LES PROMUS NM1 FRANK NTILIKINA
N°814 - JUIN2015 - WWW.FFBB.COM
COUPE DE FRANCE 2015
RIO
PASSE PAR L’EURO
EUROBASKET 2015 >
VALÉRIE GARNIER :
naturalisées afin de renforcer les équipes. Comme Danielle Page, la joueuse de Basket Landes et MVP étrangère de Ligue Féminine en 2014, qui a rejoint la Serbie (4e du dernier Euro en 2013).
"PASSER LES ÉTAPES LES UNES APRÈS LES AUTRES Par Kevin Bosi, Photos Julien Bacot / FFBB
Céline Dumerc
Si Rio 2016 est déjà coché sur le calendrier des Bleues, les joueuses de Valérie Garnier doivent d’abord composter leur billet d’avion pour le Brésil. Cela passe par la réussite de l’EuroBasket Women 2015 en Hongrie et Roumanie du 11 au 28 juin prochain.
EUROBASKET FÉMININ 2015 EN HONGRIE ET ROUMANIE DU 11 AU 28 JUIN 1ER TOUR À TIMISOARA (ROUMANIE) DU 11 AU 15 JUIN Jeudi 11 juin 2015 : 18h30 Ukraine - France Samedi 13 juin 2015 : 16h00 France - République Tchèque Dimanche 14 juin 2015 : 18h30 Roumanie - France L undi 15 juin 2015 : 16h00 France - Monténégro
E TOUR À DEBRECEN 2 (HONGRIE) DU 17 AU 22 JUIN TOUR FINAL À BUDAPEST (HONGRIE) DU 24 AU 28 JUIN
10 BASKETBALLMAGAZINE
Les experts jugent l’EuroBasket Women 2015 d’une rare densité et d’un niveau exceptionnel. Êtes-vous d’accord avec cela ? C’est la réalité. Ce sera l’un des meilleurs Euro les de l’histoire, dans son homogénéité et sa grande qualité. Quand on voit les équipes qui se forment, cela promet une compétition des plus indécises. Des joueuses qui avaient refusé de participer au Mondial l’été dernier sont de retour dans leurs équipes nationales. On voit également l’arrivée dans chaque équipe de joueuses étrangères qui sont
Le revers lors du premier match au Mondial l’été dernier (défaite 48-50 contre la Turquie) avait conditionné la suite de la compétition avec un tirage compliqué en quarts contre les EtatsUnis. Qu’en reste-t-il un an après ? Nous avons grandi de cette expérience. Même si la compétition dure 18 jours, il faut être prêt dès la première minute du premier match. Même si le fonctionnement est différent à l’Euro qu’au Championnat du Monde il faudra que l’on batte d’entrée l’Ukraine pour entrer dans une bonne synergie. Nous ne pouvons pas encore manquer notre entame. C’est important. À l’Euro, il y aura 20 équipes qui voudront toutes la même chose : le titre européen et une qualification pour les JO – ou à défaut pour le Tournoi de Qualification Olympique. Le niveau de la poule du premier tour semble à votre niveau. Qu’en pensezvous ? C’est une poule à notre portée, à condition que l’on se mette dans les bonnes conditions. Avant de penser à bien figurer en fin de compétition, il faut réussir les premières rencontres pour se mettre dans les meilleures conditions. Et cela ne sera pas simple. D’abord avec le match
LA SÉLECTION Joueuse Valériane Ayayi Ana Maria Cata-Chitiga Héléna Ciak Céline Dumerc Olivia Epoupa Sandrine Gruda Anaël Lardy Sarah Michel Endy Miyem Paoline Salagnac Gaëlle Skrela Diandra Tchatchouang Isabelle Yacoubou
Naiss. Taille Poste Sélec. Club 2014/2015 29/04/1994 1.84 Ailière 23 Lattes Montpellier 20/06/1989 1.95 Intérieure 23 Charleville-Mézières 15/12/1989 1.97 Intérieure 21 Bourges 09/07/1982 1.69 Meneuse 220 Bourges 30/04/1994 1.65 Meneuse 4 Toulouse 25/06/1987 1.95 Intérieure 130 Ekaterinbourg (Russie) 24/10/1987 1.70 Meneuse 72 Lattes Montpellier 10/01/1989 1.80 Ailière 6 Nantes Rezé 15/05/1988 1.88 Intérieure 127 Bourges 13/03/1984 1.76 Arrière 21 Bourges 24/01/1983 1.77 Arrière 31 Lattes Montpellier 14/06/1991 1.89 Ailière 38 Bourges 21/04/1986 1.95 Intérieure 114 Schio (Italie)
Entraîneur : Valérie Garnier, Assistants : Rachid Meziane, Gregory Halin, Olivier Lafargue
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EUROBASKET 2015 >
VALÉRIE GARNIER :
naturalisées afin de renforcer les équipes. Comme Danielle Page, la joueuse de Basket Landes et MVP étrangère de Ligue Féminine en 2014, qui a rejoint la Serbie (4e du dernier Euro en 2013).
"PASSER LES ÉTAPES LES UNES APRÈS LES AUTRES Par Kevin Bosi, Photos Julien Bacot / FFBB
Céline Dumerc
Si Rio 2016 est déjà coché sur le calendrier des Bleues, les joueuses de Valérie Garnier doivent d’abord composter leur billet d’avion pour le Brésil. Cela passe par la réussite de l’EuroBasket Women 2015 en Hongrie et Roumanie du 11 au 28 juin prochain.
EUROBASKET FÉMININ 2015 EN HONGRIE ET ROUMANIE DU 11 AU 28 JUIN 1ER TOUR À TIMISOARA (ROUMANIE) DU 11 AU 15 JUIN Jeudi 11 juin 2015 : 18h30 Ukraine - France Samedi 13 juin 2015 : 16h00 France - République Tchèque Dimanche 14 juin 2015 : 18h30 Roumanie - France L undi 15 juin 2015 : 16h00 France - Monténégro
E TOUR À DEBRECEN 2 (HONGRIE) DU 17 AU 22 JUIN TOUR FINAL À BUDAPEST (HONGRIE) DU 24 AU 28 JUIN
10 BASKETBALLMAGAZINE
Les experts jugent l’EuroBasket Women 2015 d’une rare densité et d’un niveau exceptionnel. Êtes-vous d’accord avec cela ? C’est la réalité. Ce sera l’un des meilleurs Euro les de l’histoire, dans son homogénéité et sa grande qualité. Quand on voit les équipes qui se forment, cela promet une compétition des plus indécises. Des joueuses qui avaient refusé de participer au Mondial l’été dernier sont de retour dans leurs équipes nationales. On voit également l’arrivée dans chaque équipe de joueuses étrangères qui sont
Le revers lors du premier match au Mondial l’été dernier (défaite 48-50 contre la Turquie) avait conditionné la suite de la compétition avec un tirage compliqué en quarts contre les EtatsUnis. Qu’en reste-t-il un an après ? Nous avons grandi de cette expérience. Même si la compétition dure 18 jours, il faut être prêt dès la première minute du premier match. Même si le fonctionnement est différent à l’Euro qu’au Championnat du Monde il faudra que l’on batte d’entrée l’Ukraine pour entrer dans une bonne synergie. Nous ne pouvons pas encore manquer notre entame. C’est important. À l’Euro, il y aura 20 équipes qui voudront toutes la même chose : le titre européen et une qualification pour les JO – ou à défaut pour le Tournoi de Qualification Olympique. Le niveau de la poule du premier tour semble à votre niveau. Qu’en pensezvous ? C’est une poule à notre portée, à condition que l’on se mette dans les bonnes conditions. Avant de penser à bien figurer en fin de compétition, il faut réussir les premières rencontres pour se mettre dans les meilleures conditions. Et cela ne sera pas simple. D’abord avec le match
LA SÉLECTION Joueuse Valériane Ayayi Ana Maria Cata-Chitiga Héléna Ciak Céline Dumerc Olivia Epoupa Sandrine Gruda Anaël Lardy Sarah Michel Endy Miyem Paoline Salagnac Gaëlle Skrela Diandra Tchatchouang Isabelle Yacoubou
Naiss. Taille Poste Sélec. Club 2014/2015 29/04/1994 1.84 Ailière 23 Lattes Montpellier 20/06/1989 1.95 Intérieure 23 Charleville-Mézières 15/12/1989 1.97 Intérieure 21 Bourges 09/07/1982 1.69 Meneuse 220 Bourges 30/04/1994 1.65 Meneuse 4 Toulouse 25/06/1987 1.95 Intérieure 130 Ekaterinbourg (Russie) 24/10/1987 1.70 Meneuse 72 Lattes Montpellier 10/01/1989 1.80 Ailière 6 Nantes Rezé 15/05/1988 1.88 Intérieure 127 Bourges 13/03/1984 1.76 Arrière 21 Bourges 24/01/1983 1.77 Arrière 31 Lattes Montpellier 14/06/1991 1.89 Ailière 38 Bourges 21/04/1986 1.95 Intérieure 114 Schio (Italie)
Entraîneur : Valérie Garnier, Assistants : Rachid Meziane, Gregory Halin, Olivier Lafargue
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Endene Miyem
contre l’Ukraine, car la première rencontre d’un tournoi est toujours compliquée à appréhender. C’est un peu délicat dans la gestion. Et puis l’Ukraine c’est un peu l’inconnu. On ne connaît que certaines joueuses dont la jeune Alina Iaguova (1,83 m, 23 ans) et d’autres passées par la LFB. Après, nous enchaînons tout de suite avec un jour de repos avant de repartir sur une série de trois matches. Contre la République Tchèque, la Roumanie et le Monténégro. Ces matches peuvent se transformer en match piège ? Il ne faut pas sous-estimer ces trois nations. Il y a d’abord la République Tchèque, qui même si elle n’a pas de résultat avec l’équipe nationale, force est de constater que c’est une équipe tchèque qui a gagné l’Euroleague (USK Prague) avec à l’intérieur des joueuses tchèques de la sélection nationale. La Roumanie, hôte de la compétition, bénéficie d’un vrai avantage de recevoir. On sait l’impact que cela peut avoir sur un groupe. Je connais bien Gabriela Marginean, le chef de file de l’équipe roumaine, qui évolue à Kayseri et que nous avons affrontée avec Bourges en Euroleague. Pour finir, il y a le Monénégro qui avait fait une très forte impression il y a quatre ans (6e à l’Euro 2009). Ce sont les mêmes choses depuis des années, de très grande qualité et qui ont l’habitude de jouer ensemble. Elles sont renforcées cet été par la naturalisation de l’américaine Angelica Robinson (1,98 m, 28 ans), pivot de Salamanque en Euroleague.
12 BASKETBALLMAGAZINE
LES POINTS CLÉS DU JEU TRICOLORE Le deuxième tour va ensuite arriver très rapidement avec l’objectif de se placer idéalement pour la suite. Le second tour va nous faire croiser des équipes de qualité. On pourrait retrouver la Turquie d’Isil Alben (1,72 m, 29 ans), la Biélorussie de Yelena Leuchanka (1,95 m, 32 ans) ou l’Italie de Giorgia Sottana (1,75 m, 27 ans). L’objectif de ces deux premiers tours c’est de se qualifier dans la meilleure position possible pour le quart de finale car on a vu l’an dernier que lorsqu’on est pas dans une situation favorable, on croise un favori très tôt. C’est à tout prix ce qu’il faut éviter cette année. Le quart de finale est toujours un match crucial, qui fait basculer dans le bon ou le mauvais sens une compétition. Encore plus cette année… Les objectifs arrivent étape par étape. On va d’abord tout faire pour disputer un quart de finale, à la meilleure place possible. Et puis après, si on passe ce quart de finale ça nous qualifie déjà au tournoi de qualification olympique. Et si on est qualifié au TQO, il y aura d’autres marches qui nous mèneront à Rio. Chaque étape aura son importance. Alors même si on aime se projeter et avoir de l’ambition, je pense qu’il faut prendre les choses étape par étape. Car si nous sommes en échec sur la première, nous le serons sur la dernière. Cela n’a rien à voir avec du manque d’ambition, au contraire. Mais pour aller au chemin qu’on veut atteindre il faut passer les étapes les unes après les autres. La compétition va durer 18 jours, et il faut qu’on soit capable de tenir physiquement. On ne va pas répéter que la saison a été longue pour certaines, moins pour d’autres. Tout le monde va être dans le même cas. 18 jours de compétition, c’est long. Cela va être un combat titanesque. Peut-on considérer l’Équipe de France a un statut de favori pour cet EuroBasket Women 2015 ? Nous n’avons pas de statut de favori à assumer. Ce n’est pas nous qui sommes championnes d’Europe en titre, c’est l’Espagne. Ce n’est pas nous qui avons terminé les mieux classées au dernier Championnat du Monde, ce sont l’Espagne (2e) et la Turquie (4e). On peut
rajouter la Serbie qui a désormais prouvé qu’elle faisait partie du paysage européen. On peut ajouter la Suède qu’on a éliminée difficilement en 2013, ou encore de Monténégro toujours difficile à manœuvrer. Et je peux en trouver d’autres. On a de l’ambition, on veut se qualifier pour les Jeux Olympiques, c’est l’objectif. Après il y a deux façons de s’y qualifier. L’essentiel c’est d’y parvenir. Cette compétition est d’autant plus dure que sur 20 équipes, il n’y en a qu’une seule qui est qualifiée directement. S’il faut passer par le TQO, nous y passerons. Sinon nous pouvons l’éviter, ce sera l’apothéose. Tout le monde a encore en tête cette finale de l’Euro 2013, perdue en France d’un petit point contre l’Espagne (6970). Existe-il un sentiment de revanche deux ans après ? Etant donnée la nouvelle formule de l’EuroBasket Women telle qu’elle est proposée, si à un moment donné on rencontre l’Espagne, ce sera plutôt de bon augure. Ils sont à l’opposé de nous dans le tableau, il faut essayer de les rencontrer le plus tard possible, ça serait bien je trouve d’avoir la chance de les rejouer. Toutes les joueuses et le staff ont dans un coin de leur tête, celles qui l’ont vécu comme celles qui l’ont vu à la télévision, ça a été une terrible souffrance. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Ce fut une incroyable déception. Avoir la chance de pouvoir prendre notre revanche, rejouer une finale contre l’Espagne, tout le monde signe dès aujourd’hui pour ce scénario le 28 juin prochain à Budapest. À l’image des joueuses qui enchaînent leur saison dans leurs championnats respectifs et l’Equipe de France l’été, vous imprimez également un rythme d’enfer. Le changement de casquette entre l’entraîneur de Bourges et celle des Bleues est-il compliqué ? Physiquement, ce n’est pas facile mais nous avons la chance d’avoir un excellent staff en bleu. Nous nous répartissons les tâches, ce qui nous permet de nous mettre en route rapidement. La saison avec Bourges a pris fin le 2 mai après la finale de la Coupe de France perdue contre Lattes-Montpellier à la Halle Carpentier à Paris (69-76). Trois jours plus tard, j’étais déjà sur le pont à Lyon avec l’Équipe de
Décryptage et analyse avec Valérie Garnier des forces et atouts de l’Équipe de France féminine avant l’EuroBasket Women 2015. L’INTENSITÉ "On a la chance d’avoir des athlètes de très haut niveau sur tous nos postes de jeu. L’intensité défensive que nous pouvons dégager pendant 40 minutes est l’une des clés. C’est la base de tout pour nous, c’est la défense, et ça doit perdurer. Cela doit nous permettre de courir vers l’avant et de développer du jeu rapide. Il y a une volonté de gagner le ballon par notre défense pour le porter vite en zone offensive. Par rapport au dernier Mondial, nous devons progresser dans plusieurs domaines. Défensivement on doit être plus constant. Beaucoup d’équipes jouent sur la mobilité, et on a un peu de mal à tenir les un-contre-un, à gérer les coupes, et on s’oublie un peu au rebond. En attaque, on a du mal à imposer notre jeu. De manière générale, on doit mettre plus de rigueur dans ce qu’on entreprend. Être moins permissif en défense et plus précis en attaque."
Héléna Ciak
LA FORME "On a des joueuses qui sont dans des états de forme très différents. Notre objectif c’est de les amener dans les meilleures conditions dès le 11 juin jusqu’au bout de la compétition. C’est difficile car il y a des filles, comme celles qui jouent à Bourges, qui ont fait 53 matches dans la saison. Et puis d’autres qui n’ont pas fait de Coupes d’Europe et ont été éliminées plus tôt, et qui ont joué moins de 30 matches. C’est du simple ou double. Tout en sachant que la saison LFB a suivi le Mondial féminin en octobre, qui était arrivé pour certaines après un passage en WNBA. Mais les autres équipes européennes ont aussi les mêmes difficultés."
LA PROFONDEUR DE BANC "C’est important surtout sur une compétition aussi longue que l’Euro. C’est pour cela qu’il faut que tout le monde soit concerné. Le choix des joueuses est important dans l’idée de respecter nos standards d’intensité et d’impact physique, de jeu intérieur, et d’agressivité extérieure. On peut justement impacter nos adversaires car nous avons douze joueuses de haut-niveau et très homogènes."
LES ARRIÈRES "La performance de Céline Dumerc est bien sûr primordiale à la bonne forme de l’équipe. Céline a beaucoup donné à la France, à son club de Bourges, elle n’a quasiment pas eu de repos depuis deux ans. Il est important pour nous qu’elle soit niveau où on l’attend. On a besoin de nos joueuses d’expérience. Autre certitude, Endy Miyem qui est vraiment dans un projet de polyvalence avec la volonté de se décaler sur le poste 3. Quand je vois ce qu’elle fait en match de préparation, sa polyvalence rend encore plus athlétique notre équipe."
LES INTÉRIEURES "Beaucoup d’équipes envient notre jeu intérieur. Le retour d’Isabelle Yacoubou cet été le rend encore meilleur que lors du championnat du monde il y a un an. C’est un élément important pour nous. Ses performances en Italie avec Schio cette saison laisse augurer de très belles choses. On a une réélle force intérieure par nos postes 5, et une efficacité à 4-5 mètres de nos postes 4, dans le sillage d’une Sandrine Gruda qui a fait une très belle saison avec Ekaterinbourg en Russie, et qui a montré en préparation qu’elle était déjà en forme." JUIN2015 13
EUROBASKET 2015 >
Endene Miyem
contre l’Ukraine, car la première rencontre d’un tournoi est toujours compliquée à appréhender. C’est un peu délicat dans la gestion. Et puis l’Ukraine c’est un peu l’inconnu. On ne connaît que certaines joueuses dont la jeune Alina Iaguova (1,83 m, 23 ans) et d’autres passées par la LFB. Après, nous enchaînons tout de suite avec un jour de repos avant de repartir sur une série de trois matches. Contre la République Tchèque, la Roumanie et le Monténégro. Ces matches peuvent se transformer en match piège ? Il ne faut pas sous-estimer ces trois nations. Il y a d’abord la République Tchèque, qui même si elle n’a pas de résultat avec l’équipe nationale, force est de constater que c’est une équipe tchèque qui a gagné l’Euroleague (USK Prague) avec à l’intérieur des joueuses tchèques de la sélection nationale. La Roumanie, hôte de la compétition, bénéficie d’un vrai avantage de recevoir. On sait l’impact que cela peut avoir sur un groupe. Je connais bien Gabriela Marginean, le chef de file de l’équipe roumaine, qui évolue à Kayseri et que nous avons affrontée avec Bourges en Euroleague. Pour finir, il y a le Monénégro qui avait fait une très forte impression il y a quatre ans (6e à l’Euro 2009). Ce sont les mêmes choses depuis des années, de très grande qualité et qui ont l’habitude de jouer ensemble. Elles sont renforcées cet été par la naturalisation de l’américaine Angelica Robinson (1,98 m, 28 ans), pivot de Salamanque en Euroleague.
12 BASKETBALLMAGAZINE
LES POINTS CLÉS DU JEU TRICOLORE Le deuxième tour va ensuite arriver très rapidement avec l’objectif de se placer idéalement pour la suite. Le second tour va nous faire croiser des équipes de qualité. On pourrait retrouver la Turquie d’Isil Alben (1,72 m, 29 ans), la Biélorussie de Yelena Leuchanka (1,95 m, 32 ans) ou l’Italie de Giorgia Sottana (1,75 m, 27 ans). L’objectif de ces deux premiers tours c’est de se qualifier dans la meilleure position possible pour le quart de finale car on a vu l’an dernier que lorsqu’on est pas dans une situation favorable, on croise un favori très tôt. C’est à tout prix ce qu’il faut éviter cette année. Le quart de finale est toujours un match crucial, qui fait basculer dans le bon ou le mauvais sens une compétition. Encore plus cette année… Les objectifs arrivent étape par étape. On va d’abord tout faire pour disputer un quart de finale, à la meilleure place possible. Et puis après, si on passe ce quart de finale ça nous qualifie déjà au tournoi de qualification olympique. Et si on est qualifié au TQO, il y aura d’autres marches qui nous mèneront à Rio. Chaque étape aura son importance. Alors même si on aime se projeter et avoir de l’ambition, je pense qu’il faut prendre les choses étape par étape. Car si nous sommes en échec sur la première, nous le serons sur la dernière. Cela n’a rien à voir avec du manque d’ambition, au contraire. Mais pour aller au chemin qu’on veut atteindre il faut passer les étapes les unes après les autres. La compétition va durer 18 jours, et il faut qu’on soit capable de tenir physiquement. On ne va pas répéter que la saison a été longue pour certaines, moins pour d’autres. Tout le monde va être dans le même cas. 18 jours de compétition, c’est long. Cela va être un combat titanesque. Peut-on considérer l’Équipe de France a un statut de favori pour cet EuroBasket Women 2015 ? Nous n’avons pas de statut de favori à assumer. Ce n’est pas nous qui sommes championnes d’Europe en titre, c’est l’Espagne. Ce n’est pas nous qui avons terminé les mieux classées au dernier Championnat du Monde, ce sont l’Espagne (2e) et la Turquie (4e). On peut
rajouter la Serbie qui a désormais prouvé qu’elle faisait partie du paysage européen. On peut ajouter la Suède qu’on a éliminée difficilement en 2013, ou encore de Monténégro toujours difficile à manœuvrer. Et je peux en trouver d’autres. On a de l’ambition, on veut se qualifier pour les Jeux Olympiques, c’est l’objectif. Après il y a deux façons de s’y qualifier. L’essentiel c’est d’y parvenir. Cette compétition est d’autant plus dure que sur 20 équipes, il n’y en a qu’une seule qui est qualifiée directement. S’il faut passer par le TQO, nous y passerons. Sinon nous pouvons l’éviter, ce sera l’apothéose. Tout le monde a encore en tête cette finale de l’Euro 2013, perdue en France d’un petit point contre l’Espagne (6970). Existe-il un sentiment de revanche deux ans après ? Etant donnée la nouvelle formule de l’EuroBasket Women telle qu’elle est proposée, si à un moment donné on rencontre l’Espagne, ce sera plutôt de bon augure. Ils sont à l’opposé de nous dans le tableau, il faut essayer de les rencontrer le plus tard possible, ça serait bien je trouve d’avoir la chance de les rejouer. Toutes les joueuses et le staff ont dans un coin de leur tête, celles qui l’ont vécu comme celles qui l’ont vu à la télévision, ça a été une terrible souffrance. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Ce fut une incroyable déception. Avoir la chance de pouvoir prendre notre revanche, rejouer une finale contre l’Espagne, tout le monde signe dès aujourd’hui pour ce scénario le 28 juin prochain à Budapest. À l’image des joueuses qui enchaînent leur saison dans leurs championnats respectifs et l’Equipe de France l’été, vous imprimez également un rythme d’enfer. Le changement de casquette entre l’entraîneur de Bourges et celle des Bleues est-il compliqué ? Physiquement, ce n’est pas facile mais nous avons la chance d’avoir un excellent staff en bleu. Nous nous répartissons les tâches, ce qui nous permet de nous mettre en route rapidement. La saison avec Bourges a pris fin le 2 mai après la finale de la Coupe de France perdue contre Lattes-Montpellier à la Halle Carpentier à Paris (69-76). Trois jours plus tard, j’étais déjà sur le pont à Lyon avec l’Équipe de
Décryptage et analyse avec Valérie Garnier des forces et atouts de l’Équipe de France féminine avant l’EuroBasket Women 2015. L’INTENSITÉ "On a la chance d’avoir des athlètes de très haut niveau sur tous nos postes de jeu. L’intensité défensive que nous pouvons dégager pendant 40 minutes est l’une des clés. C’est la base de tout pour nous, c’est la défense, et ça doit perdurer. Cela doit nous permettre de courir vers l’avant et de développer du jeu rapide. Il y a une volonté de gagner le ballon par notre défense pour le porter vite en zone offensive. Par rapport au dernier Mondial, nous devons progresser dans plusieurs domaines. Défensivement on doit être plus constant. Beaucoup d’équipes jouent sur la mobilité, et on a un peu de mal à tenir les un-contre-un, à gérer les coupes, et on s’oublie un peu au rebond. En attaque, on a du mal à imposer notre jeu. De manière générale, on doit mettre plus de rigueur dans ce qu’on entreprend. Être moins permissif en défense et plus précis en attaque."
Héléna Ciak
LA FORME "On a des joueuses qui sont dans des états de forme très différents. Notre objectif c’est de les amener dans les meilleures conditions dès le 11 juin jusqu’au bout de la compétition. C’est difficile car il y a des filles, comme celles qui jouent à Bourges, qui ont fait 53 matches dans la saison. Et puis d’autres qui n’ont pas fait de Coupes d’Europe et ont été éliminées plus tôt, et qui ont joué moins de 30 matches. C’est du simple ou double. Tout en sachant que la saison LFB a suivi le Mondial féminin en octobre, qui était arrivé pour certaines après un passage en WNBA. Mais les autres équipes européennes ont aussi les mêmes difficultés."
LA PROFONDEUR DE BANC "C’est important surtout sur une compétition aussi longue que l’Euro. C’est pour cela qu’il faut que tout le monde soit concerné. Le choix des joueuses est important dans l’idée de respecter nos standards d’intensité et d’impact physique, de jeu intérieur, et d’agressivité extérieure. On peut justement impacter nos adversaires car nous avons douze joueuses de haut-niveau et très homogènes."
LES ARRIÈRES "La performance de Céline Dumerc est bien sûr primordiale à la bonne forme de l’équipe. Céline a beaucoup donné à la France, à son club de Bourges, elle n’a quasiment pas eu de repos depuis deux ans. Il est important pour nous qu’elle soit niveau où on l’attend. On a besoin de nos joueuses d’expérience. Autre certitude, Endy Miyem qui est vraiment dans un projet de polyvalence avec la volonté de se décaler sur le poste 3. Quand je vois ce qu’elle fait en match de préparation, sa polyvalence rend encore plus athlétique notre équipe."
LES INTÉRIEURES "Beaucoup d’équipes envient notre jeu intérieur. Le retour d’Isabelle Yacoubou cet été le rend encore meilleur que lors du championnat du monde il y a un an. C’est un élément important pour nous. Ses performances en Italie avec Schio cette saison laisse augurer de très belles choses. On a une réélle force intérieure par nos postes 5, et une efficacité à 4-5 mètres de nos postes 4, dans le sillage d’une Sandrine Gruda qui a fait une très belle saison avec Ekaterinbourg en Russie, et qui a montré en préparation qu’elle était déjà en forme." JUIN2015 13
UN ÉTÉ 100% BASKET !
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la s 00 € e com maine plèt e
France. Ce n’est pas évident mais il y a des tels challenges à accomplir que l’on ne compte ni la fatigue ni le travail.
En 2012, en tant qu’assistante de Pierre Vincent, vous aviez connu le Tournoi de Qualification Olympique, les JO puis la médaille d’argent. Quels souvenirs en gardez-vous ? J’ai en tête de formidables images. Au TQO en juin 2012 en Turquie, déjà quand nous avions été qualifiées, ça avait été une libération. Cela faisait depuis 2000 que l’Équipe de France féminine n’avait pas été aux Jeux Olympiques. Ensuite, ce qui se passe aux JO, dans le village olympique, lors des cérémonies, la façon dont nous l’avons vécue en 2012, ça a été une expérience merveilleuse. Chaque athlète, chaque membre d’un staff, ne peut rêver que d’une chose c’est de participer à cette compétition. On a fêté la victoire en demi-finale contre la Russie (81-64) comme une finale. Nous étions certaines de repartir avec une médaille de Londres. Ce sont des moments indescriptibles, il faut les vivre pour réussir à sentir toutes les émotions qui se mêlent en vous. Quatre joueuses ont vécu ces joies (Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endy Miyem et Isabelle Yacoubou). Elles ont pu partager avec les autres tout cela. Toutes veulent vivre ou revivre cela.
14 BASKETBALLMAGAZINE
T E L L UI 2015 J 5 ÛT DU 0 O A 5 AU 1
STAGES JOUEURS / ARBITRES
Isabelle Yacoubou
JOUEURS
[ 12 à 17 ans ] Filles & Garçons
PERFECTIONNEMENT
1000feuille.com
POUR LES GARÇONS ET LES FILLES A PARTIR DE 12 ANS ARBITRES
[ 14 à 17 ans ] Filles & Garçons
DIPLÔME DÉPARTEMENTAL
• du 05 au 11 juillet 2015 nn • du 12 au 18 juillet 2015 n • du 19 au 25 juillet 2015 nn • du 26 au 01 août 2015 n • du 02 au 08 août 2015 n
JOUEURS [ 18 à 25 ans ] Filles & Garçons
PRÉ-SAISON
ARBITRES
[ 16 à 25 ans ] Filles & Garçons
DIPLÔME RÉGIONAL DIPLÔME DÉPARTEMENTAL
• du 09 au 15 août 2015 nn
[+ de 18 ans]
POSSIBILITÉ DE FAIRE PLUSIEURS SEMAINES DE STAGE
Sandrine Gruda
EN CA D • • B Ent R E M EES raîn E N T e • F - DE - urs d Q U A orm DE iplô L I PLU PO FIÉ SIE SSI m ate S UR BIL urs BP és : S S ITÉ arb Bas EM DE itre ket AIN FA ES IRE s
www.ffbb.com
DE
STA
GE
JUIN2015 15
FFBB Communication 04/2015 - Agence :
Quels sont les avantages d’être à la fois à la tête d’une équipe tout au long de l’année, et de retrouver la sélection nationale l’été ? C’est pour moi la formule parfaite. J’ai la chance de pouvoir côtoyer les joueuses pendant la saison. Ceux qui croient que le job d’entraîneur de l’Équipe de France combiné à celui d’entraîneur de club est incompatible, se trompent. Je pense totalement l’inverse. Je trouve que c’est un réel avantage car j’ai la chance d’être avec les Berruyères toute l’année, et de les retrouver l’été. C’est un gain de temps, nous nous connaissons par cœur. Ensuite, soit par l’analyse vidéo soit en les rencontrant le week-end, je vois évoluer toutes les joueuses de Ligue Féminine, françaises et étrangères que nous pouvons croiser l’été en bleu. Je peux échanger avec les coaches adverses. Et puis grâce à l’Euroleague, je surveille ou bien j’affronte les expatriées françaises et les futures adversaires de l’Équipe de France. Cela me permet de garder un contact avec tout le monde toute la saison. C’est idéal.
UN ÉTÉ 100% BASKET !
EUROBASKET 2015 >
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France. Ce n’est pas évident mais il y a des tels challenges à accomplir que l’on ne compte ni la fatigue ni le travail.
En 2012, en tant qu’assistante de Pierre Vincent, vous aviez connu le Tournoi de Qualification Olympique, les JO puis la médaille d’argent. Quels souvenirs en gardez-vous ? J’ai en tête de formidables images. Au TQO en juin 2012 en Turquie, déjà quand nous avions été qualifiées, ça avait été une libération. Cela faisait depuis 2000 que l’Équipe de France féminine n’avait pas été aux Jeux Olympiques. Ensuite, ce qui se passe aux JO, dans le village olympique, lors des cérémonies, la façon dont nous l’avons vécue en 2012, ça a été une expérience merveilleuse. Chaque athlète, chaque membre d’un staff, ne peut rêver que d’une chose c’est de participer à cette compétition. On a fêté la victoire en demi-finale contre la Russie (81-64) comme une finale. Nous étions certaines de repartir avec une médaille de Londres. Ce sont des moments indescriptibles, il faut les vivre pour réussir à sentir toutes les émotions qui se mêlent en vous. Quatre joueuses ont vécu ces joies (Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endy Miyem et Isabelle Yacoubou). Elles ont pu partager avec les autres tout cela. Toutes veulent vivre ou revivre cela.
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T E L L UI 2015 J 5 ÛT DU 0 O A 5 AU 1
STAGES JOUEURS / ARBITRES
Isabelle Yacoubou
JOUEURS
[ 12 à 17 ans ] Filles & Garçons
PERFECTIONNEMENT
1000feuille.com
POUR LES GARÇONS ET LES FILLES A PARTIR DE 12 ANS ARBITRES
[ 14 à 17 ans ] Filles & Garçons
DIPLÔME DÉPARTEMENTAL
• du 05 au 11 juillet 2015 nn • du 12 au 18 juillet 2015 n • du 19 au 25 juillet 2015 nn • du 26 au 01 août 2015 n • du 02 au 08 août 2015 n
JOUEURS [ 18 à 25 ans ] Filles & Garçons
PRÉ-SAISON
ARBITRES
[ 16 à 25 ans ] Filles & Garçons
DIPLÔME RÉGIONAL DIPLÔME DÉPARTEMENTAL
• du 09 au 15 août 2015 nn
[+ de 18 ans]
POSSIBILITÉ DE FAIRE PLUSIEURS SEMAINES DE STAGE
Sandrine Gruda
EN CA D • • B Ent R E M EES raîn E N T e • F - DE - urs d Q U A orm DE iplô L I PLU PO FIÉ SIE SSI m ate S UR BIL urs BP és : S S ITÉ arb Bas EM DE itre ket AIN FA ES IRE s
www.ffbb.com
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FFBB Communication 04/2015 - Agence :
Quels sont les avantages d’être à la fois à la tête d’une équipe tout au long de l’année, et de retrouver la sélection nationale l’été ? C’est pour moi la formule parfaite. J’ai la chance de pouvoir côtoyer les joueuses pendant la saison. Ceux qui croient que le job d’entraîneur de l’Équipe de France combiné à celui d’entraîneur de club est incompatible, se trompent. Je pense totalement l’inverse. Je trouve que c’est un réel avantage car j’ai la chance d’être avec les Berruyères toute l’année, et de les retrouver l’été. C’est un gain de temps, nous nous connaissons par cœur. Ensuite, soit par l’analyse vidéo soit en les rencontrant le week-end, je vois évoluer toutes les joueuses de Ligue Féminine, françaises et étrangères que nous pouvons croiser l’été en bleu. Je peux échanger avec les coaches adverses. Et puis grâce à l’Euroleague, je surveille ou bien j’affronte les expatriées françaises et les futures adversaires de l’Équipe de France. Cela me permet de garder un contact avec tout le monde toute la saison. C’est idéal.
INTERVIEW NANDO DE COLO >
“BESOIN DE RETROUVER DU TEMPS DE JEU” Propos recueillis par Nicolas Seignez, à Madrid
"Le MVP français de l'année, c'est lui !" avance sans hésiter son partenaire en Équipe de France, Nicolas Batum. Lui, c'est Nando De Colo, MVP de la VTB League, 14,4 points de moyenne cette saison en Euroleague et une élection dans le deuxième meilleur cinq de la compétition, pour sa première année avec le CSKA. Entretien à Madrid, lors de son premier Final Four que les Moscovites termineront à la 3e place. Comment jugez-vous cette première saison avec le CSKA Moscou? Au niveau personnel, ma saison est très positive. Je suis satisfait de ce que j’ai pu faire et c'est ce que je recherchais en revenant en Europe. Je voulais, en premier lieu, retrouver du temps de jeu et j'en avais vraiment besoin. En ayant pu discuter, avant ma signature au CSKA, avec le coach (ndlr : le Grec Dimitris Itoudis), je savais que j'allais avoir des responsabilités dans cette équipe. Après, rien n'est jamais écrit à l'avance. Il a fallu travailler tous les jours pour continuer à progresser et montrer de quoi j'étais capable. Tout s'est très bien passé dès le début de saison. Pendant ma blessure (ndlr : fracture au poignet gauche, l'été dernier, qui a notamment empêché De Colo de disputer la Coupe du Monde en Espagne avec les Bleus), le club a été patient et m’a laissé le temps de bien me remettre en rythme.
"RIEN N'EST JAMAIS ÉCRIT À L'AVANCE. IL A FALLU TRAVAILLER TOUS LES JOURS POUR CONTINUER À PROGRESSER ET MONTRER DE QUOI J'ÉTAIS CAPABLE"
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Comment analysez-vous cette terrible défaite, 68-70, dans les dernières secondes de la demi-finale face à l'Olympiacos alors que le CSKA comptait 9 points d'avance à 5 minutes de la fin? Nous avons fait du bon travail pendant 35 minutes en contrôlant leurs points forts. Puis on les a laissé revenir dans le match avec des petites erreurs. Contre l'Olympiacos, il faut être présent du début à la
Presse Sports / Mounic
Bereflex/FFBB
Et au niveau collectif ? Nous sommes passés à côté de l'Euroleague. C'est une grosse déception qui reste en travers de la gorge car nous étions vraiment venus à Madrid, au Final Four pour chercher un résultat. Nous devons maintenant nous reconcentrer sur le championnat russe. Sans résultats à la fin, ma bonne saison individuelle ne signifiera pas grand chose.
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INTERVIEW NANDO DE COLO >
“BESOIN DE RETROUVER DU TEMPS DE JEU” Propos recueillis par Nicolas Seignez, à Madrid
"Le MVP français de l'année, c'est lui !" avance sans hésiter son partenaire en Équipe de France, Nicolas Batum. Lui, c'est Nando De Colo, MVP de la VTB League, 14,4 points de moyenne cette saison en Euroleague et une élection dans le deuxième meilleur cinq de la compétition, pour sa première année avec le CSKA. Entretien à Madrid, lors de son premier Final Four que les Moscovites termineront à la 3e place. Comment jugez-vous cette première saison avec le CSKA Moscou? Au niveau personnel, ma saison est très positive. Je suis satisfait de ce que j’ai pu faire et c'est ce que je recherchais en revenant en Europe. Je voulais, en premier lieu, retrouver du temps de jeu et j'en avais vraiment besoin. En ayant pu discuter, avant ma signature au CSKA, avec le coach (ndlr : le Grec Dimitris Itoudis), je savais que j'allais avoir des responsabilités dans cette équipe. Après, rien n'est jamais écrit à l'avance. Il a fallu travailler tous les jours pour continuer à progresser et montrer de quoi j'étais capable. Tout s'est très bien passé dès le début de saison. Pendant ma blessure (ndlr : fracture au poignet gauche, l'été dernier, qui a notamment empêché De Colo de disputer la Coupe du Monde en Espagne avec les Bleus), le club a été patient et m’a laissé le temps de bien me remettre en rythme.
"RIEN N'EST JAMAIS ÉCRIT À L'AVANCE. IL A FALLU TRAVAILLER TOUS LES JOURS POUR CONTINUER À PROGRESSER ET MONTRER DE QUOI J'ÉTAIS CAPABLE"
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Comment analysez-vous cette terrible défaite, 68-70, dans les dernières secondes de la demi-finale face à l'Olympiacos alors que le CSKA comptait 9 points d'avance à 5 minutes de la fin? Nous avons fait du bon travail pendant 35 minutes en contrôlant leurs points forts. Puis on les a laissé revenir dans le match avec des petites erreurs. Contre l'Olympiacos, il faut être présent du début à la
Presse Sports / Mounic
Bereflex/FFBB
Et au niveau collectif ? Nous sommes passés à côté de l'Euroleague. C'est une grosse déception qui reste en travers de la gorge car nous étions vraiment venus à Madrid, au Final Four pour chercher un résultat. Nous devons maintenant nous reconcentrer sur le championnat russe. Sans résultats à la fin, ma bonne saison individuelle ne signifiera pas grand chose.
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Presse Sports / Mounic
fin. Nous n'avons pas joué pendant 40 minutes malheureusement et ce genre de matches se joue toujours sur quelques petits détails. Lors de ce match, vous êtes sorti du banc et avez scoré 18 points. En Euroleague et a contrario de la NBA, les meilleurs joueurs débutent régulièrement sur le banc. Comment gérez-vous ce coaching particulier? Sortir du banc ou débuter le match sur le terrain n'a jamais été un problème pour moi, que ce soit en Euroleague au CSKA, en Équipe de France ou dans mes précédents clubs. La plupart du temps, je le sais un peu en avance en fonction des entraînements et j'ai le temps de me préparer. Après, quoi qu'il arrive, je joue mon jeu et c'est le plus important. Ce qui me plaît beaucoup ici, c'est que le coach utilise ma polyvalence, en me faisant monter la balle et en me faisant alterner sur différents postes de jeu. Après votre passage en NBA (2 saisons essentiellement aux San Antonio Spurs), pensez-vous avoir franchi avec le CSKA un palier au niveau de la dureté de votre jeu? Sans doute. J'essaie de jouer agressif en permanence. En Euroleague, on est obligés de jouer dur, à la manière de l'Olympiacos par exemple, car sinon on se fait vite enfoncer. La présence d'un joueur français au Final Four de l'Euroleague reste rare (le dernier était Florent Pietrus avec Malaga en
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2007). Qu'est-que cela représente pour vous de participer à cet évènement? Français ou pas, être présent au Final Four est très important pour moi. Dans une carrière de basketteur, c'est un objectif personnel que de pouvoir évoluer à ce niveau. L'engouement lors de cet évènement n'a rien à voir avec ce que l'on peut connaître pendant le reste de la saison, surtout à Moscou (sourire). On sent vraiment que tous les connaisseurs du basket européen y sont rassemblés. Je pense que, dans le futur, on verra de plus en plus de joueurs français à ce stade de la compétition car il y en a de plus en plus dans les grands clubs européens. Il vous reste encore une saison de contrat au CSKA. Comment voyez-vous la suite? On verra bien. Ce n'est jamais facile de se projeter. Le plus important pour moi, pour l'instant, est de me concentrer sur notre fin de saison. Après cette fin de saison justement, viendra l'EuroBasket en France. Y pensezvous pendant l'année? On en a parlé brièvement avec mes coéquipiers au moment du tirage au sort des groupes en décembre dernier. Mais globalement, je n'ai pas le temps d'y penser. Pendant la saison, je me concentre à fond sur le CSKA et, ensuite, j'aurai le temps de penser à l'Euro et à l'Équipe de France. Après, c'est sur que pouvoir jouer une compétition officielle, en France devant notre public, est très important pour nous les joueurs. Tout le monde sera motivé !
CE QUE PENSE DE LUI SON COACH, DIMITRIS ITOUDIS : "Nando est l'un de nos joueurs les plus importants. Il nous apporte beaucoup par sa soif de victoires, sa concentration et son dévouement à l’équipe."
CE QUE PENSE DE LUI SON COÉQUIPIER, ANDREI KIRILENKO : "Nando est excellent. C'est un super plus pour notre équipe. J'ai vraiment été étonné quand j'ai appris que le CSKA avait une chance de l'avoir. Je le connaissais bien car on avait souvent joué l'un contre l'autre dans différentes compétitions. Quand Nando a signé, j'ai tout de suite envoyé un message aux dirigeants du CSKA pour les féliciter. Dès ses premiers matches cette saison avec nous, il a montré de grandes qualités dans son jeu."
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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR OPÉRATION DTBN "PRÉVENTION DES BLESSURES
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
INTERVIEW DE FRANÇOIS TASSERY – MÉDECIN DIRECTEUR NATIONAL DE LA FFBB ET JULIEN COLOMBO – PRÉPARATEUR PHYSIQUE DU CFBB RÉALISÉE PAR JACQUES COMMÈRES – DIRECTEUR DES PROGRAMMES D’ENTRAÎNEMENT DU CFBB
56 venus petit à petit échanger positivement avec les intervenants médicaux. Tu as, pour ta part Jacques, toujours fait passer notre opération de prévention comme une priorité aux yeux de tout le monde dans les programmes et contribué à nous faire tous cohabiter autour de ce projet. Colombo : Ma préoccupation avec les entraîneurs a été de bâtir une programmation qui intégrait des joueuses et joueurs différents par leur âge, leur vécu en préparation physique, leur possibilité d’encaisser les charges d’entraînement, leur état physique déterminé par les tests médicaux. Nos échanges nous ont permis de faire des pas importants les uns vers les autres. Je dois comprendre leur problématique d’entraînement. Ils m’intègrent aujourd’hui totalement dans l’évaluation des joueuses et joueurs dont ils ont la responsabilité et nous avons trouvé, je crois, le bon positionnement réciproque. En ce qui concerne les joueuses et les joueurs, la prise en compte individuelle, le regard porté sur eux pour accompagner leur développement physique sont très bien ressentis.
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Commères : Un mot de conclusion ? Tassery : Je retiendrais que ce projet, audelà de l’utilité qu’il représente, met en valeur le fait que des personnes d’origine professionnelle différentes peuvent travailler ensemble et s’enrichir mutuellement. Colombo : La préparation physique au CFBB est une charnière entre le médical et le basket. Elle met du lien dans la chaîne de l’information. Elle réunit dans des procédés collectifs d’échauffement, elle individualise par d’autres actions. Reste à poursuivre sur le même chemin, évoluer si besoin et obtenir à long terme des résultats positifs.
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