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LES PROMUS NATIONAUX LES STAFFS TECHNIQUES LES ÉQUIPES DE FRANCE DE JEUNES

LES A’ PRÉPARENT L’AVENIR N°804 - JUILLET2014 - WWW.FFBB.COM

Nobel Boungou Colo


COUPE DU MONDE ESPAGNE >

UN GROUPE AMBITIEUX Par Julien Guérineau

Vincent Collet et Patrick Beesley ont dévoilé vendredi 13 juin, la liste des 17 joueurs qui débuteront la préparation pour la Coupe du Monde en Espagne (30 août – 14 septembre). 10 champions d’Europe seront de cette nouvelle campagne, épaulés par de jeunes éléments appelés à assumer de lourdes responsabilités dans un futur proche.

dans une grosse cylindrée d’Euroleague. Troisième passeur de la saison dans la compétition continentale, deuxième dans la même catégorie en ACB, le Biterrois est monté en puissance au fil des semaines, s’affirmant de plus en plus comme un scoreur de premier plan en plus de ses formidables capacités de création. Antoine Diot a suivi une trajectoire similaire au point de coiffer tous ses concurrents au poteau pour le titre de MVP de Pro A. Nando De Colo, de son côté, a quitté les Spurs en cours de saison pour tenter de gagner du temps de jeu à Toronto. Avec un résultat mitigé, même si un mois d’avril prometteur (6,7 pts, 3,4 pds) pourrait avoir convaincu les dirigeants des Raptors de prolonger son bail au Canada. Sans Parker la capacité de De Colo à évoluer sur les deux postes arrières apparaît indispensable.

POSTE 2/3 Un temps indécis quant à sa participation, Nicolas Batum sera bien du voyage en Espagne. A 25 ans il disputera sa sixième campagne consécutive sous la direction de Vincent Collet et prendra sans aucun doute encore plus d’importance dans le dispositif tricolore. Mickaël Gélabale est lui aussi incontournable et cherchera à oublier une fin de saison frustrante collectivement avec le Khimki Moscou. Derrière ces deux cadres, les deux autres billets pour la Coupe du Monde promettent d’être disputés entre des éléments aux profils différents. Comme l’a souligné Vincent Collet, "l’absence de Tony Parker constitue une opportunité" pour certains, capables de combler, partiellement, le manque à gagner au niveau du scoring. Evan Fournier et Edwin Jackson sont capables d’illuminer un tableau de marque en un temps record, tandis que Nobel Boungou Colo et Charles Kahudi excellent dans un registre plus défensif. Quel équilibre sera privilégié par le staff technique ?

POSTE 4/5 Contrairement à l’édition 2010, la Coupe du Monde 2014 devrait permettre à Vincent Collet de travailler dans la continuité tout en préparant l’objectif ultime de son nouveau mandat à la tête des Bleus : les Jeux Olympiques 2016 à Rio. 10 éléments champions d’Europe à Ljubljana feront partie de la campagne estivale. Trois autres joueurs avaient en outre participé à la préparation pour le dernier Euro tandis que Kevin Seraphin et Rudy Gobert étaient de la partie en 2012. Les seules vraies nouveautés sont donc la présence des deux champions de France limougeauds, Adrien Moerman et Nobel Boungou Colo.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Les Bleus pourront débuter leur préparation avec quelques certitudes et l’ambition de poursuivre la bonne série de résultats entamée il y a trois ans. "Nous sommes à mi-chemin du projet olympique qui doit nous amener à Rio", estime Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "Les années post-olympiques sont souvent des années qui impliquent des changements. L’an passé Vincent Collet a apporté quelques retouches à cette équipe. De nouvelles têtes sont apparues et nous avons rencontré du succès. Ce titre nous impose des obligations, celles de tenir notre rang. Les attentes sont fortes mais nous les assumerons. La Coupe du

Monde est une étape importante. Nous allons la jouer à fond. Elle va aussi nous permettre d’emmagasiner de l’expérience et du vécu. Les grandes équipes sont celles qui participent année après année à de grandes aventures. Le basket français a la capacité d’être présent chaque année dans les plus grandes compétitions, ce qu’il ne pouvait pas faire par le passé."

POSTE 1/2 Du fait de l’absence de Tony Parker, les responsabilités vont être redistribuées à la mène. Une situation qui pourrait bénéficier à Thomas Heurtel, auteur d’une superbe saison

Champion NBA pour la première fois de sa carrière le 16 juin, Boris Diaw sera ménagé en début de préparation. "Le capitaine joue le meilleur basket de sa carrière", sourit Vincent Collet à propos du plus capé des Bleus. "Du fait des circonstances nous avons pensé que Boris devait prendre un peu de repos. Il ne participera pas à la première semaine de stage et sera opérationnel début août à Pau." Florent Pietrus en profitera peut-être pour rattraper son compète au nombre de sélections (178 contre 176) après une saison qui l’aura vu revenir en force dans le championnat de France. Alexis Ajinça, de son côté, a retrouvé sa place en NBA après avoir dominé la première phase de l’Euroleague. Mais cette fois avec un vrai rôle (17 minutes de moyenne).

Bellenger / IS / FFBB

Derrière ce trio, un autre médaillé d’or a livré une saison solide. Joffrey Lauvergne, meilleur rebondeur de l’Euroleague, dixième meilleure évaluation de la compétition, est indispensable à la bonne marche du Partizan. Entre l’Euroleague, la Ligue Adriatique et la ligue Serbe, il aura disputé près de 70 matches avec les noirs et blancs. Si les champions d’Europe auront une longueur d’avance à l’heure de débuter la préparation les places seront chères avec la présence de deux NBAers affamés. Après avoir choisi de ne pas rejoindre les Bleus en 2013,

Kevin Seraphin est de retour. "J’avais regretté son absence l’an passé. Il est important de le revoir compte tenu de son potentiel incontestable", positive Vincent Collet à propos d’un joueur peu utilisé à Washington. Aperçu en 2012, Rudy Gobert a largement progressé physiquement et son impact dans la dissuasion peut être un atout de poids. Enfin sur le poste 4 Kim Tillie et Adrien Moerman peuvent, à terme, constituer des solutions de remplacement pour l’inamovible duo DiawPietrus.

LA SÉLECTION Joueur Alexis Ajinca Nicolas Batum Nobel Boungou Colo Nando De Colo Boris Diaw Antoine Diot Évan Fournier Mickaël Gelabale Rudy Gobert Thomas Heurtel Edwin Jackson Charles Kahudi Joffrey Lauvergne Adrien Moerman Florent Pietrus Kévin Seraphin Kim Tillie

Taille 2,15 2,03 2,02 1,95 2,03 1,90 1,99 2,00 2,13 1,90 1,88 1,99 2,09 2,02 2,01 2,06 2,07

Naiss. 1988 1988 1988 1987 1982 1989 1992 1983 1992 1989 1989 1986 1991 1988 1981 1989 1988

Poste Sélec. Club Pivot 28 New Orleans Pelicans (NBA) Ailier 78 Portland Trailblazers (NBA) Ailier Limoges CSP Arrière 105 Toronto Raptors (NBA) Ailier 178 San Antonio Spurs (NBA) Meneur 43 Strasbourg IG Arrière 4 Denver Nuggets (NBA) Ailier 105 BC Khimki Moscou (Russie) Intérieur 3 Utah Jazz (NBA) Meneur 19 Vitoria (Espagne) Arrière 13 ASVEL Lyon-Villeurbanne Arrière 48 Le Mans SB Intérieur 19 Partizan Belgrade (Serbie) Intérieur Limoges CSP Intérieur 176 SLUC Nancy Intérieur 38 Washington Wizards (NBA) Intérieur 2 Murcie (Espagne)

Entraîneur : Vincent Collet Assistants : Ruddy Nelhomme et Jacques Commeres

JUILLET2014

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COUPE DU MONDE ESPAGNE >

UN GROUPE AMBITIEUX Par Julien Guérineau

Vincent Collet et Patrick Beesley ont dévoilé vendredi 13 juin, la liste des 17 joueurs qui débuteront la préparation pour la Coupe du Monde en Espagne (30 août – 14 septembre). 10 champions d’Europe seront de cette nouvelle campagne, épaulés par de jeunes éléments appelés à assumer de lourdes responsabilités dans un futur proche.

dans une grosse cylindrée d’Euroleague. Troisième passeur de la saison dans la compétition continentale, deuxième dans la même catégorie en ACB, le Biterrois est monté en puissance au fil des semaines, s’affirmant de plus en plus comme un scoreur de premier plan en plus de ses formidables capacités de création. Antoine Diot a suivi une trajectoire similaire au point de coiffer tous ses concurrents au poteau pour le titre de MVP de Pro A. Nando De Colo, de son côté, a quitté les Spurs en cours de saison pour tenter de gagner du temps de jeu à Toronto. Avec un résultat mitigé, même si un mois d’avril prometteur (6,7 pts, 3,4 pds) pourrait avoir convaincu les dirigeants des Raptors de prolonger son bail au Canada. Sans Parker la capacité de De Colo à évoluer sur les deux postes arrières apparaît indispensable.

POSTE 2/3 Un temps indécis quant à sa participation, Nicolas Batum sera bien du voyage en Espagne. A 25 ans il disputera sa sixième campagne consécutive sous la direction de Vincent Collet et prendra sans aucun doute encore plus d’importance dans le dispositif tricolore. Mickaël Gélabale est lui aussi incontournable et cherchera à oublier une fin de saison frustrante collectivement avec le Khimki Moscou. Derrière ces deux cadres, les deux autres billets pour la Coupe du Monde promettent d’être disputés entre des éléments aux profils différents. Comme l’a souligné Vincent Collet, "l’absence de Tony Parker constitue une opportunité" pour certains, capables de combler, partiellement, le manque à gagner au niveau du scoring. Evan Fournier et Edwin Jackson sont capables d’illuminer un tableau de marque en un temps record, tandis que Nobel Boungou Colo et Charles Kahudi excellent dans un registre plus défensif. Quel équilibre sera privilégié par le staff technique ?

POSTE 4/5 Contrairement à l’édition 2010, la Coupe du Monde 2014 devrait permettre à Vincent Collet de travailler dans la continuité tout en préparant l’objectif ultime de son nouveau mandat à la tête des Bleus : les Jeux Olympiques 2016 à Rio. 10 éléments champions d’Europe à Ljubljana feront partie de la campagne estivale. Trois autres joueurs avaient en outre participé à la préparation pour le dernier Euro tandis que Kevin Seraphin et Rudy Gobert étaient de la partie en 2012. Les seules vraies nouveautés sont donc la présence des deux champions de France limougeauds, Adrien Moerman et Nobel Boungou Colo.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Les Bleus pourront débuter leur préparation avec quelques certitudes et l’ambition de poursuivre la bonne série de résultats entamée il y a trois ans. "Nous sommes à mi-chemin du projet olympique qui doit nous amener à Rio", estime Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "Les années post-olympiques sont souvent des années qui impliquent des changements. L’an passé Vincent Collet a apporté quelques retouches à cette équipe. De nouvelles têtes sont apparues et nous avons rencontré du succès. Ce titre nous impose des obligations, celles de tenir notre rang. Les attentes sont fortes mais nous les assumerons. La Coupe du

Monde est une étape importante. Nous allons la jouer à fond. Elle va aussi nous permettre d’emmagasiner de l’expérience et du vécu. Les grandes équipes sont celles qui participent année après année à de grandes aventures. Le basket français a la capacité d’être présent chaque année dans les plus grandes compétitions, ce qu’il ne pouvait pas faire par le passé."

POSTE 1/2 Du fait de l’absence de Tony Parker, les responsabilités vont être redistribuées à la mène. Une situation qui pourrait bénéficier à Thomas Heurtel, auteur d’une superbe saison

Champion NBA pour la première fois de sa carrière le 16 juin, Boris Diaw sera ménagé en début de préparation. "Le capitaine joue le meilleur basket de sa carrière", sourit Vincent Collet à propos du plus capé des Bleus. "Du fait des circonstances nous avons pensé que Boris devait prendre un peu de repos. Il ne participera pas à la première semaine de stage et sera opérationnel début août à Pau." Florent Pietrus en profitera peut-être pour rattraper son compète au nombre de sélections (178 contre 176) après une saison qui l’aura vu revenir en force dans le championnat de France. Alexis Ajinça, de son côté, a retrouvé sa place en NBA après avoir dominé la première phase de l’Euroleague. Mais cette fois avec un vrai rôle (17 minutes de moyenne).

Bellenger / IS / FFBB

Derrière ce trio, un autre médaillé d’or a livré une saison solide. Joffrey Lauvergne, meilleur rebondeur de l’Euroleague, dixième meilleure évaluation de la compétition, est indispensable à la bonne marche du Partizan. Entre l’Euroleague, la Ligue Adriatique et la ligue Serbe, il aura disputé près de 70 matches avec les noirs et blancs. Si les champions d’Europe auront une longueur d’avance à l’heure de débuter la préparation les places seront chères avec la présence de deux NBAers affamés. Après avoir choisi de ne pas rejoindre les Bleus en 2013,

Kevin Seraphin est de retour. "J’avais regretté son absence l’an passé. Il est important de le revoir compte tenu de son potentiel incontestable", positive Vincent Collet à propos d’un joueur peu utilisé à Washington. Aperçu en 2012, Rudy Gobert a largement progressé physiquement et son impact dans la dissuasion peut être un atout de poids. Enfin sur le poste 4 Kim Tillie et Adrien Moerman peuvent, à terme, constituer des solutions de remplacement pour l’inamovible duo DiawPietrus.

LA SÉLECTION Joueur Alexis Ajinca Nicolas Batum Nobel Boungou Colo Nando De Colo Boris Diaw Antoine Diot Évan Fournier Mickaël Gelabale Rudy Gobert Thomas Heurtel Edwin Jackson Charles Kahudi Joffrey Lauvergne Adrien Moerman Florent Pietrus Kévin Seraphin Kim Tillie

Taille 2,15 2,03 2,02 1,95 2,03 1,90 1,99 2,00 2,13 1,90 1,88 1,99 2,09 2,02 2,01 2,06 2,07

Naiss. 1988 1988 1988 1987 1982 1989 1992 1983 1992 1989 1989 1986 1991 1988 1981 1989 1988

Poste Sélec. Club Pivot 28 New Orleans Pelicans (NBA) Ailier 78 Portland Trailblazers (NBA) Ailier Limoges CSP Arrière 105 Toronto Raptors (NBA) Ailier 178 San Antonio Spurs (NBA) Meneur 43 Strasbourg IG Arrière 4 Denver Nuggets (NBA) Ailier 105 BC Khimki Moscou (Russie) Intérieur 3 Utah Jazz (NBA) Meneur 19 Vitoria (Espagne) Arrière 13 ASVEL Lyon-Villeurbanne Arrière 48 Le Mans SB Intérieur 19 Partizan Belgrade (Serbie) Intérieur Limoges CSP Intérieur 176 SLUC Nancy Intérieur 38 Washington Wizards (NBA) Intérieur 2 Murcie (Espagne)

Entraîneur : Vincent Collet Assistants : Ruddy Nelhomme et Jacques Commeres

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INTERVIEW VINCENT COLLET >

"J’AIMERAIS QU’ON AIT EN TÊTE LA LITUANIE DE 2010"

Il y a plusieurs éléments. Dans le basket moderne le pick n’roll occupe une place primordiale. Et dans ce domaine ce n’est pas tant la mise en place que la qualité des joueurs qui priment. Sans Parker, les choses sont différentes. Pour les phases de démarquage et de post up, nous avons les joueurs pour rester sur la même ligne directrice. Personne ne peut remplacer Tony. Cela serait une erreur fatale si untel ou untel voulait prendre ces responsabilités telles que lui les assumait. Il faudra les partager. Les leaders sont identifiés et j’attends de ces gens-là qu’ils le soient encore plus.

L’entraîneur de l’Équipe de France se veut ambitieux pour la Coupe du Monde 2014. Derrière les Etats-Unis et l’Espagne, grandissimes favoris, il estime que son groupe a une carte à jouer à l’image de la jeune escouade lituanienne, montée sur le podium il y a quatre ans à la surprise générale.

Craignez-vous qu’un joueur comme Nicolas Batum ne se mette une pression démesurée sur les épaules ? J’insisterai sur la différence entre leader et scoreur offensif. Ce que j’attends c’est un Nicolas Batum qui prenne plus de responsabilités globalement. Mais un vrai Nicolas Batum, qui peut empêcher un

Quel souvenir gardez-vous de la précédente édition de la Coupe du Monde, en 2010 ? Je pense que les objectifs de l’Équipe de France n’étaient pas assez clairs d’entrée de jeu. L’absence de Tony Parker et de quelques autres joueurs, en particulier dans le secteur intérieur, ont fait que nous y sommes allés sans trop d’ambitions. Nous étions déjà contents d’y être. C’est un frein. Il est important cette année d’avoir pour but de faire quelque chose de très bien. L’équipe va être compétitive si nous n’avons pas de pépins. C’est la clé puisque, en 2010, la préparation avait été très compliquée avec des mauvais matches amicaux et une montée en puissance tardive. L’Équipe de France n’a plus le même statut qu’en 2010. L’exigence est tout autre même sans Tony. Il ne faudra pas aller en Espagne petit bras. Cela permet de développer une culture plus exigeante. Vous refusez d’opposer vision à long terme et résultats immédiats ? Pour moi il n’y a pas d’antagonisme entre faire une bonne Coupe du Monde et préparer la suite. Ça m’embête lorsque sans cesse on parle de l’année d’après. C’est un discours parce que la réalité est de faire le mieux possible avec, bien sûr, en filigrane des perspectives plus lointaines. Une Coupe du Monde ça se joue à fond. Même si les Jeux Olympiques restent la compétition phare, la Coupe du Monde demeure une compétition magnifique. J’aimerais qu’on ait en tête la Lituanie de 2010 qui était inattendue et qui a réalisé un parcours remarquable pour remporter la médaille de bronze. Leur profil n’est pas très éloigné du nôtre aujourd’hui. Derrière deux grands favoris que sont l’Espagne et les Etats-Unis, une multitude d’équipes aura le statut d’outsider.

12 BASKETBALLMAGAZINE

adversaire d’être bon, qui peut prendre 10 rebonds, qui peut faire 10 passes. Par rapport à ses ambitions, participer à la Coupe du Monde est la bonne décision. Il a souvent affirmé qu’il voulait un jour devenir le leader de cette Équipe de France. C’est donc une année charnière pour lui comme pour le groupe. Avez-vous une bonne idée de votre sélection finale ? J’ai une bonne idée effectivement. Après il y a encore quelques hésitations notamment sur le secteur extérieur. Plusieurs profils d’équipes sont possibles. J’ai souvent pris un stoppeur défensif. Cela paraît moins évident cette année du fait de l’absence de Tony Parker, de son leadership et de sa capacité à scorer. On ne remplacera pas ce leadership mais il nous faudra trouver des points ce qui peut changer la donne dans la constitution du groupe. On ne s’interdit rien avec mes assistants.

Devez-vous cependant ne pas arriver avec trop de certitudes le 20 juillet à l’INSEP ? Bien sûr. Chaque fois des choses imaginées s’infirment. C’est à ça que sert la préparation. Sur 7-8 postes c’est quasiment fait, mais les autres sont à pourvoir ce qui explique une liste de 17 noms.

Photos Bellenger / IS / FFBB

LE PROGRAMME DE PRÉPARATION DE L’ÉQUIPE DE FRANCE MASCULINE

A quel point la question de la "fidélité" vis-à-vis des 12 champions d’Europe 2013 a-t-elle joué dans la confection de votre liste ? Quand tu gagnes ce n’est jamais que du basket. C’est aussi un état d’esprit, un mental, la capacité d’un groupe à surmonter des difficultés. Il faut s’en servir et c’est ce qu’on fait depuis cinq ans où une ossature est constamment présente. Les saisons s’allongent et les phases de préparation seront de plus en plus courtes. Si on veut construire un vrai collectif il est difficile de partir de zéro. Il faut s’appuyer sur ce qui a été fait comme par exemple l’utilisation des systèmes des Spurs avec lesquels les joueurs sont désormais à l’aise. Quel regard porterez-vous sur l’Équipe de France A’ ?

Il est toujours intéressant de voir comment ces jeunes prospects se comportent dans le cadre d’une sélection. C’est une vie en commun, des matches répétés. Ces choses s’apprennent. C’est une très bonne idée que d’avoir relancé cette équipe A’ quand on connaît les enjeux des prochaines années. L’idée est de développer des joueurs qui pourront combler le fossé réel entre A’ et A. Nobel Boungou Colo et Adrien Moerman étaient sélectionnés en A’ depuis quelques semaines déjà. Quand j’ai décidé de les convoquer pour la préparation à la Coupe du Monde, il nous a semblé intéressant de respecter cette première étape avec les A’. L’absence de Tony Parker bouleverse-telle complètement la construction du basket que vous avez mise en place depuis quelques années ?

Lundi 21 au samedi 26 juillet

Stage

INSEP, Paris

Dimanche 27 au mardi 29 juillet

Stage

Rouen

20h30 : France/Belgique

Rouen

Stage

Pau

20h30 : France/Croatie

Pau

Samedi 9 août

19h00 : France/Grèce

Pau

Dimanche 10 août

20h30 : France/Serbie

Pau

Mercredi 30 juillet Lundi 4 au jeudi 7 août Vendredi 8 août

Lundi 11 août

Transfert à Antibes

Mardi 12 au jeudi 14 août

Stage

Antibes

20h30 : France/Philippines

Antibes

Samedi 16 août

20h30 : France/Ukraine

Antibes

Dimanche 17 août

20h30 : France/Australie

Antibes

Stage

Strasbourg

Samedi 23 août

20h30 : France/Finlande

Strasbourg

Dimanche 24 août

19h00 : France/Australie

Strasbourg

Vendredi 15 août

Jeudi 21 au vendredi 22 août

Mardi 26 août

Transfert en Espagne Tous les matches de préparation et les matches de l’Équipe de France de la Coupe du Monde seront diffusés sur

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INTERVIEW VINCENT COLLET >

"J’AIMERAIS QU’ON AIT EN TÊTE LA LITUANIE DE 2010"

Il y a plusieurs éléments. Dans le basket moderne le pick n’roll occupe une place primordiale. Et dans ce domaine ce n’est pas tant la mise en place que la qualité des joueurs qui priment. Sans Parker, les choses sont différentes. Pour les phases de démarquage et de post up, nous avons les joueurs pour rester sur la même ligne directrice. Personne ne peut remplacer Tony. Cela serait une erreur fatale si untel ou untel voulait prendre ces responsabilités telles que lui les assumait. Il faudra les partager. Les leaders sont identifiés et j’attends de ces gens-là qu’ils le soient encore plus.

L’entraîneur de l’Équipe de France se veut ambitieux pour la Coupe du Monde 2014. Derrière les Etats-Unis et l’Espagne, grandissimes favoris, il estime que son groupe a une carte à jouer à l’image de la jeune escouade lituanienne, montée sur le podium il y a quatre ans à la surprise générale.

Craignez-vous qu’un joueur comme Nicolas Batum ne se mette une pression démesurée sur les épaules ? J’insisterai sur la différence entre leader et scoreur offensif. Ce que j’attends c’est un Nicolas Batum qui prenne plus de responsabilités globalement. Mais un vrai Nicolas Batum, qui peut empêcher un

Quel souvenir gardez-vous de la précédente édition de la Coupe du Monde, en 2010 ? Je pense que les objectifs de l’Équipe de France n’étaient pas assez clairs d’entrée de jeu. L’absence de Tony Parker et de quelques autres joueurs, en particulier dans le secteur intérieur, ont fait que nous y sommes allés sans trop d’ambitions. Nous étions déjà contents d’y être. C’est un frein. Il est important cette année d’avoir pour but de faire quelque chose de très bien. L’équipe va être compétitive si nous n’avons pas de pépins. C’est la clé puisque, en 2010, la préparation avait été très compliquée avec des mauvais matches amicaux et une montée en puissance tardive. L’Équipe de France n’a plus le même statut qu’en 2010. L’exigence est tout autre même sans Tony. Il ne faudra pas aller en Espagne petit bras. Cela permet de développer une culture plus exigeante. Vous refusez d’opposer vision à long terme et résultats immédiats ? Pour moi il n’y a pas d’antagonisme entre faire une bonne Coupe du Monde et préparer la suite. Ça m’embête lorsque sans cesse on parle de l’année d’après. C’est un discours parce que la réalité est de faire le mieux possible avec, bien sûr, en filigrane des perspectives plus lointaines. Une Coupe du Monde ça se joue à fond. Même si les Jeux Olympiques restent la compétition phare, la Coupe du Monde demeure une compétition magnifique. J’aimerais qu’on ait en tête la Lituanie de 2010 qui était inattendue et qui a réalisé un parcours remarquable pour remporter la médaille de bronze. Leur profil n’est pas très éloigné du nôtre aujourd’hui. Derrière deux grands favoris que sont l’Espagne et les Etats-Unis, une multitude d’équipes aura le statut d’outsider.

12 BASKETBALLMAGAZINE

adversaire d’être bon, qui peut prendre 10 rebonds, qui peut faire 10 passes. Par rapport à ses ambitions, participer à la Coupe du Monde est la bonne décision. Il a souvent affirmé qu’il voulait un jour devenir le leader de cette Équipe de France. C’est donc une année charnière pour lui comme pour le groupe. Avez-vous une bonne idée de votre sélection finale ? J’ai une bonne idée effectivement. Après il y a encore quelques hésitations notamment sur le secteur extérieur. Plusieurs profils d’équipes sont possibles. J’ai souvent pris un stoppeur défensif. Cela paraît moins évident cette année du fait de l’absence de Tony Parker, de son leadership et de sa capacité à scorer. On ne remplacera pas ce leadership mais il nous faudra trouver des points ce qui peut changer la donne dans la constitution du groupe. On ne s’interdit rien avec mes assistants.

Devez-vous cependant ne pas arriver avec trop de certitudes le 20 juillet à l’INSEP ? Bien sûr. Chaque fois des choses imaginées s’infirment. C’est à ça que sert la préparation. Sur 7-8 postes c’est quasiment fait, mais les autres sont à pourvoir ce qui explique une liste de 17 noms.

Photos Bellenger / IS / FFBB

LE PROGRAMME DE PRÉPARATION DE L’ÉQUIPE DE FRANCE MASCULINE

A quel point la question de la "fidélité" vis-à-vis des 12 champions d’Europe 2013 a-t-elle joué dans la confection de votre liste ? Quand tu gagnes ce n’est jamais que du basket. C’est aussi un état d’esprit, un mental, la capacité d’un groupe à surmonter des difficultés. Il faut s’en servir et c’est ce qu’on fait depuis cinq ans où une ossature est constamment présente. Les saisons s’allongent et les phases de préparation seront de plus en plus courtes. Si on veut construire un vrai collectif il est difficile de partir de zéro. Il faut s’appuyer sur ce qui a été fait comme par exemple l’utilisation des systèmes des Spurs avec lesquels les joueurs sont désormais à l’aise. Quel regard porterez-vous sur l’Équipe de France A’ ?

Il est toujours intéressant de voir comment ces jeunes prospects se comportent dans le cadre d’une sélection. C’est une vie en commun, des matches répétés. Ces choses s’apprennent. C’est une très bonne idée que d’avoir relancé cette équipe A’ quand on connaît les enjeux des prochaines années. L’idée est de développer des joueurs qui pourront combler le fossé réel entre A’ et A. Nobel Boungou Colo et Adrien Moerman étaient sélectionnés en A’ depuis quelques semaines déjà. Quand j’ai décidé de les convoquer pour la préparation à la Coupe du Monde, il nous a semblé intéressant de respecter cette première étape avec les A’. L’absence de Tony Parker bouleverse-telle complètement la construction du basket que vous avez mise en place depuis quelques années ?

Lundi 21 au samedi 26 juillet

Stage

INSEP, Paris

Dimanche 27 au mardi 29 juillet

Stage

Rouen

20h30 : France/Belgique

Rouen

Stage

Pau

20h30 : France/Croatie

Pau

Samedi 9 août

19h00 : France/Grèce

Pau

Dimanche 10 août

20h30 : France/Serbie

Pau

Mercredi 30 juillet Lundi 4 au jeudi 7 août Vendredi 8 août

Lundi 11 août

Transfert à Antibes

Mardi 12 au jeudi 14 août

Stage

Antibes

20h30 : France/Philippines

Antibes

Samedi 16 août

20h30 : France/Ukraine

Antibes

Dimanche 17 août

20h30 : France/Australie

Antibes

Stage

Strasbourg

Samedi 23 août

20h30 : France/Finlande

Strasbourg

Dimanche 24 août

19h00 : France/Australie

Strasbourg

Vendredi 15 août

Jeudi 21 au vendredi 22 août

Mardi 26 août

Transfert en Espagne Tous les matches de préparation et les matches de l’Équipe de France de la Coupe du Monde seront diffusés sur

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EDF A' >

DEMAIN COMMENCE AUJOURD’HUI

TROIS QUESTIONS À PASCAL DONNADIEU

Par Julien Guérineau, Photos Hervé Bellenger

L’Équipe de France A’ est de nouveau une réalité. 15 joueurs ont enfilé le maillot bleu pour un stage de préparation à Vichy puis des tournois en Italie et en Chine, sous la houlette de Pascal Donnadieu, Christophe Denis et Laurent Foirest. Avec en ligne de mire le nouveau calendrier FIBA de 2017.

En haut (de g. à d.) : Laurent Foirest, Christophe Denis, Ferdinand Prenom, Pape Sy, Wilfried Yeguete, Adrien Moerman, Nobel Boungou Colo, Vincent Poirier, Landing Sane, Jordan Aboudou, Ousmane Camara, Pascal Donnadieu, Vincent Dziagwa. En bas (de g. à d.) : Axel Julien, Paul Lacombe, Jean-Frédéric Morency, Jonathan Rousselle, Abdoulaye M’Baye, Hugo Invernizzi.

En choisissant de remodeler entièrement le calendrier de ses compétitions à compter de 2017, la FIBA a placé le basket français face à un sérieux problème. Au sortir de l’EuroBasket 2017, les nouvelles phases de qualification pour la Coupe du Monde 2019 débuteront : six fenêtres placées en novembre 2017, février, juin, septembre, novembre 2018 et février 2019. Un système de

20 BASKETBALLMAGAZINE

qualification identique sera mis en place pour rallier l’EuroBasket 2021, la compétition continentale se déroulant alors tous les quatre ans. Avec 11 joueurs français sur un roster NBA en 2013/14, la France est confrontée à un challenge compliqué compte tenu de la densité du niveau européen : se qualifier à la Coupe du Monde et à l’EuroBasket avec un effectif différent.

Pour répondre à cette problématique, la Direction Technique a choisi de remettre sur les rails l’Équipe de France A’ avec la rentrée 2017 en ligne de mire. A la mi-juin, à Vichy, 15 joueurs âgés de 21 à 26 ans ont effectué une semaine de stage avant de s’envoler pour l’Italie et la Chine afin d’y disputer des tournois. "Il nous faut un réservoir de joueurs plus importants et qui a priori, seront issus de la Pro A",

Jonathan Rousselle

estime Pascal Donnadieu. "Quand Patrick Beesley m’a contacté nous avons évoqué le fait que le projet pourrait durer. Avec un objectif fixé à 2017 on ne peut pas se contenter d’une édition cet été et d’attendre. Nous essuyons les plâtres et nous évaluerons ensuite la manière de travailler pour rendre les joueurs de plus en plus opérationnels quand il leur faudra rejoindre les A. C’est la mission qui m’a été confiée." Les objectifs de l’Équipe de France A’ sont clairement définis mais pour les atteindre, la sélection doit également séduire à une période de la saison où les joueurs sont souvent sollicités par des summer leagues ou des workouts. Les éléments présents à Vichy cette année semblaient avoir pleinement adhéré au projet. "C’est une très bonne idée surtout pour les jeunes qui n’ont qu’un rêve : aller en Équipe de France A", estime Will Yeguete de Florida. "Quand tu finis les 20 ans et moins tu ne sais pas forcément quoi faire l’été. Donc c’est un moyen idéal de rester en forme et de garder un lien avec l’Équipe de France." Même son de cloche chez Adrien Moerman (Limoges) qui présente la particularité d’avoir été également retenu pour la préparation de la Coupe du Monde par Vincent Collet : "Moi j’ai joué et beaucoup gagné avec ma génération. J’ai toujours représenté l’Équipe de France et je suis vraiment content d’être avec les A’ avec l’occasion de retrouver des anciens potes de la génération 88. Ça me manquait depuis six ans. L’été je ne faisais rien et retrouver ces moments de groupe me fait plaisir." Si les A’ ont en général une solide expérience internationale chez les jeunes, les

"TOUS AU SERVICE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE" Avec des phases de qualification pour l’EuroBasket et la Coupe du Monde disputées pendant la saison de club, on s’oriente potentiellement vers une équipe alignée pour se qualifier et une seconde pour disputer les grandes compétitions internationales. Comment pensez-vous que les joueurs accueilleront cette répartition des rôles ? On se doit de tous être au service de l’Équipe de France, les coaches comme les joueurs. Un groupe sera peut-être en mission pour se qualifier, ce qui ne sera pas simple. Si c’est le cas ce sera une belle performance et on peut considérer que si des joueurs ont été particulièrement bons lors des qualifications, il s’agira du tremplin parfait pour poursuivre lors de la compétition. Permettre à son pays de se qualifier c’est déjà un challenge élevé. Il pourra y avoir de la déception et de la frustration mais sans être démago, nous sommes une grande famille et notre intérêt à tous est que l’Équipe de France brille.

Pape Sy

exceptions existent à l’image de Nobel Boungou Colo, passé notamment par la Nationale 2 et la Pro B et qui n’avait jamais porté un maillot bleu : "C’est un honneur. J’ai du mal à y croire parce que c’est le rêve de tout basketteur français. Je suis heureux d’avoir cette chance. Recevoir les équipements et enfiler le maillot pour la première fois c’est un grand pas pour moi. Quand je pense à tout ce qui m’est arrivé auparavant, c’est magnifique." Si deux joueurs des A’ 2014 sont directement concernés par les A, le travail réalisé aujourd’hui par Pascal Donnadieu et son staff ne portera ses fruits que dans

D’un point de vue personnel, comment avezvous accueilli votre nomination à la tête de l’équipe ? Quand, comme moi, on a connu toutes les divisions, c’est forcément un honneur. J’étais très flatté et très fier qu’on me propose ce poste. J’ai eu l’occasion de lancer des jeunes joueurs comme Adrien Moerman, Edwin Jackson, Evan Fournier, d’autres moins connus et c’est donc quelque chose qui m’a toujours intéressé. Travailler avec un groupe de joueurs à qui il ne manque pas grand-chose pour passer au niveau supérieur, c’est ce que j’aime faire. Et au-delà du basket pur, une tournée en Italie et en Chine ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un plaisir. Comment jugez-vous la semaine d’entraînement passée avec le groupe avant de disputer des tournois en Italie et en Chine ? Le groupe a été très réceptif et j’ai été agréablement surpris par la qualité du travail fourni. Les joueurs étaient à l’écoute et déjà dans une notion d’entre-aide. La cohésion était présente et le groupe affichait de la motivation et une bonne volonté. Ils font tout pour être à la hauteur de cette Équipe de France A’. JUILLET2014 21


EDF A' >

DEMAIN COMMENCE AUJOURD’HUI

TROIS QUESTIONS À PASCAL DONNADIEU

Par Julien Guérineau, Photos Hervé Bellenger

L’Équipe de France A’ est de nouveau une réalité. 15 joueurs ont enfilé le maillot bleu pour un stage de préparation à Vichy puis des tournois en Italie et en Chine, sous la houlette de Pascal Donnadieu, Christophe Denis et Laurent Foirest. Avec en ligne de mire le nouveau calendrier FIBA de 2017.

En haut (de g. à d.) : Laurent Foirest, Christophe Denis, Ferdinand Prenom, Pape Sy, Wilfried Yeguete, Adrien Moerman, Nobel Boungou Colo, Vincent Poirier, Landing Sane, Jordan Aboudou, Ousmane Camara, Pascal Donnadieu, Vincent Dziagwa. En bas (de g. à d.) : Axel Julien, Paul Lacombe, Jean-Frédéric Morency, Jonathan Rousselle, Abdoulaye M’Baye, Hugo Invernizzi.

En choisissant de remodeler entièrement le calendrier de ses compétitions à compter de 2017, la FIBA a placé le basket français face à un sérieux problème. Au sortir de l’EuroBasket 2017, les nouvelles phases de qualification pour la Coupe du Monde 2019 débuteront : six fenêtres placées en novembre 2017, février, juin, septembre, novembre 2018 et février 2019. Un système de

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qualification identique sera mis en place pour rallier l’EuroBasket 2021, la compétition continentale se déroulant alors tous les quatre ans. Avec 11 joueurs français sur un roster NBA en 2013/14, la France est confrontée à un challenge compliqué compte tenu de la densité du niveau européen : se qualifier à la Coupe du Monde et à l’EuroBasket avec un effectif différent.

Pour répondre à cette problématique, la Direction Technique a choisi de remettre sur les rails l’Équipe de France A’ avec la rentrée 2017 en ligne de mire. A la mi-juin, à Vichy, 15 joueurs âgés de 21 à 26 ans ont effectué une semaine de stage avant de s’envoler pour l’Italie et la Chine afin d’y disputer des tournois. "Il nous faut un réservoir de joueurs plus importants et qui a priori, seront issus de la Pro A",

Jonathan Rousselle

estime Pascal Donnadieu. "Quand Patrick Beesley m’a contacté nous avons évoqué le fait que le projet pourrait durer. Avec un objectif fixé à 2017 on ne peut pas se contenter d’une édition cet été et d’attendre. Nous essuyons les plâtres et nous évaluerons ensuite la manière de travailler pour rendre les joueurs de plus en plus opérationnels quand il leur faudra rejoindre les A. C’est la mission qui m’a été confiée." Les objectifs de l’Équipe de France A’ sont clairement définis mais pour les atteindre, la sélection doit également séduire à une période de la saison où les joueurs sont souvent sollicités par des summer leagues ou des workouts. Les éléments présents à Vichy cette année semblaient avoir pleinement adhéré au projet. "C’est une très bonne idée surtout pour les jeunes qui n’ont qu’un rêve : aller en Équipe de France A", estime Will Yeguete de Florida. "Quand tu finis les 20 ans et moins tu ne sais pas forcément quoi faire l’été. Donc c’est un moyen idéal de rester en forme et de garder un lien avec l’Équipe de France." Même son de cloche chez Adrien Moerman (Limoges) qui présente la particularité d’avoir été également retenu pour la préparation de la Coupe du Monde par Vincent Collet : "Moi j’ai joué et beaucoup gagné avec ma génération. J’ai toujours représenté l’Équipe de France et je suis vraiment content d’être avec les A’ avec l’occasion de retrouver des anciens potes de la génération 88. Ça me manquait depuis six ans. L’été je ne faisais rien et retrouver ces moments de groupe me fait plaisir." Si les A’ ont en général une solide expérience internationale chez les jeunes, les

"TOUS AU SERVICE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE" Avec des phases de qualification pour l’EuroBasket et la Coupe du Monde disputées pendant la saison de club, on s’oriente potentiellement vers une équipe alignée pour se qualifier et une seconde pour disputer les grandes compétitions internationales. Comment pensez-vous que les joueurs accueilleront cette répartition des rôles ? On se doit de tous être au service de l’Équipe de France, les coaches comme les joueurs. Un groupe sera peut-être en mission pour se qualifier, ce qui ne sera pas simple. Si c’est le cas ce sera une belle performance et on peut considérer que si des joueurs ont été particulièrement bons lors des qualifications, il s’agira du tremplin parfait pour poursuivre lors de la compétition. Permettre à son pays de se qualifier c’est déjà un challenge élevé. Il pourra y avoir de la déception et de la frustration mais sans être démago, nous sommes une grande famille et notre intérêt à tous est que l’Équipe de France brille.

Pape Sy

exceptions existent à l’image de Nobel Boungou Colo, passé notamment par la Nationale 2 et la Pro B et qui n’avait jamais porté un maillot bleu : "C’est un honneur. J’ai du mal à y croire parce que c’est le rêve de tout basketteur français. Je suis heureux d’avoir cette chance. Recevoir les équipements et enfiler le maillot pour la première fois c’est un grand pas pour moi. Quand je pense à tout ce qui m’est arrivé auparavant, c’est magnifique." Si deux joueurs des A’ 2014 sont directement concernés par les A, le travail réalisé aujourd’hui par Pascal Donnadieu et son staff ne portera ses fruits que dans

D’un point de vue personnel, comment avezvous accueilli votre nomination à la tête de l’équipe ? Quand, comme moi, on a connu toutes les divisions, c’est forcément un honneur. J’étais très flatté et très fier qu’on me propose ce poste. J’ai eu l’occasion de lancer des jeunes joueurs comme Adrien Moerman, Edwin Jackson, Evan Fournier, d’autres moins connus et c’est donc quelque chose qui m’a toujours intéressé. Travailler avec un groupe de joueurs à qui il ne manque pas grand-chose pour passer au niveau supérieur, c’est ce que j’aime faire. Et au-delà du basket pur, une tournée en Italie et en Chine ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un plaisir. Comment jugez-vous la semaine d’entraînement passée avec le groupe avant de disputer des tournois en Italie et en Chine ? Le groupe a été très réceptif et j’ai été agréablement surpris par la qualité du travail fourni. Les joueurs étaient à l’écoute et déjà dans une notion d’entre-aide. La cohésion était présente et le groupe affichait de la motivation et une bonne volonté. Ils font tout pour être à la hauteur de cette Équipe de France A’. JUILLET2014 21


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quelques années. Sevrés de rencontres internationales depuis la fin de leur carrière en jeunes, les nouveaux internationaux auront l’occasion de se tester face à une opposition radicalement différente de celle qu’ils affrontent chaque weekend en Pro A : "La concurrence est telle que tout le monde a envie d’atteindre cet objectif", remarque Pape Sy. "Les A’ c’est une bonne opportunité pour se montrer et aspirer à l’Équipe de France. Cette tournée en Italie et en Chine c’est un peu l’inconnu mais nous allons pouvoir nous jauger et mesurer ce qu’il nous reste à travailler pour prétendre à plus. Je prends ça comme une étape. Porter le maillot de l’équipe nationale a toujours été un objectif. Et encore plus avec les résultats des dernières années. Donc je veux porter le maillot A’ avec fierté en espérant gravir une dernière marche." Une ambition légitime du fait de la réforme des calendriers qui va offrir des opportunités supplémentaires à des joueurs de porter le maillot des A. Mais avec également le risque de participer aux qualifications sans pour autant poursuivre pour la compétition majeure. "Il y a une hiérarchie en place avec des joueurs confirmés", analyse à ce sujet Jonathan Rousselle. "Nous sommes aussi confrontés à cette situation dans nos clubs. Il faut l’accepter et si ce n’est pas le cas alors il ne faut pas rejoindre le projet. On pourra être amené à faire le travail de l’ombre sans être récompensé comme on le souhaiterait. Mais il faut se dire que l’Équipe de France ce ne sont pas 12 joueurs mais un groupe. Si les Bleus gagnent une compétition et que nous avons participé à les qualifier, c’est valorisant. Et je ne doute pas qu’ils seront nous associer à ça." Un point de vue partagé par l’ensemble des internationaux A’ présents à Vichy et qui s’explique notamment par la formidable image renvoyé par les A depuis quelques saisons : "Tout le basket français est ressorti grandi de leurs prestations", conclut Pascal Donnadieu. "Tout le monde a envie de faire partie de cette aventure. Qui ne rêve pas de participer à un Euro, des Jeux ou une Coupe du Monde comme cet été ? Les joueurs de l’Équipe de France A’ sont tous ambitieux et je suis sûr que dans un coin de leur tête ils rêvent d’accéder aux A."

Nobel Boungou Colo

Adrien Moerman

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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR DÉFENSE HOMME À HOMME AVEC PRISE À DEUX SUR LE PORTEUR DU BALLON

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

CAS DU POSTE BAS ET DU PICK AND ROLL

d. Cas du pick and roll rentrant situé à 45° La double intention défensive reste identique :

4

5

4

3

• Stopper le dribble. 2

3

1

1

2

5

• Couper les passes les plus proches. Le pick and roll étant proche de la ligne de touche, la surcharge défensive côté ballon est donc très forte. Le joueur le plus lointain est laissé seul.

Diag. 13

e. Cas du pick and roll inversé à 45°

4

3

4

Dans ce cas, le déplacement de #4 qui vient du côté du ballon est contrôlé et la passe est coupée.

5

3 1

1

5 2

2

Diag. 14

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Le défenseur #3 doit, quant à lui, se tenir prêt à réagir dans le cas d’une reprise vers #1 ou #3, selon la destination de la passe possible de #2.

CONCLUSION L’option défensive de la prise à 2 s’avère fédératrice pour une équipe car elle tend à solidariser les joueurs autour d’un projet collectif.

56

Elle intègre également une notion forte de responsabilité individuelle couplée à des intentions partagées. Elle développe en tout premier lieu la nécessité d’être performant dans la coordination basique à 2 joueurs dans le but de constituer une "trap" efficace. Elle met en jeu ensuite une réelle intelligence défensive dans la volonté de couper les passes qui sont recherchées par l’attaque. Elle va enfin dans le sens de la formation vers le haut niveau, en particulier par l’indispensable "saut à la balle" qui permet de prendre le contrôle d’un joueur dans le temps de la passe (l’arrivée du défenseur devant être simultanée à l’arrivée du ballon).

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