ESPRIT 3X3
N°833 - MARS2017 - WWW.FFBB.COM
SUPERLEAGUE 3X3 >
OPEN DE FRANCE Année
Lieu
Vainqueur masculin
Vainqueur féminin
2012 Nice La Grosse Baronnie Française 2013 Perpignan Team Toja Monaco 2014 Nîmes Team Menton 2015 Clermont-Ferrand Goule Squad 2016 Orléans Team Paris
LA FIÈVRE DU 3X3
FIBA 3X3 WORLD TOUR
Par Julien Guérineau
Photos Bellenger / IS / FFBB
Le 3x3 continue de se développer en France. Plus de 250 tournois ont été homologués en 2016 et ce chiffre devrait être largement dépassé en 2017 par la Superleague 3x3, la nouvelle dénomination du circuit hexagonal dont le calendrier des tournois centraux est désormais connu.
10 BASKETBALLMAGAZINE
Ronbon Les Slovaques KLD Game of Ball
Place Bellecour à Lyon. La destination finale pour la nouvelle saison de 3X3. Après Nice, Perpignan, Nîmes, Clermont-Ferrand et Orléans, l’Open de France installera ses terrains dans un lieu mythique pour accueillir, le 30 juillet, 16 équipes masculines et 16 équipes féminines, issus des 16 tournois centraux organisés à travers l’ensemble du territoire. Les champions de France de 3x3 se qualifieront, à l’occasion, pour le Master européen FIBA. La conclusion de la Superleague 3x3, la nouvelle dénomination du circuit. "Le but était de donner une plus grande lisibilité", explique Jackie Blanc-Gonnet, responsable du service Pratiques Sportives à la FFBB. "Lorsqu’on sortait du monde fédéral, un tournoi bleu ou brun ça ne voulait pas dire grandchose. Et pour donner de la lisibilité il fallait donner une identité à toute la pyramide." Une nouvelle présentation pour accompagner la montée en puissance de la pratique. De 82 tournois disputés en 2012 à 248 en 2016, la progression qui va se poursuivre en 2017, ne reflète cependant pas complètement le poids pris par le 3x3 dans le paysage du basket français. "Nous savons que nous sommes très loin d’homologuer tous les tournois existants", estime Jackie Blanc-Gonnet qui évoque seulement un tiers de tournois homologués mais qui encourage les organisateurs à prendre contact avec la Fédération. "La crainte des organisateurs quand on leur parle d’homologation, c’est que l’identité de leur tournoi disparaisse. Mais hormis quelques vérifications sur les normes de sécurité et la qualification du vainqueur pour le niveau supérieur, s’ils veulent mettre de la musique, vendre des merguez ou disputer le tournoi avec des joueurs qui marchent sur les mains, ça ne change rien pour nous."
Année
Lieu
Vainqueur masculin
2012 2013 2014 2015 2016
Miami Istanbul Sendai Abu Dhabi Abu Dhabi
San Juan (PUR) Brezovica (SLO) Novi Sad (SER) Novi Sad (SER) Ljubljana (SLO)
TOURNOIS CENTRAUX 2017 Organisateur
Ville
FFSU Villeurbanne Ligue Centre Blois Ligue Aquitaine Bordeaux CD Bas-Rhin Strasbourg CS Ceyzériat Basket Ceyzeriat Briançon Basket Ball Serre Chevalier CD Meurthe-et-Moselle Nancy Cavigal Nice Basket Nice 3zéro5 Poitiers Ligue des Pyrénées Castres LIDF + FFBB Paris CA Hyères Hyères FFBB Lyon *deux tournois sont en attente de validation
Date 7-8/06/17 18/06/2017 18/06/17 ou 25/06/17 18/06/17 25/06/17 17-18/06/17 ou 24-25/06/17 01/07/17 17/06/17 ou 25/06/17 ou 02/07/17 02/07/2017 08/07/2017 08-09/07/2017 23/07/2017 28/07/2017
LES TOURNOIS QUALIFICATIFS Ils sont les points d’entrée de la Superleague 3X3 FFBB. La saison passée, on en comptait plus de 185 répartis sur tout le territoire. Chaque Tournoi Qualificatif gravite autour d’un Tournoi Central : remporter un de ces tournois permet de se qualifier pour le Tournoi Central de sa zone géographique. Pour trouver le Tournoi Qualificatif le plus proche, il suffit de se rendre sur le site ffbb.com/3X3 qui répertorie tous les tournois organisés en France.
LES TOURNOIS CENTRAUX Pour y accéder, il faut au préalable avoir remporté un Tournoi Qualificatif. Il y a 15 Tournois Centraux en France. Chaque vainqueur est qualifié pour le tournoi final de la Superleague 3X3 FFBB : l’Open de France 3X3. Un Tournoi de la dernière chance a lieu la veille de l’Open de France 3X3. Il délivre le dernier sésame pour l’Open de France 3X3. Les équipes peuvent s’inscrire directement à ce tournoi, sans passer par un Tournoi Qualificatif.
L’OPEN DE FRANCE 3X3 C’est le tournoi final de la Superleague 3X3 FFBB. Il regroupe les 128 meilleurs joueurs et joueuses de France. L’équipe masculine qui remporte la Superleague 3X3 FFBB accède au niveau international. Elle est qualifiée pour l’une des étapes européennes du FIBA 3X3 World Tour.
MARS2017
11
SUPERLEAGUE 3X3 >
OPEN DE FRANCE Année
Lieu
Vainqueur masculin
Vainqueur féminin
2012 Nice La Grosse Baronnie Française 2013 Perpignan Team Toja Monaco 2014 Nîmes Team Menton 2015 Clermont-Ferrand Goule Squad 2016 Orléans Team Paris
LA FIÈVRE DU 3X3
FIBA 3X3 WORLD TOUR
Par Julien Guérineau
Photos Bellenger / IS / FFBB
Le 3x3 continue de se développer en France. Plus de 250 tournois ont été homologués en 2016 et ce chiffre devrait être largement dépassé en 2017 par la Superleague 3x3, la nouvelle dénomination du circuit hexagonal dont le calendrier des tournois centraux est désormais connu.
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Ronbon Les Slovaques KLD Game of Ball
Place Bellecour à Lyon. La destination finale pour la nouvelle saison de 3X3. Après Nice, Perpignan, Nîmes, Clermont-Ferrand et Orléans, l’Open de France installera ses terrains dans un lieu mythique pour accueillir, le 30 juillet, 16 équipes masculines et 16 équipes féminines, issus des 16 tournois centraux organisés à travers l’ensemble du territoire. Les champions de France de 3x3 se qualifieront, à l’occasion, pour le Master européen FIBA. La conclusion de la Superleague 3x3, la nouvelle dénomination du circuit. "Le but était de donner une plus grande lisibilité", explique Jackie Blanc-Gonnet, responsable du service Pratiques Sportives à la FFBB. "Lorsqu’on sortait du monde fédéral, un tournoi bleu ou brun ça ne voulait pas dire grandchose. Et pour donner de la lisibilité il fallait donner une identité à toute la pyramide." Une nouvelle présentation pour accompagner la montée en puissance de la pratique. De 82 tournois disputés en 2012 à 248 en 2016, la progression qui va se poursuivre en 2017, ne reflète cependant pas complètement le poids pris par le 3x3 dans le paysage du basket français. "Nous savons que nous sommes très loin d’homologuer tous les tournois existants", estime Jackie Blanc-Gonnet qui évoque seulement un tiers de tournois homologués mais qui encourage les organisateurs à prendre contact avec la Fédération. "La crainte des organisateurs quand on leur parle d’homologation, c’est que l’identité de leur tournoi disparaisse. Mais hormis quelques vérifications sur les normes de sécurité et la qualification du vainqueur pour le niveau supérieur, s’ils veulent mettre de la musique, vendre des merguez ou disputer le tournoi avec des joueurs qui marchent sur les mains, ça ne change rien pour nous."
Année
Lieu
Vainqueur masculin
2012 2013 2014 2015 2016
Miami Istanbul Sendai Abu Dhabi Abu Dhabi
San Juan (PUR) Brezovica (SLO) Novi Sad (SER) Novi Sad (SER) Ljubljana (SLO)
TOURNOIS CENTRAUX 2017 Organisateur
Ville
FFSU Villeurbanne Ligue Centre Blois Ligue Aquitaine Bordeaux CD Bas-Rhin Strasbourg CS Ceyzériat Basket Ceyzeriat Briançon Basket Ball Serre Chevalier CD Meurthe-et-Moselle Nancy Cavigal Nice Basket Nice 3zéro5 Poitiers Ligue des Pyrénées Castres LIDF + FFBB Paris CA Hyères Hyères FFBB Lyon *deux tournois sont en attente de validation
Date 7-8/06/17 18/06/2017 18/06/17 ou 25/06/17 18/06/17 25/06/17 17-18/06/17 ou 24-25/06/17 01/07/17 17/06/17 ou 25/06/17 ou 02/07/17 02/07/2017 08/07/2017 08-09/07/2017 23/07/2017 28/07/2017
LES TOURNOIS QUALIFICATIFS Ils sont les points d’entrée de la Superleague 3X3 FFBB. La saison passée, on en comptait plus de 185 répartis sur tout le territoire. Chaque Tournoi Qualificatif gravite autour d’un Tournoi Central : remporter un de ces tournois permet de se qualifier pour le Tournoi Central de sa zone géographique. Pour trouver le Tournoi Qualificatif le plus proche, il suffit de se rendre sur le site ffbb.com/3X3 qui répertorie tous les tournois organisés en France.
LES TOURNOIS CENTRAUX Pour y accéder, il faut au préalable avoir remporté un Tournoi Qualificatif. Il y a 15 Tournois Centraux en France. Chaque vainqueur est qualifié pour le tournoi final de la Superleague 3X3 FFBB : l’Open de France 3X3. Un Tournoi de la dernière chance a lieu la veille de l’Open de France 3X3. Il délivre le dernier sésame pour l’Open de France 3X3. Les équipes peuvent s’inscrire directement à ce tournoi, sans passer par un Tournoi Qualificatif.
L’OPEN DE FRANCE 3X3 C’est le tournoi final de la Superleague 3X3 FFBB. Il regroupe les 128 meilleurs joueurs et joueuses de France. L’équipe masculine qui remporte la Superleague 3X3 FFBB accède au niveau international. Elle est qualifiée pour l’une des étapes européennes du FIBA 3X3 World Tour.
MARS2017
11
SUPERLEAGUE 3X3 >
"L’ARBITRE EST RAREMENT REMIS EN CAUSE"
L’homologation permet en revanche de pleinement profiter de l’expérience 3x3 en intégrant le classement mondial de la FIBA (ranking), chaque joueur participant à un tournoi se voyant crédité de points sur son profil (créé sur fiba3x3.com). Une donnée d’importance puisqu’elle détermine, en partie, la participation de la France aux compétitions internationales (Coupe du Monde, Championnat d’Europe). La FIBA établit en effet un classement des pays en prenant en compte, entre autres, les points marqués par les 100 meilleurs joueurs nationaux et le nombre de profils créés et validés sur son site. "Au monde la France est le pays qui organise le plus de tournois mais cela ne rapporte pas de points", regrette Jackie Blanc-Gonnet. "En Andorre on doit être à 800 profils créés mais 98% de validation et donc autant de joueurs rankés. L’objectif est de sensibiliser les gens sur ce point alors que ça ne change pas leur vie. Pour l’instant les joueurs ne se sont pas forcément pris au jeu du ranking." Diverses opérations ont été menées dans ce cadre, notamment le jeu-concours "Active ton profil 3X3" qui permet de gagner une tenue officielle à chaque palier de 500 profils inscrits et confirmés. Le site de la FIBA permet également aux organisateurs de télécharger l’event maker, un logiciel dont l’utilisation est aujourd’hui obligatoire sur les tournois centraux. "C’est un outil extraordinaire pour organiser son tournoi", insiste Jackie Blanc-Gonnet. "Cela demande un peu de temps pour créer toutes les équipes et rentrer les profils et beaucoup d’organisateurs se contentent de l’utiliser pour la gestion sportive, l’ordre des matches, l’utilisation des terrains… Mais ceux qui l’utilisent une fois ne le lâchent plus ensuite." Les services de la FFBB sont d’ailleurs à la disposition des organisateurs afin de les guider et de leur faire profiter d’un accompagnement en matière de communication et d’une dotation. La marge de progression est aujourd’hui
12 BASKETBALLMAGAZINE
bien réelle pour le basket 3x3, d’autant plus que Jackie Blanc-Gonnet souhaite mener une réflexion quant au public touché par la pratique. "Nous comptons 90% de licenciés", note-t-elle. "Nous nous sommes servis, et c’est logique puisqu’il s’agit de nos réseaux, des structures fédérales pour faire descendre l’information à propos du 3x3. Des structures qui touchent les Ligues, les Comités et les clubs. Mais pas les maisons de quartier par exemple. Aujourd’hui le 3x3 est un complément de pratique, au point que des clubs m’appellent et envisagent d’ouvrir une section 3x3 et de proposer un championnat. Notre but est vraiment de travailler avec les structures de proximité afin qu’elles deviennent organisatrices. Cela rentre parfaitement dans le cadre de la politique de la ville." Le concept de nouvelle pratique prendrait dès lors tout son sens et pourrait également, loin des zones urbaines où l’achat de la licence 3x3 et le certificat médical à produire restent un frein, répondre à certaines limites d’implantation du basket dans des zones à la densité de population limitée : "L’autre piste de développement c’est le monde rural. Trouver au moins 5 joueurs d’une même catégorie d’âge pour constituer une équipe ce n’est pas toujours évident, d’autant que cela s’accompagne rapidement d’obligations sportives. Le 3x3 pourrait répondre à cette problématique. Même si tu fais un tournoi sur le panier au-dessus de ton garage, l’event maker t’offre une forme de reconnaissance sans organisation lourde. Dans les petits villages c’est intéressant." En attendant, toute l’attention va se porter sur l’organisation des 15 tournois centraux dont le programme estival a été validé le 11 février par le Bureau Fédéral. De Toulouse à Clermont-Ferrand en passant par Alès, Schiltigheim ou Bruay, les tournois qualificatifs ont déjà débuté à travers la France et mobilisent des centaines de joueurs et de joueuses. Tous ne partagent cet objectif mais
Bosi / FFBB
Arbitre de LFB, de Pro B et joueur occasionnel de 3x3, c’est le profil inédit d’Olivier Maccario, vainqueur de la deuxième édition de l’Open de France, en 2013, à Perpignan.
Est-ce la curiosité ou l’attrait de la compétition qui vous a poussé à vous lancer dans le 3x3 ? En 2012, avec Thomas Laurent, un ami, nous voulions monter une équipe. On a trouvé un pote à moi qui était prof de fac et on a fait le tournoi de Nice, à trois. Anthony Christophe nous a rejoint le lendemain. Puis Jason Jones et le truc était lancé. C’était pour se faire plaisir et on ne savait pas ce que voulait dire un Open bleu, un brun… Il y avait vraiment tous les niveaux même si on note l’évolution depuis quelques années puisque l’Open de France est désormais gagné par des joueurs professionnels. Moi je jouais en région, en R2 avec Carros Basket. A quel niveau d’arbitrage siffliez-vous à l’époque ? J’arbitrais déjà en Nationale 1. Très tôt j’ai fait le choix de l’arbitrage. Peutêtre aurais-je pu jouer en Nationale 3 mais je n’ai pas la prétention d’avoir pu aller plus haut, c’est l’arbitrage qui me permettait d’accéder au plus haut niveau. Le 3x3 était un peu dans cet esprit quand nous sommes partis jouer le master européen de Lausanne. Faute de temps je n’ai plus beaucoup joué. En 2015 avec un pote on s’est mis en tête de jouer l’Open de Nice. On a trouvé deux joueurs sur place. Nous étions quatre petits et finalement on gagne le tournoi et on se qualifie pour l’Open de France de Clermont-Ferrand, auquel je n’ai pas pu participer. Le 3x3 c’est toujours un moment sympathique à faire entre amis. Courir sur 20 mètres, ne pas toucher le ballon parfois, rester sur le banc, ça ne convient pas à tout le monde. Le 3x3 est plus intense, très rapide et les joueurs sont tous concernés. Comment l’arbitre que vous êtes juge la manière de siffler en 3x3 ? Trop permissive ? Non, au contraire. Le contact est accepté et on revient à l’esprit street. Je trouve qu’il y a beaucoup de respect, pas de mauvais coups, pas de mauvais gestes. Les chocs sont propres. Et l’arbitre est rarement remis en cause. Surtout que des arbitres Euroleague ont sifflé sur les gros tournois de 3x3 et ont l’expérience pour gérer des joueurs qui n’atteindront jamais ce niveau. A titre personnel je dis toujours que pour arbitrer, il faut jouer au basket. Le jeu aide à l’arbitrage et cette expérience m’a aidé à mieux siffler.
MARS2017 13
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"L’ARBITRE EST RAREMENT REMIS EN CAUSE"
L’homologation permet en revanche de pleinement profiter de l’expérience 3x3 en intégrant le classement mondial de la FIBA (ranking), chaque joueur participant à un tournoi se voyant crédité de points sur son profil (créé sur fiba3x3.com). Une donnée d’importance puisqu’elle détermine, en partie, la participation de la France aux compétitions internationales (Coupe du Monde, Championnat d’Europe). La FIBA établit en effet un classement des pays en prenant en compte, entre autres, les points marqués par les 100 meilleurs joueurs nationaux et le nombre de profils créés et validés sur son site. "Au monde la France est le pays qui organise le plus de tournois mais cela ne rapporte pas de points", regrette Jackie Blanc-Gonnet. "En Andorre on doit être à 800 profils créés mais 98% de validation et donc autant de joueurs rankés. L’objectif est de sensibiliser les gens sur ce point alors que ça ne change pas leur vie. Pour l’instant les joueurs ne se sont pas forcément pris au jeu du ranking." Diverses opérations ont été menées dans ce cadre, notamment le jeu-concours "Active ton profil 3X3" qui permet de gagner une tenue officielle à chaque palier de 500 profils inscrits et confirmés. Le site de la FIBA permet également aux organisateurs de télécharger l’event maker, un logiciel dont l’utilisation est aujourd’hui obligatoire sur les tournois centraux. "C’est un outil extraordinaire pour organiser son tournoi", insiste Jackie Blanc-Gonnet. "Cela demande un peu de temps pour créer toutes les équipes et rentrer les profils et beaucoup d’organisateurs se contentent de l’utiliser pour la gestion sportive, l’ordre des matches, l’utilisation des terrains… Mais ceux qui l’utilisent une fois ne le lâchent plus ensuite." Les services de la FFBB sont d’ailleurs à la disposition des organisateurs afin de les guider et de leur faire profiter d’un accompagnement en matière de communication et d’une dotation. La marge de progression est aujourd’hui
12 BASKETBALLMAGAZINE
bien réelle pour le basket 3x3, d’autant plus que Jackie Blanc-Gonnet souhaite mener une réflexion quant au public touché par la pratique. "Nous comptons 90% de licenciés", note-t-elle. "Nous nous sommes servis, et c’est logique puisqu’il s’agit de nos réseaux, des structures fédérales pour faire descendre l’information à propos du 3x3. Des structures qui touchent les Ligues, les Comités et les clubs. Mais pas les maisons de quartier par exemple. Aujourd’hui le 3x3 est un complément de pratique, au point que des clubs m’appellent et envisagent d’ouvrir une section 3x3 et de proposer un championnat. Notre but est vraiment de travailler avec les structures de proximité afin qu’elles deviennent organisatrices. Cela rentre parfaitement dans le cadre de la politique de la ville." Le concept de nouvelle pratique prendrait dès lors tout son sens et pourrait également, loin des zones urbaines où l’achat de la licence 3x3 et le certificat médical à produire restent un frein, répondre à certaines limites d’implantation du basket dans des zones à la densité de population limitée : "L’autre piste de développement c’est le monde rural. Trouver au moins 5 joueurs d’une même catégorie d’âge pour constituer une équipe ce n’est pas toujours évident, d’autant que cela s’accompagne rapidement d’obligations sportives. Le 3x3 pourrait répondre à cette problématique. Même si tu fais un tournoi sur le panier au-dessus de ton garage, l’event maker t’offre une forme de reconnaissance sans organisation lourde. Dans les petits villages c’est intéressant." En attendant, toute l’attention va se porter sur l’organisation des 15 tournois centraux dont le programme estival a été validé le 11 février par le Bureau Fédéral. De Toulouse à Clermont-Ferrand en passant par Alès, Schiltigheim ou Bruay, les tournois qualificatifs ont déjà débuté à travers la France et mobilisent des centaines de joueurs et de joueuses. Tous ne partagent cet objectif mais
Bosi / FFBB
Arbitre de LFB, de Pro B et joueur occasionnel de 3x3, c’est le profil inédit d’Olivier Maccario, vainqueur de la deuxième édition de l’Open de France, en 2013, à Perpignan.
Est-ce la curiosité ou l’attrait de la compétition qui vous a poussé à vous lancer dans le 3x3 ? En 2012, avec Thomas Laurent, un ami, nous voulions monter une équipe. On a trouvé un pote à moi qui était prof de fac et on a fait le tournoi de Nice, à trois. Anthony Christophe nous a rejoint le lendemain. Puis Jason Jones et le truc était lancé. C’était pour se faire plaisir et on ne savait pas ce que voulait dire un Open bleu, un brun… Il y avait vraiment tous les niveaux même si on note l’évolution depuis quelques années puisque l’Open de France est désormais gagné par des joueurs professionnels. Moi je jouais en région, en R2 avec Carros Basket. A quel niveau d’arbitrage siffliez-vous à l’époque ? J’arbitrais déjà en Nationale 1. Très tôt j’ai fait le choix de l’arbitrage. Peutêtre aurais-je pu jouer en Nationale 3 mais je n’ai pas la prétention d’avoir pu aller plus haut, c’est l’arbitrage qui me permettait d’accéder au plus haut niveau. Le 3x3 était un peu dans cet esprit quand nous sommes partis jouer le master européen de Lausanne. Faute de temps je n’ai plus beaucoup joué. En 2015 avec un pote on s’est mis en tête de jouer l’Open de Nice. On a trouvé deux joueurs sur place. Nous étions quatre petits et finalement on gagne le tournoi et on se qualifie pour l’Open de France de Clermont-Ferrand, auquel je n’ai pas pu participer. Le 3x3 c’est toujours un moment sympathique à faire entre amis. Courir sur 20 mètres, ne pas toucher le ballon parfois, rester sur le banc, ça ne convient pas à tout le monde. Le 3x3 est plus intense, très rapide et les joueurs sont tous concernés. Comment l’arbitre que vous êtes juge la manière de siffler en 3x3 ? Trop permissive ? Non, au contraire. Le contact est accepté et on revient à l’esprit street. Je trouve qu’il y a beaucoup de respect, pas de mauvais coups, pas de mauvais gestes. Les chocs sont propres. Et l’arbitre est rarement remis en cause. Surtout que des arbitres Euroleague ont sifflé sur les gros tournois de 3x3 et ont l’expérience pour gérer des joueurs qui n’atteindront jamais ce niveau. A titre personnel je dis toujours que pour arbitrer, il faut jouer au basket. Le jeu aide à l’arbitrage et cette expérience m’a aidé à mieux siffler.
MARS2017 13
"LE 3X3 J’Y PENSE TOUS LES JOURS" Membre de l’Équipe de France de 3x3 l’été dernier au Championnat d’Europe, Anthony Christophe (1,89 m, 34 ans), meneur à Hyères-Toulon (Pro A), va se muer en organisateur d’un tournoi central en juillet prochain. A quand remonte votre premier contact avec le 3x3 ? J’étais avec des amis basketteurs. On a vu qu’un tournoi se montait sur la ville de Nice en 2012. On est allé voir le terrain et tout de suite cela nous a donné envie de jouer. Ça attire l’œil. On s’est inscrit et on a perdu en finale à la dernière seconde. Un tir avec la planche. Les règles étaient surprenantes, l’absence de temps faibles… on y a vite pris goût. Avec mon équipe on a commencé à surveiller les tournois près de chez nous, à s’intéresser au mode de fonctionnement afin d’accéder à l’Open de France et au World Tour FIBA. Là tu en prends vraiment plein les yeux.
accéder à un tournoi central est la première marche vers l’Open de France et pourquoi pas la possibilité d’atteindre une étape du World Tour de la FIBA. Des étapes qui avaient emmené les joueurs à Mexico, Utsunomiya, Prague, Lausanne, Debrecen, Pékin et Rio en 2016 avant une grande finale à Abu Dhabi. Des rendez-vous spectaculaires et parfaitement
14 BASKETBALLMAGAZINE
organisés qui attirent des pros comme les Slovènes Ales Kunc et Blaz Cresnar ou le Porto Ricain Luis Hernandez, mais également des vrais spécialistes de la discipline qui se déplacent à travers le Monde pour empocher les prize money (10.000 dollars pour une victoire en Master, 30.000 dollars pour une victoire en finale). Les Serbes de Novi Sad du numéro
un mondial au ranking, Dusan Bulut, ont ainsi remporté la finale du World Tour en 2014 et 2015 et ont empoché le chèque du vainqueur en 2016 lors des Masters japonais, hongrois et chinois ! Les équipes françaises n’ont pas encore atteint ce niveau d’implication mais l’une d’entre-elles a cependant écrit la belle histoire tricolore du dernier été. Cinquièmes de l’Open de France le 30 juillet, les Bordelais Charles Albert, Aurélien Blanchard, Eddy Steiner et Alex Vialaret ont pris la direction de l’Angleterre le 6 août pour y disputer, et gagner, le Harrow Recreation Ground Qualifier au Nord de Londres. Victoire synonyme d’un billet d’entrée pour le Master de Debrecen où ils croiseront les futurs vainqueurs de Novi Sad. Des pros se sont également piqués au jeu à l’image du meilleur joueur français au ranking, Charles-Henri Bronchard (2,00 m, 34 ans), un des meilleurs intérieurs de Pro B avec Vichy-Clermont, double vainqueur de l’Open de France et également sélectionné en équipe de France ou Anthony Christophe (voir interview) qui ne se contente plus de suer sur les terrains : "Je le croise tous les étés depuis 2012, sauf à Clermont-Ferrand parce qu’il avait le mariage d’un copain", sourit Jackie Blanc-Gonnet. "Mais il a toujours participé à des tournois bleus, tournoi central et l’Open de France. Maintenant il devient
même organisateur ! Il fait des interventions dans des clubs, dans les pôles, c’est un passionné." Outre le circuit traditionnel du 3x3, 2017 sera marqué, pour les équipes nationales, par l’organisation en France de la Coupe du Monde du 17 au 21 juin, à Nantes. 20 équipes masculines et 20 équipes féminines de plus de 30 pays tenteront de succéder à la République Tchèque (femmes) et à la Serbie (hommes) dans une discipline que la FIBA continue de mettre en avant afin qu’elle devienne sport olympique. Une requête pour l’instant ignorée par le CIO, qui souhaite conserver la maîtrise du nombre d’athlètes présents aux Jeux. "Le but est de rester dans un cadre raisonnable de 310 compétitions et 10.500 athlètes", expliquait le secrétaire général de la FIBA Patrick Baumann cet été à USA Today. "Si vous alignez 100 athlètes au 3x3, vat-on retirer 100 athlètes du 5x5 où les trouvera-t-on ailleurs ? Nous avons dit que nous serions heureux de trouver un compromis en évoquant le nombre d’athlètes au 5x5 si cela permet d’intégrer le 3x3, à condition de conserver la compétitivité du 5x5." Des intentions très éloignées du plateau à 16 équipes (au lieu de 12) que l’instance internationale souhaitait proposer mais qui démontrent à quel point le développement 3x3 est au cœur des préoccupations de la FIBA.
Quel regard portez-vous sur le meilleur joueur de 3x3 du Monde, le Serbe Dusan Bulut ? Un regard plein de jalousie… Avec son équipe ils ont vraiment une organisation bien en place. Il faut dire qu’en Europe de l’Est il y a beaucoup de terrains de 3x3 ouverts au public et des tournois qui s’organisent tous les week-ends. Ils ne s’embarrassent pas vraiment de paperasses et d’autorisations. Dans notre équipe de 6-7 joueurs on n’est pas obsédé par nos points, notre ranking. Le but ce n’est pas de faire le maximum de tournois. Quand nous sommes trois disponibles on y va pour le gagner. On ne chasse pas les points individuels. Les professionnels ont leur saison de 5x5 à gérer jusqu’en mai-juin. Un joueur comme Bulut il ne fait que ça. Une communauté 3x3 est-elle en train de se créer en France ? Bien sûr. Les joueurs de l’université de Bordeaux par exemple, je ne les aurais pas croisés dans le monde pro. Moi je suis issu du milieu amateur, j’ai commencé en Nationale 3. Ce qu’ils ont fait c’est extra. Ils sont allés en Angleterre pour se qualifier pour un World Tour FIBA, ils ont fait les Championnats du Monde universitaires. Ce sont des expériences impressionnantes. Mon meilleur ami, Thomas Laurent, qui a joué en N3 toute sa vie, est parti à Rio il y a quelques années pour les Championnats du Monde universitaires. Tu peux toucher au haut niveau sans passer par le professionnalisme. Tous les profils peuvent s’exprimer. Eddy Steiner de Bordeaux fait 1,75 m et il shoote de loin, d’autres sont des crosseurs, d’autres des lourds. Parfois tu croises des joueurs qui n’ont pas toutes les qualités requises en pro mais en 3x3 ils vont pouvoir s’exprimer. Vous ne vous contentez pas de jouer, de quelle manière faites-vous la promotion de la discipline ? Cet été j’ai quitté mon club pour aller disputer le Championnat d’Europe avec l’Équipe de France en Roumanie. Je suis très attaché à la ville de Hyères et à travers des missions d’intérêt général auprès des jeunes des quartiers et avec les partenaires du club, j’ai pu faire découvrir la discipline. Lors d’une soirée de récompenses pour les jeunes sportifs de Hyères j’ai emmené des joueurs pros faire une démonstration en présence du maire et de la maire-adjointe. J’ai pu ensuite leur présenter un projet de tournoi. Le 3x3 j’y pense tous les jours et j’ai hâte d’être cet été. J’appelle Jackie Blanc-Gonnet et Adrien Dubois tous les deux jours. Si j’ai une question sur la compétition je contacte aussi Richard Billant. C’est un trio de choc sur lequel je peux m’appuyer. Quelle est la nature de votre projet cet été ? La Mairie de Hyères et son maire Jean-Pierre Giran viennent de donner leur accord pour l’organisation d’un événement autour du 3x3 pendant trois jours sur le port de la capitainerie en plein mois de juillet. C’est un lieu stratégique et très touristique. Les terrains seront accessibles aux touristes, aux centres aérés, aux entreprises. Le tournoi central sera qualificatif pour l’Open de France. La ville nous a beaucoup aidés et a décidé de miser sur la pratique. J’espère que nous pourrons pérenniser l’événement.
MARS2017 15
"LE 3X3 J’Y PENSE TOUS LES JOURS" Membre de l’Équipe de France de 3x3 l’été dernier au Championnat d’Europe, Anthony Christophe (1,89 m, 34 ans), meneur à Hyères-Toulon (Pro A), va se muer en organisateur d’un tournoi central en juillet prochain. A quand remonte votre premier contact avec le 3x3 ? J’étais avec des amis basketteurs. On a vu qu’un tournoi se montait sur la ville de Nice en 2012. On est allé voir le terrain et tout de suite cela nous a donné envie de jouer. Ça attire l’œil. On s’est inscrit et on a perdu en finale à la dernière seconde. Un tir avec la planche. Les règles étaient surprenantes, l’absence de temps faibles… on y a vite pris goût. Avec mon équipe on a commencé à surveiller les tournois près de chez nous, à s’intéresser au mode de fonctionnement afin d’accéder à l’Open de France et au World Tour FIBA. Là tu en prends vraiment plein les yeux.
accéder à un tournoi central est la première marche vers l’Open de France et pourquoi pas la possibilité d’atteindre une étape du World Tour de la FIBA. Des étapes qui avaient emmené les joueurs à Mexico, Utsunomiya, Prague, Lausanne, Debrecen, Pékin et Rio en 2016 avant une grande finale à Abu Dhabi. Des rendez-vous spectaculaires et parfaitement
14 BASKETBALLMAGAZINE
organisés qui attirent des pros comme les Slovènes Ales Kunc et Blaz Cresnar ou le Porto Ricain Luis Hernandez, mais également des vrais spécialistes de la discipline qui se déplacent à travers le Monde pour empocher les prize money (10.000 dollars pour une victoire en Master, 30.000 dollars pour une victoire en finale). Les Serbes de Novi Sad du numéro
un mondial au ranking, Dusan Bulut, ont ainsi remporté la finale du World Tour en 2014 et 2015 et ont empoché le chèque du vainqueur en 2016 lors des Masters japonais, hongrois et chinois ! Les équipes françaises n’ont pas encore atteint ce niveau d’implication mais l’une d’entre-elles a cependant écrit la belle histoire tricolore du dernier été. Cinquièmes de l’Open de France le 30 juillet, les Bordelais Charles Albert, Aurélien Blanchard, Eddy Steiner et Alex Vialaret ont pris la direction de l’Angleterre le 6 août pour y disputer, et gagner, le Harrow Recreation Ground Qualifier au Nord de Londres. Victoire synonyme d’un billet d’entrée pour le Master de Debrecen où ils croiseront les futurs vainqueurs de Novi Sad. Des pros se sont également piqués au jeu à l’image du meilleur joueur français au ranking, Charles-Henri Bronchard (2,00 m, 34 ans), un des meilleurs intérieurs de Pro B avec Vichy-Clermont, double vainqueur de l’Open de France et également sélectionné en équipe de France ou Anthony Christophe (voir interview) qui ne se contente plus de suer sur les terrains : "Je le croise tous les étés depuis 2012, sauf à Clermont-Ferrand parce qu’il avait le mariage d’un copain", sourit Jackie Blanc-Gonnet. "Mais il a toujours participé à des tournois bleus, tournoi central et l’Open de France. Maintenant il devient
même organisateur ! Il fait des interventions dans des clubs, dans les pôles, c’est un passionné." Outre le circuit traditionnel du 3x3, 2017 sera marqué, pour les équipes nationales, par l’organisation en France de la Coupe du Monde du 17 au 21 juin, à Nantes. 20 équipes masculines et 20 équipes féminines de plus de 30 pays tenteront de succéder à la République Tchèque (femmes) et à la Serbie (hommes) dans une discipline que la FIBA continue de mettre en avant afin qu’elle devienne sport olympique. Une requête pour l’instant ignorée par le CIO, qui souhaite conserver la maîtrise du nombre d’athlètes présents aux Jeux. "Le but est de rester dans un cadre raisonnable de 310 compétitions et 10.500 athlètes", expliquait le secrétaire général de la FIBA Patrick Baumann cet été à USA Today. "Si vous alignez 100 athlètes au 3x3, vat-on retirer 100 athlètes du 5x5 où les trouvera-t-on ailleurs ? Nous avons dit que nous serions heureux de trouver un compromis en évoquant le nombre d’athlètes au 5x5 si cela permet d’intégrer le 3x3, à condition de conserver la compétitivité du 5x5." Des intentions très éloignées du plateau à 16 équipes (au lieu de 12) que l’instance internationale souhaitait proposer mais qui démontrent à quel point le développement 3x3 est au cœur des préoccupations de la FIBA.
Quel regard portez-vous sur le meilleur joueur de 3x3 du Monde, le Serbe Dusan Bulut ? Un regard plein de jalousie… Avec son équipe ils ont vraiment une organisation bien en place. Il faut dire qu’en Europe de l’Est il y a beaucoup de terrains de 3x3 ouverts au public et des tournois qui s’organisent tous les week-ends. Ils ne s’embarrassent pas vraiment de paperasses et d’autorisations. Dans notre équipe de 6-7 joueurs on n’est pas obsédé par nos points, notre ranking. Le but ce n’est pas de faire le maximum de tournois. Quand nous sommes trois disponibles on y va pour le gagner. On ne chasse pas les points individuels. Les professionnels ont leur saison de 5x5 à gérer jusqu’en mai-juin. Un joueur comme Bulut il ne fait que ça. Une communauté 3x3 est-elle en train de se créer en France ? Bien sûr. Les joueurs de l’université de Bordeaux par exemple, je ne les aurais pas croisés dans le monde pro. Moi je suis issu du milieu amateur, j’ai commencé en Nationale 3. Ce qu’ils ont fait c’est extra. Ils sont allés en Angleterre pour se qualifier pour un World Tour FIBA, ils ont fait les Championnats du Monde universitaires. Ce sont des expériences impressionnantes. Mon meilleur ami, Thomas Laurent, qui a joué en N3 toute sa vie, est parti à Rio il y a quelques années pour les Championnats du Monde universitaires. Tu peux toucher au haut niveau sans passer par le professionnalisme. Tous les profils peuvent s’exprimer. Eddy Steiner de Bordeaux fait 1,75 m et il shoote de loin, d’autres sont des crosseurs, d’autres des lourds. Parfois tu croises des joueurs qui n’ont pas toutes les qualités requises en pro mais en 3x3 ils vont pouvoir s’exprimer. Vous ne vous contentez pas de jouer, de quelle manière faites-vous la promotion de la discipline ? Cet été j’ai quitté mon club pour aller disputer le Championnat d’Europe avec l’Équipe de France en Roumanie. Je suis très attaché à la ville de Hyères et à travers des missions d’intérêt général auprès des jeunes des quartiers et avec les partenaires du club, j’ai pu faire découvrir la discipline. Lors d’une soirée de récompenses pour les jeunes sportifs de Hyères j’ai emmené des joueurs pros faire une démonstration en présence du maire et de la maire-adjointe. J’ai pu ensuite leur présenter un projet de tournoi. Le 3x3 j’y pense tous les jours et j’ai hâte d’être cet été. J’appelle Jackie Blanc-Gonnet et Adrien Dubois tous les deux jours. Si j’ai une question sur la compétition je contacte aussi Richard Billant. C’est un trio de choc sur lequel je peux m’appuyer. Quelle est la nature de votre projet cet été ? La Mairie de Hyères et son maire Jean-Pierre Giran viennent de donner leur accord pour l’organisation d’un événement autour du 3x3 pendant trois jours sur le port de la capitainerie en plein mois de juillet. C’est un lieu stratégique et très touristique. Les terrains seront accessibles aux touristes, aux centres aérés, aux entreprises. Le tournoi central sera qualificatif pour l’Open de France. La ville nous a beaucoup aidés et a décidé de miser sur la pratique. J’espère que nous pourrons pérenniser l’événement.
MARS2017 15
Un été
ANGELO TSAGARAKIS >
100% BASKET
"JE METS DES CLAUSES 3X3 DANS MES CONTRATS"
DU 02 JUILLET AU 12 AOÛT 2017
Par Julien Guérineau
Ancien international chez les jeunes, joueur référencé en Pro B (230 matches à 10,5 pts de moyenne), le Franco-Grec Angelo Tsagarakis (1,90 m, 32 ans) a rejoint le club de Trikala, 10e du championnat hellène la saison passée et actuellement en course pour une place en playoffs. Tout en gardant un œil sur le circuit 3x3 et les futurs rendez-vous de l’Équipe de France.
N O I IT
D É 23 e
STAGES JOUEURS / ARBITRES GARÇONS ET FILLES 12 À 25 ANS
ENCADREMENT QUALIFIÉ 400€ LA SEMAINE COMPLÈTE
JOUEURS ARBITRES
[ 12 à 17 ans ]
[ 14 à 17 ans ]
Filles & Garçons
Filles & Garçons
PERFECTIONNEMENT
DIPLÔME DÉPARTEMENTAL
Bellenger / IS / FFBB
• 02 - 08 juillet 2017 / J • 09 - 15 juillet 2017 / J A • 16 - 22 juillet 2017 / J • 23 - 29 juillet 2017 / J • 30 juillet - 05 août 2017 / J
JOUEURS ARBITRES
Quelle image aviez-vous du championnat grec avant de vous engager avec Trikala ? La réputation c’est un QI basket très élevé, championnat très dense et très physique. Maintenant que je vis l’expérience c’est très clairement confirmé. Au niveau de la lecture du jeu, de la préparation tactique, du scouting des adversaires, c’est extrêmement pointu et détaillé. Cette connaissance du basket se retrouve également dans les salles. Ça envoie du bois même dans les tribunes.
16 BASKETBALLMAGAZINE
La réalité du championnat est parfois assez éloignée des matches d’Euroleague de la semaine disputés devant 15 ou 20.000 spectateurs. Qu’en est-il ? Quand tu parles des équipes "européennes" grecques, Aris, AEK, PAOK, Panathinaikos, Olympiakos, tu évolues dans des grandes salles avec des supporters qui voyagent en semaine pour suivre leur équipe. Ensuite tu as une deuxième partie de championnat avec des budgets plus restreints, des salles plus petites mais une culture et un amour
du basket qui restent les mêmes. A Trikala le soutien populaire est très fort. Je pense qu’en dehors du top 5 nous avons les meilleurs fans. Le club est vraiment central dans le quotidien des gens. Ils sont très investis et très fiers de nos bons résultats. Trikala est assez éloigné du cliché de la plage et du soleil. C’est au cœur de la Grèce, dans les montagnes. Pertouli à côté est magnifique, des gens viennent ici pour skier. Cela me permet d’approfondir mon héritage culturel. C’est quelque chose qui me titillait depuis
[ 18 à 25 ans ]
[ 17 à 25 ans ]
Filles & Garçons
Filles & Garçons
PRÉ-SAISON
DIPLÔME RÉGIONAL DIPLÔME DÉPARTEMENTAL [+ de 18 ans]
• 06 - 12 août 2017 / J A
POSSIBILITÉ DE FAIRE PLUSIEURS SEMAINES DE STAGE
WWW.FFBB.COM
MARS2017 17
Un été
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DU 02 JUILLET AU 12 AOÛT 2017
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[ 18 à 25 ans ]
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• 06 - 12 août 2017 / J A
POSSIBILITÉ DE FAIRE PLUSIEURS SEMAINES DE STAGE
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LA FFBB ET GRDF PRÉSENTENT
ANGELO TSAGARAKIS >
Alors que vous avez fait la plus grande partie de votre carrière en Pro B, avez-vous été surpris de recevoir une offre de Grèce ? Cela faisait quatre ans que j’avais des offres venant de Grèce. J’avais privilégié la France pour plusieurs raisons. Rester à proximité de ma mère notamment. J’avais aussi envie de goûter à la Pro A. Financièrement, en étant un bon joueur français de Pro B, j’avais une évolution salariale satisfaisante. Les possibilités en Grèce étaient intéressantes sportivement mais me demandaient de faire des sacrifices conséquents au niveau financier. Cet été je suis arrivé en bout de cycle en France. J’avais besoin d’un nouveau challenge. En Pro B j’ai tout gagné (champion de France 2014) et en Pro A j’ai prouvé qu’avec une opportunité je pouvais être performant (8,0 pts en 18’ avec Boulogne en 2014/15). Les nouveaux quotas concernant les joueurs étrangers et la réalité économique de ce que les clubs offrent aux joueurs français qui ne sont pas internationaux font que je n’avais pas envie d’attendre avec le risque de me retrouver dans une mauvaise situation. J’estime qu’il y a une très forte culture du joueur américain en France et que de bons joueurs français sont barrés par des Américains de seconde zone. On se félicite de la réussite de Wilfried Yeguete, Jacques Alingue ou Lahou Konate. Mais on ne donnait pas cher de leur peau au début. Il y en a beaucoup comme eux. David Denave est All Star après des années en Pro B. On crie au miracle. Mais ce n’est pas un miracle. C’est un joueur qu’on a responsabilisé. Je trouve que le basket français a un réel problème d’identité et c’était le bon moment pour moi de partir. Je ne le regrette absolument pas. Comment êtes-vous perçu à Trikala ? Je suis vu comme un Grec au parcours atypique. J’ai suivi un cursus universitaire aux Etats-Unis et je fais le lien entre les joueurs américains et les locaux. C’était déjà le cas en France. C’est un atout. Ce qui me fait plaisir, et me perturbe également, c’est que je viens d’arriver dans un championnat et je suis respecté par mon staff technique et par les coaches adverses comme je n’ai pas été respecté en Pro A. Je me retrouve quand même avec 27 minutes de temps de jeu dans un club en course pour les playoffs (9,9 pts, 2,9 rbds après 15 matches). Je me pose la question : comment cette opportunité est donnée à un mec comme moi ? Et je ne fais rien de plus que ce que je faisais en France.
18 BASKETBALLMAGAZINE
Les joueurs et le staff connaissent-ils vos activités 3x3 ? Les gens se renseignent et même si je ne le mets pas spécialement en avant, les réseaux sociaux font qu’on trouve vite des highglights de 3x3 quand on fait des recherches sur mon nom. Le staff était d’autant plus au courant que je devais arriver avec quelques jours de retard pour jouer le championnat d’Europe 3x3 avec l’Équipe de France. J’avais une lésion abdominale et finalement je n’ai pas pu participer. Mais en fonction des dates du World Tour FIBA je mets des clauses dans mon contrat me permettant de m’absenter pour participer avec mon équipe de Team Paris. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le 3x3. Est-ce une pratique alternative, complémentaire ? Aujourd’hui c’est une plateforme sur laquelle je pourrais continuer à évoluer si j’arrive à saturation au niveau du 5x5. Je combine les deux, j’aime le basket dans sa globalité et je suis très compétiteur. En plus cela me permet de représenter mon
forme. Je suivais ça à distance et j’ai fini par monter une équipe avec l’objectif de gagner l’Open de France en 2015. On n’avait pas pensé au Masters à Prague. Sur place on a surpris tout le monde en battant Novi Sad, les numéros un mondiaux. Même si on perd en demi-finale et qu’on rate la qualification pour le World Tour d’Abhu Dabi on s’est dit avec les gars qu’il y avait vraiment quelque
29 JUILLET
2017
"C’EST UNE PLATEFORME SUR LAQUELLE JE POURRAIS CONTINUER À ÉVOLUER SI J’ARRIVE À SATURATION AU NIVEAU DU 5X5. JE COMBINE LES DEUX, J’AIME LE BASKET DANS SA GLOBALITÉ ET JE SUIS TRÈS COMPÉTITEUR." pays et c’est très important pour moi. Le World Tour FIBA est vraiment un événement exceptionnel et si tu as une chance de te qualifier pour les finales mondiales ce serait bête de ne pas prendre les choses au sérieux. En plus le 3x3 pourrait devenir sport olympique donc je l’ai toujours dans un coin de ma tête. Avez-vous souvenir de votre premier tournoi 3x3 avec les règles FIBA ? Je faisais partie du groupe des pionniers qui s’est préparé pour la première Coupe du Monde 3x3 à Athènes en 2012. Encore une fois un pépin m’a empêché de partir. A l’époque nous étions vraiment entre nous. Depuis, le circuit FIBA a vraiment pris
chose à faire en 3x3. L’été dernier on a mis sur pied un programme spécifique avec des tournois à Lipik en Croatie, à Moscou. A 32 ans, pourriez-vous imaginer vous consacrer pleinement à la pratique si le 3x3 continuait à se développer ? Bien sûr. J’ai toujours voulu utiliser le basket comme un moyen de voyager. Le 3x3 me l’a permis cet été en allant en Croatie, en Russie. J’aurais été en Roumanie sans ma blessure. Je crois savoir qu’une ligue professionnelle s’est créée au Japon. C’est une destination qui m’attire particulièrement. Donc si l’opportunité se présente c’est clairement quelque chose dans lequel je m’investirai.
LYON PLACE BELLECOUR
Crédits Photos : ©Bellenger / ©IS / ©FFBB / © no_limit_pictures
pas mal d’années. Mon père vient voir tous mes matches, même en déplacement et cela me rend très heureux.
#Superleague3X3
D. R.
ffbb.com/3X3
LE MEILLEUR DU
BASKET 3X3 SUIVEZ-NOUS
EN FRANCE MARS2017 19
JÉRÉMY NICOLAS LAVAL >
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
Par Jérémy Barbier
UNE NOTORIÉTÉ GRANDISSANTE Totalement inconnu lors de son retour en France il y a trois ans, l’intérieur Jérémy Nicolas (1,98 m, 27 ans) porte aujourd’hui une partie du destin de Laval sur ses larges épaules.
32 BASKETBALLMAGAZINE
56 "SI NOUS RESTONS SÉRIEUX ET CONCENTRÉS JUSQU’AU BOUT, ÇA DEVRAIT PASSER. MAIS PAS DE DÉCONCENTRATION" Laval
Lorsqu’il débarqua en 2014 en provenance directe du Montana, personne ne savait vraiment à quoi s’attendre. "On ne me connaissait pas du tout", précise Jérémy Nicolas. Et pour cause, cet intérieur qui goûta au basket sur le tard avait tout fait pour se faire oublier. Licencié pour la première fois à 15 ans, l’ancien gamin en surpoids répéta les fondamentaux quatre saisons à Villepinte avant de rejoindre le pôle outremer en Martinique. "Un chemin un peu à l’envers", sourit-il. A 20 ans, quand la majorité des prospects commencent à penser au professionnalisme, Jérémy Nicolas réalisait lui son rêve américain : deux ans en Junior College puis deux autres saisons universitaires, une expérience inoubliable pour l’intéressé mais un cursus trop peu exposé pour interpeller les recruteurs. "J’ai joué en NAIA, la petite sœur de la NCAA, personne ne regarde vraiment cette ligue. Ce sont mes stats au shoot qui ont fait office de références." Et voici comment, à 25 ans, Jérémy commença réellement sa carrière sur les parquets du basket français. "On ne s’occupait pas de moi sur le terrain, je n’étais clairement pas le gars qu’il fallait stopper à tout prix." Deux saisons plus tard, le capitaine lavallois n’a plus besoin de montrer patte blanche. Avec 25 points en moyenne chaque week-end, il est devenu un scoreur que l’on surveille comme le lait sur le feu. "Je suis scoreur par défaut", explique-t-il. "Je fais ce que le coach demande : scorer en dessous, créer pour les autres, peu importe. J’ai eu la chance de trouver une équipe qui voulait jouer autour de moi." Dans son sillage, Laval tutoie l’accession à l’étage supérieur depuis deux ans. "Scorer, c’est bien. Gagner des matches, c’est mieux." La troisième année sera-t-elle la bonne ? "J’étais venu pour ça dès la première saison, il faut terminer le travail." A l’heure d’écrire ces lignes, l’US Laval, leader de la poule E (14 victoires, 1 défaite), tenait son destin entre ses mains. "Si nous
restons sérieux et concentrés jusqu’au bout, ça devrait passer. Mais pas de déconcentration", harangue celui qui se décrit lui-même comme un leader silencieux. Aujourd’hui âgé de 27 ans, Jérémy Nicolas sait que ses meilleures saisons sont potentiellement devant lui. "Après trois ans en
N3, je pense avoir fait le tour de ce championnat. Je ne connais pas de compétiteur qui ne souhaiterait pas évoluer à l’étage supérieur. Nous avons joué contre des équipes de N2 en coupe, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu. C’est à ce niveau que je veux évoluer."
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MARS2017 33