Minimag 792

Page 1

N째792 -JUIn2013 - WWW.FFBB.COM


Comité d’Organisation Local de l’Euro >

Bellenger / IS / FFBB

Le COL : deux ans de travail Par Audrey Canlet

De gauche à droite, de haut en bas : Raphael Limido, Julie Burguet, Aldric Saint Prix, Lise Barbier, Yann Barbitch, Emilie Voinot, François Tocqueville, Essa Balci, Anthony Chabrol. Et Camille Mauduit, Rémy Gautron, Jean-Pierre Siutat, Jean-Pierre Hunckler, Florène Dassé.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Cédric Lecocq

Presse Sports / Perrocheau

La 34e édition de l’EuroBasket Women aura lieu du 15 au 30 juin 2013. La France a été désignée pays organisateur le 5 décembre 2010 par l'instance dirigeante du basket européen : la FIBA Europe. C’est la quatrième fois que la France accueille cette compétition après 1962, 1976 et 2001. Pour l’occasion, une structure a été créée au sein de la Fédération : le Comité d’Organisation Local de l’Euro (COL). Dirigé par Yann Barbitch, détaché de la Fédération, et présidé par le vice-président de la FFBB, Jean Pierre Hunckler, le COL travaille depuis plus de deux ans à l’organisation de cet événement.

Fin 2010, la France se porte candidate à l’organisation du championnat d’Europe. Avant de se présenter comme pays organisateur, un appel aux candidatures dans toutes les Ligues et Comités de France a été lancé. L’objectif : définir les différents sites susceptibles d’accueillir les Braqueuses et les meilleures équipes européennes. De nombreux retours ont démontré la forte détermination de la France à organiser cette prestigieuse compétition. Trois critères ont été déterminants dans le choix des sites : l’hébergement, le soutien des collectivités et principalement, la taille de la salle. Si habituellement la formule requise pendant les EuroBasket est de trois sites, la FFBB en a finalement présenté cinq. Les sites de Vannes et de Trélazé accueilleront donc le premier tour et les sites du Vendéspace et de Lille le second. Les phases finales seront quant à elles disputées dans la nouvelle salle d’Orchies. Une cellule au sein de la Fédération s’est donc rapidement formée autour de Yann Barbitch. Petit à petit, la phase de recrutement s’est mise en place et ils étaient, dans la dernière ligne droite, une dizaine à travailler quotidiennement à l’organisation de ce championnat d’Europe. Le Comité d’Organisation Local (COL) est aujourd’hui divisé en deux pôles : la communication/marketing et les opérations sportives. Le premier est supervisé par Camille Mauduit. Elle gère ainsi les dossiers de sponsoring et les partenariats, soutenue par François Tocqueville, notamment sur la partie marketing et la gestion des partenaires. Lise Barbier s’occupe principalement de la billetterie avec Essa

Jean-Pierre Hunckler Président du COL "Les relations entre le COL et les COS ont été un élément primordial de la réussite de cette organisation. Le COL est constitué de salariés, les COS de bénévoles. J’ai entendu que nous étions partis un peu tôt en montant la structure il y a plus de deux ans. Mais nous avons eu besoin de ce temps pour que les gens du COL comprennent et intègrent les modes de fonctionnement d’un Comité, d’une Ligue, d’élus. Comprennent que le COL ne fait que passer. Les élus restent et doivent gérer l’après compétition. La complexité a donc été de respecter un cahier des charges, les exigences de la FIBA Europe tout en ménageant ceux qui travaillent sur le terrain. 6 millions d’euros c’est un budget qui peut impressionner les gens mais le COL a dépensé beaucoup d’énergie pour négocier tous les devis. 6 millions pour organiser un événement de cette envergure, en France, cela demande beaucoup de travail. Jean-Pierre Siutat et Yann Barbitch ont également mené de très nombreuses négociations avec la FIBA Europe pour parfois assouplir un cahier des charges très dense. Faire coïncider les demandes et nos contraintes pour trouver des terrains d’entente. Le Président Siutat nous avait fixé deux objectifs principaux. Financièrement présenter un bilan équilibré et assurer le succès populaire de la compétition. Aujourd’hui, nous tenons la ligne budgétaire et concernant les salles, nous sommes, par exemple, pour les sessions en soirée, entre 95 et 98% de remplissage. C’est dans la droite ligne du succès rencontré par l’Équipe de France féminine lors de ses matches de préparation avec des salles à guichets fermés à Bourg-en-Bresse, Roanne, Clermont-Ferrand et à l’Astroballe, à Villeurbanne."

Présidents des Comités d’Organisation sur Sites Janine Mélédo

Vannes

Gilles Audineau

Vendéspace

Roselyne Bienvenu

Trélazé

Olivier Deruwez

Lille et Orchies

JUIN2013

11


Comité d’Organisation Local de l’Euro >

Bellenger / IS / FFBB

Le COL : deux ans de travail Par Audrey Canlet

De gauche à droite, de haut en bas : Raphael Limido, Julie Burguet, Aldric Saint Prix, Lise Barbier, Yann Barbitch, Emilie Voinot, François Tocqueville, Essa Balci, Anthony Chabrol. Et Camille Mauduit, Rémy Gautron, Jean-Pierre Siutat, Jean-Pierre Hunckler, Florène Dassé.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Cédric Lecocq

Presse Sports / Perrocheau

La 34e édition de l’EuroBasket Women aura lieu du 15 au 30 juin 2013. La France a été désignée pays organisateur le 5 décembre 2010 par l'instance dirigeante du basket européen : la FIBA Europe. C’est la quatrième fois que la France accueille cette compétition après 1962, 1976 et 2001. Pour l’occasion, une structure a été créée au sein de la Fédération : le Comité d’Organisation Local de l’Euro (COL). Dirigé par Yann Barbitch, détaché de la Fédération, et présidé par le vice-président de la FFBB, Jean Pierre Hunckler, le COL travaille depuis plus de deux ans à l’organisation de cet événement.

Fin 2010, la France se porte candidate à l’organisation du championnat d’Europe. Avant de se présenter comme pays organisateur, un appel aux candidatures dans toutes les Ligues et Comités de France a été lancé. L’objectif : définir les différents sites susceptibles d’accueillir les Braqueuses et les meilleures équipes européennes. De nombreux retours ont démontré la forte détermination de la France à organiser cette prestigieuse compétition. Trois critères ont été déterminants dans le choix des sites : l’hébergement, le soutien des collectivités et principalement, la taille de la salle. Si habituellement la formule requise pendant les EuroBasket est de trois sites, la FFBB en a finalement présenté cinq. Les sites de Vannes et de Trélazé accueilleront donc le premier tour et les sites du Vendéspace et de Lille le second. Les phases finales seront quant à elles disputées dans la nouvelle salle d’Orchies. Une cellule au sein de la Fédération s’est donc rapidement formée autour de Yann Barbitch. Petit à petit, la phase de recrutement s’est mise en place et ils étaient, dans la dernière ligne droite, une dizaine à travailler quotidiennement à l’organisation de ce championnat d’Europe. Le Comité d’Organisation Local (COL) est aujourd’hui divisé en deux pôles : la communication/marketing et les opérations sportives. Le premier est supervisé par Camille Mauduit. Elle gère ainsi les dossiers de sponsoring et les partenariats, soutenue par François Tocqueville, notamment sur la partie marketing et la gestion des partenaires. Lise Barbier s’occupe principalement de la billetterie avec Essa

Jean-Pierre Hunckler Président du COL "Les relations entre le COL et les COS ont été un élément primordial de la réussite de cette organisation. Le COL est constitué de salariés, les COS de bénévoles. J’ai entendu que nous étions partis un peu tôt en montant la structure il y a plus de deux ans. Mais nous avons eu besoin de ce temps pour que les gens du COL comprennent et intègrent les modes de fonctionnement d’un Comité, d’une Ligue, d’élus. Comprennent que le COL ne fait que passer. Les élus restent et doivent gérer l’après compétition. La complexité a donc été de respecter un cahier des charges, les exigences de la FIBA Europe tout en ménageant ceux qui travaillent sur le terrain. 6 millions d’euros c’est un budget qui peut impressionner les gens mais le COL a dépensé beaucoup d’énergie pour négocier tous les devis. 6 millions pour organiser un événement de cette envergure, en France, cela demande beaucoup de travail. Jean-Pierre Siutat et Yann Barbitch ont également mené de très nombreuses négociations avec la FIBA Europe pour parfois assouplir un cahier des charges très dense. Faire coïncider les demandes et nos contraintes pour trouver des terrains d’entente. Le Président Siutat nous avait fixé deux objectifs principaux. Financièrement présenter un bilan équilibré et assurer le succès populaire de la compétition. Aujourd’hui, nous tenons la ligne budgétaire et concernant les salles, nous sommes, par exemple, pour les sessions en soirée, entre 95 et 98% de remplissage. C’est dans la droite ligne du succès rencontré par l’Équipe de France féminine lors de ses matches de préparation avec des salles à guichets fermés à Bourg-en-Bresse, Roanne, Clermont-Ferrand et à l’Astroballe, à Villeurbanne."

Présidents des Comités d’Organisation sur Sites Janine Mélédo

Vannes

Gilles Audineau

Vendéspace

Roselyne Bienvenu

Trélazé

Olivier Deruwez

Lille et Orchies

JUIN2013

11


Bellenger / IS / FFBB

Balci. Les relations médias sont gérées par Raphael Limido, qui est aussi en charge du site internet de l’EuroBasket Women 2013, aidé par Julie Burguet. Le deuxième pôle, concernant les opérations sportives, est supervisé par Emilie Voinot. Il concerne toute la logistique, l’hébergement, les transports, la mise en place des salles, la gestion des bénévoles. Elle est en charge des sites de Vannes, Lille et Orchies aidée par Aldric Saint Prix qui s’occupe notamment des "fans zones", tandis que Florène Dassé s’occupe de Trélazé et du Vendéspace. Elles supervisent l’organisation sur place, dans chacune des villes. Anthony Chabrol gère de son côté de l’aspect informatique des cinq salles. Ces deux dernières années ont été organisées autour de différentes étapes, à commencer par la visite des sites qui avaient retenue l'attention du COL. Une fois les sites validés, les membres du Comité d'Organisation Local établissent un contact permanent avec les COS (Comités d'Organisation sur Site), principalement constitués de bénévoles des Comités et des Ligues régionales, et les collectivités. Un rétro planning a donc été mis en place définissant le budget prévisionnel et les aménagements obligatoires pour chaque salle. La seconde étape est l'une des plus importantes : la constitution des équipes de bénévoles. Près de 200 seront présents chaque jour sur chacun des sites de l'Euro. La

12 BASKETBALLMAGAZINE

communication a aussi joué un rôle important dans la phase préparatoire. En surfant sur la belle histoire des Braqueuses à Londres, l'engouement du public ainsi que des médias ne s'est pas fait attendre. A l'image du tirage au sort de l'EuroBasket Women 2013 le 21 septembre dernier qui a été une belle réussite. Plus de 250 personnes étaient présentes à l'UNESCO. Ces 24 mois de préparation ont par ailleurs été ponctués par des visites de la FIBA Europe sur les différents sites afin de revoir les aménagements et de s'assurer de

l'application du cahier des charges. "Ils ont vraiment un expertise à nous apporter", explique Yann Barbitch. "Chaque année, ils organisent 6 à 8 Championnats d'Europe dans les compétitions de jeunes et de seniors. Notre rôle est aussi de leur rappeler la réalité du terrain : il faut s'adapter aux moyens financiers, aux salles tout en proposant la meilleure organisation possible. Le COL fait le lien entre la FIBA, les COS et les collectivités."

Notre rôle est de rappeler la réalité du terrain : il faut s'adapter aux moyens financiers, aux salles tout en proposant la meilleure organisation possible. Le COL fait le lien entre la FIBA, les COS et les collectivités.


Bellenger / IS / FFBB

Balci. Les relations médias sont gérées par Raphael Limido, qui est aussi en charge du site internet de l’EuroBasket Women 2013, aidé par Julie Burguet. Le deuxième pôle, concernant les opérations sportives, est supervisé par Emilie Voinot. Il concerne toute la logistique, l’hébergement, les transports, la mise en place des salles, la gestion des bénévoles. Elle est en charge des sites de Vannes, Lille et Orchies aidée par Aldric Saint Prix qui s’occupe notamment des "fans zones", tandis que Florène Dassé s’occupe de Trélazé et du Vendéspace. Elles supervisent l’organisation sur place, dans chacune des villes. Anthony Chabrol gère de son côté de l’aspect informatique des cinq salles. Ces deux dernières années ont été organisées autour de différentes étapes, à commencer par la visite des sites qui avaient retenue l'attention du COL. Une fois les sites validés, les membres du Comité d'Organisation Local établissent un contact permanent avec les COS (Comités d'Organisation sur Site), principalement constitués de bénévoles des Comités et des Ligues régionales, et les collectivités. Un rétro planning a donc été mis en place définissant le budget prévisionnel et les aménagements obligatoires pour chaque salle. La seconde étape est l'une des plus importantes : la constitution des équipes de bénévoles. Près de 200 seront présents chaque jour sur chacun des sites de l'Euro. La

12 BASKETBALLMAGAZINE

communication a aussi joué un rôle important dans la phase préparatoire. En surfant sur la belle histoire des Braqueuses à Londres, l'engouement du public ainsi que des médias ne s'est pas fait attendre. A l'image du tirage au sort de l'EuroBasket Women 2013 le 21 septembre dernier qui a été une belle réussite. Plus de 250 personnes étaient présentes à l'UNESCO. Ces 24 mois de préparation ont par ailleurs été ponctués par des visites de la FIBA Europe sur les différents sites afin de revoir les aménagements et de s'assurer de

l'application du cahier des charges. "Ils ont vraiment un expertise à nous apporter", explique Yann Barbitch. "Chaque année, ils organisent 6 à 8 Championnats d'Europe dans les compétitions de jeunes et de seniors. Notre rôle est aussi de leur rappeler la réalité du terrain : il faut s'adapter aux moyens financiers, aux salles tout en proposant la meilleure organisation possible. Le COL fait le lien entre la FIBA, les COS et les collectivités."

Notre rôle est de rappeler la réalité du terrain : il faut s'adapter aux moyens financiers, aux salles tout en proposant la meilleure organisation possible. Le COL fait le lien entre la FIBA, les COS et les collectivités.


EDF EuroBasket women 2013 >

"Nos axes forts sont toujours en place" Propos recueillis par Julien Guérineau

L’Équipe de France débute son EuroBasket Women 2013 le 15 juin à 21h00 face à la Lettonie. Après l’or et le bronze européen (2009 et 2011) puis l’argent olympique de Londres, les Bleues devront assumer leur statut de favoris malgré le renouvellement de près de la moitié de l’effectif. Bellenger/IS/FFBB

En conférence de presse, on vous a régulièrement demandé contre qui alliez-vous jouer la finale de l’EuroBasket Women 2013… C'est une bonne question et on me la pose depuis quasiment un an. D'ailleurs les gens se la posent à peine puisque de toutes façons, on va gagner.

Bellenger/IS/FFBB

En êtes-vous amusé, accablé ou énervé ? Aucun des trois, c'est ainsi. Ce qui est dommage c'est que lorsqu'on prépare une compétition, on se base toujours dans l'analyse du passé. Nous aurions la même équipe, la même organisation... Mais nous avons tout de même 50% de l'équipe à renouveler et peu de temps pour la préparer. Ce n'est pas simple. Mais ce qu'on regarde c'est l'Équipe de France vice-championne olympique. Alors qu’il avait fallu cinq ans pour en arriver là.

14 BASKETBALLMAGAZINE

Au sortir des Jeux, pensiez-vous avoir à remplacer quasiment la moitié de l’équipe ? Oui. Florence Lepron m'en avait parlé avant la compétition. Élodie Godin et Jennifer Digbeu dès notre retour. Je savais pour Clémence Beikes et la seule incertitude concernait Marion Laborde. Le choix de ne pas vous engager sur quatre ans mais simplement sur un an a-t-il un lien avec cette situation ?

"Notre équipe a ce pouvoir d’intégrer facilement les nouvelles. Et dans notre mode de fonctionnement nous avons des outils pour le faciliter." Ça n'avait rien à voir. J'étais parti sur un objectif 2012. L'année dernière, nous avons vu qu'il était difficile de mener de front les deux projets, ASVEL et Équipe de France. Mais mes dirigeants ont estimé qu'avec l'Euro à domicile, il était compliqué de changer dès maintenant. Si l'Euro n'avait pas été en France cela aurait été différent puisque nous n'aurions pas eu à faire face aux mêmes attentes en termes de résultats. Je n'ai rien à gagner c'est une certitude. On va me trouver tous les

maux de la terre si on ne performe pas. Mais je ne calcule pas comme ça. Des procès on m'en a fait mais comme nous avons gagné, ils sont dans les placards pour l'instant. Dans ces conditions, travaillez-vous sur un Euro ou sur une perspective olympique ? Les deux. Si je vois ça de manière très individualiste, je me dis que je vais faire le forcing pour garder les anciennes,

convaincre celles qui ont arrêté momentanément. Mais nous préparons l'avenir et je me suis toujours inscrit dans un travail avec ma hiérarchie qui me donne des axes de travail. Et si je m'inscris dans un projet c'est que je les accepte. Et le projet c'est de renouveler. S’agit-il d’un renouvellement à marche forcée du fait des circonstances ? Non c'est l'histoire d'une sélection. Quand je suis arrivé j'ai intégré des jeunes joueuses. Alain Jardel et Jacques Commères ont fait de même avant moi. Il y a des temps pour ça. Nous n'avons pas raté d'échéances et si sur certains postes l'équipe est vieillissante, une relève arrive. Parfois elle est un peu loin du niveau et simplement il ne faut pas envoyer les gens au casse pipe mais les préparer. Pensez-vous que l’équilibre humain, plus encore que sportif, peut-être bousculé par l’absence de joueuses médaillées à Londres ? Quand on construit un projet il y a deux aspects : la cohésion sociale et la cohésion opérationnelle. La cohésion sociale permet de bien vivre ensemble, te rend la vie plus facile mais ne te rend pas meilleur. 2009 à ce titre était fantastique. 2011 et 2012 très compliqué. En 2011 on n'a pas su gérer. En 2012 on a compris que quand

JUIN2013 15


EDF EuroBasket women 2013 >

"Nos axes forts sont toujours en place" Propos recueillis par Julien Guérineau

L’Équipe de France débute son EuroBasket Women 2013 le 15 juin à 21h00 face à la Lettonie. Après l’or et le bronze européen (2009 et 2011) puis l’argent olympique de Londres, les Bleues devront assumer leur statut de favoris malgré le renouvellement de près de la moitié de l’effectif. Bellenger/IS/FFBB

En conférence de presse, on vous a régulièrement demandé contre qui alliez-vous jouer la finale de l’EuroBasket Women 2013… C'est une bonne question et on me la pose depuis quasiment un an. D'ailleurs les gens se la posent à peine puisque de toutes façons, on va gagner.

Bellenger/IS/FFBB

En êtes-vous amusé, accablé ou énervé ? Aucun des trois, c'est ainsi. Ce qui est dommage c'est que lorsqu'on prépare une compétition, on se base toujours dans l'analyse du passé. Nous aurions la même équipe, la même organisation... Mais nous avons tout de même 50% de l'équipe à renouveler et peu de temps pour la préparer. Ce n'est pas simple. Mais ce qu'on regarde c'est l'Équipe de France vice-championne olympique. Alors qu’il avait fallu cinq ans pour en arriver là.

14 BASKETBALLMAGAZINE

Au sortir des Jeux, pensiez-vous avoir à remplacer quasiment la moitié de l’équipe ? Oui. Florence Lepron m'en avait parlé avant la compétition. Élodie Godin et Jennifer Digbeu dès notre retour. Je savais pour Clémence Beikes et la seule incertitude concernait Marion Laborde. Le choix de ne pas vous engager sur quatre ans mais simplement sur un an a-t-il un lien avec cette situation ?

"Notre équipe a ce pouvoir d’intégrer facilement les nouvelles. Et dans notre mode de fonctionnement nous avons des outils pour le faciliter." Ça n'avait rien à voir. J'étais parti sur un objectif 2012. L'année dernière, nous avons vu qu'il était difficile de mener de front les deux projets, ASVEL et Équipe de France. Mais mes dirigeants ont estimé qu'avec l'Euro à domicile, il était compliqué de changer dès maintenant. Si l'Euro n'avait pas été en France cela aurait été différent puisque nous n'aurions pas eu à faire face aux mêmes attentes en termes de résultats. Je n'ai rien à gagner c'est une certitude. On va me trouver tous les

maux de la terre si on ne performe pas. Mais je ne calcule pas comme ça. Des procès on m'en a fait mais comme nous avons gagné, ils sont dans les placards pour l'instant. Dans ces conditions, travaillez-vous sur un Euro ou sur une perspective olympique ? Les deux. Si je vois ça de manière très individualiste, je me dis que je vais faire le forcing pour garder les anciennes,

convaincre celles qui ont arrêté momentanément. Mais nous préparons l'avenir et je me suis toujours inscrit dans un travail avec ma hiérarchie qui me donne des axes de travail. Et si je m'inscris dans un projet c'est que je les accepte. Et le projet c'est de renouveler. S’agit-il d’un renouvellement à marche forcée du fait des circonstances ? Non c'est l'histoire d'une sélection. Quand je suis arrivé j'ai intégré des jeunes joueuses. Alain Jardel et Jacques Commères ont fait de même avant moi. Il y a des temps pour ça. Nous n'avons pas raté d'échéances et si sur certains postes l'équipe est vieillissante, une relève arrive. Parfois elle est un peu loin du niveau et simplement il ne faut pas envoyer les gens au casse pipe mais les préparer. Pensez-vous que l’équilibre humain, plus encore que sportif, peut-être bousculé par l’absence de joueuses médaillées à Londres ? Quand on construit un projet il y a deux aspects : la cohésion sociale et la cohésion opérationnelle. La cohésion sociale permet de bien vivre ensemble, te rend la vie plus facile mais ne te rend pas meilleur. 2009 à ce titre était fantastique. 2011 et 2012 très compliqué. En 2011 on n'a pas su gérer. En 2012 on a compris que quand

JUIN2013 15


EDF EuroBasket women 2013 >

Créer cette cohésion avec des joueuses que vous connaissez moins, cela vous inquiète-t-il ? C’est effectivement à reconstruire puisque si je connais les qualités techniques de certaines joueuses, je ne connais pas leur capacité à s’intégrer dans un collectif, gérer le stress, l’évènement… On part dans l’inconnu alors que

"la deuxième phase de poule s’annonce très compliquée. Mais les filles ont parfaitement conscience que nous avons des adversaires sérieux. Elles sont très lucides." efforts à faire. Nous avons des lignes directrices avec des comportements à avoir. Des règles communes avec des choses qui ne sont pas acceptables. Les filles l’acceptent bien. Mon travail est de rappeler que pour gagner, il faut faire ces efforts. Et cela prend du temps puisqu’il faut apprendre à connaître les gens, leurs travers. Ne pas les juger mais les gérer et faire la part des choses. Le mythe de la compétition parfaite, ambiance harmonieuse, résultats sportifs réussis, s’effondre… En 2009 on l’a connu. Ce qui était difficile pour les filles c’est de penser que toutes les compétitions allaient être comme cela. On en revient à la question de la cohésion. Bien travailler avec des gens qu’on ne supporte pas.

16 BASKETBALLMAGAZINE

du groupe et la capacité de l’individu à s’y intégrer. Le paradoxe c’est rentrer dans une identité d’équipe et en même temps exister. Notre équipe a ce pouvoir d’intégrer facilement les nouvelles. Et dans notre mode de fonctionnement nous avons des outils pour le faciliter. Je débriefe toujours les nouvelles avant les débuts de stage pour ne pas qu’elles se fassent un monde de la sélection nationale. Je le fais depuis 2008 puisque j’ai souvenir d’Anaël Lardy se cassant la main en fermant sa fenêtre alors qu’elle était super tendue, super stressée. Les Bleues c’est un contexte anxiogène pour les jeunes. Il faut donc dédramatiser.

Bellenger/IS/FFBB

Comment avez-vous géré la préparation en parallèle des playoffs Pro A avec l’ASVEL ? Nous avons l’expérience de ce type de préparation. On garde les mêmes formes de jeu en les adaptant aux nouvelles joueuses. Mais les entraînements sont écrits et pensés à l’avance. Maintenant il reste quelques inconnus sur la construction finale de l’équipe et le style qu’on va lui donner. Mais ce sont des nuances. La base reste.

j’aime bien, en général, savoir où sont les mines. Pour des joueuses de 18 ou 20 ans qui rejoignent pour la première fois l’équipe nationale, y a-t-il une forme de fascination qui peut compliquer leur intégration ? C’est chaque année pareil. Je ne sais pas sur qui vous fantasmiez, jeune basketteur ? Magic Johnson… Très bien. La photo, le poster dans la chambre à 14 ans... Et imaginez-vous, quatre ans après, rentrer dans une équipe et jouer avec Magic. Certaines jeunes filles en sont là. Elles ne savent pas comment se comporter. Il y a deux forces à prendre en compte. L’attractivité

Bellenger/IS/FFBB

on veut gagner, la cohésion opérationnelle est plus importante. Simplement, travailler bien ensemble avec des gens que tu ne supportes pas, ce n'est pas facile. Au niveau départemental ou régional, tu veux gagner mais tu es préoccupé par l'idée de passer un bon moment avec tes copains. La compétition ce n'est pas ça. Et cela use parce que ce sont des

Malgré le renouvellement de l’équipe vous parlez simplement de nuances… Oui parce que nos axes forts, nos meneuses et nos intérieures, sont toujours en place. Après il faudra intégrer des joueuses extérieures qui seront différentes. Et donc il faudra chercher des moyens de les exploiter. Diandra Tchatchouang n’a pas les mêmes qualités que Florence Lepron ou Clémence Beikes par exemple.

Pensez-vous que l’effet Londres va se poursuivre au niveau de la médiatisation de cette équipe ? Les Jeux Olympiques ont laissé une trace. Moi on me sollicite, on me fait parfois signer des autographes dans l’antre du basket masculin, en tant qu’entraîneur de l’Équipe de France féminine. C’est assez exceptionnel. Quand on assiste au match des Champions au Palais des Congrès en début de saison, c’est Endy Miyem, Céline Dumerc et Emmeline Ndongue vers qui les gens se tournent. C’est nouveau et pourvu que ça dure. Même si l’exposition sera bien moindre, la France du basket va se mobiliser et les joueuses le savent.

a deux ans. Cette année le retour de l’Espagne, la Turquie, la Russie, la Biélorussie, la République Tchèque… Vous ne savez donc toujours pas contre qui vous disputerez la finale ? (il sourit) Je suis un garçon pragmatique donc je ne sais pas si on va sortir du premier groupe. D’abord on se qualifie ensuite on discute. Surtout que la deuxième phase de poule s’annonce très compliquée. Mais les filles ont parfaitement conscience que nous avons des adversaires sérieux. Elles sont très lucides.

Si on vous interroge beaucoup sur l’Équipe de France, on a tendance à en oublier vos adversaires. Qui seront les plus sérieux ? On fait partie des favoris bien évidemment. Mais chaque année des équipes apparaissent. Regardez le Monténégro il y

JUIN2013 17


EDF EuroBasket women 2013 >

Créer cette cohésion avec des joueuses que vous connaissez moins, cela vous inquiète-t-il ? C’est effectivement à reconstruire puisque si je connais les qualités techniques de certaines joueuses, je ne connais pas leur capacité à s’intégrer dans un collectif, gérer le stress, l’évènement… On part dans l’inconnu alors que

"la deuxième phase de poule s’annonce très compliquée. Mais les filles ont parfaitement conscience que nous avons des adversaires sérieux. Elles sont très lucides." efforts à faire. Nous avons des lignes directrices avec des comportements à avoir. Des règles communes avec des choses qui ne sont pas acceptables. Les filles l’acceptent bien. Mon travail est de rappeler que pour gagner, il faut faire ces efforts. Et cela prend du temps puisqu’il faut apprendre à connaître les gens, leurs travers. Ne pas les juger mais les gérer et faire la part des choses. Le mythe de la compétition parfaite, ambiance harmonieuse, résultats sportifs réussis, s’effondre… En 2009 on l’a connu. Ce qui était difficile pour les filles c’est de penser que toutes les compétitions allaient être comme cela. On en revient à la question de la cohésion. Bien travailler avec des gens qu’on ne supporte pas.

16 BASKETBALLMAGAZINE

du groupe et la capacité de l’individu à s’y intégrer. Le paradoxe c’est rentrer dans une identité d’équipe et en même temps exister. Notre équipe a ce pouvoir d’intégrer facilement les nouvelles. Et dans notre mode de fonctionnement nous avons des outils pour le faciliter. Je débriefe toujours les nouvelles avant les débuts de stage pour ne pas qu’elles se fassent un monde de la sélection nationale. Je le fais depuis 2008 puisque j’ai souvenir d’Anaël Lardy se cassant la main en fermant sa fenêtre alors qu’elle était super tendue, super stressée. Les Bleues c’est un contexte anxiogène pour les jeunes. Il faut donc dédramatiser.

Bellenger/IS/FFBB

Comment avez-vous géré la préparation en parallèle des playoffs Pro A avec l’ASVEL ? Nous avons l’expérience de ce type de préparation. On garde les mêmes formes de jeu en les adaptant aux nouvelles joueuses. Mais les entraînements sont écrits et pensés à l’avance. Maintenant il reste quelques inconnus sur la construction finale de l’équipe et le style qu’on va lui donner. Mais ce sont des nuances. La base reste.

j’aime bien, en général, savoir où sont les mines. Pour des joueuses de 18 ou 20 ans qui rejoignent pour la première fois l’équipe nationale, y a-t-il une forme de fascination qui peut compliquer leur intégration ? C’est chaque année pareil. Je ne sais pas sur qui vous fantasmiez, jeune basketteur ? Magic Johnson… Très bien. La photo, le poster dans la chambre à 14 ans... Et imaginez-vous, quatre ans après, rentrer dans une équipe et jouer avec Magic. Certaines jeunes filles en sont là. Elles ne savent pas comment se comporter. Il y a deux forces à prendre en compte. L’attractivité

Bellenger/IS/FFBB

on veut gagner, la cohésion opérationnelle est plus importante. Simplement, travailler bien ensemble avec des gens que tu ne supportes pas, ce n'est pas facile. Au niveau départemental ou régional, tu veux gagner mais tu es préoccupé par l'idée de passer un bon moment avec tes copains. La compétition ce n'est pas ça. Et cela use parce que ce sont des

Malgré le renouvellement de l’équipe vous parlez simplement de nuances… Oui parce que nos axes forts, nos meneuses et nos intérieures, sont toujours en place. Après il faudra intégrer des joueuses extérieures qui seront différentes. Et donc il faudra chercher des moyens de les exploiter. Diandra Tchatchouang n’a pas les mêmes qualités que Florence Lepron ou Clémence Beikes par exemple.

Pensez-vous que l’effet Londres va se poursuivre au niveau de la médiatisation de cette équipe ? Les Jeux Olympiques ont laissé une trace. Moi on me sollicite, on me fait parfois signer des autographes dans l’antre du basket masculin, en tant qu’entraîneur de l’Équipe de France féminine. C’est assez exceptionnel. Quand on assiste au match des Champions au Palais des Congrès en début de saison, c’est Endy Miyem, Céline Dumerc et Emmeline Ndongue vers qui les gens se tournent. C’est nouveau et pourvu que ça dure. Même si l’exposition sera bien moindre, la France du basket va se mobiliser et les joueuses le savent.

a deux ans. Cette année le retour de l’Espagne, la Turquie, la Russie, la Biélorussie, la République Tchèque… Vous ne savez donc toujours pas contre qui vous disputerez la finale ? (il sourit) Je suis un garçon pragmatique donc je ne sais pas si on va sortir du premier groupe. D’abord on se qualifie ensuite on discute. Surtout que la deuxième phase de poule s’annonce très compliquée. Mais les filles ont parfaitement conscience que nous avons des adversaires sérieux. Elles sont très lucides.

Si on vous interroge beaucoup sur l’Équipe de France, on a tendance à en oublier vos adversaires. Qui seront les plus sérieux ? On fait partie des favoris bien évidemment. Mais chaque année des équipes apparaissent. Regardez le Monténégro il y

JUIN2013 17


Tour d’horizon EDF jeunes FILLES >

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

Championnat d'Europe à Varna (Bulgarie) du 01 Août au 11 Août 2013 01 Août : République Tchèque - France 02 Août : Slovaquie - France 03 Août : Hongrie - France Équipe de France U16 Ornella Bankole Clerine Choron Pauline Diouris Castelot Francesca Dorby Alix Duchet Amélie Fernandez Chloé Mantelin Ludivine Marie Johanna Muzet Alexandrin Obou Fegue Aida Sow Ana Tadic

Taille

Naiss.

Poste

1,81 1,64 1,78 1,81 1,63 1,78 1,69 1,86 1,79 1,90 1,86 1,90

1997 1998 1997 1997 1997 1997 1997 1998 1997 1997 1998 1998

Arrière Meneuse Ailière Arrière Meneuse Ailière Ailière Intérieure Ailière Intérieure Intérieure Intérieure

Entraîneur : Julien Egloff Assistant(s) : David Gallois et Xavier Noguera Alix Duchet

qu’on pratique en France", avance Julien Egloff. L’entraîneur sait aussi que dans ce tournoi où tout est nouveau pour la plupart des engagées, la différence ne se fait pas uniquement sur le parquet. "Une des clés de la réussite est la maturité en dehors du terrain et, surtout, la capacité des filles à vraiment s’approprier le projet autour d’un objectif fort." En Bulgarie, les cadettes défieront la République Tchèque, la Hongrie et la Slovaquie au premier tour, trois nations qui ont terminé juste derrière la France en 2012. "La poule de départ est d’un très bon niveau car il y a beaucoup de joueuses dans les équipes adverses qui ont déjà participé à un Euro. Ce sera un groupe très serré donc il faudra être prêt d’entrée. Je pense qu’on a tout le potentiel pour bien faire mais ça, pour le moment, ce n’est que de la théorie." Place à la pratique dès le 1er août.

48 BASKETBALLMAGAZINE

Club

Centre Fédéral Pays Voironnais Basket GCO Bihorel Centre Fédéral Centre Fédéral Bourges Basket Bourges Basket Arras Pays d'Artois B FC Lyon Centre Fédéral AS Montferrand Centre Fédéral

30

3

FIBA Europe / Viktor Rébay

FIBA Europe / Viktor Rébay

joueuSE

2

Ornella Bankole

JUIN2013 49


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.