BASKETBALL LE MAGAZINE DE LA
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL
DESTINATION TOKYO
N°866 - MARS 2020
GUERSCHON YABUSELE
INTERVIEW
“MONTRER QUE JE SUIS CAPABLE D’AIDER” Propos recueillis Julien Guérineau
Christian Becker / pfbecker.de
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
À 24 ans, Guerschon Yabusele (2,01 m) a fait ses débuts en Équipe de France lors des matches de qualification à l’EuroBasket 2021. L’occasion de découvrir celui qui avait disparu des radars tricolores depuis sa draft, en 2016 et qui va rejoindre l'ASVEL. PORTRAIT
Bellenger/IS/FFBB
À l’occasion des deux rencontres internationales de février aviezvous l’impression d’être l’attraction de l’Équipe de France 2020 ? Pas forcément. Pour certains, cela faisait très longtemps qu’il ne m’avait pas vu jouer et ils attendaient de me redécouvrir sur le terrain. Après Boston et la Chine ils voulaient me voir. Je ne me considère pas comme une curiosité mais cela fait toujours plaisir d’être l’objet d’un peu d’attention.
10 BASKETBALL MAGAZINE
Avez-vous senti également cette dimension "découverte" avec le staff technique ? J’ai eu une conversation avec Vincent Collet après les premiers entraînements. Il estime que mon point fort c’est ma capacité à jouer 4 ou 5. Cela permet de s’adapter en fonction des matchups. Vous avez-quitté la France il y a presque quatre ans. Avez-vous le sentiment que vous avez des
choses à prouver en intégrant la sélection ? C’est exactement ça. Il y a tout à prouver. Mais c’est une campagne Équipe de France donc il ne faut pas penser en termes individuels. J’ai déjà la chance d’avoir été convoqué. C’est un grand pas et une fierté. Ensuite il faut montrer que je suis capable d’aider l’équipe. Je ne peux faire que ce je sais faire. Si je commence à dribbler entre les jambes et shooter à troispoints alors que je suis pris à deux pour prouver quelque chose, j’aurais tout faux. Moi je dois être bon dans ce que me demande le coach et c’est principalement dans l’énergie, dans l’intensité et le muscle. C’est dans ces aspects que je vais être jugé.
Guerschon
Yabusele
Né le 17 décembre 1995 à Dreux 2,01m Poste 4
Quels étaient les ajustements principaux en retrouvant un basket européen très éloigné de ce que vous aviez connu ces dernières années ?
MARS 2020
11
GUERSCHON YABUSELE
INTERVIEW
“MONTRER QUE JE SUIS CAPABLE D’AIDER” Propos recueillis Julien Guérineau
Christian Becker / pfbecker.de
FOCUS
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
À 24 ans, Guerschon Yabusele (2,01 m) a fait ses débuts en Équipe de France lors des matches de qualification à l’EuroBasket 2021. L’occasion de découvrir celui qui avait disparu des radars tricolores depuis sa draft, en 2016 et qui va rejoindre l'ASVEL. PORTRAIT
Bellenger/IS/FFBB
À l’occasion des deux rencontres internationales de février aviezvous l’impression d’être l’attraction de l’Équipe de France 2020 ? Pas forcément. Pour certains, cela faisait très longtemps qu’il ne m’avait pas vu jouer et ils attendaient de me redécouvrir sur le terrain. Après Boston et la Chine ils voulaient me voir. Je ne me considère pas comme une curiosité mais cela fait toujours plaisir d’être l’objet d’un peu d’attention.
10 BASKETBALL MAGAZINE
Avez-vous senti également cette dimension "découverte" avec le staff technique ? J’ai eu une conversation avec Vincent Collet après les premiers entraînements. Il estime que mon point fort c’est ma capacité à jouer 4 ou 5. Cela permet de s’adapter en fonction des matchups. Vous avez-quitté la France il y a presque quatre ans. Avez-vous le sentiment que vous avez des
choses à prouver en intégrant la sélection ? C’est exactement ça. Il y a tout à prouver. Mais c’est une campagne Équipe de France donc il ne faut pas penser en termes individuels. J’ai déjà la chance d’avoir été convoqué. C’est un grand pas et une fierté. Ensuite il faut montrer que je suis capable d’aider l’équipe. Je ne peux faire que ce je sais faire. Si je commence à dribbler entre les jambes et shooter à troispoints alors que je suis pris à deux pour prouver quelque chose, j’aurais tout faux. Moi je dois être bon dans ce que me demande le coach et c’est principalement dans l’énergie, dans l’intensité et le muscle. C’est dans ces aspects que je vais être jugé.
Guerschon
Yabusele
Né le 17 décembre 1995 à Dreux 2,01m Poste 4
Quels étaient les ajustements principaux en retrouvant un basket européen très éloigné de ce que vous aviez connu ces dernières années ?
MARS 2020
11
FOCUS
En Chine en 2016-17
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT Boston m’a coupé un peu tard l’été dernier. Les clubs européens avaient déjà fait leur marché. Depuis que je suis en Chine je sais que des franchises NBA se renseignent. Elles posent des questions, notamment par rapport à mon poids, à mon shoot. Des équipes Euroleague également. Quand tu pars tu te demandes toujours si tu seras suivi et donc cela m’a rassuré.
Par le passé vous aviez souvent insisté sur votre volonté de démontrer que vous étiez un vrai joueur de basket, pas simplement le joueur du bout de banc surnommé Dancing Bear à Boston et très apprécié par les fans… Les gens me connaissaient un peu par ce côté-là. Mais je voulais également démontrer que j’étais capable d’être sur le terrain. Depuis le banc j’avais la sensation que je pouvais apporter des choses. C’était la nature de mes échanges avec le staff de Boston. Cela a suscité un peu de frustration mais ça, je ne pouvais pas le contrôler. Ce que je pouvais faire c’est m’entraîner, être en forme. Votre physique semble avoir beaucoup évolué ces dernières semaines. Était-ce une priorité pour vous ? C’est clair. Je ne sais plus à combien j’étais monté sur la balance. Mais cet été j’ai perdu une dizaine de kilos. Quand Boston a décidé de ne pas me conserver après la summer league je savais que j’allais devoir retrouver une équipe. J’ai débuté un programme spécifique pour retrouver mon meilleur niveau. Je me suis vraiment énormément concentré sur mon physique. Et encore en ce début d’année. Je voulais arriver en Équipe de France parfaitement en forme. Aucune excuse. Votre combinaison de puissance et d’explosivité était votre grand point fort au moment de votre draft. Aviezvous la sensation d’avoir quelque peu perdu cette dimension ? Quand je tentais de faire ce que je faisais auparavant, je me sentais un peu lent. J’avais effectivement perdu en rapidité. Je me suis dit qu’il y avait un changement à apporter. Aujourd’hui je suis revenu à mon poids de la draft 2016. C’est un retour aux bases. Je fais beaucoup de musculation pour reproduire des actions que je faisais à l’époque.
12 BASKETBALL MAGAZINE
Avez-vous beaucoup hésité l’été dernier avant de rejoindre la Chine, un championnat mais également un environnement particulier ? Je l’avais déjà fait. Même si j’étais plus jeune. Même si c’était une autre ville. Mais cela s’était très bien passé. Bien évidemment c’est une autre culture, très peu de personnes parlent anglais. C’est dur. Je l’explique à mes amis qui me posent des questions sur la Chine. Ce n’est pas pour tout le monde. Moi je ne vivais qu’à l’hôtel cette saison. Heureusement je m’entendais bien avec le deuxième étranger de mon équipe. À chaque fois que je dois prendre une décision importante au niveau basket, j’aime prendre mon temps, passer des coups de fil. Écouter les conseils, peser le pour et le contre. En Chine on attend beaucoup des étrangers. Et c’était justement la raison de mon choix. Après Boston j’avais perdu confiance en moi. En G-League je pouvais conserver un peu le rythme mais en Chine je pouvais produire pour repartir sur de nouvelles bases et finir la saison ailleurs. La saison régulière se termine tôt ce qui permet de regarder ensuite le marché NBA ou Euroleague.
Aviez-vous pensé à la possibilité de participer aux fenêtres FIBA en rejoignant Nanjing ? J’avoue que lorsque j’ai signé en Chine cela ne rentrait pas dans ma réflexion. Mais très vite mon agent m’a appelé pour me prévenir que j’avais peut-être la possibilité d’être appelé pour les fenêtres de qualification. J’étais encore plus content de mon choix ! Il y a deux ans vous évoquiez votre envie d’évoluer avec Boris Diaw en Équipe de France. Vous allez finalement le côtoyer dans un contexte différent… C’est une chance qu’il soit le General Manager. Ce qu’il a apporté au basket français, c’est énorme. Sa vision, son intelligence du jeu étaient très élevées. C’était un joueur unique dans ce qu’il apportait. Si je peux en profiter pour récupérer quelques conseils…
YABUSELE DIGEST Guerschon Yabusele est loin d’être un nouveau venu dans l’univers du basket fédéral. Il a derrière lui trois campagnes internationales consécutives chez les jeunes entre 2013 et 2015. Trois championnats d’Europe disputés avec les U18 et les U20, en compagnie notamment d’Axel Bouteille, Alexandre Chassang, Mouhammadou Jaiteh, Timothé Luwawu ou encore Mathias Lessort, tous devenus internationaux par la suite. Mais en dehors de quelques spécialistes des compétitions de jeunes, son exposition dans l’Hexagone aura été plutôt limitée, Yabusele ne disputant qu’une saison dans l’élite avant d’être drafté par les Celtics en 16e position à l’été 2016. Placé en couveuse pendant un an en Chine, le natif de Dreux n’a jamais pu s’imposer dans la riche rotation de la franchise de Boston. Laissé libre malgré un contrat toujours en cours de 3,1 millions de dollars, il a de nouveau rebondi en Chine dans une équipe qui occupait la 14e place de la CBA après 30 journées. Avant l’arrêt du championnat du fait de la situation liée au coronavirus, semblait monter en puissance, (22,8 points et 10,6 rebonds) sur ses cinq dernières sorties.
En novembre 2018 Amath M’Baye disputait son premier match en Équipe de France. Un an plus tard il était titulaire à la Coupe du Monde. Que vous inspire ce type de parcours ? On se dit que tout est possible. Il faut juste y croire. Cela a toujours été un objectif pour lui et quand il a eu l’opportunité il l’a saisie. Et il a été très bon dans ce qu’il fait. Cela motive encore plus quand tu arrives en Équipe de France.
Le coronavirus a totalement bouleversé vos plans… Complètement. Cela a tout changé. Après mon dernier match le 21 janvier nous avions une trêve. Je suis parti en Thaïlande et là j’ai commencé à recevoir des informations m’indiquant que j’allais devoir rentrer en France, que la Ligue allait s’arrêter. Mes agents m’ont appelé pour évoquer le fait qu’il allait falloir chercher une équipe plus tôt que prévu. C’était un peu la panique. Moi j’adore la compétition et passer un mois sans jouer c’était très dur. Le problème c’est que c’est compliqué de parler avec le club. On regarde ce qui peut être fait contractuellement. La Ligue chinoise a évoqué une reprise en avril-mai. Ça change tout. Déjà je ne me vois pas attendre jusque-là. Et ensuite cela remet en cause la possibilité de finir la saison dans un autre club. Depuis j’entends mon nom un peu partout. Mais même si j’aimerais faire ceci ou cela, je ne peux pas. Je suis en attente (le 25/02 il a rejoint l'ASVEL). Avez-vous douté, après deux ans sans temps de jeu, excepté en G-League ?
EN CHIFFRES
NBAE
Il a déjà fallu que je retrouve du rythme. Quand le stage a commencé le 17 février, cela faisait un mois que je m’entraînais seul. Pas de 5x5. Contractuellement je n’avais pas le droit de jouer. Au niveau basket c’est défensivement qu’il faut le plus s’ajuster. La Chine comme la NBA n’ont rien à voir avec ce qui se fait ici.
Bellenger/IS/FFBB
Presse Sports/Sabrie
À 25 ans, faites-vous toujours de la NBA votre priorité ? J’ai l’impression de ne pas avoir fini ce que j’avais à faire en NBA. Ça reste mon objectif. La NBA c’est ce que j’ai toujours voulu atteindre. Je reste motivé pour y retourner. Mais je vais prendre aussi en compte l’Euroleague. Je m’y intéresse beaucoup plus qu’avant.
Saison
Club
Niveau
MJ
Min
Rb
PD
Pts
2013-14
Roanne
Jeep®Elite
8
4
0,6
-
1,5
2014-15
Roanne
Pro B
34
23
4,5
1,0
8,6
2015-16
Rouen
Jeep®Elite
34
29
6,8
1,0
11,5
2016-17
Shangaï
Chine
38
30
9,5
2,1
21,5
2017-18
Boston
NBA
33
7
1,6
0,5
2,4
2018-19
Boston
NBA
41
6
1,4
0,3
2,3
2019-20
Nanjing
Chine
15
27
7,2
1,8
17,9
MARS 2020
13
FOCUS
En Chine en 2016-17
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT Boston m’a coupé un peu tard l’été dernier. Les clubs européens avaient déjà fait leur marché. Depuis que je suis en Chine je sais que des franchises NBA se renseignent. Elles posent des questions, notamment par rapport à mon poids, à mon shoot. Des équipes Euroleague également. Quand tu pars tu te demandes toujours si tu seras suivi et donc cela m’a rassuré.
Par le passé vous aviez souvent insisté sur votre volonté de démontrer que vous étiez un vrai joueur de basket, pas simplement le joueur du bout de banc surnommé Dancing Bear à Boston et très apprécié par les fans… Les gens me connaissaient un peu par ce côté-là. Mais je voulais également démontrer que j’étais capable d’être sur le terrain. Depuis le banc j’avais la sensation que je pouvais apporter des choses. C’était la nature de mes échanges avec le staff de Boston. Cela a suscité un peu de frustration mais ça, je ne pouvais pas le contrôler. Ce que je pouvais faire c’est m’entraîner, être en forme. Votre physique semble avoir beaucoup évolué ces dernières semaines. Était-ce une priorité pour vous ? C’est clair. Je ne sais plus à combien j’étais monté sur la balance. Mais cet été j’ai perdu une dizaine de kilos. Quand Boston a décidé de ne pas me conserver après la summer league je savais que j’allais devoir retrouver une équipe. J’ai débuté un programme spécifique pour retrouver mon meilleur niveau. Je me suis vraiment énormément concentré sur mon physique. Et encore en ce début d’année. Je voulais arriver en Équipe de France parfaitement en forme. Aucune excuse. Votre combinaison de puissance et d’explosivité était votre grand point fort au moment de votre draft. Aviezvous la sensation d’avoir quelque peu perdu cette dimension ? Quand je tentais de faire ce que je faisais auparavant, je me sentais un peu lent. J’avais effectivement perdu en rapidité. Je me suis dit qu’il y avait un changement à apporter. Aujourd’hui je suis revenu à mon poids de la draft 2016. C’est un retour aux bases. Je fais beaucoup de musculation pour reproduire des actions que je faisais à l’époque.
12 BASKETBALL MAGAZINE
Avez-vous beaucoup hésité l’été dernier avant de rejoindre la Chine, un championnat mais également un environnement particulier ? Je l’avais déjà fait. Même si j’étais plus jeune. Même si c’était une autre ville. Mais cela s’était très bien passé. Bien évidemment c’est une autre culture, très peu de personnes parlent anglais. C’est dur. Je l’explique à mes amis qui me posent des questions sur la Chine. Ce n’est pas pour tout le monde. Moi je ne vivais qu’à l’hôtel cette saison. Heureusement je m’entendais bien avec le deuxième étranger de mon équipe. À chaque fois que je dois prendre une décision importante au niveau basket, j’aime prendre mon temps, passer des coups de fil. Écouter les conseils, peser le pour et le contre. En Chine on attend beaucoup des étrangers. Et c’était justement la raison de mon choix. Après Boston j’avais perdu confiance en moi. En G-League je pouvais conserver un peu le rythme mais en Chine je pouvais produire pour repartir sur de nouvelles bases et finir la saison ailleurs. La saison régulière se termine tôt ce qui permet de regarder ensuite le marché NBA ou Euroleague.
Aviez-vous pensé à la possibilité de participer aux fenêtres FIBA en rejoignant Nanjing ? J’avoue que lorsque j’ai signé en Chine cela ne rentrait pas dans ma réflexion. Mais très vite mon agent m’a appelé pour me prévenir que j’avais peut-être la possibilité d’être appelé pour les fenêtres de qualification. J’étais encore plus content de mon choix ! Il y a deux ans vous évoquiez votre envie d’évoluer avec Boris Diaw en Équipe de France. Vous allez finalement le côtoyer dans un contexte différent… C’est une chance qu’il soit le General Manager. Ce qu’il a apporté au basket français, c’est énorme. Sa vision, son intelligence du jeu étaient très élevées. C’était un joueur unique dans ce qu’il apportait. Si je peux en profiter pour récupérer quelques conseils…
YABUSELE DIGEST Guerschon Yabusele est loin d’être un nouveau venu dans l’univers du basket fédéral. Il a derrière lui trois campagnes internationales consécutives chez les jeunes entre 2013 et 2015. Trois championnats d’Europe disputés avec les U18 et les U20, en compagnie notamment d’Axel Bouteille, Alexandre Chassang, Mouhammadou Jaiteh, Timothé Luwawu ou encore Mathias Lessort, tous devenus internationaux par la suite. Mais en dehors de quelques spécialistes des compétitions de jeunes, son exposition dans l’Hexagone aura été plutôt limitée, Yabusele ne disputant qu’une saison dans l’élite avant d’être drafté par les Celtics en 16e position à l’été 2016. Placé en couveuse pendant un an en Chine, le natif de Dreux n’a jamais pu s’imposer dans la riche rotation de la franchise de Boston. Laissé libre malgré un contrat toujours en cours de 3,1 millions de dollars, il a de nouveau rebondi en Chine dans une équipe qui occupait la 14e place de la CBA après 30 journées. Avant l’arrêt du championnat du fait de la situation liée au coronavirus, semblait monter en puissance, (22,8 points et 10,6 rebonds) sur ses cinq dernières sorties.
En novembre 2018 Amath M’Baye disputait son premier match en Équipe de France. Un an plus tard il était titulaire à la Coupe du Monde. Que vous inspire ce type de parcours ? On se dit que tout est possible. Il faut juste y croire. Cela a toujours été un objectif pour lui et quand il a eu l’opportunité il l’a saisie. Et il a été très bon dans ce qu’il fait. Cela motive encore plus quand tu arrives en Équipe de France.
Le coronavirus a totalement bouleversé vos plans… Complètement. Cela a tout changé. Après mon dernier match le 21 janvier nous avions une trêve. Je suis parti en Thaïlande et là j’ai commencé à recevoir des informations m’indiquant que j’allais devoir rentrer en France, que la Ligue allait s’arrêter. Mes agents m’ont appelé pour évoquer le fait qu’il allait falloir chercher une équipe plus tôt que prévu. C’était un peu la panique. Moi j’adore la compétition et passer un mois sans jouer c’était très dur. Le problème c’est que c’est compliqué de parler avec le club. On regarde ce qui peut être fait contractuellement. La Ligue chinoise a évoqué une reprise en avril-mai. Ça change tout. Déjà je ne me vois pas attendre jusque-là. Et ensuite cela remet en cause la possibilité de finir la saison dans un autre club. Depuis j’entends mon nom un peu partout. Mais même si j’aimerais faire ceci ou cela, je ne peux pas. Je suis en attente (le 25/02 il a rejoint l'ASVEL). Avez-vous douté, après deux ans sans temps de jeu, excepté en G-League ?
EN CHIFFRES
NBAE
Il a déjà fallu que je retrouve du rythme. Quand le stage a commencé le 17 février, cela faisait un mois que je m’entraînais seul. Pas de 5x5. Contractuellement je n’avais pas le droit de jouer. Au niveau basket c’est défensivement qu’il faut le plus s’ajuster. La Chine comme la NBA n’ont rien à voir avec ce qui se fait ici.
Bellenger/IS/FFBB
Presse Sports/Sabrie
À 25 ans, faites-vous toujours de la NBA votre priorité ? J’ai l’impression de ne pas avoir fini ce que j’avais à faire en NBA. Ça reste mon objectif. La NBA c’est ce que j’ai toujours voulu atteindre. Je reste motivé pour y retourner. Mais je vais prendre aussi en compte l’Euroleague. Je m’y intéresse beaucoup plus qu’avant.
Saison
Club
Niveau
MJ
Min
Rb
PD
Pts
2013-14
Roanne
Jeep®Elite
8
4
0,6
-
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2014-15
Roanne
Pro B
34
23
4,5
1,0
8,6
2015-16
Rouen
Jeep®Elite
34
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6,8
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2016-17
Shangaï
Chine
38
30
9,5
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2017-18
Boston
NBA
33
7
1,6
0,5
2,4
2018-19
Boston
NBA
41
6
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2019-20
Nanjing
Chine
15
27
7,2
1,8
17,9
MARS 2020
13
3x3
Laetitia Guapo
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
”On vise une qualification olympique qui est très importante pour le basket français et pour le sport français en général. Les clubs sont quand même conscients de l’enjeu. Si un club joue le jeu et accepte de nous lâcher un joueur ou une joueuse il ne faut pas qu’il soit pénalisé en retour. Il faut que ce soit un deal gagnant-gagnant." Richard Billant
ÉQUIPES DE FRANCE
TOURNOI QUALIFICATION OLYMPIQUE Lucas Dussoulier Par Clément Daniou, Photos FIBA
LE 3X3 À L’HEURE DU TQO Alors que les Jeux Olympiques de Tokyo verront s’affronter les 16 meilleures nations féminines et masculines, les Équipes de France 3x3 doivent en passer par le Tournoi de Qualification Olympique de Bangalore, en Inde, du 18 au 22 mars. Pour y décrocher une des trois places qualificatives aux Jeux. L’heure du grand rendez-vous a sonné pour les Équipes de France 3x3. À Bangalore en Inde, elles ont l’occasion de marquer l’histoire en rejoignant leurs homologues du 5x5. À l’heure actuelle, qualifier quatre équipes pour les premiers Jeux Olympiques où les deux disciplines seront représentées relève probablement du fantasme, tant le niveau du tournoi de qualification olympique paraît relevé. Il n’empêche que tous les rêves sont permis. Pourtant, après un an de travail acharné et de tournois disputés dans le monde entier, les sentiments sont partagés pour Richard Billant, sélectionneur des Équipes de France 3x3. "Ce qui a d’abord été une grande déception pour les filles s’est transformé en une grande joie pour les garçons. Il y a un an de ça, on s’était donné pour objectif de monter le ranking des garçons afin de les amener au TQO. On était tellement loin que l’on peut être fier du travail effectué. En
40 BASKETBALL MAGAZINE
revanche, on a connu tellement de succès avec les filles qu’on se voyait quand même légitimement qualifié d’office." Et pour cause, les très bons résultats de l’Équipe de France féminine, Championne d’Europe, vainqueur des Women’s Series et troisième à la Coupe du Monde pour cette seule année 2019, autorise d’émettre quelques réserves sur le système de qualification de la FIBA. Rassemblées à l’INSEP courant février, les deux Équipes de France ont profité de la trêve internationale pour peaufiner leur préparation pendant une semaine. Encore tributaires des calendriers bien chargés des équipes professionnelles 5x5, Richard Billant et Karim Souchu se démènent pour trouver des solutions viables. Sous la direction de Jean-Pierre Siutat et d’Alain Contensoux, les deux hommes forts des Équipes de France 3x3 ont rapidement constitué un groupe de six joueuses et joueurs susceptibles de partir pour Bangalore afin de négocier
LE TQO, PASSAGE OBLIGÉ POUR LES JEUX OLYMPIQUES Le vendredi 1 er novembre dernier, la FIBA annonçait lors d’une grande cérémonie à Utsunomiya, au Japon, la liste des équipes qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Une liste dans laquelle ne figuraient pas les Équipes de France féminine et masculine. Les fédérations nationales sont classées selon le total des points cumulés par leurs 100 meilleurs joueurs et joueurs au cours des douze derniers mois précédant la date limite. Ce classement quelque peu particulier a pour but de récompenser les performances des joueuses et des joueurs mais aussi l’activité 3x3 sur le territoire des différentes fédérations. En effet, plus le nombre d’événements organisés est important, plus les chances sont nombreuses pour les fédérations d’accumuler des points. Décrié par le président JeanPierre Siutat et par le sélectionneur Richard Billant, ce système interroge aujourd’hui dans la planète 3x3. Résultat, une obligation de passer par un tournoi de qualification olympique qui aura lieu à Bangalore du 18 au 22 mars. Pour sa toute première édition, le TQO 3x3 verra s’affronter 40 nations (20 chez les garçons et 20 chez les filles) réparties dans 4 poules de 5 équipes. C’est un véritable marathon qui attend les deux sélections avec au final trois équipes qualifiées.
LE PROGRAMME DU TQO MASCULINS 18 MARS France-République Dominicaine France-Slovénie 20 MARS France-Qatar France-Philippines
FÉMININES 19 MARS France-Etats Unis France-Uruguay 21 MARS France-Allemagne France-Indonésie
MARS 2020
41
3x3
Laetitia Guapo
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
”On vise une qualification olympique qui est très importante pour le basket français et pour le sport français en général. Les clubs sont quand même conscients de l’enjeu. Si un club joue le jeu et accepte de nous lâcher un joueur ou une joueuse il ne faut pas qu’il soit pénalisé en retour. Il faut que ce soit un deal gagnant-gagnant." Richard Billant
ÉQUIPES DE FRANCE
TOURNOI QUALIFICATION OLYMPIQUE Lucas Dussoulier Par Clément Daniou, Photos FIBA
LE 3X3 À L’HEURE DU TQO Alors que les Jeux Olympiques de Tokyo verront s’affronter les 16 meilleures nations féminines et masculines, les Équipes de France 3x3 doivent en passer par le Tournoi de Qualification Olympique de Bangalore, en Inde, du 18 au 22 mars. Pour y décrocher une des trois places qualificatives aux Jeux. L’heure du grand rendez-vous a sonné pour les Équipes de France 3x3. À Bangalore en Inde, elles ont l’occasion de marquer l’histoire en rejoignant leurs homologues du 5x5. À l’heure actuelle, qualifier quatre équipes pour les premiers Jeux Olympiques où les deux disciplines seront représentées relève probablement du fantasme, tant le niveau du tournoi de qualification olympique paraît relevé. Il n’empêche que tous les rêves sont permis. Pourtant, après un an de travail acharné et de tournois disputés dans le monde entier, les sentiments sont partagés pour Richard Billant, sélectionneur des Équipes de France 3x3. "Ce qui a d’abord été une grande déception pour les filles s’est transformé en une grande joie pour les garçons. Il y a un an de ça, on s’était donné pour objectif de monter le ranking des garçons afin de les amener au TQO. On était tellement loin que l’on peut être fier du travail effectué. En
40 BASKETBALL MAGAZINE
revanche, on a connu tellement de succès avec les filles qu’on se voyait quand même légitimement qualifié d’office." Et pour cause, les très bons résultats de l’Équipe de France féminine, Championne d’Europe, vainqueur des Women’s Series et troisième à la Coupe du Monde pour cette seule année 2019, autorise d’émettre quelques réserves sur le système de qualification de la FIBA. Rassemblées à l’INSEP courant février, les deux Équipes de France ont profité de la trêve internationale pour peaufiner leur préparation pendant une semaine. Encore tributaires des calendriers bien chargés des équipes professionnelles 5x5, Richard Billant et Karim Souchu se démènent pour trouver des solutions viables. Sous la direction de Jean-Pierre Siutat et d’Alain Contensoux, les deux hommes forts des Équipes de France 3x3 ont rapidement constitué un groupe de six joueuses et joueurs susceptibles de partir pour Bangalore afin de négocier
LE TQO, PASSAGE OBLIGÉ POUR LES JEUX OLYMPIQUES Le vendredi 1 er novembre dernier, la FIBA annonçait lors d’une grande cérémonie à Utsunomiya, au Japon, la liste des équipes qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Une liste dans laquelle ne figuraient pas les Équipes de France féminine et masculine. Les fédérations nationales sont classées selon le total des points cumulés par leurs 100 meilleurs joueurs et joueurs au cours des douze derniers mois précédant la date limite. Ce classement quelque peu particulier a pour but de récompenser les performances des joueuses et des joueurs mais aussi l’activité 3x3 sur le territoire des différentes fédérations. En effet, plus le nombre d’événements organisés est important, plus les chances sont nombreuses pour les fédérations d’accumuler des points. Décrié par le président JeanPierre Siutat et par le sélectionneur Richard Billant, ce système interroge aujourd’hui dans la planète 3x3. Résultat, une obligation de passer par un tournoi de qualification olympique qui aura lieu à Bangalore du 18 au 22 mars. Pour sa toute première édition, le TQO 3x3 verra s’affronter 40 nations (20 chez les garçons et 20 chez les filles) réparties dans 4 poules de 5 équipes. C’est un véritable marathon qui attend les deux sélections avec au final trois équipes qualifiées.
LE PROGRAMME DU TQO MASCULINS 18 MARS France-République Dominicaine France-Slovénie 20 MARS France-Qatar France-Philippines
FÉMININES 19 MARS France-Etats Unis France-Uruguay 21 MARS France-Allemagne France-Indonésie
MARS 2020
41
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ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
”On pensait que la FIBA allait nous accorder une forme de prime de points parce qu’on avait gagné les Women’s Series. On se disait que la logique sportive allait prévaloir sur le ranking. Malheureusement à tort."
Surprises et interrogations Ana-Maria Filip
Richard Billant uniquement avec les clubs concernés. Ainsi Ana Maria Filip, Laëtitia Guapo, Caroline Hériaud, Victoria Majekodunmi, MarieEve Paget et Mamignan Touré ont été présélectionnées chez les filles tandis que Rémi Dibo, Lucas Dussoulier, Antoine Eito, Dominique Gentil, Charly Pontens et Raphael Wilson l’ont été chez les garçons. "Depuis quelques mois on travaille sur des dossiers, on rencontre des gens. Aujourd’hui, on peut enfin dire qu’on est dans le concret. C’est vraiment une joie pour nous" sourit l’ancien directeur du Pôle France. L’entente cordiale Dans un monde parfait, les joueuses et joueurs de 3x3 seraient totalement dédiés à leur discipline, permettant au sélectionneur et entraîneur de travailler sereinement. Cela relève encore de l’utopie et rare sont les Fédérations pouvant se targuer d’avoir à disposition des joueurs et des joueuses professionnelles 3x3. À l’instant T, tous les protagonistes doivent travailler main dans la main pour y trouver leur compte. Légitimes car employeurs, les clubs professionnels peuvent encore être quelque peu réticents à l’idée de voir un ou plusieurs de leurs éléments voguer vers d’autres cieux, même le temps d’une courte période. Une relation inédite que Richard Billant souhaite continuer à parfaire pour le futur. "Avec Karim Souchu, on a été rendre visite à la majorité des clubs féminins au mois de décembre. On en a profité pour nouer des relations avec les Présidents et les entraîneurs. Le fait que l’on se déplace, c’est un message fort et positif. On est arrivé avec du contenu et la volonté d’échanger. Pour les garçons, ça a été compliqué de déplacer les matches. On est encore en tractation avec les clubs de Nationale 1 car le TQO tombe sur la 1ère journée de la 2e phase. On ne peut pas se projeter." Avec l’UJAP Quimper, club pensionnaire de Pro B où jouent Lucas Dussoulier et Charly Pontens, deux joueurs susceptibles d’être sélectionnés, Richard Billant a bataillé pour que le match de la 25e journée soit déplacé début mars afin de compter sur la présence des joueurs le plus vite possible. "On vise une qualification olympique qui est très importante pour le basket français et pour le sport français en général. Les clubs sont quand même conscients de l’enjeu. Si un club joue le jeu et accepte de nous lâcher un joueur ou une joueuse il ne faut pas qu’il soit pénalisé en retour. Il faut que ce soit un deal gagnant-gagnant." Calme et sérénité Pour l’Équipe de France féminine, les très bons résultats obtenus tout au long de l’année 2019 laissent entrevoir de belles choses pour le TQO. En dominant la plupart des compétitions
42 BASKETBALL MAGAZINE
internationales disputées récemment, les Françaises ont acquis une réelle notoriété dans la planète 3x3. Malgré tout, la nonqualification directe pour les Jeux Olympiques reste en travers de la gorge du sélectionneur Richard Billant. Quelque peu préparé à cette annonce, le staff tricolore avait déjà été mis en garde début août à Bucarest, lorsque les Bleues participaient à une étape des Women’s Series. "Des responsables roumains nous avaient clairement annoncé qu’ils seraient devant nous au ranking car ils avaient mis en place un dispositif particulier qu’on ne pourrait contrecarrer. On a quand même bien réagi parce qu’on a travaillé dur à partir du 15 août en multipliant les tournois et les actions sur le territoire pour essayer de maintenir notre place dans le top 4. Malheureusement cela n’a pas suffi." Une réelle déception au vu des résultats emmagasinés et du classement au ranking individuelle des joueuses françaises. Laëtitia Guapo, Migna Touré et Ana Maria Filip trustent les trois premières places de ce classement. Marie-Eve Paget et Caroline Hériaud ne sont pas en reste avec la 6e et 16e place. Un peu plus loin, Victoria Majekodunmi ferme la marche avec une honorable 33e place. En comparaison, des nations déjà qualifiées comme la Roumanie et la Mongolie voient leur meilleure joueuse se classer seulement à la 30e et 63e place. Un monde d’écart qui avait donné quelques motifs d’espoir au camp tricolore. "On s’est toujours dit que la FIBA voyait bien que l’on était très performant et que des pays comme la Roumanie et la Mongolie étaient nettement moins compétitives. On pensait qu’ils allaient nous accorder une forme de prime de points parce qu’on avait gagné les Women’s Series. On se disait que la logique sportive allait prévaloir sur le ranking. Malheureusement à tort."
De son côté, l’Équipe de France masculine, médaillée d’argent à la Coupe d’Europe et 6e à la dernière Coupe du Monde, n’a pas à rougir après les résultats obtenus. Pourtant, le parcours lors du TQO devrait être bien plus difficile que pour les féminines. La principale raison ? La moitié des équipes disposent de joueurs professionnels 3x3, rôdés à la discipline et ayant coché le TQO comme une date charnière de cette année 2020. Ce qui est vrai ailleurs ne l’est en revanche pas en France. Les six joueurs présélectionnés par Richard Billant et Karim Souchu évoluent dans des clubs allant de la Jeep® Élite pour Antoine Eito à la Pré-Nationale pour Rémi Dibo. Pour le premier cité et joueur le plus référencé de l’équipe, le TQO serait même sa première compétition internationale officielle 3x3. Malgré un CV très alléchant, sa nomination dans la liste finale aurait tout du pari. Un risque à prendre qui pourrait s’avérer payant lors des moments chauds et qui offrirait à l’Équipe de France un atout indéniable. "Même si ça reste la même famille de sport, c’est une activité complètement différente. Les joueurs ont l’habitude de jouer l’été mais il faut quand même un grand temps d’adaptation. J’espère qu’on ne sera pas pénalisé" admet Richard Billant. Pour les Bleus, la première journée de compétition risque de donner des indicateurs clairs quant aux chances de qualification pour les Jeux Olympiques. Opposés à la République Dominicaine et à la Slovénie, 4e nation au ranking FIBA, les Français seront directement plongés dans le bain. "La Slovénie est une très bonne équipe. Nous les avons battus lors de la Coupe du Monde mais on sait que ce sont des joueurs qui ne font que du 3x3. Le plateau va être extrêmement relevé." À l’orée des Jeux Olympiques de Tokyo, le TQO de Bangalore se dresse comme le dernier vrai test pour les Équipes de France 3x3. Prêtes à en découdre, les cartes sont maintenant dans leurs mains.
„Il y a un an de ça, on s’était donné pour objectif de monter le ranking des garçons afin de les amener au TQO. On était tellement loin que l’on peut être fier du travail effectué. En revanche, on a connu tellement de succès avec les filles qu’on se voyait quand même légitimement qualifié d’office." Richard Billant
LA BULLE, NOUVELLE ATTRACTION 3X3 DE L’INSEP
En manque de terrains spécifiques 3x3 couverts et chauffés pour la pratique hivernale d’un sport qui se joue plus facilement lors de la période printempsété, Richard Billant et le staff tricolore ont semble-t-il trouvé leur bonheur à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance. "La bulle n’existe que l’hiver" note le sélectionneur. "Ce sont quatre terrains de tennis qui servaient auparavant au Pôle Tennis qui a déménagé depuis quelques années. Ces quatre courts n’étaient plus utilisés et on en a profité pour les transformer en terrains de 3x3. Malgré tout, ça n’a pas été facile. J’en parle au directeur de l’INSEP depuis 2013. Il a fallu du temps mais depuis 2019, l’opération a été réalisée pour être recouvert à partir du mois d’octobre." Historiquement habitué à se rendre en stage à Voiron pour le traditionnel rassemblement de février, les Équipes de France 3x3 peuvent enfin s’entraîner sur la surface propre à la pratique, ce qui n’était pas le cas dans la ville iséroire. " Quand on était là-bas, on jouait sur un parquet de 5x5 donc on ne se mettait pas vraiment en condition. Voiron c’est idéal l’été parce qu’il y a des infrastructures extérieures avec des terrains spécifiques. Le fait d’avoir à disposition ces terrains à Paris nous facilite la tâche et nous permet de passer de trois jours à cinq jours de stage. D’autant plus que pour les étrangers, c’est plus facile de se rendre à Paris plutôt que d’aller à Voiron." Nouveau sport olympique, le 3x3 continuera de se développer dans les années à venir avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Paris 2024. Un événement qui devrait permettre à différents projets de voir le jour assez rapidement. "Dans un premier temps, l’INSEP souhaite continuer à améliorer ces terrains qui restent provisoires pour ensuite travailler sur les autres courts de tennis et en faire une structure définitive. À terme l’INSEP désire mettre en place une structure pérenne de 3x3 avec la création du Pôle France BasketBall 3x3." MARS 2020
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3x3
ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 5x5 • 3x3 • VxE • SUPPLÉMENT
”On pensait que la FIBA allait nous accorder une forme de prime de points parce qu’on avait gagné les Women’s Series. On se disait que la logique sportive allait prévaloir sur le ranking. Malheureusement à tort."
Surprises et interrogations Ana-Maria Filip
Richard Billant uniquement avec les clubs concernés. Ainsi Ana Maria Filip, Laëtitia Guapo, Caroline Hériaud, Victoria Majekodunmi, MarieEve Paget et Mamignan Touré ont été présélectionnées chez les filles tandis que Rémi Dibo, Lucas Dussoulier, Antoine Eito, Dominique Gentil, Charly Pontens et Raphael Wilson l’ont été chez les garçons. "Depuis quelques mois on travaille sur des dossiers, on rencontre des gens. Aujourd’hui, on peut enfin dire qu’on est dans le concret. C’est vraiment une joie pour nous" sourit l’ancien directeur du Pôle France. L’entente cordiale Dans un monde parfait, les joueuses et joueurs de 3x3 seraient totalement dédiés à leur discipline, permettant au sélectionneur et entraîneur de travailler sereinement. Cela relève encore de l’utopie et rare sont les Fédérations pouvant se targuer d’avoir à disposition des joueurs et des joueuses professionnelles 3x3. À l’instant T, tous les protagonistes doivent travailler main dans la main pour y trouver leur compte. Légitimes car employeurs, les clubs professionnels peuvent encore être quelque peu réticents à l’idée de voir un ou plusieurs de leurs éléments voguer vers d’autres cieux, même le temps d’une courte période. Une relation inédite que Richard Billant souhaite continuer à parfaire pour le futur. "Avec Karim Souchu, on a été rendre visite à la majorité des clubs féminins au mois de décembre. On en a profité pour nouer des relations avec les Présidents et les entraîneurs. Le fait que l’on se déplace, c’est un message fort et positif. On est arrivé avec du contenu et la volonté d’échanger. Pour les garçons, ça a été compliqué de déplacer les matches. On est encore en tractation avec les clubs de Nationale 1 car le TQO tombe sur la 1ère journée de la 2e phase. On ne peut pas se projeter." Avec l’UJAP Quimper, club pensionnaire de Pro B où jouent Lucas Dussoulier et Charly Pontens, deux joueurs susceptibles d’être sélectionnés, Richard Billant a bataillé pour que le match de la 25e journée soit déplacé début mars afin de compter sur la présence des joueurs le plus vite possible. "On vise une qualification olympique qui est très importante pour le basket français et pour le sport français en général. Les clubs sont quand même conscients de l’enjeu. Si un club joue le jeu et accepte de nous lâcher un joueur ou une joueuse il ne faut pas qu’il soit pénalisé en retour. Il faut que ce soit un deal gagnant-gagnant." Calme et sérénité Pour l’Équipe de France féminine, les très bons résultats obtenus tout au long de l’année 2019 laissent entrevoir de belles choses pour le TQO. En dominant la plupart des compétitions
42 BASKETBALL MAGAZINE
internationales disputées récemment, les Françaises ont acquis une réelle notoriété dans la planète 3x3. Malgré tout, la nonqualification directe pour les Jeux Olympiques reste en travers de la gorge du sélectionneur Richard Billant. Quelque peu préparé à cette annonce, le staff tricolore avait déjà été mis en garde début août à Bucarest, lorsque les Bleues participaient à une étape des Women’s Series. "Des responsables roumains nous avaient clairement annoncé qu’ils seraient devant nous au ranking car ils avaient mis en place un dispositif particulier qu’on ne pourrait contrecarrer. On a quand même bien réagi parce qu’on a travaillé dur à partir du 15 août en multipliant les tournois et les actions sur le territoire pour essayer de maintenir notre place dans le top 4. Malheureusement cela n’a pas suffi." Une réelle déception au vu des résultats emmagasinés et du classement au ranking individuelle des joueuses françaises. Laëtitia Guapo, Migna Touré et Ana Maria Filip trustent les trois premières places de ce classement. Marie-Eve Paget et Caroline Hériaud ne sont pas en reste avec la 6e et 16e place. Un peu plus loin, Victoria Majekodunmi ferme la marche avec une honorable 33e place. En comparaison, des nations déjà qualifiées comme la Roumanie et la Mongolie voient leur meilleure joueuse se classer seulement à la 30e et 63e place. Un monde d’écart qui avait donné quelques motifs d’espoir au camp tricolore. "On s’est toujours dit que la FIBA voyait bien que l’on était très performant et que des pays comme la Roumanie et la Mongolie étaient nettement moins compétitives. On pensait qu’ils allaient nous accorder une forme de prime de points parce qu’on avait gagné les Women’s Series. On se disait que la logique sportive allait prévaloir sur le ranking. Malheureusement à tort."
De son côté, l’Équipe de France masculine, médaillée d’argent à la Coupe d’Europe et 6e à la dernière Coupe du Monde, n’a pas à rougir après les résultats obtenus. Pourtant, le parcours lors du TQO devrait être bien plus difficile que pour les féminines. La principale raison ? La moitié des équipes disposent de joueurs professionnels 3x3, rôdés à la discipline et ayant coché le TQO comme une date charnière de cette année 2020. Ce qui est vrai ailleurs ne l’est en revanche pas en France. Les six joueurs présélectionnés par Richard Billant et Karim Souchu évoluent dans des clubs allant de la Jeep® Élite pour Antoine Eito à la Pré-Nationale pour Rémi Dibo. Pour le premier cité et joueur le plus référencé de l’équipe, le TQO serait même sa première compétition internationale officielle 3x3. Malgré un CV très alléchant, sa nomination dans la liste finale aurait tout du pari. Un risque à prendre qui pourrait s’avérer payant lors des moments chauds et qui offrirait à l’Équipe de France un atout indéniable. "Même si ça reste la même famille de sport, c’est une activité complètement différente. Les joueurs ont l’habitude de jouer l’été mais il faut quand même un grand temps d’adaptation. J’espère qu’on ne sera pas pénalisé" admet Richard Billant. Pour les Bleus, la première journée de compétition risque de donner des indicateurs clairs quant aux chances de qualification pour les Jeux Olympiques. Opposés à la République Dominicaine et à la Slovénie, 4e nation au ranking FIBA, les Français seront directement plongés dans le bain. "La Slovénie est une très bonne équipe. Nous les avons battus lors de la Coupe du Monde mais on sait que ce sont des joueurs qui ne font que du 3x3. Le plateau va être extrêmement relevé." À l’orée des Jeux Olympiques de Tokyo, le TQO de Bangalore se dresse comme le dernier vrai test pour les Équipes de France 3x3. Prêtes à en découdre, les cartes sont maintenant dans leurs mains.
„Il y a un an de ça, on s’était donné pour objectif de monter le ranking des garçons afin de les amener au TQO. On était tellement loin que l’on peut être fier du travail effectué. En revanche, on a connu tellement de succès avec les filles qu’on se voyait quand même légitimement qualifié d’office." Richard Billant
LA BULLE, NOUVELLE ATTRACTION 3X3 DE L’INSEP
En manque de terrains spécifiques 3x3 couverts et chauffés pour la pratique hivernale d’un sport qui se joue plus facilement lors de la période printempsété, Richard Billant et le staff tricolore ont semble-t-il trouvé leur bonheur à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance. "La bulle n’existe que l’hiver" note le sélectionneur. "Ce sont quatre terrains de tennis qui servaient auparavant au Pôle Tennis qui a déménagé depuis quelques années. Ces quatre courts n’étaient plus utilisés et on en a profité pour les transformer en terrains de 3x3. Malgré tout, ça n’a pas été facile. J’en parle au directeur de l’INSEP depuis 2013. Il a fallu du temps mais depuis 2019, l’opération a été réalisée pour être recouvert à partir du mois d’octobre." Historiquement habitué à se rendre en stage à Voiron pour le traditionnel rassemblement de février, les Équipes de France 3x3 peuvent enfin s’entraîner sur la surface propre à la pratique, ce qui n’était pas le cas dans la ville iséroire. " Quand on était là-bas, on jouait sur un parquet de 5x5 donc on ne se mettait pas vraiment en condition. Voiron c’est idéal l’été parce qu’il y a des infrastructures extérieures avec des terrains spécifiques. Le fait d’avoir à disposition ces terrains à Paris nous facilite la tâche et nous permet de passer de trois jours à cinq jours de stage. D’autant plus que pour les étrangers, c’est plus facile de se rendre à Paris plutôt que d’aller à Voiron." Nouveau sport olympique, le 3x3 continuera de se développer dans les années à venir avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Paris 2024. Un événement qui devrait permettre à différents projets de voir le jour assez rapidement. "Dans un premier temps, l’INSEP souhaite continuer à améliorer ces terrains qui restent provisoires pour ensuite travailler sur les autres courts de tennis et en faire une structure définitive. À terme l’INSEP désire mettre en place une structure pérenne de 3x3 avec la création du Pôle France BasketBall 3x3." MARS 2020
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5x5
NATIONALE FEMININE 1
STÉPHANIE CAILLEUX ASA SCEAUX BASKET FEMININ - 1
Par Antoine Lessard
“ON EST TOUJOURS EN COURSE POUR LA LIGUE 2”
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Dans sa neuvième saison à Sceaux, la meneuse et capitaine Stéphanie Cailleux (1,68 m, 34 ans) est un puissant relais à Chris Singleton pour essayer de décrocher la montée en Ligue 2. Vous avez commencé votre carrière à CharlevilleMézières. Quels souvenirs gardez-vous de vos sept années chez les Flammes Carolos ? Les souvenirs, ce sont bien sûr les montées en Nationale 2 et en Nationale 1, notre quart de finale de Coupe de France contre Bourges. Mais le plus beau, c’est un match de NF3 à Gravelines lors de ma première saison. On perd de deux points à trois secondes de la fin. Le coach, Romuald Yernaux, prend un temps-mort et me dit de prendre le shoot à trois-points dès que je reçois la balle. J’avais 17 ans, j’étais tétanisée. On rentre sur le terrain, une coéquipière me fait un écran, je reçois la balle, je tire et je marque ! En 2010, vous avez rejoint le club de Bétheny près de Reims. Pourquoi ce choix de descendre de deux divisions à 24 ans ? Parce que j’ai toujours travaillé en même temps que je jouais au basket, et j’ai privilégié la voie professionnelle plutôt que la voie sportive. À Charleville, j’ai donné beaucoup de mon temps au basket. En Nationale 1, on avait neuf entraînements par semaine plus les déplacements le week-end et je travaillais à côté. Je commençais à fatiguer. Il fallait faire un choix. À ce moment-là, j’étais secrétaire comptable dans une entreprise de transport. Aujourd’hui, je suis fonctionnaire en mairie.
Playoffs et d’atteindre la Ligue 2. On a grillé quelques jokers mais on est toujours en course (2e ex aequo après 16 journées). À 34 ans, vous jouez presque 40 minutes par match. Étaitil prévu que vous jouiez autant cette saison ? Cela fait quelques années que je joue près de 40 minutes. Notre effectif est doublé à tous les postes mais la deuxième meneuse est très jeune et a encore beaucoup à apprendre. Le coach a entièrement confiance en moi et mise sur mon expérience pour atteindre l’objectif. J’ai appris à gérer avec les années mais honnêtement, c’est dur. En tous les cas, je fais tout pour essayer d’aller jouer en Ligue 2 au moins une année et concrétiser tout le travail qui a été fait avant. J’aimerais bien terminer sur ce niveaulà.
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Vous vous investissez beaucoup au sein de votre club ? Oui, j’entraîne beaucoup de jeunes du club, des U11, U13 filles, des U15 aussi et l’école de basket. Entraîner, c’est une deuxième passion. C’est important d’essayer de transmettre mon savoir auprès des petites. On a un bon club formateur chez les jeunes, surtout dans le secteur féminin. On essaie qu’il y ait une continuité, une relève à haut niveau.
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C’est votre neuvième saison à Sceaux. Là encore, vous avez connu deux montées successives en Nationale 2 puis en Nationale 1. L’ambition est de voir plus haut ? Oui, le projet est d’essayer d’atteindre le plus haut niveau que le club puisse se permettre, à savoir la Ligue 2. Le Président, JeanMarc Perez, dirige ce club familial depuis 25 ans, et met tous les moyens en œuvre avec le soutien de la mairie pour essayer d’atteindre cet objectif.
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Vous bénéficiez aussi de l’expertise de Chris Singleton, votre coach, qui a longtemps entraîné au plus haut niveau chez les garçons ? Oui, Chris est arrivé au club en même temps que moi. Au départ, il coachait les garçons et un jour le Président lui a proposé le challenge de reprendre les filles. Ça l’a intéressé tout de suite. Depuis plusieurs années, il arrive à nous maintenir en Nationale 1 et cette année, on fait une belle saison. Il est très dur avec nous sur la défense et ça fonctionne. Notre ambition est de jouer les
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