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EDWIN JACKSON DOMINATEUR ET DÉSIRÉ

N°834 - AVRIL2017 - WWW.FFBB.COM


EDWIN JACKSON >

"JE SAVAIS QUE ÇA SE PASSERAIT COMME ÇA" Propos recueillis par Julien Guérineau

Meilleur marqueur et meilleure évaluation du championnat espagnol. C’est le tour de force réalisé par Edwin Jackson (1,90 m, 27 ans). Avec Estudiantes Madrid l’arrière français enchaîne les performances offensives de grande classe et affiche des moyennes jamais vues en ACB depuis près d’une dizaine d’années. De quoi susciter l’intérêt des grands clubs européens même si Jackson ne cache pas ses rêves de NBA. Êtes-vous particulièrement sollicité par les médias espagnols ? En Espagne c’est abusé. Je fais 3-4 interviews par semaine. En plus à Madrid ils sont friands de nouveautés. Ça leur permet de parler du championnat avec d’autres sujets que Barça et Real. Donc les médias sont contents.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Votre réponse c’est donc je n’ai pas changé… Bien sûr que j’ai travaillé cet été mais je n’ai pas changé dans le sens où je ne vaux pas 20 points de plus que la saison dernière. Après, les gens voient ce qu’ils veulent. Quand j’ai mis 24 points au CSKA Moscou avec Malaga et qu’on gagne chez eux cela prouve que je pouvais faire de gros matches contre de grosses équipes. Mais quand tu joues 11 minutes ce n’est pas évident de mettre 20 points.

Miguel Barreto

Bacot / FFBB

Quels sont les angles choisis ? La surprise, la révélation, la curiosité ? Un peu de tout. Cela faisait des années qu’un joueur n’avait pas tourné à une telle moyenne. Donc il me demande bien évidemment comment tu fais pour passer de 6 points de moyenne à 23. Il y a un côté révélation parce qu’ils me disent qu’ils avaient vu de bons passages de moi mais pas dans la constance. Pour moi cela a à voir avec le temps de jeu tout simplement. Ça fait la différence. Je pense que j’aurais déjà pu très bien jouer l’an passé.

AVRIL2017

11


EDWIN JACKSON >

"JE SAVAIS QUE ÇA SE PASSERAIT COMME ÇA" Propos recueillis par Julien Guérineau

Meilleur marqueur et meilleure évaluation du championnat espagnol. C’est le tour de force réalisé par Edwin Jackson (1,90 m, 27 ans). Avec Estudiantes Madrid l’arrière français enchaîne les performances offensives de grande classe et affiche des moyennes jamais vues en ACB depuis près d’une dizaine d’années. De quoi susciter l’intérêt des grands clubs européens même si Jackson ne cache pas ses rêves de NBA. Êtes-vous particulièrement sollicité par les médias espagnols ? En Espagne c’est abusé. Je fais 3-4 interviews par semaine. En plus à Madrid ils sont friands de nouveautés. Ça leur permet de parler du championnat avec d’autres sujets que Barça et Real. Donc les médias sont contents.

10 BASKETBALLMAGAZINE

Votre réponse c’est donc je n’ai pas changé… Bien sûr que j’ai travaillé cet été mais je n’ai pas changé dans le sens où je ne vaux pas 20 points de plus que la saison dernière. Après, les gens voient ce qu’ils veulent. Quand j’ai mis 24 points au CSKA Moscou avec Malaga et qu’on gagne chez eux cela prouve que je pouvais faire de gros matches contre de grosses équipes. Mais quand tu joues 11 minutes ce n’est pas évident de mettre 20 points.

Miguel Barreto

Bacot / FFBB

Quels sont les angles choisis ? La surprise, la révélation, la curiosité ? Un peu de tout. Cela faisait des années qu’un joueur n’avait pas tourné à une telle moyenne. Donc il me demande bien évidemment comment tu fais pour passer de 6 points de moyenne à 23. Il y a un côté révélation parce qu’ils me disent qu’ils avaient vu de bons passages de moi mais pas dans la constance. Pour moi cela a à voir avec le temps de jeu tout simplement. Ça fait la différence. Je pense que j’aurais déjà pu très bien jouer l’an passé.

AVRIL2017

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Est-ce justement l’étape suivante vous concernant ? Je ne peux pas répondre ! Ça dépend de la configuration de l’équipe. Aujourd’hui, à Estudiantes, pour gagner, j’ai besoin de scorer. Si je jouais 2 au CSKA avec Teodosic, je le chercherais, si je joue avec Nando De Colo et Thomas Heurtel en Équipe de France, je vais les chercher et passer sur des shoots difficiles que je prends en ce moment. Si le coach a besoin d’un stoppeur je prendrai sans doute plus de rebonds.

Photos David Grau Llinares

Après un match à Badalone le 5 mars où vous terminez à 22 points et 22 d’évaluation vous twittez que vous avez réalisé un mauvais match. Est-ce un bon résumé de vos nouvelles exigences ? Oui parce que je shoote à 7/18 alors que d’habitude je suis au-dessus des 50%. Ce n’est pas un bon match, je n’ai pas réussi à porter mes coéquipiers, je n’ai pas fait beaucoup de passes. Maintenant que je joue 30 minutes, mettre 20 points n’est pas un problème. Le problème c’est le pourcentage, mon impact, ma capacité à élever mon niveau de jeu pour accrocher les playoffs.

12 BASKETBALLMAGAZINE

Plus encore que votre impact au scoring, votre première place à l’évaluation traduit-elle une évolution dans votre jeu ? En Espagne les fautes provoquées rentrent en compte dans l’évaluation. Ce qui n’est pas le cas en France. Sinon j’aurais sans doute été premier à l’évaluation lors de ma dernière saison avec l’ASVEL. La méthode LNB favorise les grands qui prennent plus

Une plus grande agressivité vers le cercle, un meilleur équilibre entre les paniers à deux et à trois-points est-ce le résultat d’une nouvelle approche de votre jeu ou simplement les opportunités qui se présentent à vous ? Je pense qu’on ne se rend pas compte à quel point le championnat de France est athlétique. Faire la différence en un contre un c’est vraiment difficile, d’autant plus qu’il y a moins de shooteurs donc des couloirs de pénétration plus réduits. Même en Euroleague je ne trouvais pas ça terriblement dur en un contre un. Il y a moins d’athlètes en Espagne. Et mes lancersfrancs cela vient également du respect que j’ai pu gagner dans la Ligue. Je provoque des fautes parce que les arbitres sont plus regardants. Vous mettez plus de points depuis le début de la phase retour. Qu’est-ce que cela signifie quant aux difficultés des défenses à s’adapter à vos points forts ? Je ne suis pas un joueur qui met des shoots en sortie d’écrans ou sur du pick n’roll. Quand tu es efficace sur des situations de un contre un, ce n’est pas évident d’envoyer une prise à deux complètement aléatoire pour t’arrêter. Donc les solutions sont limitées. C’est la même problématique avec Nando. Je me crée mes opportunités. Malgré tout, je sens que depuis le début de saison la dureté a changé. Les défenses sont à la limite, chaque fois que je coupe dans la raquette je suis touché. On essaie

de me sortir du match. Le combat physique est plus important. Après quelques mois au Barça (5,8 pts en 15’) puis une saison à Malaga (6,6 pts en 16’) quelles étaient vos intentions dans votre construction de carrière ? Pour la petite histoire, un coach en Espagne, dont je tairais le nom, a déclaré que c’était mieux que je quitte l’ACB, que je ne pouvais pas y jouer, que le championnat était trop fort. Je devais partir et à cause de lui je suis resté. Ça m’a vraiment piqué au vif. J’ai dit à mon agent que j’allais rester, peu importe dans quelle équipe et que j’allais dominer toute l’année. Avez-vous besoin de vous fixer ces objectifs individuels ? Ça m’excite. Peut-être que j’en ai besoin effectivement. Tout le monde se fixe des objectifs individuels. Simplement quand on me pose la question je réponds honnêtement. Les contacts avec Estudiantes Madrid ont-ils été rapides ? Oui parce que même si je ne sortais pas d’une grosse saison, des clubs de seconde moitié de tableau étaient intéressés. En plus j’avais fait un bon match contre Badalone dont le coach a signé à Estudiantes. Il m’a expliqué qu’il pensait que je pouvais performer dans son style de jeu et j’avais effectivement remarqué que la manière dont jouaient ses équipes pouvait me convenir. Je n’ai pas longtemps hésité. Estudiantes a échappé à la relégation en étant repêché. Quelles sont les ambitions d’un club qui évoluait encore en Euroleague il y a une dizaine d’années ? Le club va essayer de surfer sur la vague de cette saison. Je ne sais pas si nous parviendrons à nous qualifier en playoffs mais les résultats sont bien meilleurs que dans un passé récent. On sent qu’Estudiantes a retrouvé une certaine fierté. Nous avons battu Barcelone devant une salle à guichets fermés, nous sommes compétitifs dans tous les matches. Le club ne va pas passer de la relégation à candidat au titre en un an mais quand tu fais une saison digne, sans regarder ce qui se passe tout en bas du classement, tu retrouves de l’espoir après des moments difficiles. Les gens sont contents.

Bellenger / IS / FFBB

de rebonds. Et il y a plus de passes que de rebonds dans un match. Ce qui est amusant c’est que beaucoup de gens me parlent de mon évolution alors que j’ai les mêmes moyennes aux rebonds et à la passe qu’en Pro A. Trois rebonds et trois passes ce n’est pas non plus extraordinaire…

"POUR LA PETITE HISTOIRE, UN COACH EN ESPAGNE, DONT JE TAIRAIS LE NOM, A DÉCLARÉ QUE C’ÉTAIT MIEUX QUE JE QUITTE L’ACB, QUE JE NE POUVAIS PAS Y JOUER, QUE LE CHAMPIONNAT ÉTAIT TROP FORT."

Historiquement Estudiantes est né en 1947 au sein de l’Institut scolaire Ramiro de Maetzu et s’est construit autour de la formation et d’un esprit très éloigné de celui du riche voisin du Real. Ressent-on encore cet héritage aujourd’hui ? C’est un club très familial. Nous n’avons pas toujours la salle à disposition pour l’entraînement parce qu’on la partage avec la cantera (le centre de formation).

Cela me rappelle Nanterre dans l’état d’esprit avec des gens très proches qui suivent l’équipe, qui organisent un arbre de Noël. Il y a un vrai partage et une vraie proximité. Comment gérez-vous le rythme d’un match par semaine très éloigné de ce que vous avez pu connaître depuis de nombreuses années ?

AVRIL2017 13


Est-ce justement l’étape suivante vous concernant ? Je ne peux pas répondre ! Ça dépend de la configuration de l’équipe. Aujourd’hui, à Estudiantes, pour gagner, j’ai besoin de scorer. Si je jouais 2 au CSKA avec Teodosic, je le chercherais, si je joue avec Nando De Colo et Thomas Heurtel en Équipe de France, je vais les chercher et passer sur des shoots difficiles que je prends en ce moment. Si le coach a besoin d’un stoppeur je prendrai sans doute plus de rebonds.

Photos David Grau Llinares

Après un match à Badalone le 5 mars où vous terminez à 22 points et 22 d’évaluation vous twittez que vous avez réalisé un mauvais match. Est-ce un bon résumé de vos nouvelles exigences ? Oui parce que je shoote à 7/18 alors que d’habitude je suis au-dessus des 50%. Ce n’est pas un bon match, je n’ai pas réussi à porter mes coéquipiers, je n’ai pas fait beaucoup de passes. Maintenant que je joue 30 minutes, mettre 20 points n’est pas un problème. Le problème c’est le pourcentage, mon impact, ma capacité à élever mon niveau de jeu pour accrocher les playoffs.

12 BASKETBALLMAGAZINE

Plus encore que votre impact au scoring, votre première place à l’évaluation traduit-elle une évolution dans votre jeu ? En Espagne les fautes provoquées rentrent en compte dans l’évaluation. Ce qui n’est pas le cas en France. Sinon j’aurais sans doute été premier à l’évaluation lors de ma dernière saison avec l’ASVEL. La méthode LNB favorise les grands qui prennent plus

Une plus grande agressivité vers le cercle, un meilleur équilibre entre les paniers à deux et à trois-points est-ce le résultat d’une nouvelle approche de votre jeu ou simplement les opportunités qui se présentent à vous ? Je pense qu’on ne se rend pas compte à quel point le championnat de France est athlétique. Faire la différence en un contre un c’est vraiment difficile, d’autant plus qu’il y a moins de shooteurs donc des couloirs de pénétration plus réduits. Même en Euroleague je ne trouvais pas ça terriblement dur en un contre un. Il y a moins d’athlètes en Espagne. Et mes lancersfrancs cela vient également du respect que j’ai pu gagner dans la Ligue. Je provoque des fautes parce que les arbitres sont plus regardants. Vous mettez plus de points depuis le début de la phase retour. Qu’est-ce que cela signifie quant aux difficultés des défenses à s’adapter à vos points forts ? Je ne suis pas un joueur qui met des shoots en sortie d’écrans ou sur du pick n’roll. Quand tu es efficace sur des situations de un contre un, ce n’est pas évident d’envoyer une prise à deux complètement aléatoire pour t’arrêter. Donc les solutions sont limitées. C’est la même problématique avec Nando. Je me crée mes opportunités. Malgré tout, je sens que depuis le début de saison la dureté a changé. Les défenses sont à la limite, chaque fois que je coupe dans la raquette je suis touché. On essaie

de me sortir du match. Le combat physique est plus important. Après quelques mois au Barça (5,8 pts en 15’) puis une saison à Malaga (6,6 pts en 16’) quelles étaient vos intentions dans votre construction de carrière ? Pour la petite histoire, un coach en Espagne, dont je tairais le nom, a déclaré que c’était mieux que je quitte l’ACB, que je ne pouvais pas y jouer, que le championnat était trop fort. Je devais partir et à cause de lui je suis resté. Ça m’a vraiment piqué au vif. J’ai dit à mon agent que j’allais rester, peu importe dans quelle équipe et que j’allais dominer toute l’année. Avez-vous besoin de vous fixer ces objectifs individuels ? Ça m’excite. Peut-être que j’en ai besoin effectivement. Tout le monde se fixe des objectifs individuels. Simplement quand on me pose la question je réponds honnêtement. Les contacts avec Estudiantes Madrid ont-ils été rapides ? Oui parce que même si je ne sortais pas d’une grosse saison, des clubs de seconde moitié de tableau étaient intéressés. En plus j’avais fait un bon match contre Badalone dont le coach a signé à Estudiantes. Il m’a expliqué qu’il pensait que je pouvais performer dans son style de jeu et j’avais effectivement remarqué que la manière dont jouaient ses équipes pouvait me convenir. Je n’ai pas longtemps hésité. Estudiantes a échappé à la relégation en étant repêché. Quelles sont les ambitions d’un club qui évoluait encore en Euroleague il y a une dizaine d’années ? Le club va essayer de surfer sur la vague de cette saison. Je ne sais pas si nous parviendrons à nous qualifier en playoffs mais les résultats sont bien meilleurs que dans un passé récent. On sent qu’Estudiantes a retrouvé une certaine fierté. Nous avons battu Barcelone devant une salle à guichets fermés, nous sommes compétitifs dans tous les matches. Le club ne va pas passer de la relégation à candidat au titre en un an mais quand tu fais une saison digne, sans regarder ce qui se passe tout en bas du classement, tu retrouves de l’espoir après des moments difficiles. Les gens sont contents.

Bellenger / IS / FFBB

de rebonds. Et il y a plus de passes que de rebonds dans un match. Ce qui est amusant c’est que beaucoup de gens me parlent de mon évolution alors que j’ai les mêmes moyennes aux rebonds et à la passe qu’en Pro A. Trois rebonds et trois passes ce n’est pas non plus extraordinaire…

"POUR LA PETITE HISTOIRE, UN COACH EN ESPAGNE, DONT JE TAIRAIS LE NOM, A DÉCLARÉ QUE C’ÉTAIT MIEUX QUE JE QUITTE L’ACB, QUE JE NE POUVAIS PAS Y JOUER, QUE LE CHAMPIONNAT ÉTAIT TROP FORT."

Historiquement Estudiantes est né en 1947 au sein de l’Institut scolaire Ramiro de Maetzu et s’est construit autour de la formation et d’un esprit très éloigné de celui du riche voisin du Real. Ressent-on encore cet héritage aujourd’hui ? C’est un club très familial. Nous n’avons pas toujours la salle à disposition pour l’entraînement parce qu’on la partage avec la cantera (le centre de formation).

Cela me rappelle Nanterre dans l’état d’esprit avec des gens très proches qui suivent l’équipe, qui organisent un arbre de Noël. Il y a un vrai partage et une vraie proximité. Comment gérez-vous le rythme d’un match par semaine très éloigné de ce que vous avez pu connaître depuis de nombreuses années ?

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Bacot / FFBB

On vous connaît grand consommateur de basket. Profitez-vous de Madrid pour aller voir jouer le Real en Euroleague ? Je ne vais pas voir jouer le Real. Il y a une vraie rivalité avec Estudiantes et par respect pour les fans je n’y vais pas. Ce serait bizarre et ce n’est pas recommandé vis-à-vis d’un public qui est vraiment derrière nous. Je suis quand même allé voir Leo Westermann quand il est venu avec le Zalgiris. Mais je consomme toujours autant de basket. J’ai mon League Pass et je regarde un ou deux matches NBA par jour.

"DANS MA CARRIÈRE QUAND ON M’EN A DONNÉ L’OPPORTUNITÉ JE NE ME RAPPELLE PAS NE PAS AVOIR PERFORMÉ. DANS MA TÊTE JE N’AVAIS AUCUN DOUTE, JE SAVAIS QUE ÇA SE PASSERAIT COMME ÇA ET QUE J’ALLAIS REBONDIR VERS UN GRAND CLUB. J’EN ÉTAIS CONVAINCU." 14 BASKETBALLMAGAZINE

Les questions concernant la saison prochaine commencent-elles à se faire plus nombreuses ? Ça y est. Tu vas où, tu vas rester en Europe, tu pars en NBA, Barcelone a dit qu’il voulait te récupérer, si Estudiantes te propose de rester que vas-tu faire… Ça ne me dérange pas. Je vais toujours avoir les mêmes réponses et les gens vont s’en lasser… ou pas et ils continueront de demander. Soit tu fais des saisons de merde et personne ne parle de toi, personne ne t’interviewe, soit tu joues bien et on te pose plein de questions. Tu ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Je préfère répondre aux questions même quand elles sont border line. Est-il inéluctable pour Estudiantes de ne servir que de tremplin ? Estudiantes a connu de très belles années. Pour l’instant c’est effectivement un club qui permet de se lancer ou de se relancer. Les structures sont excellentes mais cela demande du temps pour remonter vers les sommets. Donc aujourd’hui ils savent que lorsqu’ils attirent certains joueurs, ils ne vont pas pouvoir les retenir longtemps. Passer en quelques mois de joueur dont on doute de la capacité à s’imposer en ACB à celui de meilleur marqueur du championnat, que cela vous inspire-t-il ?

"J’AI LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR PERFORMER CONTRE DES GROS CLUBS ET JE VEUX JOUER DANS UNE ÉQUIPE QUI CROIT QUE JE PEUX FAIRE LA DIFFÉRENCE. PAS ÊTRE UN ROLE PLAYER."

Tout va très vite dans le sport de haut niveau. Un changement d’environnement, un changement de coach, une blessure… Dans ma carrière quand on m’en a donné l’opportunité je ne me rappelle pas ne pas avoir performé. Dans ma tête je n’avais aucun doute, je savais que ça se passerait comme ça et que j’allais rebondir vers un grand club. J’en étais convaincu. Vous jouez 30 minutes par match avec Estudiantes, seriez-vous prêt à retrouver un temps de jeu plus réduit dans une équipe d’Euroleague ? Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est une utopie. Les équipes qui gagnent, elles vont faire jouer leurs meilleurs joueurs. Tu vas voir qu’au Final Four, Nando De Colo et Milos Teodosic, ils joueront 30 minutes. Au Real Madrid, Sergio Llull joue 30 minutes. Être un joueur majeur dans une grosse écurie d’Euroleague c’est donc votre objectif… Oui. Je ne veux pas me retrouver dans une situation où je vais jouer 15 minutes. Je fais des cartons contre des équipes d’Euroleague. J’ai marqué 25 et 32 points contre le Barça. J’ai les qualités nécessaires pour performer contre des gros clubs et je veux jouer dans une équipe qui croit que je peux faire la différence. Pas être un role player. Estimez-vous que vous n’avez jamais été dans une telle position à l’heure de choisir votre future destination ? Quand tu es un joueur dans la course pour être MVP du championnat réputé être le meilleur en Europe, c’est sûr que tu es en position de force. Il n’y a pas beaucoup

Eduardo Candel Reviejo

Je m’inflige des charges de travail bien supérieures à ce que j’ai pu faire la saison dernière. Je fais des workouts individuels assez poussés pour travailler mon tir et mon maniement de balle. Les semaines sont parfois longues et tu as envie de jouer. Il y a peu de voyages. S’entraîner est parfois un peu ennuyeux. Ça me manque de ne pas jouer face aux meilleurs en permanence. Jouer en Euroleague c’est vraiment différent.

Presse Sports / Lahalle

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Bacot / FFBB

On vous connaît grand consommateur de basket. Profitez-vous de Madrid pour aller voir jouer le Real en Euroleague ? Je ne vais pas voir jouer le Real. Il y a une vraie rivalité avec Estudiantes et par respect pour les fans je n’y vais pas. Ce serait bizarre et ce n’est pas recommandé vis-à-vis d’un public qui est vraiment derrière nous. Je suis quand même allé voir Leo Westermann quand il est venu avec le Zalgiris. Mais je consomme toujours autant de basket. J’ai mon League Pass et je regarde un ou deux matches NBA par jour.

"DANS MA CARRIÈRE QUAND ON M’EN A DONNÉ L’OPPORTUNITÉ JE NE ME RAPPELLE PAS NE PAS AVOIR PERFORMÉ. DANS MA TÊTE JE N’AVAIS AUCUN DOUTE, JE SAVAIS QUE ÇA SE PASSERAIT COMME ÇA ET QUE J’ALLAIS REBONDIR VERS UN GRAND CLUB. J’EN ÉTAIS CONVAINCU." 14 BASKETBALLMAGAZINE

Les questions concernant la saison prochaine commencent-elles à se faire plus nombreuses ? Ça y est. Tu vas où, tu vas rester en Europe, tu pars en NBA, Barcelone a dit qu’il voulait te récupérer, si Estudiantes te propose de rester que vas-tu faire… Ça ne me dérange pas. Je vais toujours avoir les mêmes réponses et les gens vont s’en lasser… ou pas et ils continueront de demander. Soit tu fais des saisons de merde et personne ne parle de toi, personne ne t’interviewe, soit tu joues bien et on te pose plein de questions. Tu ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Je préfère répondre aux questions même quand elles sont border line. Est-il inéluctable pour Estudiantes de ne servir que de tremplin ? Estudiantes a connu de très belles années. Pour l’instant c’est effectivement un club qui permet de se lancer ou de se relancer. Les structures sont excellentes mais cela demande du temps pour remonter vers les sommets. Donc aujourd’hui ils savent que lorsqu’ils attirent certains joueurs, ils ne vont pas pouvoir les retenir longtemps. Passer en quelques mois de joueur dont on doute de la capacité à s’imposer en ACB à celui de meilleur marqueur du championnat, que cela vous inspire-t-il ?

"J’AI LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR PERFORMER CONTRE DES GROS CLUBS ET JE VEUX JOUER DANS UNE ÉQUIPE QUI CROIT QUE JE PEUX FAIRE LA DIFFÉRENCE. PAS ÊTRE UN ROLE PLAYER."

Tout va très vite dans le sport de haut niveau. Un changement d’environnement, un changement de coach, une blessure… Dans ma carrière quand on m’en a donné l’opportunité je ne me rappelle pas ne pas avoir performé. Dans ma tête je n’avais aucun doute, je savais que ça se passerait comme ça et que j’allais rebondir vers un grand club. J’en étais convaincu. Vous jouez 30 minutes par match avec Estudiantes, seriez-vous prêt à retrouver un temps de jeu plus réduit dans une équipe d’Euroleague ? Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est une utopie. Les équipes qui gagnent, elles vont faire jouer leurs meilleurs joueurs. Tu vas voir qu’au Final Four, Nando De Colo et Milos Teodosic, ils joueront 30 minutes. Au Real Madrid, Sergio Llull joue 30 minutes. Être un joueur majeur dans une grosse écurie d’Euroleague c’est donc votre objectif… Oui. Je ne veux pas me retrouver dans une situation où je vais jouer 15 minutes. Je fais des cartons contre des équipes d’Euroleague. J’ai marqué 25 et 32 points contre le Barça. J’ai les qualités nécessaires pour performer contre des gros clubs et je veux jouer dans une équipe qui croit que je peux faire la différence. Pas être un role player. Estimez-vous que vous n’avez jamais été dans une telle position à l’heure de choisir votre future destination ? Quand tu es un joueur dans la course pour être MVP du championnat réputé être le meilleur en Europe, c’est sûr que tu es en position de force. Il n’y a pas beaucoup

Eduardo Candel Reviejo

Je m’inflige des charges de travail bien supérieures à ce que j’ai pu faire la saison dernière. Je fais des workouts individuels assez poussés pour travailler mon tir et mon maniement de balle. Les semaines sont parfois longues et tu as envie de jouer. Il y a peu de voyages. S’entraîner est parfois un peu ennuyeux. Ça me manque de ne pas jouer face aux meilleurs en permanence. Jouer en Euroleague c’est vraiment différent.

Presse Sports / Lahalle

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PIERRE LANNIER, HORLOGER OFFICIEL DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DE BASKET-BALL

ACB

Bacot / FFBB

de deuxième arrière dominant et forcément les scoreurs partent à prix cher. Donc 2017 c’est un été que j’attends. Mais chaque chose en son temps. J’attends la fin de saison. Je ne me dis pas : j’ai hâte de négocier. Non, j’ai hâte de faire les playoffs, hâte de bien finir le championnat. Je sais que des clubs ont déjà appelé, que les négociations ont commencé. On verra bien. Mon rêve ça reste d’aller en NBA et j’espère que j’ai un peu attiré leur attention.

16 BASKETBALLMAGAZINE

La NBA pose cependant un problème de timing. Êtes-vous prêt à attendre et laisser passer des opportunités européennes pour y tenter votre chance ? Ça va dépendre de ce qu’on va m’offrir. Si un club européen te donne cinq millions de dollars sur trois ans et qu’une franchise NBA te dit d’attendre pour voir si elle a une place, sans garantie, c’est certain que je ne vais pas jouer avec le feu.

Quelle-est aujourd’hui votre position vis-à-vis de l’Équipe de France ? C’est marrant cette question… S’il y a bien quelque chose que je ne contrôle pas c’est l’Équipe de France. Je joue le mieux possible, si le sélectionneur veut m’appeler il m’appellera. C’est dans un coin de ma tête parce que j’y retournerai avec plaisir. Mais comme tout le monde, j’attends de savoir si on me convoquera en stage.

373A481 Coffret série limitée à 2016 exemplaires. Chronographe tout acier étanche 100 m, 2 bracelets interchangeables Liste des distributeurs sur www.pierre-lannier.fr Suivez-nous sur SÉRIE LIMITÉE

Mais après l’annonce de votre retraite internationale en 2015, la question mérite forcément d’être posée… D’accord. J’ai dit l’été dernier que j’étais prêt à revenir, qu’on avait remis les choses à plat et ma relation avec Vincent Collet et le staff est bien meilleure et que j’aimerais retrouver l’Équipe de France pour y performer. Mais je ne peux pas dire grand-chose d’autre.

AVRIL2017 17


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PIERRE LANNIER, HORLOGER OFFICIEL DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DE BASKET-BALL

ACB

Bacot / FFBB

de deuxième arrière dominant et forcément les scoreurs partent à prix cher. Donc 2017 c’est un été que j’attends. Mais chaque chose en son temps. J’attends la fin de saison. Je ne me dis pas : j’ai hâte de négocier. Non, j’ai hâte de faire les playoffs, hâte de bien finir le championnat. Je sais que des clubs ont déjà appelé, que les négociations ont commencé. On verra bien. Mon rêve ça reste d’aller en NBA et j’espère que j’ai un peu attiré leur attention.

16 BASKETBALLMAGAZINE

La NBA pose cependant un problème de timing. Êtes-vous prêt à attendre et laisser passer des opportunités européennes pour y tenter votre chance ? Ça va dépendre de ce qu’on va m’offrir. Si un club européen te donne cinq millions de dollars sur trois ans et qu’une franchise NBA te dit d’attendre pour voir si elle a une place, sans garantie, c’est certain que je ne vais pas jouer avec le feu.

Quelle-est aujourd’hui votre position vis-à-vis de l’Équipe de France ? C’est marrant cette question… S’il y a bien quelque chose que je ne contrôle pas c’est l’Équipe de France. Je joue le mieux possible, si le sélectionneur veut m’appeler il m’appellera. C’est dans un coin de ma tête parce que j’y retournerai avec plaisir. Mais comme tout le monde, j’attends de savoir si on me convoquera en stage.

373A481 Coffret série limitée à 2016 exemplaires. Chronographe tout acier étanche 100 m, 2 bracelets interchangeables Liste des distributeurs sur www.pierre-lannier.fr Suivez-nous sur SÉRIE LIMITÉE

Mais après l’annonce de votre retraite internationale en 2015, la question mérite forcément d’être posée… D’accord. J’ai dit l’été dernier que j’étais prêt à revenir, qu’on avait remis les choses à plat et ma relation avec Vincent Collet et le staff est bien meilleure et que j’aimerais retrouver l’Équipe de France pour y performer. Mais je ne peux pas dire grand-chose d’autre.

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PARTENARIAT PIERRE LANNIER >

"LE PARTENARIAT A CONTRIBUÉ À CRÉDIBILISER LA MARQUE" Fournisseur Officiel de la FFBB et des Équipes de France, l’horloger Pierre Lannier a renouvelé son partenariat avec la Fédération Française jusqu’en 2020. Son Président Directeur Général, Pierre Burgun, explique ce choix.

©Styl'List images / Etienne List

La marque s’était-elle déjà engagée dans des partenariats sportifs par le passé ? De 1994 à 2001, nous avons été partenaires de Cédric Pioline (tennis). Pierre Lannier ne souhaite pas s’engager sur plusieurs sports. Nous avons choisi le basket avec la volonté d’y rester et d’y faire un vrai travail de fond. C’est dans cette logique que nous sommes également engagés localement aux côtés de la SIG.

2017 est une année particulière pour Pierre Lannier… Nous fêtons nos 40 ans cette année. Ce qui démontre que nous avons su nous adapter aux différentes modes et aux goûts des consommateurs. Nous sommes aujourd’hui une des principales marques sur le marché français et une des dernières avec

18 BASKETBALLMAGAZINE

une production intégrée. Nous produisons 500.000 montres par an et 2016 a été une année record avec une progression de nos ventes globales de 10% et une progression de 40% à l’export. C’est le résultat d’une vraie volonté de notre part et le grand projet de Pierre Lannier pour ces prochaines années : être de plus en plus présent à

l’export. Le potentiel de développement à l’étranger est très important. Nous sommes déjà présents dans plus de 60 pays et les ventes à l’export représentent actuellement 20% de notre chiffre d’affaires. D’ici 5 ans, le but est de passer à 50% du chiffre d’affaires, tout en continuant à grandir en France, bien évidemment.

Quel était votre objectif lors de la signature du premier partenariat avec la FFBB en 2014 ? L’idée était de s’associer à la Fédération et aux Équipes de France pour essayer d’accroître notre visibilité et notre notoriété. Que les gens qui suivent le basket apprennent à connaître Pierre Lannier et nos produits. Je pense que nous y sommes parvenus. Désormais, nous pouvons aborder une deuxième phase dans ce partenariat en nous concentrant sur l’export et le côté féminin. Jusqu’à présent, nous avons travaillé sur une gamme spécifique Équipe de France masculine, ce qui était logique puisque notre clientèle est plus féminine que masculine et cette gamme permettait de rééquilibrer quelque peu les choses. Je pense que le partenariat avec la FFBB a véritablement contribué à crédibiliser la marque. Si on fait exception du football qui se situe dans un autre monde au niveau des budgets, d’autres possibilités existaient

au niveau sportif. Le basket, de par la réussite de son équipe nationale et pour sa notoriété mondiale, constituait un investissement très intéressant. Avez-vous un attachement personnel au basket ? Absolument pas. Je suis un footeux à la base. Mais désormais je suis très pointu en basket ! Je reste un passionné de sport avant tout. J’étais à Madrid pour la demifinale de la Coupe du Monde et j’ai vu tous les matches à l’EuroBasket 2015 en y accompagnant des détaillants. Quels ont été les moments forts du partenariat avec la FFBB ? Le top c’était bien évidemment l’EuroBasket en France. Ce n’était pas prévu puisque, au moment de la signature, il était encore attendu en Ukraine. On ne pouvait pas rêver mieux. Cela a permis d’activer le partenariat autour de ce rendez-vous, nous avons pu faire de la communication grand public en étant partenaire des diffuseurs télé. C’était une chance exceptionnelle qui a engendré la mobilisation de budgets supplémentaires mais qui a permis de nous faire connaître fortement auprès du public basket. De quelle manière mesure-t-on la pertinence d’un partenariat et son impact ? Il est toujours compliqué de les mesurer. C’est je crois David Ogilvy (ndlr : concepteur-rédacteur et chef d'entreprise bri-

tannique, acteur majeur dans l'industrie publicitaire) qui avait expliqué que 50% de la publicité ne servait à rien. Mais on ne sait pas laquelle. Il y a un critère de base : lorsque votre marque progresse, c’est que les partenariats amènent quelque chose quelque part. Au niveau de la Fédération, nous avons des gens très impliqués et très à l’écoute. A l’extérieur, nous avons réalisé énormément d’animations autour du basket dans les points de vente. Les détaillants ont toujours suivi et les produits basket spécifiques ont bien fonctionné et ont été demandés dans les magasins. Je pense que c’était un investissement fructueux. Et si l’on veut être présent dans le milieu du basket à long terme, on ne peut pas s’arrêter au bout de trois ans. Quand on fait quelque chose, on le fait à fond. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager jusqu’en 2020 aux côtés de la FFBB ? C’est une logique de satisfaction et de continuité. La Coupe du Monde 2019 aura lieu en Chine et c’est un rendez-vous important pour nous que nous avons pris en compte dans notre volonté d’aller plus loin. Un vrai changement de génération s’opère actuellement en Équipe de France et c’est très intéressant. C’est une évolution sans révolution derrière la génération Parker. On sent un vrai potentiel et c’est passionnant.

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PARTENARIAT PIERRE LANNIER >

"LE PARTENARIAT A CONTRIBUÉ À CRÉDIBILISER LA MARQUE" Fournisseur Officiel de la FFBB et des Équipes de France, l’horloger Pierre Lannier a renouvelé son partenariat avec la Fédération Française jusqu’en 2020. Son Président Directeur Général, Pierre Burgun, explique ce choix.

©Styl'List images / Etienne List

La marque s’était-elle déjà engagée dans des partenariats sportifs par le passé ? De 1994 à 2001, nous avons été partenaires de Cédric Pioline (tennis). Pierre Lannier ne souhaite pas s’engager sur plusieurs sports. Nous avons choisi le basket avec la volonté d’y rester et d’y faire un vrai travail de fond. C’est dans cette logique que nous sommes également engagés localement aux côtés de la SIG.

2017 est une année particulière pour Pierre Lannier… Nous fêtons nos 40 ans cette année. Ce qui démontre que nous avons su nous adapter aux différentes modes et aux goûts des consommateurs. Nous sommes aujourd’hui une des principales marques sur le marché français et une des dernières avec

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une production intégrée. Nous produisons 500.000 montres par an et 2016 a été une année record avec une progression de nos ventes globales de 10% et une progression de 40% à l’export. C’est le résultat d’une vraie volonté de notre part et le grand projet de Pierre Lannier pour ces prochaines années : être de plus en plus présent à

l’export. Le potentiel de développement à l’étranger est très important. Nous sommes déjà présents dans plus de 60 pays et les ventes à l’export représentent actuellement 20% de notre chiffre d’affaires. D’ici 5 ans, le but est de passer à 50% du chiffre d’affaires, tout en continuant à grandir en France, bien évidemment.

Quel était votre objectif lors de la signature du premier partenariat avec la FFBB en 2014 ? L’idée était de s’associer à la Fédération et aux Équipes de France pour essayer d’accroître notre visibilité et notre notoriété. Que les gens qui suivent le basket apprennent à connaître Pierre Lannier et nos produits. Je pense que nous y sommes parvenus. Désormais, nous pouvons aborder une deuxième phase dans ce partenariat en nous concentrant sur l’export et le côté féminin. Jusqu’à présent, nous avons travaillé sur une gamme spécifique Équipe de France masculine, ce qui était logique puisque notre clientèle est plus féminine que masculine et cette gamme permettait de rééquilibrer quelque peu les choses. Je pense que le partenariat avec la FFBB a véritablement contribué à crédibiliser la marque. Si on fait exception du football qui se situe dans un autre monde au niveau des budgets, d’autres possibilités existaient

au niveau sportif. Le basket, de par la réussite de son équipe nationale et pour sa notoriété mondiale, constituait un investissement très intéressant. Avez-vous un attachement personnel au basket ? Absolument pas. Je suis un footeux à la base. Mais désormais je suis très pointu en basket ! Je reste un passionné de sport avant tout. J’étais à Madrid pour la demifinale de la Coupe du Monde et j’ai vu tous les matches à l’EuroBasket 2015 en y accompagnant des détaillants. Quels ont été les moments forts du partenariat avec la FFBB ? Le top c’était bien évidemment l’EuroBasket en France. Ce n’était pas prévu puisque, au moment de la signature, il était encore attendu en Ukraine. On ne pouvait pas rêver mieux. Cela a permis d’activer le partenariat autour de ce rendez-vous, nous avons pu faire de la communication grand public en étant partenaire des diffuseurs télé. C’était une chance exceptionnelle qui a engendré la mobilisation de budgets supplémentaires mais qui a permis de nous faire connaître fortement auprès du public basket. De quelle manière mesure-t-on la pertinence d’un partenariat et son impact ? Il est toujours compliqué de les mesurer. C’est je crois David Ogilvy (ndlr : concepteur-rédacteur et chef d'entreprise bri-

tannique, acteur majeur dans l'industrie publicitaire) qui avait expliqué que 50% de la publicité ne servait à rien. Mais on ne sait pas laquelle. Il y a un critère de base : lorsque votre marque progresse, c’est que les partenariats amènent quelque chose quelque part. Au niveau de la Fédération, nous avons des gens très impliqués et très à l’écoute. A l’extérieur, nous avons réalisé énormément d’animations autour du basket dans les points de vente. Les détaillants ont toujours suivi et les produits basket spécifiques ont bien fonctionné et ont été demandés dans les magasins. Je pense que c’était un investissement fructueux. Et si l’on veut être présent dans le milieu du basket à long terme, on ne peut pas s’arrêter au bout de trois ans. Quand on fait quelque chose, on le fait à fond. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager jusqu’en 2020 aux côtés de la FFBB ? C’est une logique de satisfaction et de continuité. La Coupe du Monde 2019 aura lieu en Chine et c’est un rendez-vous important pour nous que nous avons pris en compte dans notre volonté d’aller plus loin. Un vrai changement de génération s’opère actuellement en Équipe de France et c’est très intéressant. C’est une évolution sans révolution derrière la génération Parker. On sent un vrai potentiel et c’est passionnant.

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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR UN POUR TOUS, TOUS POUR UN va consister à sortir très fort pour obliger l’attaquant à prendre un tir sous pression ou faire la passe de trop. Le timing est donc fondamental : il vaut mieux commencer à récupérer son joueur au moment où le porteur qui fixe ramasse le ballon juste avant sa passe, plutôt que de faire un pas vers le porteur et d’être pris à contre-pied. Le niveau supérieur consiste à sortir en fonction des caractéristiques de l’attaquant (shooteur ou pas, droitier ou gaucher, organisation des aides, etc.). Exemples de situation d’entraînement avec avantage (figures 7 et 8).

2 2

1

2 choisit de sortir à droite ou à gauche D2 doit toucher le plot opposé et défendre 2 doit exploiter le retard du défenseur et : • Tirer • Attaquer le panier si D2 se jette (avec ou sans feintes)

Dans tous les cas, il doit garder une main toujours active sur le chemin de l’armer du tireur pour le gêner et garder les appuis mobiles pour réagir sur le premier dribble. Le lien avec le travail de vivacité de pied prend là tout son sens. La situation d’entraînement classique "1x1 + passeur sur 1/4 de terrain" (figure 9) est plutôt intéressante car elle crée de l’incertitude : si le démarquage a été très efficace, on se retrouvera avec un léger avantage ; dans le cas contraire, il s’agit d’une situation d’équilibre de 1x1 à 45° ou l’attaquant doit de créer son tir. Cas de l’attaquant qui dribble C’est par exemple une situation de fin de possession (figure 10). L’attaquant est en train de dribbler et va devoir prendre l’avantage de son vis-à-vis grâce à une accélération soudaine, un changement de rythme et/ou de direction ; l’objectif est de se créer un espace de tir (à mi-distance ou à 3 points), de prendre l’avantage pour attaquer le panier, ou fixer pour un partenaire. En revanche, s’il n’a pas d’avantage et s’il ne peut pas créer du jeu pour différentes raisons, il doit passer le ballon.

2

1

5

2

Figure 7 D2 lance le ballon à 1 et sort défendre 1 doit se préparer à tirer ou attaquer le panier en fonction de l'attitude adoptée par D2

2

2

2

4 5

4

3 3

1 1

1

Evolution possible en 2x2 Figure 9 Figure 8

LE 1X1 SUR JEU PLACÉ EN SITUATION D’ÉQUILIBRE Le Graal pour tout joueur et toute joueuse : être capable de se créer son tir ou de créer du jeu pour les autres. C’est le vrai révélateur du niveau technique d’un individu. Même si tout le monde ne dispose pas des compétences requises (le haut niveau est injuste et truffé d’inégalités) et que les postes de jeu peuvent requérir des outils de différentes natures, la formation générale des jeunes doit permettre à TOUT le monde (même les grands) de posséder des bases solides (partir en dribble à droite et à gauche, tirer à mi-distance, passer un ballon, etc.) avant de penser à enfermer les joueurs et les joueuses dans un rôle spécifique. Cas de l’attaquant qui n’a pas encore dribblé C’est typiquement la situation où l’attaquant est arrêté et doit générer un déséquilibre chez son défenseur grâce à des feintes de tir ou de départ en dribble. Cette action, qui nécessite une bonne maîtrise technique, contient aussi une bonne dose de prise d’informations : • Identifier le déséquilibre pour le sanctionner de la bonne manière • Obliger la défense à intervenir dans les aides et donc redistribuer le jeu si nécessaire pour que le prochain porteur de balle se retrouve dans la situation de 1x1 avec avantage. Pour le défenseur, il s’agit de prendre en compte plusieurs paramètres pour adapter sa posture : • Le registre de jeu et caractéristiques de l’attaquant (grand, petit, droitier, gaucher, shooteur, mouvement spécial…) • Le rapport de force (taille, vitesse, capacité à défendre le premier pas…) • Le système défensif mis en place par le coach (orientation ligne de fond, etc.)

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Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

Figure 10

Malheureusement, tout le monde n’a pas les outils techniques pour être efficace dans cette situation ! Pour le défenseur, tout ce qui est mentionné dans la défense contre un attaquant qui n’a pas dribblé est valable ici ; on peut néanmoins ajouter la notion de leurre en jouant sur la distance de garde pour créer l’incertitude chez l’attaquant (je me rapproche, je m’éloigne, je reviens, etc.). Garder les mains en embuscade est aussi fortement recommandé pour voler un ballon qui passerait trop près.

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CONCLUSION La chronologie des décisions du porteur de balle dans le 1x1 se résume donc ainsi : • J’ai un avantage au moment de la réception du ballon : je l’exploite • Je n’ai pas d’avantage : je crée du jeu si je suis en mesure de le faire et si la situation s’y prête (notion de sélection du 1x1 ou du tir) • Je n’ai pas d’avantage et je ne peux pas créer du jeu : je passe le ballon à un partenaire qui aura la même démarche. La notion de jeu sans ballon est donc étroitement liée au 1x1 pour se rendre disponible lorsque cela est nécessaire (démarquages, coupes d’opportunité…). Après avoir identifié les différents types de 1x1, il suffit de créer des situations d’entraînement (1x1, 2x2, etc.) qui vont modéliser ces actions (avec plus ou moins de retard, plus ou moins d’incertitude…). Les joueurs prendront ainsi l’habitude de reconnaître ces situations et donneront du sens à leurs actions ; ils utiliseront aussi plus facilement les outils adéquats s’ils savent lequel est le plus adapté dans tel contexte. Le rôle de l’entraîneur est de développer des compétences technicotactiques autour des différents 1x1 que nous avons évoqués pour que chaque individu soit capable de créer du jeu dans le cadre du collectif (le "un pour tous") ; celui des partenaires est de faire en sorte que ces 1x1 trouvent un terrain d’expression favorable dans le 5x5 (le "tous pour un") en organisant le spacing ainsi que le jeu sans ballon autour.

75,60 84,70

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