CHAMPIONNES DE COEUR CONTRÔLE DE GESTION ANTOINE WALLEZ
ALI TRAORE RETOUR AU PREMIER PLAN N°812 - AVRIL2015 - WWW.FFBB.COM
MA CARRIÈRE ALI TRAORE >
"J’AI TELLEMENT ENVIE DE REJOUER EN ÉQUIPE DE FRANCE" Propos recueillis par Julien Guérineau
A 30 ans, Ali Traore (2,05 m) renaît avec Strasbourg après une longue période marquée par les blessures et les doutes. Médaillé d’argent avec l’Équipe de France à l’Euro 2011, le pivot aux doigts de fée, amoureux des Bleus et du second degré revient, avec humour et lucidité, sur un parcours mouvementé.
En 2002, avec l'ASVEL
Presse Sports / Prevost
Presse Sports / Lahalle
10 BASKETBALLMAGAZINE
cela devient obsessionnel. Je ne pense plus qu’à ça. A partir du moment où j’ai été à fond dans le basket je tapais la balle au Terrain Rouge, dans la cité des 3000. Je me souviens même avoir joué sous la neige.
DÉBUTANT EN MINIMES FRANCE Je squattais le playgroud, j’allais à Bondy, à Poissy pour faire des tests. Mon oncle était le gardien du gymnase de Poissy et m’avait mis en relation avec l’entraîneur des minimes. Et à cette époque Poissy c’était le top. Angelo Tsgarakis (SOM Boulogne) jouait dans l’équipe. Après l’école, je sprintais dans les transports pour aller m’entraîner dans les Yvelines en espérant intégrer le groupe. Une heure aller, une heure retour. J’ai fait une moitié de saison avec eux, sans licence. J’ai progressé assez vite et j’ai finalement signé. Débutant en minimes France ! Au bout de trois mois je commençais à faire de vrais cartons et on m’a proposé de rejoindre le pôle espoirs d’Île-de-France, à Chatenay-Malabry. C’était la première promotion. Quand j’y pense c’est allé vraiment très vite. Je me rappelle avoir perdu en demi-finale du TIL contre l’Alsace de Yannick Bokolo, alors qu’on avait une équipe de malades. Bokolo je l’admirais à l’époque. Pour moi c’était le meilleur joueur du Monde ! En début de saison j’étais complètement largué et à la fin, les coaches, Dominique Allard et Gaétan Le Brigant, sont venus me voir pour me demander quel était,
D.R.
"D’Abidjan en Côte d'Ivoire, où je suis né, je n’ai que des bribes de souvenirs. De la maison dans laquelle on habitait et de la cour dans laquelle je jouais dans le quartier Marcory. C’est tout… quelques flashes. Je n’y suis jamais retourné après mon arrivée en France à 4 ans. Et au Mali j’ai fait un transit d’un jour et une nuit à Bamako pour venir à Paris. Rien de plus. Mes parents sont maliens et s’y rendent constamment. Ils y ont une maison désormais et y retournent quand ils veulent. J’irai un jour. J’attends le bon moment. Mes deux parents étaient basketteurs et ont joué en équipe nationale du Mali. Bien sûr ils avaient un travail à côté. Mon père a entraîné ensuite au Stade d’Abidjan et a continué à notre arrivée en France, à Aulnay-sous-Bois, à la Fraternelle Aulnaysienne. Je ne les ai jamais vus jouer. Mais il y a des K7 et même une photo de mon père avec Larry Bird. Le Mali avait dû faire une tournée aux Etats-Unis quand il était universitaire. Je rentre dans la catégorie des enfants qui ont longtemps rejeté le sport des parents. Tout le monde pratiquait le basket dans la famille et je n’avais tout simplement pas envie. Je voulais être différent… et aussi pas mal flemmard. Donc je ne faisais rien. J’allais à l’école et je regardais la télé ! J’ai fait une petite tentative en benjamins à la Fraternelle mais ça ne m’a pas plu du tout et j’ai arrêté après quelques mois. Ça m’a repris tout d’un coup. Et je me suis piqué au jeu. Je me rends compte que je mets toujours du temps à me mettre dans un truc mais quand c’est fait,
D.R.
ALI TRAORE REPÈRES 1985 Naissance à Abidjan 2000 Intègre le centre de formation de l’ASVEL
2008 Champion de France avec l’ASVEL
2011 Médaille d’argent à l’EuroBasket
2015 Vainqueur de la Leaders Cup avec la SIG
AVRIL2015
11
MA CARRIÈRE ALI TRAORE >
"J’AI TELLEMENT ENVIE DE REJOUER EN ÉQUIPE DE FRANCE" Propos recueillis par Julien Guérineau
A 30 ans, Ali Traore (2,05 m) renaît avec Strasbourg après une longue période marquée par les blessures et les doutes. Médaillé d’argent avec l’Équipe de France à l’Euro 2011, le pivot aux doigts de fée, amoureux des Bleus et du second degré revient, avec humour et lucidité, sur un parcours mouvementé.
En 2002, avec l'ASVEL
Presse Sports / Prevost
Presse Sports / Lahalle
10 BASKETBALLMAGAZINE
cela devient obsessionnel. Je ne pense plus qu’à ça. A partir du moment où j’ai été à fond dans le basket je tapais la balle au Terrain Rouge, dans la cité des 3000. Je me souviens même avoir joué sous la neige.
DÉBUTANT EN MINIMES FRANCE Je squattais le playgroud, j’allais à Bondy, à Poissy pour faire des tests. Mon oncle était le gardien du gymnase de Poissy et m’avait mis en relation avec l’entraîneur des minimes. Et à cette époque Poissy c’était le top. Angelo Tsgarakis (SOM Boulogne) jouait dans l’équipe. Après l’école, je sprintais dans les transports pour aller m’entraîner dans les Yvelines en espérant intégrer le groupe. Une heure aller, une heure retour. J’ai fait une moitié de saison avec eux, sans licence. J’ai progressé assez vite et j’ai finalement signé. Débutant en minimes France ! Au bout de trois mois je commençais à faire de vrais cartons et on m’a proposé de rejoindre le pôle espoirs d’Île-de-France, à Chatenay-Malabry. C’était la première promotion. Quand j’y pense c’est allé vraiment très vite. Je me rappelle avoir perdu en demi-finale du TIL contre l’Alsace de Yannick Bokolo, alors qu’on avait une équipe de malades. Bokolo je l’admirais à l’époque. Pour moi c’était le meilleur joueur du Monde ! En début de saison j’étais complètement largué et à la fin, les coaches, Dominique Allard et Gaétan Le Brigant, sont venus me voir pour me demander quel était,
D.R.
"D’Abidjan en Côte d'Ivoire, où je suis né, je n’ai que des bribes de souvenirs. De la maison dans laquelle on habitait et de la cour dans laquelle je jouais dans le quartier Marcory. C’est tout… quelques flashes. Je n’y suis jamais retourné après mon arrivée en France à 4 ans. Et au Mali j’ai fait un transit d’un jour et une nuit à Bamako pour venir à Paris. Rien de plus. Mes parents sont maliens et s’y rendent constamment. Ils y ont une maison désormais et y retournent quand ils veulent. J’irai un jour. J’attends le bon moment. Mes deux parents étaient basketteurs et ont joué en équipe nationale du Mali. Bien sûr ils avaient un travail à côté. Mon père a entraîné ensuite au Stade d’Abidjan et a continué à notre arrivée en France, à Aulnay-sous-Bois, à la Fraternelle Aulnaysienne. Je ne les ai jamais vus jouer. Mais il y a des K7 et même une photo de mon père avec Larry Bird. Le Mali avait dû faire une tournée aux Etats-Unis quand il était universitaire. Je rentre dans la catégorie des enfants qui ont longtemps rejeté le sport des parents. Tout le monde pratiquait le basket dans la famille et je n’avais tout simplement pas envie. Je voulais être différent… et aussi pas mal flemmard. Donc je ne faisais rien. J’allais à l’école et je regardais la télé ! J’ai fait une petite tentative en benjamins à la Fraternelle mais ça ne m’a pas plu du tout et j’ai arrêté après quelques mois. Ça m’a repris tout d’un coup. Et je me suis piqué au jeu. Je me rends compte que je mets toujours du temps à me mettre dans un truc mais quand c’est fait,
D.R.
ALI TRAORE REPÈRES 1985 Naissance à Abidjan 2000 Intègre le centre de formation de l’ASVEL
2008 Champion de France avec l’ASVEL
2011 Médaille d’argent à l’EuroBasket
2015 Vainqueur de la Leaders Cup avec la SIG
AVRIL2015
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MA CARRIÈRE ALI TRAORE >
En 2002, avec l'ASVEL Presse Sports / Lahalle
En 2005, avec l'UJAP Quimper Pascal Allée
et Cholet étaient parmi les meilleurs centres de formation. Donc j’étais super content. A Cholet j’avoue que la salle a un peu joué sur mon mental. Alors que l’Astroballe de Villeurbanne faisait rêver. Et puis il y avait pas mal de joueurs d’origine malienne, de région parisienne, donc les connexions étaient plus évidentes. Mine de rien je ne voulais pas quitter mon 9-3 donc j’avais besoin d’une grande ville. Et déjà, à Lyon, j’ai eu le mal du pays. Au point de faire mon sac et de me barrer. Le coach m’avait rattrapé à la gare. Je n’étais vraiment jamais sorti de ma cité.
En 2006, avec Roanne
selon moi, mon rôle. Je réponds : faire souffler Hugues Jannel. Hugues c’était la star. Ils me disent : non, tu peux prétendre à plus. A Poissy je côtoyais un peu les joueurs de Pro B. David Condouant, Joey Vickery, JeanMichel Montabord et le Laurent Sciarra portugais… Philippe Da Silva. Mon ambition c’était d’intégrer le centre de formation pour avoir un appartement tout seul. Le rêve ! Mon conseiller de l’époque, Pascal
12 BASKETBALLMAGAZINE
Presse Sports / Pochat
En 2006, avec les A'
Levy, organisait des journées de détection pour les clubs professionnels avec plein de joueurs de la région parisienne. Je sais que le concept était critiqué mais pour moi c’était une opportunité. J’ai eu la chance de taper dans l’œil de Pierre Tavano (ASVEL) et JeanFrançois Martin (Cholet). Le jour même ils m’invitaient à visiter les structures. Et pourtant j’étais zéro. Mais ils ont vu un potentiel alors que j’avais un an et demi de basket organisé derrière moi. Et sinon que du playground, beaucoup de playground. Jean-François Martin avait déjà repéré ma main gauche et il voulait me développer en ailier. Il m’avait dit : un gars avec une main gauche comme la tienne c’est assez rare. En fait je suis un gaucher contrarié à qui on a appris à jouer au basket main droite. J’écris main gauche. Je joue au tennis main gauche. Donc je pars naturellement sur ma main gauche. Simplement je voyais tout le monde aller à droite donc j’ai suivi le mouvement. En fait mon ambidextrie c’est une arnaque. Je n’avais pas une grande connaissance du basket mais je savais que l’ASVEL
FFBB
UNE MÈCHE COURTE Pierre Tavano m’a recruté mais il est parti dans la foulée pour rejoindre Vincent Collet au Mans. Nous étions logés dans un super foyer de jeunes travailleurs à Villeurbanne. Nickel. C’était la fin de l’ère Beugnot avec une équipe de fous, qui a perdu malheureusement en finale contre Pau. J’ai fait une saison en cadets France et pendant l’été 2001 j’ai disputé l’Euro cadets à Riga avec Lucien Legrand. On a fini 5e et croisé le gros Sofoklis Schortsanitis qui était très affûté à l’époque. Hugues Jannel était celui qui arrivait le mieux à le bloquer. Alors que moi… Avec mes 98 kilos tout mouillé. J’étais fin à l’époque. Et dur à gérer. J’avoue que j’étais compliqué. Je le dis à Delphine (sa femme) : elle m’a eu dans mes meilleures années. J’ai conscience que j’avais un caractère. Mais on me disait très attachant également. Si, en plus, j’avais été un connard hors du terrain, on m’aurait rapidement viré. J’étais très sanguin, mèche courte, voire sans mèche du tout. Il ne fallait pas grand-chose pour m’énerver. J’ai longtemps travaillé sur cet aspect-là et si je l’ai toujours en moi, je contrôle. Je me souviens de clashs incroyables avec Jean-Marc Detour, le coach des espoirs. Il était à deux doigts de me claquer. Et il aurait eu raison. Il me mettait en garde contre ce tempérament. Avec certains ça ne passait pas. Pierre Vincent,
En 2007, lors du Orlando Pre Draft Camp
En 2008, avec Le Havre
2007 MCT
Presse Sports / Francotte
"EN FAIT JE SUIS UN GAUCHER CONTRARIÉ À QUI ON A APPRIS À JOUER AU BASKET MAIN DROITE. J’ÉCRIS MAIN GAUCHE. JE JOUE AU TENNIS MAIN GAUCHE. DONC JE PARS NATURELLEMENT SUR MA MAIN GAUCHE. SIMPLEMENT JE VOYAIS TOUT LE MONDE ALLER À DROITE DONC J’AI SUIVI LE MOUVEMENT. EN FAIT MON AMBIDEXTRIE C’EST UNE ARNAQUE." par exemple, ne voulait pas entendre parler de moi pour l’Équipe de France juniors. Et ça m’allait très bien. Il y avait incompatibilité d’humeur. Boscia Tanjevic aimait bien les joueurs comme moi. Il nous rentrait dedans et il voulait voir des mecs avec du répondant. Mon caractère lui allait très bien. La première chose qu’il a demandé en arrivant à Villeurbanne c’est : y-a-t-il des bons jeunes ? Réponse des dirigeants : non. Il a donc amené des joueurs avec lui mais en voyant Amara Sy, Hervé Touré et moi, il les a virés et nous a fait travailler. C’est cette année-là que je me suis dit que j’allais être professionnel. J’avais 16 ans, j’ai joué quelques matches avec les pros et j’ai même eu ma médaille de champion de France. J’étais sur le banc pour le titre et totalement impliqué dans l’équipe. Je m’entraînais jusqu’à trois fois par jour. Nikola Vujcic était mon inspiration. J’avais entendu parler de lui puisqu’il venait du Maccabi Tel-Aviv. Il s’entraînait comme
un fou avec un préparateur individuel. Un monstre de travail. J’en profitais pour m’entraîner avec lui. Il avait une formidable technique individuelle et j’ai appris énormément à ses côtés. Il m’a vraiment donné le goût de l’Euroleague. J’adore le basket européen. J’ai souvenir de Kirilenko qui avait tué l’ASVEL à l’Astroballe en Euroleague alors qu’il n’avait mis que 8 points (ndlr : mais 17 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 3 contres). Dans mes rêves j’aurais été champion d’Euroleague et champion NBA.
L’ASVEL : LA RUPTURE Tanjevic s’en va dans la foulée… Le drame de ma vie. Philippe Hervé le remplace… Le drame de ma vie (il explose de rire). Basculement total. Du jour au lendemain je ne m’entraînais même plus avec les pros. Plus rien. Là j’ai craqué. C’était quoi ces conneries ? Je n’avais qu’une idée en tête : me casser. Et j’ai tout fait pour... Je me souviens d’un match
En 2009, avec l'ASVEL, en compagnie de Ben Dewar, Vincent Collet et Pierre Tavano Presse Sports / Lablatinière
Le 26 juillet 2009, première sélection en bleu Presse Sports / Mao
que j’avais délibérément saboté en espoirs. Je n’en suis pas très fier. Je faisais exprès de rater tout seul sous le cercle. Les mecs étaient fous et pourtant ils essayaient de me garder. Et ça a duré un an, puis le début de la saison suivante. Et en décembre 2003 je pars aux Etats-Unis, à Southern Idaho, en Junior College. Académiquement je ne pouvais pas intégrer une université NCAA. Yakhouba Diawara et Guillaume Yango y avaient joué.
AVRIL2015 13
MA CARRIÈRE ALI TRAORE >
En 2002, avec l'ASVEL Presse Sports / Lahalle
En 2005, avec l'UJAP Quimper Pascal Allée
et Cholet étaient parmi les meilleurs centres de formation. Donc j’étais super content. A Cholet j’avoue que la salle a un peu joué sur mon mental. Alors que l’Astroballe de Villeurbanne faisait rêver. Et puis il y avait pas mal de joueurs d’origine malienne, de région parisienne, donc les connexions étaient plus évidentes. Mine de rien je ne voulais pas quitter mon 9-3 donc j’avais besoin d’une grande ville. Et déjà, à Lyon, j’ai eu le mal du pays. Au point de faire mon sac et de me barrer. Le coach m’avait rattrapé à la gare. Je n’étais vraiment jamais sorti de ma cité.
En 2006, avec Roanne
selon moi, mon rôle. Je réponds : faire souffler Hugues Jannel. Hugues c’était la star. Ils me disent : non, tu peux prétendre à plus. A Poissy je côtoyais un peu les joueurs de Pro B. David Condouant, Joey Vickery, JeanMichel Montabord et le Laurent Sciarra portugais… Philippe Da Silva. Mon ambition c’était d’intégrer le centre de formation pour avoir un appartement tout seul. Le rêve ! Mon conseiller de l’époque, Pascal
12 BASKETBALLMAGAZINE
Presse Sports / Pochat
En 2006, avec les A'
Levy, organisait des journées de détection pour les clubs professionnels avec plein de joueurs de la région parisienne. Je sais que le concept était critiqué mais pour moi c’était une opportunité. J’ai eu la chance de taper dans l’œil de Pierre Tavano (ASVEL) et JeanFrançois Martin (Cholet). Le jour même ils m’invitaient à visiter les structures. Et pourtant j’étais zéro. Mais ils ont vu un potentiel alors que j’avais un an et demi de basket organisé derrière moi. Et sinon que du playground, beaucoup de playground. Jean-François Martin avait déjà repéré ma main gauche et il voulait me développer en ailier. Il m’avait dit : un gars avec une main gauche comme la tienne c’est assez rare. En fait je suis un gaucher contrarié à qui on a appris à jouer au basket main droite. J’écris main gauche. Je joue au tennis main gauche. Donc je pars naturellement sur ma main gauche. Simplement je voyais tout le monde aller à droite donc j’ai suivi le mouvement. En fait mon ambidextrie c’est une arnaque. Je n’avais pas une grande connaissance du basket mais je savais que l’ASVEL
FFBB
UNE MÈCHE COURTE Pierre Tavano m’a recruté mais il est parti dans la foulée pour rejoindre Vincent Collet au Mans. Nous étions logés dans un super foyer de jeunes travailleurs à Villeurbanne. Nickel. C’était la fin de l’ère Beugnot avec une équipe de fous, qui a perdu malheureusement en finale contre Pau. J’ai fait une saison en cadets France et pendant l’été 2001 j’ai disputé l’Euro cadets à Riga avec Lucien Legrand. On a fini 5e et croisé le gros Sofoklis Schortsanitis qui était très affûté à l’époque. Hugues Jannel était celui qui arrivait le mieux à le bloquer. Alors que moi… Avec mes 98 kilos tout mouillé. J’étais fin à l’époque. Et dur à gérer. J’avoue que j’étais compliqué. Je le dis à Delphine (sa femme) : elle m’a eu dans mes meilleures années. J’ai conscience que j’avais un caractère. Mais on me disait très attachant également. Si, en plus, j’avais été un connard hors du terrain, on m’aurait rapidement viré. J’étais très sanguin, mèche courte, voire sans mèche du tout. Il ne fallait pas grand-chose pour m’énerver. J’ai longtemps travaillé sur cet aspect-là et si je l’ai toujours en moi, je contrôle. Je me souviens de clashs incroyables avec Jean-Marc Detour, le coach des espoirs. Il était à deux doigts de me claquer. Et il aurait eu raison. Il me mettait en garde contre ce tempérament. Avec certains ça ne passait pas. Pierre Vincent,
En 2007, lors du Orlando Pre Draft Camp
En 2008, avec Le Havre
2007 MCT
Presse Sports / Francotte
"EN FAIT JE SUIS UN GAUCHER CONTRARIÉ À QUI ON A APPRIS À JOUER AU BASKET MAIN DROITE. J’ÉCRIS MAIN GAUCHE. JE JOUE AU TENNIS MAIN GAUCHE. DONC JE PARS NATURELLEMENT SUR MA MAIN GAUCHE. SIMPLEMENT JE VOYAIS TOUT LE MONDE ALLER À DROITE DONC J’AI SUIVI LE MOUVEMENT. EN FAIT MON AMBIDEXTRIE C’EST UNE ARNAQUE." par exemple, ne voulait pas entendre parler de moi pour l’Équipe de France juniors. Et ça m’allait très bien. Il y avait incompatibilité d’humeur. Boscia Tanjevic aimait bien les joueurs comme moi. Il nous rentrait dedans et il voulait voir des mecs avec du répondant. Mon caractère lui allait très bien. La première chose qu’il a demandé en arrivant à Villeurbanne c’est : y-a-t-il des bons jeunes ? Réponse des dirigeants : non. Il a donc amené des joueurs avec lui mais en voyant Amara Sy, Hervé Touré et moi, il les a virés et nous a fait travailler. C’est cette année-là que je me suis dit que j’allais être professionnel. J’avais 16 ans, j’ai joué quelques matches avec les pros et j’ai même eu ma médaille de champion de France. J’étais sur le banc pour le titre et totalement impliqué dans l’équipe. Je m’entraînais jusqu’à trois fois par jour. Nikola Vujcic était mon inspiration. J’avais entendu parler de lui puisqu’il venait du Maccabi Tel-Aviv. Il s’entraînait comme
un fou avec un préparateur individuel. Un monstre de travail. J’en profitais pour m’entraîner avec lui. Il avait une formidable technique individuelle et j’ai appris énormément à ses côtés. Il m’a vraiment donné le goût de l’Euroleague. J’adore le basket européen. J’ai souvenir de Kirilenko qui avait tué l’ASVEL à l’Astroballe en Euroleague alors qu’il n’avait mis que 8 points (ndlr : mais 17 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 3 contres). Dans mes rêves j’aurais été champion d’Euroleague et champion NBA.
L’ASVEL : LA RUPTURE Tanjevic s’en va dans la foulée… Le drame de ma vie. Philippe Hervé le remplace… Le drame de ma vie (il explose de rire). Basculement total. Du jour au lendemain je ne m’entraînais même plus avec les pros. Plus rien. Là j’ai craqué. C’était quoi ces conneries ? Je n’avais qu’une idée en tête : me casser. Et j’ai tout fait pour... Je me souviens d’un match
En 2009, avec l'ASVEL, en compagnie de Ben Dewar, Vincent Collet et Pierre Tavano Presse Sports / Lablatinière
Le 26 juillet 2009, première sélection en bleu Presse Sports / Mao
que j’avais délibérément saboté en espoirs. Je n’en suis pas très fier. Je faisais exprès de rater tout seul sous le cercle. Les mecs étaient fous et pourtant ils essayaient de me garder. Et ça a duré un an, puis le début de la saison suivante. Et en décembre 2003 je pars aux Etats-Unis, à Southern Idaho, en Junior College. Académiquement je ne pouvais pas intégrer une université NCAA. Yakhouba Diawara et Guillaume Yango y avaient joué.
AVRIL2015 13
Presse Sports / Martin
Championnat du Monde 2010
C’était un excellent programme basket. Mais pour un gamin de 18 ans, l’Idaho ce n’était pas l’idéal. En plus j’arrive en cours de saison et je savais que je ne pourrais pas jouer avant plusieurs mois. Mais je me suis accroché et le basket me plaisait. Le coach Gib Arnold possédait une vraie culture du basket européen. Nous avions un jeu très différent des autres avec beaucoup de systèmes. Le coach avait confiance en moi et les universités venaient me voir m’entraîner. Je recevais des tonnes de courrier et j’avais les idées assez claires sur les universités où je voulais aller :
14 BASKETBALLMAGAZINE
JF Molliere / FFBB
"J’ÉTAIS TRÈS SANGUIN, MÈCHE COURTE, VOIRE SANS MÈCHE DU TOUT. IL NE FALLAIT PAS GRANDCHOSE POUR M’ÉNERVER. J’AI LONGTEMPS TRAVAILLÉ SUR CET ASPECT-LÀ ET SI JE L’AI TOUJOURS EN MOI, JE CONTRÔLE. JE ME SOUVIENS DE CLASHS INCROYABLES AVEC JEAN-MARC DETOUR, LE COACH DES ESPOIRS. IL ÉTAIT À DEUX DOIGTS DE ME CLAQUER. ET IL AURAIT EU RAISON." Washington ou Pittsburgh. J’avais ce plan en tête mais ça ne s’est pas passé comme prévu. J’ai fait mon retour en Équipe de France 20 ans et moins à l’été 2004 avec Richard Billant. Ça a très bien collé avec Richard qui me donnait beaucoup de responsabilités. Nous allions disputer les qualifications pour l’Euro. Pendant la préparation on arrive à Belgrade. Comme des cons on fait le mur. Il y a prescription mais je ne donnerai pas les noms des mecs avec qui j’étais. Je ne balance pas. Quand on rentre, on se retrouve bloqués dans un ascenseur. On parvient à ouvrir la porte et cette fois nous sommes coincés dans un vestibule bloqué par un cadenas. Il fait nuit noire. Si on se fait choper, on est morts ! On décide de défoncer la porte et de sprinter dans nos chambres. C’est parti. Coup de pied. Tout le monde tape sur du bois et le seul à taper dans une vitre, c’est bibi. Résultat, une énorme entaille au mollet, du
sang qui gicle sur les murs. Je tombe dans les pommes. Je me suis fait recoudre par un jeune, dont je ne sais même pas s’il était médecin, sans anesthésie. Richard voulait que je joue le lendemain alors que j’avais un trou dans la jambe ! J’ai été rapatrié et la plaie s’est infectée. A l’hôpital ils m’ont dit que si je restais encore quelques jours dans cet état c’était l’amputation. J’en ai gardé une belle cicatrice. Belle erreur de jeunesse.
L’OBSESSION NBA J’ai quitté Southern Idaho après la pré-saison 2004. Officiellement on va dire que j’en ai eu marre et que je ne me voyais pas faire encore deux ans là-bas. J’ai enchaîné pas mal d’essais en rentrant : à ClermontFerrand avec Aimé Toupane, à Cholet avec Ruddy Nelhomme, à l’ASVEL avec Erman Kunter. Tous non concluant. Et finalement
En 2010, avec le Lottomatica Roma
En 2010, à Rome
UFFICIO STAMPA LOTTOMATICA VIRTUS ROMA
une opportunité s’est présentée à Quimper, promu en Pro B, comme pigiste médical de Nicolas Strunc. Dans l’équipe il avait JK Edwards, Ben Dewar, Vincent Mouillard, Guillaume Granotier, Fabien Hérard. Le tout coaché par Olivier Cousin. Qu’est-ce qu’on s’entraînait avec lui ! C’était violent. Au début je ne jouais pas trop mais petit à petit j’ai grappillé du temps de jeu et j’ai fait de très bons playoffs. Ce qui m’a ouvert les portes de la Pro A, à Roanne. Je jouais avec Pape Badiane, Dewarick Spencer, Aaron Harper, la base de l’équipe qui allait être championne l’année suivante. Comme d’habitude j’ai grappillé du temps de jeu alors que JeanDenys Choulet pensait que j’étais peutêtre un peu court pour la Pro A. Je finis à 15 minutes par match, au point de pousser Gary Alexander vers la sortie pour faire de la place à Pape et moi. J’avais 20 ans et dans ma tête, l’objectif c’était la NBA. Le Havre venait de permettre à Ian Mahinmi d’être drafté. On me proposait un contrat de deux ans avec des responsabilités. Je suis parti. C’était ma dernière année pour être drafté mais le train était déjà passé et ça je ne le savais pas encore. J’avais fait un excellent camp de Trévise 2006. Et j’ai fait l’erreur de ne pas m’inscrire à la draft. Ce truc-là, quand le buzz est parti il faut se lancer. J’ai attendu et ma cote a baissé. Des franchises voulaient me prendre pour me mettre en couveuse. J’ai déconné. A l’issue de la saison 2006-07 je suis parti faire le Orlando Pre Draft Camp. Offensivement j’ai fini deuxième meilleur marqueur derrière Daquan Cook, qui a été drafté, a connu une belle carrière NBA et est à Rouen aujourd’hui. Là il aurait fallu me cacher parce que je m’étais vraiment fait un nom. Nouvelle erreur : j’ai couru les workouts puis à nouveau fait le camp de Trévise alors que j’étais épuisé, avant d’enchaîner encore les workouts. Mal conseillé. Je n’ai pas été drafté. Tony Ronzone, un scout des Pistons, a continué à me suivre pendant plusieurs
Photo Guérineau
années. Il m’a persuadé de faire la summer league avec Detroit à Las Vegas. J’ai très bien commencé et puis Jason Maxiell, leur choix de draft, se décide à venir jouer. Cloué au banc, je n’ai plus joué. Dégoûté. Je suis rentré au Havre pour une deuxième saison. Le retour a été compliqué mais je suis passé à autre chose.
APPRENTISSAGE EUROPÉEN Revenir à l’ASVEL en 2008 avait une vraie signification. C’est le fils de Vincent Collet qui m’avait appelé. Tous les Manceaux de l’époque m’en avaient dit beaucoup de bien. Enfin professionnel à l’ASVEL. Sacré symbole ! D’autant plus qu’on gagne un titre qui échappait au club depuis 7 ans. Dès ma première année on est champion au terme d’une finale affreuse à Bercy contre Orléans… et Philippe Hervé. Ça faisait forcément plaisir. Gagner un titre avec l’ASVEL n’a pas de prix. A 22 ans, mes ambitions NBA terminées j’étais déterminé à cartonner en France et à être considéré comme un des meilleurs intérieurs français pour faire carrière en Europe. Je m’étais fixé des objectifs et des étapes à franchir. Quand je rejoins Rome en 2010 j’étais d’ailleurs en avance sur mon plan de marche. Je sortais d’une super saison d’EuroCup puis d’une grosse saison d’Euroleague. Je n’en doutais pas mais je voulais avoir la confirmation que je pouvais jouer à ce niveau-là. A Rome il a fallu que j’apprenne à choisir mes mots. Je n’ai pas eu de chance parce que je suis arrivé l’année du déclin. C’était une catastrophe au niveau organisation, versement des salaires. Une horreur. Alors que la ville était sublime et qu’on a adoré la vie là-bas. J’ai compris que je ne pouvais pas tout dire. Je l’ai fait en début de saison. On m’a tapé sur les doigts. Alors j’ai dû édulcorer. Boscia Tanjevic était le General Manager mais il avait les mains liées et était obligé de rester du côté du club. C’était une
JF Molliere FFBB FIBA
Bellenger / IS / FFBB
En 2010, avec l'ASVEL
En 2011, lors de l'EuroBasket
JF Molliere FFBB FIBA
Qualifications Euro masculin 2009
En 2011, EuroBasket finale France-Espagne AVRIL2015 15
Presse Sports / Martin
Championnat du Monde 2010
C’était un excellent programme basket. Mais pour un gamin de 18 ans, l’Idaho ce n’était pas l’idéal. En plus j’arrive en cours de saison et je savais que je ne pourrais pas jouer avant plusieurs mois. Mais je me suis accroché et le basket me plaisait. Le coach Gib Arnold possédait une vraie culture du basket européen. Nous avions un jeu très différent des autres avec beaucoup de systèmes. Le coach avait confiance en moi et les universités venaient me voir m’entraîner. Je recevais des tonnes de courrier et j’avais les idées assez claires sur les universités où je voulais aller :
14 BASKETBALLMAGAZINE
JF Molliere / FFBB
"J’ÉTAIS TRÈS SANGUIN, MÈCHE COURTE, VOIRE SANS MÈCHE DU TOUT. IL NE FALLAIT PAS GRANDCHOSE POUR M’ÉNERVER. J’AI LONGTEMPS TRAVAILLÉ SUR CET ASPECT-LÀ ET SI JE L’AI TOUJOURS EN MOI, JE CONTRÔLE. JE ME SOUVIENS DE CLASHS INCROYABLES AVEC JEAN-MARC DETOUR, LE COACH DES ESPOIRS. IL ÉTAIT À DEUX DOIGTS DE ME CLAQUER. ET IL AURAIT EU RAISON." Washington ou Pittsburgh. J’avais ce plan en tête mais ça ne s’est pas passé comme prévu. J’ai fait mon retour en Équipe de France 20 ans et moins à l’été 2004 avec Richard Billant. Ça a très bien collé avec Richard qui me donnait beaucoup de responsabilités. Nous allions disputer les qualifications pour l’Euro. Pendant la préparation on arrive à Belgrade. Comme des cons on fait le mur. Il y a prescription mais je ne donnerai pas les noms des mecs avec qui j’étais. Je ne balance pas. Quand on rentre, on se retrouve bloqués dans un ascenseur. On parvient à ouvrir la porte et cette fois nous sommes coincés dans un vestibule bloqué par un cadenas. Il fait nuit noire. Si on se fait choper, on est morts ! On décide de défoncer la porte et de sprinter dans nos chambres. C’est parti. Coup de pied. Tout le monde tape sur du bois et le seul à taper dans une vitre, c’est bibi. Résultat, une énorme entaille au mollet, du
sang qui gicle sur les murs. Je tombe dans les pommes. Je me suis fait recoudre par un jeune, dont je ne sais même pas s’il était médecin, sans anesthésie. Richard voulait que je joue le lendemain alors que j’avais un trou dans la jambe ! J’ai été rapatrié et la plaie s’est infectée. A l’hôpital ils m’ont dit que si je restais encore quelques jours dans cet état c’était l’amputation. J’en ai gardé une belle cicatrice. Belle erreur de jeunesse.
L’OBSESSION NBA J’ai quitté Southern Idaho après la pré-saison 2004. Officiellement on va dire que j’en ai eu marre et que je ne me voyais pas faire encore deux ans là-bas. J’ai enchaîné pas mal d’essais en rentrant : à ClermontFerrand avec Aimé Toupane, à Cholet avec Ruddy Nelhomme, à l’ASVEL avec Erman Kunter. Tous non concluant. Et finalement
En 2010, avec le Lottomatica Roma
En 2010, à Rome
UFFICIO STAMPA LOTTOMATICA VIRTUS ROMA
une opportunité s’est présentée à Quimper, promu en Pro B, comme pigiste médical de Nicolas Strunc. Dans l’équipe il avait JK Edwards, Ben Dewar, Vincent Mouillard, Guillaume Granotier, Fabien Hérard. Le tout coaché par Olivier Cousin. Qu’est-ce qu’on s’entraînait avec lui ! C’était violent. Au début je ne jouais pas trop mais petit à petit j’ai grappillé du temps de jeu et j’ai fait de très bons playoffs. Ce qui m’a ouvert les portes de la Pro A, à Roanne. Je jouais avec Pape Badiane, Dewarick Spencer, Aaron Harper, la base de l’équipe qui allait être championne l’année suivante. Comme d’habitude j’ai grappillé du temps de jeu alors que JeanDenys Choulet pensait que j’étais peutêtre un peu court pour la Pro A. Je finis à 15 minutes par match, au point de pousser Gary Alexander vers la sortie pour faire de la place à Pape et moi. J’avais 20 ans et dans ma tête, l’objectif c’était la NBA. Le Havre venait de permettre à Ian Mahinmi d’être drafté. On me proposait un contrat de deux ans avec des responsabilités. Je suis parti. C’était ma dernière année pour être drafté mais le train était déjà passé et ça je ne le savais pas encore. J’avais fait un excellent camp de Trévise 2006. Et j’ai fait l’erreur de ne pas m’inscrire à la draft. Ce truc-là, quand le buzz est parti il faut se lancer. J’ai attendu et ma cote a baissé. Des franchises voulaient me prendre pour me mettre en couveuse. J’ai déconné. A l’issue de la saison 2006-07 je suis parti faire le Orlando Pre Draft Camp. Offensivement j’ai fini deuxième meilleur marqueur derrière Daquan Cook, qui a été drafté, a connu une belle carrière NBA et est à Rouen aujourd’hui. Là il aurait fallu me cacher parce que je m’étais vraiment fait un nom. Nouvelle erreur : j’ai couru les workouts puis à nouveau fait le camp de Trévise alors que j’étais épuisé, avant d’enchaîner encore les workouts. Mal conseillé. Je n’ai pas été drafté. Tony Ronzone, un scout des Pistons, a continué à me suivre pendant plusieurs
Photo Guérineau
années. Il m’a persuadé de faire la summer league avec Detroit à Las Vegas. J’ai très bien commencé et puis Jason Maxiell, leur choix de draft, se décide à venir jouer. Cloué au banc, je n’ai plus joué. Dégoûté. Je suis rentré au Havre pour une deuxième saison. Le retour a été compliqué mais je suis passé à autre chose.
APPRENTISSAGE EUROPÉEN Revenir à l’ASVEL en 2008 avait une vraie signification. C’est le fils de Vincent Collet qui m’avait appelé. Tous les Manceaux de l’époque m’en avaient dit beaucoup de bien. Enfin professionnel à l’ASVEL. Sacré symbole ! D’autant plus qu’on gagne un titre qui échappait au club depuis 7 ans. Dès ma première année on est champion au terme d’une finale affreuse à Bercy contre Orléans… et Philippe Hervé. Ça faisait forcément plaisir. Gagner un titre avec l’ASVEL n’a pas de prix. A 22 ans, mes ambitions NBA terminées j’étais déterminé à cartonner en France et à être considéré comme un des meilleurs intérieurs français pour faire carrière en Europe. Je m’étais fixé des objectifs et des étapes à franchir. Quand je rejoins Rome en 2010 j’étais d’ailleurs en avance sur mon plan de marche. Je sortais d’une super saison d’EuroCup puis d’une grosse saison d’Euroleague. Je n’en doutais pas mais je voulais avoir la confirmation que je pouvais jouer à ce niveau-là. A Rome il a fallu que j’apprenne à choisir mes mots. Je n’ai pas eu de chance parce que je suis arrivé l’année du déclin. C’était une catastrophe au niveau organisation, versement des salaires. Une horreur. Alors que la ville était sublime et qu’on a adoré la vie là-bas. J’ai compris que je ne pouvais pas tout dire. Je l’ai fait en début de saison. On m’a tapé sur les doigts. Alors j’ai dû édulcorer. Boscia Tanjevic était le General Manager mais il avait les mains liées et était obligé de rester du côté du club. C’était une
JF Molliere FFBB FIBA
Bellenger / IS / FFBB
En 2010, avec l'ASVEL
En 2011, lors de l'EuroBasket
JF Molliere FFBB FIBA
Qualifications Euro masculin 2009
En 2011, EuroBasket finale France-Espagne AVRIL2015 15
En 2012, à Capbreton
En 2012, lors des JO
FFBB
Krasnodar ! Le choc. Il a fallu me convaincre pour que je rejoigne Lokomotiv Kuban. C’est simple : je ne voulais pas y aller. Je ne connaissais pas ce club. Pendant deux semaines j’ai dit non. Je me faisais une idée de la Russie qui est celle que se font 3/4 des occidentaux. Ce qui m’a convaincu c’est la présence de Bozidar Maljkovic. Je me suis dit qu’il savait ce qu’il faisait. J’ai passé la visite médicale en me disant que si c’était trop moche je repartais aussi sec. Et finalement j’ai découvert des installations de fou, une nouvelle salle. Je n’ai pas regretté mon choix. En plus j’avais un salaire de dingue. Je ne me rendais pas compte à l’époque. Compte tenu de la crise c’était vraiment top niveau.
LES BLESSURES Avec le Lokomotiv je me suis blessé en février 2012. La cheville droite d’abord. Pas très bien soignée. Puis le tendon du genou gauche. Au bout d’un moment je préviens Maljkovic que j’ai trop mal. Mais le club me pousse à jouer jusqu’à la fin de saison. En Russie il me disait que c’était juste une tendinite. Je pensais que le repos suffirait. Et quand j’arrive en Équipe de France pour débuter la préparation pour les Jeux, les médecins m’annoncent que mon tendon est à moitié déchiré et que ça s’annonce mal pour les Jeux Olympiques. Je suis fou. On m’envoie à Cap Breton pour une rééducation express de trois semaines. La préparation était
d’ailleurs catastrophique entre la blessure à l’œil de Tony Parker, les problèmes d’assurances… Avec une vraie prépa on gagnait une médaille. Contre l’Espagne en quart nous avions le match en main mais nous n’avions plus de forces à la fin. J’ai tout fait pour être à Londres mais dès le premier match contre les Etats-Unis mon tendon a repété et j’ai fini le tournoi sur une jambe. Quand je retourne en Russie le club m’accuse de m’être blessé aux Jeux. Non, j’étais blessé avec vous et vous m’aviez forcé à jouer. Bref j’ai un programme de rééducation de deux mois à suivre. Deux semaines plus tard j’étais sur le terrain alors que j’avais trop mal. Je passe les détails mais c’était la guerre. Maljkovic était parti et c’est lui qui nous protégeait et imposait certaines règles. J’ai joué un match de VTB et sinon je refusais. Nous sommes allés voir un médecin à Munich, le même que Ribéry. Verdict : deux mois d’arrêt complet. Le médecin de Krasnodar a mis le compte rendu dans sa poche et ça s’est transformé en un mois. Même verdict à Moscou et même réaction du club. J’en avais marre et je suis rentré faire ma rééducation en France. Après quelques semaines l’Étoile Rouge me signe mais en arrivant à Belgrade, si j’étais remis, je n’étais plus du tout en forme. Et ils avaient besoin d’un mec prêt de suite. Ça ne s’est pas fait. Retour en France jusqu’à l’appel de Sasha Obradovic et de l’Alba Berlin. J’ai fait un stage commando d’une semaine avec le préparateur physique de la Serbie. Juste lui et moi. Il m’a retourné ! J’ai perdu 7 kilos. On m’avait mis en forme pour
En 2013, avec l'Alba Berlin la Coupe d’Allemagne qui se jouait à Berlin. On l’a gagnée. Au top 16 d’Euroleague cela se passe bien même s’ils faisaient attention à mon temps de jeu de peur que je me pète. Un médecin s’était porté garant quant à mon genou gauche. Avec Delphine et ma fille nous étions heureux à Berlin. J’étais en forme. Et là, c’est le drame… Juste avant les playoffs, à 10 secondes de la fin d’un match, je glisse sur de la sueur et je m’explose le cartilage du genou droit. J’ai été opéré par microfracture avec comme perspective six mois d’arrêt. Fin de l’aventure alors que je me voyais bien rester. La blessure je l’ai gérée. J’avais la rééducation comme objectif. Mais je n’avais pas mesuré la difficulté à retrouver un club. J’avais eu des contacts avec Sienne, Malaga. Mon nom valait encore quelque chose. Mais j’avais peur de la rechute. Je m’entraînais avec l’ASVEL et la seule opportunité qui s’est présentée c’est Nanterre. Pourquoi pas ? Erreur fatale. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Quand j’ai quitté Nanterre j’avais des touches avec des gros clubs européens. Je
pensais m’en sortir mais rien ne s’est passé comme prévu. Je devais vraiment être naïf alors que mon agent m’avait prévenu. Je suis rentré à la maison et j’ai attendu. Attendu. Attendu. Plus de deux mois. Vu mon temps de jeu, tout le monde croyait que j’étais physiquement grillé. Alors que j’en avais sous la semelle et qu’en Euroleague j’étais rentable. Finalement, un club au Liban s’est manifesté. Jeremiah Massey, avec qui j’ai joué en Russie, m’a convaincu de venir. J’en avais marre. Tout ce que je voulais c’était jouer au basket. Pour le coup c’était une vraie parenthèse rafraîchissante. Si ce n’était pas super structuré je me suis éclaté et j’ai repris confiance en moi. C’était important dans ma reconstruction. Ça n’a pas levé les doutes des clubs. Pour eux le Liban c’était nul. Vincent Collet m’a d’ailleurs dit : je ne peux pas te sélectionner en Équipe de France. Ça fait mal à entendre. Mais ça se défend. En même temps il m’a recruté à Strasbourg. Je voulais travailler à nouveau avec lui et à 30 ans je suis reparti avec des idées précises. La SIG avait ce traumatisme d’être toujours placée mais jamais gagnante.
2013 Euroleague Basketball
Soirée EuroBasket 2013, avec Boris Diaw, Stéphane Carella, Florent Pietrus Steenkeste/FFBB
En 2013, avec Nanterre
L o ko
En 2011, avec Krasnodar 16 BASKETBALLMAGAZINE
m o t iv
Ku b a
n
désillusion totale et je me suis dit que tous les clubs d’Euroleague ne sont pas au top. C’était ma phase d’apprentissage de la réalité européenne. J’avais signé trois ans et je suis parti au bout d’un an. J’étais dans mon trip Barça et je sais que ce n’est pas passé loin. Après Rome je sais par un insider que le General Manager me voulait mais que le coach a dit non parce qu’il avait trop de joueurs du même profil. J’étais concentré sur Barcelone alors quand m o n agent me dit
"GAGNER UN TITRE AVEC L’ASVEL N’A PAS DE PRIX. A 22 ANS, MES AMBITIONS NBA TERMINÉES J’ÉTAIS DÉTERMINÉ À CARTONNER EN FRANCE ET À ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME UN DES MEILLEURS INTÉRIEURS FRANÇAIS POUR FAIRE CARRIÈRE EN EUROPE. JE M’ÉTAIS FIXÉ DES OBJECTIFS ET DES ÉTAPES À FRANCHIR."
Presse Sports / Lahalle
Presse Sports / Goldstein
Bellenger/IS/FFBB
AVRIL2015 17
En 2012, à Capbreton
En 2012, lors des JO
FFBB
Krasnodar ! Le choc. Il a fallu me convaincre pour que je rejoigne Lokomotiv Kuban. C’est simple : je ne voulais pas y aller. Je ne connaissais pas ce club. Pendant deux semaines j’ai dit non. Je me faisais une idée de la Russie qui est celle que se font 3/4 des occidentaux. Ce qui m’a convaincu c’est la présence de Bozidar Maljkovic. Je me suis dit qu’il savait ce qu’il faisait. J’ai passé la visite médicale en me disant que si c’était trop moche je repartais aussi sec. Et finalement j’ai découvert des installations de fou, une nouvelle salle. Je n’ai pas regretté mon choix. En plus j’avais un salaire de dingue. Je ne me rendais pas compte à l’époque. Compte tenu de la crise c’était vraiment top niveau.
LES BLESSURES Avec le Lokomotiv je me suis blessé en février 2012. La cheville droite d’abord. Pas très bien soignée. Puis le tendon du genou gauche. Au bout d’un moment je préviens Maljkovic que j’ai trop mal. Mais le club me pousse à jouer jusqu’à la fin de saison. En Russie il me disait que c’était juste une tendinite. Je pensais que le repos suffirait. Et quand j’arrive en Équipe de France pour débuter la préparation pour les Jeux, les médecins m’annoncent que mon tendon est à moitié déchiré et que ça s’annonce mal pour les Jeux Olympiques. Je suis fou. On m’envoie à Cap Breton pour une rééducation express de trois semaines. La préparation était
d’ailleurs catastrophique entre la blessure à l’œil de Tony Parker, les problèmes d’assurances… Avec une vraie prépa on gagnait une médaille. Contre l’Espagne en quart nous avions le match en main mais nous n’avions plus de forces à la fin. J’ai tout fait pour être à Londres mais dès le premier match contre les Etats-Unis mon tendon a repété et j’ai fini le tournoi sur une jambe. Quand je retourne en Russie le club m’accuse de m’être blessé aux Jeux. Non, j’étais blessé avec vous et vous m’aviez forcé à jouer. Bref j’ai un programme de rééducation de deux mois à suivre. Deux semaines plus tard j’étais sur le terrain alors que j’avais trop mal. Je passe les détails mais c’était la guerre. Maljkovic était parti et c’est lui qui nous protégeait et imposait certaines règles. J’ai joué un match de VTB et sinon je refusais. Nous sommes allés voir un médecin à Munich, le même que Ribéry. Verdict : deux mois d’arrêt complet. Le médecin de Krasnodar a mis le compte rendu dans sa poche et ça s’est transformé en un mois. Même verdict à Moscou et même réaction du club. J’en avais marre et je suis rentré faire ma rééducation en France. Après quelques semaines l’Étoile Rouge me signe mais en arrivant à Belgrade, si j’étais remis, je n’étais plus du tout en forme. Et ils avaient besoin d’un mec prêt de suite. Ça ne s’est pas fait. Retour en France jusqu’à l’appel de Sasha Obradovic et de l’Alba Berlin. J’ai fait un stage commando d’une semaine avec le préparateur physique de la Serbie. Juste lui et moi. Il m’a retourné ! J’ai perdu 7 kilos. On m’avait mis en forme pour
En 2013, avec l'Alba Berlin la Coupe d’Allemagne qui se jouait à Berlin. On l’a gagnée. Au top 16 d’Euroleague cela se passe bien même s’ils faisaient attention à mon temps de jeu de peur que je me pète. Un médecin s’était porté garant quant à mon genou gauche. Avec Delphine et ma fille nous étions heureux à Berlin. J’étais en forme. Et là, c’est le drame… Juste avant les playoffs, à 10 secondes de la fin d’un match, je glisse sur de la sueur et je m’explose le cartilage du genou droit. J’ai été opéré par microfracture avec comme perspective six mois d’arrêt. Fin de l’aventure alors que je me voyais bien rester. La blessure je l’ai gérée. J’avais la rééducation comme objectif. Mais je n’avais pas mesuré la difficulté à retrouver un club. J’avais eu des contacts avec Sienne, Malaga. Mon nom valait encore quelque chose. Mais j’avais peur de la rechute. Je m’entraînais avec l’ASVEL et la seule opportunité qui s’est présentée c’est Nanterre. Pourquoi pas ? Erreur fatale. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Quand j’ai quitté Nanterre j’avais des touches avec des gros clubs européens. Je
pensais m’en sortir mais rien ne s’est passé comme prévu. Je devais vraiment être naïf alors que mon agent m’avait prévenu. Je suis rentré à la maison et j’ai attendu. Attendu. Attendu. Plus de deux mois. Vu mon temps de jeu, tout le monde croyait que j’étais physiquement grillé. Alors que j’en avais sous la semelle et qu’en Euroleague j’étais rentable. Finalement, un club au Liban s’est manifesté. Jeremiah Massey, avec qui j’ai joué en Russie, m’a convaincu de venir. J’en avais marre. Tout ce que je voulais c’était jouer au basket. Pour le coup c’était une vraie parenthèse rafraîchissante. Si ce n’était pas super structuré je me suis éclaté et j’ai repris confiance en moi. C’était important dans ma reconstruction. Ça n’a pas levé les doutes des clubs. Pour eux le Liban c’était nul. Vincent Collet m’a d’ailleurs dit : je ne peux pas te sélectionner en Équipe de France. Ça fait mal à entendre. Mais ça se défend. En même temps il m’a recruté à Strasbourg. Je voulais travailler à nouveau avec lui et à 30 ans je suis reparti avec des idées précises. La SIG avait ce traumatisme d’être toujours placée mais jamais gagnante.
2013 Euroleague Basketball
Soirée EuroBasket 2013, avec Boris Diaw, Stéphane Carella, Florent Pietrus Steenkeste/FFBB
En 2013, avec Nanterre
L o ko
En 2011, avec Krasnodar 16 BASKETBALLMAGAZINE
m o t iv
Ku b a
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désillusion totale et je me suis dit que tous les clubs d’Euroleague ne sont pas au top. C’était ma phase d’apprentissage de la réalité européenne. J’avais signé trois ans et je suis parti au bout d’un an. J’étais dans mon trip Barça et je sais que ce n’est pas passé loin. Après Rome je sais par un insider que le General Manager me voulait mais que le coach a dit non parce qu’il avait trop de joueurs du même profil. J’étais concentré sur Barcelone alors quand m o n agent me dit
"GAGNER UN TITRE AVEC L’ASVEL N’A PAS DE PRIX. A 22 ANS, MES AMBITIONS NBA TERMINÉES J’ÉTAIS DÉTERMINÉ À CARTONNER EN FRANCE ET À ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME UN DES MEILLEURS INTÉRIEURS FRANÇAIS POUR FAIRE CARRIÈRE EN EUROPE. JE M’ÉTAIS FIXÉ DES OBJECTIFS ET DES ÉTAPES À FRANCHIR."
Presse Sports / Lahalle
Presse Sports / Goldstein
Bellenger/IS/FFBB
AVRIL2015 17
Donc individuellement comme collectivement le but c’est de tout déchirer. Ça me convient bien. Et aujourd’hui ça correspond à ce que je cherchais.
Presse Sports / Mounic
CŒUR BLEU J’ai été sélectionné en Équipe de France A’ en 2006. Disons que le contact avec Michel Gomez n’a pas été extraordinaire donc je comprends qu’il ne m’ait pas retenu ensuite. Quand Vincent Collet prend les Bleus en main un an plus tard, j’ai pensé qu’il y avait moyen de rejoindre le groupe. J’étais son joueur, j’étais efficace. Et cela a été le cas pendant quatre campagnes. L’Équipe de France a toujours été quelque chose que je voulais faire. Les A c’était un rêve. Les Bleus c’est important pour moi et en 2013 j’ai même voulu y aller alors que je n’avais pas de genou. Je voulais simplement aider. Quand je n’ai pas été pris l’été dernier, cela m’a mis un coup. C’était la première fois que je n’étais pas retenu alors que j’étais apte. Les Bleus c’est hyper concurrentiel. Et en 2009 je ne savais pas si je
"J’AI TELLEMENT ENVIE DE REJOUER EN ÉQUIPE DE FRANCE. AU MOINS DEUX ANS ANS. MAIS S’IL Y A UNE ANNÉE OÙ C’EST CHAUD C’EST BIEN CETTE ANNÉE. IL Y A ÉNORMÉMENT DE MONDE À MON POSTE ET TOUT LE MONDE EST PERFORMANT."
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pouvais être un joueur d’impact à ce niveau. Je n’étais sûr de rien et certains matches je ne jouais pas une minute. C’est pendant l’Euro que j’ai vraiment réussi à m’installer alors que pendant la campagne c’était cahin caha. On sortait d’une Équipe de France ravagée qui devait regagner sa place à l’Euro. Cet étélà c’était un film. Il se passait plein de trucs et c’était génial. J’ai tellement envie de rejouer en Équipe de France. Au moins deux ans (il sourit). Mais s’il y a une année où c’est chaud c’est bien cette année. Il y a énormément de monde à mon poste et tout le monde est performant. Mais s’il y a un trou de souris dans lequel se glisser, je vais me faire tout petit… Si je suis dans le groupe pour la préparation je vais tout donner. A part ma première campagne, les choses ont souvent été compliquées pour moi. En 2010 je fais un Mondial catastrophique. En 2011 je suis coupé avant de revenir et de gagner une médaille d’argent. Et en 2012 je me blesse avant les Jeux. J’ai pris de grands risques. Mais combien de fois as-tu l’occasion de disputer les Jeux Olympiques ? Je n’ai aucun regret quant à cette décision. Les regrets c’est sur ma gestion de l’après. Mais les Jeux c’est un souvenir qui restera avec moi pour toujours. Ce parcours a été tortueux mais j’adore ça. En 2013 le titre de champion d’Europe m’a fait vraiment, sincèrement, plaisir pour tous les mecs qui couraient depuis tellement d’années. Mais c’était aussi un sentiment mitigé parce que j’aurais bien voulu l’avoir cette médaille. A Strasbourg, je suis assez étonné, on arrive à ne jamais parler de l’Équipe de France avec Vincent Collet. Il me chambre de temps en temps et c’est tout. Mais c’est mieux comme ça. Je veux me concentrer sur ma saison parce ce qu’on n’a pas fini de faire de grandes choses à Strasbourg. Et je ne veux pas savoir ce qu’il en pense. Si ça se trouve, dans sa tête il se dit : Traore il ne faut pas rêver. J’ai Gobert, Ajinça, Lauvergne… J’attends sa liste."
Crédit photos : Bellenger/IS/FFBB
Presse Sports / Faugère
Lors de la Leaders Cup 2015
En 2014, avec Strasbourg
e r t ê ’ d s Pressé ionnat p m a h C au ! e p o r d’Eu
AVRIL2015 19
CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR MATCH-UP, ZONE 3-2-CONSTRUCTION PÉDAGOGIQUE - 2ÈME PARTIE
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
LA DÉFENSE DOIT REVÊTIR POUR LES JOUEURS UN ASPECT DYNAMIQUE ET MOTIVANT
3 - Face à un jeu utilisant le Pick N’Roll : La défense de zone n’échappe pas à l’attaque par Pick n’roll. Si le cas est délicat et particulier, il se résout facilement en s’adaptant par un passage en homme à homme. Il suffit de faire le choix : Sticker et passer derrière Step out (modèle exposé) Protection Changer (exemple en fin de possession)
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Modèle proposé : Le ballon est dans l’aile (A2) tandis que A5 se déplace vers le porteur (Fig-16) D1 est face à A2. 5
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D5 suit son joueur A5 ès que la situation D d’écran porteur est reconnue les joueurs adoptent le choix défensif homme à homme.
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3 est sur la ligne de lanD cer franc
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Fig. 16 Fig. 18
Action de l’écran porteur (Fig-17)
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1
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Fig. 17
28 BASKETBALLMAGAZINE
e choix est d’empêcher L le porteur de pendre l’axe central, on utilise option ‘’step out’’.
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Fig. 19
75,60
3
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84,70