Septembre 2020

Page 1

BASKETBALL LE MAGAZINE DE LA

FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL

LES AGENTS SPORTIFS

LE LAB PENSE À DEMAIN OPEN DE FRANCE 3X3 LAURENT FOIREST

N°871 - SEPTEMBRE 2020

Océane Monpierre


FOCUS

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

LAB FRANCE BASKETBALL

PREMIÈRE

8

BASKETBALL MAGAZINE

Photos Bellenger / IS / FFBB

ENSEMBLE C’EST TOUT

Par Julien Guérineau

Pour la première fois de l’histoire, toutes les Équipes de France jeunes 5x5 ainsi que les Équipes de France 3x3 ont été réunies sur un même lieu. Avec comme mot d’ordre principal, la transmission des valeurs attachées au maillot bleu.

SEPTEMBRE 2020

9


FOCUS

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

LAB FRANCE BASKETBALL

PREMIÈRE

8

BASKETBALL MAGAZINE

Photos Bellenger / IS / FFBB

ENSEMBLE C’EST TOUT

Par Julien Guérineau

Pour la première fois de l’histoire, toutes les Équipes de France jeunes 5x5 ainsi que les Équipes de France 3x3 ont été réunies sur un même lieu. Avec comme mot d’ordre principal, la transmission des valeurs attachées au maillot bleu.

SEPTEMBRE 2020

9


FOCUS À l’occasion du temps d’échange qui a permis aux pensionnaires du Lab France BasketBall de dialoguer avec les entraîneurs des Équipes de France A et plusieurs internationaux, celui qui est à la tête des Bleus depuis 2009 a évoqué le potentiel des sélections tricolores. La conviction de Vincent Collet est simple. Si les pépites du basket français mettent leur lecture du jeu au niveau de leurs qualités athlétiques, ce n’est plus la 3e, 4e ou 5e place mondiale que la France peut viser, mais bien la première. Une phrase à destination de celles et ceux qui disputeront, demain, les plus grandes compétitions internationales et qui en dit long sur l’ambition qui doit animer le basket français. Priorité à la transmission Le 24 août dernier, la FFBB a organisé à l’INSEP la première édition du Lab France BasketBall. Huit équipes nationales 5x5 de jeunes, 6 équipes nationales 3x3, des internationaux passés ou en activité ainsi que Valérie Garnier et Vincent Collet pour piloter techniquement l’ensemble. Un rassemblement inédit après de longs mois sans basket. "Pendant le confinement nous avons réfléchi à la meilleure manière de reprendre le jeu", explique Alain Contensoux le Directeur Technique National. "J’avais trouvé que l’Espagne avait la très bonne idée de regrouper les joueurs, uniquement masculins, de toutes les générations", ajoute JeanPierre Siutat, le Président de la FFBB. La Fédération a fait encore plus fort, avec plusieurs idées en tête. "Le Lab avait trois objectifs", détaille Jacques Commères, le Directeur du Haut Niveau et des Équipes de France. "Le premier c’est la transmission des valeurs d’attachement au maillot des Équipes de France. Le second, de réunir les Équipes de France jeunes pour préparer les futures échéances. Le troisième, les rencontres intergénérationnelles." Pour la dernière semaine du mois d’août, Céline Dumerc, Boris Diaw, Nicolas Batum, Sandrine Gruda, Olivia Epoupa, Frank Ntilikina, Alexia Chartereau, Axel Toupane, Endéné Miyem, Isaïa Cordinier et Lahaou Konate on fait un détour par le Bois de Vincennes, notamment pour un temps d’échange inédit avec les jeunes. Des internationaux aux parcours différents qui ont pu évoquer leur carrière, leur rapport au maillot et insister sur les sacrifices inhérents au très haut niveau. "En un mot : transmission", a insisté Sandrine Gruda, la deuxième meilleure marqueuse de l’histoire de l’Équipe de France. "Nous sommes tous là pour parler aux jeunes, à la relève de demain, pour leur communiquer notre vécu et notre expérience. Cette transmission n’existait pas il y a 10 ans. C’est une vraie chance de pouvoir

10 BASKETBALL MAGAZINE

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT côtoyer les internationaux, de poser des questions pour affiner leurs projets personnels. C’est très important. Quand j’ai commencé je ne savais pas forcément comment me conduire pour mener à bien ma carrière. Ce qu’on allait me demander." Aux jeunes filles qui l’écoutaient, la sextuple médaillée avec les Bleues a posé les bases de la réussite : "Être à l’écoute des personnes ayant de l’expérience comme les coaches ou les joueuses pro... Avoir une éthique de travail qui permettra de tenir une conduite, une hygiène de vie… Se fixer des objectifs, ne pas se reposer sur un talent pour se lever tous les matins avec une ambition." Et pour les guider, les futurs internationaux pourront compter sur un encadrement technique qui va pleinement profiter de la présence à plein temps à la FFBB de Valérie Garnier et Vincent Collet pour affiner ses contenus. "Un séminaire des entraîneurs des Équipes de France a eu lieu la veille du lancement du Lab", détaille Alain Contensoux. "Valérie et Vincent nous ont fait partager leur vision du basket de demain et nous ont fait part des axes de travail sur lesquels nous devions nous concentrer pour préparer les olympiades 2024, 2028 et 2032. C’était un moment très fort et très riche en enseignements."

”C’était une première dans le basket français et sans doute dans le sport collectif français d’avoir l’ensemble des Équipes de France jeunes, des entraîneurs A et de jeunes, des internationaux A qui travaillent et réfléchissent ensemble à l’avenir du basket.” Alain Contensoux

Des messages forts Comme l’a souligné Jacques Commères, les réflexions concernant le jeu et son apprentissage sont "une recherche perpétuelle. Il y a des facteurs de la performance dans lesquels nous devons nous améliorer." Depuis plusieurs années, la DTN s’est lancé dans un travail sur des bases de jeu communes entre les catégories, la définition de savoir-faire techniques à retrouver dans toutes les équipes et des priorisations techniques que pourrons désormais fixer Valérie Garnier et Vincent Collet. "Nous sommes une nation forte du basket mondial", explique Alain Contensoux. "Et le travail de la Direction Technique Nationale est de préparer l’avenir et d’apporter toutes les évolutions techniques nécessaires pour nous maintenir au plus haut niveau. Beaucoup de groupes de réflexion sont menés sur la détection, l’entraînement dans les Pôles espoirs et le Pôle France et des réflexions sur des dimensions telles que la préparation mentale, l’accompagnement humain et le management."

Teddy Riner

À l’INSEP, les deux entraîneurs des A ont mouillé le maillot pour leurs collègues entraîneurs mais également pour donner un avant-goût du très haut niveau aux jeunes joueurs et joueuses à l’occasion d’ateliers techniques qu’ils ont animé pendant de longues heures puis de colloques. Entre 5x5 et 3x3 103 athlètes ont rallié l’INSEP, encadrés par 28 entraîneurs. "Il y avait eu par le passé des rassemblements de deux générations proches l’une de l’autre. Ces expériences ont été extrêmement positives", remarque Jacques Commères. "Il nous a paru pertinent de reproduire cela à grande échelle en rajoutant le témoignage

„Le Lab avait trois objectifs : le 1er c’est la transmission des valeurs d’attachement au maillot des Équipes de France, le 2nd, de réunir les Équipes de France jeunes pour préparer les futures échéances, le 3e, les rencontres intergénérationnelles.„

Le 3x3 au Lab dans sa bulle C’était l’ultime rendez-vous encore au programme du calendrier international. Du 24 au 26 septembre, à Anvers (Belgique), la Coupe d’Europe 3x3 devait réunir 12 équipes féminines et 12 équipes masculines. Mais le 22 août, la FIBA a opté pour l’annulation de la compétition quelques jours après celle de la Coupe du Monde U18. Des décisions qui ont bien évidemment affecté les stages des Équipes de France 3x3 mais qui n’ont pas empêché les internationaux de faire partie du Lab France BasketBall, soulignant, s’il en était encore besoin "qu’on fait partie de la même famille basket au sein de la Fédération", souligne Karim Souchu, l’entraîneur des Équipes de France. Les A étaient donc présents à l’INSEP, mais également les U18 et les U23. "C’était l’occasion d’une revue d’effectif, même si elle aura été un peu plus courte que prévue. On a essayé de mélanger au niveau des catégories et d’accentuer les transmissions entre générations. On voit de plus en plus de jeunes qui se tournent vers les plus anciens spécialistes du 3x3. Cela nous permet d’attirer de nouveaux talents. Le réservoir est important en France." Certains nouveaux-venus ont pu faire étalage de tout leur potentiel pendant les quelques jours passés au sein du Lab, grâce notamment à des rencontres acharnées disputées sous la bulle de l’INSEP que fréquentait pour l’occasion Teddy Riner, passé saluer ses potentiels futurs partenaires olympiques. "On essaye toujours de jouer le plus possible", conclut Karim Souchu. "On a des exercices spécifiques d’entraînement mais l’essence du 3x3, c’est le jeu."

Jacques Commères

SEPTEMBRE 2020

11


FOCUS À l’occasion du temps d’échange qui a permis aux pensionnaires du Lab France BasketBall de dialoguer avec les entraîneurs des Équipes de France A et plusieurs internationaux, celui qui est à la tête des Bleus depuis 2009 a évoqué le potentiel des sélections tricolores. La conviction de Vincent Collet est simple. Si les pépites du basket français mettent leur lecture du jeu au niveau de leurs qualités athlétiques, ce n’est plus la 3e, 4e ou 5e place mondiale que la France peut viser, mais bien la première. Une phrase à destination de celles et ceux qui disputeront, demain, les plus grandes compétitions internationales et qui en dit long sur l’ambition qui doit animer le basket français. Priorité à la transmission Le 24 août dernier, la FFBB a organisé à l’INSEP la première édition du Lab France BasketBall. Huit équipes nationales 5x5 de jeunes, 6 équipes nationales 3x3, des internationaux passés ou en activité ainsi que Valérie Garnier et Vincent Collet pour piloter techniquement l’ensemble. Un rassemblement inédit après de longs mois sans basket. "Pendant le confinement nous avons réfléchi à la meilleure manière de reprendre le jeu", explique Alain Contensoux le Directeur Technique National. "J’avais trouvé que l’Espagne avait la très bonne idée de regrouper les joueurs, uniquement masculins, de toutes les générations", ajoute JeanPierre Siutat, le Président de la FFBB. La Fédération a fait encore plus fort, avec plusieurs idées en tête. "Le Lab avait trois objectifs", détaille Jacques Commères, le Directeur du Haut Niveau et des Équipes de France. "Le premier c’est la transmission des valeurs d’attachement au maillot des Équipes de France. Le second, de réunir les Équipes de France jeunes pour préparer les futures échéances. Le troisième, les rencontres intergénérationnelles." Pour la dernière semaine du mois d’août, Céline Dumerc, Boris Diaw, Nicolas Batum, Sandrine Gruda, Olivia Epoupa, Frank Ntilikina, Alexia Chartereau, Axel Toupane, Endéné Miyem, Isaïa Cordinier et Lahaou Konate on fait un détour par le Bois de Vincennes, notamment pour un temps d’échange inédit avec les jeunes. Des internationaux aux parcours différents qui ont pu évoquer leur carrière, leur rapport au maillot et insister sur les sacrifices inhérents au très haut niveau. "En un mot : transmission", a insisté Sandrine Gruda, la deuxième meilleure marqueuse de l’histoire de l’Équipe de France. "Nous sommes tous là pour parler aux jeunes, à la relève de demain, pour leur communiquer notre vécu et notre expérience. Cette transmission n’existait pas il y a 10 ans. C’est une vraie chance de pouvoir

10 BASKETBALL MAGAZINE

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT côtoyer les internationaux, de poser des questions pour affiner leurs projets personnels. C’est très important. Quand j’ai commencé je ne savais pas forcément comment me conduire pour mener à bien ma carrière. Ce qu’on allait me demander." Aux jeunes filles qui l’écoutaient, la sextuple médaillée avec les Bleues a posé les bases de la réussite : "Être à l’écoute des personnes ayant de l’expérience comme les coaches ou les joueuses pro... Avoir une éthique de travail qui permettra de tenir une conduite, une hygiène de vie… Se fixer des objectifs, ne pas se reposer sur un talent pour se lever tous les matins avec une ambition." Et pour les guider, les futurs internationaux pourront compter sur un encadrement technique qui va pleinement profiter de la présence à plein temps à la FFBB de Valérie Garnier et Vincent Collet pour affiner ses contenus. "Un séminaire des entraîneurs des Équipes de France a eu lieu la veille du lancement du Lab", détaille Alain Contensoux. "Valérie et Vincent nous ont fait partager leur vision du basket de demain et nous ont fait part des axes de travail sur lesquels nous devions nous concentrer pour préparer les olympiades 2024, 2028 et 2032. C’était un moment très fort et très riche en enseignements."

”C’était une première dans le basket français et sans doute dans le sport collectif français d’avoir l’ensemble des Équipes de France jeunes, des entraîneurs A et de jeunes, des internationaux A qui travaillent et réfléchissent ensemble à l’avenir du basket.” Alain Contensoux

Des messages forts Comme l’a souligné Jacques Commères, les réflexions concernant le jeu et son apprentissage sont "une recherche perpétuelle. Il y a des facteurs de la performance dans lesquels nous devons nous améliorer." Depuis plusieurs années, la DTN s’est lancé dans un travail sur des bases de jeu communes entre les catégories, la définition de savoir-faire techniques à retrouver dans toutes les équipes et des priorisations techniques que pourrons désormais fixer Valérie Garnier et Vincent Collet. "Nous sommes une nation forte du basket mondial", explique Alain Contensoux. "Et le travail de la Direction Technique Nationale est de préparer l’avenir et d’apporter toutes les évolutions techniques nécessaires pour nous maintenir au plus haut niveau. Beaucoup de groupes de réflexion sont menés sur la détection, l’entraînement dans les Pôles espoirs et le Pôle France et des réflexions sur des dimensions telles que la préparation mentale, l’accompagnement humain et le management."

Teddy Riner

À l’INSEP, les deux entraîneurs des A ont mouillé le maillot pour leurs collègues entraîneurs mais également pour donner un avant-goût du très haut niveau aux jeunes joueurs et joueuses à l’occasion d’ateliers techniques qu’ils ont animé pendant de longues heures puis de colloques. Entre 5x5 et 3x3 103 athlètes ont rallié l’INSEP, encadrés par 28 entraîneurs. "Il y avait eu par le passé des rassemblements de deux générations proches l’une de l’autre. Ces expériences ont été extrêmement positives", remarque Jacques Commères. "Il nous a paru pertinent de reproduire cela à grande échelle en rajoutant le témoignage

„Le Lab avait trois objectifs : le 1er c’est la transmission des valeurs d’attachement au maillot des Équipes de France, le 2nd, de réunir les Équipes de France jeunes pour préparer les futures échéances, le 3e, les rencontres intergénérationnelles.„

Le 3x3 au Lab dans sa bulle C’était l’ultime rendez-vous encore au programme du calendrier international. Du 24 au 26 septembre, à Anvers (Belgique), la Coupe d’Europe 3x3 devait réunir 12 équipes féminines et 12 équipes masculines. Mais le 22 août, la FIBA a opté pour l’annulation de la compétition quelques jours après celle de la Coupe du Monde U18. Des décisions qui ont bien évidemment affecté les stages des Équipes de France 3x3 mais qui n’ont pas empêché les internationaux de faire partie du Lab France BasketBall, soulignant, s’il en était encore besoin "qu’on fait partie de la même famille basket au sein de la Fédération", souligne Karim Souchu, l’entraîneur des Équipes de France. Les A étaient donc présents à l’INSEP, mais également les U18 et les U23. "C’était l’occasion d’une revue d’effectif, même si elle aura été un peu plus courte que prévue. On a essayé de mélanger au niveau des catégories et d’accentuer les transmissions entre générations. On voit de plus en plus de jeunes qui se tournent vers les plus anciens spécialistes du 3x3. Cela nous permet d’attirer de nouveaux talents. Le réservoir est important en France." Certains nouveaux-venus ont pu faire étalage de tout leur potentiel pendant les quelques jours passés au sein du Lab, grâce notamment à des rencontres acharnées disputées sous la bulle de l’INSEP que fréquentait pour l’occasion Teddy Riner, passé saluer ses potentiels futurs partenaires olympiques. "On essaye toujours de jouer le plus possible", conclut Karim Souchu. "On a des exercices spécifiques d’entraînement mais l’essence du 3x3, c’est le jeu."

Jacques Commères

SEPTEMBRE 2020

11


FOCUS

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

”Nous sommes tous là pour parler aux jeunes, à la relève de demain, pour leur communiquer notre vécu et notre expérience.”

NICOLAS BATUM “FAISONS EN SORTE QU’ILS CONTINUENT À GAGNER”

Sandrine Gruda

de joueurs et de joueuses qui ont atteint le plus haut niveau. Il n’y a rien de mieux que le partage d’expérience entre athlètes pour faire passer des messages forts. Ces messages d’attachement au maillot, d’engagement, de don de soi pour l’équipe nationale et de projet collectif commun." Des valeurs qui forment une identité qui ne "doit dépendre d’aucun résultat, d’aucun championnat à préparer", insiste Sandrine Gruda. Objectif JO Du 24 au 27 août, c’est une formidable image d’unité qu’ont donné les Équipes de France jeunes. Depuis 2010, ces équipes ont remporté 30 médailles internationales et les succès d’aujourd’hui en appellent forcément d’autres. "Lors de ces campagnes on crée des émotions, des amitiés, des groupes", rappelle JeanPierre Siutat. "Des groupes qui ont envie de gagner ensemble. Nous sommes une fédération olympique et par définition notre

objectif est de participer aux Jeux. Nous avons eu la fierté de participer aux Jeux de 2012, 2016, 2020 l’an prochain et nous sommes qualifiés pour 2024. L’ambition de ces jeunes doit être d’être présents en 2028 et 2032." Une perspective à long terme mais qui se construit jour après jour, sur le terrain comme en dehors. "L’objectif du Lab c’était de partager ensemble", conclut Alain Contensoux. C’était une première dans le basket français et sans doute dans le sport collectif français d’avoir l’ensemble des Équipes de France jeunes, des entraîneurs A et de jeunes, des internationaux A qui travaillent et réfléchissent ensemble à l’avenir du basket.

Est-il primordial d’instiller un esprit Équipe de France très tôt chez les jeunes joueurs ? J’ai la chance d’être en Bleu depuis l’âge de 15 ans et j’ai vécu de très belles choses. J’ai fait toutes les catégories jusqu’au plus haut niveau. La Team France ça commence dès maintenant. Ce sont des joueurs avec qui on jouera bientôt et qui vont continuer à engranger les médailles et maintenir le basket français au sommet. C’est vraiment bien de voir les garçons et les filles au même endroit avec toutes les générations. Êtes-vous présent en tant qu’international ou en mission scouting pour votre club de LDLC ASVEL ? (il sourit) Je suis en casquette capitaine Équipe de France… et puis je les connais déjà tous, pas besoin de scouter ! Vous avez de vous-même manifesté votre intérêt pour le Lab… Quand j’ai vu ça j’ai tout de suite demandé les infos aux staffs. J’aime bien communiquer avec les jeunes et surtout voir la suite ! Bientôt j’aurai fini et je veux voir dans quelles mains nous allons laisser l’Équipe

12 BASKETBALL MAGAZINE

de France. Et il y a du talent ! Je ne m’inquiète pas beaucoup. On reverra pas mal de têtes à Paris en 2024 ou Los Angeles 2028. C’est une très bonne chose que Vincent Collet et Valérie Garnier soient là et que ces jeunes voient ce qu’est le haut niveau en Équipe de France. Que souhaitiez-vous faire passer comme message à l’occasion de votre venue ? Je suis là pour voir, pour partager, donner 2-3 trucs. Et ça me rend un peu nostalgique. Quand j’avais 1617 ans, Boris Diaw ou Tony Parker venaient nous voir de temps en temps. On avait su créer cette connexion entre génération. C’est important de faire ça. Que pensez-vous de l’attitude des jeunes prospects à l’égard des internationaux ? Ils sont à l’écoute. J’ai eu l’occasion d’en croiser cet été. Rayan Rupert par exemple avec qui j’ai eu la chance de m’entraîner cet été. Ils savent ce qu’on a commencé à construire depuis 2009 et qui perdure depuis plus de 10 ans. Faisons en sorte qu’ils continuent à gagner. Ils ont les moyens de le faire.

SEPTEMBRE 2020

13


FOCUS

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

”Nous sommes tous là pour parler aux jeunes, à la relève de demain, pour leur communiquer notre vécu et notre expérience.”

NICOLAS BATUM “FAISONS EN SORTE QU’ILS CONTINUENT À GAGNER”

Sandrine Gruda

de joueurs et de joueuses qui ont atteint le plus haut niveau. Il n’y a rien de mieux que le partage d’expérience entre athlètes pour faire passer des messages forts. Ces messages d’attachement au maillot, d’engagement, de don de soi pour l’équipe nationale et de projet collectif commun." Des valeurs qui forment une identité qui ne "doit dépendre d’aucun résultat, d’aucun championnat à préparer", insiste Sandrine Gruda. Objectif JO Du 24 au 27 août, c’est une formidable image d’unité qu’ont donné les Équipes de France jeunes. Depuis 2010, ces équipes ont remporté 30 médailles internationales et les succès d’aujourd’hui en appellent forcément d’autres. "Lors de ces campagnes on crée des émotions, des amitiés, des groupes", rappelle JeanPierre Siutat. "Des groupes qui ont envie de gagner ensemble. Nous sommes une fédération olympique et par définition notre

objectif est de participer aux Jeux. Nous avons eu la fierté de participer aux Jeux de 2012, 2016, 2020 l’an prochain et nous sommes qualifiés pour 2024. L’ambition de ces jeunes doit être d’être présents en 2028 et 2032." Une perspective à long terme mais qui se construit jour après jour, sur le terrain comme en dehors. "L’objectif du Lab c’était de partager ensemble", conclut Alain Contensoux. C’était une première dans le basket français et sans doute dans le sport collectif français d’avoir l’ensemble des Équipes de France jeunes, des entraîneurs A et de jeunes, des internationaux A qui travaillent et réfléchissent ensemble à l’avenir du basket.

Est-il primordial d’instiller un esprit Équipe de France très tôt chez les jeunes joueurs ? J’ai la chance d’être en Bleu depuis l’âge de 15 ans et j’ai vécu de très belles choses. J’ai fait toutes les catégories jusqu’au plus haut niveau. La Team France ça commence dès maintenant. Ce sont des joueurs avec qui on jouera bientôt et qui vont continuer à engranger les médailles et maintenir le basket français au sommet. C’est vraiment bien de voir les garçons et les filles au même endroit avec toutes les générations. Êtes-vous présent en tant qu’international ou en mission scouting pour votre club de LDLC ASVEL ? (il sourit) Je suis en casquette capitaine Équipe de France… et puis je les connais déjà tous, pas besoin de scouter ! Vous avez de vous-même manifesté votre intérêt pour le Lab… Quand j’ai vu ça j’ai tout de suite demandé les infos aux staffs. J’aime bien communiquer avec les jeunes et surtout voir la suite ! Bientôt j’aurai fini et je veux voir dans quelles mains nous allons laisser l’Équipe

12 BASKETBALL MAGAZINE

de France. Et il y a du talent ! Je ne m’inquiète pas beaucoup. On reverra pas mal de têtes à Paris en 2024 ou Los Angeles 2028. C’est une très bonne chose que Vincent Collet et Valérie Garnier soient là et que ces jeunes voient ce qu’est le haut niveau en Équipe de France. Que souhaitiez-vous faire passer comme message à l’occasion de votre venue ? Je suis là pour voir, pour partager, donner 2-3 trucs. Et ça me rend un peu nostalgique. Quand j’avais 1617 ans, Boris Diaw ou Tony Parker venaient nous voir de temps en temps. On avait su créer cette connexion entre génération. C’est important de faire ça. Que pensez-vous de l’attitude des jeunes prospects à l’égard des internationaux ? Ils sont à l’écoute. J’ai eu l’occasion d’en croiser cet été. Rayan Rupert par exemple avec qui j’ai eu la chance de m’entraîner cet été. Ils savent ce qu’on a commencé à construire depuis 2009 et qui perdure depuis plus de 10 ans. Faisons en sorte qu’ils continuent à gagner. Ils ont les moyens de le faire.

SEPTEMBRE 2020

13


3x3

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

L’OPEN NE CONNAIT PAS LA CRISE Par Jérémy Barbier

Photos Bacot / FFBB

Dans un contexte particulier lié à la crise du Covid 19 et avec l’instauration d’un protocole sanitaire strict, l’Open de France 2020 présenté par GRDF a symbolisé le retour au jeu. Et quel retour ! Organisation millimétrée, site idéal, spectateurs enthousiastes et plateaux exceptionnels, cette 9e édition a placé la barre très haut.

20 BASKETBALL MAGAZINE

SEPTEMBRE 2020

21


3x3

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

L’OPEN NE CONNAIT PAS LA CRISE Par Jérémy Barbier

Photos Bacot / FFBB

Dans un contexte particulier lié à la crise du Covid 19 et avec l’instauration d’un protocole sanitaire strict, l’Open de France 2020 présenté par GRDF a symbolisé le retour au jeu. Et quel retour ! Organisation millimétrée, site idéal, spectateurs enthousiastes et plateaux exceptionnels, cette 9e édition a placé la barre très haut.

20 BASKETBALL MAGAZINE

SEPTEMBRE 2020

21


3x3

Las Campeonas

Huit ans après sa création, l’Open de France présenté par GRDF est devenu une manifestation parfaitement rôdée. "C’est une belle logistique", sourit Sébastien Vautier, responsable événements au sein de la FFBB. Pour chaque édition, l’essentiel de l’événement est planifié dès le début de l’année civile. Côté infrastructures, l’organisation a progressé en terrain conquis cette année. Le Parc des Chantiers de Nantes, hôte de la Coupe du Monde de 3x3 en 2017, a confirmé qu’il était une scène de tout premier plan. "Nous avions bien travaillé avec la mairie de Nantes et nous avions déjà pris nos repères sur le site dès le mois de janvier." La pandémie qui secoua le monde entier est venue mettre un grain de sable dans cette mécanique bien huilée. "Nous étions assez optimistes quant à la tenue de l’événement, notre seule crainte était de ne pas pouvoir recevoir de public." Or sans spectateurs, l’Open aurait perdu tout son sens. "Tout s’est décidé fin juin lorsque nous avons déposé un protocole sanitaire assez strict qui a été validé par la préfecture." Gestion des flux de spectateurs sur le site, respect des gestes barrières, distanciation des sièges au cœur des tribunes, tout a été repensé afin d’assurer une manifestation d’envergure au cœur de l’été. Voilà comment, plusieurs jours avant le début des hostilités, les trois semi-remorques composant une partie de la caravane de l’Open débarquaient en Loire-Atlantique. "Nous étions sur place dès le dimanche qui précède pour tracer les marques des terrains et des tribunes. Ensuite, avec nos différents prestataires, nous installons le son, les lumières, la régie technique, la tente de restauration, les

22 BASKETBALL MAGAZINE

”Nous étions assez optimistes quant à la tenue de l’événement, notre seule crainte était de ne pas pouvoir recevoir de public.” Sébastien Vautier

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT partage avec les spectateurs, tout le monde attendait ça avec impatience", confirme Caroline Hériaud, capitaine de "Las Campeonas", formation double tenante du titre chez les féminines. En compagnie de Marie Mané et de Victoria Majekodunmi, ses partenaires de longue date en 3x3, la meneuse débutait cet Open avec la possibilité de réaliser un triplé inédit dans la compétition. "On en parlait un peu entre nous mais franchement, on sait aussi très bien à quel point un tournoi 3x3 peut être aléatoire. Comme nous avions un peu changé notre équipe, nous avons vraiment pris les matchs les uns après les autres." Pour remplacer Assitan Koné, absente de cette édition, Caroline Hériaud avait enrôlé Soana Lucet, sa coéquipière à La Roche Vendée. "Avant ce tournoi qui était son premier en 3x3, nous nous sommes entraînées ensemble et j’ai pu lui apprendre quelques fondamentaux de la discipline. Une fois sur place, elle a été performante immédiatement." Preuve de cette intégration réussie, les favorites ont atteint les quarts de finale au terme de deux victoires autoritaires en phase de poule (14-4 puis 21-8). Dans le tableau final, "Rennes des Neiges" (18-11) puis "3nity" (19-11) ont mieux résisté sans pour autant briser l’élan de cette escouade 100% LFB. "Certains écarts ne reflètent pas la réalité de nos matches", nuance tout de même la capitaine. "Nos débuts de rencontres ont été assez poussifs, nous avons gagné à l’expérience." La finale, elle, a été remportée à l’euphorie. En délicatesse avec son tir, la native de Loire-Atlantique avait en effet gardé le meilleur pour la fin. "Je suis arrivée en finale un peu frustrée mais sans oublier que j’avais une revanche à prendre. En 2017, pendant la Coupe du Monde avec l’Équipe de France, je m’étais fait la cheville sur le même terrain lors du premier match." Trois flèches primées dès le début de la partie ont effacé ses mauvais souvenirs et donné le ton d’une finale parfaitement maitrisée. Malgré le savoir-faire de l’équipe "Junko", quatuor composé de Maëva Djaldi-Tabdi, Hortense Limouzin, Noémie Brochant et Maud Stervinou, "Las Campeonas" ne laissaient pas le suspense s’installer (21-12). Une victoire incontestable et un trophée de MVP en prime, Caroline Hériaud pouvait savourer son week-end. "Réaliser le triplé en jouant à la maison, c’est une fierté incroyable." Sans compter qu’avec

L’Open en chiffres 0 litres de gel hydroalcoolique mis à disposition sur 3 l’ensemble du site 115 matches joués sur l’ensemble de la compétition

Las Campeonas, les intouchables Après de longues semaines sans aucune compétition, les athlètes présents à Nantes avaient tous hâte d’en découdre. "C’était le grand retour de l’adrénaline et du

le niveau de jeu affiché, la triple vainqueur de l’Open a parfaitement défendu sa candidature en prévision des prochaines échéances avec l’équipe nationale. "Il y aura une sélection, il faudra être à la hauteur", tempère la championne 2020. "Ce que nous apprend l’Open, c’est que la discipline progresse très vite." En témoigne le tournoi masculin, sans aucun doute le plus dense jamais rassemblé à l’Open de France. Team Paris sort du lot

45 bénévoles recrutés pour assurer la logistique

toilettes, le barriérage…" Trois journées complètes et le renfort de près de cinquante bénévoles sont nécessaires pour donner vie à ce site éphémère. Une fois les trois terrains montés et les équipes arrivées puis installées à l’hôtel, place au jeu !

Chris Sunda

00 nuitées pour héberger les membres de 3 l’organisation et les participants au tournoi 00 mètres de barriérage pour organiser et sécuriser 8 le site .000 repas distribués aux organisateurs et aux 1 joueurs .000 spectateurs accueillis en cumulé au cours de 6 l’événement

Basketteurs des ligues professionnelles et spécialistes de la discipline, le gratin du 3x3 s’était donné rendezvous à Nantes. Au matin du tournoi final, bien inspiré celui capable de donner le nom du futur vainqueur. "Amiral Camp" (Amara et Bandja Sy, Andrew Albicy, Dominique Gentil), "Cap d’Ail Riviera" (Anthony Christophe, Remi Dibo, Kevin Corre, Thomas Laurent), "Team Lyon" (Hervé Touré, Raphaël Wilson, Raphaël Giaimo, Sammy Girma) ou encore "Team Fever" (Anthony et Alexis Racine, Yunss Akinocho, Benjamin Giraut), plus de la moitié des équipes engagées pouvaient légitimement prétendre à la victoire finale. "C’était vraiment un plateau magique", juge Angelo Tsagarakis. Figure incontournable du 3x3 en France, le "Tsar" a débarqué à Nantes avec une "Team Paris" inédite composée d’Antoine Eïto, Johan Passave-Ducteil et Léopold Cavalière, remplaçant de dernière minute de Jordan Aboudou. Avec pour seule expérience commune l’Open Plus de Saint-Paul moins d’un mois auparavant, ce très beau casting avait des allures d’épouvantail. "Nous n’avions pas de repères collectifs mais au fur et à mesure des matches, on a su développer un beau basket.

SEPTEMBRE 2020

23


3x3

Las Campeonas

Huit ans après sa création, l’Open de France présenté par GRDF est devenu une manifestation parfaitement rôdée. "C’est une belle logistique", sourit Sébastien Vautier, responsable événements au sein de la FFBB. Pour chaque édition, l’essentiel de l’événement est planifié dès le début de l’année civile. Côté infrastructures, l’organisation a progressé en terrain conquis cette année. Le Parc des Chantiers de Nantes, hôte de la Coupe du Monde de 3x3 en 2017, a confirmé qu’il était une scène de tout premier plan. "Nous avions bien travaillé avec la mairie de Nantes et nous avions déjà pris nos repères sur le site dès le mois de janvier." La pandémie qui secoua le monde entier est venue mettre un grain de sable dans cette mécanique bien huilée. "Nous étions assez optimistes quant à la tenue de l’événement, notre seule crainte était de ne pas pouvoir recevoir de public." Or sans spectateurs, l’Open aurait perdu tout son sens. "Tout s’est décidé fin juin lorsque nous avons déposé un protocole sanitaire assez strict qui a été validé par la préfecture." Gestion des flux de spectateurs sur le site, respect des gestes barrières, distanciation des sièges au cœur des tribunes, tout a été repensé afin d’assurer une manifestation d’envergure au cœur de l’été. Voilà comment, plusieurs jours avant le début des hostilités, les trois semi-remorques composant une partie de la caravane de l’Open débarquaient en Loire-Atlantique. "Nous étions sur place dès le dimanche qui précède pour tracer les marques des terrains et des tribunes. Ensuite, avec nos différents prestataires, nous installons le son, les lumières, la régie technique, la tente de restauration, les

22 BASKETBALL MAGAZINE

”Nous étions assez optimistes quant à la tenue de l’événement, notre seule crainte était de ne pas pouvoir recevoir de public.” Sébastien Vautier

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT partage avec les spectateurs, tout le monde attendait ça avec impatience", confirme Caroline Hériaud, capitaine de "Las Campeonas", formation double tenante du titre chez les féminines. En compagnie de Marie Mané et de Victoria Majekodunmi, ses partenaires de longue date en 3x3, la meneuse débutait cet Open avec la possibilité de réaliser un triplé inédit dans la compétition. "On en parlait un peu entre nous mais franchement, on sait aussi très bien à quel point un tournoi 3x3 peut être aléatoire. Comme nous avions un peu changé notre équipe, nous avons vraiment pris les matchs les uns après les autres." Pour remplacer Assitan Koné, absente de cette édition, Caroline Hériaud avait enrôlé Soana Lucet, sa coéquipière à La Roche Vendée. "Avant ce tournoi qui était son premier en 3x3, nous nous sommes entraînées ensemble et j’ai pu lui apprendre quelques fondamentaux de la discipline. Une fois sur place, elle a été performante immédiatement." Preuve de cette intégration réussie, les favorites ont atteint les quarts de finale au terme de deux victoires autoritaires en phase de poule (14-4 puis 21-8). Dans le tableau final, "Rennes des Neiges" (18-11) puis "3nity" (19-11) ont mieux résisté sans pour autant briser l’élan de cette escouade 100% LFB. "Certains écarts ne reflètent pas la réalité de nos matches", nuance tout de même la capitaine. "Nos débuts de rencontres ont été assez poussifs, nous avons gagné à l’expérience." La finale, elle, a été remportée à l’euphorie. En délicatesse avec son tir, la native de Loire-Atlantique avait en effet gardé le meilleur pour la fin. "Je suis arrivée en finale un peu frustrée mais sans oublier que j’avais une revanche à prendre. En 2017, pendant la Coupe du Monde avec l’Équipe de France, je m’étais fait la cheville sur le même terrain lors du premier match." Trois flèches primées dès le début de la partie ont effacé ses mauvais souvenirs et donné le ton d’une finale parfaitement maitrisée. Malgré le savoir-faire de l’équipe "Junko", quatuor composé de Maëva Djaldi-Tabdi, Hortense Limouzin, Noémie Brochant et Maud Stervinou, "Las Campeonas" ne laissaient pas le suspense s’installer (21-12). Une victoire incontestable et un trophée de MVP en prime, Caroline Hériaud pouvait savourer son week-end. "Réaliser le triplé en jouant à la maison, c’est une fierté incroyable." Sans compter qu’avec

L’Open en chiffres 0 litres de gel hydroalcoolique mis à disposition sur 3 l’ensemble du site 115 matches joués sur l’ensemble de la compétition

Las Campeonas, les intouchables Après de longues semaines sans aucune compétition, les athlètes présents à Nantes avaient tous hâte d’en découdre. "C’était le grand retour de l’adrénaline et du

le niveau de jeu affiché, la triple vainqueur de l’Open a parfaitement défendu sa candidature en prévision des prochaines échéances avec l’équipe nationale. "Il y aura une sélection, il faudra être à la hauteur", tempère la championne 2020. "Ce que nous apprend l’Open, c’est que la discipline progresse très vite." En témoigne le tournoi masculin, sans aucun doute le plus dense jamais rassemblé à l’Open de France. Team Paris sort du lot

45 bénévoles recrutés pour assurer la logistique

toilettes, le barriérage…" Trois journées complètes et le renfort de près de cinquante bénévoles sont nécessaires pour donner vie à ce site éphémère. Une fois les trois terrains montés et les équipes arrivées puis installées à l’hôtel, place au jeu !

Chris Sunda

00 nuitées pour héberger les membres de 3 l’organisation et les participants au tournoi 00 mètres de barriérage pour organiser et sécuriser 8 le site .000 repas distribués aux organisateurs et aux 1 joueurs .000 spectateurs accueillis en cumulé au cours de 6 l’événement

Basketteurs des ligues professionnelles et spécialistes de la discipline, le gratin du 3x3 s’était donné rendezvous à Nantes. Au matin du tournoi final, bien inspiré celui capable de donner le nom du futur vainqueur. "Amiral Camp" (Amara et Bandja Sy, Andrew Albicy, Dominique Gentil), "Cap d’Ail Riviera" (Anthony Christophe, Remi Dibo, Kevin Corre, Thomas Laurent), "Team Lyon" (Hervé Touré, Raphaël Wilson, Raphaël Giaimo, Sammy Girma) ou encore "Team Fever" (Anthony et Alexis Racine, Yunss Akinocho, Benjamin Giraut), plus de la moitié des équipes engagées pouvaient légitimement prétendre à la victoire finale. "C’était vraiment un plateau magique", juge Angelo Tsagarakis. Figure incontournable du 3x3 en France, le "Tsar" a débarqué à Nantes avec une "Team Paris" inédite composée d’Antoine Eïto, Johan Passave-Ducteil et Léopold Cavalière, remplaçant de dernière minute de Jordan Aboudou. Avec pour seule expérience commune l’Open Plus de Saint-Paul moins d’un mois auparavant, ce très beau casting avait des allures d’épouvantail. "Nous n’avions pas de repères collectifs mais au fur et à mesure des matches, on a su développer un beau basket.

SEPTEMBRE 2020

23


3x3

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

”Nous avons pu accueillir 6.000 spectateurs, dont 3.600 pour la seule journée du samedi. Malgré les conditions actuelles, cette édition a été la plus belle.” Sébastien Vautier

Je pense que nous avons donné du plaisir aux gens, c’est le plus important." Un petit point d’avance face à la relève de "Paris NextGeneration" (20-19) puis une victoire plus nette contre "Ballistik" (22-12) en poule et direction les quarts où la "Team Lyon" bataillera longtemps avant de

rompre (20-16). L’affrontement contre "Cap d’Ail Riviera" en demi-finale est déjà considéré comme un classique dans l’histoire de l’Open. Au terme d’un combat intense et d’une dernière minute irrespirable où chacune des deux équipes ratait plusieurs balles de match, Tsagarakis arrachait la décision sur un lay-up dans le trafic (21-20). "Quand tu reviens comme ça dans un match à haute tension contre probablement la meilleure équipe de 3x3 dans le jeu développé, il est presque écrit que la finale va bien se passer." Elle sera en effet à sens unique. Gorgé d’adrénaline après sa victoire en demi, le duo Eïto-Tsagarakis perforait la défense d’Amiral Camp et avant même la fin du temps règlementaire, l’affaire était entendue (21-12). "Remporter l’Open le plus relevé de l’histoire, c’est juste incroyable", savourait Angelo Tsagarakis, logiquement élu MVP d’une édition qui fut une réussite du terrain jusqu’aux gradins. "Joueurs et spectateurs ont parfaitement respecté le protocole mis en place", explique Sébastien Vautier. "Nous avons pu accueillir 6.000 spectateurs, dont 3.600 pour la seule journée du samedi. Malgré les conditions actuelles, cette édition a été la plus belle." Aujourd’hui bien installé dans le paysage du basket français, l’Open de France va continuer de grandir. "Nous travaillons déjà sur quelques surprises pour la 10 e édition." Rendez-vous en 2021 !

NICKEL ANGELO

Gravement blessé au cours de l’été 2019, l’inoxydable Angelo Tsagarakis s’est préparé dans l’ombre pour effectuer un retour tonitruant sur le circuit 3x3.

Team Paris

24 BASKETBALL MAGAZINE

Juin 2019. En lice au Quai 54, Angelo Tsagarakis chute lourdement après un contact avec son défenseur. Bilan : une rupture totale du ligament croisé postérieur du genou. L’histoire d’amour entre le Franco-Grec et le 3x3 aurait pu s’arrêter ainsi, c’était compter sans la passion indéfectible que porte celui que l’on surnomme le Tsar à une discipline dont il est l’un des pionniers dans l’Hexagone. Vainqueur de l’Open de France en 2015 et 2016 avec sa Team Paris, médaillé de bronze avec les Bleus lors de la Coupe du Monde 2017, Angelo Tsagarakis savait qu’il lui restait de belles histoires à écrire. "D’une manière ou d’une autre, je voulais revenir au plus haut niveau. Ma mère a connu des problèmes de santé en fin d’année dernière, je suis resté auprès d’elle puis le Covid est arrivé dans la foulée alors au final, j’ai fait ma rééducation seul, à la maison." Remis sur pied, l’arrière a commencé son travail de recrutement afin de présenter une équipe compétitive à l’Open. "Je me suis mis dans la peau d’un General Manager en fondant Team Paris en 2015", sourit-il. "Je construis l’équipe en premier lieu sur l’aspect humain. Il est important que je m’identifie à mes coéquipiers." Contre toute attente, le capitaine a fait appel à trois nouveaux partenaires pour aborder ce tournoi 2020. "J’ai côtoyé Jo (Passave-Ducteil) de très longues années sur le circuit pro, je l’apprécie beaucoup. Concernant Antoine (Eïto), beaucoup pensaient que nous n’arriverions pas à collaborer ensemble à cause de nos caractères. Or nous partageons des valeurs communes et sur le terrain, il s’est avéré que nous étions très complémentaires. Léo, qui a remplacé Jordan Aboudou la veille de l’Open, c’est la surprise du chef. Un guerrier sur le terrain et un profil idéal pour le 3x3." La suite est désormais connue de tous. Auteur du panier de la gagne en demi, remarquable d’efficacité en finale, Angelo Tsagarakis a prouvé qu’il demeurait un vrai leader et l’un des tous meilleurs représentants du 3x3. "Revenir au plus haut niveau, gagner l’Open et finir MVP, c’est une belle victoire personnelle." Mais certainement pas un clap de fin. À 36 ans, l’ex-international a toujours soif de compétition. "Je pense que l’Open 2021 sera un rendez-vous que je ne manquerais pas."

SEPTEMBRE 2020

25


3x3

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • VxE • 3x3 • 5x5 • SUPPLÉMENT

”Nous avons pu accueillir 6.000 spectateurs, dont 3.600 pour la seule journée du samedi. Malgré les conditions actuelles, cette édition a été la plus belle.” Sébastien Vautier

Je pense que nous avons donné du plaisir aux gens, c’est le plus important." Un petit point d’avance face à la relève de "Paris NextGeneration" (20-19) puis une victoire plus nette contre "Ballistik" (22-12) en poule et direction les quarts où la "Team Lyon" bataillera longtemps avant de

rompre (20-16). L’affrontement contre "Cap d’Ail Riviera" en demi-finale est déjà considéré comme un classique dans l’histoire de l’Open. Au terme d’un combat intense et d’une dernière minute irrespirable où chacune des deux équipes ratait plusieurs balles de match, Tsagarakis arrachait la décision sur un lay-up dans le trafic (21-20). "Quand tu reviens comme ça dans un match à haute tension contre probablement la meilleure équipe de 3x3 dans le jeu développé, il est presque écrit que la finale va bien se passer." Elle sera en effet à sens unique. Gorgé d’adrénaline après sa victoire en demi, le duo Eïto-Tsagarakis perforait la défense d’Amiral Camp et avant même la fin du temps règlementaire, l’affaire était entendue (21-12). "Remporter l’Open le plus relevé de l’histoire, c’est juste incroyable", savourait Angelo Tsagarakis, logiquement élu MVP d’une édition qui fut une réussite du terrain jusqu’aux gradins. "Joueurs et spectateurs ont parfaitement respecté le protocole mis en place", explique Sébastien Vautier. "Nous avons pu accueillir 6.000 spectateurs, dont 3.600 pour la seule journée du samedi. Malgré les conditions actuelles, cette édition a été la plus belle." Aujourd’hui bien installé dans le paysage du basket français, l’Open de France va continuer de grandir. "Nous travaillons déjà sur quelques surprises pour la 10 e édition." Rendez-vous en 2021 !

NICKEL ANGELO

Gravement blessé au cours de l’été 2019, l’inoxydable Angelo Tsagarakis s’est préparé dans l’ombre pour effectuer un retour tonitruant sur le circuit 3x3.

Team Paris

24 BASKETBALL MAGAZINE

Juin 2019. En lice au Quai 54, Angelo Tsagarakis chute lourdement après un contact avec son défenseur. Bilan : une rupture totale du ligament croisé postérieur du genou. L’histoire d’amour entre le Franco-Grec et le 3x3 aurait pu s’arrêter ainsi, c’était compter sans la passion indéfectible que porte celui que l’on surnomme le Tsar à une discipline dont il est l’un des pionniers dans l’Hexagone. Vainqueur de l’Open de France en 2015 et 2016 avec sa Team Paris, médaillé de bronze avec les Bleus lors de la Coupe du Monde 2017, Angelo Tsagarakis savait qu’il lui restait de belles histoires à écrire. "D’une manière ou d’une autre, je voulais revenir au plus haut niveau. Ma mère a connu des problèmes de santé en fin d’année dernière, je suis resté auprès d’elle puis le Covid est arrivé dans la foulée alors au final, j’ai fait ma rééducation seul, à la maison." Remis sur pied, l’arrière a commencé son travail de recrutement afin de présenter une équipe compétitive à l’Open. "Je me suis mis dans la peau d’un General Manager en fondant Team Paris en 2015", sourit-il. "Je construis l’équipe en premier lieu sur l’aspect humain. Il est important que je m’identifie à mes coéquipiers." Contre toute attente, le capitaine a fait appel à trois nouveaux partenaires pour aborder ce tournoi 2020. "J’ai côtoyé Jo (Passave-Ducteil) de très longues années sur le circuit pro, je l’apprécie beaucoup. Concernant Antoine (Eïto), beaucoup pensaient que nous n’arriverions pas à collaborer ensemble à cause de nos caractères. Or nous partageons des valeurs communes et sur le terrain, il s’est avéré que nous étions très complémentaires. Léo, qui a remplacé Jordan Aboudou la veille de l’Open, c’est la surprise du chef. Un guerrier sur le terrain et un profil idéal pour le 3x3." La suite est désormais connue de tous. Auteur du panier de la gagne en demi, remarquable d’efficacité en finale, Angelo Tsagarakis a prouvé qu’il demeurait un vrai leader et l’un des tous meilleurs représentants du 3x3. "Revenir au plus haut niveau, gagner l’Open et finir MVP, c’est une belle victoire personnelle." Mais certainement pas un clap de fin. À 36 ans, l’ex-international a toujours soif de compétition. "Je pense que l’Open 2021 sera un rendez-vous que je ne manquerais pas."

SEPTEMBRE 2020

25


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.