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EUROBASKET 2017

N°836 - JUIN2017 - WWW.FFBB.COM


EDF FÉMININE >

LES BLEUES À L’ASSAUT DE L’EURO Par Kevin Bosi

Au sortir de Jeux Olympiques de Rio concluants (4w place), l’Équipe de France féminine, double vice-championne d’Europe en 2013 et 2015, fait le voyage en République Tchèque avec de l’ambition. Et la conviction qu’elle peut franchir un cap et viser encore plus haut que lors des deux dernières éditions.

Bacot / FFBB

PRAGUE, PREMIÈRE ÉTAPE VERS TOKYO Si la France veut réussir l’échéance européenne de 2017, elle en a aussi une autre en ligne de mire plus lointaine. "Nous avons réussi en 2012 et en 2016 à envoyer nos deux équipes, féminines et masculines, aux Jeux Olympiques", rappelle Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "En 2020 à Tokyo, nous comptons bien rééditer cette performance ce qui serait historique pour le basket français." Pour y parvenir, les Bleues peuvent compter sur une nouvelle génération de joueuses. Pour certaines, elles sont arrivées lors des dernières campagnes : Olivia Epoupa en 2015, Marine Johannes en 2016. Pour d’autres, elles pointent le bout de leur nez dans le Groupe France à l’image de Lisa Berkani (20 ans) et Alexia Chartereau (18 ans) convoquées pour leur première campagne en 2017. "L’Équipe de France, c’est une alchimie de générations qui est très intéressante. Celle de Miyem, Amant, Ciak et Michel, qui sont désormais des cadres. Et bien sur la confirmation de la génération 1994/1995 qui a tout gagné en jeunes (Ayayi, Epoupa, Gaye, Johannes, Badiane)", analyse Valérie

Bacot / FFBB

"Jamais deux sans trois." S’il y a un dicton que les joueuses de Valérie Garnier veulent contredire, c’est bien celui-ci. Après deux défaites en finale de l’Euro et un revers lors du match pour le bronze olympique, les Bleues veulent écrire une autre fin. "On a eu des regrets en 2015, on en a eu encore en 2016 même si à chaque fois, c’était des matches difficiles à gravir", confesse l’entraîneur tricolore. "Nous avons eu des absences sur le terrain, et à chaque fois elles nous ont coûté cher que ce soit en début de 3e ou 4e quart temps. L’objectif cette année c’est de travailler et avoir un esprit conquérant, pour ne pas avoir de regrets. Il faut faire attention aux moindres détails pour ne pas qu’ils nous punissent. C’est le projet qui nous anime cet été, il est ambitieux et difficile car il y a de nouvelles générations, de nouvelles joueuses, et nous avons eu un temps très court pour mettre les choses en place." À peine un mois de préparation était en effet au programme des Françaises entre le rassemblement pour le premier stage à Anglet, les deux tournois de préparation à Bordeaux et Mulhouse, et le premier match à l’Euro contre la Slovénie le 16 juin. La plus courte préparation depuis l’arrivée de Valérie Garnier à la tête de la sélection nationale en 2014. Un temps raccourci qui fait écho à celui de la nouvelle formule de l’Euro proposée par la FIBA, avec une compétition qui durera 10 jours et qui réunira 16 équipes au lieu de 20 en 2015 en

Hongrie et en Roumanie. "Le format de l’Euro 2017 ne nous avantage pas forcément", analyse Valérie Garnier. "Notre force c’est plutôt d’avoir 12 joueuses interchangeables. Ce qui implique qu’on peut être performant par cette profondeur de banc sur des longues compétitions. Un Euro aussi court peut permettre à des équipes de six/sept joueuses de d’exprimer et de tenir sur la durée." Ou des sélections qui font le choix de signer des Américaines en les naturalisant, à l’image d’Angelica Robinson au Monténégro ou d’Epiphanny Prince en Russie.

Marine Johannes

LE GROUPE FRANCE 2017 Joueuse

Naissance

Taille

Poste

Club 2016-2017

Marielle Amant

09/12/1989

1,91 m

Intérieure

ESB Villeneuve d’Ascq

Valériane Ayayi

29/04/1994

1,85 m

Ailière

ESB Villeneuve d’Ascq

Amel Bouderra

26/03/1989

1,63 m

Meneuse

Charleville-Mézières

Alexia Chartereau

05/09/1998

1,91 m

Intérieure Tango Bourges Basket

15/12/1989

1,97 m

Intérieure

Helena Ciak

Koursk (Russie)

Céline Dumerc

09/07/1982

1,69 m

Meneuse

Basket Landes

Olivia Epoupa

30/04/1994

1,65 m

Meneuse

ESB Villeneuve d’Ascq

Aby Gaye

04/02/1995

1,95 m

Intérieure

ESB Villeneuve d’Ascq

Marine Johannes

21/01/1995

1,77 m

Arrière

Tango Bourges Basket

Sarah Michel

10/01/1989

1,80 m

Ailière

Lattes Montpellier BA

Hhadydia Minte

16/03/1991

1,87 m

Ailière

Charleville-Mézières

Endy Miyem

15/05/1988

1,88 m

Intérieure

Schio (Italie)

Gaëlle Skrela

24/01/1983

1,77 m

Arrière

Lattes Montpellier BA

Diandra Tchatchouang

14/06/1991

1,86 m

Ailière

Tango Bourges Basket

Endy Miyem 10 BASKETBALLMAGAZINE

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EDF FÉMININE >

LES BLEUES À L’ASSAUT DE L’EURO Par Kevin Bosi

Au sortir de Jeux Olympiques de Rio concluants (4w place), l’Équipe de France féminine, double vice-championne d’Europe en 2013 et 2015, fait le voyage en République Tchèque avec de l’ambition. Et la conviction qu’elle peut franchir un cap et viser encore plus haut que lors des deux dernières éditions.

Bacot / FFBB

PRAGUE, PREMIÈRE ÉTAPE VERS TOKYO Si la France veut réussir l’échéance européenne de 2017, elle en a aussi une autre en ligne de mire plus lointaine. "Nous avons réussi en 2012 et en 2016 à envoyer nos deux équipes, féminines et masculines, aux Jeux Olympiques", rappelle Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "En 2020 à Tokyo, nous comptons bien rééditer cette performance ce qui serait historique pour le basket français." Pour y parvenir, les Bleues peuvent compter sur une nouvelle génération de joueuses. Pour certaines, elles sont arrivées lors des dernières campagnes : Olivia Epoupa en 2015, Marine Johannes en 2016. Pour d’autres, elles pointent le bout de leur nez dans le Groupe France à l’image de Lisa Berkani (20 ans) et Alexia Chartereau (18 ans) convoquées pour leur première campagne en 2017. "L’Équipe de France, c’est une alchimie de générations qui est très intéressante. Celle de Miyem, Amant, Ciak et Michel, qui sont désormais des cadres. Et bien sur la confirmation de la génération 1994/1995 qui a tout gagné en jeunes (Ayayi, Epoupa, Gaye, Johannes, Badiane)", analyse Valérie

Bacot / FFBB

"Jamais deux sans trois." S’il y a un dicton que les joueuses de Valérie Garnier veulent contredire, c’est bien celui-ci. Après deux défaites en finale de l’Euro et un revers lors du match pour le bronze olympique, les Bleues veulent écrire une autre fin. "On a eu des regrets en 2015, on en a eu encore en 2016 même si à chaque fois, c’était des matches difficiles à gravir", confesse l’entraîneur tricolore. "Nous avons eu des absences sur le terrain, et à chaque fois elles nous ont coûté cher que ce soit en début de 3e ou 4e quart temps. L’objectif cette année c’est de travailler et avoir un esprit conquérant, pour ne pas avoir de regrets. Il faut faire attention aux moindres détails pour ne pas qu’ils nous punissent. C’est le projet qui nous anime cet été, il est ambitieux et difficile car il y a de nouvelles générations, de nouvelles joueuses, et nous avons eu un temps très court pour mettre les choses en place." À peine un mois de préparation était en effet au programme des Françaises entre le rassemblement pour le premier stage à Anglet, les deux tournois de préparation à Bordeaux et Mulhouse, et le premier match à l’Euro contre la Slovénie le 16 juin. La plus courte préparation depuis l’arrivée de Valérie Garnier à la tête de la sélection nationale en 2014. Un temps raccourci qui fait écho à celui de la nouvelle formule de l’Euro proposée par la FIBA, avec une compétition qui durera 10 jours et qui réunira 16 équipes au lieu de 20 en 2015 en

Hongrie et en Roumanie. "Le format de l’Euro 2017 ne nous avantage pas forcément", analyse Valérie Garnier. "Notre force c’est plutôt d’avoir 12 joueuses interchangeables. Ce qui implique qu’on peut être performant par cette profondeur de banc sur des longues compétitions. Un Euro aussi court peut permettre à des équipes de six/sept joueuses de d’exprimer et de tenir sur la durée." Ou des sélections qui font le choix de signer des Américaines en les naturalisant, à l’image d’Angelica Robinson au Monténégro ou d’Epiphanny Prince en Russie.

Marine Johannes

LE GROUPE FRANCE 2017 Joueuse

Naissance

Taille

Poste

Club 2016-2017

Marielle Amant

09/12/1989

1,91 m

Intérieure

ESB Villeneuve d’Ascq

Valériane Ayayi

29/04/1994

1,85 m

Ailière

ESB Villeneuve d’Ascq

Amel Bouderra

26/03/1989

1,63 m

Meneuse

Charleville-Mézières

Alexia Chartereau

05/09/1998

1,91 m

Intérieure Tango Bourges Basket

15/12/1989

1,97 m

Intérieure

Helena Ciak

Koursk (Russie)

Céline Dumerc

09/07/1982

1,69 m

Meneuse

Basket Landes

Olivia Epoupa

30/04/1994

1,65 m

Meneuse

ESB Villeneuve d’Ascq

Aby Gaye

04/02/1995

1,95 m

Intérieure

ESB Villeneuve d’Ascq

Marine Johannes

21/01/1995

1,77 m

Arrière

Tango Bourges Basket

Sarah Michel

10/01/1989

1,80 m

Ailière

Lattes Montpellier BA

Hhadydia Minte

16/03/1991

1,87 m

Ailière

Charleville-Mézières

Endy Miyem

15/05/1988

1,88 m

Intérieure

Schio (Italie)

Gaëlle Skrela

24/01/1983

1,77 m

Arrière

Lattes Montpellier BA

Diandra Tchatchouang

14/06/1991

1,86 m

Ailière

Tango Bourges Basket

Endy Miyem 10 BASKETBALLMAGAZINE

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Helena Ciak

Garnier. "Elles sont certes jeunes, mais elles ont déjà de l’expérience et ont déjà disputé plusieurs compétitions internationales. Elles jouent en Euroligue pour la plupart avec leurs clubs. J’espère juste que ce qu’elles auront vécu à l’Euro 2015 ou aux J.O. 2016 feront qu’elles seront des joueuses différentes lors de cet Euro 2017. C’est pour cela qu’on a envie de voir des jeunes et les intégrer très rapidement. Pour qu’elles soient efficaces le plus vite possible et ne pas attendre qu’elles le soient à l’âge de 30 ans." Pour conduire cette jeune génération, Valérie Garnier pourra compter sur ses cadres. Céline Dumerc, qui disputera en 2017 sa dernière campagne internationale (voir plus loin), apportera toute son expérience à la mène. La capitaine emblématique des Bleues, qui sort de l’une de ses meilleures saisons statistiques en club de sa carrière, a encore montré qu’elle avait sa place en bleu après plus de 250 sélections et 14 années sous le maillot tricolore. Autre taulière, pourtant arrivée sur le tard avec la sélection, Gaëlle Skrela a disputé sa dernière saison avec son club de LattesMontpellier et souhaite également finir en bleu avec une médaille. À l’intérieur, Endy Miyem détiendra une bonne partie des clés de la raquette (voir encadré). "La passation de pouvoir se fait naturellement. On a la chance d’avoir des cadres qui sont dans la transmission des valeurs qui sont propres à l’Équipe de France, c’est-à-dire l’importance du maillot et tout ce qui va avec. Ce sont des valeurs d’équipes, mentales, d’éducation, elles sont les garantes de la réussite du groupe", reconnait Valérie Garnier.

12 BASKETBALLMAGAZINE

Bacot / FFBB

Nouvelle donne à l’intérieur Sans Isabelle Yacoubou, retraitée internationale après Rio 2016, et sans Sandrine Gruda, absente pour raisons personnelles cet été, c’est avec une raquette nouvelle et des rôles différents que les Bleues se rendent en République Tchèque pour l’Euro. Endy Miyem, bien qu’ayant connu une saison délicate à Schio, reste une arme offensive de poids pour les Tricolores elle qui avait terminé meilleure marqueuse française aux Jeux Olympiques. Vainqueur de l’Euroligue avec Koursk et jusqu’alors doublure de Yacoubou, Helena Ciak devrait prendre encore plus de place dans la raquette et ses performances cette saison en Russie sont un bon présage. Tout comme la récente championne de France avec Villeneuve, Marielle Amant, valeur sûre depuis plusieurs campagnes. Autour de ces cadres, de nouveaux visages vont émerger. À l’heure d’écrire ces lignes, la sélection finale n’avait pas encore été effectuée. Mais on peut imaginer voir Aby Gaye, dans un registre similaire à celui de Yacoubou, effectuer sa première compétition avec les A. Dans un autre profil, la jeune Alexia Chartereau (18 ans), MVP espoir en Ligue Féminine cette année, pourrait bien bousculer les lignes et faire partie du voyage à l’Euro.

L’Euro 2017 Premier tour Vendredi 16 juin 2017 : France-Slovénie amedi 17 juin 2017 : France-Serbie S Lundi 19 juin 2017 : France-Grèce

Phase finale ardi 20 juin 2017 : Match de barrage pour les quarts M Jeudi 22 juin 2017 : Quarts de finale Samedi 24 juin 2017 : Demi-finales Dimanche 25 juin 2017 : Finale

UN PREMIER TOUR DÉCISIF Dans une compétition condensée, les trois matches de poule seront cruciaux pour les Tricolores. D’abord face à la Slovénie pour le match d’ouverture, contre une équipe avec des joueuses comme Pirsic ou Erkic qui évoluent dans des clubs référencés. Les Bleues retrouveront ensuite la Serbie, dans un match qui s’annonce d’une intensité rare et aux parfums de revanche après les deux dernières campagnes. Les Françaises devront également se méfier de la Grèce, qui pratique un basket de qualité avec des joueuses d’expérience, et qui avait posé des problèmes à l’Équipe de France à l’Euro 2015. "Le but c’est de terminer à la première place du

groupe, pour s’éviter un barrage avant le quart de finale", confirme Garnier. "C’est toujours le quart le juge de paix d’une compétition", analyse Céline Dumerc. "Si tu le passes, tu bascules dans le dernier carré. Sinon, tu joues des matches de classement très tôt le matin et l’Euro n’a plus la même saveur…" Pour se qualifier pour la Coupe du Monde 2018 qui aura lieu en Espagne, les Bleues devront terminer à l’une des cinq premières places (sans compter les Espagnoles, automatiquement qualifiées puisque hôtes de la compétition). Mais les troupes de Valérie Garnier ne se contenteront pas d’un Top 5, et veulent aller chercher au minimum une médaille continentale, une cinquième de suite depuis 2009.

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CÉLINE DUMERC >

"JE PENSE QU’IL EST TEMPS QUE J’ARRÊTE" Propos recueillis par Kevin Bosi

La fin d’une ère. Arrivée chez les Bleues en 2003, Céline Dumerc s’apprête à prendre sa retraite internationale à l’issue de l’Euro 2017. Avant cela, la capitaine emblématique de l’Équipe de France (désormais détentrice du record de sélections sous le maillot tricolore) compte bien mener à nouveau les siennes vers les sommets européens. De quelle manière abordez-vous l’Euro 2017, un an après avoir manqué les Jeux de Rio 2016 en vous blessant à deux jours de la compétition ? Cette campagne est non seulement celle de l’après J.O. 2016. Mais en plus de ça, pour moi dans l’idée, c’est ma dernière sortie en bleu. Je n’avais pas envie de terminer ma carrière internationale sur un forfait. On n’est jamais à l’abri de ce qu’il peut se passer, mais j’avais envie d’avoir l’opportunité de finir sur une campagne. Je pense qu’il est temps aussi que j’arrête, et finir sur un Championnat d’Europe où nous irons avec des ambitions, c’est très bien. J’essaie de ne pas trop me projeter trop vite. En 2016 à Rio, je m’étais imaginée des choses… et finalement rien ne s’était passé comme prévu.

Bacot / FFBB

Initialement, vous aviez prévu de ranger votre maillot bleu après Rio 2016. Le fait de repartir sur une nouvelle aventure avec comme échéance l’Euro 2017 vous est-il venu rapidement après votre blessure l’été dernier ? Oui, assez vite. En plus quand je suis rentrée en France, la question de me faire opérer s’est posée. Il y a un spécialiste que j’ai vu qui m’annonçait six mois d’arrêt. Je me suis dit qu’il me restait peu de temps à jouer, que ce n’était qu’une cheville, et j’ai pris le parti de dire que l’opération n’était pas nécessaire surtout à ce moment-là de ma carrière. J’ai repris avec mon club, et comme tout allait bien et que je n’avais aucune séquelle, j’ai dit à Valérie Garnier qu’elle pouvait compter sur moi.

14 BASKETBALLMAGAZINE

Pendant les matches de préparation, vous avez battu le record historique de sélections détenu jusqu’alors par Paoline Ekambi (254). Que cela symbolise-t-il pour vous ? C’est un super clin d’œil. C’est là que je prends conscience que ça fait un moment que je suis en Équipe de France, et qu’il est temps que j’arrête. J’ai eu la chance de porter ce maillot plus de 250 fois. La dernière qui avait battu ce record c’était Paoline Ekambi en 1993. Ce n’est pas donné à tout le monde de porter le maillot bleu, alors autant de fois… J’ai tout de même eu énormément de chance d’avoir cette carrière aussi longue en Équipe de France. Je suis contente de battre ce record, mais ce n’est pas pour rester dans les annales toute la vie. J’espère bien que certaines auront la chance de l’écraser. Cathy Melain, qui sera d’ailleurs votre coach à Basket Landes la saison prochaine, a fini sa carrière sur un titre de Championne d’Europe en 2009 avec les Bleues. Rêvezvous d’une pareille dernière campagne ? Bien sûr. Si on me dit que je suis championne d’Europe le 25 juin, je signe tout de suite, ce serait merveilleux. Il ne pourrait pas y avoir meilleure sortie. Maintenant, je sais aussi combien c’est difficile de gagner et de finir sur un podium. On a envie de finir sur la plus haute marche depuis 2009, mais on n’y parvient pas. Ce n’est pas simple. Autant j’ai l’exemple de Cathy Melain qui termine comme cela, j’ai aussi le souvenir d’Edwige Lawson-Wade et Emmeline Ndongue qui finissent leur carrière en Bleu en larmes en

2013 avec une défaite en finale de l’Euro en France, à deux secondes près de l’or. Quoi qu’il arrive, j’espère juste que ce sera une belle campagne, avec au moins une médaille au bout. Depuis 2009, on est toujours reparti avec une breloque du Championnat d’Europe. Je n’ai pas envie que la série s’arrête en 2017. Donc si la couleur pouvait être plutôt dorée, ça ne me dérangerait pas… Cinq médailles depuis 2009, l’Équipe de France féminine a montré sa régularité au plus haut-niveau. Doit-elle viser au minimum le podium chaque été ? Je n’ai jamais été trop fan d’annoncer des objectifs. On a un championnat en Ligue Féminine qui est de plus en plus relevé. On a des joueuses françaises qui s’expatrient dans les meilleures championnats et clubs d’Europe, qui gagnent des titres. Je pense qu’il ne faut pas non plus se cacher. Ce n’est pas parce qu’on a gagné les années d’avant que cet été on va avoir une médaille assurée. Mais ce qui est certain c’est que nous en avons les moyens. Si tout le monde est en forme, alors oui on a l’ambition de décrocher une médaille. Je n’aime pas trop le crier trop fort mais en même temps, il ne faut pas faire preuve de trop de modestie. On a le potentiel pour être sur le podium. Quand vous voyez ce renouvellement et ces jeunes qui arrivent en Bleu, vous souvenez-vous de vos débuts en 2003 ? Le problème c’est que je n’y arrive pas, peut-être que ça fait trop longtemps, que je n’ai pas la mémoire assez bonne (rires). Je

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CÉLINE DUMERC >

"JE PENSE QU’IL EST TEMPS QUE J’ARRÊTE" Propos recueillis par Kevin Bosi

La fin d’une ère. Arrivée chez les Bleues en 2003, Céline Dumerc s’apprête à prendre sa retraite internationale à l’issue de l’Euro 2017. Avant cela, la capitaine emblématique de l’Équipe de France (désormais détentrice du record de sélections sous le maillot tricolore) compte bien mener à nouveau les siennes vers les sommets européens. De quelle manière abordez-vous l’Euro 2017, un an après avoir manqué les Jeux de Rio 2016 en vous blessant à deux jours de la compétition ? Cette campagne est non seulement celle de l’après J.O. 2016. Mais en plus de ça, pour moi dans l’idée, c’est ma dernière sortie en bleu. Je n’avais pas envie de terminer ma carrière internationale sur un forfait. On n’est jamais à l’abri de ce qu’il peut se passer, mais j’avais envie d’avoir l’opportunité de finir sur une campagne. Je pense qu’il est temps aussi que j’arrête, et finir sur un Championnat d’Europe où nous irons avec des ambitions, c’est très bien. J’essaie de ne pas trop me projeter trop vite. En 2016 à Rio, je m’étais imaginée des choses… et finalement rien ne s’était passé comme prévu.

Bacot / FFBB

Initialement, vous aviez prévu de ranger votre maillot bleu après Rio 2016. Le fait de repartir sur une nouvelle aventure avec comme échéance l’Euro 2017 vous est-il venu rapidement après votre blessure l’été dernier ? Oui, assez vite. En plus quand je suis rentrée en France, la question de me faire opérer s’est posée. Il y a un spécialiste que j’ai vu qui m’annonçait six mois d’arrêt. Je me suis dit qu’il me restait peu de temps à jouer, que ce n’était qu’une cheville, et j’ai pris le parti de dire que l’opération n’était pas nécessaire surtout à ce moment-là de ma carrière. J’ai repris avec mon club, et comme tout allait bien et que je n’avais aucune séquelle, j’ai dit à Valérie Garnier qu’elle pouvait compter sur moi.

14 BASKETBALLMAGAZINE

Pendant les matches de préparation, vous avez battu le record historique de sélections détenu jusqu’alors par Paoline Ekambi (254). Que cela symbolise-t-il pour vous ? C’est un super clin d’œil. C’est là que je prends conscience que ça fait un moment que je suis en Équipe de France, et qu’il est temps que j’arrête. J’ai eu la chance de porter ce maillot plus de 250 fois. La dernière qui avait battu ce record c’était Paoline Ekambi en 1993. Ce n’est pas donné à tout le monde de porter le maillot bleu, alors autant de fois… J’ai tout de même eu énormément de chance d’avoir cette carrière aussi longue en Équipe de France. Je suis contente de battre ce record, mais ce n’est pas pour rester dans les annales toute la vie. J’espère bien que certaines auront la chance de l’écraser. Cathy Melain, qui sera d’ailleurs votre coach à Basket Landes la saison prochaine, a fini sa carrière sur un titre de Championne d’Europe en 2009 avec les Bleues. Rêvezvous d’une pareille dernière campagne ? Bien sûr. Si on me dit que je suis championne d’Europe le 25 juin, je signe tout de suite, ce serait merveilleux. Il ne pourrait pas y avoir meilleure sortie. Maintenant, je sais aussi combien c’est difficile de gagner et de finir sur un podium. On a envie de finir sur la plus haute marche depuis 2009, mais on n’y parvient pas. Ce n’est pas simple. Autant j’ai l’exemple de Cathy Melain qui termine comme cela, j’ai aussi le souvenir d’Edwige Lawson-Wade et Emmeline Ndongue qui finissent leur carrière en Bleu en larmes en

2013 avec une défaite en finale de l’Euro en France, à deux secondes près de l’or. Quoi qu’il arrive, j’espère juste que ce sera une belle campagne, avec au moins une médaille au bout. Depuis 2009, on est toujours reparti avec une breloque du Championnat d’Europe. Je n’ai pas envie que la série s’arrête en 2017. Donc si la couleur pouvait être plutôt dorée, ça ne me dérangerait pas… Cinq médailles depuis 2009, l’Équipe de France féminine a montré sa régularité au plus haut-niveau. Doit-elle viser au minimum le podium chaque été ? Je n’ai jamais été trop fan d’annoncer des objectifs. On a un championnat en Ligue Féminine qui est de plus en plus relevé. On a des joueuses françaises qui s’expatrient dans les meilleures championnats et clubs d’Europe, qui gagnent des titres. Je pense qu’il ne faut pas non plus se cacher. Ce n’est pas parce qu’on a gagné les années d’avant que cet été on va avoir une médaille assurée. Mais ce qui est certain c’est que nous en avons les moyens. Si tout le monde est en forme, alors oui on a l’ambition de décrocher une médaille. Je n’aime pas trop le crier trop fort mais en même temps, il ne faut pas faire preuve de trop de modestie. On a le potentiel pour être sur le podium. Quand vous voyez ce renouvellement et ces jeunes qui arrivent en Bleu, vous souvenez-vous de vos débuts en 2003 ? Le problème c’est que je n’y arrive pas, peut-être que ça fait trop longtemps, que je n’ai pas la mémoire assez bonne (rires). Je

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ISABELLE YACOUBOU >

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

Bellenger / IS / FFBB

pense que le niveau a pas mal évolué depuis quelques années, et ça promet encore de belles choses pour le futur. Physiquement, dans l’intensité, on a passé un cap et si déjà des jeunes joueuses arrivent à encaisser ce qu’impose le plus haut-niveau, je me dis qu’en plus avec l’expérience, la lecture du jeu et la connaissance du basket, en additionnant tout cela, elles vont vraiment faire de superbes carrières. Entre vos débuts et aujourd’hui, le basket féminin a considérablement changé. On en parle davantage, il est mieux médiatisé. Comment avez-vous vécu cette évolution ? Il y a eu ce pic des Jeux de Londres. Ce qu’on a fait lors des J.O. de 2012 a marqué les esprits. Ça me fait toujours sourire car il y a beaucoup de gens qui ne nous connaissaient pas avant Londres, alors qu’en 2009 on était déjà championnes d’Europe. C’est bien de parler un peu plus du basket féminin. Avant les J.O. par exemple, aucune d’entre nous n’avait d’équipementier individuel. Aujourd’hui on en a tous un. Après, je trouve une limite à ce côté un peu médiatique. Il y a maintenant des gamines qui veulent être des stars. Moi je me souviens, je ne voulais pas être dans les journaux, je voulais juste faire du basket et être la meilleure possible. Certaines ont

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"SI TOUT LE MONDE EST EN FORME, ALORS OUI ON A L’AMBITION DE DÉCROCHER UNE MÉDAILLE." perdu la notion de ce qui permet d’arriver au haut-niveau : le travail. Souvent on me demande ce que cela fait d’être une star. Je leur réponds que je suis une star du basket féminin, c’est-à-dire pas grand-chose. Ma vie n’a pas changé, je continue d’aller m’entraîner pour essayer de progresser et de rester au plus haut-niveau. Les jeunes filles qui jouent au basket s’identifient principalement à vous, notamment depuis Londres 2012 et vos exploits. Le fait d’arrêter votre carrière en bleu va-t-il changer quelque chose ?

Elles s’identifieront à quelqu’un d’autre, c’est la logique des choses. Aujourd’hui on parle de moi car je suis encore en activité. Demain quand je n’y serai plus, ce sera une autre qui prendra ma place. Avant on parlait de Yannick Souvré, de Cathy Melain, d’Edwige Lawson-Wade. Quand tu es sous les feux des projecteurs, c’est très bien, mais quand la lumière s’éteint, elle se rallume sur quelqu’un d’autre ensuite. En plus on a plein de joueuses qui peuvent attirer le regard. Quand je vois Lisa Berkani ou Marine Johannes, elles vont attirer l’œil naturellement grâce à leur jeu, je n’ai aucun doute.

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COUPE DU MONDE 2019 >

LA CHINE AU BOUT DU CHEMIN Par Julien Guérineau

Les incertitudes sont aujourd’hui si nombreuses qu’il est difficile d’évaluer clairement le tirage au sort de l’Équipe de France pour les qualifications de la Coupe du Monde 2019. Le profil du groupe issu du Team France qui se présentera sur le parquet le 24 novembre prochain sera à coup sûr inédit et l’identité exacte de ses adversaires pose également question. Une seule certitude, les Bleus disputeront leurs quatre premiers matches sans leur important contingent NBA. Une problématique qui ne concerne pas la Belgique et à peine la Russie (Timofey Mozgov, pivot des Lakers). Des Russes qui s’appuyaient, l’été dernier, sur 10 éléments évoluant en EuroCup ou Euroleague. La mise à disposition des joueurs pour ces fenêtres, fruit des négociations entre la FIBA et l’ECA, est donc un point central pour ne pas affaiblir encore un peu plus des équipes nationales déjà privées de leurs plus grandes stars. "Au regard de la formule et des différentes combinaisons possibles, c'est un tirage difficile pour la France", a estimé Vincent Collet. "Bien entendu il faudra attendre le nom de la quatrième équipe pour être définitivement fixé. La Russie est une sélection en reconstruction mais c'est surtout une véritable nation de basket. La Belgique, qui a la particularité d'être notre voisin, nous a, dans les périodes récentes, posé des problèmes, et sa configuration devrait être assez proche de sa meilleure équipe possible." Avec trois qualifiés sur quatre les risques d’une sortie de route sont néanmoins minimes. Depuis

18 BASKETBALLMAGAZINE

Photos FIBA

La FIBA a procédé, le 7 mai dernier, au tirage au sort des qualifications pour la Coupe du Monde 2019. L’Équipe de France entamera sa campagne le 24 novembre face à la Belgique avant d’affronter une équipe encore à déterminer puis la Russie.

la retraite d’Andreï Kirilenko après la médaille de bronze olympique de Londres en 2012, la Russie a sombré, ne sortant pas de la phase de poule à l’EuroBasket 2013 et 2015. Le changement générationnel semble toutefois en bonne voie autour de Sergeï Karasev (23 ans), Dmitri Kulagin (25 ans), Andreï Vorontsevich (30 ans) et Alexeï Shved (28 ans, blessé l’été dernier), MVP de l’EuroCup avec Khimki. Du solide donc. La Belgique est un adversaire bien connu de l’Equipe de France. Le noyau dur de cette formation a peu évolué ces dernières années et il conviendra de voir si les trentenaires que sont Sam Von Rossom, Axel Hervelle ou

l’Américain naturalisé Matt Lojeski poursuivront l’aventure après l’EuroBasket de septembre. Ces premières fenêtres n’auront rien d’une douce promenade au bord d’un ru et il faudra, quoi qu’il arrive, boucler la première phase avec le maximum de victoires face à ces concurrents directs afin de débuter une deuxième campagne à l’automne 2018 dans les meilleures dispositions. A ce titre, le croisement qui attend les Bleus semble plutôt clément : "C'est à mon sens un premier tour piégeux", remarque Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "Car ce sont deux équipes européennes référencées

et que nous connaissons bien. Après nous croiserons lors du second tour, si nous sommes qualifiés, avec le groupe F (ndlr : République Tchèque, Islande, Finlande et une équipe à déterminer), on peut donc estimer que ce second tour sera plus accessible que le premier." Les Tchèques ont séduit en 2015 lors de l’EuroBasket mais sans Tomas Satoransky (Wizards) et potentiellement Jan Vesely (Fenerbahçe) qui pourrait retrouver la NBA à la rentrée, l’ensemble ne représente plus du tout le même degré de dangerosité. Reste les shooteurs fous finlandais et islandais, particulièrement imprévisibles. Des menaces réelles mais qui ne doivent pas empêcher l’Équipe de France de se qualifier pour sa quatrième Coupe du Monde consécutive.

La Formule 32 équipes sont sur la ligne de départ pour 12 places. A l’issue de la première phase de qualification, 24 équipes, les trois premières de chaque poule, seront réparties dans quatre nouveaux groupes de six. Les résultats de la première phase seront conservés et à l’issue de six matches, les trois premiers de chaque poule décrocheront leur billet pour la Chine.

LES QUALIFICATIONS DE LA ZONE EUROPE Groupe A

Groupe C

Groupe E

Groupe G

Monténégro

Pologne

France

Allemagne

Slovénie

Lituanie

Belgique

Serbie

Espagne

Hongrie

Russie

Géorgie

A déterminer*

A déterminer

A déterminer

A déterminer

Groupe B

Groupe D

Groupe F

Groupe H

Turquie

Italie

Rép. Tchèque

Israël

Lettonie

Croatie

Islande

Grande-Bretagne

Ukraine

Roumanie

Finlande

Grèce

A déterminer

A déterminer

A déterminer

A déterminer

*Les 24 équipes qualifiées pour l’EuroBasket figurent dans ce tirage au sort. 13 équipes sont en lice pour compléter les groupes : la Slovaquie, la Suède, l’Arménie, l’Albanie, le Kosovo, la Bosnie, l’Autriche, les Pays-Bas, la Macédoine, l’Estonie, la Bulgarie, la Biélorussie et le Portugal.

Calendrier des Bleus 24 novembre 2017

Belgique-France

27 novembre 2017

France-à déterminer

22 février 2018

France-Russie

25 février 2018

France-Belgique

29 juin 2018

à déterminer-France

2 juillet 2018

Russie-France

JUIN2017 19


COUPE DU MONDE 2019 >

LA CHINE AU BOUT DU CHEMIN Par Julien Guérineau

Les incertitudes sont aujourd’hui si nombreuses qu’il est difficile d’évaluer clairement le tirage au sort de l’Équipe de France pour les qualifications de la Coupe du Monde 2019. Le profil du groupe issu du Team France qui se présentera sur le parquet le 24 novembre prochain sera à coup sûr inédit et l’identité exacte de ses adversaires pose également question. Une seule certitude, les Bleus disputeront leurs quatre premiers matches sans leur important contingent NBA. Une problématique qui ne concerne pas la Belgique et à peine la Russie (Timofey Mozgov, pivot des Lakers). Des Russes qui s’appuyaient, l’été dernier, sur 10 éléments évoluant en EuroCup ou Euroleague. La mise à disposition des joueurs pour ces fenêtres, fruit des négociations entre la FIBA et l’ECA, est donc un point central pour ne pas affaiblir encore un peu plus des équipes nationales déjà privées de leurs plus grandes stars. "Au regard de la formule et des différentes combinaisons possibles, c'est un tirage difficile pour la France", a estimé Vincent Collet. "Bien entendu il faudra attendre le nom de la quatrième équipe pour être définitivement fixé. La Russie est une sélection en reconstruction mais c'est surtout une véritable nation de basket. La Belgique, qui a la particularité d'être notre voisin, nous a, dans les périodes récentes, posé des problèmes, et sa configuration devrait être assez proche de sa meilleure équipe possible." Avec trois qualifiés sur quatre les risques d’une sortie de route sont néanmoins minimes. Depuis

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La FIBA a procédé, le 7 mai dernier, au tirage au sort des qualifications pour la Coupe du Monde 2019. L’Équipe de France entamera sa campagne le 24 novembre face à la Belgique avant d’affronter une équipe encore à déterminer puis la Russie.

la retraite d’Andreï Kirilenko après la médaille de bronze olympique de Londres en 2012, la Russie a sombré, ne sortant pas de la phase de poule à l’EuroBasket 2013 et 2015. Le changement générationnel semble toutefois en bonne voie autour de Sergeï Karasev (23 ans), Dmitri Kulagin (25 ans), Andreï Vorontsevich (30 ans) et Alexeï Shved (28 ans, blessé l’été dernier), MVP de l’EuroCup avec Khimki. Du solide donc. La Belgique est un adversaire bien connu de l’Equipe de France. Le noyau dur de cette formation a peu évolué ces dernières années et il conviendra de voir si les trentenaires que sont Sam Von Rossom, Axel Hervelle ou

l’Américain naturalisé Matt Lojeski poursuivront l’aventure après l’EuroBasket de septembre. Ces premières fenêtres n’auront rien d’une douce promenade au bord d’un ru et il faudra, quoi qu’il arrive, boucler la première phase avec le maximum de victoires face à ces concurrents directs afin de débuter une deuxième campagne à l’automne 2018 dans les meilleures dispositions. A ce titre, le croisement qui attend les Bleus semble plutôt clément : "C'est à mon sens un premier tour piégeux", remarque Patrick Beesley, le Directeur Technique National. "Car ce sont deux équipes européennes référencées

et que nous connaissons bien. Après nous croiserons lors du second tour, si nous sommes qualifiés, avec le groupe F (ndlr : République Tchèque, Islande, Finlande et une équipe à déterminer), on peut donc estimer que ce second tour sera plus accessible que le premier." Les Tchèques ont séduit en 2015 lors de l’EuroBasket mais sans Tomas Satoransky (Wizards) et potentiellement Jan Vesely (Fenerbahçe) qui pourrait retrouver la NBA à la rentrée, l’ensemble ne représente plus du tout le même degré de dangerosité. Reste les shooteurs fous finlandais et islandais, particulièrement imprévisibles. Des menaces réelles mais qui ne doivent pas empêcher l’Équipe de France de se qualifier pour sa quatrième Coupe du Monde consécutive.

La Formule 32 équipes sont sur la ligne de départ pour 12 places. A l’issue de la première phase de qualification, 24 équipes, les trois premières de chaque poule, seront réparties dans quatre nouveaux groupes de six. Les résultats de la première phase seront conservés et à l’issue de six matches, les trois premiers de chaque poule décrocheront leur billet pour la Chine.

LES QUALIFICATIONS DE LA ZONE EUROPE Groupe A

Groupe C

Groupe E

Groupe G

Monténégro

Pologne

France

Allemagne

Slovénie

Lituanie

Belgique

Serbie

Espagne

Hongrie

Russie

Géorgie

A déterminer*

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Groupe B

Groupe D

Groupe F

Groupe H

Turquie

Italie

Rép. Tchèque

Israël

Lettonie

Croatie

Islande

Grande-Bretagne

Ukraine

Roumanie

Finlande

Grèce

A déterminer

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*Les 24 équipes qualifiées pour l’EuroBasket figurent dans ce tirage au sort. 13 équipes sont en lice pour compléter les groupes : la Slovaquie, la Suède, l’Arménie, l’Albanie, le Kosovo, la Bosnie, l’Autriche, les Pays-Bas, la Macédoine, l’Estonie, la Bulgarie, la Biélorussie et le Portugal.

Calendrier des Bleus 24 novembre 2017

Belgique-France

27 novembre 2017

France-à déterminer

22 février 2018

France-Russie

25 février 2018

France-Belgique

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2 juillet 2018

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ISABELLE YACOUBOU >

Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.

Bellenger / IS / FFBB

pense que le niveau a pas mal évolué depuis quelques années, et ça promet encore de belles choses pour le futur. Physiquement, dans l’intensité, on a passé un cap et si déjà des jeunes joueuses arrivent à encaisser ce qu’impose le plus haut-niveau, je me dis qu’en plus avec l’expérience, la lecture du jeu et la connaissance du basket, en additionnant tout cela, elles vont vraiment faire de superbes carrières. Entre vos débuts et aujourd’hui, le basket féminin a considérablement changé. On en parle davantage, il est mieux médiatisé. Comment avez-vous vécu cette évolution ? Il y a eu ce pic des Jeux de Londres. Ce qu’on a fait lors des J.O. de 2012 a marqué les esprits. Ça me fait toujours sourire car il y a beaucoup de gens qui ne nous connaissaient pas avant Londres, alors qu’en 2009 on était déjà championnes d’Europe. C’est bien de parler un peu plus du basket féminin. Avant les J.O. par exemple, aucune d’entre nous n’avait d’équipementier individuel. Aujourd’hui on en a tous un. Après, je trouve une limite à ce côté un peu médiatique. Il y a maintenant des gamines qui veulent être des stars. Moi je me souviens, je ne voulais pas être dans les journaux, je voulais juste faire du basket et être la meilleure possible. Certaines ont

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"SI TOUT LE MONDE EST EN FORME, ALORS OUI ON A L’AMBITION DE DÉCROCHER UNE MÉDAILLE." perdu la notion de ce qui permet d’arriver au haut-niveau : le travail. Souvent on me demande ce que cela fait d’être une star. Je leur réponds que je suis une star du basket féminin, c’est-à-dire pas grand-chose. Ma vie n’a pas changé, je continue d’aller m’entraîner pour essayer de progresser et de rester au plus haut-niveau. Les jeunes filles qui jouent au basket s’identifient principalement à vous, notamment depuis Londres 2012 et vos exploits. Le fait d’arrêter votre carrière en bleu va-t-il changer quelque chose ?

Elles s’identifieront à quelqu’un d’autre, c’est la logique des choses. Aujourd’hui on parle de moi car je suis encore en activité. Demain quand je n’y serai plus, ce sera une autre qui prendra ma place. Avant on parlait de Yannick Souvré, de Cathy Melain, d’Edwige Lawson-Wade. Quand tu es sous les feux des projecteurs, c’est très bien, mais quand la lumière s’éteint, elle se rallume sur quelqu’un d’autre ensuite. En plus on a plein de joueuses qui peuvent attirer le regard. Quand je vois Lisa Berkani ou Marine Johannes, elles vont attirer l’œil naturellement grâce à leur jeu, je n’ai aucun doute.

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