historique ! N°795 -OCTOBRE2013 - WWW.FFBB.COM
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Pietrus, au-delà des chiffres
Une si longue attente Par Julien Guérineau
36 BASKETBALLMAGAZINE
Bellenger /IS / FFBB
Peut-être en avaient-ils rêvé… Monter sur le podium… en redescendre pour recevoir le trophée de champion d’Europe. Chanter la Marseillaise puis hurler leur joie sous une pluie de confettis. Ce rêve, les 12 joueurs de l’équipe de France l’ont réalisé à la Stozice Arena. Désormais, pour tous les basketteurs, Ljubljana restera comme une destination magique. Le lieu, où pour la première fois les Bleus ont régné sur l’Europe. Pour sa 36e participation (en 38 éditions) à la compétition continentale, la France a donc conquis le Graal. Et pour toutes les composantes du groupe, la volonté de partager ce moment magique était sincère. "C’est un bonheur intégral pour tout le basket français", estimait ainsi Vincent Collet. "Nos supporters, nos joueurs nos joueuses attendaient ça. L’équipe nationale c’est beaucoup de pression, pour le coach en particulier. Ce qui est magnifique c’est que l’équipe a su rester solidaire dans la difficulté et ce soir c’est une récompense extraordinaire. Je rêvais de chanter la Marseillaise sur la plus haute marche du podium. On l’a fait avec tous les joueurs. C’était un grand moment d’émotion. Depuis que j’ai pris en main cette équipe je souhaitais l’aider à accomplir son destin. Cette génération mérite ce qui lui est arrivé ce soir. Je suis content de ne pas avoir abîmé sa trajectoire." Tout à leur joie, les Bleus ont même quelque peu bousculé le protocole. Après la remise des médailles d’or et du titre de meilleur marqueur et de MVP à Tony Parker, Boris Diaw, capitaine du groupe, est ainsi appelé pour recevoir le trophée des mains de Cyriel Coomans, le Président de la FIBA Europe. Florent Pietrus, co-capitaine, le rejoint rapidement sur le parquet. Puis en quelques secondes c’est toute l’équipe qui s’aligne devant les photographes pendant que le responsable de la cérémonie agite
Le cliché absolu : "ce qu’il fait se ne voit pas dans les stats." L’expression idéale pour masquer les insuffisances d’un joueur… Et pourtant. Florent Pietrus, 1,9 point de moyenne à l’EuroBasket, a été tout simplement immense au moment où s’est décidé le destin des Bleus. Sa performance défensive lors de la demi-finale contre l’Espagne restera comme un chef d’œuvre du genre. 27 minutes passées sur le terrain à se vider les tripes, à laisser son cœur, et son corps sur le parquet. "Il était épuisé, il vacillait, il demandait à sortir. Mais il a continué", soufflait admiratif Charles Kahudi à propos de ce morceau de bravoure. Littéralement possédé, Pietrus a tout donné pour atteindre son objectif. "L’or il n’y avait que ça qui me fasse rêver chaque été. Cela faisait 10 ans que nous étions ensemble pour certains. Nous ne sommes plus très jeunes et on savait que les dernières opportunités arrivaient. Pour une génération comme la nôtre c’était dur." Utilisé avec parcimonie lors de la première moitié de la compétition, l’aîné du groupe France a pleinement retrouvé ses prérogatives de capitaine de la défense par la suite : "Quand les matches importants arrivent j’ai toujours répondu présent. Dans ces moments-là l’expérience entre en jeu. Vincent Collet m’a toujours dit d’être prêt pour les quarts de finale." A 31 ans, Florent Pietrus est désormais de retour en France, avec le SLUC Nancy, après neuf saisons d’exil en Espagne. Mais pas question pour lui de penser à la retraite. "J’aimerais aller jusqu’en 2016. Si je suis bien physiquement et mentalement c’est toujours un bonheur pour moi d’être en équipe de France."
désespérément les bras pour leur faire comprendre qu’il est encore trop tôt pour immortaliser le moment et que l’hymne français va retentir. Dès les premiers accords les Bleus remontent comme un seul homme sur le podium retrouver le staff et entament à gorges déployées une Marseillaise inoubliable. "Je suis très heureux et très fier de ce groupe", insistait Boris Diaw. "Quand on me disait qu’avec l’absence de tel ou tel joueur on ne gagnerait pas le titre je répondais que ce n’est pas un joueur qui fait une équipe. Le groupe France progresse depuis des années et c’est ce qu’il faut retenir."
Bellenger / IS / FFBB
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Le 22 septembre 2013 restera donc comme une date historique pour le basket français. Pour la première fois de son histoire les Bleus sont montés sur la plus haute marche d’un podium continental et Boris Diaw et Florent Pietrus ont soulevé le trophée Nikolai Semashko.
OCTOBRE2013 37
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Pietrus, au-delà des chiffres
Une si longue attente Par Julien Guérineau
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Peut-être en avaient-ils rêvé… Monter sur le podium… en redescendre pour recevoir le trophée de champion d’Europe. Chanter la Marseillaise puis hurler leur joie sous une pluie de confettis. Ce rêve, les 12 joueurs de l’équipe de France l’ont réalisé à la Stozice Arena. Désormais, pour tous les basketteurs, Ljubljana restera comme une destination magique. Le lieu, où pour la première fois les Bleus ont régné sur l’Europe. Pour sa 36e participation (en 38 éditions) à la compétition continentale, la France a donc conquis le Graal. Et pour toutes les composantes du groupe, la volonté de partager ce moment magique était sincère. "C’est un bonheur intégral pour tout le basket français", estimait ainsi Vincent Collet. "Nos supporters, nos joueurs nos joueuses attendaient ça. L’équipe nationale c’est beaucoup de pression, pour le coach en particulier. Ce qui est magnifique c’est que l’équipe a su rester solidaire dans la difficulté et ce soir c’est une récompense extraordinaire. Je rêvais de chanter la Marseillaise sur la plus haute marche du podium. On l’a fait avec tous les joueurs. C’était un grand moment d’émotion. Depuis que j’ai pris en main cette équipe je souhaitais l’aider à accomplir son destin. Cette génération mérite ce qui lui est arrivé ce soir. Je suis content de ne pas avoir abîmé sa trajectoire." Tout à leur joie, les Bleus ont même quelque peu bousculé le protocole. Après la remise des médailles d’or et du titre de meilleur marqueur et de MVP à Tony Parker, Boris Diaw, capitaine du groupe, est ainsi appelé pour recevoir le trophée des mains de Cyriel Coomans, le Président de la FIBA Europe. Florent Pietrus, co-capitaine, le rejoint rapidement sur le parquet. Puis en quelques secondes c’est toute l’équipe qui s’aligne devant les photographes pendant que le responsable de la cérémonie agite
Le cliché absolu : "ce qu’il fait se ne voit pas dans les stats." L’expression idéale pour masquer les insuffisances d’un joueur… Et pourtant. Florent Pietrus, 1,9 point de moyenne à l’EuroBasket, a été tout simplement immense au moment où s’est décidé le destin des Bleus. Sa performance défensive lors de la demi-finale contre l’Espagne restera comme un chef d’œuvre du genre. 27 minutes passées sur le terrain à se vider les tripes, à laisser son cœur, et son corps sur le parquet. "Il était épuisé, il vacillait, il demandait à sortir. Mais il a continué", soufflait admiratif Charles Kahudi à propos de ce morceau de bravoure. Littéralement possédé, Pietrus a tout donné pour atteindre son objectif. "L’or il n’y avait que ça qui me fasse rêver chaque été. Cela faisait 10 ans que nous étions ensemble pour certains. Nous ne sommes plus très jeunes et on savait que les dernières opportunités arrivaient. Pour une génération comme la nôtre c’était dur." Utilisé avec parcimonie lors de la première moitié de la compétition, l’aîné du groupe France a pleinement retrouvé ses prérogatives de capitaine de la défense par la suite : "Quand les matches importants arrivent j’ai toujours répondu présent. Dans ces moments-là l’expérience entre en jeu. Vincent Collet m’a toujours dit d’être prêt pour les quarts de finale." A 31 ans, Florent Pietrus est désormais de retour en France, avec le SLUC Nancy, après neuf saisons d’exil en Espagne. Mais pas question pour lui de penser à la retraite. "J’aimerais aller jusqu’en 2016. Si je suis bien physiquement et mentalement c’est toujours un bonheur pour moi d’être en équipe de France."
désespérément les bras pour leur faire comprendre qu’il est encore trop tôt pour immortaliser le moment et que l’hymne français va retentir. Dès les premiers accords les Bleus remontent comme un seul homme sur le podium retrouver le staff et entament à gorges déployées une Marseillaise inoubliable. "Je suis très heureux et très fier de ce groupe", insistait Boris Diaw. "Quand on me disait qu’avec l’absence de tel ou tel joueur on ne gagnerait pas le titre je répondais que ce n’est pas un joueur qui fait une équipe. Le groupe France progresse depuis des années et c’est ce qu’il faut retenir."
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Le 22 septembre 2013 restera donc comme une date historique pour le basket français. Pour la première fois de son histoire les Bleus sont montés sur la plus haute marche d’un podium continental et Boris Diaw et Florent Pietrus ont soulevé le trophée Nikolai Semashko.
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Tony Parker, la légende
Un accueil triomphal
Il faudra sans doute attendre qu’il ait pris sa retraite internationale en 2016 pour juger à sa juste valeur l’impact de Tony Parker sur le basket français. Il le répète, il a la ferme intention de terminer sa carrière en bleu à Rio, pour les Jeux Olympiques de 2016. Mais en attendant, il continue de réécrire les livres d’histoire du basket français et européen. Les Américains sont friands des chiffres et savent à merveille les exploiter pour écrire la légende d’un joueur. En Europe la tradition statistique souffre de l’absence de données chiffrées avant les années 90. Mais un marqueur permet de mesurer la place qu’occupe aujourd’hui Tony Parker dans le basket européen. En Slovénie, il est ainsi devenu le deuxième meilleur marqueur de tous les temps à l’EuroBasket. Après avoir dépassé Dirk Nowitzki, sa huitième participation au rendez-vous continental, en Ukraine en 2015, lui permettra d’effacer des tablettes le mythique Nick Galis.
Par Julien Guérineau
Quelques jours après le titre européen, tous les joueurs de l’équipe de France avaient retrouvé leurs clubs en Chine, Serbie, Espagne, Etats-Unis, Russie ou en France. Mais auparavant ils ont pu mesurer l’impact de leur victoire sur le public.
40 BASKETBALLMAGAZINE
Fans en délire, cordons de police, bousculades, flashes qui crépitent. En débarquant à l’aéroport Paris Charles De Gaulle, l’Equipe de France a pris pleinement conscience qu’elle avait marqué les esprits en remportant l’EuroBasket. Plus de 7 millions de téléspectateurs ont pu suivre la finale triomphale contre la Lituanie et sportifs, artistes ou politiques ont unanimement salué le résultat. Après un rapide détour par un hôtel près de la Tour Eiffel pour une conférence de presse, les Bleus ont d’ailleurs pris la direction de l’Elysée pour y être reçus par le Président de la République, François Hollande. "C'est toute la France qui est fière de son équipe", a-t-il déclaré. "A voir votre joie, la manière avec laquelle vous avez entonné la Marseillaise, cela a montré que vous étiez fiers et conscients de ce que vous avez réalisé. Vous avez permis aussi que notre équipe féminine ne reste pas orpheline… Vous êtes originaires de beaucoup de régions françaises et vous êtes la France. Aujourd'hui, c'est vous la France." Après avoir posé en compagnie du Président de la République, les joueurs de l’Equipe de France ont répondu aux nombreuses sollicitations médiatiques. Et pas des moindres. Tandis qu’Antoine Diot, Nicolas Batum et Boris Diaw prenaient la direction du plateau du journal de 20h de TF1, Tony Parker répondait quant à lui à l’invitation de David Pujadas sur France 2. La preuve que cette équipe, son image et le message de partage qu’elle a véhiculé lors de sa victoire ont séduit un public bien plus large que le simple cercle des initiés.
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Meilleurs marqueurs EuroBasket Joueur Pays Nikos Galis Grèce Tony Parker France Dirk Nowitzki Allemagne Micky Berkowitz Israël Kamil Brabenec Tchécoslovaquie Juan Antonio San Epifanio Espagne Emiliano Rodríguez Espagne Radivoj Korac Yougoslavie Pau Gasol Espagne Stanislav Kropilak Tchécoslovaquie
Points 1028 996 983 935 914 894 869 845 814 765
OCTOBRE2013 41
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Tony Parker, la légende
Un accueil triomphal
Il faudra sans doute attendre qu’il ait pris sa retraite internationale en 2016 pour juger à sa juste valeur l’impact de Tony Parker sur le basket français. Il le répète, il a la ferme intention de terminer sa carrière en bleu à Rio, pour les Jeux Olympiques de 2016. Mais en attendant, il continue de réécrire les livres d’histoire du basket français et européen. Les Américains sont friands des chiffres et savent à merveille les exploiter pour écrire la légende d’un joueur. En Europe la tradition statistique souffre de l’absence de données chiffrées avant les années 90. Mais un marqueur permet de mesurer la place qu’occupe aujourd’hui Tony Parker dans le basket européen. En Slovénie, il est ainsi devenu le deuxième meilleur marqueur de tous les temps à l’EuroBasket. Après avoir dépassé Dirk Nowitzki, sa huitième participation au rendez-vous continental, en Ukraine en 2015, lui permettra d’effacer des tablettes le mythique Nick Galis.
Par Julien Guérineau
Quelques jours après le titre européen, tous les joueurs de l’équipe de France avaient retrouvé leurs clubs en Chine, Serbie, Espagne, Etats-Unis, Russie ou en France. Mais auparavant ils ont pu mesurer l’impact de leur victoire sur le public.
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Fans en délire, cordons de police, bousculades, flashes qui crépitent. En débarquant à l’aéroport Paris Charles De Gaulle, l’Equipe de France a pris pleinement conscience qu’elle avait marqué les esprits en remportant l’EuroBasket. Plus de 7 millions de téléspectateurs ont pu suivre la finale triomphale contre la Lituanie et sportifs, artistes ou politiques ont unanimement salué le résultat. Après un rapide détour par un hôtel près de la Tour Eiffel pour une conférence de presse, les Bleus ont d’ailleurs pris la direction de l’Elysée pour y être reçus par le Président de la République, François Hollande. "C'est toute la France qui est fière de son équipe", a-t-il déclaré. "A voir votre joie, la manière avec laquelle vous avez entonné la Marseillaise, cela a montré que vous étiez fiers et conscients de ce que vous avez réalisé. Vous avez permis aussi que notre équipe féminine ne reste pas orpheline… Vous êtes originaires de beaucoup de régions françaises et vous êtes la France. Aujourd'hui, c'est vous la France." Après avoir posé en compagnie du Président de la République, les joueurs de l’Equipe de France ont répondu aux nombreuses sollicitations médiatiques. Et pas des moindres. Tandis qu’Antoine Diot, Nicolas Batum et Boris Diaw prenaient la direction du plateau du journal de 20h de TF1, Tony Parker répondait quant à lui à l’invitation de David Pujadas sur France 2. La preuve que cette équipe, son image et le message de partage qu’elle a véhiculé lors de sa victoire ont séduit un public bien plus large que le simple cercle des initiés.
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