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FFBB 2024

N°847 - JUIN2018 - WWW.FFBB.COM


FFBB 2024 >

"NOUS PROPOSONS UN CHEMIN" Propos recueillis par Julien Guérineau

La FFBB met en place un plan stratégique "FFBB 2024" présenté aux Ligues Régionales et aux Comités Départementaux afin de s’adapter aux attentes des pratiquants et aux évolutions sociétales tout en répondant aux contraintes des clubs. Jean-Pierre Siutat, le Président Fédéral, explique ce projet. Pourquoi avez-vous présenté le 22 avril dernier, aux Ligues et aux Comités, un projet FFBB 2024 ? Tout d’abord il est important de rappeler que nous sommes dans le cadre de la commande politique validée par les élections de 2016. Au premier Comité Directeur qui avait suivi ces élections, trois axes et 18 orientations politiques avaient été présentés. La dernière concernait l’éventualité de l’obtention des Jeux Olympiques et Paralympiques par Paris en 2024. Ces Jeux vont bousculer les choses. C’est la raison pour laquelle j’ai longuement insisté sur les éléments de contexte auprès des Présidents de Ligues et de Comités. On n’insiste jamais assez sur le pourquoi d’un changement. Pourquoi un projet, une transformation ? On se concentre trop sur la critique ou l’évaluation du comment. Il fallait donc rappeler le contexte autour de plusieurs éléments majeurs : les Jeux

en 2024, l’ubérisation du sport, la baisse des financements publics, la commande politique autour des changements de gouvernance du sport, le rapport Onesta sur la haute performance. Ces points concernent des éléments extérieurs à la pratique du basket… Tout à fait. Ceux qui nous gouvernent, qui nous financent ont un point de vue similaire que l’on parle de volley, de hand, de basket ou de pétanque. Nous préparons tous les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le contexte général est très important. On ne peut pas considérer que le basket français est à part. C’est mon rôle de le rappeler, d’autant plus que mon poste au sein du CNOSF me permet d’avoir cette vision. Quels ont été les observations qui ont poussé la FFBB à travailler sur ce plan stratégique ?

La société évolue. Elle s’ubérise, elle veut pratiquer du sport sans contraintes. Il convient de s’adapter à la volonté de ceux qui sont nos potentiels licenciés. Cela nous oblige, Fédération, à concevoir une pratique du sport différente. Si la transformation est obligatoire, le modèle proposé n’est pas forcément le bon. Il faut avoir l’humilité de le reconnaître. Mais le statu quo n’est pas possible. Dans les chantiers de la gouvernance, la conclusion était systématiquement : pas de statu quo. Partout, sur toutes les thématiques, tous les séminaires, toutes les séances de travail. C’est un signe. Pourquoi est-il nécessaire de mettre en œuvre ce plan aujourd’hui, alors que la Fédération vient d’annoncer un nouveau record de licenciés ? Pour réussir une transformation, il faut le faire quand on est au plus haut. Si on attend les difficultés, il sera encore plus compliqué de persuader les gens. Nous avons les capacités financières et structurelles pour proposer ce changement et ne pas attendre une phase de déclin. Prenons l’exemple d’une stratégie économique basée sur l’événementiel. Aujourd’hui avec un EuroBasket tous les quatre ans il y a peu de compétitions à organiser. On ne peut donc pas fonctionner comme par le passé. Que répondez-vous à des dirigeants qui pourraient penser que ce projet ne répond pas aux problématiques qu’ils affrontent sur le terrain ? Nous n’obligeons pas les clubs à se transformer. On propose un chemin. Les clubs peuvent l’emprunter… ou pas. Mais la FFBB estime qu’elle doit proposer une

10 BASKETBALLMAGAZINE

RÉPONDRE AUX ATTENTES DES PRATIQUANTS Une enquête, menée conjointement par MKTG et la FFBB, a mis en exergue l’évolution de la demande des licenciés : 80% d’entre eux pratiquent le basket en dehors de leur club, sur des terrains extérieurs. Si le basket 3x3 est globalement très apprécié par les licenciés, il reste en revanche relativement peu connu : 45% ignorent qu’il est devenu une discipline olympique et 42% ignorent l’existence de tournois 3x3. De plus, l’offre est encore faible sur le territoire : seulement 6% des clubs proposent la pratique du 3x3 aujourd’hui notamment en raison du manque de créneaux nécessaires (62%) et du manque d’encadrant (42%). L’analyse de cette enquête a conduit la FFBB à mettre en place un plan stratégique au sein du plan FFBB 2024 adapté aux évolutions sociétales, aux contraintes des clubs et des organes déconcentrés, et aux nouveaux acteurs privés.

LE VIVRE ENSEMBLE La demande croissante des pratiquants pour un encadrement plus souple et ludique, la déclinaison du basket traditionnel à des fins sociales et de bien-être ont conduit la FFBB à développer une nouvelle offre de pratiques non compétitives : le Vivre Ensemble. Composé du Basket Santé, du Basket Inclusif (qui permet la coparticipation de joueurs valides ou en situation de handicap), du Basketonik (permet l’entretien du corps de manière globale), du Basket Entreprise, des Camps Génération Basket (CGB) et des Camps d’été, le Vivre Ensemble encourage les nouvelles manières de pratiquer le basket en proposant des activités adaptées à des publics variés et aux motivations différentes : le bienêtre, le loisir, la découverte…

JUIN2018

11


FFBB 2024 >

"NOUS PROPOSONS UN CHEMIN" Propos recueillis par Julien Guérineau

La FFBB met en place un plan stratégique "FFBB 2024" présenté aux Ligues Régionales et aux Comités Départementaux afin de s’adapter aux attentes des pratiquants et aux évolutions sociétales tout en répondant aux contraintes des clubs. Jean-Pierre Siutat, le Président Fédéral, explique ce projet. Pourquoi avez-vous présenté le 22 avril dernier, aux Ligues et aux Comités, un projet FFBB 2024 ? Tout d’abord il est important de rappeler que nous sommes dans le cadre de la commande politique validée par les élections de 2016. Au premier Comité Directeur qui avait suivi ces élections, trois axes et 18 orientations politiques avaient été présentés. La dernière concernait l’éventualité de l’obtention des Jeux Olympiques et Paralympiques par Paris en 2024. Ces Jeux vont bousculer les choses. C’est la raison pour laquelle j’ai longuement insisté sur les éléments de contexte auprès des Présidents de Ligues et de Comités. On n’insiste jamais assez sur le pourquoi d’un changement. Pourquoi un projet, une transformation ? On se concentre trop sur la critique ou l’évaluation du comment. Il fallait donc rappeler le contexte autour de plusieurs éléments majeurs : les Jeux

en 2024, l’ubérisation du sport, la baisse des financements publics, la commande politique autour des changements de gouvernance du sport, le rapport Onesta sur la haute performance. Ces points concernent des éléments extérieurs à la pratique du basket… Tout à fait. Ceux qui nous gouvernent, qui nous financent ont un point de vue similaire que l’on parle de volley, de hand, de basket ou de pétanque. Nous préparons tous les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le contexte général est très important. On ne peut pas considérer que le basket français est à part. C’est mon rôle de le rappeler, d’autant plus que mon poste au sein du CNOSF me permet d’avoir cette vision. Quels ont été les observations qui ont poussé la FFBB à travailler sur ce plan stratégique ?

La société évolue. Elle s’ubérise, elle veut pratiquer du sport sans contraintes. Il convient de s’adapter à la volonté de ceux qui sont nos potentiels licenciés. Cela nous oblige, Fédération, à concevoir une pratique du sport différente. Si la transformation est obligatoire, le modèle proposé n’est pas forcément le bon. Il faut avoir l’humilité de le reconnaître. Mais le statu quo n’est pas possible. Dans les chantiers de la gouvernance, la conclusion était systématiquement : pas de statu quo. Partout, sur toutes les thématiques, tous les séminaires, toutes les séances de travail. C’est un signe. Pourquoi est-il nécessaire de mettre en œuvre ce plan aujourd’hui, alors que la Fédération vient d’annoncer un nouveau record de licenciés ? Pour réussir une transformation, il faut le faire quand on est au plus haut. Si on attend les difficultés, il sera encore plus compliqué de persuader les gens. Nous avons les capacités financières et structurelles pour proposer ce changement et ne pas attendre une phase de déclin. Prenons l’exemple d’une stratégie économique basée sur l’événementiel. Aujourd’hui avec un EuroBasket tous les quatre ans il y a peu de compétitions à organiser. On ne peut donc pas fonctionner comme par le passé. Que répondez-vous à des dirigeants qui pourraient penser que ce projet ne répond pas aux problématiques qu’ils affrontent sur le terrain ? Nous n’obligeons pas les clubs à se transformer. On propose un chemin. Les clubs peuvent l’emprunter… ou pas. Mais la FFBB estime qu’elle doit proposer une

10 BASKETBALLMAGAZINE

RÉPONDRE AUX ATTENTES DES PRATIQUANTS Une enquête, menée conjointement par MKTG et la FFBB, a mis en exergue l’évolution de la demande des licenciés : 80% d’entre eux pratiquent le basket en dehors de leur club, sur des terrains extérieurs. Si le basket 3x3 est globalement très apprécié par les licenciés, il reste en revanche relativement peu connu : 45% ignorent qu’il est devenu une discipline olympique et 42% ignorent l’existence de tournois 3x3. De plus, l’offre est encore faible sur le territoire : seulement 6% des clubs proposent la pratique du 3x3 aujourd’hui notamment en raison du manque de créneaux nécessaires (62%) et du manque d’encadrant (42%). L’analyse de cette enquête a conduit la FFBB à mettre en place un plan stratégique au sein du plan FFBB 2024 adapté aux évolutions sociétales, aux contraintes des clubs et des organes déconcentrés, et aux nouveaux acteurs privés.

LE VIVRE ENSEMBLE La demande croissante des pratiquants pour un encadrement plus souple et ludique, la déclinaison du basket traditionnel à des fins sociales et de bien-être ont conduit la FFBB à développer une nouvelle offre de pratiques non compétitives : le Vivre Ensemble. Composé du Basket Santé, du Basket Inclusif (qui permet la coparticipation de joueurs valides ou en situation de handicap), du Basketonik (permet l’entretien du corps de manière globale), du Basket Entreprise, des Camps Génération Basket (CGB) et des Camps d’été, le Vivre Ensemble encourage les nouvelles manières de pratiquer le basket en proposant des activités adaptées à des publics variés et aux motivations différentes : le bienêtre, le loisir, la découverte…

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FFBB 2024 >

transformation tout en ayant conscience que les clubs sont parfois dans des situations délicates et qu’il ne faut pas les obliger. Si un club veut continuer à fonctionner comme actuellement, rien ne l’empêche de le faire. Cela ne changera rien au quotidien. Mais si des gens frappent à la porte des clubs pour faire du 3x3 et du basket santé et qu’à côté une structure se monte et aspire ces demandes… Notre mission de fédération est d’avertir. Quel a été l’accueil réservé à la présentation de ce projet ? Quand on explique le contexte, le pourquoi et ensuite notre réponse, le taux d’adhésion est important. La difficulté c’est : "comment mettre en place derrière." Comment les Ligues, les Comités et les clubs peuvent s’engager dans cette transformation. Si nous sommes d’accord sur la vision, le reste se fera avec de la bonne volonté et un accompagnement de la Fédération via du personnel et de la formation. On ne brusquera personne.

PLAN RESSOURCES 3.0 Si les trois piliers du Club 3.0 s’articulent autour du 5x5, du 3x3 et du Vivre Ensemble, ces derniers sont indissociables d’une dimension centrale à ce projet innovant : le Plan Ressources Club 3.0. Ce plan ciblera deux aspects, le développement des infrastructures et la formation des acteurs. La Fédération doit permettre aux structures de proximité d’obtenir les moyens matériels nécessaires pour proposer de nouvelles activités avec notamment le développement de nouveaux lieux de pratique, adaptés aux spécificités de chaque territoire, la rénovation et le développement des infrastructures. Grâce à la création d’un fond fédéral et à la contractualisation avec les collectivités territoriales, les instances déléguées de la Fédération seront accompagnées pour permettre la réalisation de nouveaux équipements (gymnases, terrains, lieux de vie). Ce fonds mis en place par la FFBB représentera 2 millions d’euros par an de 2018 à 2024.

12 BASKETBALLMAGAZINE

Estimez-vous justement que cette vision est partagée ? La réponse est oui. Et certains veulent très vite entrer dans la phase active. Le premier test grandeur nature sera le championnat des clubs de 3x3 qui débutera au 1er novembre. Il y a une réelle excitation. Depuis des mois nous voyons beaucoup d’initiatives pour organiser du 3x3. Ce que nous proposons c’est de la cohérence avec un modèle clair. On travaille depuis le mois de septembre sur l’élaboration de ce projet FFBB 2024. En particulier sur le 3x3 avec la mise en place d’un Comité Technique et l’apport d’un prestataire, la société MKTG. Le Comité Technique était composé de membres du Bureau Fédéral, des directeurs des pôles de la FFBB et de salariés experts dans leur domaine de compétence. Au total 15 personnes. Ensemble nous avons bâti ce projet qui a été présenté au Comité Directeur le 1er juin. Ce projet repose également sur une vision nouvelle de ce que peut-être un club… Nous considérons qu’un club est un centre de ressources. Pour fonctionner, un club doit avoir des équipements, des dirigeants, des entraîneurs, des joueurs d’intérêt général. La fédération propose à ce club des compétitions, chez les

jeunes comme chez les seniors. Parfois des gamins se retrouvent à ne pas jouer et baissent les bras. Pourquoi ne pas lui proposer de jouer au 3x3. En 2020, en voyant le 3x3 aux Jeux, d’autres gamins voudront s’engager dans cette pratique. La réponse ne peut pas être d’aller voir le club de son quartier qui ne fait que du 5x5. Il faut donc organiser des compétitions 3x3 de clubs. Une grand-mère qui suit ses petits-enfants voudra peut-être se lancer dans le basket santé avec une ordonnance de son médecin. Donc proposer du basket santé. Cette idée passe-t-elle par une ouverture à des structures qui, jusqu’ici, ne pouvaient prétendre à une affiliation fédérale ? Effectivement. Prenons l’exemple d’un camp d’été qui nous demande d’être affilié pour obtenir une reconnaissance formelle et ainsi toucher des subventions ou être reconnu par la DRJS. Aujourd’hui ce n’est pas possible parce qu’il n’engage pas d’équipes en compétition. Demain ils feront partie de notre grande famille. Cela passe par des modifications statutaires qui seront proposées à l’Assemblée Générale du mois d’octobre. Je prends aussi l’exemple de la Hoops Factory qui propose des terrains à l’heure. Pourquoi ne pas imaginer qu’une Hoops Factory devienne un club ou un partenaire de la FFBB au sein duquel on pourrait organiser des tournois 3x3 fédéraux. Nous pensons que l’intérêt est réciproque. La Hoops Factory est une réponse privée à la problématique du manque de gymnases, de créneaux pour les clubs. Le projet FFBB 2024 contient un volet "infrastructures". Quelle est sa nature ? Quand on dit à un club de faire du 3x3 ou du basket santé j’ai conscience que sa réponse peut-être : je n’ai pas de créneaux, je n’ai pas d’équipements, d’argent, de bénévoles. La FFBB ne peut pas défendre dans les communes les créneaux des clubs. Elle ne peut pas compenser la baisse des aides ou recruter un bénévole. Il faut donc initier un projet différent en amont. Aucun sport ne peut se substituer à la maîtrise d’ouvrage public pour créer des terrains. On peut en revanche suggérer, susciter. Nous venons d’une pratique en plein air. C’est une mine d’or. Il y a aujourd’hui 10.000 terrains de basket en plein air. Ne peut-on pas mettre

LE 3X3 Dans une époque où les individus sont à la recherche d’une pratique du basketball simple, rapide et sans contrainte, le développement de la pratique 3x3 sur des playgrounds extérieurs est significatif. En tant que nouvelle discipline olympique, il est donc un des points majeurs du projet FFBB 2024, qui le développera sous deux formats : a Superleague 3x3 FFBB, dont la formule sera repensée à l’aube de la saison L 2018 / 2019 ’apparition du Championnat 3x3 FFBB à partir du 1er novembre prochain, L réservé aux clubs 5x5 et 3x3 affiliés à la FFBB et où les équipes engagées s’affronteront lors de tournois.

en place un plan de rénovation de ces terrains, notamment ceux proches des gymnases des clubs afin qu’ils puissent être exploités par ces clubs ? Consommation, clients, offres, ce vocabulaire marchand est-il compatible avec les valeurs du service public que doit fournir la FFBB ? L’état délègue aux fédérations la préparation des équipes nationales et l’animation des territoires avec une notion de service public. Ce service public est apporté à nos clubs et à nos licenciés à travers les compétitions qui sont

organisés, des formations… Mais pour l’assurer il nous faut gagner de l’argent et dès lors nous rentrons dans un champ concurrentiel dans lequel nous ne sommes pas protégés puisque l’Union Européenne considère que ce qui est lié à des activités commerciales est ouvert à la concurrence. Quand un club propose une prestation, il entre dans ce champ concurrentiel. En ville, la concurrence est déjà là. Il faut l’assumer. Cela ne veut pas dire qu’on ne respecte pas le service public, bien au contraire. Nous devons nous renforcer pour encore mieux assurer cette mission.

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FFBB 2024 >

transformation tout en ayant conscience que les clubs sont parfois dans des situations délicates et qu’il ne faut pas les obliger. Si un club veut continuer à fonctionner comme actuellement, rien ne l’empêche de le faire. Cela ne changera rien au quotidien. Mais si des gens frappent à la porte des clubs pour faire du 3x3 et du basket santé et qu’à côté une structure se monte et aspire ces demandes… Notre mission de fédération est d’avertir. Quel a été l’accueil réservé à la présentation de ce projet ? Quand on explique le contexte, le pourquoi et ensuite notre réponse, le taux d’adhésion est important. La difficulté c’est : "comment mettre en place derrière." Comment les Ligues, les Comités et les clubs peuvent s’engager dans cette transformation. Si nous sommes d’accord sur la vision, le reste se fera avec de la bonne volonté et un accompagnement de la Fédération via du personnel et de la formation. On ne brusquera personne.

PLAN RESSOURCES 3.0 Si les trois piliers du Club 3.0 s’articulent autour du 5x5, du 3x3 et du Vivre Ensemble, ces derniers sont indissociables d’une dimension centrale à ce projet innovant : le Plan Ressources Club 3.0. Ce plan ciblera deux aspects, le développement des infrastructures et la formation des acteurs. La Fédération doit permettre aux structures de proximité d’obtenir les moyens matériels nécessaires pour proposer de nouvelles activités avec notamment le développement de nouveaux lieux de pratique, adaptés aux spécificités de chaque territoire, la rénovation et le développement des infrastructures. Grâce à la création d’un fond fédéral et à la contractualisation avec les collectivités territoriales, les instances déléguées de la Fédération seront accompagnées pour permettre la réalisation de nouveaux équipements (gymnases, terrains, lieux de vie). Ce fonds mis en place par la FFBB représentera 2 millions d’euros par an de 2018 à 2024.

12 BASKETBALLMAGAZINE

Estimez-vous justement que cette vision est partagée ? La réponse est oui. Et certains veulent très vite entrer dans la phase active. Le premier test grandeur nature sera le championnat des clubs de 3x3 qui débutera au 1er novembre. Il y a une réelle excitation. Depuis des mois nous voyons beaucoup d’initiatives pour organiser du 3x3. Ce que nous proposons c’est de la cohérence avec un modèle clair. On travaille depuis le mois de septembre sur l’élaboration de ce projet FFBB 2024. En particulier sur le 3x3 avec la mise en place d’un Comité Technique et l’apport d’un prestataire, la société MKTG. Le Comité Technique était composé de membres du Bureau Fédéral, des directeurs des pôles de la FFBB et de salariés experts dans leur domaine de compétence. Au total 15 personnes. Ensemble nous avons bâti ce projet qui a été présenté au Comité Directeur le 1er juin. Ce projet repose également sur une vision nouvelle de ce que peut-être un club… Nous considérons qu’un club est un centre de ressources. Pour fonctionner, un club doit avoir des équipements, des dirigeants, des entraîneurs, des joueurs d’intérêt général. La fédération propose à ce club des compétitions, chez les

jeunes comme chez les seniors. Parfois des gamins se retrouvent à ne pas jouer et baissent les bras. Pourquoi ne pas lui proposer de jouer au 3x3. En 2020, en voyant le 3x3 aux Jeux, d’autres gamins voudront s’engager dans cette pratique. La réponse ne peut pas être d’aller voir le club de son quartier qui ne fait que du 5x5. Il faut donc organiser des compétitions 3x3 de clubs. Une grand-mère qui suit ses petits-enfants voudra peut-être se lancer dans le basket santé avec une ordonnance de son médecin. Donc proposer du basket santé. Cette idée passe-t-elle par une ouverture à des structures qui, jusqu’ici, ne pouvaient prétendre à une affiliation fédérale ? Effectivement. Prenons l’exemple d’un camp d’été qui nous demande d’être affilié pour obtenir une reconnaissance formelle et ainsi toucher des subventions ou être reconnu par la DRJS. Aujourd’hui ce n’est pas possible parce qu’il n’engage pas d’équipes en compétition. Demain ils feront partie de notre grande famille. Cela passe par des modifications statutaires qui seront proposées à l’Assemblée Générale du mois d’octobre. Je prends aussi l’exemple de la Hoops Factory qui propose des terrains à l’heure. Pourquoi ne pas imaginer qu’une Hoops Factory devienne un club ou un partenaire de la FFBB au sein duquel on pourrait organiser des tournois 3x3 fédéraux. Nous pensons que l’intérêt est réciproque. La Hoops Factory est une réponse privée à la problématique du manque de gymnases, de créneaux pour les clubs. Le projet FFBB 2024 contient un volet "infrastructures". Quelle est sa nature ? Quand on dit à un club de faire du 3x3 ou du basket santé j’ai conscience que sa réponse peut-être : je n’ai pas de créneaux, je n’ai pas d’équipements, d’argent, de bénévoles. La FFBB ne peut pas défendre dans les communes les créneaux des clubs. Elle ne peut pas compenser la baisse des aides ou recruter un bénévole. Il faut donc initier un projet différent en amont. Aucun sport ne peut se substituer à la maîtrise d’ouvrage public pour créer des terrains. On peut en revanche suggérer, susciter. Nous venons d’une pratique en plein air. C’est une mine d’or. Il y a aujourd’hui 10.000 terrains de basket en plein air. Ne peut-on pas mettre

LE 3X3 Dans une époque où les individus sont à la recherche d’une pratique du basketball simple, rapide et sans contrainte, le développement de la pratique 3x3 sur des playgrounds extérieurs est significatif. En tant que nouvelle discipline olympique, il est donc un des points majeurs du projet FFBB 2024, qui le développera sous deux formats : a Superleague 3x3 FFBB, dont la formule sera repensée à l’aube de la saison L 2018 / 2019 ’apparition du Championnat 3x3 FFBB à partir du 1er novembre prochain, L réservé aux clubs 5x5 et 3x3 affiliés à la FFBB et où les équipes engagées s’affronteront lors de tournois.

en place un plan de rénovation de ces terrains, notamment ceux proches des gymnases des clubs afin qu’ils puissent être exploités par ces clubs ? Consommation, clients, offres, ce vocabulaire marchand est-il compatible avec les valeurs du service public que doit fournir la FFBB ? L’état délègue aux fédérations la préparation des équipes nationales et l’animation des territoires avec une notion de service public. Ce service public est apporté à nos clubs et à nos licenciés à travers les compétitions qui sont

organisés, des formations… Mais pour l’assurer il nous faut gagner de l’argent et dès lors nous rentrons dans un champ concurrentiel dans lequel nous ne sommes pas protégés puisque l’Union Européenne considère que ce qui est lié à des activités commerciales est ouvert à la concurrence. Quand un club propose une prestation, il entre dans ce champ concurrentiel. En ville, la concurrence est déjà là. Il faut l’assumer. Cela ne veut pas dire qu’on ne respecte pas le service public, bien au contraire. Nous devons nous renforcer pour encore mieux assurer cette mission.

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Bellenger / IS / FFBB

DES RENFORTS POUR CONCLURE Par Julien Guérineau

14 BASKETBALLMAGAZINE

Paul Lacombe

DEUXIÈME TOUR

Le programme - Groupe E

L’Équipe de France, déjà assurée de participer à la deuxième phase des qualifications pour la Coupe du Monde 2019, disputera ses deux derniers matches de la première phase en Bosnie et en Russie avec un effectif assez largement remanié.

4 novembre 2 27 novembre 23 février 25 février 29 juin 2 juillet

Jeudi 13 septembre 2018 : X – France

France bat *Belgique 70-59 *France bat Bosnie 84-65 *France bat Russie 75-74 *France bat Belgique 64-49 Bosnie – France Tuzla (Tuzla Mejdan) Russie – France Krasnodar (Basket Hall Krasnodar)

imanche 16 septembre 2018 : D France – X - Montpellier (Sud de France Arena) Vendredi 30 novembre 2018 : X – France Lundi 3 décembre 2018 : France – X Jeudi 21 février 2018 : X – France

Classement Équipe

MJ

V

D

Pour

Contre

+/-

France Russie Bosnie-Herzégovine Belgique

4 4 4 4

4 2 2 2

0 2 2 4

293 296 271 247

247 278 300 282

46 18 -29 -35

Dimanche 24 février 2018 : France – X Les adversaires du deuxième tour seront connus à l’issue du premier tour, le 2 juillet 2018. Le groupe E de la France croisera avec le groupe F qui est composé de la Bulgarie, la Finlande, l’Islande et la République Tchèque.

LE GROUPE DES 14 JOUEURS

Bellenger / IS / FFBB

Vincent Collet l’avait annoncé, les quatre premières rencontres remportées par l’Équipe de France en novembre et février laisseront des traces. Comptables dans un premier temps puisqu’elles ont placé les Bleus en tête de leur poule et donc assuré leur participation à la deuxième phase de qualification. Sportives ensuite puisque du fait de la désespérante situation du basket mondial qui prive équipes et spectateurs des joueurs Euroleague et NBA lors des fenêtres astucieusement placées en cours de saison, les Tricolores ont présenté un visage inédit mais performant. L’entraîneur national ne l’a pas oublié au moment d’aborder les deux rencontres les plus délicates de ces qualifications et alors qu’il a à disposition l’intégralité du réservoir du Team France. Six éléments ayant participé à l’une des deux premières fenêtres font ainsi toujours partie du groupe. "Les joueurs qu'on réintègre étaient des piliers des années précédentes. Les joueurs d'Euroleague et NBA arrivent au bon moment puisque sur les six matches de premier tour, ceux à l'extérieur contre la Bosnie et la Russie sont a priori les matches les plus compliqués à gagner." Finaliste de l’EuroBasket l’été dernier, les Russes devraient enregistrer les retours de Timofey Mozgov (Lakers) et d’Alexei Shved (Khimki) tandis que les Bosniens sont en général plus inspirés à Sarajevo que loin de leur terre. Deux victoires placeraient la France dans une situation idéale pour la Coupe du Monde. Tous les résultats du premier tour, y compris contre les équipes éliminées, seront conservés et basculer à 6-0 au début de la deuxième phase offrirait un énorme avantage aux Bleus. D’autant plus que le plus grand flou règne sur la disponibilité des joueurs en septembre. "On travaillera pour construire

Rudy Gobert

Bellenger / IS / FFBB

EDF MASCULINE >

Evan Fournier

un effectif le plus compétitif possible. Il y a des éléments que l'on maîtrise et d'autres que l'on ne maîtrise pas", précise Vincent Collet. "Le conflit Euroleague / FIBA étant toujours existant, le calendrier NBA, je crois que ce n'est pas défini. On va profiter de la fenêtre de juin pour en parler franchement avec les joueurs qui seront là. Pour l'instant nous n'avons pas encore toutes les réponses. Mais la priorité, c’est d’abord juin et gagner." Pour ce faire, l’Équipe de France pourra poursuivre sur une trame qui l’a vue replacer la défense au cœur de son identité. Avec 61,8 pts, elle présente la 3e moyenne de points concédés la plus faible sur les 32 prétendants européens à la Coupe du Monde.

Les présences de Nicolas Batum et de Rudy Gobert devraient ajouter à cette capacité de dissuasion tandis que celles d’Evan Fournier, Fabien Causeur, Nando De Colo et Thomas Heurtel apporteront une créativité exceptionnelle sur les lignes arrières. La concurrence est rude chez les Bleus et les disponibilités de juin ont mis le staff technique face à des choix difficiles notamment pour des joueurs cadres comme Charles Kahudi ou Joffrey Lauvergne. "Parfois il faut en écarter la mort dans l'âme", concède Vincent Collet. "Ces joueurs font intégralement partie de notre groupe, si on a le bonheur d'aller à la Coupe du Monde, bien sûr que les cartes seront redistribuées."

Nom

Naissance

Taille

Poste

Sél.

Club 2017/2018

Andrew Albicy

21/03/1990

1,78 m

Meneur

38

MoraBanc Andorra (Espagne)

Nicolas Batum

14/12/1988

2,03 m

Ailier

125

Charlotte Hornets (NBA)

Fabien Causeur

16/06/1987

1,95 m

Arrière

29

Real Madrid (Espagne)

Nando De Colo

23/06/1987

1,96 m

Arrière

159

CSKA Moscou (Russie)

Boris Diaw

16/04/1982

2,03 m

Ailier fort

245

Levallois Metropolitans

Moustapha Fall

23/02/1992

2,18 m

Pivot

4

Sakaraya Buyuksehir (Turquie)

Evan Fournier

29/10/1992

1,99 m

Ailier

54

Orlando Magic (NBA)

Rudy Gobert

26/06/1992

2,15 m

Pivot

48

Utah Jazz (NBA)

Thomas Heurtel

10/04/1989

1,88 m

Meneur

72

FC Barcelone (Espagne)

Edwin Jackson

18/09/1989

1,90 m

Arrière

49

FC Barcelone (Espagne)

Louis Labeyrie

11/02/1992

2,09 m

Ailier fort

16

Strasbourg IG

Paul Lacombe

12/06/1990

1,90 m

Ailier

4

AS Monaco

Mathias Lessort

29/09/1995

2,05 m

Ailier fort

1

Etoile Rouge Belgrade (Serbie)

Vincent Poirier

17/10/1993

2,13 m

Pivot

10

Vitoria (Espagne)

Sél.

Club 2017/2018

Les 4 joueurs réservistes Nom

Naissance

Taille

Poste

Axel Julien

27/07/1992

1,85 m

Meneur

5

JDA Dijon

17/11/1991

1,97 m

Ailier

4

Nanterre 92

Alain Koffi

23/11/1983

2,07 m

Ailier fort

40

Pau-Lacq-Orthez

Yakuba Ouattara

24/01/1992

1,91 m

Arrière

6

AS Monaco

Lahaou Konate

JUIN2018 15


Bellenger / IS / FFBB

DES RENFORTS POUR CONCLURE Par Julien Guérineau

14 BASKETBALLMAGAZINE

Paul Lacombe

DEUXIÈME TOUR

Le programme - Groupe E

L’Équipe de France, déjà assurée de participer à la deuxième phase des qualifications pour la Coupe du Monde 2019, disputera ses deux derniers matches de la première phase en Bosnie et en Russie avec un effectif assez largement remanié.

4 novembre 2 27 novembre 23 février 25 février 29 juin 2 juillet

Jeudi 13 septembre 2018 : X – France

France bat *Belgique 70-59 *France bat Bosnie 84-65 *France bat Russie 75-74 *France bat Belgique 64-49 Bosnie – France Tuzla (Tuzla Mejdan) Russie – France Krasnodar (Basket Hall Krasnodar)

imanche 16 septembre 2018 : D France – X - Montpellier (Sud de France Arena) Vendredi 30 novembre 2018 : X – France Lundi 3 décembre 2018 : France – X Jeudi 21 février 2018 : X – France

Classement Équipe

MJ

V

D

Pour

Contre

+/-

France Russie Bosnie-Herzégovine Belgique

4 4 4 4

4 2 2 2

0 2 2 4

293 296 271 247

247 278 300 282

46 18 -29 -35

Dimanche 24 février 2018 : France – X Les adversaires du deuxième tour seront connus à l’issue du premier tour, le 2 juillet 2018. Le groupe E de la France croisera avec le groupe F qui est composé de la Bulgarie, la Finlande, l’Islande et la République Tchèque.

LE GROUPE DES 14 JOUEURS

Bellenger / IS / FFBB

Vincent Collet l’avait annoncé, les quatre premières rencontres remportées par l’Équipe de France en novembre et février laisseront des traces. Comptables dans un premier temps puisqu’elles ont placé les Bleus en tête de leur poule et donc assuré leur participation à la deuxième phase de qualification. Sportives ensuite puisque du fait de la désespérante situation du basket mondial qui prive équipes et spectateurs des joueurs Euroleague et NBA lors des fenêtres astucieusement placées en cours de saison, les Tricolores ont présenté un visage inédit mais performant. L’entraîneur national ne l’a pas oublié au moment d’aborder les deux rencontres les plus délicates de ces qualifications et alors qu’il a à disposition l’intégralité du réservoir du Team France. Six éléments ayant participé à l’une des deux premières fenêtres font ainsi toujours partie du groupe. "Les joueurs qu'on réintègre étaient des piliers des années précédentes. Les joueurs d'Euroleague et NBA arrivent au bon moment puisque sur les six matches de premier tour, ceux à l'extérieur contre la Bosnie et la Russie sont a priori les matches les plus compliqués à gagner." Finaliste de l’EuroBasket l’été dernier, les Russes devraient enregistrer les retours de Timofey Mozgov (Lakers) et d’Alexei Shved (Khimki) tandis que les Bosniens sont en général plus inspirés à Sarajevo que loin de leur terre. Deux victoires placeraient la France dans une situation idéale pour la Coupe du Monde. Tous les résultats du premier tour, y compris contre les équipes éliminées, seront conservés et basculer à 6-0 au début de la deuxième phase offrirait un énorme avantage aux Bleus. D’autant plus que le plus grand flou règne sur la disponibilité des joueurs en septembre. "On travaillera pour construire

Rudy Gobert

Bellenger / IS / FFBB

EDF MASCULINE >

Evan Fournier

un effectif le plus compétitif possible. Il y a des éléments que l'on maîtrise et d'autres que l'on ne maîtrise pas", précise Vincent Collet. "Le conflit Euroleague / FIBA étant toujours existant, le calendrier NBA, je crois que ce n'est pas défini. On va profiter de la fenêtre de juin pour en parler franchement avec les joueurs qui seront là. Pour l'instant nous n'avons pas encore toutes les réponses. Mais la priorité, c’est d’abord juin et gagner." Pour ce faire, l’Équipe de France pourra poursuivre sur une trame qui l’a vue replacer la défense au cœur de son identité. Avec 61,8 pts, elle présente la 3e moyenne de points concédés la plus faible sur les 32 prétendants européens à la Coupe du Monde.

Les présences de Nicolas Batum et de Rudy Gobert devraient ajouter à cette capacité de dissuasion tandis que celles d’Evan Fournier, Fabien Causeur, Nando De Colo et Thomas Heurtel apporteront une créativité exceptionnelle sur les lignes arrières. La concurrence est rude chez les Bleus et les disponibilités de juin ont mis le staff technique face à des choix difficiles notamment pour des joueurs cadres comme Charles Kahudi ou Joffrey Lauvergne. "Parfois il faut en écarter la mort dans l'âme", concède Vincent Collet. "Ces joueurs font intégralement partie de notre groupe, si on a le bonheur d'aller à la Coupe du Monde, bien sûr que les cartes seront redistribuées."

Nom

Naissance

Taille

Poste

Sél.

Club 2017/2018

Andrew Albicy

21/03/1990

1,78 m

Meneur

38

MoraBanc Andorra (Espagne)

Nicolas Batum

14/12/1988

2,03 m

Ailier

125

Charlotte Hornets (NBA)

Fabien Causeur

16/06/1987

1,95 m

Arrière

29

Real Madrid (Espagne)

Nando De Colo

23/06/1987

1,96 m

Arrière

159

CSKA Moscou (Russie)

Boris Diaw

16/04/1982

2,03 m

Ailier fort

245

Levallois Metropolitans

Moustapha Fall

23/02/1992

2,18 m

Pivot

4

Sakaraya Buyuksehir (Turquie)

Evan Fournier

29/10/1992

1,99 m

Ailier

54

Orlando Magic (NBA)

Rudy Gobert

26/06/1992

2,15 m

Pivot

48

Utah Jazz (NBA)

Thomas Heurtel

10/04/1989

1,88 m

Meneur

72

FC Barcelone (Espagne)

Edwin Jackson

18/09/1989

1,90 m

Arrière

49

FC Barcelone (Espagne)

Louis Labeyrie

11/02/1992

2,09 m

Ailier fort

16

Strasbourg IG

Paul Lacombe

12/06/1990

1,90 m

Ailier

4

AS Monaco

Mathias Lessort

29/09/1995

2,05 m

Ailier fort

1

Etoile Rouge Belgrade (Serbie)

Vincent Poirier

17/10/1993

2,13 m

Pivot

10

Vitoria (Espagne)

Sél.

Club 2017/2018

Les 4 joueurs réservistes Nom

Naissance

Taille

Poste

Axel Julien

27/07/1992

1,85 m

Meneur

5

JDA Dijon

17/11/1991

1,97 m

Ailier

4

Nanterre 92

Alain Koffi

23/11/1983

2,07 m

Ailier fort

40

Pau-Lacq-Orthez

Yakuba Ouattara

24/01/1992

1,91 m

Arrière

6

AS Monaco

Lahaou Konate

JUIN2018 15


CHAMPION DE FRANCE >

"BOURGES A TELLEMENT L’HABITUDE DE GAGNER" Propos recueillis par Julien Guérineau, Photos Tango Bourges Basket

Bourges a repris son sceptre. Trois ans après son dernier titre, le club berruyer est de nouveau champion de France après avoir battu Tarbes en finale (3-1). Un 14e succès qui en fait le club le plus titré de l’histoire du basket féminin devant le mythique CUC. Olivier Lafargue, arrivé l’été dernier de Basket Landes, savoure ce retour au sommet.

Non ce n’était pas du tout ça. On ne construit pas que sur des résultats. L’entretien a tourné autour de ma manière de procéder, de fonctionner avec tous les salariés, les bénévoles, les joueuses. Ce n’est pas uniquement entraîner mais entrer dans une structure où il y a bien plus qu’une équipe. Diriez-vous que Bourges Basket est surdimensionné pour le championnat de France ? Je crois surtout que ce qui fait la différence c’est que Bourges n’a pas tout concentré sur l’effectif mais a cherché à progresser sur ce qu’il y avait autour. On va me répondre que c’est plus simple quand on a plus de budget. Certes il y a de grandes joueuses mais il y a également une facilité pour travailler sans équivalent ailleurs. Était-ce une de vos premières réflexions en arrivant à Bourges, que vous y trouviez un confort de travail incomparable ? Un confort mais aussi un défi ! Le confort c’est se reposer. Et je peux vous dire que je me suis peu reposé cette saison. Aujourd’hui je suis très satisfait pour le club, pour le Président et pour la ville qui attendaient ça. Je pense que cela va être libérateur parce que c’était dans la tête de tout le monde.

“CERTAINS BRILLENT TRÈS HAUT ET TRÈS FORT MAIS S'ÉTEIGNENT TRÈS VITE."

Vous venez de gagner votre premier titre dans un club habitué à gagner. Dans ce cas-là faut-il tempérer son enthousiasme ? (il sourit) Je ne vais pas dire ça ! Nous sommes satisfaits du chemin parcouru. Quand on vient à Bourges on est attendu par tout le monde. Partout. Même si

16 BASKETBALLMAGAZINE

tu as un bon roster et des installations incomparables avec un autre club français, tu es attendu au tournant.

voulait aller cherche ce 14e titre. Mais c’est également beaucoup de joie et de fierté de l’avoir fait d’une belle manière.

Le soulagement domine à la joie ? Soulagement parce qu’on nous a collé une étiquette et on a choisi de l’endosser. On a dit que nous étions les favoris et qu’on

Quel était la nature de votre premier entretien avec le Président Fosset il y a un an : Olivier, vous venez pour gagner le titre...

Estimez-vous que le temps est déformé à Bourges ? Après la victoire on avait la sensation que le club venait de mettre un terme à une longue période de disette… C’est exactement ça. Quand les journalistes sont venus me voir, l’un d’eux m’a dit : ça fait longtemps que Bourges Basket attend ça, trois ans. Je lui ai répondu : vous vous rendez compte ce que cela peut représenter dans d’autres clubs. Bourges a tellement l’habitude de gagner… Dans ce Prado rénové, présenter un basket qui plaît est-il une dimension importante ?

JUIN2018 17


CHAMPION DE FRANCE >

"BOURGES A TELLEMENT L’HABITUDE DE GAGNER" Propos recueillis par Julien Guérineau, Photos Tango Bourges Basket

Bourges a repris son sceptre. Trois ans après son dernier titre, le club berruyer est de nouveau champion de France après avoir battu Tarbes en finale (3-1). Un 14e succès qui en fait le club le plus titré de l’histoire du basket féminin devant le mythique CUC. Olivier Lafargue, arrivé l’été dernier de Basket Landes, savoure ce retour au sommet.

Non ce n’était pas du tout ça. On ne construit pas que sur des résultats. L’entretien a tourné autour de ma manière de procéder, de fonctionner avec tous les salariés, les bénévoles, les joueuses. Ce n’est pas uniquement entraîner mais entrer dans une structure où il y a bien plus qu’une équipe. Diriez-vous que Bourges Basket est surdimensionné pour le championnat de France ? Je crois surtout que ce qui fait la différence c’est que Bourges n’a pas tout concentré sur l’effectif mais a cherché à progresser sur ce qu’il y avait autour. On va me répondre que c’est plus simple quand on a plus de budget. Certes il y a de grandes joueuses mais il y a également une facilité pour travailler sans équivalent ailleurs. Était-ce une de vos premières réflexions en arrivant à Bourges, que vous y trouviez un confort de travail incomparable ? Un confort mais aussi un défi ! Le confort c’est se reposer. Et je peux vous dire que je me suis peu reposé cette saison. Aujourd’hui je suis très satisfait pour le club, pour le Président et pour la ville qui attendaient ça. Je pense que cela va être libérateur parce que c’était dans la tête de tout le monde.

“CERTAINS BRILLENT TRÈS HAUT ET TRÈS FORT MAIS S'ÉTEIGNENT TRÈS VITE."

Vous venez de gagner votre premier titre dans un club habitué à gagner. Dans ce cas-là faut-il tempérer son enthousiasme ? (il sourit) Je ne vais pas dire ça ! Nous sommes satisfaits du chemin parcouru. Quand on vient à Bourges on est attendu par tout le monde. Partout. Même si

16 BASKETBALLMAGAZINE

tu as un bon roster et des installations incomparables avec un autre club français, tu es attendu au tournant.

voulait aller cherche ce 14e titre. Mais c’est également beaucoup de joie et de fierté de l’avoir fait d’une belle manière.

Le soulagement domine à la joie ? Soulagement parce qu’on nous a collé une étiquette et on a choisi de l’endosser. On a dit que nous étions les favoris et qu’on

Quel était la nature de votre premier entretien avec le Président Fosset il y a un an : Olivier, vous venez pour gagner le titre...

Estimez-vous que le temps est déformé à Bourges ? Après la victoire on avait la sensation que le club venait de mettre un terme à une longue période de disette… C’est exactement ça. Quand les journalistes sont venus me voir, l’un d’eux m’a dit : ça fait longtemps que Bourges Basket attend ça, trois ans. Je lui ai répondu : vous vous rendez compte ce que cela peut représenter dans d’autres clubs. Bourges a tellement l’habitude de gagner… Dans ce Prado rénové, présenter un basket qui plaît est-il une dimension importante ?

JUIN2018 17


Je pense. Le Président a la volonté de proposer un jeu avec beaucoup de mouvements pour amener des points et du spectacle. On finit deuxième attaque de LFB, on marque plus de 80 points en finale trois fois sur quatre. Il y avait une volonté de marquer des points tout en sachant qu’il faudrait également être bon défensivement. Nous avions l’effectif pour le faire mais les bons effectifs ne gagnent pas tout le temps. Bourges a désormais dépassé le CUC au palmarès du basket féminin français. Quelle est la portée de cet exploit à vos yeux ? Cela dépasse les joueuses, les entraîneurs. C’est l’histoire du basket français. Moi, comme les autres coaches qui ont gagné des titres avec Bourges, je ne suis qu’une petite pièce de l’immense puzzle du Bourges Basket. Plus haut on portera l’histoire de ce club, plus de fierté on pourra en retirer. Quel regard portiez-vous sur le parcours de votre adversaire en finale des playoffs, Tarbes, dans une partie de tableau opposée à la vôtre ? Comme tous ceux qui ont regardé les matches : cette équipe de Tarbes marche sur l’eau. Elle était dans une phase de confiance extraordinaire et les deux premiers matches à Bourges étaient vraiment très importants à ce titre, surtout le deuxième où il ne fallait pas s’endormir. On savait que rien ne serait simple. Si Tarbes a battu le deuxième et le troisième de la saison régulière il nous fallait être costaud pour casser cette dynamique.

18 BASKETBALLMAGAZINE

Tarbes c’est également l’équipe qui vous a infligé votre première défaite dès le début de la saison régulière. Quel était votre état d’esprit après cette rencontre ? On sortait d’une bonne pré-saison puis une victoire au match des Champions. Et dès le premier match, Tarbes nous remet les pieds sur terre. Si on voulait un titre, ça ne viendrait pas tout seul. On souhaitait s’assurer la première place de la saison régulière et perdre si rapidement a forcément engendré quelques inter­rogations. Finalement cela a été extrêmement bénéfique en nous mettant devant nos responsabilités. Quelle importance accordez-vous à votre succès en Coupe de France contre une équipe de Charleville qui vous avait battu deux fois en championnat ? L’effectif a été renouvelé à 70% et notamment avec des joueuses de ca­ ractère. Malgré les blessures le groupe est allé chercher des victoires en décembre pour rester en vie en Euroligue. En finale de la Coupe les filles avaient vraiment envie. Ce sont des joueuses qui veulent vivre ces moments où elles doivent répondre présentes. Aviez-vous prévu de renforcer le groupe en cours de saison ? Quand Cristina Ouviña se blesse on savait qu’il y en avait pour 6-8 semaines, peutêtre plus. Malgré le bon début de saison on allait devoir affronter un calendrier de fou et en tirant sur certaines joueuses cela allait être compliqué. Nous en avions parlé avec

Pierre Fosset. L’idée de monter un groupe de neuf joueuses avec une possibilité de réagir en cas de blessure. On a fait sans joker avec Sarah Michel. La chance c’est d’avoir pu trouver une joueuse comme Laia Palau qui terminait sa saison en Australie et connaissait très bien Elodie Godin. Bourges domine de nouveau le championnat français. Quel regard portez-vous sur les possibilités d’exister en Euroligue face à des clubs comme Yakin Dogu qui naissent et disparaissent presque aussi vite, tout le contraire de l’esprit berruyer ? Exactement. C’est la grande force de Bourges et de la gestion de Bourges. Certains brillent très haut et très fort mais s’éteignent très vite. Bourges est solide et toujours présent. Financièrement c’est difficile d’exister face à la puissance de Yakin, Ekaterinburg, Kursk. Il n’y a qu’avec Sopron qu’on pourrait éventuellement se comparer. Mais il faut un alignement de planètes, sans casse. L’idée est de rester le plus haut possible dans ce gotha européen. Votre ambition est-elle désormais de ne pas attendre une nouvelle éternité, 2-3 ans avant de remporter le titre à nouveau ? Il faut poser la question au Président mais je doute qu’il nous demande de ne pas gagner. On vient à l’instant de gagner. Je sais qu’il faut toujours se projeter mais pour l’instant tout le monde a juste envie de profiter de cette belle saison.


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