Florence Lepron jeune retraitée Les assises FFBB
Ludovic Vaty La force tranquille N°789 - MARS2013 - WWW.FFBB.COM
portrait florence lepron >
"Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas" Propos recueillis par Audrey Canlet, à Tarbes
A 28 ans, Florence Lepron, championne d’Europe 2009 et vice-championne olympique 2012, a décidé de mettre un terme à sa carrière. La jeune femme au caractère bien trempé, qui a porté 100 fois le maillot de l’équipe de France, se lance dans un nouveau défi : l’ouverture d’un restaurant à Toulouse.
10 BASKETBALLMAGAZINE
La lassitude "Ma reconversion, c’est une chose à laquelle j’ai toujours pensé. Quand j’ai découvert le monde professionnel, je disais que je n’y ferai pas long feu. Il y a 7-8 ans déjà, je pensais aux Jeux, et je me disais que si j’avais l’opportunité d’y aller, il y aurait peu de chance que l’on me revoit après. Début 2012 je me suis dis que ce n’était plus pour moi, mais il y avait ces Jeux et cela aurait été dommage d’arrêter avant. La première partie de saison a été difficile, j’avais du mal à trouver la motivation. Puis, à partir du mois de janvier, je me suis réellement entraînée tous les jours. Juste dans l’espoir de figurer parmi les 12 tout en sachant qu’il y avait des choses qui ne me correspondaient vraiment plus. En même temps, ce n’est pas une décision que tu prends à la légère, ça fait 15 ans que tu évolues dans ce domaine, tu n’y es pas par hasard, tu as investi beaucoup de choses et tu as aimé ce milieu. Prendre cette décision pendant la saison, quand tu es fatiguée, énervée n’est pas une bonne
solution. Je me suis dit que si j’avais la chance d’aller aux Jeux Olympiques, il ne pourrait rien m’arriver de mieux et qu’à partir de là je prendrais le temps qu’il faut pour réfléchir. Quand j’ai donné cette date, novembre-décembre, c’était d’abord pour que l’on me laisse tranquille et ensuite tout simplement en me disant que si je voulais rejouer, s’arrêter plus de 4 mois devenait trop compliqué. Une chose est sûre, c’est que si je reprenais le jeu, c’était dans l’espoir de faire l’Euro." Sa décision "Je m’attendais à tergiverser mais finalement non, c’est venu très naturellement, comme une évidence. Je n’ai pas eu besoin de me renfermer chez moi, c’était déjà pensé avant. Ce n’est pas quelque chose qui a été pris sur un coup de tête, cette décision a été murie. Je ne me voyais simplement pas rejouer. Et puis en France j’ai fait le tour. J’ai joué 9 ans en Ligue Féminine, et mine de rien j’ai souvent évolué dans des équipes du haut de tableau. Je ne sais pas ce que cela m’aurait
Elise / FFBB
Après les Jeux Olympiques, Florence Lepron avait choisi de faire un break. Fin septembre, le championnat de Ligue Féminine débutait donc sans elle. Désireuse de prendre du recul après 15 ans sur les parquets, la meneuse tricolore annonçait alors dans les colonnes de L’Equipe qu’elle retrouverait les terrains en novembre, peut-être à l’étranger. Mais près de six mois plus tard, toujours pas de trace de la double championne de France dans un club hexagonal ou européen. Mi-févier, Basketball Magazine est allé à sa rencontre, à Tarbes, où elle s’est finalement engagée dans une formation d’hôtellerie et de restauration. Sa décision est prise : elle met un terme à sa carrière de basketteuse. Heureuse, c’est dans un bar du centre-ville, proche du petit studio qu’elle occupe dans une résidence étudiante, que la vice-championne olympique revient sur des choix de carrière mûrement réfléchis. A 28 ans Florence Lepron prend sa retraite et commence une nouvelle vie.
maRs2013
11
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"Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas" Propos recueillis par Audrey Canlet, à Tarbes
A 28 ans, Florence Lepron, championne d’Europe 2009 et vice-championne olympique 2012, a décidé de mettre un terme à sa carrière. La jeune femme au caractère bien trempé, qui a porté 100 fois le maillot de l’équipe de France, se lance dans un nouveau défi : l’ouverture d’un restaurant à Toulouse.
10 BASKETBALLMAGAZINE
La lassitude "Ma reconversion, c’est une chose à laquelle j’ai toujours pensé. Quand j’ai découvert le monde professionnel, je disais que je n’y ferai pas long feu. Il y a 7-8 ans déjà, je pensais aux Jeux, et je me disais que si j’avais l’opportunité d’y aller, il y aurait peu de chance que l’on me revoit après. Début 2012 je me suis dis que ce n’était plus pour moi, mais il y avait ces Jeux et cela aurait été dommage d’arrêter avant. La première partie de saison a été difficile, j’avais du mal à trouver la motivation. Puis, à partir du mois de janvier, je me suis réellement entraînée tous les jours. Juste dans l’espoir de figurer parmi les 12 tout en sachant qu’il y avait des choses qui ne me correspondaient vraiment plus. En même temps, ce n’est pas une décision que tu prends à la légère, ça fait 15 ans que tu évolues dans ce domaine, tu n’y es pas par hasard, tu as investi beaucoup de choses et tu as aimé ce milieu. Prendre cette décision pendant la saison, quand tu es fatiguée, énervée n’est pas une bonne
solution. Je me suis dit que si j’avais la chance d’aller aux Jeux Olympiques, il ne pourrait rien m’arriver de mieux et qu’à partir de là je prendrais le temps qu’il faut pour réfléchir. Quand j’ai donné cette date, novembre-décembre, c’était d’abord pour que l’on me laisse tranquille et ensuite tout simplement en me disant que si je voulais rejouer, s’arrêter plus de 4 mois devenait trop compliqué. Une chose est sûre, c’est que si je reprenais le jeu, c’était dans l’espoir de faire l’Euro." Sa décision "Je m’attendais à tergiverser mais finalement non, c’est venu très naturellement, comme une évidence. Je n’ai pas eu besoin de me renfermer chez moi, c’était déjà pensé avant. Ce n’est pas quelque chose qui a été pris sur un coup de tête, cette décision a été murie. Je ne me voyais simplement pas rejouer. Et puis en France j’ai fait le tour. J’ai joué 9 ans en Ligue Féminine, et mine de rien j’ai souvent évolué dans des équipes du haut de tableau. Je ne sais pas ce que cela m’aurait
Elise / FFBB
Après les Jeux Olympiques, Florence Lepron avait choisi de faire un break. Fin septembre, le championnat de Ligue Féminine débutait donc sans elle. Désireuse de prendre du recul après 15 ans sur les parquets, la meneuse tricolore annonçait alors dans les colonnes de L’Equipe qu’elle retrouverait les terrains en novembre, peut-être à l’étranger. Mais près de six mois plus tard, toujours pas de trace de la double championne de France dans un club hexagonal ou européen. Mi-févier, Basketball Magazine est allé à sa rencontre, à Tarbes, où elle s’est finalement engagée dans une formation d’hôtellerie et de restauration. Sa décision est prise : elle met un terme à sa carrière de basketteuse. Heureuse, c’est dans un bar du centre-ville, proche du petit studio qu’elle occupe dans une résidence étudiante, que la vice-championne olympique revient sur des choix de carrière mûrement réfléchis. A 28 ans Florence Lepron prend sa retraite et commence une nouvelle vie.
maRs2013
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Une joueuse atypique "On a tendance à me définir comme une joueuse atypique mais cela veut tout dire et rien dire à la fois. Je pense que de part ma personnalité, je suis effectivement un poil atypique dans le milieu. Ma manière de vivre aussi. Après sur le profil de jeu, je pense que Pierre Vincent dit ça aussi pour me protéger parce beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi je suis en équipe nationale, ce que je peux y apporter. Ma personnalité fait que les gens sont beaucoup plus durs avec moi. Je ne me trouve pas tellement atypique dans le jeu, mis à part que je fais 1,82 m pour une meneuse, que j’apporte des choses qui sont très dévalorisées et que j’ai des appuis dégueulasses qui m’ont quand même servi. Et puis il y a ma coiffure mais j’y pensais depuis longtemps. Quand on est partie en Turquie, Caps se plaignait de sa coupe qui lui rajoutait 10 ans. Un soir, alors qu’on allait mourir d’ennui dans l’hôtel, on a fait un atelier coiffure. Miss Go (Emilie Gomis) et Endy se sont occupées de Céline et après c’était à mon tour. Je leur ai dit que j’avais envie de raser un côté depuis longtemps mais je ne voulais pas faire cela n’importe comment. Sandrine m’a tressé un côté de la tête, et cela veut dire beaucoup de choses. Sandrine et moi, on a beaucoup de respect l’une pour l’autre mais nous sommes des personnes totalement opposées. Mais elle a posé ses mains sur ma tête pour m’aider. Maintenant c’est ma coupe, je la garde. Les gens disent ce qu’ils veulent. Sur le terrain, je suis d’accord ce n’est pas très beau. Mais je savais déjà que j’allais avoir une autre vie. Cette coupe elle me ressemble, elle me représente bien. Elle veut dire beaucoup de chose sur moi."
Bellenger / IS / FFBB
apporté de plus. Je ne voyais pas non plus l’intérêt de partir seulement 4 mois à l’étranger. Quand réellement tu ne vois plus l’intérêt au quotidien d’y aller, que malheureusement pour des raisons diverses tu n’apprends plus rien alors que tu as encore beaucoup de choses à apprendre, c’est que tu as fait le tour. Pour moi la base, c’est le projet collectif, et je ne l’ai pas retrouvé en club depuis longtemps donc il n’y a aucune raison que je continue. Ces dernières années, c’était l’espoir d’être dans les 12 chaque été qui me faisait travailler. J’ai eu des propositions, alors bien sur que si j’avais eu une très grosse proposition financière j’y aurais réfléchis à deux fois. Mais ce qui m’a aussi fait dire que c’était vraiment terminé c’est que quand mon agent m’appelait j’avais peur. Peur de la proposition que tu ne peux pas refuser."
12 BASKETBALLMAGAZINE
Un caractère bien trempé "Au fond de moi, le libre arbitre est très important. Je ne vais jamais dire oui aveuglément, il faut m’avoir montré des choses. Même avec Pierre Vincent, pour qui j’ai énormément de respect et de confiance, j’essaie toujours de comprendre ce qu’il veut faire. C’est vrai que je suis le genre de personne
qui aurait pu ne pas avoir de carrière internationale. J’aurais pu mettre une croix sur ma carrière si la personne qui était dépositaire du projet ne correspondait pas, à mes yeux, aux valeurs que j’estime importantes. Pierre n’a aucun problème avec moi car c’est quelqu’un d’honnête, qui ne ment pas, ne triche pas et qui travaille. A partir du moment où ces choses sont claires, il n’y a aucun problème avec moi. J’ai tendance, contrairement à ce que l’on croit, a être en retrait, à ne pas faire de bruit et avoir un rôle bien précis. Si dans le cas contraire tu me mens, tu ne travailles pas et qu'il y a de l’injustice c’est terminé avec moi. Le problème dans ce milieu c’est que l’on ne peut pas discuter. Je n’arrive pas le premier jour en décidant d’être en conflit avec les gens. Cela ne m’arrange pas. J’estime qu’en club, il peut être intéressant d’avoir un retour avec les joueuses, de parfois discuter, mais ça, peu de coaches l’ont compris. Si tu n’es pas d’accord avec eux c’est forcément dramatique et encore plus quand tu le dis. Alors oui j’ai parfois eu des relations particulières avec mes coaches. Avec Pierre nous n’avons pas toujours été d’accord. Mais à partir du moment où tout se fait dans l’honnêteté, dans l’échange et toujours dans le but de faire avancer le projet collectif cela ne me pose pas de problème. Quand j’étais gamine j’étais douée dans tous les sports, pas plus au basket qu’au tennis ou à l’athlé. Dans l’absolu, je pense que stratégiquement, le basket a été bien choisi. C’est le projet collectif qui m’intéresse, mettre en interaction les gens même si parfois ce n’est pas facile. Je ne sais pas comment font les sportifs individuels. Très tôt on a voulu me mettre des battons dans les roues mais ma carrière parle pour moi. ça me fait sourire car, quand je vois mon palmarès, pardon mais il n’est pas dégueulasse. Si j’étais aussi néfaste que certaines personnes le disent je n’en serais pas là, je n’aurais pas eu cette carrière. Les gens sont allés très loin dans les propos. J’ai des défauts, c’est certain, mais j’ai toujours agi pour le bien du groupe
Bellenger / IS / FFBB
"ce qui m’a fait dire que c’était vraiment terminé c’est que, lorsque mon agent m’appel ait, j’avais peur. Peur de la proposition que tu ne peux pas refuser."
dans lequel j’étais. Mon caractère, ce que je dégage sur le terrain, j’en suis consciente. Cette attitude physique n’est pas agréable pour les gens mais je n’aurais pas eu cette carrière si je n’avais pas agi de cette manière. Je pense que mon caractère m’a servi. Je me suis construite comme ça et c’est aussi me respecter en tant que personne. Je ne dis pas que cela a toujours été évident parce que je me suis retrouvée dans des situations très conflictuelles. Avec le recul c’est beaucoup plus simple parce que je n’ai plus rien à prouver. J’ai prouvé plus que je ne devais finalement. Quand tu as ce genre de personnalité, il faut toujours faire plus. Mais bon, au fond c’est de ça dont je suis le plus fière : j’ai fait cette carrière là en me respectant en tant que personne." La restauration "Aujourd’hui je souhaite ouvrir mon restaurant. Je n’ai évidemment aucune
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Une joueuse atypique "On a tendance à me définir comme une joueuse atypique mais cela veut tout dire et rien dire à la fois. Je pense que de part ma personnalité, je suis effectivement un poil atypique dans le milieu. Ma manière de vivre aussi. Après sur le profil de jeu, je pense que Pierre Vincent dit ça aussi pour me protéger parce beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi je suis en équipe nationale, ce que je peux y apporter. Ma personnalité fait que les gens sont beaucoup plus durs avec moi. Je ne me trouve pas tellement atypique dans le jeu, mis à part que je fais 1,82 m pour une meneuse, que j’apporte des choses qui sont très dévalorisées et que j’ai des appuis dégueulasses qui m’ont quand même servi. Et puis il y a ma coiffure mais j’y pensais depuis longtemps. Quand on est partie en Turquie, Caps se plaignait de sa coupe qui lui rajoutait 10 ans. Un soir, alors qu’on allait mourir d’ennui dans l’hôtel, on a fait un atelier coiffure. Miss Go (Emilie Gomis) et Endy se sont occupées de Céline et après c’était à mon tour. Je leur ai dit que j’avais envie de raser un côté depuis longtemps mais je ne voulais pas faire cela n’importe comment. Sandrine m’a tressé un côté de la tête, et cela veut dire beaucoup de choses. Sandrine et moi, on a beaucoup de respect l’une pour l’autre mais nous sommes des personnes totalement opposées. Mais elle a posé ses mains sur ma tête pour m’aider. Maintenant c’est ma coupe, je la garde. Les gens disent ce qu’ils veulent. Sur le terrain, je suis d’accord ce n’est pas très beau. Mais je savais déjà que j’allais avoir une autre vie. Cette coupe elle me ressemble, elle me représente bien. Elle veut dire beaucoup de chose sur moi."
Bellenger / IS / FFBB
apporté de plus. Je ne voyais pas non plus l’intérêt de partir seulement 4 mois à l’étranger. Quand réellement tu ne vois plus l’intérêt au quotidien d’y aller, que malheureusement pour des raisons diverses tu n’apprends plus rien alors que tu as encore beaucoup de choses à apprendre, c’est que tu as fait le tour. Pour moi la base, c’est le projet collectif, et je ne l’ai pas retrouvé en club depuis longtemps donc il n’y a aucune raison que je continue. Ces dernières années, c’était l’espoir d’être dans les 12 chaque été qui me faisait travailler. J’ai eu des propositions, alors bien sur que si j’avais eu une très grosse proposition financière j’y aurais réfléchis à deux fois. Mais ce qui m’a aussi fait dire que c’était vraiment terminé c’est que quand mon agent m’appelait j’avais peur. Peur de la proposition que tu ne peux pas refuser."
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Un caractère bien trempé "Au fond de moi, le libre arbitre est très important. Je ne vais jamais dire oui aveuglément, il faut m’avoir montré des choses. Même avec Pierre Vincent, pour qui j’ai énormément de respect et de confiance, j’essaie toujours de comprendre ce qu’il veut faire. C’est vrai que je suis le genre de personne
qui aurait pu ne pas avoir de carrière internationale. J’aurais pu mettre une croix sur ma carrière si la personne qui était dépositaire du projet ne correspondait pas, à mes yeux, aux valeurs que j’estime importantes. Pierre n’a aucun problème avec moi car c’est quelqu’un d’honnête, qui ne ment pas, ne triche pas et qui travaille. A partir du moment où ces choses sont claires, il n’y a aucun problème avec moi. J’ai tendance, contrairement à ce que l’on croit, a être en retrait, à ne pas faire de bruit et avoir un rôle bien précis. Si dans le cas contraire tu me mens, tu ne travailles pas et qu'il y a de l’injustice c’est terminé avec moi. Le problème dans ce milieu c’est que l’on ne peut pas discuter. Je n’arrive pas le premier jour en décidant d’être en conflit avec les gens. Cela ne m’arrange pas. J’estime qu’en club, il peut être intéressant d’avoir un retour avec les joueuses, de parfois discuter, mais ça, peu de coaches l’ont compris. Si tu n’es pas d’accord avec eux c’est forcément dramatique et encore plus quand tu le dis. Alors oui j’ai parfois eu des relations particulières avec mes coaches. Avec Pierre nous n’avons pas toujours été d’accord. Mais à partir du moment où tout se fait dans l’honnêteté, dans l’échange et toujours dans le but de faire avancer le projet collectif cela ne me pose pas de problème. Quand j’étais gamine j’étais douée dans tous les sports, pas plus au basket qu’au tennis ou à l’athlé. Dans l’absolu, je pense que stratégiquement, le basket a été bien choisi. C’est le projet collectif qui m’intéresse, mettre en interaction les gens même si parfois ce n’est pas facile. Je ne sais pas comment font les sportifs individuels. Très tôt on a voulu me mettre des battons dans les roues mais ma carrière parle pour moi. ça me fait sourire car, quand je vois mon palmarès, pardon mais il n’est pas dégueulasse. Si j’étais aussi néfaste que certaines personnes le disent je n’en serais pas là, je n’aurais pas eu cette carrière. Les gens sont allés très loin dans les propos. J’ai des défauts, c’est certain, mais j’ai toujours agi pour le bien du groupe
Bellenger / IS / FFBB
"ce qui m’a fait dire que c’était vraiment terminé c’est que, lorsque mon agent m’appel ait, j’avais peur. Peur de la proposition que tu ne peux pas refuser."
dans lequel j’étais. Mon caractère, ce que je dégage sur le terrain, j’en suis consciente. Cette attitude physique n’est pas agréable pour les gens mais je n’aurais pas eu cette carrière si je n’avais pas agi de cette manière. Je pense que mon caractère m’a servi. Je me suis construite comme ça et c’est aussi me respecter en tant que personne. Je ne dis pas que cela a toujours été évident parce que je me suis retrouvée dans des situations très conflictuelles. Avec le recul c’est beaucoup plus simple parce que je n’ai plus rien à prouver. J’ai prouvé plus que je ne devais finalement. Quand tu as ce genre de personnalité, il faut toujours faire plus. Mais bon, au fond c’est de ça dont je suis le plus fière : j’ai fait cette carrière là en me respectant en tant que personne." La restauration "Aujourd’hui je souhaite ouvrir mon restaurant. Je n’ai évidemment aucune
maRs2013 13
14 BASKETBALLMAGAZINE
Jeune retraitée "Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas. Je pense que ce qui est inquiétant c’est plutôt de jouer à 3637 ans quand tu ne sais pas quoi faire d’autre. Je suis sereine, je me rends bien compte de la difficulté mais elle sera réelle quel que soit l’âge. Les gens ne se rendent pas compte à quel point notre vie est tournée sur les projets sportifs, que l’on est plus dans la réalité. On est
K-reine / FFBB Bellenger / IS / FFBB
Bellenger / IS / FFBB
"J’estime qu’en club, il peut être intéressant d’avoir un retour avec les joueuses, de parfois discuter, mais ça, peu de coaches l’ont compris."
compétence dans ce domaine mais c’est quelque chose qui m’intéresse vraiment et qui est un bon compromis je pense entre une première vie de sportif de haut niveau et une reconversion. Très longtemps j’ai voulu être psy mais la restauration j’y pense depuis un moment. Je m'étais déjà inscrite dans cette formation il y a deux ans mais évidemment ce n’était pas compatible à l’époque. Nous avions entraînement sur les horaires scolaires. Aujourd’hui ma reconversion est décidée, il n’y a plus qu’à la mettre en place. C’est une formation adulte avec la CCI qui me donnera l’équivalent d’un BTS. Ce qui est marrant, c’est que les gens avec qui je suis ne me connaissent pas. J’ai été beaucoup moins médiatisée qu’une Céline Dumerc et c’est normal. Et puis à Tarbes, il y a aussi des gens qui ne savent même pas qu’il y a un club de Ligue Féminine. Ils savent que je fais du sport mais c’est tout donc c’est super drôle. Ma formation se terminera en juin 2014. N’importe qui peut ouvrir un restaurant mais c’est quand même compliqué et je n’ai pas envie de me planter. Tout l’argent que j’ai mis de côté va me permettre de monter ce projet et ouvrir un restaurant à Toulouse. Ce restaurant, j’y serai en permanence. Je veux que les choses soient bien faites. Dans 10 ans, j’imagine deux situations. Soit le restaurant marche bien, je suis bien installée. Dix années de vie citadine avec une grosse charge de travail, j’ai généré un peu de bénéfice, je pense que je réinvestirai dans des petites chambres d’hôtes sur la côte basque pour vivre de manière un peu plus calme. Et si ça ne marche pas, je partirai en Afrique aider les gens. Mais entre temps, il peut se passer beaucoup de choses."
maRs2013 15
14 BASKETBALLMAGAZINE
Jeune retraitée "Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas. Je pense que ce qui est inquiétant c’est plutôt de jouer à 3637 ans quand tu ne sais pas quoi faire d’autre. Je suis sereine, je me rends bien compte de la difficulté mais elle sera réelle quel que soit l’âge. Les gens ne se rendent pas compte à quel point notre vie est tournée sur les projets sportifs, que l’on est plus dans la réalité. On est
K-reine / FFBB Bellenger / IS / FFBB
Bellenger / IS / FFBB
"J’estime qu’en club, il peut être intéressant d’avoir un retour avec les joueuses, de parfois discuter, mais ça, peu de coaches l’ont compris."
compétence dans ce domaine mais c’est quelque chose qui m’intéresse vraiment et qui est un bon compromis je pense entre une première vie de sportif de haut niveau et une reconversion. Très longtemps j’ai voulu être psy mais la restauration j’y pense depuis un moment. Je m'étais déjà inscrite dans cette formation il y a deux ans mais évidemment ce n’était pas compatible à l’époque. Nous avions entraînement sur les horaires scolaires. Aujourd’hui ma reconversion est décidée, il n’y a plus qu’à la mettre en place. C’est une formation adulte avec la CCI qui me donnera l’équivalent d’un BTS. Ce qui est marrant, c’est que les gens avec qui je suis ne me connaissent pas. J’ai été beaucoup moins médiatisée qu’une Céline Dumerc et c’est normal. Et puis à Tarbes, il y a aussi des gens qui ne savent même pas qu’il y a un club de Ligue Féminine. Ils savent que je fais du sport mais c’est tout donc c’est super drôle. Ma formation se terminera en juin 2014. N’importe qui peut ouvrir un restaurant mais c’est quand même compliqué et je n’ai pas envie de me planter. Tout l’argent que j’ai mis de côté va me permettre de monter ce projet et ouvrir un restaurant à Toulouse. Ce restaurant, j’y serai en permanence. Je veux que les choses soient bien faites. Dans 10 ans, j’imagine deux situations. Soit le restaurant marche bien, je suis bien installée. Dix années de vie citadine avec une grosse charge de travail, j’ai généré un peu de bénéfice, je pense que je réinvestirai dans des petites chambres d’hôtes sur la côte basque pour vivre de manière un peu plus calme. Et si ça ne marche pas, je partirai en Afrique aider les gens. Mais entre temps, il peut se passer beaucoup de choses."
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MATCHES DE PRÉPARATION À L’EUROBASKET WOMEN 2013
Photos Bellenger / IS / FFBB
ultra spécialisé dans un domaine et on ne maîtrise pas le reste. Mais cette reconversion je l’ai choisie, j’ai beaucoup d’énergie et de force pour mener ce projet. Et surtout c’est quelque chose qui me plaît, c’est un luxe de choisir sa fin de carrière et de repartir sur quelque chose qui m’intéresse vraiment. Mes coéquipières n’ont pas été choquées, même si celles qui ont mon âge sont encore loin d’y penser. Edwige, elle, était sûre que je rejouerai. Elles ont quand même du mal à imaginer que je puisse arrêter quelques mois avant l’Euro. Elles sont à fond dedans et ont du mal à comprendre que je choisisse de ne pas y aller. Mais en même temps elles me connaissent et cela ne les étonne pas. Mes proches non plus d’ailleurs. Ces 3-4 derniers mois ont été géniaux et m’ont permis de prendre du temps pour les gens. J’ai commencé très tôt en équipe nationale jeunes. Cette fois j’ai vraiment profité. Il ne faut jamais dire jamais mais il y a très peu de chance que je rejoue. Aujourd’hui j’ai envie de faire tous les sports sauf du basket. Cela ne me dit plus rien. J’ai choisi le basket parce que c’était cool avec les potes. Mais moi ce que j’ai aimé c’était la maîtrise, évoluer, apprendre de nouvelles choses et je ne le trouve plus au basket. De par mon entourage, et c’est là que tu te rends compte que tout ce que tu as construit est lié au basket, je vais à des matches pour voir des amis mais je n’y prends pas particulièrement du plaisir. L’Euro, si je peux y aller j’irai. Je serai contente de voir les filles mais je serai certainement en train de travailler. C’est une toute nouvelle vie qui commence."
16 BASKETBALLMAGAZINE
"Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas. Je pense que ce qui est inquiétant c’est plutôt de jouer à 36-37 ans quand tu ne sais pas quoi faire d’autre."
ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE
“LES BRAQUEUSES” EN FRANCE TOUTES LES INFOS SUR WWW.FFBB.COM
PARTENAIRES OFFICIELS FFBB
FOURNISSEUR OFFICIEL FFBB
portrait florence lepron >
MATCHES DE PRÉPARATION À L’EUROBASKET WOMEN 2013
Photos Bellenger / IS / FFBB
ultra spécialisé dans un domaine et on ne maîtrise pas le reste. Mais cette reconversion je l’ai choisie, j’ai beaucoup d’énergie et de force pour mener ce projet. Et surtout c’est quelque chose qui me plaît, c’est un luxe de choisir sa fin de carrière et de repartir sur quelque chose qui m’intéresse vraiment. Mes coéquipières n’ont pas été choquées, même si celles qui ont mon âge sont encore loin d’y penser. Edwige, elle, était sûre que je rejouerai. Elles ont quand même du mal à imaginer que je puisse arrêter quelques mois avant l’Euro. Elles sont à fond dedans et ont du mal à comprendre que je choisisse de ne pas y aller. Mais en même temps elles me connaissent et cela ne les étonne pas. Mes proches non plus d’ailleurs. Ces 3-4 derniers mois ont été géniaux et m’ont permis de prendre du temps pour les gens. J’ai commencé très tôt en équipe nationale jeunes. Cette fois j’ai vraiment profité. Il ne faut jamais dire jamais mais il y a très peu de chance que je rejoue. Aujourd’hui j’ai envie de faire tous les sports sauf du basket. Cela ne me dit plus rien. J’ai choisi le basket parce que c’était cool avec les potes. Mais moi ce que j’ai aimé c’était la maîtrise, évoluer, apprendre de nouvelles choses et je ne le trouve plus au basket. De par mon entourage, et c’est là que tu te rends compte que tout ce que tu as construit est lié au basket, je vais à des matches pour voir des amis mais je n’y prends pas particulièrement du plaisir. L’Euro, si je peux y aller j’irai. Je serai contente de voir les filles mais je serai certainement en train de travailler. C’est une toute nouvelle vie qui commence."
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"Prendre ma retraite à 28 ans ne m’inquiète pas. Je pense que ce qui est inquiétant c’est plutôt de jouer à 36-37 ans quand tu ne sais pas quoi faire d’autre."
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Un palmarès impressionnant Très jeune, Florence Lepron s’essaie à de nombreux sports mais se tourne rapidement vers le basket. Formée dans les équipes de jeunes des Herbiers (Vendée), elle rejoint le pôle Espoirs de Nantes à l'âge 13 ans. Quelques années plus tard, elle foule le parquet du Centre Fédéral et fait ses premiers pas en professionnel à Tarbes. Après trois ans de contrat, c’est à Bourges, et notamment sous la coupe de Pierre Vincent qu’elle évolue. Une première saison chez les Berruyères qui lui fera découvrir le Top 4 de l’Euroligue. Souvent aux antipodes de ses coéquipières, Florence Lepron reste néanmoins une joueuse de collectif (championne de France 2008 et 2010). Chez les Bleues, elle a tout vécu. Cinq médailles chez les jeunes entre 2001 et 2005 (deux en or, deux en argent, une en bronze) avant d’entamer un long bail avec les A : 100 sélections entre 2006 et les Jeux de Londres. En 2008, elle fait partie des joueuses qui assurent la qualification de l’équipe de France pour l’Euro 2009. Elle s’illustrera d’ailleurs en Lettonie lors de ce tournoi en inscrivant un tir à trois-points capital en quart de finale face à la Grèce, avant de décrocher l’or. Après le bronze européen de 2011, Florence Lepron aura donc conclu sa carrière sur le parquet de la 02 Arena de Londres, une médaille d’argent olympique autour du cou. Le rêve d’une vie. Sa première vie. Place à la deuxième désormais.
2001 : Centre Fédéral
2009 : Tarbes
18 BASKETBALLMAGAZINE
2008 : Villeneuve d'Ascq
2003 : Tarbes
Photos Bellenger / IS / FFBB
2006 : Bourges
Un palmarès impressionnant Très jeune, Florence Lepron s’essaie à de nombreux sports mais se tourne rapidement vers le basket. Formée dans les équipes de jeunes des Herbiers (Vendée), elle rejoint le pôle Espoirs de Nantes à l'âge 13 ans. Quelques années plus tard, elle foule le parquet du Centre Fédéral et fait ses premiers pas en professionnel à Tarbes. Après trois ans de contrat, c’est à Bourges, et notamment sous la coupe de Pierre Vincent qu’elle évolue. Une première saison chez les Berruyères qui lui fera découvrir le Top 4 de l’Euroligue. Souvent aux antipodes de ses coéquipières, Florence Lepron reste néanmoins une joueuse de collectif (championne de France 2008 et 2010). Chez les Bleues, elle a tout vécu. Cinq médailles chez les jeunes entre 2001 et 2005 (deux en or, deux en argent, une en bronze) avant d’entamer un long bail avec les A : 100 sélections entre 2006 et les Jeux de Londres. En 2008, elle fait partie des joueuses qui assurent la qualification de l’équipe de France pour l’Euro 2009. Elle s’illustrera d’ailleurs en Lettonie lors de ce tournoi en inscrivant un tir à trois-points capital en quart de finale face à la Grèce, avant de décrocher l’or. Après le bronze européen de 2011, Florence Lepron aura donc conclu sa carrière sur le parquet de la 02 Arena de Londres, une médaille d’argent olympique autour du cou. Le rêve d’une vie. Sa première vie. Place à la deuxième désormais.
2001 : Centre Fédéral
2009 : Tarbes
18 BASKETBALLMAGAZINE
2008 : Villeneuve d'Ascq
2003 : Tarbes
Photos Bellenger / IS / FFBB
2006 : Bourges
disparition >
Décès de Thierry Rupert
Presses Sports / Nataf Presses Sports
Presses Sports / Lablatinière
Bellenger / IS / FFBB
Thierry Rupert avait porté le maillot bleu pour la première fois le 23 janvier 2001. C’était en Allemagne, à Brunswick, à l’occasion de la Coupe des Nations, une compétition qui permettait aux Bleus de préparer le futur Euro turc. Le sélectionneur, Alain Weisz, avait été séduit par cet athlète exceptionnel de 23 ans, discret offensivement au sein du Paris Basket Racing du jeune prodige Tony Parker, mais déterminant dans son rôle de prédilection, celui de rebondeur-contreur. Une sélection qui en appellera d’autres. 35 au total. Avec quelques coups d’éclat : 16 points à 6/8 contre la Suède en 2003, 4 contre face à l’Allemagne en 20 minutes seulement en 2004. Point d’orgue de cette carrière en bleu, sa participation à l’Euro 2003 en Suède (demi-finaliste). Claude Bergeaud aux commandes, celui-ci continuera à faire appel à Thierry Rupert pour assurer la qualification à l’Euro 2005. Une belle réussite pour l’enfant de Gonesse (Val-d’Oise) formé à Poissy Chatou et qui aura fréquenté quelques-uns des meilleurs clubs français dans sa carrière : Antibes, Limoges (triplé historique Korac-Coupe-Championnat en 2000), Paris, Strasbourg, Pau-Orthez (vainqueur de la Coupe de France 2007), Chalon, Le Mans, Rouen et enfin Dijon. C’est en mai dernier, en fin de saison, qu’il est victime d’un malaise respiratoire à l’entraînement avec la JDA. Contraint de mettre un terme à sa carrière, l’intérieur voit sa condition se dégrader rapidement. En juillet, toujours dans l’attente d’une greffe, il tombe dans le coma. Relié à un cœur artificiel depuis, son état de santé ne s’est jamais amélioré. Le monde du basket français, à l’initiative du Syndicat National des Basketteurs (SNB) s’était mobilisé à plusieurs reprises afin de soutenir son épouse, Elham et ses enfants. Thierry Rupert s’est éteint le 10 février à l’hôpital du Mans. Il avait 35 ans. La FFBB présente ses plus sincères condoléances à sa famille.
Bellenger / IS / FFBB
48 BASKETBALLMAGAZINE
Presses Sports / Lablatinière
Presses Sports / Luttiau
Thierry Rupert, international entre 2001 et 2004, est décédé le 10 février, à 35 ans. Il a porté le maillot bleu à 35 reprises.
le 10 février 2013
maRs2013 49
disparition >
Décès de Thierry Rupert
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Presses Sports / Lablatinière
Bellenger / IS / FFBB
Thierry Rupert avait porté le maillot bleu pour la première fois le 23 janvier 2001. C’était en Allemagne, à Brunswick, à l’occasion de la Coupe des Nations, une compétition qui permettait aux Bleus de préparer le futur Euro turc. Le sélectionneur, Alain Weisz, avait été séduit par cet athlète exceptionnel de 23 ans, discret offensivement au sein du Paris Basket Racing du jeune prodige Tony Parker, mais déterminant dans son rôle de prédilection, celui de rebondeur-contreur. Une sélection qui en appellera d’autres. 35 au total. Avec quelques coups d’éclat : 16 points à 6/8 contre la Suède en 2003, 4 contre face à l’Allemagne en 20 minutes seulement en 2004. Point d’orgue de cette carrière en bleu, sa participation à l’Euro 2003 en Suède (demi-finaliste). Claude Bergeaud aux commandes, celui-ci continuera à faire appel à Thierry Rupert pour assurer la qualification à l’Euro 2005. Une belle réussite pour l’enfant de Gonesse (Val-d’Oise) formé à Poissy Chatou et qui aura fréquenté quelques-uns des meilleurs clubs français dans sa carrière : Antibes, Limoges (triplé historique Korac-Coupe-Championnat en 2000), Paris, Strasbourg, Pau-Orthez (vainqueur de la Coupe de France 2007), Chalon, Le Mans, Rouen et enfin Dijon. C’est en mai dernier, en fin de saison, qu’il est victime d’un malaise respiratoire à l’entraînement avec la JDA. Contraint de mettre un terme à sa carrière, l’intérieur voit sa condition se dégrader rapidement. En juillet, toujours dans l’attente d’une greffe, il tombe dans le coma. Relié à un cœur artificiel depuis, son état de santé ne s’est jamais amélioré. Le monde du basket français, à l’initiative du Syndicat National des Basketteurs (SNB) s’était mobilisé à plusieurs reprises afin de soutenir son épouse, Elham et ses enfants. Thierry Rupert s’est éteint le 10 février à l’hôpital du Mans. Il avait 35 ans. La FFBB présente ses plus sincères condoléances à sa famille.
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Thierry Rupert, international entre 2001 et 2004, est décédé le 10 février, à 35 ans. Il a porté le maillot bleu à 35 reprises.
le 10 février 2013
maRs2013 49
CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR La défense - 2ème partie
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
Approche défensive de l’Équipe de France Féminine
Photos Presse Sports
l L’écran étant annoncé par D3 permettra à D4 d’anticiper et de passer au-dessus de l’écran. Il cherchera ensuite le plus rapidement possible à reprendre l’espace que 4 cherchera inévitablement à occuper à proximité du panier.
4 4
4
3
l Ici D3 sera plus en retard sur la remontée de son adversaire direct, aussi on envisagera une rotation défensive entre les 2 extérieurs à l’opposé de la balle (D1 et D3).
3
5
5 1
2
1
4
3
4 5
5
1
2
3
2
Fig. 24 l D3 n’aura normalement pas besoin d’aider (car D4 aura suffisamment anticipé) et pourra 1 3 1 remonter sur le second pick en 3 suivant son adversaire direct. 3 5 Il s’appuiera sur l’épaule droite de l’attaquant pour éviter de rentrer dans l’écran et ensuite tentera de reprendre la ligne de passe ou, tout au moins de recadrer son placement par rapport Fig. 25 à 3 nouveau porteur de balle ; D5 sera en aide afin de limiter l’agressivité offensive après l’écran.
1
2
30
Fig. 27
3
5 3
4
1
4
1
4 2
3
4 3 5
5 2
2
2
Fig. 28
conclusion Il nous semble important de signaler que la qualité défensive de l’Équipe de France vient d’abord de la qualité des joueuses dans ce secteur, notamment dans la compréhension du jeu. En effet au cours d’un championnat d’Europe les matches s’enchainent et les adaptations en fonction des adversaires sont fluctuantes entre les matches et aussi pendant les matches où il est parfois utile de modifier une option défensive prévue en début de rencontre. Une joueuse symbolise pour nous cette qualité défensive, il s’agit d’Emmeline Ndongue. Sa morphologie (taille et envergure) lui permet d’occuper des espaces importants, en plus elle a une capacité à anticiper les actions offensives qui lui donne la possibilité d’être toujours présente en défense "au bon moment au bon endroit". Souvent avec un temps d’avance, l’utilisation des ses mains et bras, véritable "arme de dissuasion", font le reste… Cela en fait une des meilleures joueuses au monde dans le domaine défensif ! Lors du dernier Euro en Pologne son absence pour blessure lors des matches décisifs a été extrêmement préjudiciable à l’efficacité de notre équipe.
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