BASKETBALL LE MAGAZINE DE LA
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL
COUPE DE FRANCE
ILIANA RUPERT SUR TOUS LES FRONTS ALEXIA CHARTEREAU MVP SAINT-VALLIER EN PRO B
N°879 - MAI 2021
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
ILIANA RUPERT
PORTRAIT
TOUT D’UNE GRANDE Par Kévin Bosi
Anne Perinet
Meilleure jeune de la saison en LFB et en Euroleague, une draft WNBA, le tout en moins d’une semaine le mois dernier. Un enchaînement aussi rapide que la progression de la carrière d’Iliana Rupert (1,91 m, 19 ans). Retour sur la riche saison de l’intérieure du Bourges Basket, autant en péripéties qu’en honneurs.
28 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
29
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
ILIANA RUPERT
PORTRAIT
TOUT D’UNE GRANDE Par Kévin Bosi
Anne Perinet
Meilleure jeune de la saison en LFB et en Euroleague, une draft WNBA, le tout en moins d’une semaine le mois dernier. Un enchaînement aussi rapide que la progression de la carrière d’Iliana Rupert (1,91 m, 19 ans). Retour sur la riche saison de l’intérieure du Bourges Basket, autant en péripéties qu’en honneurs.
28 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
29
30 BASKETBALL MAGAZINE
Bacot / FFBB
DEUX POUR LE PRIX D’UNE
BAAwwwwwBRYL Bruno
Treize matches de saison régulière auront suffi à Iliana Rupert pour faire l’unanimité, et se voir attribuer le titre de meilleure jeune de la saison de Ligue Féminine. L’intérieure berruyère, qui soufflera ses 20 bougies en juillet prochain, n’a laissé que peu d’espoirs à la concurrence dans la course à cette distinction, sa coéquipière tango Pauline Astier et la Tarbaise Marie Pardon. La troisième saison professionnelle de Rupert à Bourges depuis sa sortie du Pôle France n’aura pourtant pas été de tout repos. Le club berruyer, fortement impactée par la Covid-19 en début d’exercice, n’a ainsi disputé son premier match de championnat que le 28 octobre. La fille du regretté Thierry Rupert (35 sélections), disparu en 2013 des suites d’un problème cardiaque, est ensuite victime d’une blessure à la cheville. Un nouveau coup d’arrêt qui l’éloigne des parquets plus de deux mois jusqu’à la bulle Euroleague organisée au Prado mi-janvier, la privant également du rassemblement des Bleues en novembre. "C’est vrai que ma saison n’a pas été évidente. J’ai d’abord eu la Covid-19 au tout début. Ce n’est pas simple à gérer, je suis restée positive quelques semaines. Après je m’estime chanceuse, j’ai réussi à revenir et je n’ai pas trop eu de séquelles, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les joueuses ou des personnes touchées par cette maladie", explique la pivot tricolore. "J’ai essayé de profiter de ces moments d’absence pour travailler, notamment individuellement, avec le staff technique de Bourges. Ça m’a permis de revenir en pleine forme et prête à jouer et à en découdre en janvier." Son grand retour se fait pendant la bulle Euroleague, pendant laquelle Bourges ne parvient pas à aller chercher son billet pour les quarts de finale. Mais cette parenthèse laisse entrevoir que Rupert est en forme et monte en puissance, à l’image de ses 18 points lors du dernier match face à Basket Landes. Les trois rencontres disputées seulement dans la compétition reine ne l’empêcheront pas, là encore, d’être élue meilleure jeune joueuse de la saison en Euroleague. Une distinction que l’ancienne joueuse du Pôle France remporte pour la deuxième année d’affilée. "Ces deux distinctions de meilleure jeune, à la fois en Ligue Féminine et en Euroleague, récompensent la progression qu’elle a depuis trois ans", analyse Olivier Lafargue, meilleur coach de l’année, avec le Bourges Basket. "Elle gravit les étapes à une vitesse folle, et sa présence en Équipe de France le montre aussi. Elle grandit très vite, elle reste jeune et peut encore progresser…", glisse admiratif Lafargue, par ailleurs assistant de Valérie Garnier en Bleu. "À
Bourges, on a eu la chance d’avoir Alexia Chartereau. À sa sortie du Pôle France, elle a tout de suite été très performante. Du coup, on se dit mécaniquement que c’est normal qu’Iliana le soit aussi. Mais c’est tout sauf normal ! Ce n’est pas parce que tu as un extraterrestre, que c’est normal d’en avoir deux !", rappelle Olivier Lafargue. "Iliana montre dans son registre qu’elle suit l’exemple d’Alexia Chartereau, avec sa connaissance du jeu et son apport offensif notamment." Dans le sillage du retour d’Iliana Rupert, qui s’installe dans le cinq majeur berruyer, Bourges a poursuivi sa longue série d’invincibilité : 19 victoires de rang. Une série qui prendra fin début avril au Prado face à Basket Landes. "Cet enchaînement de victoires ça galvanise, d’autant plus que nous n’avons pas été épargnées cette saison. C’est malheureusement le lot de tous les clubs cette saison. Mais c’est vrai qu’on n’a pas été gâtées : entre le départ en milieu de saison de Marissa Coleman (raisons personnelles), les blessures, la Covid-19… C’est simple je pense qu’on n’a pas fait encore un seul match ou un entraînement avec l’effectif au complet", analyse Rupert. "Nous avons tiré de la force collective de cette saison, après tout ce que nous avons vécu. Notre groupe est fort, et il l’a montré lors de matches compliqués, même quand nous n’étions pas au complet", affirme la Berruyère au moment d’entamer les playoffs de manière ambitieuse. Sorti en demi-finale de Coupe de France par Lattes-Montpellier et éliminé en phase de poule de l’Euroleague, Bourges, premier de la saison régulière, ne compte plus que sur la LFB pour ramener un trophée
”Dans tous les cas, l’Équipe de France a de grandes ambitions, on veut aller chercher des médailles.”
où il a largement contribué à la réputation des Bad Boys, et triple champion WNBA avec Detroit Shock en 2003, 2006 et 2008. "J’ai eu le coach et le GM ensuite au téléphone. Ils m’ont souhaité la bienvenue, on a parlé de la franchise. Pour cet été, la priorité est évidemment à la campagne Euro-JO avec l’Équipe de France. On verra si je peux y aller ensuite. Ou bien en 2022, étant donné que la Coupe du Monde en Australie se déroule en septembre, il y aura plus de temps avant", explique Rupert. Pour conclure cette riche saison, Iliana Rupert se prépare aussi à défendre les couleurs de l’Équipe de France. Appelée par Valérie Garnier dans la pré-sélection pour l’EuroBasket, l’intérieure berruyère espère bien faire partie du groupe final pour la compétition continentale (17 au 27 juin, à Strasbourg puis Valence en Espagne) et les Jeux Olympiques de Tokyo de (23 juillet au 8 août). "J’espère déjà être retenue pour ces compétitions. Dans tous les cas, l’Équipe de France a de grandes ambitions, on veut aller chercher des médailles", avoue Rupert, déjà médaillée d’argent à l’Euro 2019 avec les Bleues, et qui se verrait bien continuer à remplir une armoire à trophées, déjà bien garnie, à 19 ans seulement.
Iliana Rupert dans son escarcelle. "On vise le titre de champion ! Quand on est à Bourges, on ne s’imagine pas faire une saison sans trophée", confirme Rupert. Et comme si les honneurs ne suffisaient pas, la draft WNBA s’est ajoutée à la folle saison de Rupert. Attendue au premier tour, la jeune femme a été sélectionnée en 12e position par Las Vegas Aces, la franchise où évolue une certaine Liz Cambage. La franchise du Nevada est coachée par Bill Laimbeer, double champion NBA en tant que joueur avec Detroit en 1989 et 1990
Bacot / FFBB
Bacot / FFBB
5x5
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
"Elle gravit les étapes à une vitesse folle, et sa présence en Équipe de France le montre aussi."
Installées dans les bureaux de Comsport à Paris, l’agence qui les représente, Iliana Rupert et Marine Fauthoux ne s’imaginaient pas être draftées en même temps. "Je lui avais dit quelques jours auparavant, qu’il y avait une petite chance, mais elle ne m’a pas cru. J’avais vu son nom passer sur quelques mocks drafts. Elle n’y croyait pas trop", explique Iliana Rupert. Si l’intérieure était attendue au premier tour, la draft de Marine Fauthoux l’était beaucoup moins. Fauthoux, invitée par son amie à assister à la soirée WNBA avec sa famille et ses proches, sera finalement choisie en 29e position (troisième tour) par New York, où évolue aussi Marine Johannes. "J’étais en train de répondre à des interviews américaines, tout le monde faisait le silence dans les bureaux, et d’un coup son nom est apparu et tout le monde a crié !", raconte Rupert. Coéquipière à Pau Nord Est quand elles avaient 5 ans, puis au Pôle France, sur les podiums avec les U16 à l’Euro (or) et les U17 à la Coupe du Monde (argent), puis en Équipe de France A, l’histoire continue de s’écrire en duo pour les deux joueuses leaders de la génération 2001, désormais draftées en WNBA la même année, une première dans l’histoire du basket français.
Année
Joueuse
Tour
Position
Équipe
1997
Isabelle Fijalkowski
1
2
Cleveland Rockers
2002
Lucienne Berthieu
2
19
Seattle Storm
2007
Sandrine Gruda
1
13
Connecticut Sun
Isabelle Yacoubou
3
32
Atlanta Dream
2013
Diandra Tchatchouang
2
20
San Antonio Silver Stars
2014
Bria Hartley
1
7
Seattle Storm
2017
Lisa Berkani
2
24
Minnesota Lynx
2018
Gabby Williams
1
4
Chicago Sky
2021
Iliana Rupert
1
12
Las Vegas Aces
2021
Marine Fauthoux
3
29
New York Liberty
2012 (choix invalidé)
Olivier Lafargue
MAI 2021
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30 BASKETBALL MAGAZINE
Bacot / FFBB
DEUX POUR LE PRIX D’UNE
BAAwwwwwBRYL Bruno
Treize matches de saison régulière auront suffi à Iliana Rupert pour faire l’unanimité, et se voir attribuer le titre de meilleure jeune de la saison de Ligue Féminine. L’intérieure berruyère, qui soufflera ses 20 bougies en juillet prochain, n’a laissé que peu d’espoirs à la concurrence dans la course à cette distinction, sa coéquipière tango Pauline Astier et la Tarbaise Marie Pardon. La troisième saison professionnelle de Rupert à Bourges depuis sa sortie du Pôle France n’aura pourtant pas été de tout repos. Le club berruyer, fortement impactée par la Covid-19 en début d’exercice, n’a ainsi disputé son premier match de championnat que le 28 octobre. La fille du regretté Thierry Rupert (35 sélections), disparu en 2013 des suites d’un problème cardiaque, est ensuite victime d’une blessure à la cheville. Un nouveau coup d’arrêt qui l’éloigne des parquets plus de deux mois jusqu’à la bulle Euroleague organisée au Prado mi-janvier, la privant également du rassemblement des Bleues en novembre. "C’est vrai que ma saison n’a pas été évidente. J’ai d’abord eu la Covid-19 au tout début. Ce n’est pas simple à gérer, je suis restée positive quelques semaines. Après je m’estime chanceuse, j’ai réussi à revenir et je n’ai pas trop eu de séquelles, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les joueuses ou des personnes touchées par cette maladie", explique la pivot tricolore. "J’ai essayé de profiter de ces moments d’absence pour travailler, notamment individuellement, avec le staff technique de Bourges. Ça m’a permis de revenir en pleine forme et prête à jouer et à en découdre en janvier." Son grand retour se fait pendant la bulle Euroleague, pendant laquelle Bourges ne parvient pas à aller chercher son billet pour les quarts de finale. Mais cette parenthèse laisse entrevoir que Rupert est en forme et monte en puissance, à l’image de ses 18 points lors du dernier match face à Basket Landes. Les trois rencontres disputées seulement dans la compétition reine ne l’empêcheront pas, là encore, d’être élue meilleure jeune joueuse de la saison en Euroleague. Une distinction que l’ancienne joueuse du Pôle France remporte pour la deuxième année d’affilée. "Ces deux distinctions de meilleure jeune, à la fois en Ligue Féminine et en Euroleague, récompensent la progression qu’elle a depuis trois ans", analyse Olivier Lafargue, meilleur coach de l’année, avec le Bourges Basket. "Elle gravit les étapes à une vitesse folle, et sa présence en Équipe de France le montre aussi. Elle grandit très vite, elle reste jeune et peut encore progresser…", glisse admiratif Lafargue, par ailleurs assistant de Valérie Garnier en Bleu. "À
Bourges, on a eu la chance d’avoir Alexia Chartereau. À sa sortie du Pôle France, elle a tout de suite été très performante. Du coup, on se dit mécaniquement que c’est normal qu’Iliana le soit aussi. Mais c’est tout sauf normal ! Ce n’est pas parce que tu as un extraterrestre, que c’est normal d’en avoir deux !", rappelle Olivier Lafargue. "Iliana montre dans son registre qu’elle suit l’exemple d’Alexia Chartereau, avec sa connaissance du jeu et son apport offensif notamment." Dans le sillage du retour d’Iliana Rupert, qui s’installe dans le cinq majeur berruyer, Bourges a poursuivi sa longue série d’invincibilité : 19 victoires de rang. Une série qui prendra fin début avril au Prado face à Basket Landes. "Cet enchaînement de victoires ça galvanise, d’autant plus que nous n’avons pas été épargnées cette saison. C’est malheureusement le lot de tous les clubs cette saison. Mais c’est vrai qu’on n’a pas été gâtées : entre le départ en milieu de saison de Marissa Coleman (raisons personnelles), les blessures, la Covid-19… C’est simple je pense qu’on n’a pas fait encore un seul match ou un entraînement avec l’effectif au complet", analyse Rupert. "Nous avons tiré de la force collective de cette saison, après tout ce que nous avons vécu. Notre groupe est fort, et il l’a montré lors de matches compliqués, même quand nous n’étions pas au complet", affirme la Berruyère au moment d’entamer les playoffs de manière ambitieuse. Sorti en demi-finale de Coupe de France par Lattes-Montpellier et éliminé en phase de poule de l’Euroleague, Bourges, premier de la saison régulière, ne compte plus que sur la LFB pour ramener un trophée
”Dans tous les cas, l’Équipe de France a de grandes ambitions, on veut aller chercher des médailles.”
où il a largement contribué à la réputation des Bad Boys, et triple champion WNBA avec Detroit Shock en 2003, 2006 et 2008. "J’ai eu le coach et le GM ensuite au téléphone. Ils m’ont souhaité la bienvenue, on a parlé de la franchise. Pour cet été, la priorité est évidemment à la campagne Euro-JO avec l’Équipe de France. On verra si je peux y aller ensuite. Ou bien en 2022, étant donné que la Coupe du Monde en Australie se déroule en septembre, il y aura plus de temps avant", explique Rupert. Pour conclure cette riche saison, Iliana Rupert se prépare aussi à défendre les couleurs de l’Équipe de France. Appelée par Valérie Garnier dans la pré-sélection pour l’EuroBasket, l’intérieure berruyère espère bien faire partie du groupe final pour la compétition continentale (17 au 27 juin, à Strasbourg puis Valence en Espagne) et les Jeux Olympiques de Tokyo de (23 juillet au 8 août). "J’espère déjà être retenue pour ces compétitions. Dans tous les cas, l’Équipe de France a de grandes ambitions, on veut aller chercher des médailles", avoue Rupert, déjà médaillée d’argent à l’Euro 2019 avec les Bleues, et qui se verrait bien continuer à remplir une armoire à trophées, déjà bien garnie, à 19 ans seulement.
Iliana Rupert dans son escarcelle. "On vise le titre de champion ! Quand on est à Bourges, on ne s’imagine pas faire une saison sans trophée", confirme Rupert. Et comme si les honneurs ne suffisaient pas, la draft WNBA s’est ajoutée à la folle saison de Rupert. Attendue au premier tour, la jeune femme a été sélectionnée en 12e position par Las Vegas Aces, la franchise où évolue une certaine Liz Cambage. La franchise du Nevada est coachée par Bill Laimbeer, double champion NBA en tant que joueur avec Detroit en 1989 et 1990
Bacot / FFBB
Bacot / FFBB
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ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
"Elle gravit les étapes à une vitesse folle, et sa présence en Équipe de France le montre aussi."
Installées dans les bureaux de Comsport à Paris, l’agence qui les représente, Iliana Rupert et Marine Fauthoux ne s’imaginaient pas être draftées en même temps. "Je lui avais dit quelques jours auparavant, qu’il y avait une petite chance, mais elle ne m’a pas cru. J’avais vu son nom passer sur quelques mocks drafts. Elle n’y croyait pas trop", explique Iliana Rupert. Si l’intérieure était attendue au premier tour, la draft de Marine Fauthoux l’était beaucoup moins. Fauthoux, invitée par son amie à assister à la soirée WNBA avec sa famille et ses proches, sera finalement choisie en 29e position (troisième tour) par New York, où évolue aussi Marine Johannes. "J’étais en train de répondre à des interviews américaines, tout le monde faisait le silence dans les bureaux, et d’un coup son nom est apparu et tout le monde a crié !", raconte Rupert. Coéquipière à Pau Nord Est quand elles avaient 5 ans, puis au Pôle France, sur les podiums avec les U16 à l’Euro (or) et les U17 à la Coupe du Monde (argent), puis en Équipe de France A, l’histoire continue de s’écrire en duo pour les deux joueuses leaders de la génération 2001, désormais draftées en WNBA la même année, une première dans l’histoire du basket français.
Année
Joueuse
Tour
Position
Équipe
1997
Isabelle Fijalkowski
1
2
Cleveland Rockers
2002
Lucienne Berthieu
2
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Seattle Storm
2007
Sandrine Gruda
1
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Connecticut Sun
Isabelle Yacoubou
3
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Atlanta Dream
2013
Diandra Tchatchouang
2
20
San Antonio Silver Stars
2014
Bria Hartley
1
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Seattle Storm
2017
Lisa Berkani
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Minnesota Lynx
2018
Gabby Williams
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Chicago Sky
2021
Iliana Rupert
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Las Vegas Aces
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Marine Fauthoux
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New York Liberty
2012 (choix invalidé)
Olivier Lafargue
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3x3
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
Le TQO, mode d’emploi Le 1er novembre 2019, la FIBA annonçait lors d’une grande cérémonie à Utsunomiya, au Japon, la liste des équipes qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Une liste dans laquelle ne figuraient pas les Équipes de France féminine et masculine. Les fédérations nationales sont classées selon le total des points cumulés par leurs 100 meilleurs joueurs et joueurs au cours des douze derniers mois précédant la date limite. Ce classement quelque peu particulier a pour but de récompenser les performances des joueuses et des joueurs mais aussi l’activité 3x3 sur le territoire des différentes fédérations. En effet, plus le nombre d’événements organisés est important, plus les chances sont nombreuses pour les fédérations d’accumuler des points. Russie, Chine, Mongolie et Roumanie chez les féminines, Serbie, Russie, Chine et Japon chez les hommes ont ainsi obtenu leur billet pour Tokyo. Reste 40 nations (20 chez les garçons et 20 chez les filles) en lice réparties dans 4 poules de 5 équipes. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour les quarts de finale. Puis les demi-finales et une ultime chance pour les deux équipes éliminées à ce stade. C’est un véritable marathon qui attend les deux sélections avec au final trois équipes qualifiées.
ÉQUIPES DE FRANCE 3X3
TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE Par Julien Guérineau
Le programme du TQO Masculins 26 mai • France-République Dominicaine • France-Slovénie
„La plupart des joueurs et des joueuses ont leurs habitudes désormais. Avec Karim Souchu nous nous disons souvent : c’est comme si on s’était quitté hier... La flamme va reprendre dès qu’on va se retrouver, j’en suis convaincu. Il ne faut pas repartir à zéro mais relancer la mécanique.„ Richard Billant
Laetitia Guapo
28 mai • France-Qatar • France-Philippines
RETOUR EN GRAZ
Féminin 27 mai • France-Etats Unis • France-Uruguay
Reporté l’an passé le Tournoi de Qualification Olympique 3x3 se disputera à Graz (Autriche) du 26 au 30 mai. 20 équipes, chez les féminines et les masculins pour décrocher une des trois places qualificatives aux Jeux.
29 mai • France-Allemagne • France-Indonésie Les phases finales se déroulent le 30 mai.
d’oublier "Il y avait une dynamique. Elle n’est plus là. Mais quand on va se retrouver, cela va repartir" Début mai, les techniciens tricolores ont mis en place un mini stage pour les sélectionnés ayant terminé leur saison. La préparation sera cependant pleinement lancée quelques jours plus tard à l’issue des playoffs de LFB et de la saison régulière NM1. Chez les féminines, l’organisation de l’EuroBasket et la nécessité pour Valérie Garnier de mettre rapidement ses troupes en ordre de marche sont une aubaine pour le 3x3 qui pourra compter sur l’ensemble de ses forces vives avec un effectif 100% LFB. Championne d’Europe, vainqueur des Women’s Series et troisième à la Coupe du Monde pour la seule année 2019, l’Équipe de France féminine est une référence. Le circuit féminin
FIBA
FIBA
En mars 2020, les Équipes de France 3x3 s’apprêtaient à s’envoler pour Bangalore, en Inde pour le TQO. 14 mois plus tard, c’est dans un lieu moins exotique qu’elles tenteront de marquer l’histoire de la discipline en décrochant une qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. L’attente aura été interminable et la persistance de la crise sanitaire mondiale a incontestablement changé la donne. "Il y a un an nous étions dans les starting blocks. On avait deux stages filles et garçons. Je me sentais prêt. Avec les gars je me disais : on va faire un coup. Avec les filles : nous étions forts. J’étais confiant", soupire Richard Billant le sélectionneur des Équipes de France 3x3. Dans la continuité de la Coupe d’Europe de septembre 2019 conclue sur une médaille d’or des féminines et d’argent des masculins, les Bleues comme les Bleus comptaient sur leurs automatismes pour décrocher leur billet pour le Japon. La Covid-19 a engendré une coupure qu’il sera compliqué
Dominique Gentil 22 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
23
3x3
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT
Le TQO, mode d’emploi Le 1er novembre 2019, la FIBA annonçait lors d’une grande cérémonie à Utsunomiya, au Japon, la liste des équipes qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Une liste dans laquelle ne figuraient pas les Équipes de France féminine et masculine. Les fédérations nationales sont classées selon le total des points cumulés par leurs 100 meilleurs joueurs et joueurs au cours des douze derniers mois précédant la date limite. Ce classement quelque peu particulier a pour but de récompenser les performances des joueuses et des joueurs mais aussi l’activité 3x3 sur le territoire des différentes fédérations. En effet, plus le nombre d’événements organisés est important, plus les chances sont nombreuses pour les fédérations d’accumuler des points. Russie, Chine, Mongolie et Roumanie chez les féminines, Serbie, Russie, Chine et Japon chez les hommes ont ainsi obtenu leur billet pour Tokyo. Reste 40 nations (20 chez les garçons et 20 chez les filles) en lice réparties dans 4 poules de 5 équipes. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour les quarts de finale. Puis les demi-finales et une ultime chance pour les deux équipes éliminées à ce stade. C’est un véritable marathon qui attend les deux sélections avec au final trois équipes qualifiées.
ÉQUIPES DE FRANCE 3X3
TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE Par Julien Guérineau
Le programme du TQO Masculins 26 mai • France-République Dominicaine • France-Slovénie
„La plupart des joueurs et des joueuses ont leurs habitudes désormais. Avec Karim Souchu nous nous disons souvent : c’est comme si on s’était quitté hier... La flamme va reprendre dès qu’on va se retrouver, j’en suis convaincu. Il ne faut pas repartir à zéro mais relancer la mécanique.„ Richard Billant
Laetitia Guapo
28 mai • France-Qatar • France-Philippines
RETOUR EN GRAZ
Féminin 27 mai • France-Etats Unis • France-Uruguay
Reporté l’an passé le Tournoi de Qualification Olympique 3x3 se disputera à Graz (Autriche) du 26 au 30 mai. 20 équipes, chez les féminines et les masculins pour décrocher une des trois places qualificatives aux Jeux.
29 mai • France-Allemagne • France-Indonésie Les phases finales se déroulent le 30 mai.
d’oublier "Il y avait une dynamique. Elle n’est plus là. Mais quand on va se retrouver, cela va repartir" Début mai, les techniciens tricolores ont mis en place un mini stage pour les sélectionnés ayant terminé leur saison. La préparation sera cependant pleinement lancée quelques jours plus tard à l’issue des playoffs de LFB et de la saison régulière NM1. Chez les féminines, l’organisation de l’EuroBasket et la nécessité pour Valérie Garnier de mettre rapidement ses troupes en ordre de marche sont une aubaine pour le 3x3 qui pourra compter sur l’ensemble de ses forces vives avec un effectif 100% LFB. Championne d’Europe, vainqueur des Women’s Series et troisième à la Coupe du Monde pour la seule année 2019, l’Équipe de France féminine est une référence. Le circuit féminin
FIBA
FIBA
En mars 2020, les Équipes de France 3x3 s’apprêtaient à s’envoler pour Bangalore, en Inde pour le TQO. 14 mois plus tard, c’est dans un lieu moins exotique qu’elles tenteront de marquer l’histoire de la discipline en décrochant une qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. L’attente aura été interminable et la persistance de la crise sanitaire mondiale a incontestablement changé la donne. "Il y a un an nous étions dans les starting blocks. On avait deux stages filles et garçons. Je me sentais prêt. Avec les gars je me disais : on va faire un coup. Avec les filles : nous étions forts. J’étais confiant", soupire Richard Billant le sélectionneur des Équipes de France 3x3. Dans la continuité de la Coupe d’Europe de septembre 2019 conclue sur une médaille d’or des féminines et d’argent des masculins, les Bleues comme les Bleus comptaient sur leurs automatismes pour décrocher leur billet pour le Japon. La Covid-19 a engendré une coupure qu’il sera compliqué
Dominique Gentil 22 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
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ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
RAPHAËL WILSON
3x3
Marie-Eve Paget
“J’AI DES FRISSONS À PARLER DES JEUX” L’ancien élève du Pôle France s’est spécialisé depuis quelques années dans le 3x3 et avait ramené une médaille d’argent de la Coupe d’Europe en 2019. Avez-vous la sensation d’avoir vu votre dynamique de printemps 2020 brisée ? Complètement. Le Championnat d’Europe c’était en 2019 ! Il clôturait un été chargé en 3x3. Entre Lucas Dussoulier, Dominique Gentil, Charly Pontens et moi, nous n’avions pas arrêté entre mai et septembre. Nous étions rodés et la médaille d’argent c’était la récompense. Nous étions prêts à enchaîner sur le TQO. Depuis on a l’impression que la voiture a du mal à redémarrer. On avance, on s’arrête, on repart à nouveau.
LA DYNAMIQUE N’EST PLUS LÀ. MAIS QUAND ON VA SE RETROUVER, CELA VA REPARTIR. FIBA
Vous êtes un cas particulier en Équipe de France puisque votre club de Sorgues n’a pu jouer que quelques rencontres de N2 avant l’arrêt des championnats. Comment avez-vous pu vous entretenir ? Déjà j’ai la chance de pouvoir participer à l’United League 3x3 en Russie qui me permet d’avoir un gros niveau d’opposition. Depuis quelques mois la FFBB a mis un programme en place pour que je puisse bénéficier d’un préparateur physique sur Lyon. Je m’entraîne avec lui quatre fois par semaine depuis fin mars. Le championnat de Nationale 2 a été stoppé très tôt. Mais avec mon statut de sportif de haut niveau j’avais la possibilité de m’entraîner à Sorgues, avec l’autorisation de la Mairie. Je pouvais aller à la salle avec un joueur à chaque fois.
LA PRÉ-SÉLECTION Masculins • Raphaël Wilson • Dominique Gentil • Charly Pontens • Alex Vialaret • Antoine Eito • Franck Séguéla Féminines • Marie-Eve Paget • Marie Mané • Sonia Lucet • Mamignan Touré • Laetitia Guapo • Caroline Heriaud
Ceci sans compter les Etats-Unis qui commencent à faire du bruit dans la discipline avec trois éléments dans le top 30. "Quand j’ai regardé le Master de Doha fin mars, je voyais des équipes avec des joueurs que l’on va retrouver en Autriche. Ça me faisait mal de voir ces équipes performer pendant que nous, nous étions dans notre salon à regarder du 5x5", regrette Richard Billant. "Il faudra faire des miracles. Si on est réalistes, pas question de partir perdants." Le 16 mai, les deux équipes nationales prendront leur quartier à Voiron (Isère) dans le magnifique site Tremplin Sport Formation (TSF). 8 jours pour trouver un collectif avec en point d’orgue le Big 12 si les conditions sanitaires permettent la tenue du tournoi. Un temps limité pour des ajustements techniques bien réels. "Le 3x3 c’est l’adaptation permanente. Et on l’a fait le mieux possible. Cela oblige à aller à l’essentiel d’être dans la recherche d’efficacité", note Richard Billant qui a procédé à quelques ajustements en un an du fait des blessures et d’un style de jeu en évolution. Des changements qui ne devraient cependant pas trop affecter les automatismes patiemment mis en place depuis des années. "La plupart des joueurs et des joueuses ont leurs habitudes désormais. Avec Karim Souchu nous nous disons souvent : c’est comme si on s’était quitté hier", positive Richard Billant. "La flamme va reprendre dès qu’on va se retrouver, j’en suis convaincu. Il ne faut pas repartir à zéro mais relancer la mécanique." Car l’objectif est immense. Pour le 3x3, l’exposition offerte par les Jeux Olympiques est une opportunité unique. Pour les joueurs la perspective de disputer la plus prestigieuse des compétitions au Monde est tout aussi exceptionnelle. "Ça reste unique", glisse Richard Billant. "Je leur avais dit à l’ouverture du dernier stage : coaches, joueurs, encadrement, c’est la première fois de notre vie qu’on s’inscrit dans une perspective olympique. C’est extraordinaire dans une carrière." Pour rallier le Japon il conviendra donc de finir dans le top 3 d’un TQO qui accueillera 20 prétendants.
Arrivez-vous à ne pas perdre de vue l’objectif ? Il est loin ! On le regarde avec les jumelles ! Mais quand tu retrouves des joueurs avec qui tu as disputé des tournois, cela reclique assez vite. Peu importe la liste finale, on a tous vécu des choses ensemble et on s’apprécie tous. La perspective olympique doit être une formidable source de motivation… Tu m’en parles et j’ai des frissons… Les Jeux Olympiques il n’y a pas plus haut. On n’a jamais vécu ça. J’ai vu la présentation du site à Graz. Cette arène avec des loges vitrées partout, on a l’impression que ce sont des combattants qui viennent se saigner au milieu. Ça sera encore plus intense que d’habitude.
FIBA
n’étant pas développé comme celui des hommes, la présence de joueuses de l’élite est une garantie de compétitivité. Médaillée d’argent à la Coupe d’Europe 2019 et 6e à la Coupe du Monde 2019, l’Équipe de France masculine a connu des résultats encourageants avant l’interruption des compétitions internationales. Des résultats en tout cas bien plus flatteurs que le ranking mondial où pas un tricolore ne figure dans le top 50 et où la France pointait à la 7e place dans le classement des Fédérations. En Autriche, les trois places pour les Jeux pourraient se jouer entre spécialistes. Les Slovènes, Lettons ou encore Néerlandais se reposent sur des joueurs dédiés à l’activité 3x3 et qui écument les tournois à travers le Monde.
Chez les masculins l’absence d’un contingent de joueurs français sur le World Tour rend-elle plus délicate la qualification aux Jeux ? Malheureusement c’est notre problème depuis des années. 4-5 équipes françaises essayaient chaque année de performer sur le World Tour mais cela manquait de continuité. Quand on a commencé à y arriver avec Team Nantes et Team Lyon, avec de bons résultats sur les Challengers et les Masters, la Covid nous a dit : repartez de loin les Français. C’est frustrant. Pendant ce temps les autres pays continuent leur parcours, à prendre de l’expérience pour les échéances importantes qui arrivent. Au 5x5 les forces en présence sont bien connues en compétition internationale. Au TQO allez-vous plonger dans l’inconnu ? Sans savoir si votre adversaires fera 90 ou 125 kilos ? (il sourit) Alors des 125 kilos il n’y en a plus trop en 3x3 ! Les big men sont de moins en moins présents. Défensivement ça peut être très pénalisant s’il n’est pas mobile pour défendre la ligne à deux points. Pour répondre à la question, c’est l’inconnue totale. En 5x5 il y a des favoris. Quand ils jouent contre une équipe lambda, il n’y a pas de match. Au 3x3 il y a toujours des favoris. Mais sur un match cela peut aller très vite contre des équipes qui artillent à tout va. Quelle valeur donnez-vous au ranking FIBA qui est forcément défavorable à l’Équipe de France à la lecture des rosters ? On ne fait pas attention à ça. On sait qu’on manque clairement d’expérience. Il nous faudrait six mois de Masters pour rattraper les autres au niveau de la fibre 3x3. Mais le ranking ne veut rien dire une fois sur le terrain. Les tournois français rapportent peu de points et on sera toujours pénalisés. On arrive systématiquement en outsiders mais au final tout le monde s’aperçoit qu’on sait jouer au basket.
„On arrive systématiquement en outsiders mais au final tout le monde s’aperçoit qu’on sait jouer au basket.„ Raphaël Wilson
24 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
25
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
RAPHAËL WILSON
3x3
Marie-Eve Paget
“J’AI DES FRISSONS À PARLER DES JEUX” L’ancien élève du Pôle France s’est spécialisé depuis quelques années dans le 3x3 et avait ramené une médaille d’argent de la Coupe d’Europe en 2019. Avez-vous la sensation d’avoir vu votre dynamique de printemps 2020 brisée ? Complètement. Le Championnat d’Europe c’était en 2019 ! Il clôturait un été chargé en 3x3. Entre Lucas Dussoulier, Dominique Gentil, Charly Pontens et moi, nous n’avions pas arrêté entre mai et septembre. Nous étions rodés et la médaille d’argent c’était la récompense. Nous étions prêts à enchaîner sur le TQO. Depuis on a l’impression que la voiture a du mal à redémarrer. On avance, on s’arrête, on repart à nouveau.
LA DYNAMIQUE N’EST PLUS LÀ. MAIS QUAND ON VA SE RETROUVER, CELA VA REPARTIR. FIBA
Vous êtes un cas particulier en Équipe de France puisque votre club de Sorgues n’a pu jouer que quelques rencontres de N2 avant l’arrêt des championnats. Comment avez-vous pu vous entretenir ? Déjà j’ai la chance de pouvoir participer à l’United League 3x3 en Russie qui me permet d’avoir un gros niveau d’opposition. Depuis quelques mois la FFBB a mis un programme en place pour que je puisse bénéficier d’un préparateur physique sur Lyon. Je m’entraîne avec lui quatre fois par semaine depuis fin mars. Le championnat de Nationale 2 a été stoppé très tôt. Mais avec mon statut de sportif de haut niveau j’avais la possibilité de m’entraîner à Sorgues, avec l’autorisation de la Mairie. Je pouvais aller à la salle avec un joueur à chaque fois.
LA PRÉ-SÉLECTION Masculins • Raphaël Wilson • Dominique Gentil • Charly Pontens • Alex Vialaret • Antoine Eito • Franck Séguéla Féminines • Marie-Eve Paget • Marie Mané • Sonia Lucet • Mamignan Touré • Laetitia Guapo • Caroline Heriaud
Ceci sans compter les Etats-Unis qui commencent à faire du bruit dans la discipline avec trois éléments dans le top 30. "Quand j’ai regardé le Master de Doha fin mars, je voyais des équipes avec des joueurs que l’on va retrouver en Autriche. Ça me faisait mal de voir ces équipes performer pendant que nous, nous étions dans notre salon à regarder du 5x5", regrette Richard Billant. "Il faudra faire des miracles. Si on est réalistes, pas question de partir perdants." Le 16 mai, les deux équipes nationales prendront leur quartier à Voiron (Isère) dans le magnifique site Tremplin Sport Formation (TSF). 8 jours pour trouver un collectif avec en point d’orgue le Big 12 si les conditions sanitaires permettent la tenue du tournoi. Un temps limité pour des ajustements techniques bien réels. "Le 3x3 c’est l’adaptation permanente. Et on l’a fait le mieux possible. Cela oblige à aller à l’essentiel d’être dans la recherche d’efficacité", note Richard Billant qui a procédé à quelques ajustements en un an du fait des blessures et d’un style de jeu en évolution. Des changements qui ne devraient cependant pas trop affecter les automatismes patiemment mis en place depuis des années. "La plupart des joueurs et des joueuses ont leurs habitudes désormais. Avec Karim Souchu nous nous disons souvent : c’est comme si on s’était quitté hier", positive Richard Billant. "La flamme va reprendre dès qu’on va se retrouver, j’en suis convaincu. Il ne faut pas repartir à zéro mais relancer la mécanique." Car l’objectif est immense. Pour le 3x3, l’exposition offerte par les Jeux Olympiques est une opportunité unique. Pour les joueurs la perspective de disputer la plus prestigieuse des compétitions au Monde est tout aussi exceptionnelle. "Ça reste unique", glisse Richard Billant. "Je leur avais dit à l’ouverture du dernier stage : coaches, joueurs, encadrement, c’est la première fois de notre vie qu’on s’inscrit dans une perspective olympique. C’est extraordinaire dans une carrière." Pour rallier le Japon il conviendra donc de finir dans le top 3 d’un TQO qui accueillera 20 prétendants.
Arrivez-vous à ne pas perdre de vue l’objectif ? Il est loin ! On le regarde avec les jumelles ! Mais quand tu retrouves des joueurs avec qui tu as disputé des tournois, cela reclique assez vite. Peu importe la liste finale, on a tous vécu des choses ensemble et on s’apprécie tous. La perspective olympique doit être une formidable source de motivation… Tu m’en parles et j’ai des frissons… Les Jeux Olympiques il n’y a pas plus haut. On n’a jamais vécu ça. J’ai vu la présentation du site à Graz. Cette arène avec des loges vitrées partout, on a l’impression que ce sont des combattants qui viennent se saigner au milieu. Ça sera encore plus intense que d’habitude.
FIBA
n’étant pas développé comme celui des hommes, la présence de joueuses de l’élite est une garantie de compétitivité. Médaillée d’argent à la Coupe d’Europe 2019 et 6e à la Coupe du Monde 2019, l’Équipe de France masculine a connu des résultats encourageants avant l’interruption des compétitions internationales. Des résultats en tout cas bien plus flatteurs que le ranking mondial où pas un tricolore ne figure dans le top 50 et où la France pointait à la 7e place dans le classement des Fédérations. En Autriche, les trois places pour les Jeux pourraient se jouer entre spécialistes. Les Slovènes, Lettons ou encore Néerlandais se reposent sur des joueurs dédiés à l’activité 3x3 et qui écument les tournois à travers le Monde.
Chez les masculins l’absence d’un contingent de joueurs français sur le World Tour rend-elle plus délicate la qualification aux Jeux ? Malheureusement c’est notre problème depuis des années. 4-5 équipes françaises essayaient chaque année de performer sur le World Tour mais cela manquait de continuité. Quand on a commencé à y arriver avec Team Nantes et Team Lyon, avec de bons résultats sur les Challengers et les Masters, la Covid nous a dit : repartez de loin les Français. C’est frustrant. Pendant ce temps les autres pays continuent leur parcours, à prendre de l’expérience pour les échéances importantes qui arrivent. Au 5x5 les forces en présence sont bien connues en compétition internationale. Au TQO allez-vous plonger dans l’inconnu ? Sans savoir si votre adversaires fera 90 ou 125 kilos ? (il sourit) Alors des 125 kilos il n’y en a plus trop en 3x3 ! Les big men sont de moins en moins présents. Défensivement ça peut être très pénalisant s’il n’est pas mobile pour défendre la ligne à deux points. Pour répondre à la question, c’est l’inconnue totale. En 5x5 il y a des favoris. Quand ils jouent contre une équipe lambda, il n’y a pas de match. Au 3x3 il y a toujours des favoris. Mais sur un match cela peut aller très vite contre des équipes qui artillent à tout va. Quelle valeur donnez-vous au ranking FIBA qui est forcément défavorable à l’Équipe de France à la lecture des rosters ? On ne fait pas attention à ça. On sait qu’on manque clairement d’expérience. Il nous faudrait six mois de Masters pour rattraper les autres au niveau de la fibre 3x3. Mais le ranking ne veut rien dire une fois sur le terrain. Les tournois français rapportent peu de points et on sera toujours pénalisés. On arrive systématiquement en outsiders mais au final tout le monde s’aperçoit qu’on sait jouer au basket.
„On arrive systématiquement en outsiders mais au final tout le monde s’aperçoit qu’on sait jouer au basket.„ Raphaël Wilson
24 BASKETBALL MAGAZINE
MAI 2021
25