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ISABELLE YACOUBOU

N°830 - DÉCEMBRE2016 - WWW.FFBB.COM

RETOUR SUR SA CARRIÈRE AVEC LES BLEUES

EURO U18 ORGANISATION FÉDÉRALE TIRAGE AU SORT EUROBASKET 2017


ISABELLE YACOUBOU >

"LAISSER LE SOUVENIR D’UNE JOUEUSE ENCORE COMPÉTITIVE" Propos recueillis par Julien Guérineau

A 30 ans, Isabelle Yacoubou a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. La Béninoise de naissance aura porté le maillot de l’Équipe de France à 147 reprises et remporté cinq médailles lors des sept compétitions disputées avec les Bleues. A quel moment avez-vous décidé de prendre votre retraite inter­ nationale ? J’y pensais depuis 2-3 ans sans vraiment m’y attarder. Je suis quelqu’un de très instinctif, plus dans l’action que dans la réflexion. La décision je l’ai prise parce que je le sentais à ce moment-là. Lors des Jeux Olympiques, j’ai vu des joueuses que je respectais énormément, et je ne citerai pas leur nom, à un niveau qui m’a choqué. Je n’ai pas envie de finir comme ça en équipe nationale. Je préfère laisser le souvenir d’une joueuse encore compétitive.

Bacot / FFBB

"L’AVENTURE A ÉTÉ SI INTENSE CET ÉTÉ QUE ÇA A FACILITÉ MA PRISE DE DÉCISION. C’ÉTAIT UN FEELING. J’AVAIS DU MAL À ME DÉCIDER ET DANS L’ÉMOTION DES JEUX J’AURAIS DIT STOP IMMÉDIATEMENT. JE ME SUIS FORCÉE À PRENDRE LE TEMPS."

10 BASKETBALLMAGAZINE

Avez-vous beaucoup hésité avant de définitivement vous positionner ? L’aventure a été si intense cet été que ça a facilité ma prise de décision. C’était un feeling. J’avais du mal à me décider et dans l’émotion des Jeux j’aurais dit stop immédiatement. Je me suis forcée à prendre le temps. Cela fait 12 ans que mes étés sont passés en Équipe de France. Je suis partie faire mon camp en Afrique et j’ai réalisé que même sans être sur le terrain je peux faire rêver les jeunes, les aider. Pouvoir me projeter ainsi et voir l’impact que je peux avoir m’a permis de comprendre que c’était le bon moment. J’en ai parlé avec Jean-Pierre Siutat et Patrick Beesley. J’ai appelé Valérie Garnier qui devait travailler sur sa liste pour les rencontres de qualification de novembre.

Vous n’avez que 30 ans, cette décision est-elle également effectuée avec l’idée de prolonger votre carrière en club ? Absolument pas. Depuis que je suis revenue en Italie, ma vie en club c’est du plaisir. Je ne réfléchis pas financièrement à ce que je pourrais gagner en jouant un ou deux ans de plus. Ça ne changera pas mon niveau de vie. Je jouerai tant que mon corps le permettra. Au retour de Rio le Président m’a dit : allez, on signe pour les cinq prochaines années, tu ne bouges plus. Je lui ai répondu que mon objectif était déjà d’arriver au mois de mai. J’ai de plus en plus de mal à me projeter et je préfère me dire que je vis mes derniers moments sur un terrain.

porte depuis longtemps. Et un jeu qui demande beaucoup d’énergie. J’use mon corps plus que la moyenne des autres pivots.

Votre intégrité physique a-t-elle pesée dans cette annonce ? On a beaucoup parlé de mes problèmes physiques pendant ma carrière. Mais le nombre de matches que j’ai manqués à cause de mes genoux, on peut les compter sur les doigts d’une main. Donc je suis encore debout. Après je ressens la fatigue. C’est normal, cet été, deux jours après la fin du championnat d’Italie j’étais avec l’Équipe de France. Je n’ai même pas pu faire le dîner pour célébrer le titre. Je veux reprendre goût à ces moments qu’on arrive à banaliser. 30 ans c’est jeune mais j’ai une carcasse que je

Aby Gaye (1,95 m, 21 ans) est depuis quelques années déjà présentée comme votre successeur. Qu’en pensez-vous ? Aby Gaye fait partie des rares joueuses qui m’ont écrit lorsque j’ai annoncé ma retraite. J’ai été très surprise puisque nous avons passé peu de temps ensemble en Équipe de France. On s’est souvent croisées. Ses mots m’ont fait plaisir et je ne pensais pas l’avoir autant marquée. Elle a le talent, le corps et l’intelligence pour réussir une grande carrière. La France a la chance d’avoir des jeunes très prometteuses. Si elle a besoin de conseils, je serai toujours là.

Avoir le contrôle, partir selon ses propres termes, c’est la volonté de tous les sportifs de haut niveau… Toute ma vie j’ai fait les choses parce que je les ai voulues. Que ce soit bien ou pas. Parfois je me suis trompée mais je ne me suis jamais sentie forcée. Pareil pour ma retraite. Jusqu’à présent j’ai toujours su ce que j’apporterais à l’Équipe de France pendant l’été. Pour la première fois je me suis demandée si je serais capable d’apporter encore à ce groupe. Si je me pose la question, c’est que c’est fini.

DÉCEMBRE2016

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ISABELLE YACOUBOU >

"LAISSER LE SOUVENIR D’UNE JOUEUSE ENCORE COMPÉTITIVE" Propos recueillis par Julien Guérineau

A 30 ans, Isabelle Yacoubou a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. La Béninoise de naissance aura porté le maillot de l’Équipe de France à 147 reprises et remporté cinq médailles lors des sept compétitions disputées avec les Bleues. A quel moment avez-vous décidé de prendre votre retraite inter­ nationale ? J’y pensais depuis 2-3 ans sans vraiment m’y attarder. Je suis quelqu’un de très instinctif, plus dans l’action que dans la réflexion. La décision je l’ai prise parce que je le sentais à ce moment-là. Lors des Jeux Olympiques, j’ai vu des joueuses que je respectais énormément, et je ne citerai pas leur nom, à un niveau qui m’a choqué. Je n’ai pas envie de finir comme ça en équipe nationale. Je préfère laisser le souvenir d’une joueuse encore compétitive.

Bacot / FFBB

"L’AVENTURE A ÉTÉ SI INTENSE CET ÉTÉ QUE ÇA A FACILITÉ MA PRISE DE DÉCISION. C’ÉTAIT UN FEELING. J’AVAIS DU MAL À ME DÉCIDER ET DANS L’ÉMOTION DES JEUX J’AURAIS DIT STOP IMMÉDIATEMENT. JE ME SUIS FORCÉE À PRENDRE LE TEMPS."

10 BASKETBALLMAGAZINE

Avez-vous beaucoup hésité avant de définitivement vous positionner ? L’aventure a été si intense cet été que ça a facilité ma prise de décision. C’était un feeling. J’avais du mal à me décider et dans l’émotion des Jeux j’aurais dit stop immédiatement. Je me suis forcée à prendre le temps. Cela fait 12 ans que mes étés sont passés en Équipe de France. Je suis partie faire mon camp en Afrique et j’ai réalisé que même sans être sur le terrain je peux faire rêver les jeunes, les aider. Pouvoir me projeter ainsi et voir l’impact que je peux avoir m’a permis de comprendre que c’était le bon moment. J’en ai parlé avec Jean-Pierre Siutat et Patrick Beesley. J’ai appelé Valérie Garnier qui devait travailler sur sa liste pour les rencontres de qualification de novembre.

Vous n’avez que 30 ans, cette décision est-elle également effectuée avec l’idée de prolonger votre carrière en club ? Absolument pas. Depuis que je suis revenue en Italie, ma vie en club c’est du plaisir. Je ne réfléchis pas financièrement à ce que je pourrais gagner en jouant un ou deux ans de plus. Ça ne changera pas mon niveau de vie. Je jouerai tant que mon corps le permettra. Au retour de Rio le Président m’a dit : allez, on signe pour les cinq prochaines années, tu ne bouges plus. Je lui ai répondu que mon objectif était déjà d’arriver au mois de mai. J’ai de plus en plus de mal à me projeter et je préfère me dire que je vis mes derniers moments sur un terrain.

porte depuis longtemps. Et un jeu qui demande beaucoup d’énergie. J’use mon corps plus que la moyenne des autres pivots.

Votre intégrité physique a-t-elle pesée dans cette annonce ? On a beaucoup parlé de mes problèmes physiques pendant ma carrière. Mais le nombre de matches que j’ai manqués à cause de mes genoux, on peut les compter sur les doigts d’une main. Donc je suis encore debout. Après je ressens la fatigue. C’est normal, cet été, deux jours après la fin du championnat d’Italie j’étais avec l’Équipe de France. Je n’ai même pas pu faire le dîner pour célébrer le titre. Je veux reprendre goût à ces moments qu’on arrive à banaliser. 30 ans c’est jeune mais j’ai une carcasse que je

Aby Gaye (1,95 m, 21 ans) est depuis quelques années déjà présentée comme votre successeur. Qu’en pensez-vous ? Aby Gaye fait partie des rares joueuses qui m’ont écrit lorsque j’ai annoncé ma retraite. J’ai été très surprise puisque nous avons passé peu de temps ensemble en Équipe de France. On s’est souvent croisées. Ses mots m’ont fait plaisir et je ne pensais pas l’avoir autant marquée. Elle a le talent, le corps et l’intelligence pour réussir une grande carrière. La France a la chance d’avoir des jeunes très prometteuses. Si elle a besoin de conseils, je serai toujours là.

Avoir le contrôle, partir selon ses propres termes, c’est la volonté de tous les sportifs de haut niveau… Toute ma vie j’ai fait les choses parce que je les ai voulues. Que ce soit bien ou pas. Parfois je me suis trompée mais je ne me suis jamais sentie forcée. Pareil pour ma retraite. Jusqu’à présent j’ai toujours su ce que j’apporterais à l’Équipe de France pendant l’été. Pour la première fois je me suis demandée si je serais capable d’apporter encore à ce groupe. Si je me pose la question, c’est que c’est fini.

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ISABELLE YACOUBOU > J’ai galéré pour trouver ces mèches. Après je dois avouer que ce n’est pas ma plus franche réussite. Je reviens du Championnat du Monde U21 à Moscou. Encore une fois c’était un cadeau d’être appelée. Avec Sandrine Gruda nous sommes convoquées par Jacques Commères pour l’EuroBasket avec les A. Je venais pour faire partenaire d’entraînement avec Sandra Dijon, Elodie Godin. Noël pour moi. L’Euro, lui, a été un traumatisme pour beaucoup mais je ne l’ai pas du tout vécu ainsi. J’étais sur un nuage. On finit 8e, on rate les Jeux et moi j’étais heureuse. J’avais contré Ann Wauters ! Tout le monde pleurait, j’étais en chambre avec Audrey Sauret et je lui disais : je suis super contente d’être là avec vous. Krissy Bade est venue me voir : Isa on avait l’équipe pour se qualifier aux JO et on passe à côté. Je me suis congelée parce qu’évidemment je n’avais aucun recul sur l’équipe nationale, son niveau. Les entendre mettre des mots sur leur déception m’a bloquée. En rentrant chez moi j’ai réalisé que j’avais vécu dans une bulle pendant un mois et demi. J’ai compris après que c’était un désastre.

2006 FIBA Europe/Ciamillo Castoria

Brossillon/FFBB

EURO U20

12 BASKETBALLMAGAZINE

2007

MONDIAL U21 – EUROBASKET

Bellenger/IS/FFBB

FIBA Europe/Ciamillo Castoria

J’ai 20 ans à Sopron. J’étais sur Mars. En janvier je suis naturalisée française. Et en fin de saison on m’annonce que je suis retenue avec les 20 ans et moins. Les moins de 20 de quoi ??? De l’Équipe de France. Eh oui tu es française maintenant ! A aucun moment je n’avais pensé que j’étais sélectionnable. J’ai appelé ma mère pour lui expliquer que je n’allais pas pouvoir rentrer tout de suite au Bénin ! Elle croyait que je la faisais marcher. Je ne connaissais personne dans ce groupe. J’arrive comme un cheveu sur la soupe mais je me suis immédiatement sentie acceptée. Ce n’est pas évident. C’était des jeunes filles de 20 ans habituées des catégories de jeunes. Si j’ai toujours été souriante j’étais bien plus effacée. J’évoluais sur la pointe des pieds. Mais ça n’a pas duré ! On termine médaille de bronze et je suis élue MVP. Je ne savais même pas ce que cela voulait dire. Mes cheveux bleus ? L’inspiration du moment. J’avais déjà fait du violet et du rose avec Tarbes.

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ISABELLE YACOUBOU > J’ai galéré pour trouver ces mèches. Après je dois avouer que ce n’est pas ma plus franche réussite. Je reviens du Championnat du Monde U21 à Moscou. Encore une fois c’était un cadeau d’être appelée. Avec Sandrine Gruda nous sommes convoquées par Jacques Commères pour l’EuroBasket avec les A. Je venais pour faire partenaire d’entraînement avec Sandra Dijon, Elodie Godin. Noël pour moi. L’Euro, lui, a été un traumatisme pour beaucoup mais je ne l’ai pas du tout vécu ainsi. J’étais sur un nuage. On finit 8e, on rate les Jeux et moi j’étais heureuse. J’avais contré Ann Wauters ! Tout le monde pleurait, j’étais en chambre avec Audrey Sauret et je lui disais : je suis super contente d’être là avec vous. Krissy Bade est venue me voir : Isa on avait l’équipe pour se qualifier aux JO et on passe à côté. Je me suis congelée parce qu’évidemment je n’avais aucun recul sur l’équipe nationale, son niveau. Les entendre mettre des mots sur leur déception m’a bloquée. En rentrant chez moi j’ai réalisé que j’avais vécu dans une bulle pendant un mois et demi. J’ai compris après que c’était un désastre.

2006 FIBA Europe/Ciamillo Castoria

Brossillon/FFBB

EURO U20

12 BASKETBALLMAGAZINE

2007

MONDIAL U21 – EUROBASKET

Bellenger/IS/FFBB

FIBA Europe/Ciamillo Castoria

J’ai 20 ans à Sopron. J’étais sur Mars. En janvier je suis naturalisée française. Et en fin de saison on m’annonce que je suis retenue avec les 20 ans et moins. Les moins de 20 de quoi ??? De l’Équipe de France. Eh oui tu es française maintenant ! A aucun moment je n’avais pensé que j’étais sélectionnable. J’ai appelé ma mère pour lui expliquer que je n’allais pas pouvoir rentrer tout de suite au Bénin ! Elle croyait que je la faisais marcher. Je ne connaissais personne dans ce groupe. J’arrive comme un cheveu sur la soupe mais je me suis immédiatement sentie acceptée. Ce n’est pas évident. C’était des jeunes filles de 20 ans habituées des catégories de jeunes. Si j’ai toujours été souriante j’étais bien plus effacée. J’évoluais sur la pointe des pieds. Mais ça n’a pas duré ! On termine médaille de bronze et je suis élue MVP. Je ne savais même pas ce que cela voulait dire. Mes cheveux bleus ? L’inspiration du moment. J’avais déjà fait du violet et du rose avec Tarbes.

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ISABELLE YACOUBOU >

Personne ne s’attendait au titre. Tous les matches ont été gagnés in extremis. Quand on bat les Russes en demi-finale c’est seulement là qu’on s’est dit qu’on pouvait gagner la médaille d’or. Mais aujourd’hui encore je ne me rends pas compte que nous avons été championnes d’Europe. A l’époque je ne mesurais pas ce que cela représentait. C’était le retour de Cathy Melain qui nous apportait de l’expérience, de la stabilité et un sang-froid que nous n’avions pas. Même la Fédération était surprise. La saison suivante je me blesse à l’aponévrose lors du dernier match de championnat avec Tarbes et je n’ai pas pu jouer le Mondial. Je n’ai jamais disputé cette compétition d’ailleurs. En 2014 je me mariais et j’allais rencontrer mon petit garçon que nous avons adopté. Cela me semblait une raison valable.

2008

K-reine/FFBB

Bellenger/IS/FFBB

QUALIFICATIONS EUROBASKET

14 BASKETBALLMAGAZINE

2009

FIBA Europe/Ciamillo Castoria

EUROBASKET

Bellenger/IS/FFBB

C’est l’arrivée de Pierre Vincent et la naissance des Marie Louise. Nous n’étions personne et il fallait défendre les couleurs du pays. Ce surnom m’est resté. C’était le début d’une nouvelle Équipe de France. Moi je ne savais pas que les qualifications ça pouvait être contraignant. J’étais juste heureuse de passer l’été avec un groupe de filles que j’adorais. Mon agent m’avait appelé pour tenter l’expérience en WNBA. Je ne comprenais pas : mais il y a l’Équipe de France l’été ! Tu peux choisir. J’ai choisi. On a fait un super truc même si le mois de compétition était galère avec beaucoup de déplacements. Les valeurs qui perdurent aujourd’hui ont été installées en 2008.

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ISABELLE YACOUBOU >

Personne ne s’attendait au titre. Tous les matches ont été gagnés in extremis. Quand on bat les Russes en demi-finale c’est seulement là qu’on s’est dit qu’on pouvait gagner la médaille d’or. Mais aujourd’hui encore je ne me rends pas compte que nous avons été championnes d’Europe. A l’époque je ne mesurais pas ce que cela représentait. C’était le retour de Cathy Melain qui nous apportait de l’expérience, de la stabilité et un sang-froid que nous n’avions pas. Même la Fédération était surprise. La saison suivante je me blesse à l’aponévrose lors du dernier match de championnat avec Tarbes et je n’ai pas pu jouer le Mondial. Je n’ai jamais disputé cette compétition d’ailleurs. En 2014 je me mariais et j’allais rencontrer mon petit garçon que nous avons adopté. Cela me semblait une raison valable.

2008

K-reine/FFBB

Bellenger/IS/FFBB

QUALIFICATIONS EUROBASKET

14 BASKETBALLMAGAZINE

2009

FIBA Europe/Ciamillo Castoria

EUROBASKET

Bellenger/IS/FFBB

C’est l’arrivée de Pierre Vincent et la naissance des Marie Louise. Nous n’étions personne et il fallait défendre les couleurs du pays. Ce surnom m’est resté. C’était le début d’une nouvelle Équipe de France. Moi je ne savais pas que les qualifications ça pouvait être contraignant. J’étais juste heureuse de passer l’été avec un groupe de filles que j’adorais. Mon agent m’avait appelé pour tenter l’expérience en WNBA. Je ne comprenais pas : mais il y a l’Équipe de France l’été ! Tu peux choisir. J’ai choisi. On a fait un super truc même si le mois de compétition était galère avec beaucoup de déplacements. Les valeurs qui perdurent aujourd’hui ont été installées en 2008.

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ISABELLE YACOUBOU >

2 016 - 17

S TIC K ER C O LL EC TION STICKER ALBUM

CONTIENT

100 STICKERS SPÉCIAUX

ALBUM DE STICKERS ET POCHETTES EN VENTE PRÈS DE CHEZ TOI !

2011

Le retour des couleurs et une tentative avec un protège-dents que je n’ai jamais pu remettre. On m’a dit que c’était interdit. Le maquillage ? Avec Emilie Gomis on le faisait avant les matches. Pour moi c’était une manière de relâcher la pression. On commençait à être attendues. Les adversaires ne nous saluaient plus pareil. Avoir la pression prenait sens et ces moments dans le vestiaire nous permettaient de plaisanter. Céline Dumerc hallucinait. On faisait attention à acheter du mascara waterproof. C’était un moyen d’affirmer sa féminité sans exagérer. Ça n’a jamais dépassé un peu de rose sur les lèvres et du waterproof sur les sourcils. D’autres mettent du fond de teint mais ça ne m’attirait pas. Quand tu transpires c’est dégueulasse sur les serviettes.

Bellenger/IS/FFBB

Bellenger/IS/FFBB

EUROBASKET

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DÉCEMBRE2016 17


DITIO É E M « 3È

1000feuillecom - FFBB Communication 09/2016

Bellenger/IS/FFBB

Christophe Elise/FFBB

Je ne jouais plus en France depuis deux ans. Je me revois dans le train ParisLondres, on avait l’air folles. L’effet JO tu le ressens vite. Dans la rue on t’arrête : vous n’êtes pas la Braqueuse ? Je fais partie de celles qui ont toujours dit que nous n’étions pas assez reconnues. Donc quand ça arrive tu es forcément contente. Je n’ai jamais ressenti ça comme de la pression alors que je sais que certaines ont mal vécu cette exposition. Passer de rien à tout peut déstabiliser. J’étais heureuse de voir notre sport mis en avant même si au début ce n’était pas forcément sportif. Les gens me parlaient de la chanson de Céline Dion. Mais au moins ils savaient que je jouais au basket. C’était un début de communication avec le grand public. Aujourd’hui on me demande de le refaire, mais je dis non. Avec Jennifer Digbeu et Sandrine Gruda il y a eu un délire. C’était spontané. Cela avait débuté à la sortie d’un entraînement et ensuite avant chaque match on utilisait ça comme chanson fétiche. En interview d’après-match à Londres, on nous demande un message au public. On se regarde toutes et on se met à chanter. Rien de calculé. Par contre on a été surprises qu’ils nous le redemandent à chaque fois. C’était les jeunes femmes que nous étions à l’époque. Ma coupe pour la séance photos au retour de Londres c’est ma plus belle réussite capillaire. J’étais fière.

18 BASKETBALLMAGAZINE

Presse Sports/Robert

JEUX OLYMPIQUES

Agence :

2012

DU

07 AU 17

D ÉC E M BR E 2016

DANS LES

CLUBS DE LA

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ISABELLE YACOUBOU >

2015

2012

EUROBASKET

20 BASKETBALLMAGAZINE

5

MÉDAILLES

EUROBASKET

Tony Voisin/FFBB

Mes médailles sont à la maison. Elles étaient au placard mais dans mon nouvel appartement, mon mari a aménagé un bureau avec les médailles, mes distinctions individuelles. Seule la médaille olympique est au coffre-fort. Bien sûr elles sont très importantes mais ce qui me restera de mes années en Équipe de France ce sont les émotions, les cris et les larmes. Bellenger/IS/FFBB

2013

Bellenger/IS/FFBB

PALAIS DE L’ÉLYSÉE

C’était un prolongement des Jeux de Londres. Et si, sur le coup la déception était immense parce que l’objectif était l’or, je n’appellerais pas ça une mauvaise fin. L’équipe espagnole était à notre niveau. La différence était infirme et les deux équipes méritaient de gagner. Avec du recul cela reste la meilleure campagne que j’ai faite en Équipe de France. C’était la dernière d’Edwige Lawson et d’Emmeline Ndongue et il a fallu aller chercher chaque victoire et on aurait pu sortir dès les quarts de finale.

Quand tu rentres dans une salle entièrement vide comme c’était le cas en Roumanie. Il faut se faire violence. Surtout pour moi qui a besoin d’une communion avec le public. Tu as besoin d’imagination et tu es professionnelle. Et tu dois respecter les gens qui te suivent à distance.

Bellenger/IS/FFBB

Je suis française depuis six ans et je suis à l’Elysée avec le Président de la République. Là, l’insouciance a disparu. Au Bénin je n’ai jamais été décorée. Et là ça m’arrive en France. C’était du sérieux. Je voulais savourer le moment. C’était un honneur et je n’ai pas de mots pour le décrire. Je suis grande mais là je me sentais très grande. Valorisée. Et doublement puisque cela faisait peu de temps que j’étais française et on me remerciait déjà pour les services rendus au pays.

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EUROBASKET

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MÉDAILLES

EUROBASKET

Tony Voisin/FFBB

Mes médailles sont à la maison. Elles étaient au placard mais dans mon nouvel appartement, mon mari a aménagé un bureau avec les médailles, mes distinctions individuelles. Seule la médaille olympique est au coffre-fort. Bien sûr elles sont très importantes mais ce qui me restera de mes années en Équipe de France ce sont les émotions, les cris et les larmes. Bellenger/IS/FFBB

2013

Bellenger/IS/FFBB

PALAIS DE L’ÉLYSÉE

C’était un prolongement des Jeux de Londres. Et si, sur le coup la déception était immense parce que l’objectif était l’or, je n’appellerais pas ça une mauvaise fin. L’équipe espagnole était à notre niveau. La différence était infirme et les deux équipes méritaient de gagner. Avec du recul cela reste la meilleure campagne que j’ai faite en Équipe de France. C’était la dernière d’Edwige Lawson et d’Emmeline Ndongue et il a fallu aller chercher chaque victoire et on aurait pu sortir dès les quarts de finale.

Quand tu rentres dans une salle entièrement vide comme c’était le cas en Roumanie. Il faut se faire violence. Surtout pour moi qui a besoin d’une communion avec le public. Tu as besoin d’imagination et tu es professionnelle. Et tu dois respecter les gens qui te suivent à distance.

Bellenger/IS/FFBB

Je suis française depuis six ans et je suis à l’Elysée avec le Président de la République. Là, l’insouciance a disparu. Au Bénin je n’ai jamais été décorée. Et là ça m’arrive en France. C’était du sérieux. Je voulais savourer le moment. C’était un honneur et je n’ai pas de mots pour le décrire. Je suis grande mais là je me sentais très grande. Valorisée. Et doublement puisque cela faisait peu de temps que j’étais française et on me remerciait déjà pour les services rendus au pays.

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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR LES TENDANCES DU BASKET FÉMININ À RIO Enrouler ligne de fond en engager:

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

L’attaque du contre-pied : L’Australienne Taylor (N°7) attaque ici le close out de la brésilienne dans le contre-pied suite à la fixation de Mitchell. Le 1x1 en dribble : Ce type de 1x1 est très utilisé, car il s’organise souvent autour des actions de pick & roll, en fin de possession ou lors des changements défensifs. L’attaquante est déjà en train de dribbler lorsqu’elle va amorcer son action agressive. Voici 2 exemples de mouvement dans le 1x1 en dribble :

Cambage (AUS) Tirs sur un pied : Tina Charles est l'une des rares à utiliser cette forme de tir (une sorte de mélange entre le tir crochet et un "skyhook" à la Kareem Abdul Jabbar).

Le cross suivi d’un stop tir Les Serbes Sonja Petrovic ou Ana Dabovic sont des expertes dans ce type de 1x1. Ici, Petrovic temporise sur sa main droite puis change brutalement de main pour aller placer son stop-tir à gauche (en arrêt alternatif) après son dribble croisé.

Charles (USA)

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LE JEU EXTÉRIEUR Dans le jeu extérieur, il existe 4 grandes familles de 1x1 : Le 1x1 sur jeu rapide : Il s’agit ici de maîtriser un tir en course exécuté avec beaucoup de vitesse et une opposition plus ou moins forte (derrière, sur le côté…). Les Américaines Whalen ou McCoughtry sont redoutables dans cet exercice. Le 1x1 départ arrêté sans avantage : C’est la situation où le défenseur et l’attaquant (qui n’a pas encore dribblé) sont face à face. Pour ce dernier, cela consiste à adopter une posture agressive, en utilisant les feintes de tir ou de départ en dribble pour générer un avantage dans le 1x1. Le 1x1 départ arrêté avec avantage : Le défenseur a plus ou moins de retard lors de la réception du ballon de l’attaquant.

Le "IN-OUT" Un autre mouvement très utilisé est le "IN-OUT", comme ici avec l’Espagnole Ana Cruz. Elle prend l’écran de Nicholls et temporise quelques secondes en ralentissant la fréquence de son dribble, le temps que Milica Dabovic (N°13) se repositionne ; puis elle décale légèrement son épaule gauche vers la gauche, comme si elle allait changer de direction et revenir à gauche, puis attaque franchement à droite enraccourcissant son dribble pour aller au panier

CONCLUSION Le 1x1 où le porteur est déjà en train de dribbler :

28 BASKETBALLMAGAZINE

L’analyse des compétitions internationales est un excellent moyen d’identifier les "marqueurs" du très haut niveau, c’est-à-dire ses éléments constitutifs. Finalement, ce qui le caractérise le mieux, c’est l’expertise de la simplicité. Les choses les plus simples sont parfaitement maîtrisées, que ce soit sur le plan technique ou tactique. Sur le plan individuel, à part quelques exceptions, beaucoup de joueuses s’appuient sur un registre restreint qui comporte 1 ou 2 mouvements forts, plus rarement 3, qu’elles peuvent mettre en œuvre sous pression et quels que soient les adversaires. Sur le plan collectif, c’est la même chose. Les systèmes de jeu sont ciblés pour mettre en valeur rapidement une joueuse dans son registre d’efficacité.

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