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LES FÉMININES IRONT AUX JEUX N°826 - JUILLET2016 - WWW.FFBB.COM


EDF FÉMININE >

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BASKETBALLMAGAZINE

Herve Bellenger / Panoramic

OLYMPIQUES ! JUILLET2016

9


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8

BASKETBALLMAGAZINE

Herve Bellenger / Panoramic

OLYMPIQUES ! JUILLET2016

9


JEUX OLYMPIQUES >

Bellenger / Panoramic

LES VOILÀ Par Kevin Bosi

"Notre objectif, c’est de qualifier la France aux Jeux Olympiques. C’est réaliser l’objectif sportif d’une vie." Les mots choisis par Valérie Garnier auprès des joueuses tricolores à la veille du Tournoi de Qualification Olympique sont forts, et

résonnent dans l’hôtel Sozo où se sont réunies les Françaises. L’entraîneur des Bleues connaît toute l’importance de la compétition reine. Un Graal dans la vie d’un sportif ou d’un entraîneur, que la native de Jallais retouchera cet été. La médaillée d’argent aux

Jeux de 2012 lorsqu’elle était encore l’assistante de Pierre Vincent peut encore compter sur quatre cadres présentes à Londres. Et qui ont aussi connu le TQO d’Ankara dont la France s’était sortie sans problème. "Je ne sais pas si c’est un avantage d’avoir déjà

joué un tournoi préolympique ou non. Nous n’avons connu que ce mode de qualification", rigolait Isabelle Yacoubou, à la veille d’affronter Cuba en match d’ouverture. Lors des deux matches de poule, les Bleues ont montré un double visage. À chaque fois, une mi-temps intense et de qualité, et une autre plus suffisante, de quoi même se faire peur pour être mené par la Nouvelle Zélande à la pause (27-29). Remobilisées par le discours de Valérie Garnier dans les vestiaires, les Bleues réagissent et terminent en tête de la poule pour s’assurer un quart de finale abordable contre l’Argentine. Un quart décisif et 40 minutes au bout desquelles la France doit composter son billet pour Rio. Pour son dernier match à la Trocardière, les joueuses de Valérie Garnier ont livré un récital en ne laissant aucune chance aux SudAméricaines, très rapidement dépassées par le rouleau compresseur français (9053). Les Tricolores, qui avaient jusqu’alors peiné à réaliser un match plein, ont disputé une rencontre de très haut-niveau en retrouvant leur efficacité offensive et défensive. Dominatrices au rebond (62 à 31), les coéquipières de Céline Dumerc, qui a battu ce soir-là son record de passes décisives en bleu (10), ont pu fêter avec leurs supporters la qualification pour Rio. La Marseillaise retentit dans les travées de la Trocardière, les musiques brésiliennes et les pas de samba s’enchaînent sur le parquet. "Nous sommes heureuses, c’est un jour magnifique", commentait Valérie Garnier. "Il y a un an, le ticket direct pour Rio nous échappait en finale de l’Euro féminin. Juste après dans le vestiaire, Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération Française de BasketBall et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat en charge des Sports, nous faisait la promesse de tout faire pour organiser le TQO en France. Et nous les en remercions aujourd’hui de nous avoir offert un si bel évènement à domicile. Nous qualifier pour Rio était notre objectif principal. Les fenêtres de qualification à l’Euro 2017 en novembre et février nous ont aussi permis de travailler et de préparer ce

CÉLINE DUMERC "VOIR CE QUE L’HISTOIRE NOUS RÉSERVE" Quelle est votre sentiment après être parvenue à qualifier la France pour les Jeux Olympiques de Rio 2016 ? Nous sommes très heureuses car notre objectif était de venir à Nantes pour ce TQO et d’aller chercher cette qualification pour les Jeux en remportant nos trois matches. Nous l’avons fait c’est très bien. Sur les deux premiers matches de poule, nous n’avons été performantes que sur une seule mi-temps. Pour clore le TQO, nous avons livré 40 minutes de très haut-niveau. Après la déception de l’an dernier en finale de l’Euro féminin contre la Serbie, la première chose à laquelle j’ai pensé c’est ce ticket pour Rio que nous devions aller chercher lors de ce Tournoi de Qualification Olympique. On connait votre histoire particulière avec les J.O., que vous avez survolé en 2012 pour mener les Bleues à l’argent olympique. Pouvez-vous nous parler de cette compétition que vous disputerez à nouveau dans un peu plus d’un mois ? Je ne sais pas ce qu’il va se passer à Rio, et pour sûr, ce sera totalement différent de ce qu’il a pu se dérouler en 2012 à Londres. Il y a quatre ans, ce qu’il s’était passé était incroyable, nous avons eu la chance de vivre ces émotions fortes et de terminer sur le podium des Jeux. En 2016, nous verrons ce que l’histoire nous réserve. Nous allons nous préparer à nouveau, être prêtes à nous battre et essayer d'aller chercher le meilleur résultat possible.

Herve Bellenger / Panoramic

Herve Bellenger / Panoramic

"On va à Rio ! On va à Rio !" Le fabuleux public de la Trocardière venu en masse à Nantes pour soutenir les Tricolores tout au long de la semaine peut chanter. L’Équipe de France féminine a réussi son pari : celui de remporter son ticket pour les Jeux de Rio. Les coéquipières de Céline Dumerc emmènent la France aux J.O. pour la troisième fois de son histoire après 2000 et 2012.

10 BASKETBALLMAGAZINE

JUILLET2016 Sarah Michel

11


JEUX OLYMPIQUES >

Bellenger / Panoramic

LES VOILÀ Par Kevin Bosi

"Notre objectif, c’est de qualifier la France aux Jeux Olympiques. C’est réaliser l’objectif sportif d’une vie." Les mots choisis par Valérie Garnier auprès des joueuses tricolores à la veille du Tournoi de Qualification Olympique sont forts, et

résonnent dans l’hôtel Sozo où se sont réunies les Françaises. L’entraîneur des Bleues connaît toute l’importance de la compétition reine. Un Graal dans la vie d’un sportif ou d’un entraîneur, que la native de Jallais retouchera cet été. La médaillée d’argent aux

Jeux de 2012 lorsqu’elle était encore l’assistante de Pierre Vincent peut encore compter sur quatre cadres présentes à Londres. Et qui ont aussi connu le TQO d’Ankara dont la France s’était sortie sans problème. "Je ne sais pas si c’est un avantage d’avoir déjà

joué un tournoi préolympique ou non. Nous n’avons connu que ce mode de qualification", rigolait Isabelle Yacoubou, à la veille d’affronter Cuba en match d’ouverture. Lors des deux matches de poule, les Bleues ont montré un double visage. À chaque fois, une mi-temps intense et de qualité, et une autre plus suffisante, de quoi même se faire peur pour être mené par la Nouvelle Zélande à la pause (27-29). Remobilisées par le discours de Valérie Garnier dans les vestiaires, les Bleues réagissent et terminent en tête de la poule pour s’assurer un quart de finale abordable contre l’Argentine. Un quart décisif et 40 minutes au bout desquelles la France doit composter son billet pour Rio. Pour son dernier match à la Trocardière, les joueuses de Valérie Garnier ont livré un récital en ne laissant aucune chance aux SudAméricaines, très rapidement dépassées par le rouleau compresseur français (9053). Les Tricolores, qui avaient jusqu’alors peiné à réaliser un match plein, ont disputé une rencontre de très haut-niveau en retrouvant leur efficacité offensive et défensive. Dominatrices au rebond (62 à 31), les coéquipières de Céline Dumerc, qui a battu ce soir-là son record de passes décisives en bleu (10), ont pu fêter avec leurs supporters la qualification pour Rio. La Marseillaise retentit dans les travées de la Trocardière, les musiques brésiliennes et les pas de samba s’enchaînent sur le parquet. "Nous sommes heureuses, c’est un jour magnifique", commentait Valérie Garnier. "Il y a un an, le ticket direct pour Rio nous échappait en finale de l’Euro féminin. Juste après dans le vestiaire, Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération Française de BasketBall et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat en charge des Sports, nous faisait la promesse de tout faire pour organiser le TQO en France. Et nous les en remercions aujourd’hui de nous avoir offert un si bel évènement à domicile. Nous qualifier pour Rio était notre objectif principal. Les fenêtres de qualification à l’Euro 2017 en novembre et février nous ont aussi permis de travailler et de préparer ce

CÉLINE DUMERC "VOIR CE QUE L’HISTOIRE NOUS RÉSERVE" Quelle est votre sentiment après être parvenue à qualifier la France pour les Jeux Olympiques de Rio 2016 ? Nous sommes très heureuses car notre objectif était de venir à Nantes pour ce TQO et d’aller chercher cette qualification pour les Jeux en remportant nos trois matches. Nous l’avons fait c’est très bien. Sur les deux premiers matches de poule, nous n’avons été performantes que sur une seule mi-temps. Pour clore le TQO, nous avons livré 40 minutes de très haut-niveau. Après la déception de l’an dernier en finale de l’Euro féminin contre la Serbie, la première chose à laquelle j’ai pensé c’est ce ticket pour Rio que nous devions aller chercher lors de ce Tournoi de Qualification Olympique. On connait votre histoire particulière avec les J.O., que vous avez survolé en 2012 pour mener les Bleues à l’argent olympique. Pouvez-vous nous parler de cette compétition que vous disputerez à nouveau dans un peu plus d’un mois ? Je ne sais pas ce qu’il va se passer à Rio, et pour sûr, ce sera totalement différent de ce qu’il a pu se dérouler en 2012 à Londres. Il y a quatre ans, ce qu’il s’était passé était incroyable, nous avons eu la chance de vivre ces émotions fortes et de terminer sur le podium des Jeux. En 2016, nous verrons ce que l’histoire nous réserve. Nous allons nous préparer à nouveau, être prêtes à nous battre et essayer d'aller chercher le meilleur résultat possible.

Herve Bellenger / Panoramic

Herve Bellenger / Panoramic

"On va à Rio ! On va à Rio !" Le fabuleux public de la Trocardière venu en masse à Nantes pour soutenir les Tricolores tout au long de la semaine peut chanter. L’Équipe de France féminine a réussi son pari : celui de remporter son ticket pour les Jeux de Rio. Les coéquipières de Céline Dumerc emmènent la France aux J.O. pour la troisième fois de son histoire après 2000 et 2012.

10 BASKETBALLMAGAZINE

JUILLET2016 Sarah Michel

11


JEUX OLYMPIQUES >

Résultats Bellenger/IS/FFBB

France bat Cuba France bat Nouvelle Zélande

Quarts de finale Vendredi 17 juin

France bat Argentine

JEUX OLYMPIQUES : LE PROGRAMME

Groupe A France Japon Brésil Australie Biélorussie Turquie

Groupe B Canada Espagne Etats-Unis Sénégal Serbie Chine

CALENDRIER DES BLEUES AUX JEUX OLYMPIQUES 2016

Youth Arena Samedi 6 août : Turquie – France Dimanche 7 août : :France – Biélorussie Mardi 9 août : Australie – France Jeudi 11 août : France – Brésil Samedi 13 août : Japon –France Carioca Arena 1 Mardi 16 août : Quarts de finale Jeudi 18 août : Demi-finales Samedi 20 août : Match pour la 3e place et finale

Premier tour undi 13 juin L Mardi 14 juin

Endy Myem

83-67 70-52

Herve Bellenger / Panoramic

Herve Bellenger / Panoramic

TQO. Nous avions coché cette date du 17 juin 2016 depuis longtemps. Nous sommes heureux d’avoir réussi notre pari." Une joie cependant contenue, car la véritable aventure commence. Quelques minutes après le dernier match du TQO entre la Corée du Sud et la Biélorussie, la FIBA a procédé au tirage au sort du tournoi olympique. Un tirage qui a placé les Bleues dans la partie de tableau opposé des Etats-Unis et de l’Espagne. "Exister", a simplement annoncé Valérie Garnier à l’heure d’évoquer ses ambitions brésiliennes. "Nous allons nous fixer des objectifs pour cette compétition. Il ne reste que quatre joueuses qui ont connu Londres 2012 : Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endy Miyem et Isabelle Yacoubou. Toutes les autres joueuses joueront leurs premiers Jeux Olympiques. Elles devront apprendre et écouter de celles qui ont déjà vécu cela. Les cadres devront montrer la voie pour aller vers le succès et le plus haut possible."

Isabelle Yacoubou

90-53

QUELLE ÉQUIPE À RIO ?

Joueuse Endy Miyem Isabelle Yacoubou Sarah Michel Céline Dumerc Valériane Ayayi Sandrine Gruda Marine Johannes Marielle Amant Helena Ciak Olivia Epoupa Laetitia Kamba Gaëlle Skrela

MJ 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

12 BASKETBALLMAGAZINE

Min 26 16 21 25 18 18 19 11 10 14 6 18

Tirs 59,4 50,0 52,4 36,4 38,9 40,0 35,0 30,8 50,0 25,0 50,0 20,0

3pts 1-2 2-5 3-12 0-6 2-10 1-3 0-3

LF 84,6 50,0 100,0 80,0 100,0 50,0 100,0 83,3 100,0 50,0 100,0 -

Rb 6,0 8,7 3,0 3,7 4,7 4,7 2,3 2,0 3,7 3,0 0,7 3,7

Pd 2,3 1,3 4,7 7,7 1,0 2,0 2,0 0,3 0,7 2,0 0,3 0,7

In 0,0 0,7 1,3 0,7 0,7 0,0 0,3 0,7 0,3 0,3 0,3 0,3

Co 0,7 1,0 0,7 0,3 0,7 0,0 0,7

BP 0,7 0,7 0,3 1,3 0,7 1,3 0,7 0,3 0,7 1,3 0,3

Pts 16,7 12,3 9,3 7,7 7,3 6,0 6,0 4,3 3,7 3,3 3,0 1,3

Valérie Garnier a prévenu les joueuses du groupe France depuis le début de la campagne. Les 12 joueuses ayant participé au Tournoi de Qualification Olympique ne seront pas assurément celles qui participeront aux J.O. en août prochain à Rio. "La priorité sera bien sûr donnée aux joueuses qui ont disputé le TQO. Après, il peut y avoir des ajustements en fonction des blessures, des performances, de l’intégration." En 2012, Pierre Vincent avait emmené le même groupe aux J.O. de Londres que celui du TQO d’Ankara.

Herve Bellenger / Panoramic

Les stats

JUILLET2016 13


JEUX OLYMPIQUES >

Résultats Bellenger/IS/FFBB

France bat Cuba France bat Nouvelle Zélande

Quarts de finale Vendredi 17 juin

France bat Argentine

JEUX OLYMPIQUES : LE PROGRAMME

Groupe A France Japon Brésil Australie Biélorussie Turquie

Groupe B Canada Espagne Etats-Unis Sénégal Serbie Chine

CALENDRIER DES BLEUES AUX JEUX OLYMPIQUES 2016

Youth Arena Samedi 6 août : Turquie – France Dimanche 7 août : :France – Biélorussie Mardi 9 août : Australie – France Jeudi 11 août : France – Brésil Samedi 13 août : Japon –France Carioca Arena 1 Mardi 16 août : Quarts de finale Jeudi 18 août : Demi-finales Samedi 20 août : Match pour la 3e place et finale

Premier tour undi 13 juin L Mardi 14 juin

Endy Myem

83-67 70-52

Herve Bellenger / Panoramic

Herve Bellenger / Panoramic

TQO. Nous avions coché cette date du 17 juin 2016 depuis longtemps. Nous sommes heureux d’avoir réussi notre pari." Une joie cependant contenue, car la véritable aventure commence. Quelques minutes après le dernier match du TQO entre la Corée du Sud et la Biélorussie, la FIBA a procédé au tirage au sort du tournoi olympique. Un tirage qui a placé les Bleues dans la partie de tableau opposé des Etats-Unis et de l’Espagne. "Exister", a simplement annoncé Valérie Garnier à l’heure d’évoquer ses ambitions brésiliennes. "Nous allons nous fixer des objectifs pour cette compétition. Il ne reste que quatre joueuses qui ont connu Londres 2012 : Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endy Miyem et Isabelle Yacoubou. Toutes les autres joueuses joueront leurs premiers Jeux Olympiques. Elles devront apprendre et écouter de celles qui ont déjà vécu cela. Les cadres devront montrer la voie pour aller vers le succès et le plus haut possible."

Isabelle Yacoubou

90-53

QUELLE ÉQUIPE À RIO ?

Joueuse Endy Miyem Isabelle Yacoubou Sarah Michel Céline Dumerc Valériane Ayayi Sandrine Gruda Marine Johannes Marielle Amant Helena Ciak Olivia Epoupa Laetitia Kamba Gaëlle Skrela

MJ 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

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Min 26 16 21 25 18 18 19 11 10 14 6 18

Tirs 59,4 50,0 52,4 36,4 38,9 40,0 35,0 30,8 50,0 25,0 50,0 20,0

3pts 1-2 2-5 3-12 0-6 2-10 1-3 0-3

LF 84,6 50,0 100,0 80,0 100,0 50,0 100,0 83,3 100,0 50,0 100,0 -

Rb 6,0 8,7 3,0 3,7 4,7 4,7 2,3 2,0 3,7 3,0 0,7 3,7

Pd 2,3 1,3 4,7 7,7 1,0 2,0 2,0 0,3 0,7 2,0 0,3 0,7

In 0,0 0,7 1,3 0,7 0,7 0,0 0,3 0,7 0,3 0,3 0,3 0,3

Co 0,7 1,0 0,7 0,3 0,7 0,0 0,7

BP 0,7 0,7 0,3 1,3 0,7 1,3 0,7 0,3 0,7 1,3 0,3

Pts 16,7 12,3 9,3 7,7 7,3 6,0 6,0 4,3 3,7 3,3 3,0 1,3

Valérie Garnier a prévenu les joueuses du groupe France depuis le début de la campagne. Les 12 joueuses ayant participé au Tournoi de Qualification Olympique ne seront pas assurément celles qui participeront aux J.O. en août prochain à Rio. "La priorité sera bien sûr donnée aux joueuses qui ont disputé le TQO. Après, il peut y avoir des ajustements en fonction des blessures, des performances, de l’intégration." En 2012, Pierre Vincent avait emmené le même groupe aux J.O. de Londres que celui du TQO d’Ankara.

Herve Bellenger / Panoramic

Les stats

JUILLET2016 13


AU BOUT DU CHEMIN Par Julien Guérineau

Une préparation réduite à sa plus simple expression. Des arrivées étalées sur plus d’une dizaine de jours. L’Équipe de France a dû composer avec les obstacles d’un calendrier international inadapté. Mais elle espère que le collectif travaillé depuis 7 ans fera la différence dans la quête du billet olympique lors d’un tournoi à Manille qui ne délivrera un ticket qu’au vainqueur.

28 BASKETBALLMAGAZINE

Alexis Ajinça

Bellenger / IS / FFBB

Qualifiée directement pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, l’Équipe de France avait alors connu une préparation particulièrement compliquée. Tony Parker touché à un œil, et dont la participation avait un temps été remise en doute, n’avait pu trouver son rythme. Nicolas Batum bloqué par sa renégociation de contrat avec les Blazers avait lui été contraint de suivre ses coéquipiers depuis la touche. Quatre ans plus, tard, la France a incontestablement franchi un nouveau cap dans la difficulté. Réunis le 10 juin à Pau, les Bleus ont effectué leur premier entraînement avec 3 joueurs et 9 membres du staff ! Un déséquilibre rarissime et qui s’est atténué au fil des jours et des arrivées des uns et des autres sélectionnés et du renfort de quelques invités surprise. Les dates du Tournoi de Qualification Olympique constituent depuis longtemps une source d’inquiétude et les bons parcours en playoffs, en France ou à l’étranger, n’ont fait qu’accentuer la problématique. La défaite de Strasbourg en finale du championnat de France au terme d’un cinquième match totalement fou a également lourdement pesé sur le début de stage, Vincent Collet étant particulièrement affecté par ce nouveau dénouement en sa défaveur. "Mais on ne panique pas parce qu’on sait qu’on va trouver des solutions. Et cela nous met en éveil. Si tout se passait bien d’entrée on s’endormirait", sourit Ruddy Nel-

homme, qui a coaché la première rencontre de la campagne 2016 avec sous ses ordres quatre joueurs qui n’avaient jamais porté le maillot bleu. Une situation qui n’émeut guère les cadres du groupe. "Que ça nous aille ou pas, c’est ce qu’on a", philosophait Boris Diaw lors de son premier point presse à la Villa Navarre. "Nous sommes l’Équipe de France et on fait avec qui est là", abondait Mickaël Gélabale. Depuis la prise de fonction de Vincent Collet en 2009 il a été rare d’assister à une préparation sans à-coups. Forfaits, blessures, négociations contractuelles la gestion des imprévus est une donnée corollaire à la gestion sportive. "On parle de joueurs de haut niveau, des athlètes, des compétiteurs", insiste Ruddy Nelhomme. "Nous sommes dans un sport collectif où tu as besoin des autres mais les joueurs sont confiants dans leur capacité. Vincent a mis en place quelque chose depuis des années et à chaque fois on ne s’est jamais focalisés sur les absents. Aujourd’hui les joueurs ont ça en tête. Ils savent qu’on peut gagner en Espagne sans Tony Parker par exemple. Il y a une organisation, une façon de travailler et des joueurs de qualité." Parmi les éléments clés du groupe ayant remporté le bronze la saison passée à l’EuroBasket, Rudy Gobert et Evan Fournier ne rejoindront pas Manille. Kim Tillie, Alexis Ajinça et Adrien Moerman à l’intérieur, Antoine Diot et Thomas Heurtel à l’extérieur sont en revanche des renforts de poids. Réellement opérationnelle le 21 juin pour une rencontre face à la Serbie, l’Equipe de France n’a cependant eu que deux semaines pour réellement se rôder. L’expérience engrangée depuis 7 ans jouera dès lors à plein. "Ce n’est pas sur cette campagne que l’on va révolutionner notre playbook basket", admet Nelhomme. "On essaye de trouver notre équipe. On se concentre sur nous et sur ce qu’on est capables de faire. Les joueurs ont un gros QI basket, jouent dans des grands clubs et sont capables de s’adapter rapidement." Une obligation car le temps est un luxe dont ne dispose pas l’équipe nationale cette année.

Julien Bacot / FFBB

EDF MASCULINE >

JACKSON, RETRAITÉ ACTIF Il est arrivé à Pau égal à lui-même. Souriant, confiant, détonnant. Edwin Jackson ne laisse pas indifférent. Il agace, amuse, enthousiasme ou exaspère. En juin 2015, quelques heures après avoir été écarté du groupe France en préparation pour l’EuroBasket, l’arrière de Malaga avait annoncé sur Twitter sa retraite internationale. A 26 ans et après 29 sélections. Un an plus tard, il était pourtant sur le terrain du Palais des Sports de Pau, face à la Lettonie, pour lancer la campagne 2016. "Je suis toujours en retraite", prévenait-il malgré tout pour son premier point presse en bleu. "Je viens simplement donner un petit coup de main. Blague à part j’en ai parlé avec Tony Parker pendant les finales LNB. Il y avait 5 joueurs présents à Pau. J’ai mis de côté mes déceptions passées et mes points de vue personnels pour essayer d’aider des joueurs comme Florent Pietrus ou Tony Parker à bien préparer le TQO. Faire en sorte que leur dernière campagne en Équipe de France ne soit pas gâchée parce qu’ils ne peuvent pas se préparer dans des conditions optimales." Une attitude saluée par le Directeur Technique National, Patrick Beesley, qui avait rencontré le joueur pendant la saison à Malaga. "Je lui avais indiqué qu’en cas de difficultés je répondrais présent. Avec les blessures de Yakouba Ouattara, Fabien Causeur, j’ai été sollicité. J’ai dit oui immédiatement puisque je lui avais donné ma parole." Jackson a donc repris le fil de sa carrière en Équipe de France aux côtés de cinq autres éléments champions d’Europe juniors en 2006 (Batum, Diot, Ajinça, Moerman, Tillie). Un retour aux affaires définitif ? "Non… J’ai mis mon statut en pause... Je publierai un tweet pour annoncer ma sortie de retraite internationale", lance-t-il dans un dernier sourire.


AU BOUT DU CHEMIN Par Julien Guérineau

Une préparation réduite à sa plus simple expression. Des arrivées étalées sur plus d’une dizaine de jours. L’Équipe de France a dû composer avec les obstacles d’un calendrier international inadapté. Mais elle espère que le collectif travaillé depuis 7 ans fera la différence dans la quête du billet olympique lors d’un tournoi à Manille qui ne délivrera un ticket qu’au vainqueur.

28 BASKETBALLMAGAZINE

Alexis Ajinça

Bellenger / IS / FFBB

Qualifiée directement pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, l’Équipe de France avait alors connu une préparation particulièrement compliquée. Tony Parker touché à un œil, et dont la participation avait un temps été remise en doute, n’avait pu trouver son rythme. Nicolas Batum bloqué par sa renégociation de contrat avec les Blazers avait lui été contraint de suivre ses coéquipiers depuis la touche. Quatre ans plus, tard, la France a incontestablement franchi un nouveau cap dans la difficulté. Réunis le 10 juin à Pau, les Bleus ont effectué leur premier entraînement avec 3 joueurs et 9 membres du staff ! Un déséquilibre rarissime et qui s’est atténué au fil des jours et des arrivées des uns et des autres sélectionnés et du renfort de quelques invités surprise. Les dates du Tournoi de Qualification Olympique constituent depuis longtemps une source d’inquiétude et les bons parcours en playoffs, en France ou à l’étranger, n’ont fait qu’accentuer la problématique. La défaite de Strasbourg en finale du championnat de France au terme d’un cinquième match totalement fou a également lourdement pesé sur le début de stage, Vincent Collet étant particulièrement affecté par ce nouveau dénouement en sa défaveur. "Mais on ne panique pas parce qu’on sait qu’on va trouver des solutions. Et cela nous met en éveil. Si tout se passait bien d’entrée on s’endormirait", sourit Ruddy Nel-

homme, qui a coaché la première rencontre de la campagne 2016 avec sous ses ordres quatre joueurs qui n’avaient jamais porté le maillot bleu. Une situation qui n’émeut guère les cadres du groupe. "Que ça nous aille ou pas, c’est ce qu’on a", philosophait Boris Diaw lors de son premier point presse à la Villa Navarre. "Nous sommes l’Équipe de France et on fait avec qui est là", abondait Mickaël Gélabale. Depuis la prise de fonction de Vincent Collet en 2009 il a été rare d’assister à une préparation sans à-coups. Forfaits, blessures, négociations contractuelles la gestion des imprévus est une donnée corollaire à la gestion sportive. "On parle de joueurs de haut niveau, des athlètes, des compétiteurs", insiste Ruddy Nelhomme. "Nous sommes dans un sport collectif où tu as besoin des autres mais les joueurs sont confiants dans leur capacité. Vincent a mis en place quelque chose depuis des années et à chaque fois on ne s’est jamais focalisés sur les absents. Aujourd’hui les joueurs ont ça en tête. Ils savent qu’on peut gagner en Espagne sans Tony Parker par exemple. Il y a une organisation, une façon de travailler et des joueurs de qualité." Parmi les éléments clés du groupe ayant remporté le bronze la saison passée à l’EuroBasket, Rudy Gobert et Evan Fournier ne rejoindront pas Manille. Kim Tillie, Alexis Ajinça et Adrien Moerman à l’intérieur, Antoine Diot et Thomas Heurtel à l’extérieur sont en revanche des renforts de poids. Réellement opérationnelle le 21 juin pour une rencontre face à la Serbie, l’Equipe de France n’a cependant eu que deux semaines pour réellement se rôder. L’expérience engrangée depuis 7 ans jouera dès lors à plein. "Ce n’est pas sur cette campagne que l’on va révolutionner notre playbook basket", admet Nelhomme. "On essaye de trouver notre équipe. On se concentre sur nous et sur ce qu’on est capables de faire. Les joueurs ont un gros QI basket, jouent dans des grands clubs et sont capables de s’adapter rapidement." Une obligation car le temps est un luxe dont ne dispose pas l’équipe nationale cette année.

Julien Bacot / FFBB

EDF MASCULINE >

JACKSON, RETRAITÉ ACTIF Il est arrivé à Pau égal à lui-même. Souriant, confiant, détonnant. Edwin Jackson ne laisse pas indifférent. Il agace, amuse, enthousiasme ou exaspère. En juin 2015, quelques heures après avoir été écarté du groupe France en préparation pour l’EuroBasket, l’arrière de Malaga avait annoncé sur Twitter sa retraite internationale. A 26 ans et après 29 sélections. Un an plus tard, il était pourtant sur le terrain du Palais des Sports de Pau, face à la Lettonie, pour lancer la campagne 2016. "Je suis toujours en retraite", prévenait-il malgré tout pour son premier point presse en bleu. "Je viens simplement donner un petit coup de main. Blague à part j’en ai parlé avec Tony Parker pendant les finales LNB. Il y avait 5 joueurs présents à Pau. J’ai mis de côté mes déceptions passées et mes points de vue personnels pour essayer d’aider des joueurs comme Florent Pietrus ou Tony Parker à bien préparer le TQO. Faire en sorte que leur dernière campagne en Équipe de France ne soit pas gâchée parce qu’ils ne peuvent pas se préparer dans des conditions optimales." Une attitude saluée par le Directeur Technique National, Patrick Beesley, qui avait rencontré le joueur pendant la saison à Malaga. "Je lui avais indiqué qu’en cas de difficultés je répondrais présent. Avec les blessures de Yakouba Ouattara, Fabien Causeur, j’ai été sollicité. J’ai dit oui immédiatement puisque je lui avais donné ma parole." Jackson a donc repris le fil de sa carrière en Équipe de France aux côtés de cinq autres éléments champions d’Europe juniors en 2006 (Batum, Diot, Ajinça, Moerman, Tillie). Un retour aux affaires définitif ? "Non… J’ai mis mon statut en pause... Je publierai un tweet pour annoncer ma sortie de retraite internationale", lance-t-il dans un dernier sourire.


Interview Nicolas Batum

EDF MASCULINE >

"99,9% de chances d’être sur le terrain" Alors qu’il s’apprête à signer un nouveau contrat NBA, Nicolas Batum (2,03 m, 27 ans) a rejoint l’Équipe de France sans pouvoir participer aux exercices avec contact et aux matches amicaux. Avec l’espoir de rejoindre ses coéquipiers sur le terrain pendant le TQO aux Philippines.

INVITÉS SURPRISES permis au groupe France de mettre en place son collectif avec un mélange de curiosité et de légère appréhension. "Tu es un peu timoré, sur la retenue", explique Invernizzi. "Chaque erreur est rare à ce niveau donc on ne se pardonne rien. On essaye de se faire discret mais dès le premier jour tout le monde a été sympa et nous a mis en confiance." Sene, Julien et Invernizzi ont connu leur première sélection lors d’un match face à la Lettonie. "C’est quelque chose qui marque dans une carrière. International c’est à vie", soufflait ainsi le shooteur de Nanterre 92 tandis que le meneur dijonnais n’en revenait toujours pas de sa bonne fortune : "Je vais forcément garder des souvenirs. Je ne m’y attendais absolument pas et je connais les circonstances mais c’est une belle surprise."

Hugo Invernizzi

Etes-vous optimiste quant à votre participation au TQO ? Si ça n’avait pas été possible je n’aurais pas été présent au début de la préparation et Vincent Collet ne m’aurait pas pris dans le groupe. Si je suis là c’est que j’ai 99,9% de chances d’être sur le terrain à Manille. Auriez-vous pu envisager ne pas participer à la campagne olympique ? Je suis en Équipe de France depuis 2004 et j’ai du mal à m’imaginer rester à la maison l’été. Je sais qu’il faudra l’envisager par rapport à ma carrière. A 18-20 ans c’est facile d’enchaîner. A 27-28 ça l’est moins. D’autant plus quand tu as des enfants. Julien Bacot / FFBB

Ils ont écourté leurs vacances pour rallier Pau et goûter pendant quelques jours à une préparation olympique. Benjamin Sene, Hugo Invernizzi et Axel Julien, qui s’apprêtaient à boucler leur paquetage pour rejoindre Vichy, Pascal Donnadieu et l’Équipe de France A’, ont effectué un léger détour dont ils se souviendront longtemps. "J’étais à Trévise et Florent Pietrus m’a appelé pour me dire que j’étais attendu à Pau. J’ai cru que c’était une blague", sourit Sene. Invernzzi a lui pris un avion depuis Strasbourg tandis que Julien a fait le déplacement en voiture depuis le Var. "J’ai fait la route parce qu’avec les grèves ce n’était pas évident. C’est un petit effort pour une grande récompense." Immédiatement intégrés aux entraînements, les trois compères ont

Comment vivez-vous cette situation inédite ? J’ai connu la même situation il y a quatre ans mais je suis pleinement dans la préparation. Nous ne sommes pas un groupe qui vient de se découvrir. Lors du premier entraînement les automatismes sur les systèmes sont revenus en cinq minutes. Une préparation raccourcie ce n’est pas un handicap avec cette équipe. Nous sommes des joueurs intelligents avec un objectif commun. Je comprends que de l’extérieur la situation peut surprendre. Mais à l’intérieur tout va bien.

La perspective d’avoir à enchaîner les voyages avant de disputer un tournoi aussi important que le TQO vous inquiète-t-elle ? C’est fatigant mais c’est une bonne fatigue. Et c’est un truc de fou, faire le tour du monde pour jouer les Jeux Olympiques et signer un nouveau contrat. J’ai de la chance de vivre ces expériences. C’est unique et si ça se passe bien c’est une belle histoire à raconter à mon fils.

Axel Julien

L’EFFECTIF

Photos Julien Bacot / FFBB

Joueur

Taille

Naiss

Poste

Sélections

Club 2015-2016

Alexis Ajinça

2,14 m

1988

Intérieur

37

New Orleans Pelicans (NBA)

Nicolas Batum

2,03 m

1988

Ailier

114

Charlotte Hornets (NBA)

Rodrigue Beaubois

1,88 m

1988

Arrière

0

SIG Strasbourg

Nando De Colo

1,95 m

1987

Arrière

130

Boris Diaw

2,03 m

1982

Ailier fort

CSKA Moscou (Russie)

212

San Antonio Spurs (NBA)

Antoine Diot

1,90 m

1989

Meneur

70

Valence (Espagne)

Mickaël Gélabale

2,00 m

1983

Ailier

142

Le Mans

Thomas Heurtel

1,90 m

1989

Meneur

43

Anadolu Efes Istanbul (Turquie)

Edwin Jackson

1,91 m

1989

Arrière

31

Unicaja Malaga (Espagne)

Charles Kahudi

1,99 m

1986

Ailier

81

ASVEL Lyon-Villeurbanne

Joffrey Lauvergne

2,11 m

1991

Intérieur

58

Denver Nuggets (NBA)

Adrien Moerman

2,01 m

1988

Ailier fort

3

Bandirma Banvit (Turquie)

Tony Parker

1,85 m

1982

Meneur

169

San Antonio Spurs (NBA)

Florent Pietrus

2,01 m

1981

Ailier fort

215

SLUC Nancy

Kim Tillie

2,11 m

1988

Intérieur

19

Vitoria (Espagne)

Entraîneur : Vincent Collet Benjamin Sene

30 BASKETBALLMAGAZINE

Assistants : Ruddy Nelhomme et Jacques Commères

JUILLET2016 31


Interview Nicolas Batum

EDF MASCULINE >

"99,9% de chances d’être sur le terrain" Alors qu’il s’apprête à signer un nouveau contrat NBA, Nicolas Batum (2,03 m, 27 ans) a rejoint l’Équipe de France sans pouvoir participer aux exercices avec contact et aux matches amicaux. Avec l’espoir de rejoindre ses coéquipiers sur le terrain pendant le TQO aux Philippines.

INVITÉS SURPRISES permis au groupe France de mettre en place son collectif avec un mélange de curiosité et de légère appréhension. "Tu es un peu timoré, sur la retenue", explique Invernizzi. "Chaque erreur est rare à ce niveau donc on ne se pardonne rien. On essaye de se faire discret mais dès le premier jour tout le monde a été sympa et nous a mis en confiance." Sene, Julien et Invernizzi ont connu leur première sélection lors d’un match face à la Lettonie. "C’est quelque chose qui marque dans une carrière. International c’est à vie", soufflait ainsi le shooteur de Nanterre 92 tandis que le meneur dijonnais n’en revenait toujours pas de sa bonne fortune : "Je vais forcément garder des souvenirs. Je ne m’y attendais absolument pas et je connais les circonstances mais c’est une belle surprise."

Hugo Invernizzi

Etes-vous optimiste quant à votre participation au TQO ? Si ça n’avait pas été possible je n’aurais pas été présent au début de la préparation et Vincent Collet ne m’aurait pas pris dans le groupe. Si je suis là c’est que j’ai 99,9% de chances d’être sur le terrain à Manille. Auriez-vous pu envisager ne pas participer à la campagne olympique ? Je suis en Équipe de France depuis 2004 et j’ai du mal à m’imaginer rester à la maison l’été. Je sais qu’il faudra l’envisager par rapport à ma carrière. A 18-20 ans c’est facile d’enchaîner. A 27-28 ça l’est moins. D’autant plus quand tu as des enfants. Julien Bacot / FFBB

Ils ont écourté leurs vacances pour rallier Pau et goûter pendant quelques jours à une préparation olympique. Benjamin Sene, Hugo Invernizzi et Axel Julien, qui s’apprêtaient à boucler leur paquetage pour rejoindre Vichy, Pascal Donnadieu et l’Équipe de France A’, ont effectué un léger détour dont ils se souviendront longtemps. "J’étais à Trévise et Florent Pietrus m’a appelé pour me dire que j’étais attendu à Pau. J’ai cru que c’était une blague", sourit Sene. Invernzzi a lui pris un avion depuis Strasbourg tandis que Julien a fait le déplacement en voiture depuis le Var. "J’ai fait la route parce qu’avec les grèves ce n’était pas évident. C’est un petit effort pour une grande récompense." Immédiatement intégrés aux entraînements, les trois compères ont

Comment vivez-vous cette situation inédite ? J’ai connu la même situation il y a quatre ans mais je suis pleinement dans la préparation. Nous ne sommes pas un groupe qui vient de se découvrir. Lors du premier entraînement les automatismes sur les systèmes sont revenus en cinq minutes. Une préparation raccourcie ce n’est pas un handicap avec cette équipe. Nous sommes des joueurs intelligents avec un objectif commun. Je comprends que de l’extérieur la situation peut surprendre. Mais à l’intérieur tout va bien.

La perspective d’avoir à enchaîner les voyages avant de disputer un tournoi aussi important que le TQO vous inquiète-t-elle ? C’est fatigant mais c’est une bonne fatigue. Et c’est un truc de fou, faire le tour du monde pour jouer les Jeux Olympiques et signer un nouveau contrat. J’ai de la chance de vivre ces expériences. C’est unique et si ça se passe bien c’est une belle histoire à raconter à mon fils.

Axel Julien

L’EFFECTIF

Photos Julien Bacot / FFBB

Joueur

Taille

Naiss

Poste

Sélections

Club 2015-2016

Alexis Ajinça

2,14 m

1988

Intérieur

37

New Orleans Pelicans (NBA)

Nicolas Batum

2,03 m

1988

Ailier

114

Charlotte Hornets (NBA)

Rodrigue Beaubois

1,88 m

1988

Arrière

0

SIG Strasbourg

Nando De Colo

1,95 m

1987

Arrière

130

Boris Diaw

2,03 m

1982

Ailier fort

CSKA Moscou (Russie)

212

San Antonio Spurs (NBA)

Antoine Diot

1,90 m

1989

Meneur

70

Valence (Espagne)

Mickaël Gélabale

2,00 m

1983

Ailier

142

Le Mans

Thomas Heurtel

1,90 m

1989

Meneur

43

Anadolu Efes Istanbul (Turquie)

Edwin Jackson

1,91 m

1989

Arrière

31

Unicaja Malaga (Espagne)

Charles Kahudi

1,99 m

1986

Ailier

81

ASVEL Lyon-Villeurbanne

Joffrey Lauvergne

2,11 m

1991

Intérieur

58

Denver Nuggets (NBA)

Adrien Moerman

2,01 m

1988

Ailier fort

3

Bandirma Banvit (Turquie)

Tony Parker

1,85 m

1982

Meneur

169

San Antonio Spurs (NBA)

Florent Pietrus

2,01 m

1981

Ailier fort

215

SLUC Nancy

Kim Tillie

2,11 m

1988

Intérieur

19

Vitoria (Espagne)

Entraîneur : Vincent Collet Benjamin Sene

30 BASKETBALLMAGAZINE

Assistants : Ruddy Nelhomme et Jacques Commères

JUILLET2016 31


TONY PARKER >

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

"J’ESSAYE DE PROFITER DE CHAQUE MOMENT" Par Julien Guérineau

Le meilleur joueur français de l’histoire s’apprête à mettre à terme à sa carrière internationale après 20 ans passés en Équipe de France, depuis sa première convocation, à 14 ans, en cadets. Une sortie qu’il espère olympique. Comment avez-vous fait pour basculer de Président d’un à joueur de l’Équipe de France en quelques jours ? Avec l’ASVEL j’ai passé de grands moments. C’était historique, quelque chose de jamais fait dans l’histoire du basket français. Donc on a fait une grosse fête, d’autant plus que je ne suis Président que depuis deux ans. Tout est allé vite mais il faut savoir basculer sur l’Équipe de France qui représente un gros challenge pour moi. D’autant plus que c’est ma dernière et je voudrais terminer en beauté. Disputer les Jeux Olympiques serait une fin rêvée.

"LES GARS SONT EN FORME. TOUT LE MONDE EST EXTRÊMEMENT MOTIVÉ POUR LES JEUX. SI ON FAIT CE QU’ON A À FAIRE, JE SUIS CERTAIN QUE NOUS ALLONS NOUS QUALIFIER."

32 BASKETBALLMAGAZINE

56 Bellenger / IS / FFBB

Que vous inspire la préparation réduite à sa plus simple expression ? C’est difficile. Le programme de la FIBA est vraiment bizarre. Des joueurs ont à peine terminé leur saison. Mais nous n’avons pas le choix. C’est une opération commando. Nous avons de la chance d’avoir un certain vécu et des automatismes dans cette équipe. Il y aura moins de 10 entraînements avant le début du TQO mais il faut faire avec et faire le taf. Les gars sont en forme. Tout le monde est extrêmement motivé pour les Jeux. Je sens que les joueurs sont motivés. Nous sommes habitués au statut de favori, c’était déjà le cas l’année dernière. Si on fait ce qu’on a à faire, je suis certain que nous allons nous qualifier.

Comment vivez-vous la perspective de disputer votre dernière campagne avec le maillot bleu ? C’est étrange. Si je remonte à l’Équipe de France cadets cela fait 20 ans que je suis en bleu. Contre la Serbie, tous mes amis et toute ma famille étaient à Paris où j’ai commencé ma carrière : à l’INSEP puis au PSG. Aux Spurs je sais que je vais encore jouer pendant 4-5 ans mais en Équipe de France, depuis que j’ai rejoint le groupe, j’essaye de profiter de chaque moment avec mes coéquipiers, avec le staff parce que je sais que la fin approche. Les Bleus c’est une grande partie de ma vie et même si j’essaye de ne pas trop y penser, je sais que ça va me faire bizarre.

Êtes-vous attentif aux différents forfaits qu’enregistrent vos adversaires à Manille ? On se concentre sur nous tout en respectant tout le monde. La Turquie va être dangereuse parce que revancharde après leur élimination à l’EuroBasket. Quoi qu’il arrive on ne va disputer que des matches couperets puisqu’il n’y a qu’une seule solution : gagner le tournoi. Sur mes réseaux sociaux les Philippines est le pays qui est le plus représenté, où j’ai le plus de fans. L’ambiance va être incroyable, ils adorent le basket et il va falloir être prêt dès le premier match parce qu’ils vont être chauds comme la braise et rentrer des tirs qu’ils ne mettent pas d’habitude.

75,60 84,70

JUILLET2016 33


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Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

"J’ESSAYE DE PROFITER DE CHAQUE MOMENT" Par Julien Guérineau

Le meilleur joueur français de l’histoire s’apprête à mettre à terme à sa carrière internationale après 20 ans passés en Équipe de France, depuis sa première convocation, à 14 ans, en cadets. Une sortie qu’il espère olympique. Comment avez-vous fait pour basculer de Président d’un à joueur de l’Équipe de France en quelques jours ? Avec l’ASVEL j’ai passé de grands moments. C’était historique, quelque chose de jamais fait dans l’histoire du basket français. Donc on a fait une grosse fête, d’autant plus que je ne suis Président que depuis deux ans. Tout est allé vite mais il faut savoir basculer sur l’Équipe de France qui représente un gros challenge pour moi. D’autant plus que c’est ma dernière et je voudrais terminer en beauté. Disputer les Jeux Olympiques serait une fin rêvée.

"LES GARS SONT EN FORME. TOUT LE MONDE EST EXTRÊMEMENT MOTIVÉ POUR LES JEUX. SI ON FAIT CE QU’ON A À FAIRE, JE SUIS CERTAIN QUE NOUS ALLONS NOUS QUALIFIER."

32 BASKETBALLMAGAZINE

56 Bellenger / IS / FFBB

Que vous inspire la préparation réduite à sa plus simple expression ? C’est difficile. Le programme de la FIBA est vraiment bizarre. Des joueurs ont à peine terminé leur saison. Mais nous n’avons pas le choix. C’est une opération commando. Nous avons de la chance d’avoir un certain vécu et des automatismes dans cette équipe. Il y aura moins de 10 entraînements avant le début du TQO mais il faut faire avec et faire le taf. Les gars sont en forme. Tout le monde est extrêmement motivé pour les Jeux. Je sens que les joueurs sont motivés. Nous sommes habitués au statut de favori, c’était déjà le cas l’année dernière. Si on fait ce qu’on a à faire, je suis certain que nous allons nous qualifier.

Comment vivez-vous la perspective de disputer votre dernière campagne avec le maillot bleu ? C’est étrange. Si je remonte à l’Équipe de France cadets cela fait 20 ans que je suis en bleu. Contre la Serbie, tous mes amis et toute ma famille étaient à Paris où j’ai commencé ma carrière : à l’INSEP puis au PSG. Aux Spurs je sais que je vais encore jouer pendant 4-5 ans mais en Équipe de France, depuis que j’ai rejoint le groupe, j’essaye de profiter de chaque moment avec mes coéquipiers, avec le staff parce que je sais que la fin approche. Les Bleus c’est une grande partie de ma vie et même si j’essaye de ne pas trop y penser, je sais que ça va me faire bizarre.

Êtes-vous attentif aux différents forfaits qu’enregistrent vos adversaires à Manille ? On se concentre sur nous tout en respectant tout le monde. La Turquie va être dangereuse parce que revancharde après leur élimination à l’EuroBasket. Quoi qu’il arrive on ne va disputer que des matches couperets puisqu’il n’y a qu’une seule solution : gagner le tournoi. Sur mes réseaux sociaux les Philippines est le pays qui est le plus représenté, où j’ai le plus de fans. L’ambiance va être incroyable, ils adorent le basket et il va falloir être prêt dès le premier match parce qu’ils vont être chauds comme la braise et rentrer des tirs qu’ils ne mettent pas d’habitude.

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