Evan Fournier
APRÈS L’EUROBASKET LES BLEUS VEULENT REBONDIR N°839 - OCTOBRE2017 - WWW.FFBB.COM
EUROBASKET >
BLEUS PÂLES Par Julien Guérineau, Photos Bellenger / IS / FFBB
L’Équipe de France a quitté l’EuroBasket dès les huitièmes de finale, une première depuis 20 ans. Séduisante lors de la préparation elle n’a jamais su trouver la cohésion et l’intensité défensive nécessaires pour assumer ses ambitions de podium.
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BASKETBALLMAGAZINE
OCTOBRE2017
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BLEUS PÂLES Par Julien Guérineau, Photos Bellenger / IS / FFBB
L’Équipe de France a quitté l’EuroBasket dès les huitièmes de finale, une première depuis 20 ans. Séduisante lors de la préparation elle n’a jamais su trouver la cohésion et l’intensité défensive nécessaires pour assumer ses ambitions de podium.
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BASKETBALLMAGAZINE
OCTOBRE2017
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Éternel Boris
Evan Fournier
Le dimanche 10 septembre, l’Équipe de France a fait ses valises. Direction l’aéroport Atatürk d’Istanbul pour un voyage vers Paris. L’EuroBasket s’est poursuivi sans elle. Pour la première fois depuis 1997, les Bleus n’ont pas atteint les quarts de finale de la compétition continentale. Un choc pour ses supporters. Un échec pour les joueurs et le staff qui ambitionnaient de poursuivre la série de trois podiums consécutifs de la France. Mais à Helsinki, puis brièvement à Istanbul, jamais le groupe n’aura trouvé le bon équilibre, ses limites défensives s’avérant, au final, fatales, malgré son potentiel de l’autre côté du terrain.
"TANT QU'ON NE FERA PAS COLLECTIVEMENT, ENSEMBLE, DAVANTAGE D'EFFORTS DÉFENSIFS, ON NE POURRA PAS PRÉTENDRE GAGNER L'EURO ET MÊME ALLER EN DEMI-FINALE. C’EST UNE AFFAIRE ENTENDUE." Pendant de nombreuses années, l’Équipe de France s’était taillée une réputation. Celle d’un groupe pas toujours inspiré en attaque mais capable de mettre sous l’éteignoir n’importe quel adversaire. Si 2011 notamment avait marqué un virage dans la qualité du jeu offensif, les Bleus avaient construit leurs plus grands succès sur une défense étouffante. La Grèce laissée à 56 points en quart de finale de l’EuroBasket 2011, la Slovénie scotchée à 62 unités en quart de finale de l’EuroBasket 2013, l’Espagne et ses stars bloqués à 52 points en quart de finale du Mondial 2014. L’imposante muraille avait commencé à se fissurer lors des Jeux Olympiques de Rio et Vincent Collet appelait de ses vœux un retour à l’essentiel, faisant de cette nécessaire intransigeance la clé d’en éventuel succès : "La prise de conscience doit être collective.
10 BASKETBALLMAGAZINE Joffrey Lauvergne
Ça ne veut pas dire que nos joueurs doivent jouer contre-nature. Leur nature, ils peuvent l'exprimer autant qu'ils veulent, mais tant qu'on ne fera pas collectivement, ensemble, davantage d'efforts défensifs, on ne pourra pas prétendre gagner l'Euro et même aller en demi-finale. C’est une affaire entendue. C'est la défense qui va déterminer notre réussite potentielle dans cet Euro. Je me persuade qu'à force d'insister là-dessus, on va élever notre niveau dans les matches décisifs. Si on ne l'élève pas, on ne passera pas." Un discours prémonitoire. Sur ce plan, la préparation de l’Équipe de France n’avait pas franchement rassuré, mettant plutôt en lumière sa capacité à accumuler les points. La cuvée 2017 était sans doute la plus impressionnante sur le plan du potentiel offensif et elle aura, statistique
anecdotique au vu du résultat final, battu le record de points (115 contre l’Islande) inscrits par la sélection dans un EuroBasket. Son profil était connu mais son incapacité à freiner l’adversaire l’a entraîné vers sa perte. Goran Dragic l’a ainsi punie lors du dernier match de la phase de poule et après une mitemps, Denis Schröder a fait de même lors des huitièmes de finale. "Quand tu rates un tir, tu peux décider de sprinter, ou tu peux décider de revenir comme si tu allais cueillir les champignons", pestait Vincent Collet à Helsinki." Il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA, il faut juste y aller à fond. Et pour l'instant, ce n'est pas le cas. On n'a pas besoin d'être tous Antetokounmpo pour bien défendre. Il faut qu'on additionne l'envie, la détermination." Elles auront été présentes, mais seulement par séquences. La France était la plus faible défense des qualifiés pour le top 16 et l’Allemagne aura confirmé ce statut, lui passant 50 points dans les 20 dernières minutes. Ce bilan oblige bien évidemment à évoquer les lourdes absences qui ont handicapé l’Équipe de France. Rudy Gobert est sans doute aujourd’hui le meilleur pivot défensif du Monde. Sa présence dissuade, intimide, permet aux extérieurs de prendre des risques sur les porteurs de balle et sert de rampe de lancement au jeu rapide. Nicolas Batum était fréquemment envoyé en mission sur le meilleur scoreur adverse, quel que soit son poste. C’est lui qui s’était chargé du cas Dragic lors de la conquête du titre en 2013. Avant même de pouvoir débuter les matches amicaux, Moustapha Fall a dû déclarer forfait. Le meilleur défenseur de la saison en Pro A aurait pu constituer un apport intéressant dans la protection du cercle. Les Bleus n’ont réussi que 12 contres en 6 matches là où Gobert en avait asséné 18 à lui seul en 2015. Timothé Luwawu-Cabarrot, qui a gagné sa place dans un cinq NBA notamment du fait de ses qualités de stoppeur, n’a lui non plus pas été plus loin que le premier rassemblement à l’INSEP, du fait d’une blessure au genou. Une succession de coups durs que le groupe France a tâché d’ignorer, tentant de se construire une identité nouvelle que le tournoi de Toulouse, quelques jours avant le lancement de l’EuroBasket, avait commencé à dessiner. Une série de trois rencontres époustouflantes offensivement et qui a sans doute bercé d’illusions des joueurs convaincus que leur vista d’attaquants leur permettrait de faire la différence. Mais à l’image de
Sa 15e campagne internationale, il la rêvait plus joyeuse. Depuis ses débuts en Équipe de France en 2002, Boris Diaw (35 ans) n’a fait défaut qu’un été à la sélection. C’était en 2008 pour une épineuse question d’assurance. Une fidélité unique qu’il a longtemps partagée avec Florent Pietrus. Aujourd’hui seul Hervé Dubuisson a passé plus d’années sous le maillot bleu (16). En 2017, plus que jamais, Boris Diaw faisait office de gardien du temple, le tenant d’un mode de fonctionnement qui a rapporté cinq médailles internationales à la France depuis 2005. Mieux même, alors que le bateau France prenait l’eau de toutes parts, c’est lui qui s’est montré le plus constant, au point de terminer avec la meilleure évaluation tricolore de l’EuroBasket. Lucide et disponible à l’issue de la défaite, Diaw a naturellement dû faire face aux questions quant à son avenir en équipe nationale. "Quand il faudra mettre les chaussures et aller sur le terrain, je sentirai si je peux ou pas", a-t-il prudemment répondu. "Aujourd’hui j’ai l’impression de pouvoir apporter à l’équipe. Est-ce que ce sera encore le cas dans 2, 3, 6 mois ?" Libéré par le Utah Jazz juste avant le début de la préparation, il était toujours sans contrat miseptembre. Ses 14 saisons NBA, sa technique et son impact positif sur un vestiaire pourraient lui permettre de demeurer dans la grande Ligue même si le joueur n’excluait pas un retour en Europe. Le 16 septembre, Boris Diaw annonçait sa signature à Levallois, en Pro A, avec l’assurance de pouvoir quitter les Metropolitans en cours de saison. Sa disponibilité pour les fenêtres de qualification à la Coupe du Monde de novembre et février demeure ainsi incertaine pour l’homme aux 241 sélections. Dans une situation inédite, les Bleus peuvent-ils envisager la vie sans lui ? "Il a tellement donné pour cette équipe que je respecterai sa décision. Mais le basket français a encore besoin de Boris Diaw", a glissé Vincent Collet en quittant le Sinan Erdem Dome.
Résultats Phase de poule
Sans défense
Les Bleus sous Vincent Collet
Finlande bat France 86-84 a.p.
Année Compétition
France bat Grèce 95-87
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
France bat Islande 115-79 France bat Pologne 78-75 Slovénie bat France 95-78
Huitièmes de finale Allemagne bat France 84-81
EuroBasket Mondial EuroBasket Jeux Olympiques EuroBasket Mondial EuroBasket Jeux Olympiques EuroBasket
Attaque Défense 72,8 71,3 79,6 72,5 78,1 76,7 80,3 81,7 88,5
OCTOBRE2017
66,8 70,3 76,6 74,0 71,6 72,9 67,3 78,3 84,3
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Éternel Boris
Evan Fournier
Le dimanche 10 septembre, l’Équipe de France a fait ses valises. Direction l’aéroport Atatürk d’Istanbul pour un voyage vers Paris. L’EuroBasket s’est poursuivi sans elle. Pour la première fois depuis 1997, les Bleus n’ont pas atteint les quarts de finale de la compétition continentale. Un choc pour ses supporters. Un échec pour les joueurs et le staff qui ambitionnaient de poursuivre la série de trois podiums consécutifs de la France. Mais à Helsinki, puis brièvement à Istanbul, jamais le groupe n’aura trouvé le bon équilibre, ses limites défensives s’avérant, au final, fatales, malgré son potentiel de l’autre côté du terrain.
"TANT QU'ON NE FERA PAS COLLECTIVEMENT, ENSEMBLE, DAVANTAGE D'EFFORTS DÉFENSIFS, ON NE POURRA PAS PRÉTENDRE GAGNER L'EURO ET MÊME ALLER EN DEMI-FINALE. C’EST UNE AFFAIRE ENTENDUE." Pendant de nombreuses années, l’Équipe de France s’était taillée une réputation. Celle d’un groupe pas toujours inspiré en attaque mais capable de mettre sous l’éteignoir n’importe quel adversaire. Si 2011 notamment avait marqué un virage dans la qualité du jeu offensif, les Bleus avaient construit leurs plus grands succès sur une défense étouffante. La Grèce laissée à 56 points en quart de finale de l’EuroBasket 2011, la Slovénie scotchée à 62 unités en quart de finale de l’EuroBasket 2013, l’Espagne et ses stars bloqués à 52 points en quart de finale du Mondial 2014. L’imposante muraille avait commencé à se fissurer lors des Jeux Olympiques de Rio et Vincent Collet appelait de ses vœux un retour à l’essentiel, faisant de cette nécessaire intransigeance la clé d’en éventuel succès : "La prise de conscience doit être collective.
10 BASKETBALLMAGAZINE Joffrey Lauvergne
Ça ne veut pas dire que nos joueurs doivent jouer contre-nature. Leur nature, ils peuvent l'exprimer autant qu'ils veulent, mais tant qu'on ne fera pas collectivement, ensemble, davantage d'efforts défensifs, on ne pourra pas prétendre gagner l'Euro et même aller en demi-finale. C’est une affaire entendue. C'est la défense qui va déterminer notre réussite potentielle dans cet Euro. Je me persuade qu'à force d'insister là-dessus, on va élever notre niveau dans les matches décisifs. Si on ne l'élève pas, on ne passera pas." Un discours prémonitoire. Sur ce plan, la préparation de l’Équipe de France n’avait pas franchement rassuré, mettant plutôt en lumière sa capacité à accumuler les points. La cuvée 2017 était sans doute la plus impressionnante sur le plan du potentiel offensif et elle aura, statistique
anecdotique au vu du résultat final, battu le record de points (115 contre l’Islande) inscrits par la sélection dans un EuroBasket. Son profil était connu mais son incapacité à freiner l’adversaire l’a entraîné vers sa perte. Goran Dragic l’a ainsi punie lors du dernier match de la phase de poule et après une mitemps, Denis Schröder a fait de même lors des huitièmes de finale. "Quand tu rates un tir, tu peux décider de sprinter, ou tu peux décider de revenir comme si tu allais cueillir les champignons", pestait Vincent Collet à Helsinki." Il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA, il faut juste y aller à fond. Et pour l'instant, ce n'est pas le cas. On n'a pas besoin d'être tous Antetokounmpo pour bien défendre. Il faut qu'on additionne l'envie, la détermination." Elles auront été présentes, mais seulement par séquences. La France était la plus faible défense des qualifiés pour le top 16 et l’Allemagne aura confirmé ce statut, lui passant 50 points dans les 20 dernières minutes. Ce bilan oblige bien évidemment à évoquer les lourdes absences qui ont handicapé l’Équipe de France. Rudy Gobert est sans doute aujourd’hui le meilleur pivot défensif du Monde. Sa présence dissuade, intimide, permet aux extérieurs de prendre des risques sur les porteurs de balle et sert de rampe de lancement au jeu rapide. Nicolas Batum était fréquemment envoyé en mission sur le meilleur scoreur adverse, quel que soit son poste. C’est lui qui s’était chargé du cas Dragic lors de la conquête du titre en 2013. Avant même de pouvoir débuter les matches amicaux, Moustapha Fall a dû déclarer forfait. Le meilleur défenseur de la saison en Pro A aurait pu constituer un apport intéressant dans la protection du cercle. Les Bleus n’ont réussi que 12 contres en 6 matches là où Gobert en avait asséné 18 à lui seul en 2015. Timothé Luwawu-Cabarrot, qui a gagné sa place dans un cinq NBA notamment du fait de ses qualités de stoppeur, n’a lui non plus pas été plus loin que le premier rassemblement à l’INSEP, du fait d’une blessure au genou. Une succession de coups durs que le groupe France a tâché d’ignorer, tentant de se construire une identité nouvelle que le tournoi de Toulouse, quelques jours avant le lancement de l’EuroBasket, avait commencé à dessiner. Une série de trois rencontres époustouflantes offensivement et qui a sans doute bercé d’illusions des joueurs convaincus que leur vista d’attaquants leur permettrait de faire la différence. Mais à l’image de
Sa 15e campagne internationale, il la rêvait plus joyeuse. Depuis ses débuts en Équipe de France en 2002, Boris Diaw (35 ans) n’a fait défaut qu’un été à la sélection. C’était en 2008 pour une épineuse question d’assurance. Une fidélité unique qu’il a longtemps partagée avec Florent Pietrus. Aujourd’hui seul Hervé Dubuisson a passé plus d’années sous le maillot bleu (16). En 2017, plus que jamais, Boris Diaw faisait office de gardien du temple, le tenant d’un mode de fonctionnement qui a rapporté cinq médailles internationales à la France depuis 2005. Mieux même, alors que le bateau France prenait l’eau de toutes parts, c’est lui qui s’est montré le plus constant, au point de terminer avec la meilleure évaluation tricolore de l’EuroBasket. Lucide et disponible à l’issue de la défaite, Diaw a naturellement dû faire face aux questions quant à son avenir en équipe nationale. "Quand il faudra mettre les chaussures et aller sur le terrain, je sentirai si je peux ou pas", a-t-il prudemment répondu. "Aujourd’hui j’ai l’impression de pouvoir apporter à l’équipe. Est-ce que ce sera encore le cas dans 2, 3, 6 mois ?" Libéré par le Utah Jazz juste avant le début de la préparation, il était toujours sans contrat miseptembre. Ses 14 saisons NBA, sa technique et son impact positif sur un vestiaire pourraient lui permettre de demeurer dans la grande Ligue même si le joueur n’excluait pas un retour en Europe. Le 16 septembre, Boris Diaw annonçait sa signature à Levallois, en Pro A, avec l’assurance de pouvoir quitter les Metropolitans en cours de saison. Sa disponibilité pour les fenêtres de qualification à la Coupe du Monde de novembre et février demeure ainsi incertaine pour l’homme aux 241 sélections. Dans une situation inédite, les Bleus peuvent-ils envisager la vie sans lui ? "Il a tellement donné pour cette équipe que je respecterai sa décision. Mais le basket français a encore besoin de Boris Diaw", a glissé Vincent Collet en quittant le Sinan Erdem Dome.
Résultats Phase de poule
Sans défense
Les Bleus sous Vincent Collet
Finlande bat France 86-84 a.p.
Année Compétition
France bat Grèce 95-87
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
France bat Islande 115-79 France bat Pologne 78-75 Slovénie bat France 95-78
Huitièmes de finale Allemagne bat France 84-81
EuroBasket Mondial EuroBasket Jeux Olympiques EuroBasket Mondial EuroBasket Jeux Olympiques EuroBasket
Attaque Défense 72,8 71,3 79,6 72,5 78,1 76,7 80,3 81,7 88,5
OCTOBRE2017
66,8 70,3 76,6 74,0 71,6 72,9 67,3 78,3 84,3
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Pau Gasol
Depuis 1999, l’Espagne un cas à part 10 EuroBasket disputés depuis 1999. 10 présences en demi-finales et 9 médailles récoltées. C’est l’époustouflant bilan de l’Espagne. La génération des juniores de oro championne du Monde juniors lors de cette même année 1999 a largement contribué à cette moisson mais l’éclosion au plus haut niveau de Sergio Llull, Rudy Fernandez, Marc Gasol hier, Willy Hernangomez aujourd’hui, a permis à la sélection de maintenir le cap. Aucune autre équipe européenne ne peut se mesurer à ces résultats et la France reste le pays le plus régulier derrière cet ogre insatiable.
Les 10 derniers EuroBasket Pays
Présence en quarts
Espagne France Serbie Russie Lituanie Grèce Slovénie Croatie Italie Allemagne Turquie Lettonie République Tchèque Macédoine Ukraine Israël
Pays Espagne France Serbie Lituanie Grèce Russie Slovénie Italie Allemagne Turquie Macédoine Croatie
Pays Espagne France Lituanie Serbie Russie Italie Grèce Slovénie Allemagne Turquie 12
10 9 8 8 7 7 6 5 5 5 3 3 1 1 1 1
Présence en demi-finale 10 6 5 4 3 3 2 2 2 1 1 1
Médailles 9 4 4 4 2 2 2 1 1 1
Nando De Colo
l’Espagne, c’est bien la capacité à stopper l’adversaire qui prime. "Nous ne sommes pas assez dans les standards du basket européen dans la contestation", regrettait Vincent Collet qui a toutefois refusé d’évoquer les absences pour analyser l’élimination prématurée des Bleus. "Je préfère ne pas en parler, ce serait trop facile. C’est enfoncer une porte ouverte. Mais avec ce groupe on devait passer le huitième de finale contre l’Allemagne. Nous en avions les capacités." En pulvérisant la Belgique (+25), le Monténégro (+30) et l’Italie (+25) à Toulouse, la France avait confirmé sur le terrain que son ambition de lutter pour un nouveau podium n’était pas usurpée. Des séquences collectives remarquables, un jeu de passes impeccable et une capacité à imposer son rythme avaient fait oublier contretemps, forfaits et blessures. Mais la compétition est un autre monde et dans la difficulté, les Bleus n’ont pas su répondre en équipe. Les individualités de qualité qui constituent la sélection ont toutes eu leur moment pour briller mais jamais de concert. "Quand on laissait l’équipe courir, ce qui était le cas de nos adversaires en préparation, quand rien n‘était ciblé, nous étions très durs à arrêter", notait Vincent Collet avant les huitièmes de finale. "Je savais très bien que ça serait difficile mais il y avait de la place pour faire beaucoup mieux. Nous n’avons pas su passer de la préparation à la compétition. Ce qui pouvait constituer notre talon d’Achille l’est clairement devenu
à savoir un manque de dureté défensive, un manque de sacrifices qui est rédhibitoire au plus haut niveau." L’Équipe de France a également souffert des difficultés de Nando De Colo. Parti sur des bases conformes à ses récents standards lors des trois premières rencontres (17,7 pts à 57,1%), l’arrière du CSKA a ensuite traversé une terrible panne d’adresse lors des trois matches suivants (10,7 pts à 33,3% et 0/11 à trois-points). Meilleur marqueur des Bleus à l’EuroBasket 2015 puis aux Jeux Olympiques 2016, De Colo a souffert d’un collectif hésitant où les arrières n’ont pas su se valoriser les uns les autres. "J’ai espéré très fort qu’il retrouve la réussite", soufflait Vincent Collet après l’élimination. "On est tellement habitué à ce qu’il soit métronomique qu’on en est presque surpris quand ce n’est pas le cas. Mais cela fait partie du jeu." Battue d’entrée par la Finlande et son jeune prodige Lauri Markkanen (22 pts, 7 rbds), la France a traîné comme un boulet ce fauxpas initial alors qu’elle avait ce match parfaitement en main. Réagir aura dès lors été le mot d’ordre le plus répété et ce jusqu’au transfert à Istanbul. "Il faudra être meilleurs. Les matches contre la Pologne et la Slovénie doivent nous permettre de nous remettre en question", prévenait Vincent Collet à son arrivée en Turquie. "Mais il faut que ce soit une remise en question individuelle mais qui se fasse dans le collectif. Si tout le monde doit
Classement final 1 2 3 4
Slovénie Serbie Espagne Russie
5 6 7 8 9 10 11 12
Lettonie Allemagne Italie Grèce Lituanie Croatie Finlande France
élever son niveau de jeu mais au service de l’équipe. Il ne faut surtout pas que quelquesuns pensent que leur simple réaction pourra suffire. Il faudra faire les choses ensemble." Plus engagés, plus durs, plus agressifs, plus collectifs, les Tricolores s’étaient promis de l’être pour lancer les phases finales. Mais ils ne l’auront été que par intermittence. Et lorsque leur intensité a diminué, ils ont été découpés par Denis Schröder et les shooteurs de la Mannschaft. En 2010, dans la même salle, l’Équipe de France avait quitté le Mondial dès les huitièmes de finale. Là encore les forfaits l’avaient largement handicapée. Depuis, elle s’était habituée au sommet, collectant quatre médailles internationales. "2017 est un échec, clairement et il faudra rebondir", tranche sans détour Vincent Collet. "Cela permet aussi de mesurer que ce que nous avons réalisé pendant plusieurs années n’était pas anodin. A force on finissait par le penser. Le basket français ne l’avait pas fait avant, il aura peut-être du mal à le refaire. Je ne l’espère pas." Les prochaines échéances vont arriver très rapidement. Si aucune compétition n’est au programme en 2018, les fenêtres de qualification pour la Coupe du Monde 2019 débuteront dès le mois de novembre (voir par ailleurs). Un rendez-vous qualificatif pour les Jeux de Tokyo 2020. "Il y a une chose dont on peut être sûrs, c’est que nous avons les joueurs capables de faire de belles choses. Maintenant il va falloir se mettre ensemble et le faire", estimait le capitaine Boris Diaw. Plus d’une dizaine de joueurs en NBA, autant en Euroleague, des prospects qui dominent leur catégorie d’âge (Doumbouya, Hayes, Malédon), le réservoir de joueurs de qualité n’a jamais été aussi important au sein du basket français. Mais les doutes sur leur disponibilité le sont tout autant.
Thomas Heurtel
La première slovène Un MVP, un futur grand déjà immense, un naturalisé express et des joueurs pleinement investis dans leurs rôles, c’est la recette du succès de la Slovénie, vainqueur improbable d’un EuroBasket pas comme les autres. Antetokounmpo, Teodosic, Jokic, Mirotic, Gobert, Batum, Gallinari, Ilyasova, Vesely, entre autres. Les forfaits ont frappé de plein fouet la compétition et bousculé la hiérarchie du Continent. Les huitièmes et les quarts de finale ont eu lieu dans un silence de cathédrale devant quelques poignées de spectateurs et les places fortes traditionnelles ont vacillé. Une nouvelle génération a pris le pouvoir à l’image de Kristpas Porzingis, Lauri Markkanen et Luka Doncic. Ce dernier, âgé de 18 ans, a été élu dans le cinq idéal du tournoi et pourrait bien devenir numéro un de la draft dans quelques mois après une dernière saison d’Euroleague au Real Madrid. Son impact exceptionnel a donné une dimension supplémentaire à la Slovénie, porté pendant tout l’EuroBasket par une attaque de feu (90,3 pts) et un leader incandescent. A 31 ans, Goran Dragic (22,6 pts, 5,1 pds) a tracté ce petit pays de deux millions d’habitants renforcé pendant l’été par l’intérieur américain du Real, Anthony Randolph. Au sein d’une sélection limitée dans la raquette, son apport aura été déterminant dans la conquête de la première médaille de l’histoire de la Slovénie.
Statistiques cumulées 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Monténégro Turquie Ukraine Hongrie Géorgie Pologne Belgique République Tchèque Israël Grande-Bretagne Roumanie Islande
Joueur Evan Fournier Nando De Colo Thomas Heurtel Joffrey Lauvergne Boris Diaw Kevin Séraphin Louis Labeyrie Edwin Jackson Léo Westermann Vincent Poirier Antoine Diot Axel Toupane
MJ 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 4 5
Min 24 27 25 19 26 15 17 14 25 6 14 10
Tirs 31-65 26-58 23-39 26-52 22-39 22-30 9-18 11-25 5-12 3-6 4-16 5-9
Pct. 47,7 44,8 59,0 50,0 56,4 73,3 50,0 44,0 41,7 50,0 25,0 55,6
3 pts 10-27 5-21 8-18 3-8 8-16 0-1 4-11 0-5 2-9 1-3
LF 82,1 92,9 91,7 56,2 60,0 71,4 75,0 100,0 81,8 75,0 40,0 60,0
Rb 2,3 2,5 3,5 6,2 5,7 3,5 4,3 1,7 1,7 1,5 1,5 1,0
PD 1,7 2,3 4,5 1,3 3,5 0,3 0,5 1,7 2,8 0,3 2,8 0,4
In 1,5 1,8 0,7 0,2 0,7 0,2 0,5 0,5 0,3 0,3 0,4
Co 0,3 0,3 0,7 0,2 0,2 0,5 -
BP 1,7 1,7 2,5 1,3 2,0 1,3 0,5 1,2 1,0 1,0 0,5 0,6
Pts 15,8 13,8 10,8 10,7 9,2 8,2 5,5 5,0 3,2 3,0 3,0 2,8
OCTOBRE2017 13
Pau Gasol
Depuis 1999, l’Espagne un cas à part 10 EuroBasket disputés depuis 1999. 10 présences en demi-finales et 9 médailles récoltées. C’est l’époustouflant bilan de l’Espagne. La génération des juniores de oro championne du Monde juniors lors de cette même année 1999 a largement contribué à cette moisson mais l’éclosion au plus haut niveau de Sergio Llull, Rudy Fernandez, Marc Gasol hier, Willy Hernangomez aujourd’hui, a permis à la sélection de maintenir le cap. Aucune autre équipe européenne ne peut se mesurer à ces résultats et la France reste le pays le plus régulier derrière cet ogre insatiable.
Les 10 derniers EuroBasket Pays
Présence en quarts
Espagne France Serbie Russie Lituanie Grèce Slovénie Croatie Italie Allemagne Turquie Lettonie République Tchèque Macédoine Ukraine Israël
Pays Espagne France Serbie Lituanie Grèce Russie Slovénie Italie Allemagne Turquie Macédoine Croatie
Pays Espagne France Lituanie Serbie Russie Italie Grèce Slovénie Allemagne Turquie 12
10 9 8 8 7 7 6 5 5 5 3 3 1 1 1 1
Présence en demi-finale 10 6 5 4 3 3 2 2 2 1 1 1
Médailles 9 4 4 4 2 2 2 1 1 1
Nando De Colo
l’Espagne, c’est bien la capacité à stopper l’adversaire qui prime. "Nous ne sommes pas assez dans les standards du basket européen dans la contestation", regrettait Vincent Collet qui a toutefois refusé d’évoquer les absences pour analyser l’élimination prématurée des Bleus. "Je préfère ne pas en parler, ce serait trop facile. C’est enfoncer une porte ouverte. Mais avec ce groupe on devait passer le huitième de finale contre l’Allemagne. Nous en avions les capacités." En pulvérisant la Belgique (+25), le Monténégro (+30) et l’Italie (+25) à Toulouse, la France avait confirmé sur le terrain que son ambition de lutter pour un nouveau podium n’était pas usurpée. Des séquences collectives remarquables, un jeu de passes impeccable et une capacité à imposer son rythme avaient fait oublier contretemps, forfaits et blessures. Mais la compétition est un autre monde et dans la difficulté, les Bleus n’ont pas su répondre en équipe. Les individualités de qualité qui constituent la sélection ont toutes eu leur moment pour briller mais jamais de concert. "Quand on laissait l’équipe courir, ce qui était le cas de nos adversaires en préparation, quand rien n‘était ciblé, nous étions très durs à arrêter", notait Vincent Collet avant les huitièmes de finale. "Je savais très bien que ça serait difficile mais il y avait de la place pour faire beaucoup mieux. Nous n’avons pas su passer de la préparation à la compétition. Ce qui pouvait constituer notre talon d’Achille l’est clairement devenu
à savoir un manque de dureté défensive, un manque de sacrifices qui est rédhibitoire au plus haut niveau." L’Équipe de France a également souffert des difficultés de Nando De Colo. Parti sur des bases conformes à ses récents standards lors des trois premières rencontres (17,7 pts à 57,1%), l’arrière du CSKA a ensuite traversé une terrible panne d’adresse lors des trois matches suivants (10,7 pts à 33,3% et 0/11 à trois-points). Meilleur marqueur des Bleus à l’EuroBasket 2015 puis aux Jeux Olympiques 2016, De Colo a souffert d’un collectif hésitant où les arrières n’ont pas su se valoriser les uns les autres. "J’ai espéré très fort qu’il retrouve la réussite", soufflait Vincent Collet après l’élimination. "On est tellement habitué à ce qu’il soit métronomique qu’on en est presque surpris quand ce n’est pas le cas. Mais cela fait partie du jeu." Battue d’entrée par la Finlande et son jeune prodige Lauri Markkanen (22 pts, 7 rbds), la France a traîné comme un boulet ce fauxpas initial alors qu’elle avait ce match parfaitement en main. Réagir aura dès lors été le mot d’ordre le plus répété et ce jusqu’au transfert à Istanbul. "Il faudra être meilleurs. Les matches contre la Pologne et la Slovénie doivent nous permettre de nous remettre en question", prévenait Vincent Collet à son arrivée en Turquie. "Mais il faut que ce soit une remise en question individuelle mais qui se fasse dans le collectif. Si tout le monde doit
Classement final 1 2 3 4
Slovénie Serbie Espagne Russie
5 6 7 8 9 10 11 12
Lettonie Allemagne Italie Grèce Lituanie Croatie Finlande France
élever son niveau de jeu mais au service de l’équipe. Il ne faut surtout pas que quelquesuns pensent que leur simple réaction pourra suffire. Il faudra faire les choses ensemble." Plus engagés, plus durs, plus agressifs, plus collectifs, les Tricolores s’étaient promis de l’être pour lancer les phases finales. Mais ils ne l’auront été que par intermittence. Et lorsque leur intensité a diminué, ils ont été découpés par Denis Schröder et les shooteurs de la Mannschaft. En 2010, dans la même salle, l’Équipe de France avait quitté le Mondial dès les huitièmes de finale. Là encore les forfaits l’avaient largement handicapée. Depuis, elle s’était habituée au sommet, collectant quatre médailles internationales. "2017 est un échec, clairement et il faudra rebondir", tranche sans détour Vincent Collet. "Cela permet aussi de mesurer que ce que nous avons réalisé pendant plusieurs années n’était pas anodin. A force on finissait par le penser. Le basket français ne l’avait pas fait avant, il aura peut-être du mal à le refaire. Je ne l’espère pas." Les prochaines échéances vont arriver très rapidement. Si aucune compétition n’est au programme en 2018, les fenêtres de qualification pour la Coupe du Monde 2019 débuteront dès le mois de novembre (voir par ailleurs). Un rendez-vous qualificatif pour les Jeux de Tokyo 2020. "Il y a une chose dont on peut être sûrs, c’est que nous avons les joueurs capables de faire de belles choses. Maintenant il va falloir se mettre ensemble et le faire", estimait le capitaine Boris Diaw. Plus d’une dizaine de joueurs en NBA, autant en Euroleague, des prospects qui dominent leur catégorie d’âge (Doumbouya, Hayes, Malédon), le réservoir de joueurs de qualité n’a jamais été aussi important au sein du basket français. Mais les doutes sur leur disponibilité le sont tout autant.
Thomas Heurtel
La première slovène Un MVP, un futur grand déjà immense, un naturalisé express et des joueurs pleinement investis dans leurs rôles, c’est la recette du succès de la Slovénie, vainqueur improbable d’un EuroBasket pas comme les autres. Antetokounmpo, Teodosic, Jokic, Mirotic, Gobert, Batum, Gallinari, Ilyasova, Vesely, entre autres. Les forfaits ont frappé de plein fouet la compétition et bousculé la hiérarchie du Continent. Les huitièmes et les quarts de finale ont eu lieu dans un silence de cathédrale devant quelques poignées de spectateurs et les places fortes traditionnelles ont vacillé. Une nouvelle génération a pris le pouvoir à l’image de Kristpas Porzingis, Lauri Markkanen et Luka Doncic. Ce dernier, âgé de 18 ans, a été élu dans le cinq idéal du tournoi et pourrait bien devenir numéro un de la draft dans quelques mois après une dernière saison d’Euroleague au Real Madrid. Son impact exceptionnel a donné une dimension supplémentaire à la Slovénie, porté pendant tout l’EuroBasket par une attaque de feu (90,3 pts) et un leader incandescent. A 31 ans, Goran Dragic (22,6 pts, 5,1 pds) a tracté ce petit pays de deux millions d’habitants renforcé pendant l’été par l’intérieur américain du Real, Anthony Randolph. Au sein d’une sélection limitée dans la raquette, son apport aura été déterminant dans la conquête de la première médaille de l’histoire de la Slovénie.
Statistiques cumulées 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Monténégro Turquie Ukraine Hongrie Géorgie Pologne Belgique République Tchèque Israël Grande-Bretagne Roumanie Islande
Joueur Evan Fournier Nando De Colo Thomas Heurtel Joffrey Lauvergne Boris Diaw Kevin Séraphin Louis Labeyrie Edwin Jackson Léo Westermann Vincent Poirier Antoine Diot Axel Toupane
MJ 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4 4 5
Min 24 27 25 19 26 15 17 14 25 6 14 10
Tirs 31-65 26-58 23-39 26-52 22-39 22-30 9-18 11-25 5-12 3-6 4-16 5-9
Pct. 47,7 44,8 59,0 50,0 56,4 73,3 50,0 44,0 41,7 50,0 25,0 55,6
3 pts 10-27 5-21 8-18 3-8 8-16 0-1 4-11 0-5 2-9 1-3
LF 82,1 92,9 91,7 56,2 60,0 71,4 75,0 100,0 81,8 75,0 40,0 60,0
Rb 2,3 2,5 3,5 6,2 5,7 3,5 4,3 1,7 1,7 1,5 1,5 1,0
PD 1,7 2,3 4,5 1,3 3,5 0,3 0,5 1,7 2,8 0,3 2,8 0,4
In 1,5 1,8 0,7 0,2 0,7 0,2 0,5 0,5 0,3 0,3 0,4
Co 0,3 0,3 0,7 0,2 0,2 0,5 -
BP 1,7 1,7 2,5 1,3 2,0 1,3 0,5 1,2 1,0 1,0 0,5 0,6
Pts 15,8 13,8 10,8 10,7 9,2 8,2 5,5 5,0 3,2 3,0 3,0 2,8
OCTOBRE2017 13
INTERVIEW PATRICK BEESLEY >
"CETTE DÉFAITE DOIT SERVIR DE TREMPLIN À CETTE GÉNÉRATION" Après l’élimination en 1/8e de finale de l’Équipe de France à l’EuroBasket 2017 et avant le début des phases de qualification à la Coupe du Monde 2019, le Directeur Technique National, Patrick Beesley, revient sur une campagne à la conclusion très éloignée des objectifs affichés. Vincent Collet soulignait l’incapacité du groupe France à passer de la préparation à la compétition. Le rejoignez-vous dans cette analyse ? Le décalage était évident. On peut trouver des explications. Tout d’abord, lors de ces matches de préparation, l’équipe n’était pas scoutée et la dureté n’a rien à voir avec la compétition. Dans ce contexte, nos joueurs ont exprimé toutes leurs qualités, ont joué en équipe et ont montré un visage attrayant. Cette préparation nous a donné confiance. Ces matches brillants ont été vus et nos adversaires se sont adaptés. Tous nos déplacements ont été rendus plus difficiles et on nous a laissé moins d’initiatives Mais ce n’est ni une nouveauté, ni une excuse... C’est comme cela à chaque campagne. Vincent Collet avait prévenu et avait insisté sur la réponse collective indispensable face à ces difficultés et c’est là que le bât blesse. Car les réponses ont été plutôt individuelles. Cela faisait partie des alertes mises en place dès les premiers jours de stage. Nous pensions que le problème était réglé en voyant la qualité du jeu sur les derniers matches amicaux. Au point que c’était trop beau pour être vrai. Quand les premières difficultés sont apparues des velléités individuelles ont rejailli. Et c’est une erreur. On ne peut jamais sauver seul une équipe. Est-ce un constat d’échec quant à l’inévitable nouvelle répartition des rôles suite aux retraites de nombreux joueurs cadres ? Si on se place au niveau du résultat sec, la réponse est oui... Les médias faisaient une
14 BASKETBALLMAGAZINE
obsession sur le nom du remplaçant de Tony Parker. On ne remplace pas T.P comme cela... Qui peut jouer le rôle de leader ? Le staff avait plutôt envisagé un fonctionnement sur un partage du leadership. Plusieurs joueurs à des degrés différents pouvaient l’avoir. Quand on ne gagne pas, il est difficile de dire que c’était la bonne solution. Ceci dit le groupe a relativement bien vécu. Face aux problèmes qui se renouvelaient, les joueurs se réunissaient très souvent, allaient manger ensemble. Ils cherchaient des solutions. Le résultat dit qu’ils ne les ont pas trouvées... Goran Dragic a mené la Slovénie au titre à 31 ans, l’âge de Tony Parker en 2013…
(il coupe) On a tellement banalisé ce qu’a fait Tony… C’était évidemment le jour où il ne serait plus là qu’on mesurerait son influence. Mais les joueurs exceptionnels, avant de gagner, ils ont perdu. C’est sur la défaite qu’ils construisent le succès. La Slovénie a souvent perdu avant de gagner. La génération Parker s’est nourrie de ses échecs. Il faut savoir apprivoiser la défaite... Tout n’est pas mauvais dans une défaite... si elle permet de reconstruire. Tout n’est pas à jeter. L’équipe possède un potentiel certain. Que vous inspire les difficultés défensives d’une Équipe de France qui a longtemps fait de sa capacité à
"LES JOUEURS SE SONT MIS UNE PRESSION ÉNORME, DÉMESURÉE. IL Y AVAIT UNE SUCCESSION DIFFICILE À ASSUMER. LA DÉMARCHE, LA MOTIVATION, TOUT Y ÉTAIT. C’EST PARADOXAL MAIS 2017 AURA ÉTÉ UNE DES PRÉPARATIONS LES PLUS FACILES À VIVRE ALORS QUE LE RÉSULTAT N’EST PAS LÀ."
Presse Sports / Martin
Propos recueillis par Julien Guérineau
stopper son adversaire la base de ses succès passés ? Il faut relativiser les analyses. Cet EuroBasket a montré que les meilleures équipes scoraient beaucoup. Vincent Collet avait cependant identifié cette problématique dès le premier jour. Son discours a été cohérent : on peut avoir tout le talent que l’on veut si on ne monte pas en régime défensivement on n’arrivera à rien. Ce message, il l’a répété du premier au dernier jour. Il nous a clairement manqué de la dureté défensive et de la maturité. La défaite contre la Finlande alors que nous sommes à +8 à deux minutes de la fin le démontre. Ce match a clairement semé le doute et déstabilisé le groupe. Ce déficit de dureté vous a-t-il surpris alors que l’influence Euroleague sur les Bleus n’a jamais été aussi importante ? Oui mais ces joueurs ont des rôles dans ces équipes. Ce sont peut-être d’autres joueurs qui vont apporter la dureté dans ces équipes Euroleague. On avait ciblé ce point faible. On ne porte pas de vrais écrans par exemple. On fait semblant de les porter. C’est un mal français. La France compte peu de profils comme Gasper Vidmar (Slovénie) ou Ognjen Kuzmic (Serbie), de vrais joueurs de rôles, dur au mal et extrêmement précieux à défaut d’être spectaculaire… C’est vrai. Après je ne vais pas revenir sur les absences et les blessures, mais le secteur intérieur a été terriblement impacté. Séraphin, Lauvergne, Poirier ont tous été blessés. Quand l’un revenait l’autre
partait. Ce qui manquait c’était la tour intérieure que pouvait être Rudy Gobert. On s’était imaginé que Moustapha Fall allait le faire... Avez-vous le sentiment que les joueurs s’étaient mis une pression particulière autour de cet EuroBasket ? Une pression énorme, démesurée. Quand Evan Fournier "pète les plombs" face à un arbitre, cela en est l’illustration. Il y avait une succession difficile à assumer. Mais cela partait d’un très bon sentiment. La démarche, la motivation, tout y était. C’est paradoxal mais 2017 aura été une des préparations les plus faciles à vivre alors que le résultat n’est pas là. Vincent Collet a répété des dizaines de fois qu’on ne s’était jamais aussi bien entraînés. Et je le confirme. La conclusion est donc très surprenante. Avez-vous échangé avec Vincent Collet au sortir de la compétition ? Oui bien sûr... Mais il faut sortir du fantasme du débriefing ! Des débriefings nous en faisons deux par jour avec le staff ! La problématique c’est qu’on ne pourra pas tenir compte des enseignements de cet été pour l’équipe qui sera sur le parquet en novembre. Car elle aura une autre physionomie. On sait ce qu’il ne faut pas faire… mais avec d’autres joueurs. Pourquoi avoir choisi de communiquer très rapidement sur le maintien du sélectionneur à la tête de l’Équipe de France ?
Nous sommes engagés sur un projet à long terme avec Vincent Collet. Un projet sur 4 ans, qui doit nous mener aux J.O de Tokyo en 2020. Cela nous semblait être une ineptie totale d’arrêter après un an... ! Ce qu’il a fait cet été, son plan de bataille, ses mots, ses analyses, je n’ai rien à lui reprocher. Dans le contexte actuel, avec une équipe à remonter sept semaines après l’EuroBasket, je suis convaincu qu’il est la bonne personne pour l’Équipe de France. Avec Jean-Pierre Siutat nous en sommes persuadés. Dans un EuroBasket de l’ancienne formule, nous aurions été éliminés de la Coupe du Monde. Le nouveau système nous permet de repartir à zéro. Les prochaines échéances nous obligent à rester dans le rythme et évitent de se torturer pendant un an. Nourrissez-vous des regrets sur cette campagne 2017 ? Oui, celui de ne pas avoir été en capacité de monter d’un cran notre niveau défensif. Le seul regret c’est de ne pas avoir mis en pratique ce qui avait été ciblé dès le début par le coach. Ça c’est un vrai mystère. Depuis le premier jour Vincent collet était animé par une obsession défensive. J’ai cru au déclic sur le premier quart-temps du huitième de finale. Je retrouvais des attitudes, des intentions de contestation. Malheureusement nos failles sont réapparues après la pause. Cet Euro doit être une référence pour les joueurs et cette défaite doit servir de tremplin pour cette génération. Nous avons déjà eu des cycles difficiles. Nous sommes dans le dur aujourd’hui... mais avec le matériel pour se repositionner.
OCTOBRE2017 15
INTERVIEW PATRICK BEESLEY >
"CETTE DÉFAITE DOIT SERVIR DE TREMPLIN À CETTE GÉNÉRATION" Après l’élimination en 1/8e de finale de l’Équipe de France à l’EuroBasket 2017 et avant le début des phases de qualification à la Coupe du Monde 2019, le Directeur Technique National, Patrick Beesley, revient sur une campagne à la conclusion très éloignée des objectifs affichés. Vincent Collet soulignait l’incapacité du groupe France à passer de la préparation à la compétition. Le rejoignez-vous dans cette analyse ? Le décalage était évident. On peut trouver des explications. Tout d’abord, lors de ces matches de préparation, l’équipe n’était pas scoutée et la dureté n’a rien à voir avec la compétition. Dans ce contexte, nos joueurs ont exprimé toutes leurs qualités, ont joué en équipe et ont montré un visage attrayant. Cette préparation nous a donné confiance. Ces matches brillants ont été vus et nos adversaires se sont adaptés. Tous nos déplacements ont été rendus plus difficiles et on nous a laissé moins d’initiatives Mais ce n’est ni une nouveauté, ni une excuse... C’est comme cela à chaque campagne. Vincent Collet avait prévenu et avait insisté sur la réponse collective indispensable face à ces difficultés et c’est là que le bât blesse. Car les réponses ont été plutôt individuelles. Cela faisait partie des alertes mises en place dès les premiers jours de stage. Nous pensions que le problème était réglé en voyant la qualité du jeu sur les derniers matches amicaux. Au point que c’était trop beau pour être vrai. Quand les premières difficultés sont apparues des velléités individuelles ont rejailli. Et c’est une erreur. On ne peut jamais sauver seul une équipe. Est-ce un constat d’échec quant à l’inévitable nouvelle répartition des rôles suite aux retraites de nombreux joueurs cadres ? Si on se place au niveau du résultat sec, la réponse est oui... Les médias faisaient une
14 BASKETBALLMAGAZINE
obsession sur le nom du remplaçant de Tony Parker. On ne remplace pas T.P comme cela... Qui peut jouer le rôle de leader ? Le staff avait plutôt envisagé un fonctionnement sur un partage du leadership. Plusieurs joueurs à des degrés différents pouvaient l’avoir. Quand on ne gagne pas, il est difficile de dire que c’était la bonne solution. Ceci dit le groupe a relativement bien vécu. Face aux problèmes qui se renouvelaient, les joueurs se réunissaient très souvent, allaient manger ensemble. Ils cherchaient des solutions. Le résultat dit qu’ils ne les ont pas trouvées... Goran Dragic a mené la Slovénie au titre à 31 ans, l’âge de Tony Parker en 2013…
(il coupe) On a tellement banalisé ce qu’a fait Tony… C’était évidemment le jour où il ne serait plus là qu’on mesurerait son influence. Mais les joueurs exceptionnels, avant de gagner, ils ont perdu. C’est sur la défaite qu’ils construisent le succès. La Slovénie a souvent perdu avant de gagner. La génération Parker s’est nourrie de ses échecs. Il faut savoir apprivoiser la défaite... Tout n’est pas mauvais dans une défaite... si elle permet de reconstruire. Tout n’est pas à jeter. L’équipe possède un potentiel certain. Que vous inspire les difficultés défensives d’une Équipe de France qui a longtemps fait de sa capacité à
"LES JOUEURS SE SONT MIS UNE PRESSION ÉNORME, DÉMESURÉE. IL Y AVAIT UNE SUCCESSION DIFFICILE À ASSUMER. LA DÉMARCHE, LA MOTIVATION, TOUT Y ÉTAIT. C’EST PARADOXAL MAIS 2017 AURA ÉTÉ UNE DES PRÉPARATIONS LES PLUS FACILES À VIVRE ALORS QUE LE RÉSULTAT N’EST PAS LÀ."
Presse Sports / Martin
Propos recueillis par Julien Guérineau
stopper son adversaire la base de ses succès passés ? Il faut relativiser les analyses. Cet EuroBasket a montré que les meilleures équipes scoraient beaucoup. Vincent Collet avait cependant identifié cette problématique dès le premier jour. Son discours a été cohérent : on peut avoir tout le talent que l’on veut si on ne monte pas en régime défensivement on n’arrivera à rien. Ce message, il l’a répété du premier au dernier jour. Il nous a clairement manqué de la dureté défensive et de la maturité. La défaite contre la Finlande alors que nous sommes à +8 à deux minutes de la fin le démontre. Ce match a clairement semé le doute et déstabilisé le groupe. Ce déficit de dureté vous a-t-il surpris alors que l’influence Euroleague sur les Bleus n’a jamais été aussi importante ? Oui mais ces joueurs ont des rôles dans ces équipes. Ce sont peut-être d’autres joueurs qui vont apporter la dureté dans ces équipes Euroleague. On avait ciblé ce point faible. On ne porte pas de vrais écrans par exemple. On fait semblant de les porter. C’est un mal français. La France compte peu de profils comme Gasper Vidmar (Slovénie) ou Ognjen Kuzmic (Serbie), de vrais joueurs de rôles, dur au mal et extrêmement précieux à défaut d’être spectaculaire… C’est vrai. Après je ne vais pas revenir sur les absences et les blessures, mais le secteur intérieur a été terriblement impacté. Séraphin, Lauvergne, Poirier ont tous été blessés. Quand l’un revenait l’autre
partait. Ce qui manquait c’était la tour intérieure que pouvait être Rudy Gobert. On s’était imaginé que Moustapha Fall allait le faire... Avez-vous le sentiment que les joueurs s’étaient mis une pression particulière autour de cet EuroBasket ? Une pression énorme, démesurée. Quand Evan Fournier "pète les plombs" face à un arbitre, cela en est l’illustration. Il y avait une succession difficile à assumer. Mais cela partait d’un très bon sentiment. La démarche, la motivation, tout y était. C’est paradoxal mais 2017 aura été une des préparations les plus faciles à vivre alors que le résultat n’est pas là. Vincent Collet a répété des dizaines de fois qu’on ne s’était jamais aussi bien entraînés. Et je le confirme. La conclusion est donc très surprenante. Avez-vous échangé avec Vincent Collet au sortir de la compétition ? Oui bien sûr... Mais il faut sortir du fantasme du débriefing ! Des débriefings nous en faisons deux par jour avec le staff ! La problématique c’est qu’on ne pourra pas tenir compte des enseignements de cet été pour l’équipe qui sera sur le parquet en novembre. Car elle aura une autre physionomie. On sait ce qu’il ne faut pas faire… mais avec d’autres joueurs. Pourquoi avoir choisi de communiquer très rapidement sur le maintien du sélectionneur à la tête de l’Équipe de France ?
Nous sommes engagés sur un projet à long terme avec Vincent Collet. Un projet sur 4 ans, qui doit nous mener aux J.O de Tokyo en 2020. Cela nous semblait être une ineptie totale d’arrêter après un an... ! Ce qu’il a fait cet été, son plan de bataille, ses mots, ses analyses, je n’ai rien à lui reprocher. Dans le contexte actuel, avec une équipe à remonter sept semaines après l’EuroBasket, je suis convaincu qu’il est la bonne personne pour l’Équipe de France. Avec Jean-Pierre Siutat nous en sommes persuadés. Dans un EuroBasket de l’ancienne formule, nous aurions été éliminés de la Coupe du Monde. Le nouveau système nous permet de repartir à zéro. Les prochaines échéances nous obligent à rester dans le rythme et évitent de se torturer pendant un an. Nourrissez-vous des regrets sur cette campagne 2017 ? Oui, celui de ne pas avoir été en capacité de monter d’un cran notre niveau défensif. Le seul regret c’est de ne pas avoir mis en pratique ce qui avait été ciblé dès le début par le coach. Ça c’est un vrai mystère. Depuis le premier jour Vincent collet était animé par une obsession défensive. J’ai cru au déclic sur le premier quart-temps du huitième de finale. Je retrouvais des attitudes, des intentions de contestation. Malheureusement nos failles sont réapparues après la pause. Cet Euro doit être une référence pour les joueurs et cette défaite doit servir de tremplin pour cette génération. Nous avons déjà eu des cycles difficiles. Nous sommes dans le dur aujourd’hui... mais avec le matériel pour se repositionner.
OCTOBRE2017 15
JEAN-PIERRE SIUTAT >
LA FFBB DÉJÀ TOURNÉE VERS 2024 Le jeudi 21 septembre, au siège de la Fédération Française de Basket-Ball à Paris, le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat, a tenu une conférence de presse. L’occasion pour lui de faire un bilan de l’année sportive écoulée, de présenter ses objectifs et de faire le point sur la situation internationale. formation française et le potentiel important des Équipes de France pour les années à venir. L’élimination en huitièmes de finale de l’EuroBasket est une grande déception que nous ne devons pas évacuer sans en tirer les enseignements."
LES QUALIFICATIONS À LA COUPE DU MONDE 2019 ET LA SITUATION INTERNATIONALE
Bellenger / IS / FFBB
BILAN ET OBJECTIFS
LES ÉQUIPES DE FRANCE 2017, UNE ANNÉE RECORD ET UNE DÉCEPTION "Malgré une élimination prématurée à l’EuroBasket, 2017 est une année historique pour le basket français avec un total de 8 médailles, dont 3 en or, récoltées tout au long de l’été par nos équipes de France. Une performance jamais réalisée. Au-delà du nombre, c’est aussi les titres européens féminins et masculins conquis dans les catégories U18 en 2016 et U16 en 2017 qui démontrent toute la qualité de la
16 BASKETBALLMAGAZINE
orte d’un nombre de licenciés F en constante augmentation et un développement important ces dernières années, la Fédération Française de BasketBall souhaite aujourd’hui s’appuyer sur ses bons résultats économiques et sportifs pour poursuivre sa croissance dans l’optique des Jeux de 2024 qui seront organisés à Paris. Elle est néanmoins confrontée à une situation internationale incertaine.
"Dès le mois de novembre, l’Équipe de France masculine sera sur le pont pour participer aux qualifications pour la Coupe du Monde 2019, ellemême qualificative pour les Jeux de Tokyo en 2020. Malgré les contraintes et forts désagréments (pour la France) du nouveau calendrier international, malgré la position de la société ECA, que nous condamnons fermement, de ne pas libérer les joueurs d’EuroLeague (13 français à rajouter aux 12 en NBA), malgré un conflit trop long et non réglé entre la FIBA et l’ECA, nous devons être en mesure d’aligner la formation la plus compétitive possible et sortir de ces phases de qualifications très périlleuses. Nous demandons instamment à l’ECA la mise à disposition des joueurs internationaux des clubs d’EuroLeague, joueurs que nous convoquerons dès les fenêtres de novembre et février. Nous demandons également à la Fédération Internationale d’assurer l’équité sportive entre les nations pour permettre à la France de défendre ses chances de qualifications à la Coupe du Monde 2019 en Chine, aux Jeux de 2020 de Tokyo, et cela dans la perspective d’une meilleure préparation des Jeux de Paris en 2024. Notre objectif est de confirmer notre 4e place au ranking mondial masculin en participant à tous les grands évènements internationaux à venir. J’insiste, la FIBA doit agir afin de tirer le basket international vers le haut et ne pas rester embourber dans cette situation, en Europe, provoquée en majeure partie par la société ECA que nous interpelons ici pour
prendre en compte l’intérêt général de notre sport. J’entends les critiques de la part de dirigeants, coaches et joueurs majeurs, j’y souscris pleinement."
LE 3X3, POURSUIVRE SON DÉVELOPPEMENT "Le 9 juin dernier, le 3x3 a été choisi pour être discipline olympique pour les JO de Tokyo en 2020. Moteur sur le 3X3 depuis 2010, la FFBB ne peut que se réjouir de cette perspective et mettra tout en place pour se développer et performer dans cette nouvelle discipline. Cela passe bien évidemment par des moyens mis à disposition des équipes nationales mais également par la mise en œuvre d’une véritable filière de haut niveau et la nécessité de développer une élite du 3x3. La contrainte du "ranking mis en place par la FIBA, et la part belle faite aux promoteurs privés, nous obligera à des investissements conséquents pour qualifier nos équipes nationales. Ce qui constitue une des missions confiées à notre fédération."
SITUATION INTERNATIONALE, UN UNIVERS DE PLUS EN PLUS CONCURRENTIEL "Le basket est un sport mondial et nous sommes logiquement confrontés à de nouveaux défis. Chaque année, de nombreux joueurs et joueuses privilégient le cursus universitaire américain au détriment de la filière de formation française et des équipes nationales. Nous devons protéger notre savoir-faire, reconnu et pleinement utilisé par les joueurs et joueuses, leurs agents et les clubs. Pour cela, la FFBB demande à la FIBA d’agir pour favoriser et sécuriser la formation nationale afin de préserver les équipes nationales qui participent aux compétitions internationales. En un mot, stop au pillage !"
OCTOBRE2017 17
JEAN-PIERRE SIUTAT >
LA FFBB DÉJÀ TOURNÉE VERS 2024 Le jeudi 21 septembre, au siège de la Fédération Française de Basket-Ball à Paris, le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat, a tenu une conférence de presse. L’occasion pour lui de faire un bilan de l’année sportive écoulée, de présenter ses objectifs et de faire le point sur la situation internationale. formation française et le potentiel important des Équipes de France pour les années à venir. L’élimination en huitièmes de finale de l’EuroBasket est une grande déception que nous ne devons pas évacuer sans en tirer les enseignements."
LES QUALIFICATIONS À LA COUPE DU MONDE 2019 ET LA SITUATION INTERNATIONALE
Bellenger / IS / FFBB
BILAN ET OBJECTIFS
LES ÉQUIPES DE FRANCE 2017, UNE ANNÉE RECORD ET UNE DÉCEPTION "Malgré une élimination prématurée à l’EuroBasket, 2017 est une année historique pour le basket français avec un total de 8 médailles, dont 3 en or, récoltées tout au long de l’été par nos équipes de France. Une performance jamais réalisée. Au-delà du nombre, c’est aussi les titres européens féminins et masculins conquis dans les catégories U18 en 2016 et U16 en 2017 qui démontrent toute la qualité de la
16 BASKETBALLMAGAZINE
orte d’un nombre de licenciés F en constante augmentation et un développement important ces dernières années, la Fédération Française de BasketBall souhaite aujourd’hui s’appuyer sur ses bons résultats économiques et sportifs pour poursuivre sa croissance dans l’optique des Jeux de 2024 qui seront organisés à Paris. Elle est néanmoins confrontée à une situation internationale incertaine.
"Dès le mois de novembre, l’Équipe de France masculine sera sur le pont pour participer aux qualifications pour la Coupe du Monde 2019, ellemême qualificative pour les Jeux de Tokyo en 2020. Malgré les contraintes et forts désagréments (pour la France) du nouveau calendrier international, malgré la position de la société ECA, que nous condamnons fermement, de ne pas libérer les joueurs d’EuroLeague (13 français à rajouter aux 12 en NBA), malgré un conflit trop long et non réglé entre la FIBA et l’ECA, nous devons être en mesure d’aligner la formation la plus compétitive possible et sortir de ces phases de qualifications très périlleuses. Nous demandons instamment à l’ECA la mise à disposition des joueurs internationaux des clubs d’EuroLeague, joueurs que nous convoquerons dès les fenêtres de novembre et février. Nous demandons également à la Fédération Internationale d’assurer l’équité sportive entre les nations pour permettre à la France de défendre ses chances de qualifications à la Coupe du Monde 2019 en Chine, aux Jeux de 2020 de Tokyo, et cela dans la perspective d’une meilleure préparation des Jeux de Paris en 2024. Notre objectif est de confirmer notre 4e place au ranking mondial masculin en participant à tous les grands évènements internationaux à venir. J’insiste, la FIBA doit agir afin de tirer le basket international vers le haut et ne pas rester embourber dans cette situation, en Europe, provoquée en majeure partie par la société ECA que nous interpelons ici pour
prendre en compte l’intérêt général de notre sport. J’entends les critiques de la part de dirigeants, coaches et joueurs majeurs, j’y souscris pleinement."
LE 3X3, POURSUIVRE SON DÉVELOPPEMENT "Le 9 juin dernier, le 3x3 a été choisi pour être discipline olympique pour les JO de Tokyo en 2020. Moteur sur le 3X3 depuis 2010, la FFBB ne peut que se réjouir de cette perspective et mettra tout en place pour se développer et performer dans cette nouvelle discipline. Cela passe bien évidemment par des moyens mis à disposition des équipes nationales mais également par la mise en œuvre d’une véritable filière de haut niveau et la nécessité de développer une élite du 3x3. La contrainte du "ranking mis en place par la FIBA, et la part belle faite aux promoteurs privés, nous obligera à des investissements conséquents pour qualifier nos équipes nationales. Ce qui constitue une des missions confiées à notre fédération."
SITUATION INTERNATIONALE, UN UNIVERS DE PLUS EN PLUS CONCURRENTIEL "Le basket est un sport mondial et nous sommes logiquement confrontés à de nouveaux défis. Chaque année, de nombreux joueurs et joueuses privilégient le cursus universitaire américain au détriment de la filière de formation française et des équipes nationales. Nous devons protéger notre savoir-faire, reconnu et pleinement utilisé par les joueurs et joueuses, leurs agents et les clubs. Pour cela, la FFBB demande à la FIBA d’agir pour favoriser et sécuriser la formation nationale afin de préserver les équipes nationales qui participent aux compétitions internationales. En un mot, stop au pillage !"
OCTOBRE2017 17
PREMIER FORUM FFBB CITOYEN >
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
"PAS UNE CONTRAINTE MAIS UNE SOLUTION" Par Julien Guérineau
Pourquoi avoir souhaité organiser un forum ? L’idée est apparue l’année dernière. Nous nous sommes rendus compte qu’on avait quelques difficultés à trouver de nouvelles idées. Avec les dossiers Label FFBB Citoyen on constatait que sur le terrain de nombreuses choses se mettaient en œuvre. L’objectif du Forum est autant de partager nos actions au sein de la Commission que de réunir les gens du terrain afin qu’ils nous présentent leur expertise. La qualité des dossiers était réellement impressionnante. Cela nous a convaincu qu’il fallait faire remonter encore plus d’initiatives. Comment se déroulera et à qui s’adresse le forum ? Il y aura deux temps. La présentation des actions de la Commission. Les expliquer et avoir des retours quant à la déclinaison de ses actions ou pas. Avoir également des retours sur le format du nouveau Label FFBB Citoyen et ses nouveaux critères. Ensuite nous chercherons à avoir un temps d’échange quant aux savoir-faire développés sur le terrain. Nous ciblons les Ligues, les Comités, d’autant plus qu’au sein des Ligues, les Conseillers Techniques d’Etat sont chargés de décliner le plan citoyen du sport, les clubs labellisés et les clubs de NF1 puisque c’est la division où va être expérimenté le système de "joueur d’intérêt général." Sensibles ou non au sujet, diriez-vous que les clubs ne pourront échapper aux problématiques traitées par votre Commission ? La société évolue et le modèle de club doit également évoluer. Le modèle actuel est
26 BASKETBALLMAGAZINE
concentré sur le sportif. Mais les missions de service public vont prendre une dimension de plus en plus importante : l’intégration, la diversité, l’engagement sur le climat… Autant être déjà habitué à entendre parler d’organisation éco-responsable ou de modèles de compétition intégrant tous les modèles environnementaux. Ce n’est pas une contrainte supplémentaire mais une solution pour faire des économies et mieux faire participer les joueurs. Malheureusement nous sommes dans un modèle où beaucoup de gens viennent simplement consommer du basket. L’idée est qu’au travers des valeurs citoyennes on arrive à faire adhérer les licenciés à un projet associatif.
Gérald Nivelon
Bellenger / IS / FFBB
Le premier Forum FFBB Citoyen se déroulera à Lille du 24 au 26 novembre. Gérald Nivelon, membre du Comité Directeur et Président de la commission Démarche Citoyenne de la FFBB présente cette initiative.
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LE PROGRAMME DU FORUM Vendredi 24 novembre (soirée) • Présentation du Plan FFBB Citoyen • Présentation des nouveaux Labels • Présentation du Fil Rouge (appli FFBB Citoyen) Samedi 25 novembre Travail en atelier alternant temps de présentation et d’information et temps de partage et de réflexion sur les thèmes suivants : • Diversité et Féminisation • Transition Ecologique • Fair-Play et Supportérisme Dimanche 26 novembre • Travail collectif • Présentation des associations partenaires de la FFBB sur ces thèmes
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Ce forum s’adresse aux élus et salariés des structures fédérales et des clubs déjà investis dans la démarche citoyenne ou bien souhaitant s’y investir recherchant des outils pour mettre en œuvre des actions. Plus d’informations via citoyenne@ffbb.com
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