rock ENSAS Fréquence : tout les vendredi soir
Etudiant maudit, tu veux te sortir de ta routine ? Alors viens danser avec nous. Que tu sois confirmé ou débutant, viens partager tes connaissances, apprendre des autres et passer un bon moment. Ici tu trouveras forcement ton bonheur, modern jazz, danse classique et contemporaine. Si tu veux oublier les charettes pour quelques heures viens nous rejoindre le jeudi soir à l’école.
Alison RICHIER & SZABUNIEWICZ Fb : Cerf club danse fréquence : tout les jeudi soir
Sandra
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Club Ciné Le programme de cette année se veut assez éclectique dans l’origine des films autant que dans ses thèmes. Organisé autour de deux cycles de trois films, road movie (débuté le 10 novembre) et un second plus axé sur l’architecture et la ville. Généralement organisé les mardi soirs à 19H ou 19H30, le CinéClub propose une diffusion en VO, une présentation du film et de son réalisateur ainsi qu’un possible débat ou ressenti à la suite de la diffusion. Le Ciné-Club est ouvert à tous et est dans l’optique de diffusion de classiques du cinéma (Metropolis, Mon Oncle, Paris – Texas…), de coups de cœurs (Ida, Le Joli Mai…) ainsi que le très attendu film surprise !
CLUB MUSIQUE ELECTRO Salut salut ! Biche et Cerf présente : le club musique électronique constitué de Basile Iltis et Guillaume Boudot (L3) destiné à promouvoir la musique éléctro sous plusieurs genres différents, faire découvrir, et initier pour les plus aventureux. Fb : CERF CLUB MUSIQUE ELECTRONIQUE Fréquence : selon les demandes toutes les 3 semaines
Cerf, c’est aussi:
Thomas Foissotte ou Arthur Grizard Facebook: Cerf Ciné-Club Fréquence: environ toutes les trois semaines
- le Club Théatre Thèque Part, bibliothèque participative - Interventions d’artistes - Semaines intensives, voyages courts et workshops
film surprise
Mon Oncle de Jacques TATI, 1958 (déjà diffusé)
Paris, Texas de Wim WENDERS, 1984 (déjà diffusé)
Cycle Road Movies
Chat Noir, Chat Blanc d’Emir KUSTURICA, 1998
Il Soliti Ignoti (VF : Le Pigeon) de Mario MONICELLI, 1958
Ida de Pawel PAWLIKOWSKI, 2013
Chinatown de Roman POLANSKI, 1974 (déjà diffusé)
Le Club Ciné présente....
Le Joli Mai de Chris MARKER & Pierre LHOMME, 1963
Fellini Roma de Federico FELLINI, 1972
Badlands (VF : La Balade Sauvage) de Terrence MALLICK – 1973
Cycle Ville & Cinéma
Metropolis de Fritz LANG, 1937
CAPRA - 1934 (déja diffusé)
It Happened One Night (VF : New York-Miami) de Frank
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Club Photo Anna Luisa Costa Eloise Combe luisa lopes greco Zuzanna Hirsztritt
L’année dernière le club photo a traité le thème de l’Architecture. Un ensemble de photo ont surgi de ce thème, et montre la variété des regards. Des interprétations sensibles jouant sur le contraste, la lumière, les nuances, et la forme. Une manière également de dialoguer avec ce qui nous entour et de partager des sensations touchantes dans des lieux marquants.
Envie d’aventure ?
Voici notre solution pour l’été 2016!
Tout d’abord il faut un concept : Partir a deux potes faire un road trip de 15 jours dans l’Europe de l’est en parfaite autonomie. Mais pour cela il fallait déjà trouver le véhicule adéquate ! Une voiture ? Trop petit. Un camping car ? A la retraite peut être! Un combi ? Trop cher … Et pourquoi pas un bon vieux camion de pompier réformé ? C’est ainsi qu’est né RAMDAM, de son petit nom (car il n’est pas des plus silencieux) Un beau gros bébé de 6m de long sur 2,5m de haut. Et là, l’architecture nous rattrape avec un programme qui n’est pas des plus facile:
comment placer 2 lits, un évier, une plaque camping gaz, une cabine de douche+WC, une table à manger avec ses 2 bancs, des rangements multiples ainsi que 2 vélos pliables dans 12m2 ? Croyez nous, c’est un casse tête! Voulant partir au minimum 15 jours et n’ayant qu’un mois de disponible devant nous, il nous restait donc seulement deux semaines pour isoler et aménager complètement notre carrosse. Et oui on est même charrette durant les vacances. Le jour J arrive, la douche n’était pas très étanche mais qu’importe, on part ! L’aventure commence vraiment lorsque
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qu’au premier rond point, surgit la question « Mais où va t’ont exactement ? » Après un rapide coup d’oeil sur l’atlas on prend la direction de Constance en Allemagne pour profiter de la vielle ville et de son lac. Seulement vient rapidement le problème d’où se garer pour dormir ? Cela s’est décliné en plusieurs solutions plus ou moins attrayantes durant le voyage : pleine montagne, bord de mer, sur un parking… Voulant voir un maximum de pays nous ne nous attardons rarement plus de 2 jours. C’est pour cela que nous poursuivons rapidement par la
suisse. Mais avant d’atteindre la frontière, nous nous rappelons qu’il existe un petit pays appeler le Liechtenstein.Nous décidons de nous y arrêter: nous ne voyons en effet pas pour quels motifs nous y reviendrions un jour. Nous avons alors visiter Vaduz et ce fut la première fois que nous visitions une capitale en moins de 20 minutes… Car à part le kunstmuseum de Degelo et des banques il n’y a vraiment pas grand chose! Après une nuit dans les alpes liechtensteinoises,nous attaquons les cols tyroliens pour rejoindre Innsbruck et ses bonnes traditions autrichiennes. Nous avons vite repris nos habitudes: un au volant et l’autre a la popotte. Et oui pas question de perdre du temps, nous devons visiter la ville de Salzbourg l’après-midi.
Après une belle visite de celle-ci nous avons rallier Bratislava dans la même journée. Le dépaysement augmentait de jour en jour et nous devenions rodés : la journée visite et les soirs nous profitons des nombreux bars de la capitale Slovaque! Après deux jours et demi nous avons pris la direction de la Hongrie par les petites routes départementales, jusqu’à arriver a Budapest qui, en plus d’être une ville magnifique, est très festive ! Ayant quand même du mal à tenir ce rythme, nous nous sommes reposés au bords du lac Balaton situé 150km plus au sud, pendant trois jours. Quelques heures de sommeil et 30 piqures de moustiques plus tard nous décidons de prendre un peu de bon temps en bords de mer: 4h30 plus tard, nous voilà au bord de la côte croate! Juste à garer le camion et profiter d’une baignade improvisée. Après une nuit à la belle étoile au bord de mer -Température estival obligenous remplissons nos réservoirs d’eau pour espérer prendre une douche: autre enjeu compliqué du voyage, ces douches!
27 Nous amorçons le retour par les montagnes croates: la remonter s’effectue par la Slovénie et sa capitale ljubljana, une ville très agréable qui vaut plutôt le détour. Le lendemain nous traversons l’Italie jusqu’à atteindre le lac de come pour bien se reposer .
,avant d’attaquer notre dernière journée en beauté avec l’exposition universelle de Milan. Finalement, après 15 jours d’aventure à travers plus de 10 pays et sur plus de 3700km, nous avons hélas du remiser notre camion jusqu’à l’été prochain…
Texte et photographies: Tom Hirtzlin
Expression libre Expo Milano 2015
Comme tous le monde -je l’espère- le sait, l’Expo U s’est tenue cette année à Milan, à par il y a à peine un mois. Cet événement se tenant seulement tous les cinq ans, et disséminé sommes assez nombreux à avoir profité de sa « proximité » pour y faire un tour. Et il fau énergie pour la vie laissait présager des visites gustativement intéressantes… Ce fut effect que de manger des rouleaux de printemps entre deux pavillons, se ruer sur une glace arasante de l’été Italien devient insupportable, de petit déjeuner des patatas bravas, d 17 heures sur la terrasse du pavillon du royaume uni, pour reposer ses pieds endoloris, pavillon Autrichien un gâteau à la main et de finir en beauté par du boeuf de Kobé ap soleil levant? Evidemment, outre cette profusion de mets délicieux, l’Exposition Universelle de Milan o yeux. Petits pavillons modestes côtoient déballages et tape à l’oeil - Russie si tu m’ente techniques dans tous les sens, seuls nos bouquins d’archi regroupent autant de construc La taille du site et les heures de queue nous obligent à sélectionner nos visites, je me d pouvoir prendre le temps de visiter chacun des pavillons. Ainsi, c’est une forme, un béto petit tour préalable sur Archdaily, qui va faire naitre notre envie de rentrer dans un pavillon à coté de belles découvertes, mais certains nous marquent réellement.
rtir de début mai et à fermée ses portes é un peu partout dans le monde, nous ut dire que le thème Nourrir la planète, ctivement le cas! Quoi de plus chouette ou une bière fraiche quand la chaleur de commander un English breakfast à de profiter de la fraicheur du superbe près trois heures de queue au pays du
offre un spectacle bien inhabituel à nos ends -, diversité de formes, matériaux, ctions composites de façon si contiguë. demande combien de jour il faut pour on, un assemblage, un élément ou un n, de le parcourir. On passe sans doute
29 Le pavillon du Bahrein. Cet été je me suis rendue à l’exposition universelle de Milan, où sous la chaleur pesante et les files d’attente interminables j’ai découvert un pavillon plus petit et plus accessible que les autres: Le pavillon du Bahrein. Le pavillon du Bahrein, conçu par l’architecte Anne Holtrop est, contrairement aux nombreux autres pavillons, bien moins tape à l’oeil et offre une architecture presque sensorielle. Le bâtiment a été pensé comme une interprétation poétique en mémoire de l’architecture typique du passé de ce pays avec son histoire agricole riche et unique. En effet, le petit écrin de béton blanc renferme un verger magnifique imaginé par le paysagiste Anouk Voge. On y trouve ainsi une impressionnante variété d’arbres fruitiers qui ont donné leurs fruits simultanément tout au long de l’exposition universelle. Les espaces d’exposition marqués par l’abstraction de courbes, d’arcs et de lignes droites, sont tissés élégamment dans le jardin et dialoguent tout au long du parcours avec celui-ci.
30 On déambule alors à travers de nombreuses séquences architecturales qui mettent en relation les espaces couverts et les espaces ouverts à travers des cadrages, des ouvertures, des patios, etc. La réussite d’une pureté de l’objet et de la forme est, je l’imagine, due à un travail technique complexe et singulier ainsi qu’à un design mobilier sobre et en accord avec l’exposition permettant de rendre l’architecture lisible et minimale afin de laisser le verger dévoiler toute son incroyable complexité. Si vous n’avez pas pu découvrir ce superbe pavillon vous pouvez dès à présent prévoir des vacances au Bahrein Coraline Huot-Marchand
Pavillon de l’estonie. L’Estonie n’a rien à envier à son géant voisin - géographiquement parlant, mais aussi à Milan russe et son porte-à-faux, disons le, complètement démesuré. Dans un style plus modeste, le petit pays nordique nous propose un pavillon plutôt bien foutu. Un concept simple ; une alternance de volumes en bois et de vides s’articulent sur les trois niveaux pour former le pavillon. Dans les pleins, des petites expositions présentent anciennes traditions, nature sauvage et innovations technologiques - il n’y a que moi qui ai appris que Skype était estonien lors de mon voyage à Milan ? Dans les vides, des balançoires se déploient, oscillant entre intérieur et extérieur. En se balançant, les visiteurs du pavillon transforment leur énergie cinétique en énergie électrique alimentant le bâtiment, smart ! Le pire c’est que ça marche, jeunes et moins jeunes prennent le temps de s’y arrêter, que ce soit pour s’amuser ou marquer une pause dans des
journées de déambulations dans l’Expo parfois plutôt chargées ! Un pavillon où l’on se sent plutôt bien en somme, au premier étage, un bar dédié à la bière artisanale, un piano pour apprendre à jouer l’hymne national estonien, des jeux entre les niveaux bien travaillés pour la petite échelle du pavillon, des fatboys en pagaille au rez-dechaussée... Ca respire la chill, l’Estonie est décidément un pays en plein développement, surprenant, jeune et dynamique, à l’image de son pavillon milanais, coup de coeur personnel de cette Expo 2015. Et aller, en cadeau, le nom de l’architecte ; Kadarik Tüür Arhitektid, absolument inconnu au bataillon, mais quelques projets, récents, valent le coup d’oeil. Martin Journot
Pavillon du Chili. Coincé entre le pavillon iranien et le pavillon autrichien, le Chili laisse apparaitre le 108e pavillon d’un gabarit de plus de 1910 mètre carré. Dès lors, la curiosité l’emporte. La queue de plus d’une heure et demi sous 38 degrés s’annonce rude meme avec un éventail « pastèque » de 20 centimètres. Après avoir hésité longuement et au vue des queues des autres pavillons, nous suivons notre curiosité. Tout fait de bois ou presque, Cristiàn Undurraga nous laisse voir un projet massif et aérien aux allures Shigerubanesque. Composé d’une enveloppe de poutres en bois triangulées soulevée par 4 poteaux de bétons, il dévoile un plan libre propre à l’architecture typique chilienne. Jour de chance, un concert de musique traditionnelle est prévu au même moment. « El amor de Chile » maitres mots du pavillon, sont alors, avant même d’y rentrer, évident. Finalement, une rampe nous hisse dans une pièce sombre où une dizaine d’écrans se côtoient, affichant la diversité paysagère et culturelle du pays. Puis les salles aveugles se succèdent, mettant en avant
des tablettes interactives et écrans, traçant les produits chiliens de leur origines jusqu’a la recette pour les cuisiner. Même si la démarche reste très interessante, on regrettera la spatialité un peu pauvre du pavillon qui contraste avec son ouverture et sa légèreté visible en façade qui semblait prometteuse. Tout a coup … l’exposition finit brutalement par une rampe laissant réapparaître l’horizon milanaise d’une lumière aveuglante. En bas de celle-ci, une gigantesque table de Osvaldo Peña façonne un espace rempli de produits chiliens, finissant cet visite sur une une note agréable. Au final, le concept de « l’amour du Chili » semblent se retranscrire assez bien de l’extérieur, par ses concerts, son espace restauration où l’architecture et le bois contribue à l’ambiance chaleureuse, tout comme son pavillon aux limites fortes mais pourtant très ouvert. Quant à l’intérieur, au delà de la richesse d’informations et de l’intelligence de vulgarisation, l’espace est un peu sombre et refermé sur lui même, la où l’on aurait peut être attendu plus d’ouverture et de chaleur. Enzo Sessini
33 Pavillon de l’Italie. Nous sentons clairement les enjeux du pays organisateur. Alors que toute l’exposition s’organise autour d’un axe principal, une avenue perpendiculaire réservé à l’Italie vient se démarquer. A côté du symbolique arbre de vie, le Palazzo Italia se démarque par sa matérialité étrange, sorte de masse blanche qui ne nous paraît pas directement en lien avec les idéaux et la dimension écologique du thème « nourrir la planète, énergie par la vie ». Il s’agit en fin de compte d’une enveloppe plutôt fine composée d’un ciment qui possède des propriétés photocalytiques (au contact de la lumière il capture les polluants situés dans l’air et les convertit en sels inertes). Le mortier; lui; est également composé d’agrégats recyclés. Pour visiter ce bâtiment, une attente interminable au parcours illogique nous guide progressivement vers le coeur du projet. Des malfaçons étaient remarquables, tels qu’une fuite d’eau au niveau du toit. Un escalier nous permet de rejoindre l’entrée de ce bâtiment. Au bout de celui-ci des guides
traducteurs de toutes langues nous attendent, nous sommes ainsi divisées à notre arrivée et écoutons les explications du bâtiment et une promotion des valeurs du pays qui composent le thème de l’exposition présente à l’intérieur. A l’intérieur un parcours nous fait découvrir des espaces surprenants, où est démontré toute la beauté et la culture italienne avec des salles à thèmes plus ou moins surprenantes qui nous présente l’Italie, au travers de projections, de sons, de vues. Les salles au plus grands succès étaient celles recouvertes de miroirs. Pauline Hartmann
Pavillon de la Pologne. Non loin du pavillon de la France (grande encyclopédie des traditions de notre pays), le pavillon de la Pologne attire par sa simplicité. Ici le pavillon se focalise sur une spécialité du pays : la pomme, et en fait son fil directeur. En commençant par son aspect extérieur totalement revêtu de cagette de pomme qui apporte transparence, alternance, et jeu de lumière. Qui aurait pu penser que des cagettes pourraient
34 Vous êtes accueilli par l’escalier, qui, comme une faille dans le bâtiment, créait une frontière sensorielle. Les deux murs qui enlacent les escaliers apportent ce filtre, qui invite le visiteur à contempler le ciel et accentue ainsi l’ascension vers le haut. Ces deux murs de cagettes permettent également de diminuer petit à petit le rapport au monde (et surtout la surpopulation de l’expo), et ainsi arriver dans le centre du bâtiment : le verger, dans une atmosphère silencieuse et calme. Ici tout est magie, retranscription d’un verger infini, accentué par les jeux de miroirs qui nous baignent dans ce monde d’Adam et Eve. Un espace où l’Architecture fait prendre conscience à l’Homme de son impuissance fasse à l’infini. Une bonne leçon de vie avec si peu de moyen. Et puis doucement en avançant on commence à découvrir une mélodie de piano, et là baigné dans la grandeur de la pièce et dans la splendeur des jeux d’ombre et de lumière des cagettes, me voilà voyageant dans les vergers à sautiller, une couronne de fleur sur la tête.
Qui aurait pu penser que des cagettes pourraient transcrire si bien cette atmosphère d’intimité et de rythme que ce bâtiment apporte. Et c’est pas fini ! A l’intérieur en plus d’avoir un stand de spécialité, une maquette est installée, mais pas n’importe quelle maquette, celle ci était en chocolat autant vous dire que tout les gourmands auraient été incapable de la faire. Ce pavillon de l’agence 2PM m’a touché par tous les aspects émotionnels qu’il offrait. Chacun de mes sens a été interpellé : le touché avec la rugosité du bois, la vue avec le jardin sans fin, l’ouïe avec la mélodie du piano, l’odorat avec la maquette en chocolat et le goût avec la pomme. Ce pavillon ne se visite pas, il se sent, par l’âme universelle. Une belle leçon d’architecture et de scénographie pour ma part. Eloïse Combe
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APPEL A TEMOINS LA RUBRIQUE EXPRESSION LIBRE SERA PRESENTE DANS CHAQUE NUMÉRO DE
BICHE!
NOUS AVONS DONC BESOIN DE VOUS! NOUS FAISONS CETTE FOIS APPEL AUX ERASMUS ET ECHANGES INTERNATIONNAUX PRESENTS DANS L’ECOLE POUR L’ANNÉE (OU MÊME JUSTE UN SEMESTRE) L’IDÉE EST QUE VOUS NOUS RACONTIEZ VOTRE PREMIÈRE IMPRESSION, PREMIER RESSENTI QUE VOUS AVEZ EU EN ARRIVANT EN FRANCE/ A STRASBOURG/ A L’ÉCOLE... QUE CE SOIT DROLE, CHILLANT OU PLUS SÉRIEUX, SURTOUT N’HÉSITEZ
PAS!!!
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Et à part «St’art»? Exposition « Fétiches »
à la PopArtiserie 3 rue de l’Ail à Strasbourg Du 5 novembre au 1 décembre
Quatre artistes urbains issus du Graff revisitent le thème de l’objet incarné et du lien entre le monde visible et invisible. Acet, Codex, Gilbert et Mg, quatre styles très différents que relient une même passion : l’intervention dans l’espace public. La PopArtisterie c’est bien-sur une galerie d’art mais aussi un conceptstore et un bar où il est possible de déguster des vins fins et des bières artisanales made in Alsace ! Elle offre un cadre toujours changeant au rythme des nouveaux graffs et des nouveaux collages, des expositions, des concerts et des rencontres conviviales. A découvrir ou re-découvrir au plus vite ! « Une artiste, un parcours » Catherine Metz à la Galerie Point Art 2 Rue de Madrid à Schiltigheim Du 3 novembre au 18 décembre 2015
Catherine Metz, au travers de cette exposition, met en avant son parcours artistique des dix dernières années.
Issue d’une famille de créatrices, elle a exercé le métier de styliste de mode, mais c’est finalement par le pinceau plutôt que par les ciseaux, qu’elle développe son propre style. Elle nous invite à voir l’instant de vie, l’éphémère, qui nous renvoie à l’impermanence. Inspirée sans aucun doute par le courant de l’hyperréalisme américain, elle nous entraîne dans un univers troublant qui nous questionne au-delà des apparences. Pour ceux et celles qui apprécient la peinture, ne loupez pas le rendez-vous. Mehdi Meddaci au Maillon
7 place Adrien Zeller à Strasbourg Du 14 octobre au 12 décembre 2015
Petit détour à faire après avoir visiter « St’art ». Mehdi Meddaci développe un travail vidéo poétique dans une œuvre qui interroge espace urbain et territoires du quotidien. Il s’attache aux notions de cycle, de mémoire, mais aussi d’exil et à cette forme d’entre-deux qui lui est inhérent. Léa H.
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Un jour en Suisse
10H30 : arriv visiter le Role de SANAA, surprenant p et sa techniqu bâtiment est plaques à l’as 9H15 : passage de la frontière Suisse et découverte du Globe de la Science et de l’Innovation. Conçu par les genevois T.Büchi et H.Dessimoz
vée à Ecublens pour ex Learning Center un bâtiment assez par son architecture ue de réalisation. Le t constitué de deux spect « flottantes ».
11H30: arrivée à Lausanne, assez surprenante par sa composition, une sorte de « ville à étage ». On devait trouver un pont qui nous a fait tourner en rond dans la ville pendant une bonne heure (sans rigoler), MAIS, les étudiants d’architecture n’abandonnent jamais, et après maints détours dans les mêmes rues nous avons enfin trouvé avec joie notre pont, La Sallaz Footbridge de 2b architectes.
13H : Nous voilà arrivé à Vevey, paysage paradisiaque, vigne, lac et montagne nous entourent. On décide de s’arrêter là pour manger, avouer que le paysage est plutôt sympa !
14H : Après avoir bien mangé, et contemplé la vue nous décidons d’aller à la Villa Le Lac de papy Corbu. Nous voilà parti pour 2 bonnes heures à regarder et s’approprier les lieux. Le gérant de la Villa est vraiment génial, il a pris un temps monstre pour nous parler de Corbu et de la villa, je vous conseille clairement d’y aller pour simplement avoir un cours perso sur Corbu !
17H : Arrivé à Genève, 30 minutes pour trouver une place pour se garer. Mais hors de ça on a quand même pu visiter la vill. On connaissait des bâtiments et on était ravi de les trouver par chance au détour d’une ruelle. Une ville dynamique et CHER (merci la glace à 5€) ! On a finit notre voyage sur une terrasse à profiter des saveurs de l’été.
Eloise Combe
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Tout juste remis de nos émotions musicales de l’année passée et après le break estival des festivals, La Laiterie nous -vous- a offert à la rentrée une programmation musicale remarquable! L’occasion surtout de se rattraper et d'aller voir des groupes dont on serait passé à côté cet été ou que l’on aimerait voir dans une petite salle de concert plutôt que dans un état discutable, sous la pluie, en Normandie - Ratatat, si tu m’entend ! Occasion aussi de découvrir des nouvelles têtes, comme Flavien Berger et ses machines, ou les lyonnais - et étudiants en architecture! - de Holy Two, qui viennent de sortir un nouvel EP après leur excellent premier album dévoilant leur électro pop sombre et aérienne. La rentrée était également l’occasion de revoir des groupes comme Jabberwocky ou Deluxe, qu’on avait pas croisé en Alsace depuis quelques temps, ou le crooner suédois Jay Jay Johanson. On est toujours aussi heureux de découvrir la programmation
des concerts au tarif Carte Culture de La Laiterie, nous permettant de découvrir la scène indé émergente avec nos budgets d’étudiants ruinés. En novembre, on se défoulera sur Hermetic Delight en première partie de Wire, et ,dans un registre beaucoup plus calme, la poésie mélancolique et architecturale de Baden Baden dont le dernier album, Mille Eclairs est une véritable pépite. Côté electro, le strasbourgeois Nocto ouvrira le bal pour Agora et Scoba promettant une excellente soirée le 21 novembre. Le 22 janvier le chef de file d’Ed Banger, Busy P revient à Strasbourg avec Para One (TTC, le Klub des Losers…) pour la ED Rec House Party. Comme souvent, certains soirs, le plus dur sera de choisir entre plusieurs concerts. Le 16 décembre il va falloir se décider entre le live des marseillais
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scène française, à la fois ambitieux et provocateurs.
d’Husbands avec We Are Match en première partie, ou chanter «Taxiiii emmenez moi» devant Laurent Lamarca, pour les plus motivés d’entre vous !En mars, nous allons enfin pouvoir découvrir Petite Noire sur scène, après avoir charretté tout 2012 avec l’entêtant Disappear. En avril il ne faudra pas manquer Hyphen Hyphen, histoire de vérifier si ils sont toujours à la hauteur de leur live aux Eurockéennes en 2013 après leur boom commercial de cette rentrée. Pour les amateurs de rap français - le vrai - impossible de louper deux concerts cet hiver : Odezenne le 3 décembre, qui nous dévoileront enfin Dolziger Str. 2, leur nouvel album faisant suite à Rien, excellent EP enregistré à Berlin en 2014. Le combo Vald + Lomepal du 5 février sera une bonne occasion de découvrir ces artistes émergents de la
Enfin, et en vrac, quelques concerts un peu plus onéreux et mainstream en séance de rattrapage : Lou Doillon, découverte aux Artefacts il y a quelques années, Lilly Wood and the Pricks ou The Do - encore et toujours à Strasbourg! - pour ceux qui n’ont pas eu de place à temps l’année dernière. On notera aussi les retours explosifs de Birdy Nam Nam - à ne pas manquer! - , jazzy d’Oxmo Puccino, psychédélique du néerlandais Jacco Garner ou encore inespéré de General Electriks, qui rempilent les synthés pour un nouvel album électro-soul que l’on attendait avec impatience! En résumé, encore une excellente saison pour notre SMAC locale, organisez vos charrettes, sortez votre Carte Culture, prévoyez quelques bières en chemin et foncez à La Laiterie - histoire de profiter pour ceux qui ne le peuvent pas! Martin Journot
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-NOUVEAUTESPETITE NOIR De la « Noir Wave » dit-il, en précisant qu’il s’agit plus d’une « new african aesthetic » que d’une catégorie musicale. « I think for me it’s just the story their music tells and the sense of freedom. It’s about seeing the positive in dark times. » Après trois ans à livrer sa musique au comptegoutte, le musicien de Cap Town né en Belgique, annonce enfin la sortie de son premier album. Une musique chaude, dont on sent l’influence électro de l’Afrique du sud. Un beat caractéristique de la musique africaine, (celui qui vous donne envie de balancer les hanches) densifié par une mélodie lente et profonde. Quelque chose à changer depuis Disappear (2012). Les sonorités sont riches, nouvelles, « NoirWave ». Cela résonne en arrière, un son grave et puissant, sur lequel la voix vient prendre les devants, en première ligne elle harmonise le tout. On note un travail murit, gardé au chaud pendant longtemps pour prendre le temps de le réfléchir, de le sentir. Influences multiples, pour une musique ample, qui occupe l’espace et capte l’attention. Petite Noir est de retour, la vie est belle. «La Vie Est Belle / Life is Beautiful » sortis le 11 Septembre 2015. Site officiel : http://petitenoirmusic.com/ Available on : Facebook. Twitter (@Yannick Llunga) Soundcloud. Spotify. Deezer.
JAIN C’est une musique habitée que nous propose Jain, quelque chose qui vient de loin, beaucoup plus loin et profond que ne lui permet son jeune âge. Enveloppée par les sonorités d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, entre lesquels elle a grandis, elle les reproduit désormais en une foule de sons qui se mélangent et s’accumulent dans un ensemble unique. Ça grouille, ça pétille. C’est un petit monde qui se construit crescendo, bruit sur bruit, tintement sur tintement, forme des mélodies épaisses et généreuses au travers desquelles on perçoit cette puissante envie de transmettre.
49 On sent très nettement la fibre soul et légèrement reggae, douce et attirante. La voix chaude, un peu bluesy, qui se pose avec simplicité sur la mélodie. Vibrante. Elle aurait sans doute mis plus de temps à venir jusqu’à nous si son protecteur Yodelice ne l’avait pas aidé et propulsé, mais elle y serait arrivé sans aucun doute, avec cette niaque et cette énergie brute que l’on écoute vibrer dans ses chansons. Elle entame une tournée française pour la sortie de son premier album « Zanaka » le 6 novembre. Elle était de passage à la Laiterie le 8 octobre. Si vous êtes bons, je ne vous ai rien appris par cet article, car vous avez pu ressentir tout cela en l’admirant sur la scène de la petite salle.
«Zanaka » sortie le 6 Novembre. Site officiel : http://www.jain-music.com/ Available on : Facebook. Twitter. Soundcloud. Spotify. Deezer. Sous le nom Jain Music
BAIO C’est la bonne surprise de la rentrée que l’on attendait. Certes les amoureux de Baio diront que c’est un peu moins funky que les quelques musiques qu’il a pu produire, mais toujours estil que l’album est là, travaillé, propre et beau. Beau oui. Beau parce que multiple, pluriel, quasi schizophrène. Tout l’album oscille entre deux tons, comme deux visages, l’un pop, l’autre techno. Le mélange est passionnant, les deux univers se mélangent parfaitement avec un équilibre savamment mesuré. Tout s’entrecroise, et se noue pour prendre l’apparence d’un style house, puis lover kitch, puis électro tapageur. Le tout se déroule comme une playlist dosée à la perfection, un DJ-set lumineux. En avril dernier, Chris Baio annonçait la sortie de The Names en disant lui-même qu’il contiendrait “Bowie and Ferry-influenced pop songs and dumbsmart arena techno”. Tout était dit.
50 Après un bon bout de chemin avec les New Yorkais de Vampire Weekend, Baio bassiste a pris son envol en solo. En poche : 10 ans de musique dans un groupe qui tourne, des années DJ à la fac, l’écoute attentive de ce qui se fait autour, et un aller simple pour Londres. «The Names is a record that has reverberated through my mind for much of the last five years [...] Its themes began to take shape when I moved from New York to London in 2013.” Sortis depuis à peine un mois, l’improbable The Names est l’album qu’il nous fallait pour l’hiver. «The Names » sortis le 18 Septembre. Site officiel : http://baiobaio.com/ Available on : Facebook. Twitter.
BEACH HOUSE Un reflet dans l’eau. Ephémère et tremblant. Il disparait par moment, se diffuse dans les ondes du courant et se reforme doucement, fantomatique. Voilà comment pourrait s’appeler le nouvel album de Beach House, un reflet dans l’eau. Beach House, couple discret, parsemant par ci par là quelques informations, quelques albums, quelques concerts, et essayant de rester aussi loin que possible de la sur-commercialisation des « artistes » plus que de la musique. Le groupe s’est formé en 2004, à Baltimore, et fut révélé par son premier album. Ovni pop, bijou onirique, l’album éponyme reçoit un accueil tel (Pitchfork le classe notamment dans le top 50 des meilleures sorties) qu’il propulse le duo au-devant de la scène « dream-pop », et permettront à d’autres petites perles de voir le jour Teen Dream, Bloom, et dernièrement, Depression Cherry. Et c’est en ce début d’hiver que notre duo choyé revient, avec un trésor de cinquième album. Victoria Legrand et Alex Scally nous offrent un retour surprenant, nous si accoutumés à la constance remarquable avec laquelle ils ont toujours rythmé leurs sorties d’albums. Et voilà que la chaine se brise au creux d’Octobre avec l’apparition de Thank
51 your Lucky Star, seulement quelques mois après Depression Cherry. Surprise donc, par cette soudaine profusion de chansons en si peu de temps, et par l’identité même du nouvel album, ne cherchant ni à prolonger, ni à imiter Depression Cherry, mais formant plutôt un contre-pied involontaire et magnifique. Victoria et Alex disent n’essayer rien de particulier et se concentrer sur ce qui leur passe par la tête à un moment donné. Ne pas forcer les choses. Voilà l’image de Thank your Lucky Star, plus rouillée, peut-être moins parfaite que son proche prédécesseur, une image qui n’a pas été retouchée. Cela semble encore frais, comme créé à l’instant, comme une mélodie qu’on tente maladroitement à la guitare et qui sonne juste, qui sonne beau. Bien que les deux albums soient différents, il y a dans Thank la même sensation du temps ralentis, presque figé, que l’on trouve dans son prédécesseur. Tout se déroule comme à son juste moment, dans une ode à la lenteur, à la beauté de l’écoulement des notes. Thank parle de mélancolie, chante le temps, l’absence, la mort. Des thèmes sombres, sur lesquels le duo développe une grande réflexion et qu’il parvient à traduire en des sonorités lumineuses. Les deux musiciens créent une ambiance incroyable qui tient au fait que cette mélancolie ne reste pas figée, elle évolue et elle sonne parfois presque comme de l’espoir. Thank ça serait comme rester sous l’eau les yeux ouverts, voir le monde bleu et flou, et tout entendre étouffé et dilaté. Rester là, flottant à l’infini. La musique vous porte, elle nous vous tire pas vers le fond, ni ne vous fait monter, c’est à vous de décider. « Ce qu’est Beach House est ce que ceux qui nous écoutent ont en tête : à chacun de trouver sa propre vérité. » V.Legrand. «Thank your lucky star » sortis le 16 Otcobre 2015. Site officiel : http://www.beachhousebaltimore.com/ Available on : Facebook. Twitter Soundcloud. Spotify. Deezer.
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-A L’ECOUTE-
POLO & PAN
Ils sont tous nouveaux, tous beaux, fraichement nés en 2012 derrière les platines du club parisien Le Baron : ils sont les enfants perdus du pays imaginaire, celui où on danse toute la nuit sous les spotlights. En 2013, tout en restant résident au Baron, le duo commence sa propre production avec le single Rivolta et en s’associant à Hamburger et Ekler’o’shock Records pour le premier EP. Avec leur électro cosmic disco ils commencent tout juste à se faire une place dans le milieu « clubbing nouvelle vague » français. Les styles musicaux sont variés, allant de la bossa nova revue et corrigée, pour un dimanche brunch-red wine, jusqu’au son très house, martelé de paroles en français perchées, pour une pré-soirée alcoolisée. Il y a quelque chose d’exotique dans leur musique, légèrement psychédélique. On pourrait presque retrouver du Moodoïd dans leurs sons planants et leurs textes étranges. Au travers de leur univers enfantin illustré autant par le titre des chansons que par leurs noms, Tom Sawyer (Polo) et Peter Pan (Pan) tentent de nous emporter ailleurs dans un monde plus kitch, résonnant comme les années 80 et les débuts Daft Punk sur de bons beats nocturnes. Tout ça sent la fin de l’été, mais celle qui pourrait le prolonger encore un peu et nous procurer la dose de chilling time nécessaire pour l’automne. « Dorothy » sortis le 21 Septembre 2014. Available on : Facebook. Soundcloud. Spotify
FLAVIEN BERGER A la première écoute on se dit « qu’est-ce que c’est que ça ?! ». Puis on réécoute, et on rit. Parce que ça sonne un peu cheap, un peu kitch, parce que les paroles sont les plus simples au monde, et que ça en est presque naïf. Et c’est le piège. Ensuite le disque tourne en boucle.Le parisien autodidacte nous livre une musique flottante et perchée, haut, très haut, dans des limbes rêveuses et étincelantes. On sent l’expérimentation, le jeu des boites à rythme et des synthés. A tâtons, on découvre un univers unique dont les mélodies se noient entre beat électro, orgues, violones et sons de jeux vidéo.
53 Et au fil de ces méandres musicales, se pose les mots surréalistes de Flavien. Une prose galactique, pour de l’électro scintillante et intrigante. Récemment vu à St Malo pour le festival La Route Du Rock, jouant sur la plage, les yeux accrochés à l’horizon. Le regard légèrement halluciné il lançait des mots d’amour au public entre chaque morceau. Il parle comme on réciterait un poème. Les mots se détachent un à un, « On est là, face à la mer. Il fait beau, et on est tous là. Ensemble. Vous êtes là. C’est magnifique. Et je suis terriblement heureux.» Les musiques sont à l’instar de ces quelques mots, une transmission de joie et d’or. C’est un monde beau et neuf qui déferle avec « Léviathan », au travers duquel Flavien Berger nous fixe les yeux dans les yeux, défiant la normalité. «Léviathan » sortis le 20 Avril 2015. Available on : Facebook. Twitter. Soundcloud. Spotify. Deezer.
HINDS Le groupe a à peine quatre ans, anciennement nommé « Deers » elles sont quatre madrilènes et semblent tout droit sorties d’un film d’ado américain, celui où les protagonistes prennent les guitares de leurs dadys pour jouer dans le garage le dimanche et monter un groupe pour le bal du lycée. Et c’est peut-être ça le meilleur, leurs univers naïf, des mélodies qui sonnent presque enfantines, et qui reflètent au final une fraicheur, une construction si pure prenant racine dans une joie non dissimulée. Leur chansons développent un rock garage encore un peu bancale, trébuchant. On le sent fraichement créé, mais on l’écoute se redresser peu à peu et on le voit apprendre à marcher doucement. Sur scène c’est sensiblement la même chose. Ca crie un peu, ce n’est pas toujours bien callé, les débuts sont hésitants. Mais elles sont là, sur scène on se regarde, on communique, et on apprend. L’énergie est là aussi, présente dans leurs mouvements, dans leurs sourires et dans cette expression béate qu’elles ont en regardant le public. Alors oui, il reste du travail, mais le début est prometteur : car elles ont quasiment le même parcours initial que les britanniques d’Arctic Monkeys avec un passage au Glastonbury en 2015 seulement quatre ans après la formation du groupe (Arctic Monkeys y jouera en 2007 puis en 2013, la première fois après cinq ans de musique, pour leur deuxième album). Et elles ont de la joie à revendre, de l’envie et du plaisir à jouer. Ça se sent, ça se voit, et ça s’écoute. Site officiel : https://hinds.bandcamp.com/ Available on : Facebook. Twitter. Soundcloud. Spotify. Deezer.
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-MINUTE CULTETHE SHOE, LES CLIPS. Posté courant septembre, le clip de Drifted, du nouvel album Chemicals sortis le 2 octobre 2015, est une sorte d’apogée du kitch et du WTF du web. Google on drugs ou The Shoe qui a craqué, on n’a pas la réponse mais on aime ces trois minutes de pure délire. Un mois plus tard, le duo de Reims revient en force avec un nouveau clip autant magnifique qu’effrayant. Dans un style radicalement différent du nerd Drifted, Submarine apparait comme un court-métrage inquiétant, à l’ambiance étrange et particulièrement intense. L’esthétique est épurée, les images ralenties, le jeu des acteurs convaincant, sublime. C’est le genre de clip qui nous manquait, de ceux qui ne sont pas simplement trois minutes d’un golden boy dansant en nous montrant toute sa garderobe ; mais de ceux qui sont plus que l’illustration d’une musique, qui conte un monde, une histoire, qui complète la chanson et forme un tout. Avec la collaboration de Blaine Harrison, et la réalisation du cinéaste Karim Huu Do, The Shoes s’affirme un peu plus, et signe sans doute un des plus beaux clips de cet hiver. BON Entendeur Bon Entendeur ce sont des mots, des paroles, des discours, et des sentiments. Depuis deux ans d’existence, le site propose chaque mois une nouvelle mixtape qui mélange musique électro axée House, et du « parlé ». Pour chaque mix, une personnalité est à l’honneur - provenant souvent du domaine culturel, car oui, Jacques Chirac, c’est aussi de la Culture – afin de rythmer la musique de ses mots. Durant une heure, les extraits d’interviews (parfois spécialement donnés pour le mix), de discours ou de films se succèdent, racontés comme une histoire, un conte moderne sur fond d’électro. Bon Entendeur c’est aussi une esthétique léchée, un concept rodé, et tout cela frisant un style hipster mais sans trop en faire. Le site s’étend aujourd’hui un peu plus, en sortant du monde virtuel, via l’organisation d’événements tels que soirées et Dj sets.
55 RADIOOOOO Si vous cherchez la diversité musicale, que vous voulez découvrir de nouvelles musiques et tomber sur de petites perles, tout cela au risque de passer par de grands et glorieux moments d’incompréhension et de solitude, ce site est cadeau ! Radiooooo est une énorme banque de données musicales, classée par époques et styles, et dans laquelle il n’y a pas d’autre choix que de piocher au hasard. Préparez-vous à tomber sur quelques OVNI car le site regroupe de tout et n’importe quoi, tout cela sous un graphisme travaillé et un fonctionnement simple et intuitif. Le site lancé le 8 octobre 2014 et créé notamment par Pan de Polo&Pan, est une trouvaille merveilleuse pour les pertes d’inspiration musicale, que l’on peut bidouiller passionnément pendant des heures et des heures. Personnes sensibles aux moments d’égarement durant les périodes de charrettes, s’abstenir. MAX BERLIN Sur un air électro très minimal, le texte se pose, sensuel. Il y a comme un air de Bashung dans les paroles, simples, fortes, crues. Les mots se détachent un à un, sans une once de vulgaire, lâchés tels quels, sans faux-semblant, beau et vrai. KITSUNE HOT STREAM Le label discographique axé sur la musique électro et rock, et notamment connu pour avoir révélé des groupes tels que Hot Chip, Two Doors Cinema Club ou Boys Noize, annonçait en le 14 octobre le lancement de sa chaine Youtube Kitsuné Hot Stream. Et ça sent très très bon. Amateurs de nouvelles musiques, d’illustrations et d’animations, et surtout, surtout de belles découvertes, ceci est fait pour vous ! Kitsuné Hot Stream, vise à produire des compilations mensuelles, d’une quinzaine de titre de divers artistes émergents, tous accompagnés de visuels créés par un illustrateur différent pour chaque compil. A coup de plusieurs publications par semaine Kitsuné parle d’une sélection aiguisée afin de concevoir « a true virtual galerie ». Vous pouvez découvrir la première sortie dès maintenant, illustrée par le duo français Mrzyk & Moriceau, créateur des clips “Look” de Sébastien Tellier, “By your side” de Breakbot, ou plus anciennement de “Sing sang sung” d’Air. Mathilde Noirot
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Archi croisés
Elsa Barlogis
Pré carré par Le Corbusier - 1 Moyen de transport et architecte allemand - 2 Boisson chaude et outil de travail - 3 Petit « Pius » qui a pris - 4 Architecte « démontré » - 5 Architecte qui aide mamie à marcher - 6 Architecte : « Ficelle laide » - 7 Coca Alsacien - 8 Architecte à la voix grave - 9 Assassin de doigts - 10 Architecte et petit bruit gênant - 11 Architecte et favori de chopin - 12 Architecte « neuf, inédit » - 13 Nuit de charrette - 14
Rédacteurs en chef Eloise Combe & Marine Joli Chroniqueurs Cerf, Tom Hirtzlin, Léa Hamm, Enzo Sessini, Coraline Huot Marchand, Pauline Hartmann, Eloise Combe, Mathilde Noirot, Martin Journot & Marine Joli Photographies Marc Hess, Martin Journot, Eloise Combe, Anna Luisa Costa, Luisa Lopes Greco, Zuzanna Hirsztritt Jeux Elsa Barlogis Graphisme RAM Isis Montanaro «Graphisme» et mise en page Marine Joli
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