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ADRIEN MOERMAN "CE SERAIT UN RÊVE DE DÉCROCHER LA QUALIFICATION OLYMPIQUE" ANTOINE DIOT BASKET SANTÉ MICHEL BONNEVIE

N°823 - AVRIL2016 - WWW.FFBB.COM


ADRIEN MOERMAN >

"JE ME SURPRENDS MOI-MÊME" Propos recueillis par Julien Guérineau

Double champion de France avec le CSP, Adrien Moerman (2,01 m, 27 ans) a quitté Limoges pour Banvit Banvirma l’été dernier. Actuel meilleur rebondeur du championnat turc, dominateur en EuroCup (13,7 pts, 8,6 rbds) le MVP en titre de Pro A fait feu de tout bois et constitue un sérieux prétendant pour une place en Équipe de France.

Que pensez-vous du nouveau rythme de travail depuis cette élimination ? Ça me fait plutôt du bien. Enchaîner deux matches par semaine c’est difficile quand tu joues beaucoup. Maintenant on a de longues semaines pour récupérer et s’entraîner pour nous concentrer sur le championnat turc.

Banvit Basketball Club

Quel était votre état d’esprit en fin de saison dernière ? J’avais envie de partir en Europe. Après deux belles saisons à Limoges et deux titres je cherchais une équipe qui me serve de tremplin pour ensuite aller plus haut. Même étant MVP du championnat français je savais que j’allais devoir passer par cette étape intermédiaire et j’en avais longuement parlé avec mes agents. La Pro A est moins respecté que d’autres championnats.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Votre expérience mitigée sportivement et financièrement à Bilbao vous avait-elle refroidi par rapport à l’étranger ? Absolument pas. Malgré la crise financière nous avions quand même atteint la finale de l’EuroCup et j’ai passé une belle année là-bas. Après il faut bien réfléchir où signer et choisir un club qui offre des garanties financières. Que saviez-vous de Banvit quand le club vous a approché ? Bandirma c’est une petite ville et quand tu en parles les gens se demandent où c’est. Après je savais qu’ils avaient fait de bonnes performances en championnat turc et en EuroCup. Je suis vraiment content de mon choix aujourd’hui. Le club m’avait présenté comme le recrutement phare de l’été donc j’étais attendu et je savais que j’allais avoir beaucoup de responsabilités. Je ne voulais pas refaire comme à Bilbao et débuter sur le banc. A quoi ressemblent vos déplacements depuis une ville assez difficile d’accès ? (il rigole) C’est la question qui tue. C’est compliqué puisqu’il faut toujours prendre un bateau pour traverser la mer de Marmara et aller à Istanbul pour dormir sur place et reprendre l’avion le lendemain ou poursuivre en bus. Notre bus fait plus de deux heures de route pour monter dans un ferry et il

faut ensuite plus de deux heures pour traverser. Je n’avais jamais connu ça. Maintenant je peux dire que j’aurais tout vécu et les déplacements me paraîtront facile. L’avantage du championnat c’est d’avoir six équipes à Istanbul.

Avez-vous pris une chambre en location chez Thomas Heurtel ? Ce serait effectivement pas mal. Il serait célibataire il n’y aurait aucun problème. Mais là je le laisse en famille. Plus sérieusement c’est agréable d’avoir un Français sur place quand

Bereflex / FFBB

Comment le club a-t-il vécu l’élimination en huitièmes de finale d’EuroCup après avoir atteint le dernier carré l’an passé ? On voulait aller le plus loin possible. A Milan on a eu des problèmes avec l’arbitrage. Nous étions vraiment frustrés parce qu’on avait les cartes en main pour gagner chez nous comme là-bas. A +13 chez eux nous n’avons pas réussi à leur mettre la tête sous l’eau. Pour arriver en finale il faut battre les grosses équipes et Milan c’était un bon test pour nous.

AVRIL2016

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ADRIEN MOERMAN >

"JE ME SURPRENDS MOI-MÊME" Propos recueillis par Julien Guérineau

Double champion de France avec le CSP, Adrien Moerman (2,01 m, 27 ans) a quitté Limoges pour Banvit Banvirma l’été dernier. Actuel meilleur rebondeur du championnat turc, dominateur en EuroCup (13,7 pts, 8,6 rbds) le MVP en titre de Pro A fait feu de tout bois et constitue un sérieux prétendant pour une place en Équipe de France.

Que pensez-vous du nouveau rythme de travail depuis cette élimination ? Ça me fait plutôt du bien. Enchaîner deux matches par semaine c’est difficile quand tu joues beaucoup. Maintenant on a de longues semaines pour récupérer et s’entraîner pour nous concentrer sur le championnat turc.

Banvit Basketball Club

Quel était votre état d’esprit en fin de saison dernière ? J’avais envie de partir en Europe. Après deux belles saisons à Limoges et deux titres je cherchais une équipe qui me serve de tremplin pour ensuite aller plus haut. Même étant MVP du championnat français je savais que j’allais devoir passer par cette étape intermédiaire et j’en avais longuement parlé avec mes agents. La Pro A est moins respecté que d’autres championnats.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Votre expérience mitigée sportivement et financièrement à Bilbao vous avait-elle refroidi par rapport à l’étranger ? Absolument pas. Malgré la crise financière nous avions quand même atteint la finale de l’EuroCup et j’ai passé une belle année là-bas. Après il faut bien réfléchir où signer et choisir un club qui offre des garanties financières. Que saviez-vous de Banvit quand le club vous a approché ? Bandirma c’est une petite ville et quand tu en parles les gens se demandent où c’est. Après je savais qu’ils avaient fait de bonnes performances en championnat turc et en EuroCup. Je suis vraiment content de mon choix aujourd’hui. Le club m’avait présenté comme le recrutement phare de l’été donc j’étais attendu et je savais que j’allais avoir beaucoup de responsabilités. Je ne voulais pas refaire comme à Bilbao et débuter sur le banc. A quoi ressemblent vos déplacements depuis une ville assez difficile d’accès ? (il rigole) C’est la question qui tue. C’est compliqué puisqu’il faut toujours prendre un bateau pour traverser la mer de Marmara et aller à Istanbul pour dormir sur place et reprendre l’avion le lendemain ou poursuivre en bus. Notre bus fait plus de deux heures de route pour monter dans un ferry et il

faut ensuite plus de deux heures pour traverser. Je n’avais jamais connu ça. Maintenant je peux dire que j’aurais tout vécu et les déplacements me paraîtront facile. L’avantage du championnat c’est d’avoir six équipes à Istanbul.

Avez-vous pris une chambre en location chez Thomas Heurtel ? Ce serait effectivement pas mal. Il serait célibataire il n’y aurait aucun problème. Mais là je le laisse en famille. Plus sérieusement c’est agréable d’avoir un Français sur place quand

Bereflex / FFBB

Comment le club a-t-il vécu l’élimination en huitièmes de finale d’EuroCup après avoir atteint le dernier carré l’an passé ? On voulait aller le plus loin possible. A Milan on a eu des problèmes avec l’arbitrage. Nous étions vraiment frustrés parce qu’on avait les cartes en main pour gagner chez nous comme là-bas. A +13 chez eux nous n’avons pas réussi à leur mettre la tête sous l’eau. Pour arriver en finale il faut battre les grosses équipes et Milan c’était un bon test pour nous.

AVRIL2016

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ADRIEN MOERMAN >

son planning lui permet de passer du temps ensemble.

Photos Banvit Basketball Club

12 BASKETBALLMAGAZINE

18,8 points, 9,3 rebonds et 26 d’évaluation lors de la deuxième phase de l’EuroCup. Comment expliquez-vous ces performances spectaculaires ? Ce n’est pas une question de pression mais la première phase était une forme de test. Nous avons eu des moments difficiles, on ne jouait pas très bien et je pense que la victoire à Bilbao lors de la deuxième journée du top 32 a été un match référence. Moi je suis resté sur cette dynamique. Je me sens vraiment bien et je travaille beaucoup pour maintenir le cap. J’essaye d’amener la même intensité sur chaque match et le coach m’a dit que lorsque je ne suis pas bon l’équipe joue mal. J’en suis vraiment content. Nous avons une salle de musculation à l’intérieur du gymnase ce qui est un véritable avantage. Je viens seul pour travailler mes jambes et ensuite aller faire des shoots. Tu ne peux que progresser comme ça. Je voulais franchir une marche en quittant Limoges et j’ai la sensation que ça commence à payer. Maintenant le plus difficile c’est d’être régulier. 25 points à 8/12 à Bilbao et la victoire au bout. Ce déplacement au Pays Basque l’attendiez-vous tout particulièrement ? C’était très important pour moi. Quand je suis arrivé à Bilbao ils n’avaient pas

forcément confiance en moi. C’était ma première expérience en Europe et j’avais à cœur de faire un gros match contre eux pour leur montrer des choses, que j’avais grandi, progressé et que je pouvais jouer au plus haut niveau. J’étais assez chaud ce soir-là, malheureusement pour eux. Vous jouez plus de 30 minutes en moyenne, en Europe comme en championnat. Pensez-vous être capable de vous montrer rentable sur des séquences plus courtes ? Sur 20 minutes il y a moyen d’être productif. C’est le fonctionnement dans les grands clubs et je sais que c’est la prochaine étape. On verra si j’en suis capable. Jouer l’Euroleague c’est ce que je recherche. Pour ne rien cacher j’avoue que je ne pensais pas jouer à ce niveau. Je me surprends moi-même de jour en jour. La Turquie et l’Espagne sont les deux meilleurs championnats européens à mon avis et être productif dès ma première saison c’est une surprise. Si une offre d’une équipe d’Euroleague se présente, je prendrai le temps de la réflexion. Vous n’êtes pas le seul français de Bandirma… Effectivement, Murat Kozan (ndlr : ancien international U20) joue dans l’équipe de deuxième division à Bandirma. On passe

Banvit Basketball Club

Dès la deuxième journée de championnat vous inscriviez un panier à trois-points au buzzer pour battre Anadolu Efes à Istanbul. Ce tir vous a-t-il permis de rapidement vous imposer dans le groupe ? C’est vrai. Je suis venu ici pour cette raison : avoir des responsabilités. Rentrer ce tir a prouvé que je pouvais être un leader. Ensuite les gens te respectent forcément et font beaucoup plus attention à toi.

Presse Sports / Argueyrolles

Banvit a battu Anadolu Efes, Galatasaray, Fenerbahçe et Darrusafaka en championnat. Avez-vous une réputation de coupeur de têtes désormais ? C’était l’objectif du coach. De ne jamais rien lâcher. Les équipes nous craignent. On vient de couper notre meneur de jeu et depuis la balle circule mieux et je pense qu’elles auront encore plus peur surtout qu’on a prouvé qu’on pouvait gagner des matches serrés. Avoir cette réputation c’est important pour nous.

beaucoup de temps ensemble et il m’a énormément aidé pour m’intégrer. Murat a la double nationalité, parle couramment turc et les probabilités de tomber sur un basketteur français dans une ville aussi petite était assez faible. Suivez-vous le parcours compliqué de Limoges ? Le CSP reste mon club de cœur. J’y ai joué mes deux meilleures années de Pro A et partir sur un deuxième titre c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. J’essaye de les soutenir

comme je peux, laisser des messages à Léo Westermann ou Nobel Boungou-Colo. Vous présentez la particularité d’avoir choisi de passer par la case Pro B, avec Nanterre. Considérez-vous que c’est une option sous-utilisée par les jeunes joueurs français ? C’est un excellent tremplin. Pro B-Pro A, il n’y a pas une énorme différence. J’avais 19 ans quand j’ai joué avec Nanterre en Pro B et derrière c’était plus facile de remonter et de gagner sa place. Je conseille toujours aux

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son planning lui permet de passer du temps ensemble.

Photos Banvit Basketball Club

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18,8 points, 9,3 rebonds et 26 d’évaluation lors de la deuxième phase de l’EuroCup. Comment expliquez-vous ces performances spectaculaires ? Ce n’est pas une question de pression mais la première phase était une forme de test. Nous avons eu des moments difficiles, on ne jouait pas très bien et je pense que la victoire à Bilbao lors de la deuxième journée du top 32 a été un match référence. Moi je suis resté sur cette dynamique. Je me sens vraiment bien et je travaille beaucoup pour maintenir le cap. J’essaye d’amener la même intensité sur chaque match et le coach m’a dit que lorsque je ne suis pas bon l’équipe joue mal. J’en suis vraiment content. Nous avons une salle de musculation à l’intérieur du gymnase ce qui est un véritable avantage. Je viens seul pour travailler mes jambes et ensuite aller faire des shoots. Tu ne peux que progresser comme ça. Je voulais franchir une marche en quittant Limoges et j’ai la sensation que ça commence à payer. Maintenant le plus difficile c’est d’être régulier. 25 points à 8/12 à Bilbao et la victoire au bout. Ce déplacement au Pays Basque l’attendiez-vous tout particulièrement ? C’était très important pour moi. Quand je suis arrivé à Bilbao ils n’avaient pas

forcément confiance en moi. C’était ma première expérience en Europe et j’avais à cœur de faire un gros match contre eux pour leur montrer des choses, que j’avais grandi, progressé et que je pouvais jouer au plus haut niveau. J’étais assez chaud ce soir-là, malheureusement pour eux. Vous jouez plus de 30 minutes en moyenne, en Europe comme en championnat. Pensez-vous être capable de vous montrer rentable sur des séquences plus courtes ? Sur 20 minutes il y a moyen d’être productif. C’est le fonctionnement dans les grands clubs et je sais que c’est la prochaine étape. On verra si j’en suis capable. Jouer l’Euroleague c’est ce que je recherche. Pour ne rien cacher j’avoue que je ne pensais pas jouer à ce niveau. Je me surprends moi-même de jour en jour. La Turquie et l’Espagne sont les deux meilleurs championnats européens à mon avis et être productif dès ma première saison c’est une surprise. Si une offre d’une équipe d’Euroleague se présente, je prendrai le temps de la réflexion. Vous n’êtes pas le seul français de Bandirma… Effectivement, Murat Kozan (ndlr : ancien international U20) joue dans l’équipe de deuxième division à Bandirma. On passe

Banvit Basketball Club

Dès la deuxième journée de championnat vous inscriviez un panier à trois-points au buzzer pour battre Anadolu Efes à Istanbul. Ce tir vous a-t-il permis de rapidement vous imposer dans le groupe ? C’est vrai. Je suis venu ici pour cette raison : avoir des responsabilités. Rentrer ce tir a prouvé que je pouvais être un leader. Ensuite les gens te respectent forcément et font beaucoup plus attention à toi.

Presse Sports / Argueyrolles

Banvit a battu Anadolu Efes, Galatasaray, Fenerbahçe et Darrusafaka en championnat. Avez-vous une réputation de coupeur de têtes désormais ? C’était l’objectif du coach. De ne jamais rien lâcher. Les équipes nous craignent. On vient de couper notre meneur de jeu et depuis la balle circule mieux et je pense qu’elles auront encore plus peur surtout qu’on a prouvé qu’on pouvait gagner des matches serrés. Avoir cette réputation c’est important pour nous.

beaucoup de temps ensemble et il m’a énormément aidé pour m’intégrer. Murat a la double nationalité, parle couramment turc et les probabilités de tomber sur un basketteur français dans une ville aussi petite était assez faible. Suivez-vous le parcours compliqué de Limoges ? Le CSP reste mon club de cœur. J’y ai joué mes deux meilleures années de Pro A et partir sur un deuxième titre c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. J’essaye de les soutenir

comme je peux, laisser des messages à Léo Westermann ou Nobel Boungou-Colo. Vous présentez la particularité d’avoir choisi de passer par la case Pro B, avec Nanterre. Considérez-vous que c’est une option sous-utilisée par les jeunes joueurs français ? C’est un excellent tremplin. Pro B-Pro A, il n’y a pas une énorme différence. J’avais 19 ans quand j’ai joué avec Nanterre en Pro B et derrière c’était plus facile de remonter et de gagner sa place. Je conseille toujours aux

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Un été

ADRIEN MOERMAN >

100 % BASKET DU 03 JUILLET AU 13 AOÛT 2016

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Presse Sports / Argueyrolles

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jeunes de ne pas perdre trop de temps sur les bancs de Pro A. Il ne faut pas avoir peur de descendre. Mais il faut en revanche avoir confiance en ses capacités… Ah bah oui. Mais si tu n’es pas bon c’est que tu n’as pas le niveau Pro A. C’est tout. Si un jeune s’imagine comme un joueur de Pro A et estime qu’il n’a rien à faire en Pro B, il se trompe royalement. Pensez-vous que l’été 2016 sera une période capitale dans votre carrière ? Je voudrais bien faire partie de l’Équipe de France cet été. Ce serait un rêve de décrocher cette qualification pour les Jeux Olympiques et pas seulement de faire le stage et de repartir. Avec des sorties comme celle du 12 mars (26 points, 20 rebonds contre Usak) vous faites tout pour vous rendre incontournable… Non, non ! J’essaye de me focaliser sur ma saison et ma régularité. Ce n’est pas que produire des chiffres. Après je sais que les anciens sont toujours bien présents mais à moi de prouver que j’ai progressé depuis Limoges et que je mérite de jouer en Équipe de France. Est-ce évident de faire preuve de patience par rapport à l’équipe nationale ?

Pas du tout ! Quand tu fais une bonne saison, ta récompense c’est l’Équipe de France. Ce n’est pas de la frustration ou de l’énervement parce que tu respectes les choix et que tu es impuissant. C’est un groupe qui a construit des choses depuis 10 ans, qui a gagné ensemble et il faut l’accepter. Mais tu ne peux pas être patient quand tu es jeune. Vous vous considérez encore comme un jeune joueur ? 27 ans c’est encore jeune !

Votre éventuelle sélection en Équipe de France passera-t-elle par une approche différente lors des stages, ne pas l’aborder uniquement comme un sparringpartner ? C’est difficile comme question. En 2014 je me suis donné à fond, même si je savais que je n’allais pas être pris. Moi je ne sais pas faire autrement. Quelles que soit mes chances je donne tout et ça aide mes coéquipiers à être meilleurs pour la compétition. Etre relâché je ne peux pas. Il faut laisser un bon souvenir au sélectionneur si jamais il y a des blessés et des joueurs à rappeler.

STAGES JOUEURS / ARBITRES GARÇONS ET FILLES 12 À 25 ANS

ENCADREMENT QUALIFIÉ 400€ LA SEMAINE COMPLÈTE

JOUEURS

[ 12 à 17 ans ]

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Filles & Garçons

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PERFECTIONNEMENT

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• du 03 au 09 juillet 2016 / J • du 10 au 16 juillet 2016 / J A • du 17 au 23 juillet 2016 / J • du 24 au 30 juillet 2016 / J • du 31 juillet au 06 août 2016 / J

"JE VIENS SEUL POUR TRAVAILLER MES JAMBES ET ENSUITE ALLER FAIRE DES SHOOTS. TU NE PEUX QUE PROGRESSER COMME ÇA. JE VOULAIS FRANCHIR UNE MARCHE EN QUITTANT LIMOGES ET J’AI LA SENSATION QUE ÇA COMMENCE À PAYER. MAINTENANT LE PLUS DIFFICILE C’EST D’ÊTRE RÉGULIER."

JOUEURS

[ 18 à 25 ans ]

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ARBITRES

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• du 07 au 13 août 2016 / J A

POSSIBILITÉ DE FAIRE PLUSIEURS SEMAINES DE STAGE

WWW.FFBB.COM 14 BASKETBALLMAGAZINE

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ANTOINE DIOT >

"NOUS N’AVIONS PAS APPRIS À PERDRE" Propos recueillis par Julien Guérineau

Blessé à la cuisse droite à trois jours du début de l’EuroBasket, Antoine Diot (1,93 m, 27 ans) a dû patienter jusqu’au 11 novembre avant de faire ses débuts avec son nouveau club de Valence. Une équipe en pleine réussite qui a aligné une surréaliste série de 28 succès d’affilée avant de connaître une période de flottement fatale en EuroCup.

ACB

20 BASKETBALLMAGAZINE

Avez-vous eu des difficultés à passer du statut d’invincible à celui d’équipe devant se battre pour sauver sa tête en l’espace de 10 jours ? C’est ça. En plus on a connu des matches difficiles où on s’en est toujours sorti. Donc quand le match décisif arrive tu te dis que tu vas le gagner parce que c’est nous… Finalement ça ne passe pas et tu perds le match qu’il ne faut pas, en l’occurrence au PAOK. Tout le monde a vraiment accusé le coup après cette élimination. Maintenant il faut bien travailler et ne pas ressasser le passé. L’EuroCup était un objectif important du club. Suivez-vous de près la situation concernant les coupes européennes 2016/17 ?

B i e n évidemment je suis et j’ai mon opinion. Mais ce n’est pas mon boulot. Je joue pour un club et peu importe ce que Valence décidera. Pour le moment il y a plus d’exposition en EuroCup et en Euroleague et moi j’espère jouer au plus haut niveau possible. Et il nous reste une chance d’accrocher l’Euroleague si nous sommes champions d’Espagne. En ayant battu le Real et le Barça cela prouve que les possibilités existent. Il faut y croire même si tout le monde les annonce intouchables. Nous

BB

Plus que vos performances individuelles c’est surtout la sortie de piste de Valence en EuroCup après avoir enchaîné 28 victoires consécutives pour lancer la saison qui interpelle… C’est spécial. Cette série était incroyable, nous sommes toujours premiers de la Liga ce qui est très bien. On bat Barcelone et Madrid chez eux. On peut se dire que c’est une très bonne saison mais il y a des tâches avec l’élimination prématurée en EuroCup et au premier tour de la Copa Del Rey. Donc c’est forcément mitigé parce que c’est bien beau de faire des séries mais ce qui compte ce sont les titres.

Une défaite après une telle série est-elle forcément plus impactante psychologiquement ? Très clairement. En début de saison nous n’avons pas appris à perdre. Et le basket c’est l’enchaînement des matches et la capacité à se remettre en cause à chaque fois. Quand tu ne fais que gagner tu es dans une spirale positive et quand la première défaite est arrivée, même s’il n’y a aucun problème dans l’équipe, on a eu une période difficile.

/ FF Bacot

Moerman, Heurtel, De Colo, les joueurs français brillent en Europe. Doit-on vous classer dans la catégorie de ceux pour qui c’est une saison difficile ou une saison réussie ? (il hésite) Pour qui c’est normal… J’attends plus. C’est ma première expérience à l’étranger donc c’est toujours plus ou moins difficile. Au niveau des statistiques ce n’est pas la catastrophe mais j’espère mieux. Je peux faire mieux et à moi de faire en sorte d’être meilleur. Pour une première année ça reste correct notamment du fait des circonstances, d’avoir commencé blessé. Je prends mes marques et j’ai les clés en main.

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ANTOINE DIOT >

"NOUS N’AVIONS PAS APPRIS À PERDRE" Propos recueillis par Julien Guérineau

Blessé à la cuisse droite à trois jours du début de l’EuroBasket, Antoine Diot (1,93 m, 27 ans) a dû patienter jusqu’au 11 novembre avant de faire ses débuts avec son nouveau club de Valence. Une équipe en pleine réussite qui a aligné une surréaliste série de 28 succès d’affilée avant de connaître une période de flottement fatale en EuroCup.

ACB

20 BASKETBALLMAGAZINE

Avez-vous eu des difficultés à passer du statut d’invincible à celui d’équipe devant se battre pour sauver sa tête en l’espace de 10 jours ? C’est ça. En plus on a connu des matches difficiles où on s’en est toujours sorti. Donc quand le match décisif arrive tu te dis que tu vas le gagner parce que c’est nous… Finalement ça ne passe pas et tu perds le match qu’il ne faut pas, en l’occurrence au PAOK. Tout le monde a vraiment accusé le coup après cette élimination. Maintenant il faut bien travailler et ne pas ressasser le passé. L’EuroCup était un objectif important du club. Suivez-vous de près la situation concernant les coupes européennes 2016/17 ?

B i e n évidemment je suis et j’ai mon opinion. Mais ce n’est pas mon boulot. Je joue pour un club et peu importe ce que Valence décidera. Pour le moment il y a plus d’exposition en EuroCup et en Euroleague et moi j’espère jouer au plus haut niveau possible. Et il nous reste une chance d’accrocher l’Euroleague si nous sommes champions d’Espagne. En ayant battu le Real et le Barça cela prouve que les possibilités existent. Il faut y croire même si tout le monde les annonce intouchables. Nous

BB

Plus que vos performances individuelles c’est surtout la sortie de piste de Valence en EuroCup après avoir enchaîné 28 victoires consécutives pour lancer la saison qui interpelle… C’est spécial. Cette série était incroyable, nous sommes toujours premiers de la Liga ce qui est très bien. On bat Barcelone et Madrid chez eux. On peut se dire que c’est une très bonne saison mais il y a des tâches avec l’élimination prématurée en EuroCup et au premier tour de la Copa Del Rey. Donc c’est forcément mitigé parce que c’est bien beau de faire des séries mais ce qui compte ce sont les titres.

Une défaite après une telle série est-elle forcément plus impactante psychologiquement ? Très clairement. En début de saison nous n’avons pas appris à perdre. Et le basket c’est l’enchaînement des matches et la capacité à se remettre en cause à chaque fois. Quand tu ne fais que gagner tu es dans une spirale positive et quand la première défaite est arrivée, même s’il n’y a aucun problème dans l’équipe, on a eu une période difficile.

/ FF Bacot

Moerman, Heurtel, De Colo, les joueurs français brillent en Europe. Doit-on vous classer dans la catégorie de ceux pour qui c’est une saison difficile ou une saison réussie ? (il hésite) Pour qui c’est normal… J’attends plus. C’est ma première expérience à l’étranger donc c’est toujours plus ou moins difficile. Au niveau des statistiques ce n’est pas la catastrophe mais j’espère mieux. Je peux faire mieux et à moi de faire en sorte d’être meilleur. Pour une première année ça reste correct notamment du fait des circonstances, d’avoir commencé blessé. Je prends mes marques et j’ai les clés en main.

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ANTOINE DIOT >

Montée en puissance C’est à l’occasion de la 5e journée d’EuroCup, sur le parquet de Charleroi, qu’Antoine Diot a fait ses grands débuts avec Valence. Vainqueur de la compétition en 2010 et 2014 le club, qui n’a jamais remporté le championnat d’Espagne, espérait plus qu’une élimination avant les phases finales. Utilisé 18 minutes en moyenne par le coach Pedro Martinez, Diot s’est montré particulièrement adroit sur la scène européenne (8,3 pts à 54,5%) avec notamment une sortie réussie sur le parquet d’Oldenburg (25 pts à 9/12, 8 pds). S’il n’a pas eu de poussées de fièvre

avons les armes pour rivaliser, sans oublier Vitoria, Malaga ou Gran Canaria. J’ai été favori dans de nombreuses compétitions que je n’ai pas gagnées et inversement j’ai gagné des compétitions où on ne me donnait aucune chance.

Bellenger / IS / FFBB

Pourquoi avoir choisi Valence pour lancer votre carrière européenne ? J’étais suivi par plusieurs clubs et j’ai choisi Valence parce que le projet me convenait plus. Après, il ne faut pas se le cacher, Vitoria était sans doute plus intéressant sportivement puisque le club jouait l’Euroleague. Mais le club a connu des problèmes financiers et pour une première expérience j’avais besoin de garanties. J’avais eu de très bons retours de la part de Florent Pietrus ou Nando De Colo sur leur expérience à Valence. Je ne me suis pas trompé parce que je me sens vraiment bien dans le club et dans la ville. Au niveau de l’organisation le changement n’est pas immense car la SIG était un club très structuré. En revanche il y a des moyens supplémentaires et cela se ressent. Nous avons par exemple deux ou trois kinés chaque jour à la salle. Des choses que les clubs français ne peuvent pas forcément s’offrir. Bien sûr j’aurais voulu aller plus loin en EuroCup mais j’évolue dans l’équipe première de la Liga et ce n’est pas rien.

22 BASKETBALLMAGAZINE

Est-ce un hasard si deux des clubs qui vont ont approché ont eu des expériences positives avec des joueurs français par le passé ?

comparable en ACB, le meneur de l’Équipe de France s’est cependant immédiatement imposé dans la rotation (7,5 pts en 18’). Une rotation où le temps de jeu est équitablement réparti avec 11 joueurs utilisés entre 14 et 25 minutes par match, sans compter le meneur belge Sam Van Rossom (20’) absent depuis plusieurs semaines sur blessure.

Que fait un joueur blessé pendant deux mois lorsqu’il doit s’intégrer à un nouveau club, un nouveau staff ? Cette période a été très difficile. Mon anglais est de mieux en mieux mais au départ n’était pas génial. Mon espagnol je n’en parle pas. Ma manière de m’exprimer c’est sur le terrain. Et là on m’a enlevé cette possibilité. Je remercie mes coéquipiers qui ne m’ont jamais mis à l’écart et qui ont toujours eu un petit mot sur ma santé. J’ai eu la chance d’avoir Romain Sato et Sam Von Rossom qui parlent français et qui m’ont aidé. Le staff m’a permis d’accompagner l’équipe même en présaison. Tout ça était important. Etait-ce une double peine pour vous de vous blesser : manquer l’EuroBasket et compliquer les choses quant à votre arrivée à Valence ? L’inquiétude n’était pas là. J’étais totalement dans la déception. Rater un EuroBasket à domicile à trois jours près c’est terrible. Je ne le souhaite à personne. J’ai réussi à tourner la page en me plongeant dans les soins, dans la reprise progressive. J’ai pu oublier un peu la situation et mes proches ont été très présents dans ces moments-là. Ils savaient à quel point j’étais frustré. Un match, cinq matches, dix matches. Se demande-t-on si son équipe n’a pas besoin de soi quand elle enchaîne les succès ? On se demande plutôt comment intégrer une équipe qui gagne. Ma plus grande peur c’était de revenir et que l’équipe perde le match. Ça aurait terrible : le boulet qui rentre dans le groupe et qui le fait perdre. J’ai finalement repris mes marques et la blessure de Sam Van Rossom m’a donné du temps de jeu et nous avons réussi à faire face à ces difficultés.

ACB

Bellenger / IS / FFBB

Je ne sais pas s’ils le regardent plus le championnat de France. Mais d’avoir eu des Français qui ont été bons leur prouve que nous pouvons jouer en ACB. Et à Valence il y en a eu des très très bons. Quand tu laisses une bonne image de la France sur le terrain comme en dehors, et tout le monde me parle de Pietrus, Rigaudeau et De Colo, cela encourage un club à franchir le pas.

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ANTOINE DIOT >

Montée en puissance C’est à l’occasion de la 5e journée d’EuroCup, sur le parquet de Charleroi, qu’Antoine Diot a fait ses grands débuts avec Valence. Vainqueur de la compétition en 2010 et 2014 le club, qui n’a jamais remporté le championnat d’Espagne, espérait plus qu’une élimination avant les phases finales. Utilisé 18 minutes en moyenne par le coach Pedro Martinez, Diot s’est montré particulièrement adroit sur la scène européenne (8,3 pts à 54,5%) avec notamment une sortie réussie sur le parquet d’Oldenburg (25 pts à 9/12, 8 pds). S’il n’a pas eu de poussées de fièvre

avons les armes pour rivaliser, sans oublier Vitoria, Malaga ou Gran Canaria. J’ai été favori dans de nombreuses compétitions que je n’ai pas gagnées et inversement j’ai gagné des compétitions où on ne me donnait aucune chance.

Bellenger / IS / FFBB

Pourquoi avoir choisi Valence pour lancer votre carrière européenne ? J’étais suivi par plusieurs clubs et j’ai choisi Valence parce que le projet me convenait plus. Après, il ne faut pas se le cacher, Vitoria était sans doute plus intéressant sportivement puisque le club jouait l’Euroleague. Mais le club a connu des problèmes financiers et pour une première expérience j’avais besoin de garanties. J’avais eu de très bons retours de la part de Florent Pietrus ou Nando De Colo sur leur expérience à Valence. Je ne me suis pas trompé parce que je me sens vraiment bien dans le club et dans la ville. Au niveau de l’organisation le changement n’est pas immense car la SIG était un club très structuré. En revanche il y a des moyens supplémentaires et cela se ressent. Nous avons par exemple deux ou trois kinés chaque jour à la salle. Des choses que les clubs français ne peuvent pas forcément s’offrir. Bien sûr j’aurais voulu aller plus loin en EuroCup mais j’évolue dans l’équipe première de la Liga et ce n’est pas rien.

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Est-ce un hasard si deux des clubs qui vont ont approché ont eu des expériences positives avec des joueurs français par le passé ?

comparable en ACB, le meneur de l’Équipe de France s’est cependant immédiatement imposé dans la rotation (7,5 pts en 18’). Une rotation où le temps de jeu est équitablement réparti avec 11 joueurs utilisés entre 14 et 25 minutes par match, sans compter le meneur belge Sam Van Rossom (20’) absent depuis plusieurs semaines sur blessure.

Que fait un joueur blessé pendant deux mois lorsqu’il doit s’intégrer à un nouveau club, un nouveau staff ? Cette période a été très difficile. Mon anglais est de mieux en mieux mais au départ n’était pas génial. Mon espagnol je n’en parle pas. Ma manière de m’exprimer c’est sur le terrain. Et là on m’a enlevé cette possibilité. Je remercie mes coéquipiers qui ne m’ont jamais mis à l’écart et qui ont toujours eu un petit mot sur ma santé. J’ai eu la chance d’avoir Romain Sato et Sam Von Rossom qui parlent français et qui m’ont aidé. Le staff m’a permis d’accompagner l’équipe même en présaison. Tout ça était important. Etait-ce une double peine pour vous de vous blesser : manquer l’EuroBasket et compliquer les choses quant à votre arrivée à Valence ? L’inquiétude n’était pas là. J’étais totalement dans la déception. Rater un EuroBasket à domicile à trois jours près c’est terrible. Je ne le souhaite à personne. J’ai réussi à tourner la page en me plongeant dans les soins, dans la reprise progressive. J’ai pu oublier un peu la situation et mes proches ont été très présents dans ces moments-là. Ils savaient à quel point j’étais frustré. Un match, cinq matches, dix matches. Se demande-t-on si son équipe n’a pas besoin de soi quand elle enchaîne les succès ? On se demande plutôt comment intégrer une équipe qui gagne. Ma plus grande peur c’était de revenir et que l’équipe perde le match. Ça aurait terrible : le boulet qui rentre dans le groupe et qui le fait perdre. J’ai finalement repris mes marques et la blessure de Sam Van Rossom m’a donné du temps de jeu et nous avons réussi à faire face à ces difficultés.

ACB

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Je ne sais pas s’ils le regardent plus le championnat de France. Mais d’avoir eu des Français qui ont été bons leur prouve que nous pouvons jouer en ACB. Et à Valence il y en a eu des très très bons. Quand tu laisses une bonne image de la France sur le terrain comme en dehors, et tout le monde me parle de Pietrus, Rigaudeau et De Colo, cela encourage un club à franchir le pas.

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Avoir connu de longues périodes de blessures par le passé vous a-t-il permis de mieux vivre cette situation ? Ça te permet de relativiser. Et des blessures tous les joueurs en connaissent dans une carrière. Il faut savoir gérer ces moments. C’est important de savoir qu’à côté de toi un mec s’est fait un genou, un autre une main. Comment avez-vous abordé votre retour en novembre ? Il ne faut pas partir dans tous les sens. Quand tu reviens tu n’es pas physiquement au top, il faut gérer les douleurs et laisser le jeu venir à toi. Sinon tu te mets dans le rouge et dans la difficulté. Il faut y aller tout doucement, s’habituer à ses coéquipiers et aux systèmes. Aujourd’hui je sens que je prends de plus en plus d’importance dans l’équipe. Avec Guillem Vives qui est un très bon meneur, on se tire la bourre dans le bon sens du terme. Là où un jour je serai, j’espère, dans une très grosse écurie européenne c’est ainsi que ça se passe : une répartition du temps de jeu pour être à fond sur le terrain et ne pas calculer. A Valence ça s’en rapproche avec une équipe qui tourne extrêmement bien. Jouer à Valence c’est aussi profiter de l’environnement. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

Extrêmement positif. La ville est magnifique. Le temps je n’en parle pas. Et mine de rien cela joue sur ton moral. J’ai encore une année de contrat à l’issue de la saison. C’est une bonne situation. J’aime le club et la ville donc je ferai une autre saison avec plaisir. Réalisez-vous que "ah si Antoine Diot avait été là…" a été la phrase la plus

répété de l’EuroBasket par les fans de l’Équipe de France ? C’est sûr… Et s’il n’y avait pas eu Pau Gasol… Au bout d’un moment ça m’a fait mal. J’en ai tellement entendu quand ils ont perdu. Ça n’a fait que remuer le couteau dans la plaie. J’essaye de faire abstraction de ça. Si j’avais été présent peut-être aurait-on perdu plus tôt. On ne réécrit pas l’histoire.

"AVEC GUILLEM VIVES QUI EST UN TRÈS BON MENEUR, ON SE TIRE LA BOURRE DANS LE BON SENS DU TERME. LÀ OÙ UN JOUR JE SERAI, J’ESPÈRE, DANS UNE TRÈS GROSSE ÉCURIE EUROPÉENNE C’EST AINSI QUE ÇA SE PASSE : UNE RÉPARTITION DU TEMPS DE JEU POUR ÊTRE À FOND SUR LE TERRAIN ET NE PAS CALCULER."

BPCE - Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 155 742 320 euros. Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France - 75201 Paris Cedex 13 - RCS Paris n° 493 455 042. Crédit photo : Bellenger/IS/FFBB. PRO DIRECT MARKETING - RC 88B1179.

Presse Sports / Luttiau

ANTOINE DIOT >

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Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

du TIC. Seule la possibilité d’avoir un jour le niveau international retient leur attention. Il arrive parfois que l’esprit des TIC (et leur essence même puisque leur seule raison d’être est la détection) soit dévoyé : des "opérationnels" sont retenus pour gagner au détriment de potentiels. Cette erreur, heureusement peu fréquente, s’avère fort préjudiciable pour l’avenir de nos Équipes de France. Des nations comme la Serbie, la Lituanie dont la population est moins fournie que la nôtre parviennent à tirer leur épingle du jeu car elles effectuent très tôt un passage au tamis de leurs éléments et concentrent leurs moyens sur les plus potentiels afin d’être compétitives lors des rencontres internationales. Quelle est la différence entre "opérationnel" et "potentiel" ? On entend par "potentiel" un jeune individu dont on sent qu’il peut, un jour, au prix d’entraînements quotidiens, durant des années, atteindre le haut-niveau. Un "opérationnel" a contrario, peut être très fort à treize ans, à quinze ans mais ne plus pouvoir jouer à haut niveau à vingt ans. L’idéal étant bien entendu d’avoir des joueurs potentiels et non aboutis qui soient aussi opérationnels rapidement pour emmagasiner de l’expérience en jouant beaucoup et régulièrement mais aussi conservent une marge de progression importante. Le "détecteur" doit croire dans les vertus du travail et ne pas se laisser berner par tout ce qui brille très tôt. Il s’agit bien de détecter et pas de sélectionner ! Détecter est réservé à des experts en mesure de prédire qui sera capable de porter après 20 ans le maillot bleu.

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Quels conseils donner à un "détecteur" ? Que l’on soit dans un "petit" Comité ou dans un "gros" il faut croire en ses chances de trouver une pépite. Le talent pousse partout et parfois là où on l’attend le moins. Le détecteur ne peut pas tout faire seul. Il doit avoir un réseau avec des relais capables de faire le distinguo entre potentiels et opérationnels. Il doit être curieux, opiniâtre et en mesure de choisir sur quels individus miser et même investir par le biais de stages, rassemblements… Il doit déceler ce qui pourra faire le plus ou la différence à haut-niveau. En dernier lieu il aura le courage de mettre sur le terrain lors des tournois de détection les potentiels et les grands gabarits et ne privilégiera pas la victoire au détriment de la détection et de la formation des potentiels. Les tournois de détection doivent être le terrain privilégie de formation des potentiels car l’impératif de victoire n’existe pas. Une anecdote pour conclure ? Le CD ou la Ligue qui remporte un TIC ou un TIL est rapidement oublié. En revanche, on se souvient longtemps qui a détecté un jeune et, lorsqu’il parvient à haut niveau, cela a un tout autre retentissement pour son CD ou sa Ligue qu’une victoire à un TIC ou TIL. Le travail de détection et de formation des structures n’est pas jugé à l’aune des victoires lors des tournois de détection mais au nombre de joueurs de haut-niveau détectés. De "petits" CD qui ne peuvent pas remporter le TIC, faute d’un nombre suffisant de licenciés, font néanmoins un extraordinaire travail en matière de détection et sont de vrais fournisseurs des équipes de France.

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Lors du TIC National qui s’est tenu en 2015 à Argentan, les comités qui ont su détecter le plus ou la plus grande du tournoi ont donc été distingués en recevant le "trophée Avenir en Grand."

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éminines : Bas-Rhin - Emilie F Willmann Masculins : Isère - Rafiki Ahamada

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