BASKETBALL LE MAGAZINE DE LA
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL
RUDY GOBERT BASKETTEUR FRANÇAIS DE L'ANNÉE
N°862 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT
RUDY GOBERT
INTERVIEW
“J'AI TOUJOURS SU QUE J'ALLAIS ACCOMPLIR DE GRANDES CHOSES” Propos recueillis par Julien Guérineau, à Salt Lake City
Mélissa Majchrzak
Rudy Gobert (2,16 m) a remporté le trophée Alain Gilles du meilleur basketteur français de l'année. Meilleur défenseur NBA, élu dans le troisième cinq de la Ligue, il a conclu sa saison sur une médaille de bronze à la Coupe du Monde avec les Bleus. Et l'ambitieux pivot du Jazz ne compte pas s'arrêter là.
10 BASKETBALL MAGAZINE
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
11
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT
RUDY GOBERT
INTERVIEW
“J'AI TOUJOURS SU QUE J'ALLAIS ACCOMPLIR DE GRANDES CHOSES” Propos recueillis par Julien Guérineau, à Salt Lake City
Mélissa Majchrzak
Rudy Gobert (2,16 m) a remporté le trophée Alain Gilles du meilleur basketteur français de l'année. Meilleur défenseur NBA, élu dans le troisième cinq de la Ligue, il a conclu sa saison sur une médaille de bronze à la Coupe du Monde avec les Bleus. Et l'ambitieux pivot du Jazz ne compte pas s'arrêter là.
10 BASKETBALL MAGAZINE
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
11
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT Vous n’avez jamais hésité à vous fixer des objectifs très élevés… C’est humain. Quand tu veux quelque chose il faut d’abord le visualiser. Tu peux très bien jouer au basket mais si tu n’as pas un objectif en tête, ça ne marchera pas. C’est pareil pour tout. Quand tu montes un business tu as besoin d’un plan et d’une vision. Même si tout ne se passe pas comme prévu. Le fait d’avoir cet objectif, le reste prend forme. Tu te conditionnes pour le réaliser.
Chris Elise / NBAE
Cela a-t-il toujours été votre mode de fonctionnement ? Toujours. Hier et aujourd’hui encore. Les gens se moquaient de moi parfois. Mais j’avais un plan. Si tu m’avais dit il y a 6 ans que j’allais être double défenseur de l’année en NBA… Je t’aurais dit j’espère mais je veux déjà arriver en NBA. Maintenant je veux être champion NBA, gagner la Coupe du Monde. Et parfois tu n’y arrives pas. Mais si on n’y croit pas, aucune chance d’y parvenir. Vous êtes aujourd’hui l’un des sportifs français les mieux payés au Monde. L’argent est-il un moteur pour vous ? Pas du tout. Beaucoup de gens ont énormément d’argent. Et quand ils meurent, quoi ? On les enterre avec ? L’important c’est que je puisse inspirer et faire vibrer. Notamment les jeunes qui ont besoin d’avoir des choses auxquelles s’accrocher. Ceux qui me connaissent le savent. J’ai toujours été ambitieux. L’argent
Lorsqu’on vous a annoncé votre élection de joueur français de l’année vous avez souri en déclarant, "un joueur NBA finalement". Estimez-vous que l’éloignement et la banalisation de la présence des joueurs français aux Etats-Unis biaisent la perception des choses ? Un peu. On a tendance à privilégier les joueurs qui évoluent en Europe. L’avantage qu’on a dans le basket français c’est que l’on a des joueurs qui jouent à tous les niveaux. Mais je trouve ça bien qu’un joueur NBA, la meilleure ligue au Monde, soit récompensé. Que va devenir le trophée Alain Gilles ? J’ai encore un peu de place dans ma pièce des trophées. Elle est très grande et je compte bien la remplir. Je peux encore caser d’autres trophées de défenseur de l’année. Et j’espère un trophée de champion NBA.
12 BASKETBALL MAGAZINE
”Gagner un titre avec Utah ça ne sera pas le résultat d’une saison mais d’un long travail.” Rudy Gobert
t’offre un certain confort mais à la fin de ma carrière ce sont les souvenirs qui compteront. Prendre du plaisir avec les gens qui t’entourent. Au fond de moi j’ai toujours su que j’allais accomplir de grandes choses. Et elles sont encore plus grandes que ce que je fais sur le terrain. Je pense que je peux avoir un impact énorme autour de moi. Le basket ce n’est qu’une partie de ma vie. Et je ne fais que commencer. À quel moment votre vision a-t-elle évoluée pour aller audelà du sport ? Avec la maturité. Au début tu te dis : je veux accomplir ça. Mais ensuite j’ai une mission plus grande. C’est pour cette raison que j’ai mis sur pied ma fondation. Même si cela ne m’empêche pas d’avoir toujours faim sportivement. Je ne suis qu’au début de ma carrière. En NBA la mode est à la formation de superteam comme les Warriors hier, les Nets et les Lakers aujourd’hui. Cela ne semble pas correspondre à votre philosophie… J’ai beaucoup de fierté. M’associer à quelqu’un juste pour gagner, c’est une notion qui… je le ferais peut-être un jour. Mais l’important c’est le chemin. Ce que tu as fait pour arriver au bout. Gagner un titre avec Utah ça ne sera pas le résultat d’une saison mais d’un long travail.
Que cela implique-t-il d’évoluer dans un petit marché à l’échelle de la NBA ? Ça veut dire que si tu accomplis la même chose qu’un joueur d’un gros marché le regard des fans et des médias ne sera pas le même. C’est malheureusement encore plus vrai à l’heure des réseaux sociaux. Il faut faire plus. Cela joue sur des sponsors, des votes dans une élection. Des choses importantes dans la construction d’un palmarès. Après, cela a aussi des avantages. Il y a moins de négativité autour de l’équipe.
l’ambition de gagner l’or. Je ne comprends pas. Et je fais la même chose en NBA. Quand j’ai annoncé il y a quatre ans qu’on irait en playoffs les gens rigolaient. Quand je parle de titre ils me répondent quand est-ce que tu rejoins notre équipe. Mais non ! Je veux gagner avec Utah.
Remporter un titre NBA est particulièrement compliqué. Cela accroit-il votre motivation de remporter des médailles internationales avec l’Équipe de France ? Je ne vois pas ça comme ça. J’ai toujours séparé les deux. L’Équipe de France ce n’est pas un lot de consolation. Je veux gagner en NBA. Je veux gagner en Équipe de France.
Bellenger / IS / FFBB
C’est dans son immense maison, sur les hauteurs de Salt Lake City, que Rudy Gobert a accueilli BasketBall Magazine pour recevoir le trophée Alain Gilles du meilleur basketteur français de l’année. Un objet qui viendra rejoindre ceux qui s’alignent déjà sur les étagères d’une salle entièrement dédiée aux récompenses remportées par le natif de Saint-Quentin. Dans l’Utah, le Français est une star. Qui fait la une du quotidien local, le Deseret News, qui est acclamé par les fans lors de la soirée de présentation de l’équipe pour la saison 2019/20 et qui assume pleinement le statut de franchise player validé par un contrat de 102 millions de dollars sur quatre ans qui a pris effet en 2017.
La déception d’Evan Fournier sur le podium de la Coupe du Monde a été mal comprise sur les réseaux sociaux. Vous partagez la même soif de victoire. Comment avezvous réagi à cet instant ? J’ai tout à fait compris sa réaction. Moi j’ai voulu apprécier ce moment. Mais j’y pensais à chaque seconde à cette médaille d’or. Evan a tout donné et quand la compétition se termine il y a forcément une descente d’adrénaline et cela joue sur ton ressenti. Nous sommes faits pareil : des compétiteurs qui veulent gagner. On me demandait partout d’amener ma médaille de bronze. J’étais content de l’avoir gagnée mais je n’allais pas fanfaronner avec. Vous serez plus heureux en cas de médaille de bronze olympique… (il coupe)… le bronze. En fait je n’ai jamais compris cette mentalité. Moi je ne commence pas une compétition sans avoir
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
13
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT Vous n’avez jamais hésité à vous fixer des objectifs très élevés… C’est humain. Quand tu veux quelque chose il faut d’abord le visualiser. Tu peux très bien jouer au basket mais si tu n’as pas un objectif en tête, ça ne marchera pas. C’est pareil pour tout. Quand tu montes un business tu as besoin d’un plan et d’une vision. Même si tout ne se passe pas comme prévu. Le fait d’avoir cet objectif, le reste prend forme. Tu te conditionnes pour le réaliser.
Chris Elise / NBAE
Cela a-t-il toujours été votre mode de fonctionnement ? Toujours. Hier et aujourd’hui encore. Les gens se moquaient de moi parfois. Mais j’avais un plan. Si tu m’avais dit il y a 6 ans que j’allais être double défenseur de l’année en NBA… Je t’aurais dit j’espère mais je veux déjà arriver en NBA. Maintenant je veux être champion NBA, gagner la Coupe du Monde. Et parfois tu n’y arrives pas. Mais si on n’y croit pas, aucune chance d’y parvenir. Vous êtes aujourd’hui l’un des sportifs français les mieux payés au Monde. L’argent est-il un moteur pour vous ? Pas du tout. Beaucoup de gens ont énormément d’argent. Et quand ils meurent, quoi ? On les enterre avec ? L’important c’est que je puisse inspirer et faire vibrer. Notamment les jeunes qui ont besoin d’avoir des choses auxquelles s’accrocher. Ceux qui me connaissent le savent. J’ai toujours été ambitieux. L’argent
Lorsqu’on vous a annoncé votre élection de joueur français de l’année vous avez souri en déclarant, "un joueur NBA finalement". Estimez-vous que l’éloignement et la banalisation de la présence des joueurs français aux Etats-Unis biaisent la perception des choses ? Un peu. On a tendance à privilégier les joueurs qui évoluent en Europe. L’avantage qu’on a dans le basket français c’est que l’on a des joueurs qui jouent à tous les niveaux. Mais je trouve ça bien qu’un joueur NBA, la meilleure ligue au Monde, soit récompensé. Que va devenir le trophée Alain Gilles ? J’ai encore un peu de place dans ma pièce des trophées. Elle est très grande et je compte bien la remplir. Je peux encore caser d’autres trophées de défenseur de l’année. Et j’espère un trophée de champion NBA.
12 BASKETBALL MAGAZINE
”Gagner un titre avec Utah ça ne sera pas le résultat d’une saison mais d’un long travail.” Rudy Gobert
t’offre un certain confort mais à la fin de ma carrière ce sont les souvenirs qui compteront. Prendre du plaisir avec les gens qui t’entourent. Au fond de moi j’ai toujours su que j’allais accomplir de grandes choses. Et elles sont encore plus grandes que ce que je fais sur le terrain. Je pense que je peux avoir un impact énorme autour de moi. Le basket ce n’est qu’une partie de ma vie. Et je ne fais que commencer. À quel moment votre vision a-t-elle évoluée pour aller audelà du sport ? Avec la maturité. Au début tu te dis : je veux accomplir ça. Mais ensuite j’ai une mission plus grande. C’est pour cette raison que j’ai mis sur pied ma fondation. Même si cela ne m’empêche pas d’avoir toujours faim sportivement. Je ne suis qu’au début de ma carrière. En NBA la mode est à la formation de superteam comme les Warriors hier, les Nets et les Lakers aujourd’hui. Cela ne semble pas correspondre à votre philosophie… J’ai beaucoup de fierté. M’associer à quelqu’un juste pour gagner, c’est une notion qui… je le ferais peut-être un jour. Mais l’important c’est le chemin. Ce que tu as fait pour arriver au bout. Gagner un titre avec Utah ça ne sera pas le résultat d’une saison mais d’un long travail.
Que cela implique-t-il d’évoluer dans un petit marché à l’échelle de la NBA ? Ça veut dire que si tu accomplis la même chose qu’un joueur d’un gros marché le regard des fans et des médias ne sera pas le même. C’est malheureusement encore plus vrai à l’heure des réseaux sociaux. Il faut faire plus. Cela joue sur des sponsors, des votes dans une élection. Des choses importantes dans la construction d’un palmarès. Après, cela a aussi des avantages. Il y a moins de négativité autour de l’équipe.
l’ambition de gagner l’or. Je ne comprends pas. Et je fais la même chose en NBA. Quand j’ai annoncé il y a quatre ans qu’on irait en playoffs les gens rigolaient. Quand je parle de titre ils me répondent quand est-ce que tu rejoins notre équipe. Mais non ! Je veux gagner avec Utah.
Remporter un titre NBA est particulièrement compliqué. Cela accroit-il votre motivation de remporter des médailles internationales avec l’Équipe de France ? Je ne vois pas ça comme ça. J’ai toujours séparé les deux. L’Équipe de France ce n’est pas un lot de consolation. Je veux gagner en NBA. Je veux gagner en Équipe de France.
Bellenger / IS / FFBB
C’est dans son immense maison, sur les hauteurs de Salt Lake City, que Rudy Gobert a accueilli BasketBall Magazine pour recevoir le trophée Alain Gilles du meilleur basketteur français de l’année. Un objet qui viendra rejoindre ceux qui s’alignent déjà sur les étagères d’une salle entièrement dédiée aux récompenses remportées par le natif de Saint-Quentin. Dans l’Utah, le Français est une star. Qui fait la une du quotidien local, le Deseret News, qui est acclamé par les fans lors de la soirée de présentation de l’équipe pour la saison 2019/20 et qui assume pleinement le statut de franchise player validé par un contrat de 102 millions de dollars sur quatre ans qui a pris effet en 2017.
La déception d’Evan Fournier sur le podium de la Coupe du Monde a été mal comprise sur les réseaux sociaux. Vous partagez la même soif de victoire. Comment avezvous réagi à cet instant ? J’ai tout à fait compris sa réaction. Moi j’ai voulu apprécier ce moment. Mais j’y pensais à chaque seconde à cette médaille d’or. Evan a tout donné et quand la compétition se termine il y a forcément une descente d’adrénaline et cela joue sur ton ressenti. Nous sommes faits pareil : des compétiteurs qui veulent gagner. On me demandait partout d’amener ma médaille de bronze. J’étais content de l’avoir gagnée mais je n’allais pas fanfaronner avec. Vous serez plus heureux en cas de médaille de bronze olympique… (il coupe)… le bronze. En fait je n’ai jamais compris cette mentalité. Moi je ne commence pas une compétition sans avoir
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
13
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT
”Je pense que je peux avoir un impact énorme autour de moi. Le basket ce n’est qu’une partie de ma vie.” Rudy Gobert
Julien Bacot
Sentez-vous que votre statut en Équipe de France a beaucoup évolué entre les Jeux Olympiques de Rio en 2016 et votre retour à la Coupe du Monde en 2019 ?
Julien Bacot
Le soir de la victoire face aux Etats-Unis, en quart de finale de la Coupe du Monde, êtes-vous allé dormir en vous disant que vous alliez devenir champion du Monde ? Non, je ne me suis pas dit ça. J’ai assez d’expérience pour savoir comment le sport fonctionne. Je savais que l’Argentine serait très dure à jouer en demi-finale même si inconsciemment on s’est dit que l’objectif c’était l’or. L’opportunité était unique. Mais en perdant de grands matches tu apprends à en gagner demain. Je ne veux pas reparler de leur jour de repos en plus. Les déplacements et la fatigue nous ont tués mais on apprend toujours. Tous. Joueurs, coaches. Psychologiquement j’étais prêt. A aucun moment nous n’avons manqué de respect aux Argentins. Simplement on n’a pas su répondre tactiquement, techniquement, physiquement.
Cela vient avec l’expérience, le vécu. C’est naturel. Même si la hiérarchie sur le terrain n’est pas toujours celle de l’expérience, il y a un certain nombre de gars qui ont fait pas mal de campagnes ensemble. Quand il y a des décisions à prendre, on va leur demander. Quand tu commences à accomplir certaines choses, les gens t’écoutent plus facilement. Il y a forcément un respect plus grand qui s’installe. Moi j’ai envie de partager avec les plus jeunes. Les aider à accomplir leurs objectifs. Marquer l’histoire c’est un concept qui revient souvent dans vos propos… On va faire notre temps. J’espère que ça ne va pas passer trop vite. Mais quand on ne sera plus là, certaines choses resteront ancrées. Que ce soit un maillot en haut d’une salle, des livres, des vidéos. Je ne dirais pas que je suis obsédé par l’idée de laisser une trace mais je veux vivre ces moments. Créer des souvenirs.
14 BASKETBALL MAGAZINE
Bellenger / IS / FFBB
Bellenger / IS / FFBB
Que vous inspire l’obsession de nombreux jeunes joueurs pour la NBA, au point de préférer les entraînements individuels aux compétitions internationales de jeunes ? Le fait que j’aime la compétition a fait que je n’ai pas choisi certaines stratégies. Et je pense que toutes mes expériences m’ont servi. En compétition de jeunes, en A. Je ne retirerais rien. Cela permet de relever certains challenges. L’important c’est de ne pas brûler les étapes. Tu ne peux pas te voir là où tu n’es pas encore. Dans ma carrière j’ai toujours été concentré sur ce que je faisais à l’instant T. À Cholet je n’étais pas déjà un joueur NBA. J’essayais de gagner un match. En même temps je savais qu’il fallait dominer pour atteindre mon but.
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
15
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT
”Je pense que je peux avoir un impact énorme autour de moi. Le basket ce n’est qu’une partie de ma vie.” Rudy Gobert
Julien Bacot
Sentez-vous que votre statut en Équipe de France a beaucoup évolué entre les Jeux Olympiques de Rio en 2016 et votre retour à la Coupe du Monde en 2019 ?
Julien Bacot
Le soir de la victoire face aux Etats-Unis, en quart de finale de la Coupe du Monde, êtes-vous allé dormir en vous disant que vous alliez devenir champion du Monde ? Non, je ne me suis pas dit ça. J’ai assez d’expérience pour savoir comment le sport fonctionne. Je savais que l’Argentine serait très dure à jouer en demi-finale même si inconsciemment on s’est dit que l’objectif c’était l’or. L’opportunité était unique. Mais en perdant de grands matches tu apprends à en gagner demain. Je ne veux pas reparler de leur jour de repos en plus. Les déplacements et la fatigue nous ont tués mais on apprend toujours. Tous. Joueurs, coaches. Psychologiquement j’étais prêt. A aucun moment nous n’avons manqué de respect aux Argentins. Simplement on n’a pas su répondre tactiquement, techniquement, physiquement.
Cela vient avec l’expérience, le vécu. C’est naturel. Même si la hiérarchie sur le terrain n’est pas toujours celle de l’expérience, il y a un certain nombre de gars qui ont fait pas mal de campagnes ensemble. Quand il y a des décisions à prendre, on va leur demander. Quand tu commences à accomplir certaines choses, les gens t’écoutent plus facilement. Il y a forcément un respect plus grand qui s’installe. Moi j’ai envie de partager avec les plus jeunes. Les aider à accomplir leurs objectifs. Marquer l’histoire c’est un concept qui revient souvent dans vos propos… On va faire notre temps. J’espère que ça ne va pas passer trop vite. Mais quand on ne sera plus là, certaines choses resteront ancrées. Que ce soit un maillot en haut d’une salle, des livres, des vidéos. Je ne dirais pas que je suis obsédé par l’idée de laisser une trace mais je veux vivre ces moments. Créer des souvenirs.
14 BASKETBALL MAGAZINE
Bellenger / IS / FFBB
Bellenger / IS / FFBB
Que vous inspire l’obsession de nombreux jeunes joueurs pour la NBA, au point de préférer les entraînements individuels aux compétitions internationales de jeunes ? Le fait que j’aime la compétition a fait que je n’ai pas choisi certaines stratégies. Et je pense que toutes mes expériences m’ont servi. En compétition de jeunes, en A. Je ne retirerais rien. Cela permet de relever certains challenges. L’important c’est de ne pas brûler les étapes. Tu ne peux pas te voir là où tu n’es pas encore. Dans ma carrière j’ai toujours été concentré sur ce que je faisais à l’instant T. À Cholet je n’étais pas déjà un joueur NBA. J’essayais de gagner un match. En même temps je savais qu’il fallait dominer pour atteindre mon but.
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
15
FOCUS
"Tu peux très basket mais si un objectif en marchera pas. pour tout."
L’ÉLECTION 2019
bien jouer au tu n’as pas tête, ça ne C’est pareil
Rudy Gobert
Joueur Points Rudy Gobert 114 Nando De Colo 81 Evan Fournier 75 Sandrine Gruda 57 Marine Johannes 15 Valériane Ayayi 5 BASKETBALL 16 Vincent Poirier MAGAZINE 5
Première place 6 5 2 2 1 -
LE JURY 2019 Jean-Pierre Siutat (représentant FFBB), Jacques Commères (DTN), Alain Béral (LNB), Philippe Legname (LFB), Isabelle Fijalkowski (Club des Internationaux), Boris Diaw (personnalité), Xavier Colombani (L’Equipe), François Bontoux (AFP), Barbara Youinou (Ouest France), Yann Casseville (Basket), Cyril Méjane (SFR Sport), Pascal Legendre (www.basketeurope.com), Gabriel Pantel Jouve (www.bebasket.com), Christophe Remise (Le Figaro), Julien Lesage (Le Parisien), le public.
Année
Joueur
Club
2015
Nando De Colo
2016
Nando De Colo
CSKA Moscou
2017
Céline Dumerc
Basket Landes
2018
Fabien Causeur
Real Madrid
2019
Rudy Gobert
Utah Jazz
LE PALMARÈS
CSKA Moscou 1 0 00 fe u i l l e
LES RÉSULTATS
Et votre statut de star NBA et les revenus qui vont avec vous permettent de les peaufiner… Bien sûr. Mais pour certains trucs tu as juste besoin d’internet et de te poser les bonnes questions. Investir sur soi c’est important. À Cholet je gagnais 3.000 euros par mois. Et j’en mettais 1.000 par mois sur une cuisinière. Je me faisais des entorses à la cheville l’année de ma draft. En décembre j’étais blessé. J’ai arrêté de sortir, pris cette cuisinière. Ce n’est pas l’unique raison pour laquelle j’ai été drafté mais ça joue. C’est un puzzle et chaque pièce est importante. Se demander sur le long terme pourquoi j’irai en NBA et pas un autre.
D E S I G N E D BY
Le nom du vainqueur du Trophée Alain Gilles, récompensant le meilleur basketteur français de l’année, a été dévoilé lors de l’Assemblée Générale de la FFBB à Vittel. Meilleur défenseur NBA pour la deuxième saison consécutive, élu dans le troisième cinq NBA, le pivot du Utah Jazz a également remporté une médaille de bronze à la Coupe du Monde avec l’Équipe de France. Il y a un an, Rudy Gobert avait terminé deuxième à l’élection du joueur français de l’année. Cette fois il a convaincu le panel de 16 votants qui lui avait préféré Fabien Causeur en 2018. Chaque membre du jury était invité à présenter son tiercé de tête afin de distribuer les 10 points (1ère place), 7 points (2e place) et 5 points (3e place). Les performances des joueurs et des joueuses lors de la saison de club 2018/19 et lors des compétitions internationales 2019 ont été prises en compte pour déterminer l’identité du lauréat. Quatrième rebondeur (12,9 prises), troisième contreur (2,3 contres) et joueur le plus adroit (66,9%) de NBA, Rudy Gobert a en outre été déterminant dans la conquête du bronze mondial par les Bleus, livrant notamment une prestation remarquable en quart de finale pour éliminer les Etats-Unis (21 points, 16 rebonds, 3 contres). Il devance dans le classement deux autres internationaux, Nando De Colo, vainqueur de l’Euroleague avec le CSKA Moscou, et Evan Fournier, élu dans le cinq idéal de la Coupe du Monde, dans une élection qui s’est avérée relativement serrée.
La dimension physique, psychologique, diététique occupet-elle une place primordiale dans votre préparation ? J’ai toujours été intéressé mais avec le temps tu apprends à comprendre ton corps. Tu découvres que certaines choses qu’on t’avait expliqué, que je pensais vrai, ne le sont pas. Je suis un étudiant du jeu. Il y a tellement de facteurs. Et chaque détail compte.
©
Mélissa Majchrzak
À 27 ans quels sont les points techniques sur lesquels vous souhaitez évoluer ? Déjà faire encore mieux ce que je fais bien. Et rajouter des éléments pour passer un autre cap : le tir, l’agressivité. Je sens que cela pourrait m’emmener à un autre niveau. Bien évidemment cela dépend qui t’entoure et je continuerai à m’adapter à mes coéquipiers.
OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
17
3x3
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT pas habitué à cette intensité et cette dureté. Les deux premiers tournois auxquels on participe, on fait zéro faute (rires). On défendait comme au 5x5. On est des gentils garçons. On a réfléchi et on a changé notre façon de faire. Notre première faute a été une faute antisportive (rires) ! On a appris à jouer plus dur. Cela nous a permis dans d’autres tournois de gagner un peu contre des équipes qui découvraient ce niveau de dureté."
Le plus beau cadeau d’anniversaire "Après Porto-Vecchio, on est allé à Villeurbanne parce que ce n’est pas trop loin de chez nous. On a commencé à faire les calculs de classement. On a été malins. Il fallait faire encore un Open Plus pour pouvoir participer aux qualifications de l’Open de France, alors on est allé à Biscarosse. L’un des plus beaux moments, c’est quand Adrien Dubois (responsable du 3x3 à la FFBB) m’a appelé pour me dire qu’on était qualifié pour La Rochelle. Il m’a appelé le jour de mon anniversaire. C’était mon plus beau cadeau."
RÉCIT
TEAM CARPENTRAS
Constituée d’une bande de potes évoluant en Régionale 3, l’équipe Carpentras s’est hissée jusqu’aux qualifications de l’Open France à La Rochelle. Un exemple à suivre.
"Quand on a créé le championnat 3x3 du Vaucluse, il fallait faire une équipe pour montrer l’exemple. J’ai motivé deux de mes potes avec qui je joue en 5x5 en Régionale 3. L’équipe de base est constituée de Thomas Salmeron (27 ans), Guillaume Ricaud (31 ans) et moi. Deux autres potes, Yassine et Loïc, nous ont accompagné. Eux ne jouent plus en club. L’un arbitre et l’autre n’avait pas envie de jouer 22 matches par saison et de s’entraîner tout le temps. On a commencé à faire des tournois, cela nous a plu. Les trois, Guillaume, Thomas et moi, avons voulu continuer un peu." 48 BASKETBALL MAGAZINE
Les premiers tournois "Au mois de mai, Anthony Christophe a organisé son premier tournoi 3x3 au Cap d’Ail. On voulait se mesurer à d’autres gens que ceux du Vaucluse, alors on y est allé. Encore une fois, l’expérience nous a plu. Ensuite, on a été champion du Vaucluse. Ce n’est pas un grand titre parce qu’il n’y a pas un gros niveau dans notre département. On n’avait pas assez de points pour s’inscrire à l’Open Plus de Hyères fin mai, mais Anthony nous a offert une wild-card en tant que champions du Vaucluse. Anthony nous a beaucoup aidés. Grâce à lui, on a appris des checks, qui sont les systèmes du 3x3. À la fin de l’été, on avait quatre checks (rires). Pour nous, c’est fou de se dire que le capitaine de l’Équipe de France 3x3 t’apporte son aide, te donne les ficelles. Derrière, on a vu qu’un tournoi s’organisait en Corse. J’ai proposé d’y aller, et après Porto-Vecchio on a commencé à être classé."
La dimension physique "Le plus grand de notre équipe de base doit faire 1,83 m. Forcément, il y a une dimension physique. Et puis, on n’était
"Quand on est arrivé à La Rochelle, il y avait l’équipe de Thomas Mobisa, l’équipe d’Anthony et l’équipe de Toulon. Tous sont venus nous encourager le vendredi alors qu’ils ne jouaient que le lendemain. On savait qu’à La Rochelle on ne gagnerait pas un match, parce qu’il n’y avait que des joueurs de niveau N2, N1, Pro B et Jeep Élite. Finalement, la seule déception, c’était qu’il ait plu à La Rochelle et qu’on n’ait pas pu jouer sur le magnifique terrain mis en place par la Fédération. Mais comme le gymnase n’était pas hyper grand, on a sympathisé avec des joueurs comme Antoine Eïto, qu’on a revu ensuite à Monaco. À aucun moment, on nous a dit : vous jouez à quel niveau ? Ce mélange, c’est aussi ce qui est sympa dans le 3x3. Après La Rochelle, on a fini par le Tournoi FIBA Satellite à Monaco. Ce parcours est complètement inespéré. Guillaume et Thomas finissent dans le Top 100 français. J’ai moins de points qu’eux parce qu’une règle FIBA veut que les plus de 35 ans marquent moins de points. Et puis, on a fait de beaux déplacements. On est super rôdés (rires). Bien sûr, il a fallu composer avec nos contraintes professionnelles. Par exemple, on est rentré de Biscarosse à minuit le dimanche et Tom se levait le lendemain à 4h30 pour aller bosser."
Le programme en 2020 "On remet ça, bien sûr ! On sait que cela va être beaucoup plus compliqué, parce qu’il y aura beaucoup plus de joueurs, plus de concurrence. J’ai reçu des messages de joueurs de Régionale 2, de pré-Nationale qui veulent jouer avec nous. On leur dit de faire des équipes. Ce sont ces nouvelles équipes qui nous inquiètent. Mais on sera là en 2020 et on fera tout ce qu’on pourra. On ne reproduira pas la même erreur que l’année dernière, quand on avait joué nos premiers tournois à trois. Cette fois, on va commencer à quatre. On est allé voir la mairie de Carpentras, qui a beaucoup communiqué sur notre parcours, pour leur demander un coup de main financier pour qu’on ait un peu plus de confort de voyages. On se dit que la meilleure publicité pour le 3x3, c’est nous. Trois péquins sortis de leur campagne du Vaucluse."
Benjamin Ricard
CARPENTRAS, LA BELLE AVENTURE D’UN PETIT POUCET
Les origines de l’équipe Carpentras
"Toute cette aventure est géniale. Déjà à Hyères, on a vu du beau monde, l’équipe Blacklist Lyon, French Riviera, l’équipe d’Anthony Christophe. À Porto-Vecchio, on a perdu contre Ballistik, qui est pour nous la meilleure équipe de France. On a eu la chance de jouer contre Nobel Boungou-Colo (Paris Basketball) et Jordan Aboudou (SLUC Nancy). Ce sont des joueurs qu’on n’aurait jamais croisés en 5x5, évidemment. On n’a jamais été ridicules. On n’a jamais pris 21-2. C’est l’aventure du petit poucet."
La Rochelle
Par Antoine Lessard
Arnaud Petitboulanger (39 ans) est le secrétaire général de la ligue de Provence-Alpes-Côte-d’Azur Basket, et le principal référent du 3x3 dans le Vaucluse. Afin d’encourager la pratique de cette discipline, il a choisi de montrer l’exemple en montant sa propre équipe. Le Team Carpentras a multiplié les tournois pendant l’été et a vécu des expériences inoubliables. Récit de cette belle aventure avec son instigateur.
Tony Voisin
Les rencontres avec les pros
”On est des gentils garçons. On a réfléchi et on a changé notre façon de faire. Notre première faute a été une faute antisportive (rires) ! On a appris à jouer plus dur. Cela nous a permis dans d’autres tournois de gagner un peu contre des équipes qui découvraient ce niveau de dureté.” Arnaud Petitboulanger OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
49
3x3
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • VxE • 3x3 • SUPPLÉMENT pas habitué à cette intensité et cette dureté. Les deux premiers tournois auxquels on participe, on fait zéro faute (rires). On défendait comme au 5x5. On est des gentils garçons. On a réfléchi et on a changé notre façon de faire. Notre première faute a été une faute antisportive (rires) ! On a appris à jouer plus dur. Cela nous a permis dans d’autres tournois de gagner un peu contre des équipes qui découvraient ce niveau de dureté."
Le plus beau cadeau d’anniversaire "Après Porto-Vecchio, on est allé à Villeurbanne parce que ce n’est pas trop loin de chez nous. On a commencé à faire les calculs de classement. On a été malins. Il fallait faire encore un Open Plus pour pouvoir participer aux qualifications de l’Open de France, alors on est allé à Biscarosse. L’un des plus beaux moments, c’est quand Adrien Dubois (responsable du 3x3 à la FFBB) m’a appelé pour me dire qu’on était qualifié pour La Rochelle. Il m’a appelé le jour de mon anniversaire. C’était mon plus beau cadeau."
RÉCIT
TEAM CARPENTRAS
Constituée d’une bande de potes évoluant en Régionale 3, l’équipe Carpentras s’est hissée jusqu’aux qualifications de l’Open France à La Rochelle. Un exemple à suivre.
"Quand on a créé le championnat 3x3 du Vaucluse, il fallait faire une équipe pour montrer l’exemple. J’ai motivé deux de mes potes avec qui je joue en 5x5 en Régionale 3. L’équipe de base est constituée de Thomas Salmeron (27 ans), Guillaume Ricaud (31 ans) et moi. Deux autres potes, Yassine et Loïc, nous ont accompagné. Eux ne jouent plus en club. L’un arbitre et l’autre n’avait pas envie de jouer 22 matches par saison et de s’entraîner tout le temps. On a commencé à faire des tournois, cela nous a plu. Les trois, Guillaume, Thomas et moi, avons voulu continuer un peu." 48 BASKETBALL MAGAZINE
Les premiers tournois "Au mois de mai, Anthony Christophe a organisé son premier tournoi 3x3 au Cap d’Ail. On voulait se mesurer à d’autres gens que ceux du Vaucluse, alors on y est allé. Encore une fois, l’expérience nous a plu. Ensuite, on a été champion du Vaucluse. Ce n’est pas un grand titre parce qu’il n’y a pas un gros niveau dans notre département. On n’avait pas assez de points pour s’inscrire à l’Open Plus de Hyères fin mai, mais Anthony nous a offert une wild-card en tant que champions du Vaucluse. Anthony nous a beaucoup aidés. Grâce à lui, on a appris des checks, qui sont les systèmes du 3x3. À la fin de l’été, on avait quatre checks (rires). Pour nous, c’est fou de se dire que le capitaine de l’Équipe de France 3x3 t’apporte son aide, te donne les ficelles. Derrière, on a vu qu’un tournoi s’organisait en Corse. J’ai proposé d’y aller, et après Porto-Vecchio on a commencé à être classé."
La dimension physique "Le plus grand de notre équipe de base doit faire 1,83 m. Forcément, il y a une dimension physique. Et puis, on n’était
"Quand on est arrivé à La Rochelle, il y avait l’équipe de Thomas Mobisa, l’équipe d’Anthony et l’équipe de Toulon. Tous sont venus nous encourager le vendredi alors qu’ils ne jouaient que le lendemain. On savait qu’à La Rochelle on ne gagnerait pas un match, parce qu’il n’y avait que des joueurs de niveau N2, N1, Pro B et Jeep Élite. Finalement, la seule déception, c’était qu’il ait plu à La Rochelle et qu’on n’ait pas pu jouer sur le magnifique terrain mis en place par la Fédération. Mais comme le gymnase n’était pas hyper grand, on a sympathisé avec des joueurs comme Antoine Eïto, qu’on a revu ensuite à Monaco. À aucun moment, on nous a dit : vous jouez à quel niveau ? Ce mélange, c’est aussi ce qui est sympa dans le 3x3. Après La Rochelle, on a fini par le Tournoi FIBA Satellite à Monaco. Ce parcours est complètement inespéré. Guillaume et Thomas finissent dans le Top 100 français. J’ai moins de points qu’eux parce qu’une règle FIBA veut que les plus de 35 ans marquent moins de points. Et puis, on a fait de beaux déplacements. On est super rôdés (rires). Bien sûr, il a fallu composer avec nos contraintes professionnelles. Par exemple, on est rentré de Biscarosse à minuit le dimanche et Tom se levait le lendemain à 4h30 pour aller bosser."
Le programme en 2020 "On remet ça, bien sûr ! On sait que cela va être beaucoup plus compliqué, parce qu’il y aura beaucoup plus de joueurs, plus de concurrence. J’ai reçu des messages de joueurs de Régionale 2, de pré-Nationale qui veulent jouer avec nous. On leur dit de faire des équipes. Ce sont ces nouvelles équipes qui nous inquiètent. Mais on sera là en 2020 et on fera tout ce qu’on pourra. On ne reproduira pas la même erreur que l’année dernière, quand on avait joué nos premiers tournois à trois. Cette fois, on va commencer à quatre. On est allé voir la mairie de Carpentras, qui a beaucoup communiqué sur notre parcours, pour leur demander un coup de main financier pour qu’on ait un peu plus de confort de voyages. On se dit que la meilleure publicité pour le 3x3, c’est nous. Trois péquins sortis de leur campagne du Vaucluse."
Benjamin Ricard
CARPENTRAS, LA BELLE AVENTURE D’UN PETIT POUCET
Les origines de l’équipe Carpentras
"Toute cette aventure est géniale. Déjà à Hyères, on a vu du beau monde, l’équipe Blacklist Lyon, French Riviera, l’équipe d’Anthony Christophe. À Porto-Vecchio, on a perdu contre Ballistik, qui est pour nous la meilleure équipe de France. On a eu la chance de jouer contre Nobel Boungou-Colo (Paris Basketball) et Jordan Aboudou (SLUC Nancy). Ce sont des joueurs qu’on n’aurait jamais croisés en 5x5, évidemment. On n’a jamais été ridicules. On n’a jamais pris 21-2. C’est l’aventure du petit poucet."
La Rochelle
Par Antoine Lessard
Arnaud Petitboulanger (39 ans) est le secrétaire général de la ligue de Provence-Alpes-Côte-d’Azur Basket, et le principal référent du 3x3 dans le Vaucluse. Afin d’encourager la pratique de cette discipline, il a choisi de montrer l’exemple en montant sa propre équipe. Le Team Carpentras a multiplié les tournois pendant l’été et a vécu des expériences inoubliables. Récit de cette belle aventure avec son instigateur.
Tony Voisin
Les rencontres avec les pros
”On est des gentils garçons. On a réfléchi et on a changé notre façon de faire. Notre première faute a été une faute antisportive (rires) ! On a appris à jouer plus dur. Cela nous a permis dans d’autres tournois de gagner un peu contre des équipes qui découvraient ce niveau de dureté.” Arnaud Petitboulanger OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
49
3x3 Tony Voisin
JEUX OLYMPIQUES
QUALIFICATION
LA RÈGLE DE 3X3 La France a beau collectionner les médailles dans le 3x3, elle n’a pourtant aucune assurance de participer au premier tournoi olympique de la discipline à Tokyo. Le basket international a rarement su faire simple. Phases de qualification, de poules, croisements, meilleur deuxième, TQO, TQO pour des équipes déjà qualifiées, tournoi à 16 avec une qualification en phase finale pour les 16 équipes, résultats conservés, non conservés. On en passe. Avec le 3x3, un nouveau cap a été franchi. Prenez une profonde inspiration, concentrez-vous et conserver du paracétamol à portée de main. 8 équipes masculines et 8 équipes féminines participeront au premier tournoi olympique de la discipline à Tokyo du 25 au 29 juillet prochain. Trois chemins permettent d’accéder au Graal japonais : • Le ranking 3x3 des Fédérations (4 places) • Les Tournois de Qualification Olympique (3 places) • L e Tournoi de Qualification Olympique de l’Universalité (1 place) Le Japon bénéficiera d’une place automatique pour son équipe masculine ou féminine (la mieux classée des deux au ranking). Le 1er novembre, en dehors de nos délais de bouclage, la FIBA a annoncé les 8 premières équipes qualifiées, 4 chez les femmes, 4 chez les hommes. Quelques jours avant la date fatidique, la Fédération Internationale avait choisi de cacher les leaders du ranking. Chez les hommes, la France n’avait aucune
50 BASKETBALL MAGAZINE
chance d’y figurer. Les féminines conservaient un mince espoir. Surprenant d’un point de vue sportif. Fin octobre, 5 des 10 meilleures joueuses du Monde étaient françaises. Mais le ranking est un savant calcul basé non seulement sur les performances de l’élite des joueurs, mais également l'activité 3x3 dans le territoire de chaque fédération nationale. Le rang dans le classement 3x3 des fédérations nationales est favorisé par le nombre de joueurs et leur fréquence de jeu. Plus des événements sont organisés, plus les joueurs accumuleront des points et amélioreront la position de leur fédération dans le classement 3x3 des fédérations. Que les Bleues soient championnes d’Europe et médaillées de bronze de la Coupe du Monde ne suffit donc pas. Et les restrictions ne s’arrêtent pas là puisque deux équipes par sexe uniquement pourront venir d’un même Continent. Le Tournoi de Qualification Olympique réunira 20 équipes féminines et 20 équipes masculines en mars prochain en Inde. Quant Tournoi de Qualification Olympique de l’Universalité il favorisera les pays qui peinent à figurer dans le basket traditionnel 5x5. Autant d’incertitudes qui laissent donc planer le doute sur la présence des Équipes de France aux Jeux Olympiques dans quelques mois.
ABONNEMENT
11 NUMÉROS /AN
75,60 e
BASKETBALL Abonnez-vous FFBB - 117 RUE DU CHÂTEAU DES RENTIERS - 75013 PARIS
Bulletin abonnement
Nom ......................................................................................... Prénom .................................................................................... Adresse ................................................................................... ................................................................................................. CP
ville ...................................................................
Souscrit ________________________________ Abonnement d’un an à BASKETBALL MAGAZINE Le montant de l’abonnement : France et DOM-TOM : 75,60 Euros Étranger : 84,70 Euros Viré au C.C.P. 715-20 V PARIS Payé par chèque bancaire joint
À ...................................
le ........................................
Signature OCTOBRE-NOVEMBRE 2019
29